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Yaoundé - 07 mai 2024 -

Le gouvernement a prolongé une nouvelle fois, d’un an, la période initiale de la phase d’exploration du contrat de partage de production de Thali, au profit de la société pétrolière britannique Tower Resources. L’extension est valable à compter de sa date d’expiration actuelle qui est le 15 septembre 2019.

L’objectif est de poursuivre les travaux qui aboutiront au forage du puits Njom-3 en cours de préparation sur la structure de Njonji. Les travaux de préparation du site sont exécutés par Tower et la société de services Geoquip Marine.

Le forage proprement dit sera exécuté par la plateforme MV Investigator qui est déjà au Cameroun, où il a effectué quelques travaux d’entretien de routine. Il commencera à opérer sur le site, situé dans le bassin du Rio del Rey, sous peu.

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Avocate et conseil juridique ayant fait ses classes dans de grands cabinets en France, cette Camerounaise a décidé, en 2017, de rentrer mettre ses compétences au profit de son pays. Elle y a créé Chazai & Partners, un cabinet qui propose une assistance juridique aux institutions privées et publiques. Elle partage avec votre Investir au Cameroun son expérience.

Investir au Cameroun : Parlez-nous de vos débuts au Cameroun. Quand et dans quelles conditions avez-vous débuté ?

Aurélie Chazai : L’activité a commencé en novembre 2017. Nous avons commencé avec une équipe de deux personnes. Nous étions inconnus au Cameroun, donc il fallait pouvoir créer des parts de marché dans un environnement qui nous était jusque-là assez inconnu. Le challenge était vraiment de pouvoir convaincre les prospects et les clients de faire appel à nos services alors que nous n’avions pas encore de renommée dans l’activité judiciaire au Cameroun.

IC : Comment prenez-vous la décision de venir installer un cabinet d’avocats d’affaires dans un pays qui est présenté, à priori, comme ayant un environnement des affaires difficile ?

AC : Nous sommes parmi les afro-optimistes. C’est-à-dire des personnes qui ont tendance à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Il est vrai qu’on a tendance à dire que l’activité judiciaire au Cameroun est corrompue, que c’est une activité assez compliquée. Nous venons avec l’idée de proposer une offre de service différente. Des transactions qui sont faites sur la base de l’éthique, une manière de travailler diligente, un reporting fiable à nos clients. C’est vraiment ce qui a motivé, peut-être avec un brin de naïveté, le fait de revenir s’installer au Cameroun pour proposer cette offre de services juridiques.

IC : Il y’avait déjà des avocats d’affaires installés au Cameroun. Quelle est la plus-value que vous apportiez dans cette activité et qui pour vous pourrait être l’élément décisif pour le succès de votre cabinet ?

AC : La plus-value que nous offrons par rapport aux autres structures qui étaient déjà existantes, c’est que nos associés avaient une expérience à l’internationale. C’est-à-dire que nous étions passés et formés dans les grands cabinets à Paris et en Europe. Par ailleurs, nous pouvions offrir un regard différent. L’idée c’était vraiment de proposer une offre économique différente. Que les acteurs économiques n’aient pas forcement, pour leurs grandes opérations, besoin d’avoir recourt à des cabinets qui sont situés à Londres ou à Paris, mais qu’ils puissent localement trouver des experts dans le domaine.

IC : Parlez-nous un peu de l’activité de conseil juridique au Cameroun. Y a-t-il des opportunités et des points qui, à votre avis, doivent faire l’objet des améliorations ?

AC : Il est vrai que nous avons tendance à dire que le Cameroun est un pays où la gestion doit être améliorée, où effectivement on peut avoir à faire à une certaine corruption judiciaire. Néanmoins, dans notre activité quotidienne, il y’a de vraies opportunités, ceci dans la mesure où les entreprises ont de plus en plus besoin de structuration. Le Cameroun n’est pas un pays isolé du reste du monde. Nous sommes la locomotive de l’Afrique centrale, nous sommes en relation d’affaires avec les autres pays. Donc, les opérateurs économiques au Cameroun ont besoin d’avoir un certain formalisme, d’être structurés d’une certaine manière. C’est à ce niveau que le conseil intervient.

Nous pouvons avoir certaines tensions au niveau judiciaire si telle ou telle décision n’est pas exécutée ou mise en œuvre. Mais, nous avons des voies de contournement pour tout cela, notamment sur le volet conseil, dans la mesure où nous intervenons beaucoup en amont des litiges en aidant les entreprises à avoir une structuration qui leur ouvre les portes de l’international.

IC : Vous êtes au cœur des discussions juridiques entre les investisseurs et éventuellement les pouvoirs publics. Quel est le niveau de satisfaction que vous exprimeriez à l’endroit du droit des affaires au Cameroun et sa capacité à rendre les entreprises compétitives ?

AC : Les choses dans ce domaine sont perfectibles. Nous n’allons pas nous voiler la face, il y’a des choses à améliorer. Le classement du Cameroun dans le dernier Doing Business n’est pas forcément le meilleur. Nous devons pouvoir travailler sur ces axes d’amélioration, sur la gouvernance, pour être plus attractif pour les investisseurs qui veulent venir au Cameroun. Nous essayons de rassurer les investisseurs étrangers en leur disant que tout n’est pas à jeter au Cameroun, et qu’il y’a des acteurs et une gouvernance publique, qu’il y’a des fonctionnaires qui font correctement et très bien leur travail. Donc, ils peuvent avoir des interlocuteurs de qualité, qui sont compétents et peuvent les accompagner dans leurs projets d’investissement au Cameroun.

Nous avons des success-stories au Cameroun, des entreprises qui sont venues investir et qui sont contentes de leur investissement. Il y en a qui sont installées au Cameroun depuis plus d’une vingtaine d’années. Effectivement, on a tendance à discuter longtemps sur ce qui ne fonctionne pas, mais il faut également pouvoir dire ce qui fonctionne.

IC : Quelles ont été vos difficultés au moment du lancement de votre cabinet ?

AC : Notre principal défi était d’investir dans un secteur où on n’était pas forcement connu. Il y’avait plusieurs obstacles à cela. Les rapports avec l’administration, le fait de devoir trouver des partenaires fiables sont autant de challenges qu’on a dû relever. Ensuite, il y’a le challenge de la confiance, parce que quand vous êtes une équipe jeune, votre place n’est pas toujours acquise au Cameroun. Il fallait donc convaincre les clients et les prospects de nous confier des dossiers parfois sensibles de plusieurs millions de FCFA.

Dans la pratique, dans ces situations, les gens ont tendance à avoir recours à des avocats beaucoup plus âgés, beaucoup plus expérimentés. Donc, il a fallu faire preuve d’une grande force de conviction auprès de nos prospects et de nos clients. Par contre, nous n’avons pas rencontré de défis sur le plan des ressources humaines. Au Cameroun, nous avons des avocats et des juristes qui sont très bien formés. Nous avons ainsi pu constituer une équipe fiable et solide de manière assez aisée. L’autre défi était l’accueil qu’ont pu nous réserver les autres acteurs de notre profession, qui n’étaient pas habitués à des méthodes de communication assez innovantes. Tout cela fait qu’on a dû vraiment construire notre place au Cameroun.

IC : En tant que femme, quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face dans la conduite de ce projet ?

AC : Le principal défi c’est vraiment la question de la confidence. C’est vrai que quand vous avez un homme à qui vous voulez confier un dossier, vous ne demandez pas cent mille références avant de lui confier ce dossier. Quand vous confiez un dossier à une femme, qui de plus est jeune, vous avez tendance à vous rassurer plus que ce qu’on demanderait à un homme. C’est un défi qui n’est pas propre à cette profession, mais qui est propre à toutes les activités économiques.

Je pense que c’est plutôt une opportunité pour nous les femmes de faire plus et mieux que les autres. Une fois que vous arrivez à convaincre, tout le monde oublie que vous êtes une femme. Il faut beaucoup de résilience et de persévérance pour faire cette activité quand vous êtes une femme.

IC : Avec un travail aussi prenant, comment réussit-on à concilier conseil d’entreprises et gestion d’une vie de famille ?

AC : Quand vous êtes une femme et que vous devez justement être à la tête d’une entreprise de conseil et gérer sa famille, il est très important d’avoir ce qu’on appelle un support système. Il est important d’avoir auprès de vous une famille bienveillante, compréhensive et à l’écoute de ce challenge. Pour parler de mon cas personnel, j’ai la chance d’avoir un mari très compréhensif qui est un très bon père et qui me permet de m’accomplir professionnellement, sans me culpabiliser d’un point de vue personnel. C’est vraiment ma chance.

IC : depuis la France, vous avez choisi de revenir au Cameroun en 2017, alors que des Africains se rendent en occident pour chercher leur bonheur. Vous avez fait le chemin inverse. Pour quoi avoir fait ce choix qui peut paraitre, aux yeux de beaucoup, assez surprenant ?

