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Yaoundé - 03 mai 2024 -

La firme pétro-gazière britannique Bowleven Plc, a annoncé ce 28 septembre 2015 avoir découvert des traces d’hydrocarbures au terme du forage du puits Moambe, le 2ème à avoir été foré cette année sur la licence Bomono (après Zingana), qui couvre deux blocs de 2328 Km dans le bassin Douala au Cameroun. Le forage de Moambe, a-t-on appris, a atteint une profondeur de 1769 mètres.

Bowleven annonce par ailleurs que des tests se poursuivent également sur Zingana, le premier puits sur lequel des intervalles d’hydrocarbures ont été découverts en juillet 2015. Il s’agit principalement, apprend-on, de déterminer le niveau de productivité de ce puits, qui pourrait bientôt permettre d’approvisionner des centrales thermiques à gaz existants dans le pays.

En effet, Bowleven révèle qu’en marge des tests préliminaires ou plus approfondis en cours de réalisation, respectivement sur les puits Moambé et Zingana, des discussions sont en cours dans ce sens avec Eneo et Actis. Il s’agit pour le pétro-gazier britannique, en cas de tests concluant sur le potentiel gazier des deux puits sus-mentionnés, de pouvoir décrocher un contrat de fourniture du gaz au concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun.

 

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Energy of Cameroon (Eneo), concessionnaire de la production et la distribution de l'énergie électrique au Cameroun, a réalisé un résultat net de 2,28 milliards de FCfa (environ 3,94 millions $), apprend-on du rapport des activités de cet exercice. En 2013, la société qui était encore sous le contrôle du groupe américain AES Corporation avait réalisé une perte d'environ 405 millions de FCfa.

Deux principaux facteurs sont avancés pour expliquer cette performance. Une augmentation sensible de la demande (+7,5%) et aussi une hausse de la compensation tarifaire du gouvernement camerounais. Cette dernière a atteint 17,5 milliards de FCfa, soit près de 6,4 milliards de FCfa de plus, comparé à 2013.

Ce tableau, qui est positif au final, dissimule cependant certains défis. Déjà, le bénéfice de 2014 reste assez faible comparé à celui de l’exercice 2012, qui était de 13 milliards de FCfa. Redonner une forte rentabilité à l’entreprise tout en finançant son expansion risque d’être un gros challenge, dans un contexte où Eneo, au contraire d’AES, ne contrôle plus toute la chaine de production.

Un autre défi est celui justement lié aux charges d'exploitation. Celles-ci ont progressé de pratiquement 39 milliards de FCfa en 2014, ce qui a plombé le total des produits d’exploitation, pourtant en hausse de 46 milliards de FCfa. A côté de cela, l'entreprise doit encore faire face à des pertes, soit techniques, soit commerciales. «Les pertes représentent l’un des défis majeurs auxquels Eneo est confronté en termes de performance. Les pertes se situent en 2014 à 30,88 %. A titre de rappel, 1 % de pertes représente 40 GWh, soit 3,9 milliards de FCfa. Sur la base des études et analyses menées précédemment, on estime que les pertes commerciales se situeraient autour de 16 %, et les pertes techniques à 14,9 %», peut-on lire dans le rapport.

Un endettement croissant auprès des banques

La société qui envisage d'investir encore dans la distribution de l'énergie devra aussi apporter plus d'équilibre dans sa trésorerie. Rappelons que si on n’évalue la performance d'Eneo sur la seule base des charges et revenus de production, il ressort que l'excédent brut d'exploitation de 2014 a été de 25 milliards de FCfa, soit 13 milliards de FCfa de moins qu'en 2013.

Cette pression se fait ressentir sur l’excédent de la trésorerie d’exploitation qui s’est rétracté de près de 16 milliards de FCfa entre 2013 et 2014, ce qui pourrait expliquer en partie une progression de l’exposition d’Eneo auprès des banques. En effet, les crédits de trésorerie obtenus auprès d’UBA et de Standard Bank, et les intérêts y associés ont atteint 13 milliards de FCfa contre zéro en 2013.

Lors de l’assemblée générale du 13 mai 2015, les actionnaires d’Eneo ont marqué leur accord pour qu’il n’y ait pas de distribution de dividendes. Le résultat net ira donc, aux côtés d’autres actifs financiers, renforcer les fonds propres de l’entreprise. Ces fonds propres ont connu une augmentation de 3% en 2014.

