(Investir au Cameroun) - Le projet de construction de 14 péages automatiques sur certains axes routiers confiés à Tollcam, la société de projet mise en place par le consortium Razel BEC-Egis Projects, est peut-être remis définitivement sur les rails. Mais pour un coût plus élevé, a-t-on appris le 10 juin à Yaoundé, lors de la signature des accords de financement du projet dont les négociations ont été bouclées en mai 2022.
En effet, a affirmé le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, le financement, qui s’élevait à un peu plus de 36 milliards de FCFA en mai 2020, connaît désormais une hausse de 5,8 milliards de FCFA. Ce qui signifie que la construction de ces péages coûte désormais près de 42 milliards de FCFA. Cette situation est « imputable aux conséquences de la conjoncture économique et financière internationale, qui, en autres, renchérit le coût de l’argent », a-t-il expliqué sans donner plus de détails.
Ainsi, a indiqué le membre du gouvernement, c’est à cette condition que GuarantCo, société de financement européenne, membre du Private Infrastructure Development Group (PIDG), a pu boucler le financement du projet avec comme prêteurs : Société Générale Cameroun et Société commerciale de banque Cameroun (SCB), filiale d’Attijariwafa. GuarantCo a fait ce travail en sa qualité de nouveau garant du projet, en replacement de Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD).
« Les discutions avec Proparco n’auront pas prospéré durant un an et six mois suite à la persistance des divergences sur un certain nombre de points dont notamment le risque de change inhérent à une garantie de refinancement libellé en euro », a indiqué Emmanuel Nganou Djoumessi. Le retrait de Proparco du projet serait aussi le fait d’autres blocages liés à la non-libération des emprises sur autres sites devant abriter les postes de péage de la première phase du projet.
Certains détails n’ont pas encore été révélés. On ignore notamment si avec la hausse du coût du projet, le volume de recettes attendues par l’État, annoncé lors de la signature du contrat de partenariat en 2020, reste d’actualité. Mais l’on sait que la durée de financement s’étale sur 14 ans. Et que les postes de péage seront construits au bout de 14 mois.
La première phase des travaux doit être réalisée sur 7 postes de péage : Mbankomo, Boumnyebel, Edéa, Nsimalen, Nkometou, Tiko et Mbanga. Le premier poste témoins doit être achevé au niveau de Mbankomo dans six mois au plus tard. Lors de la deuxième phase des travaux, des postes seront construits à Bayangam (Bangangte-Bafoussam) ; Bafia (Obala-Bafia) ; Manjo (Mbanga-Manjo) ; Bandja (Bafang-Bafoussam) ; Matazen (Bafoussam-Bamenda) ; Foumbot (Bafoussam-Foumbot) et Dschang (Dschang-Bamougoum).
Le contrat de partenariat signé avec Tollcam couvre une période de 20 ans : deux ans d’exécution des travaux dont le décompte a commencé ce 10 juin et 18 années d’exploitation. Avec ce projet, le gouvernement camerounais espère mieux sécuriser les recettes du péage. Car la manipulation du cash qui prévaut jusqu’ici ouvre souvent la voie aux détournements de fonds publics. Ce qui cause des pertes pour le trésor.
Sylvain Andzongo
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