C’est vrai que ce choix parait aux yeux de beaucoup assez surprenant et très risqué, d’autant plus que l’année 2017 était une année où les choses ont commencé à devenir très compliquées au Cameroun. Mais, pour moi, il fallait le faire. L’élément déclencheur pour moi était justement de me rendre compte que les avions qui partent de l’Afrique sont remplis d’Africains en classe économique tandis que les avions qui arrivent en Afrique sont remplis d’étrangers en classe business. C’est-à-dire que les étrangers viennent en Afrique pour s’enrichir et nous partons en Europe pour survivre. Je me suis dit qu’il y’a vraiment quelque chose à faire en Afrique, et qu’il faut que nous les Africains comprenions que notre continent est en fait un continent d’opportunités.

Entretien avec Idriss Linge et Jean Christian Bernard Nselel

Le ministre tchadien de l’Économie et de la Planification du développement, Issa Doubragne, a achevé, le 14 janvier dernier, une visite de travail de cinq jours au Cameroun. Au dernier jour de cette visite, il a coprésidé avec son homologue camerounais Alamine Ousmane Mey, une séance de travail. Il s’est agi d’une concertation bilatérale en vue de la mise en œuvre de projets communs intégrateurs visant à améliorer la fluidité et la continuité du trafic entre les deux pays.

En parcourant le communiqué final des travaux, l’on apprend que, concernant le projet de construction d’un pont sur le fleuve Logone entre Yagoua (Cameroun) et Bongor (Tchad), les contrats des travaux et de maîtrise d’œuvre ont été signés le 31 décembre 2019 et les ordres de service de démarrage ont été notifiés le 13 janvier 2020. Pour la pose de la première pierre, les discussions sont en cours afin de convenir de la date et du lieu.

Pour ce qui est de l’état d’avancement dudit projet, toutes les études des tronçons camerounais nécessitant une réhabilitation dans la phase 1 sont disponibles. Quant aux tronçons tchadiens, les études sont en cours pour une fin projetée en avril 2020.

Au sujet du financement de ce projet, un mécanisme blending entre l’Union européenne, la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale est envisagé. À cet effet, un don d’un montant de 30 millions d’euros (près de 20 milliards de FCFA) est déjà disponible auprès de l’Union européenne.

Pour ce qui est du projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad, les études pour le réseau interconnecté nord (RIN) sont disponibles tandis que celles du réseau interconnecté sud (RIS), qui permettront de boucler le financement, sont en cours et devraient être disponibles au premier trimestre 2020.

SA

La ministre des Postes et Télécommunications du Cameroun, Minette Libom Li Likeng, effectue ce 15 janvier 2020 une visite sur le campus de l’École nationale supérieure des Postes, Télécommunications et TIC (Sup’ptic), située dans la capitale du pays.

Ce membre du gouvernement va s’enquérir du déroulement de la formation relative à la réparation des téléphones mobiles et autres terminaux de communications électroniques, lancée par son département ministériel le 6 janvier 2020. Cette formation, qui regroupe de jeunes réparateurs, s’achève le 31 janvier 2020.

À en croire le ministère des Postes et Télécoms, ce projet « rentre dans le cadre du programme d’accompagnement des jeunes, en vue de la mise en œuvre des très hautes instructions du chef de l’État demandant aux jeunes de s’approprier les opportunités du numérique, un secteur porteur de croissance et d’emplois ».

BRM

Dans le cadre de la poursuite de l’opération d’assainissement du fichier solde de l’État camerounais, le ministère des Finances vient de rendre publique une liste de 7855 anciens agents de l’État soupçonnés de percevoir frauduleusement des pensions de réversion et d’invalidité.

 « (…) Une opération de collecte des actes constitutifs des droits y relatifs a été menée auprès des administrations émettrices, en vue d’extirper du fichier solde les bénéficiaires frauduleux desdites pensions. Au terme de cette opération, les actes de 7855 pensionnés du fichier solde actuel n’ont pu être retrouvés, ce qui fait douter de la légitimité des droits qu’ils continuent de percevoir », explique le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, dans un communiqué officiel signé le 8 janvier 2020.

« Toutefois, afin de limiter le contentieux qui pourrait découler de la suspension directe du paiement desdites pensions, les intéressés sont priés de bien vouloir déposer impérativement une copie de l’acte leur attribuant la pension, auprès de la trésorerie générale la plus proche, au plus tard le vendredi 20 mars 2020 », poursuit le membre du gouvernement. « Passé ce délai, lesdites pensions seront suspendues et des mesures de recouvrement des sommes déjà perçues seront engagées à leur encontre », annonce le ministre des Finances.  

 Pour rappel, la pension de réversion correspond à une partie de la retraite dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier un agent de l’État décédé. Elle est versée à ses ayants droit. Alors qu’une pension d’invalidité est accordée aux personnes qui sont incapables de travailler de manière permanente ou temporaire en raison d’un handicap.

La chasse aux pensionnés fraudeurs ainsi lancée par le ministère des Finances s’inscrit dans le prolongement de l’opération de Comptage physique du personnel de l’État (Coppe), initiée entre avril et juin 2018, afin d’extirper du fichier solde des salariés indus (abandon de poste, décès, etc.).

Selon le ministère des Finances, ce Coppe a permis de retirer du fichier solde plus de 10 000 agents publics fictifs, pour une économie budgétaire annuelle d’environ 30 milliards de FCFA. Pour le compte de l’année 2019, apprend-on, ces économies sont de l’ordre de 3 milliards de FCFA chaque mois.

Brice R. Mbodiam

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Selon le ministre camerounais des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, la dématérialisation du timbre fiscal est effective dans les arrondissements des régions de l’Extrême-Nord, du Nord et du Nord-Ouest depuis le 1er janvier 2020.

« Avec la couverture des trois régions suscitées, le timbrage des actes et documents soumis à contribution du timbre fiscale se fait désormais au moyen exclusif de la machine à timbrer sur toute l’étendue du territoire national. Par voie de conséquence, les figurines fiscales ou timbres mobiles ne sont plus mis en vente par le ministère des Finances », explique Louis Paul Motaze.

À en croire le membre du gouvernement, cette réforme vise à sécuriser les recettes fiscales. Elle participe également des mesures de facilitation et de modernisation des modalités de perception des impôts et taxes.

Mais, il faut relever qu’en dehors de l’administration fiscale qui sonne le glas de la vente des timbres physiques, d’autres administrations publiques continuent d’utiliser les timbres à coller : il s’agit notamment des mairies et d’autres organismes des collectivités territoriales décentralisées.

SA

Dans le cadre de la circulaire qui fixe les orientations de la loi de finances 2020, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze (photo), donne des instructions au sujet de l’assainissement continu du fichier solde de l’État.

Le Minfi appelle à la dynamisation du comité interministériel de contrôle des rappels de rémunérations des agents publics. Une situation notamment due aux retards enregistrés entre le recrutement des agents publics et leurs prises en soldes.

« Le comité interministériel chargé de vérifier les rappels issus des traitements des dossiers de la solde devra renforcer son dispositif de vérification en vue de poursuivre l’amélioration de la qualité de la dépense salariale. Il mettra l’accent sur la consolidation du processus de déconcentration de la gestion des personnels et de la solde et une meilleure appropriation de la gestion de la solde par les sites de traitement », écrit Louis Paul Motaze.

Par ailleurs, indique le membre du gouvernement, « ce comité procèdera ainsi régulièrement à la vérification et à la validation avant mise en paiement des dossiers de rappel issus des traitements dans la chaine de la solde ». Il portera par ailleurs « une appréciation générale sur la qualité des traitements faits par les services en charge du personnel et de la solde », ajoute le ministre.

Cette mesure intervient dans un contexte où, le ministère des Finances a détecté par le passé des réseaux de fraudes dans le paiement des rappels de rémunérations. Grâce à des complicités au niveau du système informatique de la solde, des agents de l’État pouvaient percevoir plusieurs fois des sommes indues au titre de rappels.

Pour contenir de tels actes, le ministère a engagé, en 2018, l’assainissement du fichier solde l’État en lançant, entre autres, l’opération du Comptage physique du personnel de l’État. Une opération qui permet à l’État d’économiser 3 milliards de FCFA par mois depuis 2019.

SA

L’accord de financement du projet de route Olama-Kribi, section Bingambo-Grandzambi (106 km), avec le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA), signé ce 13 janvier 2020, intervient près de cinq après la conclusion du premier accord de prêt destiné à financer le même tronçon routier.

La note de coopération entre le Cameroun et FKDEA, rendue publique par le ministère camerounais de l’Économie, donne des éléments de compréhension de cet écart qui a retardé le closing financier du projet et par ricochet sa mise en œuvre. « La première difficulté de la coopération avec le Fonds koweïtien est liée aux problèmes de communication. Toute chose qui allonge les délais dans le processus de suivi des dossiers », peut-on lire dans le document.

« En outre, contrairement aux autres partenaires arabes, le Fonds koweïtien a pour seule unité monétaire et moyen de paiement dans toutes les opérations le dinar koweïtien. Cela engendre des charges de devises supportées par le bénéficiaire de ces financements », ajoute la note de coopération.

Toutefois, précise le ministère de l’Économie, pour le cas du projet routier Olama-Kribi devant desservir le port en eau profonde Kribi dans le sud du pays, le Fonds koweïtien peut, en qualité d’agent du bénéficiaire, effectuer des paiements et accepter des remboursements dans d’autres monnaies librement convertibles. Ceci sur la base des cours du change en vigueur sur le marché et sur l’encours du prêt ou du montant de l’assistance technique attribué par le Fonds.