C’est la première fois que l’entreprise en charge de la production et la distribution de l’énergie électrique au Cameroun publie ses comptes. Une exigence qui se présente davantage comme une obligation de son principal actionnaire (depuis 2014), le fonds d’investissement britannique Actis.

Cette dernière se conforme à une nouvelle disposition légale en Grande Bretagne, qui exige désormais à toutes les organisations relevant de sa compétence juridique et investissant à l’étranger, de publier les rapports financiers de ces opérations. Sur la base de cette contrainte, les opinions publiques des pays d’Afrique subsaharienne pourront avoir des informations sur les engagements des entreprises britanniques qui opèrent dans leurs pays. Une initiative destinée à améliorer la transparence et la gouvernance des investissements étrangers.

Idriss Linge

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Une équipe d’experts de la Banque mondiale a effectué, le 17 juillet 2015 dans la localité de Lom Pangar, à l’Est du Cameroun, une descente sur le terrain à l’effet d’évaluer le niveau d’avancement des travaux de construction du barrage réservoir en construction dans cette partie du pays.

La mission envoyée par ce bailleur de fonds du projet Lom Pangar a une nouvelle fois exprimé sa satisfaction quant à la conduite des travaux, qui sont désormais réalisé à 82%, a-t-on appris ; ce qui permet d’être optimiste sur le respect du délai de la mise en eau partielle de cette infrastructure énergétique, prévu pour septembre 2015.

Cette première mise en eau permettra déjà de capter près de 3 milliards de m3 d’eau sur les 6 milliards prévus à la fin des travaux, ce qui va induire la régulation des débits en amont du fleuve Sanaga, de manière à augmenter les capacités de production des centrales d’Edéa et Songloulou, à partir desquelles est alimenté toute la partie Sud du Cameroun.

Selon Electricity Development Corporation (EDC), le maître d’ouvrage du projet, avec cette mise en eau partielle, Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun devrait économiser environ 24 milliards de francs Cfa. Cette somme, apprend-on, représente les achats de carburant généralement destinés à faire tourner les centrales thermiques permettant de compléter la production des centrales hydroélectrique d’Edéa et de Songloulou.

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Après deux reports en 2014 puis en mai 2015, c’est finalement au mois d’avril 2016 que sera livré le barrage hydro-électrique de Mékin, en construction dans la région du Sud du Cameroun, a-t-on appris au cours d’une visite que viennent d’effectuer les membres du Conseil d’administration de la société Hydro-Mékin sur le site du projet.

En effet, apprend-on, le barrage est désormais construit à environ 70%, et les dissensions entre le constructeur de l’ouvrage (China National Electric Engineering Corporation) et son sous-traitant, lesquelles dissensions ont pendant un bon moment freiné l’avancée des travaux, sont désormais aplanies.

Aussi, Frédéric Biya Motto, le directeur général d’Hydro-Mékin, le maître d’ouvrage du projet, soutient-il que «les premiers mégawatts» de ce barrage seront disponibles «à la fin de cette année», suite à la première mise en eau de cette infrastructure énergétique destinée à alimenter en électricité les huit communes du département du Dja et Lobo, grâce à une usine de pied de 15 mégawatts et d’une ligne d’évacuation d’énergie de 33 kilomètres..

Pour rappel, Hydro-Mékin, la société publique chargée de construire et de gérer ce barrage, est la 2ème entreprise du pays, après le concessionnaire Eneo, contrôlé par le fonds d’investissements britannique Actis ; à disposer des prérogatives de production, de transport, de distribution, et de vente de l’énergie électrique au Cameroun.

 

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En 2013, les pénalités infligées par l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) au Cameroun à l’opérateur Eneo, ont atteint 11 milliards de francs Cfa, contre 4 milliards de francs Cfa en 2014. En cette année 2015, «je peux vous dire qu’avec tous les délestages qu’on a connus, il y a de fortes chances que la pénalité de 2015 soit un peu plus élevée, puisque ce sont ces éléments qui constituent la pénalité», annonce Jean Pierre Kedi, le directeur général (DG) de l’Arsel, dans une interview au Quotidien gouvernemental.