Sylvain Andzongo

Les autorités camerounaises présentent certaines dispositions de la loi de finances 2020 comme des mesures visant à faciliter les échanges, améliorer le climat social et l’environnement des affaires. Ces dispositions concernent à la fois la fiscalité de porte et la fiscalité intérieure.

Il s’agit notamment de la soumission des véhicules de transport acquis neufs et destinés au ramassage urbain par taxi et autocar au taux réduit du tarif extérieur commun de 5%. Cette mesure ne s’applique cependant qu’aux véhicules acquis auprès des concessionnaires automobiles locaux agréés qui ont contracté un engagement avec l’administration des douanes indiquant les marques et types de véhicules éligibles, ainsi que les modalités de dédouanement de ceux-ci.

La loi des finances permet aussi aux redevables, qui ont constaté des erreurs sur leurs déclarations en douane, de procéder par eux-mêmes et avant tout contrôle douanier après enlèvement des marchandises, à la régularisation sans amende de celles-ci, dans un délai d’un an après leur enregistrement.

En outre, les redevables dont l’insolvabilité est avérée peuvent céder volontairement tout ou partie de leur patrimoine immobilier à l’État en compensation des droits et taxes de douane dus. La demande de compensation doit être adressée au ministre en charge des Finances avant tout déclenchement des mesures d’exécution forcée.

La loi permet par ailleurs l’application des avantages douaniers incitatifs aux entreprises qui réalisent des investissements dans les zones sinistrées et à celles qui y ont subi des destructions ou dégradations. Dans la phase d’installation (trois ans maximum), il y a l’exonération des droits et taxes de douane sur les équipements et matériels destinés au programme d’investissement, l’enlèvement direct des équipements et matériels du programme d’investissement.

Dans la phase d’exploitation de sept ans, l’application du taux réduit du droit de douane à 5% et exonération de TVA à l’importation d’équipements, de pièces de rechange, consommables et matières premières non disponibles localement, à l’exception des prélèvements et autres charges ayant le caractère d’une rémunération de service, l’exonération du droit de sortie à l’exportation des produits manufacturés. À cela, il faut aussi ajouter l’abattement de 75% de leurs arriérés fiscaux.

La loi des finances 2020 consacre aussi l’exonération de TVA des contrats d’assurance vie ayant un volet épargne, afin de promouvoir l’épargne longue, la suppression du droit d’enregistrement sur les commandes des entreprises publiques et parapubliques et la médiation fiscale comme mode alternatif de règlement des litiges fiscaux.

SA

Le ministre camerounais de l’Économie, Alamine Ousmane Mey et le directeur général adjoint du Fonds Koweitien pour le développement économique arabe (FKDEA), Nedhal Alolayan, ont procédé, le 13 janvier 2020 à Yaoundé, à la signature d’un accord de prêt d’un montant de 17 millions de dollars (soit environ 8,5 milliards de FCFA).

L’argent est destiné au financement partiel du projet de construction de la route Olama-Kribi, précisément le tronçon Bingambo-Grand Zambi (106 km). Le coût global de la route est de 83,5 millions de dollars (46 milliards de FCFA), soit 75 millions de dollars des financements extérieurs (41,75 milliards de FCFA) et 8,5 millions de dollars pour la contrepartie gouvernementale (4,25 milliards de FCFA). 

Les autres financiers du projet sont la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) (14,37%, environ 6 milliards de FCFA) ; le Fonds de l’organisation des pays exportateurs de pétrole pour de développement international (OFID) (16,77%, près de 7 milliards de FCFA), le Fonds saoudien de développement FSD) (20,36%, 8,5 milliards de FCFA) et le Fonds d’Abu Dhabi de développement (FADD) (17,96%, 7,5 milliards de FCFA).

Le ministre de l’Économie a indiqué que la conclusion de l’accord avec le FKDEA boucle ainsi la phase de mobilisation effective des financements de ce projet qui rentre dans le dispositif devant permettre l’exploitation optimale du port en eau profonde de Kribi entré en activité il y a juste quelques années, dans le sud du pays.

Les sections en amont et en aval de cette route (Olama-Bingambo et Grand Zambi-Kribi) ont déjà des financements respectivement de la Banque islamique de développement (BID) et de la Banque africaine de développement (BAD). « Ainsi, une fois les formalités de mise en vigueur croisée accomplies, les travaux pourront s’exécuter normalement », a déclaré Alamine Ousmane Mey.

Cet important projet vise à promouvoir le développement socio-économique des régions du Centre et du Sud. Il s’agira concrètement de désenclaver lesdites régions pour assurer la liaison entre les bassins de production et les zones de consommation. Il est aussi question de faciliter le trafic routier de transit vers certains pays de la sous-région, en l’occurrence le Tchad et la Guinée Équatoriale.

SA

Au cours de l’année 2018, les 619 établissements de microfinance en activité dans les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale) ont accordé aux agents économiques des crédits pour un montant global de 493 milliards de FCFA.

Mais, au terme de cette année, révèle le rapport 2018, que vient de publier la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), le portefeuille de ces établissements de microfinance enregistrait des créances en souffrance d’un montant de 90 milliards de FCFA, ce qui représente 18% des crédits à la clientèle.

Cette situation peut s’expliquer par le fait que les crédits dans ce secteur, comme d’ailleurs dans le secteur bancaire, sont majoritairement de court terme (puisque les dépôts sont à vue), ce qui met la pression sur les créanciers et hypothèque souvent les remboursements.

Ce volume important de créances en souffrance peut également être imputé aux taux d’intérêt souvent élevés pratiqués par de nombreux établissements de microfinance, sans compter la persistance de la culture du non-remboursement chez de nombreux clients des structures financières.

BRM

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Le 10 janvier 2020, au court d’une réunion d’évaluation des projets financés par la Banque mondiale au Cameroun, cette institution de Bretton Woods a annoncé la reprise des décaissements pour le financement de la route Babadjou-Bamenda.

 Les travaux de construction de cette route, longue de 35 km et reliant les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun, ont été interrompu après le lancement des travaux en 2017, suite à l’insécurité créée par les séparatistes anglophones dans la région du Nord-Ouest.

Outre la reconstruction de la route entre Babadjou (Ouest) et Bamenda (Nord-Ouest), le projet, évalué à plus de 37 milliards de FCFA au total, intègre également l’aménagement de la traversée urbaine de Bamenda, sur une distance de 12 km, ainsi qu’une voie de contournement de 5 km.

BRM

Selon un communiqué de l’ambassade des États-Unis au Cameroun, le gouvernement américain, par le biais du Pepfar (plan d’aide d’urgence à la lutte contre le Sida à l’étranger que le président des États-Unis George W. Bush a lancé en 2003), a décidé de tripler son aide au programme de lutte contre le VIH-Sida dans le pays en 2020. Elle passe donc à plus de 97 millions de dollars (57 milliards de FCFA).

L’augmentation de l’aide américaine, explique la représentation diplomatique à Yaoundé, fait suite à la décision du gouvernement camerounais d’éliminer les frais relatifs aux dépistages, consultations et examens biologiques du VIH dans les formations sanitaires publiques et les organisations à base communautaires agréés.

« La suppression de ces barrières financières d’accès aux soins aidera le Cameroun à maîtriser l’épidémie du VIH. Elle reflète aussi la coopération des gouvernements camerounais, américain et d’autres acteurs de la lutte contre le VIH », déclare l’ambassade.

En 2020, le soutien du Pepfar au Cameroun comprend la fourniture des traitements antirétroviraux, le dépistage du VIH et la fourniture de soins, ainsi qu’un soutien aux orphelins, enfants vulnérables et à leurs parents/tuteurs.

Le gouvernement américain poursuit son engagement à aider le Cameroun à mettre fin au VIH-Sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. Selon les statistiques officielles, le Cameroun compte environ 530 000 personnes vivant avec le VIH. À la fin de juillet 2019, seulement 58% d’entre eux, un peu plus de 304 000 personnes, étaient sous traitement antirétroviral.

SA

Le groupe bancaire nigérian Access Bank vient d’ouvrir une filiale au Cameroun. Doté d’un capital initial de près de 14,5 milliards de FCFA, Access Bank Cameroun aura pour siège Douala, la capitale économique du pays.

L’établissement bancaire compte sept membres dans son Conseil d’administration, dont un seul de nationalité camerounaise, révèle l’annonce légale publiée à cet effet. Il s’agit de Patience Melone, Iyabode Soji-Okusanya, Fatai Oladipo, Abraham Aziegbe, Ibukunoluwa Odegbaike et Elliz Nzo Azu.

Créée pour une durée de 99 ans, la banque va opérer dans la gestion des comptes courants, la collecte de l’épargne, le paiement des chèques, l’octroi des crédits, etc. Elle a choisi Price Water House Coopers comme auditeur externe.

Mais, comme l’exige la règlementation, le déploiement des activités d’Access Bank Cameroun reste conditionné par la délivrance des différents avis conformes et autres autorisations aux actionnaires de ce groupe bancaire, par le ministère camerounais des Finances et la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac).

Si tout se passe bien, le Nigérian Access Bank retrouvera sur le marché camerounais, une compatriote : la filiale locale de United Bank of Africa (UBA). Access Bank arrive aussi quelques années seulement après le départ du Nigérian Oceanic Bank International.

Il y a quelques années, cette banque avait pris le contrôle de 54,5% des actifs d’Union Bank of Cameroon (UBC), évitant ainsi la banqueroute à cet établissement de crédit alors en difficulté. Mais, au cours de l’année 2011, le groupe Ecobank a dû racheter les actifs du Nigérian Oceanic au sein d’UBC, institution bancaire camerounaise bien enracinée dans les régions anglophones du pays.

Sous réserve de l’obtention de toutes les autorisations nécessaires au lancement de ses activités, Access Bank devrait devenir la 16e banque commerciale à opérer sur le marché camerounais.

Le 15 janvier 2020, le directeur exécutif d’Access Bank, Victor Etokwu, a annoncé qu’en plus du Cameroun, Access Bank étendra ses activités dans deux autres pays africains au cours de cette année 2020. Si ces projets se réalisent, le nombre de filiales sur le continent du groupe bancaire nigérian passera à 18.

Ancien directeur général (DG) régional d’UBA Cemac, une sorte de super DG qui chapeautait la gestion des filiales du groupe bancaire nigérian au Gabon, au Cameroun, au Tchad et au Congo Brazzaville, le Camerounais Martin Ché vient d’être promu au poste de directeur régional de UBA pour la zone Central, East and South Africa (CESA).

Cette zone, apprend-on officiellement, couvre les filiales d’UBA dans les pays de l’Afrique centrale, méridionale et de l’Est. Il s’agit notamment du Cameroun, du Congo-Brazzaville, du Gabon, du Tchad, de la République démocratique du Congo (RDC), du Kenya, de l’Ouganda, de la Tanzanie, de la Zambie et du Mozambique, soit 10 pays au total.

 « J’ai hâte de travailler avec les différents acteurs du Cameroun, du Congo-Brazzaville, du Gabon, du Tchad, de la RDC, du Kenya, de l’Ouganda, de la Tanzanie, de la Zambie et du Mozambique en vue de développer la valeur et l’activité de UBA en Afrique », a déclaré Martin Ché, qui a, par ailleurs, un temps été DG d’UBA au Congo.

« C’est un expert du développement d’entreprise avec des compétences avérées dans les domaines du risque de crédit, du risque financier, de la gestion des relations d’affaires, du management et des opérations bancaires. Il est titulaire d’un MBA en banque et finance de l’École de commerce et gestion de l’Université du Pays de Galles, Bangor, et de nombreuses certifications dans le domaine du leadership, obtenues notamment à l’IMD Business School de Lausanne. Le nouveau directeur régional/CESA cumule 20 ans d’expérience dans le secteur bancaire », détaille le groupe UBA.

BRM

Les pêcheurs et les déplacés internes installés sur l’île de Mbefru, dans le département du Ngoketunja, région du Nord-Ouest du Cameroun, viennent de recevoir un don de matériels de pêche.

Ces équipements (pirogues, gilets de sauvetage, filets, seaux, etc.) offerts dans le cadre d’un programme financé par le Pnud, apprend-on, serviront non seulement à booster les activités de pêche, mais surtout à installer la cohésion sociale entre pêcheurs et déplacés internes venus s’installer sur cette île.

Ces déplacés internes fuient les violences perpétrées par les séparatistes anglophones, qui sèment la panique dans plusieurs localités des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays depuis fin 2016.

BRM

Au cours des neuf premiers mois de l’année 2019, les recettes pétrolières engrangées par le Cameroun ont atteint 431,7 milliards de FCFA, en hausse de 88,1 milliards de FCFA (+25,6%) en glissement annuel.

À en croire le ministère des Finances, qui révèlent ces informations dans son rapport d’exécution du budget de l’État à fin septembre 2019, cette augmentation est consécutive « à la hausse de la production pétrolière, qui compense la baisse de 11,9% en rythme annuel des cours mondiaux du pétrole ».

Sur cette enveloppe de recettes, apprend-on, 352,6 milliards de FCFA représentent les fonds transférés au Trésor public par la Société nationale des hydrocarbures (SNH), tandis que 79,1 milliards de FCFA ont été engrangés au titre de l’impôt sur les sociétés pétrolières.

L’on observe également que les recettes pétrolières ont été l’un des rares postes où l’administration publique a atteint et même dépassé ses objectifs de collecte fixés en début d’exercice budgétaire.

« Par rapport à la prévision à fin septembre de 379,5 milliards de FCFA, elles (les recettes pétrolières) enregistrent un taux de réalisation de 113,7% », souligne le rapport du ministère des Finances.

Brice R. Mbodiam

Le ministre camerounais de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe, a procédé le 10 janvier 2020 à Maroua, la capitale régionale de l’Extrême-Nord, à l’inauguration d’une unité de décorticage et de stockage de céréales, notamment le sorgho.

Le projet, porté par le Conseil régional des organisations paysannes de la partie septentrionale du Cameroun (Cropsec) et la Société coopérative de commercialisation des céréales du Nord (Sococcen), a officiellement coûté 633 millions de FCFA.

L’infrastructure a été financée dans le cadre du Projet d’investissement et de développement de marchés agricoles (Pidma), pour lequel la Banque mondiale a mis à la disposition du Cameroun une enveloppe de financements d’un montant de 50 milliards de FCFA.

La mise en service de cette unité de décorticage et de stockage permettra de booster la commercialisation du sorgho produit par les membres du Cropsec, regroupement de producteurs qui vend sa production à la société brassicole Guinness Cameroun, la filiale locale du géant britannique Diageo.

BRM

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Le Trésor public camerounais a réussi à lever une enveloppe de 20 milliards de FCFA sur le marché des titres publics de la Beac, au terme d’une séance d’adjudication sur les bons du Trésor assimilables (BTA) à 26 semaines, organisée le 8 janvier 2020.

Selon le communiqué rendu public par la Beac, la banque centrale des six pays de la Cemac, cette émission de BTA a été sursouscrite, les investisseurs ayant offert jusqu’à 41 milliards de FCFA à l’État camerounais. Mais, le pays s’est contenté de la moitié de l’enveloppe, comme initialement prévu.

Cet intérêt des investisseurs pour les titres publics camerounais a contribué à baisser un tout petit peu les taux d’intérêt exigés par ces derniers. Selon le récapitulatif de la Banque centrale, les 20 milliards de FCFA levés par le Cameroun le 8 janvier 2020, l’ont été au taux moyen de 2,1%, contre 2,3 à 2,5% ces derniers mois.

BRM

Le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, annonce que le président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad, effectue une visite de travail au Cameroun du 13 au 15 janvier 2020.

« Durant son séjour, la délégation aura d’importantes concertations et réunion avec les autorités du Cocan [Comité d’organisation local du Championnat et de la Coupe d’Afrique des nations] 20-21, à l’issue desquelles d’importantes décisions relatives à l’organisation du CHAN [Championnat d’Afrique des nations] Total Cameroun 2020 et de la CAN au Cameroun seront prises », indique le membre du gouvernement.

Par ailleurs, informe le ministre, la révélation des visuels du CHAN Total Cameroun 2020 sera faite pour le 15 janvier 2020 au cours d’une soirée spectacle, en présence des officiels de la CAF.

La dernière visite officielle d’Ahmad Ahmad au Cameroun remonte au 2 octobre 2018. Il avait été reçu par le chef de l’État, Paul Biya, au moment où le pays s’apprêtait à organiser la CAN 2019. À la suite de cette visite, l’organisation de la grand-messe du football africain a été retirée au Cameroun du fait des retards pris dans la construction des infrastructures sportives.

Mais, en guise compensation, la CAF a proposé au Cameroun d’accueillir la compétition en 2021. Le CHAN, lui, devrait se jouer au pays des Lions indomptables cette année 2020.

SA

Comme cela avait été proposé par le gouvernement camerounais au parlement lors de la session de novembre dernier, plusieurs produits importés connaissent une nouvelle taxation en cette année 2020.

Les droits d’accises ad valorem de certaines marchandises importées sont désormais soumis aux modalités ci-après : un taux de 50% pour l’hydroquinone et les produits cosmétiques contenant de l’hydroquinone (décapants) ; un taux de 30% sur les cigares, les cigarettes et les autres tabacs ; les pipes (notamment les chichas) et leurs parties, les tabacs et préparations pour pipes. 

« Au plan sanitaire, l’idée est de combattre le tabagisme et la dépigmentation. À défaut d’interdire des produits à l’hydroquinone ou le tabac, le gouvernement a pensé qu’il faut que ces produits ne soient pas à la portée du premier venu. Il s’agit aussi pour décourager l’importation de certains produits non nécessaires », explique un parlementaire.

Par ailleurs, la loi de finances 2020 prescrit qu’un taux général de 25% soit appliqué aux consoles et machines de jeux vidéo et articles pour jeux de société y compris les jeux à moteur ou à mouvement, les billards, les tables spéciales pour jeux de casino et les jeux de quilles automatiques (bowlings, par exemple).