A en croire le DG de l’Arsel, ce sont ces pénalités régulièrement infligées au concessionnaire du service public de l’électricité, pour la qualité approximative du service, qui justifient que les prix du KW d’électricité n’aient pas été revus à la hausse au cours de ces dernières années, comme prévu dans la convention qui lie l’Etat du Cameroun à l’entreprise de production et de distribution de l’énergie électrique.

En effet, explique le DG de l’Arsel, «lorsque le tarif est stable, il faut savoir que le régulateur a fait quelque chose. Parce qu’en simple logique économique, votre tarif doit augmenter chaque année du taux d’inflation. C’est-à-dire que lorsque vous êtes dans un environnement économique où il y a une inflation de 2% l’année, ça veut dire que tous les éléments productifs ont une valeur haussière. Dès le moment où le tarif à la fin de l’année ne reflète pas les 2%, ça veut dire que quelqu’un, quelque part, a absorbé l’effet des 2% d’inflation».

Concrètement, dans le secteur de l’électricité, indique Jean Pierre Kedi, les pénalités infligées à Eneo ne sont pas encaissées par le régulateur, puisqu’elles doivent «profiter aux consommateurs». Pour ce faire, poursuit le DG de l’Arsel, «nous la passons en profit dans les tarifs», afin que celles-ci, apprend-on, neutralisent une éventuelle hausse des tarifs de l’électricité.

BRM

 

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Eneo (Energy of Cameroon), société contrôlée par le fonds d’investissements britannique Actis, qui gère la concession du service public de l’électricité au Cameroun, s’apprête à transférer à l’Etat camerounais tous les barrages réservoirs du pays. Il s’agit des barrages de Mbakaou, Mapé et Bamendjin.

D’une capacité de retenue cumulée d’environ 6 milliards de mètres cubes d’eau, ces barrages alimentent les centrales d’Edéa et de Songloulou, les deux plus importantes infrastructures de production du pays. Ce transfert préconisé par la réforme de la loi régissant le secteur de l’électricité intervenue en 2011, s’effectuera au 3ème trimestre 2015, a révélé le directeur général d’Eneo, Joël Nana Kontchou.

Ce transfert des barrages réservoirs à l’Etat sera suivi, a-t-on appris, par le transfert de toutes les infrastructures du réseau de transport de l’électricité, qui marquera alors une étape décisive dans le processus de création, en cours, d’une entreprise publique spécialement dédiée aux activités de transport de l’électricité dans le pays.

Selon Joël Nana Kontchou, après la finalisation de ces réformes enclenchées par l’Etat camerounais, «le marché de l’électricité sera plus fluide et nous espérons que beaucoup d’investisseurs choisiront le chemin du Cameroun».

Pour rappel, selon les estimations du concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun, le pays a besoin d’investissements d’un montant total de 3700 milliards de francs Cfa au cours des 10 prochaines années, pour se mettre à l’abri du déficit actuel.

BRM

 

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Afin de sortir du déficit énergétique, qui fait perdre au pays un demi-point de croissance économique chaque année, le Cameroun devra investir 3700 milliards de francs Cfa dans le secteur de l’électricité au cours des 10 prochaines années, a révélé Joël Nana Kontchou (photo) le 26 juin 2015 à Douala. Le DG d’Eneo, entreprise concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun, était invité à présenter les défis de l’accès à l’énergie électrique dans le pays, à l’ouverture des universités du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam).

Selon le DG d’Eneo, sur cette enveloppe globale, 2500 milliards de francs Cfa devront être investis dans la construction des infrastructures de production, «pour un objectif de puissance installée de 3000 MW à l’horizon 2025», contre un peu plus de 1200 MW actuellement. Le transport quant à lui nécessite des investissements de l’ordre de 700 milliards de francs Cfa. «Ces sommes viendront s’ajouter aux 477 milliards d’Eneo», tel que prévu dans le plan d’investissements décennal de cette entreprise contrôlée par le Fonds d’investissements britannique Actis, a souligné Joël Nana Kontchou.