SA

S’achemine-t-on vers une guerre des terminaux entre le port de Douala, principale entrée du Cameroun où passe 95% des marchandises entrant par voie maritime, et celui du port de Kribi, nouvellement entré en service?

Cette question se pose au moment où, arrivé en fin de contrat au port de Douala le 31 décembre 2019, le groupe Bolloré qui exploite par ailleurs le terminal à conteneurs du Port de Kribi, fonctionnel depuis 2015, a récemment publié un communiqué d’une étrange tonalité. « A compter du 1er janvier 2020, le terminal à conteneurs de Douala (Cameroun) est géré en régie déléguée par le Port autonome de Douala pour une période annoncée d’un an. Cette transition est susceptible d’affecter la fluidité des opérations. Toujours engagé à vous offrir les solutions d’acheminement les plus compétitives en coûts et délais, Bolloré Logistics vous propose un plan de transport alternatif, vers le Cameroun, le Tchad et la République centrafricaine via le port de Kribi », est-il écrit.

Le logisticien français ajoute qu’à Kribi, il propose une large gamme de services depuis l’Asie et l’Europe, opérés par les plus grandes compagnies maritimes, des procédures de dédouanement simplifiées et dématérialisées, et un terminal stratégiquement situé pour l’acheminement des marchandises vers les centres économiques du Cameroun ainsi que les pays de l’hinterland : Tchad et République centrafricaine.

Kribi Conteneurs Terminal (KCT), filiale de Bolloré à Kribi, affirme qu’il a manutentionné 3001 Teus (unités de conteneurs) pour 1809 mouvements lors de l’escale du navire Maersk Cardiff long de 250m, en provenance de Namibie, le 30 décembre dernier, date de son départ au port de Douala.

De son côté, l’autorité portuaire de Douala (PAD) indique que, sa régie déléguée ayant remplacé Bolloré à Douala-Bonabéri a livré 1000 conteneurs en une semaine, depuis la période de la transition. « La Régie du terminal à conteneurs du Port de Douala-Bonabéri relève le défi. Déjà mille conteneurs livrés après une semaine seulement d'existence sur les quais du Wouri et une productivité brute de 18 mouvements par heure. Une performance qui égale ce qui se faisait déjà. On envisage les prochains jours avec beaucoup plus d'optimisme », déclare l’autorité portuaire.

Il faut noter que, jusqu’à son départ du port de Douala en décembre dernier, le Groupe Bolloré a entrepris plusieurs actions judiciaires contre l’autorité portuaire de Douala qui avait déjà choisi de le remplacer par l’opérateur suisse TIL, à l’issue d’un appel d’offres. La Justice camerounaise a rendu deux décisions en faveur de Bolloré qui contestait son éviction du terminal, en annulant la procédure et l’adjudication de TIL.

Par la suite, la régie créée par le PAD pour remplacer Bolloré a été aussi attaquée en Justice parce que jugée illégale selon le logisticien français. Le tribunal administratif du Littoral a ainsi rendu un premier verdict en défaveur du PAD. Ce dernier a néanmoins a formé un pourvoi mais tout en faisant fonctionner sa régie.  

Sylvain Andzongo

Les Camerounais se préparent à voter le 9 février prochain pour les élections législatives et municipales, une étape majeure dans le programme de décentralisation du pays, mais aussi un espoir, peut-être, dans la résolution de la crise des régions dites anglophones. Or, à moins d’un mois de ce scrutin, essentiel pour apaiser les tensions et consolider la démocratie camerounaise, Tibor Nagy, le « Monsieur Afrique » du département d’Etat américain, a choisi de rencontrer Maurice Kamto, leader du parti MRC, qui précisément a décidé de boycotter ces élections au motif que la crise anglophone perdure, et qui se refuse, contrairement à l’ensemble de la communauté internationale, à reconnaître le résultat des élections présidentielles de 2018.

Depuis environ deux ans, l’Oncle Sam multiplie ces messages ambigus à l’égard du Cameroun. En novembre dernier, le président Donald Trump annonçait au Congrès son intention d’exclure Yaoundé des accords de l’AGOA afin de le priver de la facilité d’exporter vers les Etats Unis. En cause, des atteintes aux Droits de l’homme dans la gestion du conflit avec les séparatistes armés. On reproche à Paul Biya l’usage de la force et « des assassinats ciblés » pour ramener l’ordre dans ces régions. On l’invite à dialoguer avec des tenants de la lutte armée, dont les vrais leaders sont pour l’essentiel basés, financés (et peu inquiétés) en Amérique du Nord (voir notre enquête sur Kilimanjaro Capital). Un reproche étonnant de la part d’un pays qui, quelques mois plus tard, exécutera le haut responsable militaire d’un pays souverain sur de simples soupçons de projet d’attaque d’ambassade américaine. 

Paul Biya, reconnu pour avoir toujours privilégié la résolution des conflits par des voies pacifiques et légales, y compris dans le long et périlleux différent avec le Nigéria à propos de région frontalière de Bakassi, aurait-il décidé, à 85 ans, d’embrasser une carrière de chef de guerre ? Selon René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication, la vision américaine de ce conflit procède « soit d’une ignorance ou d’une méconnaissance de la situation réelle, telle qu’elle a prévalu et prévaut encore dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, soit d’une volonté délibérée d’ignorer cette réalité ».

Depuis plusieurs années, le Cameroun fait face, non seulement à cette rebellion séparatiste à l’Ouest, mais également aux terribles exactions de Boko Haram dans l’Extrême Nord, ainsi qu’aux débordements des conflits qui agitent la République Centrafricaine à l’Est. Trois fronts d’insécurité majeurs qui éprouvent les forces armées, provoquent de gigantesques afflux de réfugiès et assèchent les finances du pays. C’est précisément le moment que les USA choisissent, en février 2019, pour annoncer la réduction de leur soutien militaire au Cameroun.

Ce même mois de février 2019, Allegra Maria Del Pilar Baiocchi, coordonnatrice résidente des Nations unies au Cameroun, s’indignait du déficit de solidarité de la part de la communauté internationale à l’égard du Cameroun :  « Je pense que ceci est inacceptable pour une situation comme celle qui prévaut au Cameroun.» Pour la représentante onusienne, près de 4 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire au Cameroun, mais seulement 40% des financements promis ont été concrétisés.

En novembre 2019, c’est Abdoulaye Seck, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun qui rendait justice au pays de Paul Biya en évoquant « la générosité du pays et sa longue tradition de solidarité et d’hospitalité à l’endroit des personnes déplacées ». Pas vraiment le profil de la gouvernance sanguinaire qui nous est parfois présentée.

Le 9 février prochain les Camerounais éliront leurs députés et leurs maires. L’occasion pour les partis d’opposition de s’implanter dans les régions, de former les militants aux responsabilités de la gestion publique et de construire une alternative nationale, crédible et compétente. C’est le jeu de la démocratie. D’autres préfèrent tenter de prendre le pouvoir à la hussarde, à coup de violences et de déversements de haine sur les réseaux sociaux. Reste à savoir laquelle de ces deux voies les Etats Unis veulent vraiment encourager en Afrique.

Dominique Flaux

Trois mois après la sommation du ministre des Sports (Minsep), Narcisse Mouelle Kombi, au sujet de « la problématique des équipements des sélections nationales de football », le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Seidou Mbombo Njoya, a finalement signé ce 10 janvier à Yaoundé, un contrat avec Le coq sportif.

L’équipementier français s’est engagé à fournir des équipements à toutes les sélections nationales du Cameroun jusqu’à 2023. Seulement, les parties se sont gardées de révéler le montant de ce contrat.

« Nous le développerons ensemble en prenant le temps de faire les choses de la meilleure des manières puisque nous avons encore 4 années devant nous », a indiqué directeur marketing de Le coq sportif. À en croire Patrick Ouyi, qui a paraphé le contrat pour le compte de l’équipementier français, Le coq sportif veut « aller plus loin dans le domaine sportif en soutenant les ligues de football féminin et de football jeune ».

La marque souhaite aussi s’« impliquer dans le social et le scolaire en soutenant et favorisant l’accès des jeunes impliqués dans les programmes sports et études à des équipements de qualité et en les aidant financièrement à rester dans le système scolaire ».

Le 7 juin dernier, une cérémonie similaire avait été organisée à Montpellier, en France. On apprend aujourd’hui qu’il s’agissait d’une étape vers le processus de signature du contrat dont tous les termes n’étaient pas à l’époque arrêtés.

Cette signature de contrat vient mettre fin à une ambiance délétère entre la Fécafoot et le ministère des Sports. « Monsieur le président, depuis la déclaration de la rupture du contrat entre la Fédération camerounaise de football et la firme “Puma” et l’annonce d’un nouvel équipementier, en l’occurrence “Le coq sportif”, il prévaut, au sein des sélections nationales de football, une situation ambiguë concernant les équipements qu’arborent les différentes catégories de sélections engagées en compétition ou en stage de préparation », avait écrit le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, dans une sommation adressée le 22 octobre dernier à Seidou Mbombo Njoya.

Le membre du gouvernement faisait alors remarquer que lors des matches officiels ou des séances d’entraînement, certaines équipes nationales du Cameroun arborent une tenue vestimentaire sur laquelle est apposé le logo de la marque « Le coq sportif », et pour d’autres, celui de la marque « Puma » et même parfois la combinaison des deux.

Par ailleurs, précisait le Minsep, il a été constaté lors de certaines compétitions sportives internationales d’envergure, un réel déficit en quantité d’équipements et kits sportifs mis à la disposition des équipes nationales concernées.

SA

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24-10-2019- La Fédération camerounaise de football sommée de s’expliquer sur le flou autour de son contrat avec « Le coq sportif »

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18-04-2019- Le français « Le coq sportif » décroche le contrat d’équipementier des Lions indomptables, l’équipe fanion de football du Cameroun

La synergie entre la douane et la gendarmerie a permis de saisir une cargaison de 324 cartons de médicaments contrefaits dans la localité de Betaré Oya, région de l’Est du Cameroun, annonce le quotidien gouvernemental.

Ces médicaments saisis à la fin du mois de décembre 2019, apprend-on, étaient dissimulés dans un camion à destination de Garoua, la capitale régionale du Nord. Selon les autorités sanitaires locales, ces médicaments impropres à la consommation seront purement et simplement détruits.

À en croire le délégué de la Santé publique pour la région de l’Est, sur l’ensemble de l’année 2019, les médicaments contrefaits saisis dans cette partie du Cameroun sont évalués à plus de 300 millions de FCFA.

BRM  

« On note ces dernières semaines une recrudescence des coupures répétées et plus ou moins prolongées. Que se passe-t-il ? Quand va-t-on observer un retour complet à la normale ? » Voilà la question qu’Eneo Cameroon, entreprise en charge de la commercialisation de l’électricité au Cameroun, pose à son nouveau directeur général (DG) Eric Mansuy, dans un récent entretien publié sur son site.

Réponse du DG : « Plusieurs raisons sont à l’origine de cette conjoncture pour laquelle nous exprimons tous nos regrets à nos clients. D’abord, il y a la situation financière dégradée de l’entreprise. Le secteur de l’électricité en général connaît une crise aigüe de liquidités. Pour Eneo, il s’agit de sérieuses tensions de trésorerie, dues à d’énormes impayés, qui nous empêchent d’honorer tous nos engagements vis-à-vis de nos fournisseurs. La conséquence la plus visible se traduit par les difficultés rencontrées dans l’approvisionnement quotidien en fuel de nos centrales thermiques, entrainant des délestages sporadiques dommageables pour notre clientèle, et plus globalement pour l’économie du pays ».

Selon Eric Mansuy, aux tensions de trésorerie, s’ajoute la rareté des poteaux bois notamment utilisés pour les dépannages. En cause, la situation sécuritaire précaire dans le Nord-Ouest, région où Eneo tirait toute sa matière première. De ce fait, la production des poteaux a baissé de plus de 90%. « Eneo a saisi les pouvoirs publics, à travers le ministère en charge des Forêts, qui a donné son accord de principe pour l’exploitation durable de certaines réserves d’eucalyptus à l’Ouest », tente néanmoins de rassurer le DG.

En attendant l’aboutissement de cette option, M. Mansuy informe que l’entreprise est en train de déployer sa stratégie de mix-poteaux. Elle consiste à réintroduire les poteaux en béton et métalliques aux côtés des poteaux bois. Dans ce sens, indique le responsable, Eneo a engagé et accompagne six entreprises locales pour la fabrication de poteaux en béton en vue de renforcer et sécuriser le réseau électrique.

SA

Les opérateurs économiques en activité au Cameroun poussent un ouf de soulagement à compter de cette année 2020. Et pour cause, dans des notes séparées adressées le 17 décembre 2019 au directeur général des impôts, au directeur général des douanes, à l’inspecteur général des services administratifs et budgétaires et son collègue des régies financières, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motazé (photo), prescrit la « rationalisation des interventions en entreprise des services de contrôle du ministère des Finances ».

« Je suis régulièrement saisi par les milieux d’affaires, qui dénoncent la récurrence des interventions et les chevauchements des contrôles des services du département, un état de choses qui fait peser de graves risques sur le climat des affaires et à la productivité des entreprises », peut-on lire dans les correspondances adressées par le Minfi à ses collaborateurs.

Mieux, Louis Paul Motaze ordonne aussitôt aux inspecteurs généraux en charge des services des régies financières et des services administratifs et budgétaires, au sein de son département ministériel, de suspendre tous les contrôles en cours au sein des entreprises.

Aux directeurs généraux des douanes et des impôts, le ministre des Finances prescrit la mise en œuvre des contrôles conjoints auprès des entreprises, afin de limiter ce qui s’apparente souvent à un harcèlement des opérateurs économiques.

En cas de difficultés pour ces administrations à organiser des contrôles conjoints, du fait de la nature particulière desdits contrôles ou des « contraintes juridiques », Louis Paul Motaze instruit la mutualisation de l’information avec les autres services de son département ministériel, « sous la coordination du secrétaire général (…), afin de prévenir les chevauchements de procédures ».

La décision prise le 17 décembre 2019 rencontre les aspirations des opérateurs économiques locaux. Ces derniers n’avaient de cesse de se plaindre de la multiplication et des chevauchements des contrôles diligentés par divers services spécialisés du ministère des Finances. Une situation qui dresse généralement le lit de la corruption.

BRM  

Comme chaque année, le cabinet anglais Henley & Partners vient de rendre public le classement 2020 des passeports les plus puissants au monde. Cette puissance est fonction du nombre de pays auxquels ces documents donnent accès sans visa. En ce qui concerne les pays de l’espace Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, Guinée Équatoriale et RCA), le passeport camerounais est parmi les moins compétitifs.

Dans le détail, classé 86e dans le monde, le passeport gabonais est celui qui offre le plus de destinations sans besoin de prendre un visa (56 pays au total). Viennent ensuite les passeports tchadiens et équato-guinéens, qui pointent au 89e rang pour un accès à 53 pays, le passeport centrafricain (91e sur 107 pays), le passeport camerounais (93e pour un accès à 49 pays sans visa), juste devant celui du Congo classé 94e dans le classement 2020 de Henley & Partners.

Le Cameroun partage son 93e rang dans ce classement avec des pays tels que l’Angola et l’Égypte, qui sont tous mieux classés qu’une puissance économique comme le Nigeria (95e, 46 pays).

En 2020, le passeport africain le plus puissant est celui des Seychelles, qui donne accès à 151 destinations dans le monde sans visa, contre 191 pour le passeport japonais, qui trône en tête du classement mondial.  

Commentant ce classement, les chercheurs en sciences politiques Utur Altundal et Ömer Zarpli, respectivement de l’université de Syracuse et de Pittsburgh, aux États-Unis, ont constaté qu’il existe une corrélation fortement étroite entre la liberté de voyager et d’autres types de libertés : économiques, politiques et individuelles.

Brice R. Mbodiam

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23-10-2018 - Les 48 pays accessibles sans visa aux Camerounais en 2018

À la lecture de la circulaire portant instructions relatives à l’exécution de la loi des finances 2020, l’on note un resserrement de la réglementation liée aux évacuations sanitaires payées par les fonds publics.

Tout d’abord, précise la circulaire, ces évacuations sanitaires vers les hôpitaux publics sont privilégiées. « Toutefois, en cas de nécessité, il peut être envisagé une évacuation sanitaire dans un établissement privé national, ou à l’étranger, conformément aux dispositions du décret n° 2000/692/PM du 13 septembre 2000. À cet égard, le visa budgétaire de toute décision d’évacuation se fait concomitamment avec le blocage effectif des crédits correspondants », ajoute le document.

Désormais, les crédits réservés aux évacuations sont, le moment venu et selon le cas, délégués directement aux représentations diplomatiques du Cameroun dans les pays d’accueil. Il est par conséquent interdit au chef de poste comptable diplomatique de payer lesdits frais aux malades. Dans le cas des évacuations sanitaires dans les établissements hospitaliers locaux, les crédits débloqués à cet effet sont virés dans les comptes bancaires appartenant à ces structures pour règlement de toutes les dépenses y relatives.

En outre, les crédits budgétaires destinés à couvrir les dépenses d’évacuation sanitaire étant inscrits dans le chapitre des dépenses communes sous la gestion du ministre en charge des Finances, les documents de prise en charge émanant de toute autre administration n’emportent aucun effet financier.

Enfin, les services chargés du visa budgétaire sont invités à observer « strictement » la réglementation en matière de remboursement des frais médicaux, d’hospitalisation et des soins divers au profit des personnels de l’État.

SA

Selon Standard & Poor’s (S&P), des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) (Cameroun, le Tchad, le Gabon et la République centrafricaine) négocient actuellement une prolongation des programmes triennaux signés avec le Fonds monétaire international (FMI) et qui arrivent à échéance au cours de cette année 2020. Selon cette agence de notation, ces prolongations ne devraient pas excéder deux ans.

Lors d’une rencontre avec la presse, le 8 novembre 2019, en marge d’une session du Comité de politique monétaire, le gouverneur de la Banque centrale (Beac), Mahamat Abbas Tolli, avait indiqué que le principe d’une extension des programmes actuels ou d’une négociation de nouveaux programmes avec le FMI était acté.