Grâce à ces investissements, a-t-il poursuivi, à l’horizon 2025, le Cameroun pourra «envisager un taux de desserte de l’ordre de 75% (contre à peine 50% actuellement dans des zones urbaines et beaucoup moins en zones rurales, Ndlr), avec une réduction de plus de 85% des interruptions de fourniture d’électricité» ; et ainsi passer «du détestable délestage à un statut d’exportateur d’électricité en Afrique centrale. Eneo est résolument engagée à faire sa part. Les autres acteurs doivent prendre leur part de responsabilité…»

BRM

 

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La centrale thermique d’Ahala, située dans la banlieue de la capitale camerounaise, a été remise en service le 10 juin 2015, après un arrêt de plusieurs semaines, a annoncé dans un communiqué le ministre de l’Energie et de l’Eau, Basile Atangana Kouna. Selon ce membre du gouvernement camerounais, cette remise en service est consécutive à la finalisation des discussions en cours depuis plusieurs mois, entre la société britannique Aggreko, propriétaire de ladite centrale, et l’Etat du Cameroun, en vue du rachat de cette infrastructure énergétique.

«Sous réserve de la signature sans délai, par le ministre en charge des Marchés publics, du marché d’acquisition de ladite centrale par l’Etat du Cameroun», a précisé le Ministre Atangana Kouna dans son communiqué, la centrale thermique d’Ahala, dont «la disponibilité actuelle est de 40 MW (au lieu des 60 MW attendus)», injecte donc de nouveau, depuis le 10 juin dernier, de l’énergie supplémentaire dans le réseau électrique géré par la société Eneo, contrôlée par le fonds d’investissement britannique Actis.

Au demeurant, si la contribution de cette centrale vient quelque peu atténuer le déficit quotidien de 80 à 100 MW annoncé depuis quelques semaines par Eneo, suite à une crise hydraulique qui se manifeste par une baisse du niveau des eaux dans les barrages, le prix auquel l’Etat du Cameroun rachète cette infrastructure énergétique à la société Aggreko suscite la polémique.

En effet, dans un rapport d’audit technique de cette centrale effectué par la société de patrimoine Electricity Development Corporation (EDC), et transmis au ministre de l’Energie et de l’Eau le 4 juin 2015, les auditeurs s’étonnent de ce que la société Aggreko exige de l’Etat du Cameroun la somme de14 milliards de francs Cfa (soit 21,5 millions d’euros), pour lui céder la centrale thermique d’Ahala.

Cette somme, souligne le rapport révélé par le Quotidien privé Mutations, représente quasiment le prix d’acquisition d’un équipement du même type à l’état neuf, puisqu’Aggreko a acquis cette centrale à 15,8 milliards de francs Cfa, soit environ 24,1 millions d’euros. Or, apprend-on, «en considérant la valeur du taux d’amortissement déterminé par Edc, soit 28,3%, il ressort que les équipements seront amortis en 3,5 ans (…) la valeur résiduelle au mois de juin 2014 serait de 9 418 999 827 FCfa», soit 4,3 milliards de francs Cfa de moins que la somme exigée par Aggreko.

BRM

 

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La société Aluminium du Cameroun (Alucam), qui consomme plus de 40% de l’électricité produite dans le pays, a accepté de réduire sa consommation aux heures de pointe (ce qui est le corollaire d’une baisse de la production), afin d’atténuer les effets de la crise hydraulique que vit le Cameroun depuis quelques semaines, a annoncé le 4 juin 2015 à Douala, Joël Nana Kontchou, DG d’Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité.

Tout en remerciant Alucam pour son geste de solidarité vis à vis des autres consommateurs de l’électricité au Cameroun, le DG d’Eneo a réitéré que les coupures d’électricité que vivent les entreprises et les ménages depuis plusieurs semaines, sont la conséquence d’une crise hydraulique inédite. Ce phénomène, a-t-il expliqué, se manifeste par une baisse substantielle du niveau des eaux dans les barrages du pays.

A titre d’illustration, Ahmadou Bivoung, le directeur de la centrale hydroélectrique d’Edéa qui jouxte le barrage éponyme, révèle que le débit des eaux sur le bassin versant de la Sanaga à Edéa était de 615 m3/s le 1er juin 2015, contre 1398 m3/s le 1er juin 2014, soit une baisse de plus de 50%. «En 23 ans de service, je n’ai jamais vécu ce phénomène», indique-t-il, en mettant «cet évènement extraordinaire» sur le compte des «changements climatiques».