La sous-région dépend principalement des ventes de pétrole brut sur le marché international, pour la création des revenus en devises. Lorsque les prix de cette matière première ont baissé de plus de 60% à partir de 2015, le manque de discipline budgétaire dans la gestion des réserves de change a fragilisé la position extérieure, faisant peser un risque d’ajustement de la parité de la monnaie utilisée dans la zone (FCFA XAF).

Bilan

Réunis à Yaoundé, au Cameroun, fin 2016, les pays de la Cemac avaient convenus d’opter pour un ajustement structurel de leurs politiques économiques et budgétaires, avec un accompagnement de certaines institutions, dont le FMI. La Guinée Équatoriale et le Congo ont traîné à signer leurs programmes. Ils n’ont été finalisés que lors du deuxième semestre 2019.

Des analyses constantes d’experts estiment que la Cemac a besoin de ces programmes avec le FMI pour restaurer son équilibre financier extérieur. Dans une note publiée fin décembre 2019, Moody’s a même expliqué qu’en plus de maintenir la confiance des bailleurs de fonds des pays de la sous-région, ces programmes apportent un regain de stabilité à la position extérieure.

S&P est du même avis. L’agence de notation estime que l’un des principaux succès de ces programmes a été la reconstitution des réserves de change. Elles étaient de 4284 milliards FCFA à la fin du mois d’août 2019, en hausse de 63% en comparaison à leur niveau de juin 2017.

Cependant, même avec des prolongations de programmes avec le FMI, la Cemac aura besoin d’une gouvernance économique plus cohérente pour répondre aux attentes de bien-être de ses populations.

Idriss Linge

Dans une interview accordée au quotidien gouvernemental camerounais, Cameroon tribune, Ousmane Doré, le directeur général sortant du bureau régional de la BAD pour l’Afrique centrale, est revenu sur le projet avorté de création d’une compagnie aérienne commune aux six pays de la Cemac, baptisé Air Cemac.

« Air Cemac n’a pas marché parce que plusieurs pays n’ont pas compris son importance. Et tant que ce sera le cas, Air Cemac ne pourra pas réussir. Chaque pays peut avoir sa propre compagnie. Il faut néanmoins que chaque jour, l’une de ces compagnies effectue un voyage qui rallie la sous-région, quitte à ce que ce soit une compagnie privée. (…) Ce sont autant de défis qu’il faut mettre sur la table, pour véritablement assurer la connectivité de la sous-région », soutient le DG sortant du bureau régional de la BAD.

Ce dernier, qui s’offusque d’avoir été obligé de transiter par l’Éthiopie pour rallier le Cameroun, au départ du Tchad pourtant voisin du Cameroun, révèle par ailleurs que la BAD étudie un projet de transport aérien dans la zone Cemac. Ce projet, indique-t-il, devrait permettre d’« éviter les tracasseries des vols » et des « escales en Afrique de l’Ouest, pour rejoindre à partir de l’Afrique centrale, un autre pays de la même sous-région ».

Afin de mettre un terme à ces tracasseries et faciliter l’intégration de la zone Cemac par les airs, les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Tchad et Guinée Équatoriale) avaient décidé, en 2001, de lancer une compagnie aérienne commune baptisée Air Cemac. 17 ans plus tard, et en dépit de l’intérêt manifesté par des partenaires stratégiques tels que Royal Air Maroc ou encore Air France, la compagnie n’avait pas réussi à faire voler un seul aéronef, pour des raisons qui n’ont véritablement jamais été élucidées.

Les ministres des Transports de la sous-région finissent par annoncer la liquidation définitive de cette compagnie aérienne morte dans l’œuf, au sortir d’une réunion tenue le 3 août 2018 à Douala, la capitale économique camerounaise.

Au cours de la conférence des chefs d’État de la Cemac, tenue le 24 mars 2019 à Ndjamena, au Tchad, il a été décidé de rétrocéder le boni (sommes que se partagent les associés d’une société dissoute, NDLR), d’un montant de plus de 7 milliards de FCFA, au Fonds de développement de la communauté (Fodec).

Brice R. Mbodiam

Pour cet exercice 2020, le Cameroun supprime finalement la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) appliquée à l’assurance vie.

En effet, dans la circulaire du ministre des Finances (Minfi), qui fixe les orientations en matière de politique financière au cours de l’exercice 2020, on apprend que « les contrats et commissions d’assurance vie ayant un caractère d’épargne » sont exonérés de TVA. Pour justifier ce rétropédalage, le document évoque la nécessité « de promouvoir la mobilisation de l’épargne longue ».

D’un taux de 19,25%, la TVA a été étendue à l’assurance vie dans la loi des finances 2019. Mais cela n’a jamais été appliqué du fait des protestations des assureurs. À en croire l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun, l’application de la TVA sur l’assurance vie relève tout simplement « d’une taxation de l’épargne qui a déjà subi une taxation puisqu’il s’agit d’une épargne sur le salaire ». Pour son président, Théophile Gérard Moulong, cette décision devrait conduire, à terme, à la disparition de l’assurance vie.

Un argumentaire qui a trouvé une oreille attentive auprès du ministre des Finances. À la suite de la grogne des assureurs, Louis Paul Motaze, a instruit, au mois de mai 2019, la suspension des « mesures de redressement fiscal engagées » sur les compagnies d’assurance vie.

« Dans la mesure où une application inappropriée de la loi fiscale pourrait avoir des conséquences irréversibles induisant la question de la survie des sociétés d’assurance concernées, je vous invite à surseoir à l’exécution des mesures de redressement fiscal engagées sur ces entreprises, en attendant l’aboutissement de la concertation », écrit alors le Minfi dans une correspondance adressée au directeur général des impôts.

En cette année 2020, les doléances des compagnies d’assurance en faveur d’une exonération des produits de l’assurance vie à la TVA ont finalement été avalisées par les pouvoirs publics.  

Sylvain Andzongo

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Dans le cadre de la loi de finances 2020, le Cameroun a décidé de renforcer son dispositif de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale internationale.

À cet effet, le pays a spécifiquement renforcé le dispositif de lutte contre les transferts illicites de bénéfices par la reformulation de l’obligation déclarative en matière de prix de transfert ; la clarification du principe de pleine concurrence comme référence en matière de lutte contre les transferts de bénéfices ; l’arrimage de l’obligation documentaire en matière de contrôle de prix de transfert aux standards internationaux.

Néanmoins, le Cameroun a décidé de proroger le délai de contrôle en matière de prix de transfert de 9 à 12 mois conformément aux standards internationaux en la matière. En outre, le pays s’est engagé à la suppression de l’exigence de preuve d’une présomption de transfert de bénéfices comme fait générateur de l’obligation documentaire de prix de transfert en cas de contrôle fiscal.

Cette mutation de la législation camerounaise en matière de lutte contre l’évasion fiscale internationale fait suite à l’adhésion du Cameroun, en 2017, à la convention de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale.

Cette convention permet au Cameroun d’améliorer ses capacités de collecte des informations fiscales, spécialement en ce qui concerne les filiales camerounaises des multinationales dont les sociétés mères sont, pour la plupart, situées dans des juridictions fiscales déjà parties à la convention.

SA

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Après une première vague de 1 237 recrues en 2019, le ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), Jacques Fame Ndongo (photo), annonce une seconde phase de recrutement de 500 enseignants dans les universités d’État du Cameroun au cours de cette année.

« Le ministre secrétaire général des Services du Premier ministre, le Pr Séraphin-Magloire Fouda, présidera, bientôt, une réunion de la Commission centrale de supervision du recrutement spécial ci-dessus visé, en vue du lancement imminent de la 2e phase de ladite opération spéciale (2020), après la première phase qui s’est soldée par le recrutement de 1237 titulaires du doctorat ou du PHD », explique Jacques Fame Ndongo, dans un communiqué publié ce 8 janvier 2020.

Le Minesup invite donc les candidats âgés au maximum de 45 ans, remplissant les conditions académiques requises, à déposer leurs dossiers auprès des instances universitaires de leur choix à raison d’une seule université et d’un seul établissement par candidat.

Le chef de l’État Paul Biya, a ordonné le 13 novembre 2018, un recrutement de 2 000 enseignants titulaires du doctorat-PHD dans les universités d’État du Cameroun. Ce recrutement spécial, ouvert aux diplômés résidant au Cameroun comme à ceux de la diaspora, s’étalera sur une période de trois ans, à compter de l’exercice 2019, soit 1000 enseignants en 2019, 500 enseignants en 2020 et 500 enseignants en 2021.

SA

Le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom), la banque camerounaise des communes, informe qu’elle est satisfaite de ses performances au cours de l’exercice 2019.

Au cours de la période sous revue, le Feicom indique que ses performances de mobilisation des ressources se situent à 103,15%. Bien plus, l’établissement se félicite de « l’évolution constante de la consommation des ressources dédiées aux investissements communaux, ainsi que l’attribution de 105 concours financiers au profit 81 municipalités pour un montant global de 10,19 milliards de FCFA ».

Pour l’année 2020, le Feicom compte faire mieux. Son budget a été arrêté à 166,44 milliards de FCFA, dont 34,84 milliards pour les investissements communaux, 94,8 milliards pour les impôts communaux soumis à la péréquation, le reste étant destiné, entre autres, au financement des projets et programmes de coopération.