Selon le directeur de la centrale hydroélectrique d’Edéa, les pluies actuellement observées dans les villes de Yaoundé et Douala, où Eneo concentre le plus grand nombre d’abonnés, n’ont aucune incidence sur la crise hydraulique actuelle. Et pour cause, explique-t-il, le fleuve Sanaga sur lequel sont construites les centrales d’Edéa (276 MW) et de Songloulou (384 MW), prennent leur source dans la région de l’Adamaoua (généralement présentée comme étant le château d’eau du Cameroun), dans laquelle la pluviométrie n’est pas des plus reluisantes depuis des semaines, apprend-on.

Cette situation a induit une baisse substantielle de la production de l’électricité par les centrales d’Edéa et de Songloulou, à partir desquelles est alimenté le réseau interconnecté Sud du Cameroun. Officiellement, la société Eneo situe le déficit de production actuel entre 80 et 100 MW par jour, malgré les contributions de toutes les centrales thermiques à fuel et à gaz du pays.

BRM

 

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Malgré la fin de la saison sèche depuis le mois de mars dernier, laquelle période est généralement caractérisée au Cameroun par la baisse de la production de l’électricité, elle-même consécutive à la baisse du niveau des eaux dans les barrages ; plusieurs villes camerounaises sont régulièrement plongées dans le noir ces jours-ci. Le 28 mai 2015, par exemple, toute une partie de la capitale camerounaise a été privée d’électricité toute la nuit. Ce 29 mai 2015, nombreux sont encore les ménages de la ville de Yaoundé, qui n’ont pas toujours accès au courant électrique.

Dans un communiqué officiel publié par Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité dans le pays, l’entreprise annonce que le Cameroun fait actuellement face à une «crise hydraulique». «A cause d’un épuisement sévère des stocks d’eau dans nos barrages réservoirs, le service électrique dans notre pays connaît en ce moment de fortes perturbations depuis le 23 mai 2015. Entre le 23 avril et le 26 mai 2015, nous avons enregistré sur la Sanaga (photo), un déficit inhabituel de l’ordre d’un milliard six cents millions de mètres cube d’eau, comparé à la même période l’année dernière (…) Il faudra entre 2 et 3 semaines pour voir le débit naturel de la Sanaga retrouver son cours normal et alimenter nos barrages», indique Eneo.

Face à cette situation qualifiée de «critique», les «barrages hydroélectriques de Songloulou et d’Edéa (à partir desquels est approvisionné tout le sud du pays) sont dans l’impossibilité de garantir un niveau de puissance pouvant satisfaire la demande actuelle en électricité». Aussi, Eneo accuse-t-il actuellement, sur l’ensemble de son réseau, un déficit de production de «80 MW, notamment aux heures de pointe», apprend-on officiellement.

Mix énergétique

Cette «crise hydraulique» vient ajouter une nouvelle perle au chapelet des désagréments que connaît le service de fourniture de l’électricité au Cameroun. Des balbutiements dont la fin avait pourtant été annoncée par le gouvernement et l’entreprise de production et de distribution de l’électricité, au lendemain de la mise en service, en 2013, de la centrale à gaz de Kribi, d’une capacité de 216 MW. Le 28 avril 2015 à Douala, Eneo a inauguré une nouvelle centrale à gaz de 50 MW, capacité correspondant officiellement au niveau de déficit annuel du pays, mais qui, visiblement, n’a pas réussi à éloigner le Cameroun de l’obscurité.

Pour rappel, le Cameroun revendique le 2ème potentiel hydroélectrique en Afrique au Sud du Sahara, derrière la RD Congo. Mais depuis plusieurs années, le pays croule sous le poids d’un déficit de production, qui lui fait perdre un demi-point de croissance économique chaque année, selon les statistiques du ministère de l’Economie.

Par ailleurs, l’architecture du mix énergétique du Cameroun révèle une prédominance de l’hydroélectricité, qui représente 73,3% de la production nationale, contre 25% pour le thermique. Le solaire, l’éolien et la biomasse (1%), malgré le potentiel existant, demeurent les parents pauvres du secteur.

Brice R. Mbodiam

 

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