SA

En arrêt depuis le 26 novembre 2018, les travaux de construction de l’autoroute Kribi-Lolabé, localité abritant le port en eau profonde, devraient reprendre dans les prochains jours.

« Suite au très haut accord du président de la République pour la désignation de Chec comme opérateur, les diligences sont en cours pour lever les blocages relatifs au paiement des décomptes et la reprise des travaux », informe le ministère des Travaux publics (Mintp).

Selon le nouveau planning, la livraison de l’infrastructure est finalement attendue le 31 octobre de l’année 2020, après un rallongement du délai de 28 mois. À en croire le Mintp, le taux de réalisation du projet est aujourd’hui de 88,14%.

Chec, qui gèrera également cette infrastructure dans le cadre d’un accord en cours de négociation avec le gouvernement camerounais, avait dû interrompre les travaux à cause du non-paiement des travaux déjà réalisés. Selon les chiffres du ministère des Travaux publics, à fin 2019, l’entreprise chinoise totalise 75,5 milliards de FCFA d’impayés.

BRM

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En cet exercice 2020, les abonnés TV du Cameroun doivent s’attendre à une augmentation du coût des bouquets des programmes audiovisuels numériques par satellite.

En effet, dans la circulaire signée le 31 décembre dernier, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, donne une instruction sans ambiguïté dans la partie du document intitulé : « Élargissement de l’assiette des recettes ». M. Motaze prescrit clairement, « L’élargissement du champ d’application des droits d’accises aux bouquets des programmes et contenus audiovisuels numériques. Ceux-ci sont soumis au taux moyen de 12,5% ».

Avec ces droits d’accises soumis à 12,5%, l’abonné qui paie par exemple 5 000 FCFA par mois, chez l’opérateur Canalsat, pourrait désormais débourser un montant mensuel de 5 625 FCFA, soit une hausse de 625 FCFA. Ceux qui ont souscrit à un abonnement mensuel de 10 000 FCFA paieront 11 250 FCFA, soit une variation de 1 250 FCFA. Les abonnés du bouquet de 20 000 FCFA par mois paieront 22 500 FCFA, soit une hausse de 2 500 FCFA.

Au Cameroun, les principaux opérateurs des programmes audiovisuels numériques par satellite inclus Canalsat, TV+, TNT Africa, Free Africa, Creolink Communications, etc.

Sylvain Andzongo

SCB Cameroun, filiale locale du groupe bancaire marocain Attijariwafa Bank, a un nouveau directeur général depuis le 8 décembre 2020. Le Marocain Mohamed Mejbar, qui dirigeait jusqu’ici cette banque, a été remplacé par le Français Alexandre Beziaud.

M. Beziaud, le tout nouveau DG de SCB Cameroun, est bien connu dans le landernau bancaire local, puisqu’il a dirigé la filiale locale du groupe français Société Générale (SG) entre juillet 2015 et décembre 2018, avant son recrutement par le groupe bancaire marocain.

Cette nomination d’un fin connaisseur du marché bancaire local à la tête de SCB Cameroun survient au moment où la maison-mère de cet établissement de crédit doit faire face à la concurrence de sa compatriote Banque centrale populaire (BCP) dans le pays. BCP a récemment pris le contrôle de la Banque internationale pour le commerce, l’épargne et le crédit (Bicec) en rachetant les parts (68,5%) du Français Banque populaire Caisse d’épargne (BPCE).

BRM

Selon Daniel Mackaire Eloung Nna, le secrétaire permanent du secrétariat national de suivi du Processus de Kimberley, les artisans miniers installés le long de la frontière entre le Cameroun et la République centrafricaine, à l’est du pays, produisent environ 5 000 carats de diamants chaque année.

Mais, font remarquer des experts du secteur minier, en dépit des mesures prises par les autorités publiques, cette production est difficilement canalisable vers les circuits formels, à cause non seulement de la porosité des frontières, mais aussi des trafiquants qui écument les champs miniers des deux pays et alimentent les circuits de commercialisation informels.

Cette exploitation des diamants à la frontière entre ces deux pays a souvent valu au Cameroun d’être accusé de plaque tournante du trafic des pierres précieuses en provenance de la Centrafrique, grand pays producteur de diamants.

Par exemple, dans un rapport rendu public le 2 décembre 2016, à la veille d’une mission d’évaluation du Processus de Kimberley au Cameroun, Partenariat Afrique Canada (PAC), un mécanisme de financement soutenu par des ONG canadiennes et africaines, avait révélé que « le Cameroun permet à des diamants de conflit provenant de la République centrafricaine de franchir ses frontières et de pénétrer la chaîne d’approvisionnement légale… ».

Ces accusations avaient été aussitôt récusées par la partie camerounaise, laquelle avait d’ailleurs autorisé une mission d’enquête sur le terrain des experts du Processus de Kimberley, mécanisme international permettant de tracer les diamants commercialisés dans le monde, afin d’éviter que ces pierres précieuses servent à financer des conflits armés.

Brice R. Mbodiam

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Au cours de l’année 2020, le gouvernement camerounais va transférer aux 360 communes du pays des crédits et autres financements pour un montant total de 250 milliards de FCFA, dans le cadre du processus de décentralisation.

Selon Cyrille Edou Alo’o (photo), le directeur général du budget au ministère des Finances, qui s’est confié au quotidien gouvernemental Cameroon tribune, les ressources budgétaires à transférer aux communes cette année culmineront à 110 milliards de FCFA, contre seulement 103 milliards de FCFA en 2019.

À cette enveloppe, précise-t-il, il faut ajouter les ressources provenant des impôts tels que les centimes additionnels communaux, la taxe sur la propriété foncière, la vignette automobile, la taxe d’enlèvement des ordures ou encore la taxe de séjour.

« Le montant de ces ressources est évalué à plus de 140 milliards de FCFA » au cours de l’année 2020, souligne le directeur général du budget au ministère des Finances.

BRM

Grâce notamment au soutien de la Banque africaine de développement (BAD), le ministère des Travaux publics (Mintp) vient de recevoir du groupement ECTA-BTP ENGI Tractebel le Plan directeur routier (PDR) du Cameroun pour la période 2020-2035.

Il ressort de ce PDR qu’au cours de cette période, le Cameroun prévoit la réalisation d’un linéaire total de 9 240 km, pour un investissement global de 5 373,1 milliards de FCFA. Dans le détail, le gouvernement projette, entre autres, des interventions sur les routes nationales à hauteur de 3 649,2 milliards de FCFA sur un linéaire de 6380 km. Celles sur les routes régionales sont de l’ordre de 1 224,8 milliards pour 2779 km.

Quant aux routes communales, l’intervention projetée est de 727 milliards de FCFA pour 161 550 km, avec un coût moyen de 4,5 millions FCFA/km. La réalisation des routes de contournement des grandes villes du pays est prévue à hauteur de 1 148,6 milliards sur 198 km. Last but not the least, le gouvernement veut construire de nouvelles autoroutes pour un montant estimé à 468,9 milliards de FCFA.

Pour toutes ces ambitions, indique le Mintp, les représentants de la BAD ont été conviés lors de la validation du Plan directeur pour la période 2020-2035. L’Institution bancaire panafricaine fait partie des bailleurs de fonds du Cameroun en matière d’infrastructures routières.

SA

Le Conseil d’administration de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) réuni, fin décembre 2019, sous la présidence de Komidor Njimoluh Hamidou, ambassadeur du Cameroun en République du Congo, a approuvé le financement des projets intégrateurs d’un montant de 126 milliards de FCFA, en faveur du Cameroun, du Congo, du Gabon et la Guinée Équatoriale.

Ces projets éligibles au financement de la BDEAC concernent les secteurs de l’énergie, le logement social, l’agro-industrie, la microfinance et l’agropastoral. « Leur mise en œuvre va contribuer non seulement à améliorer significativement la qualité de vie des populations, mais concourir également au renforcement de l’intégration régionale, notamment à travers des interconnexions des réseaux électriques de la Guinée Équatoriale et du Gabon », indique la BDEAC.

Par ailleurs, avec ces nouveaux financements, la Banque indique qu’elle compte toucher les populations les plus vulnérables de la zone Cemac avec notamment : la création des emplois et l’accès à des logements décents par les populations les plus défavorisées.

Cette décision du Conseil d’administration intervient alors que 5 projets d’un montant global de 155 milliards FCFA, validés par la même instance, sont en attente de financement. Dans une note interne, la banque centrale de la Cemac (Beac) indique que continuer d’apporter un concours financier à la BDEAC fait peser un risque sur ses fonds propres libres.

SA

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Dans la perspective de l’élargissement fiscal au cours de l’exercice 2020, la circulaire du ministre des Finances indique que le Cameroun a instauré un timbre fiscal spécifique de 25 000 FCFA sur certains documents administratifs.

Ces documents concernent : les réclamations contentieuses et gracieuses ; les demandes de sursis de paiement ; les demandes de compensation, de remboursement ou de restitution d’impôts et taxes ; les demandes d’incitations fiscales et d’abattement ; les demandes de transactions fiscales et d’agréments ou d’autorisation d’exercer une profession.

Dans le cadre de son programme économique signé en juin 2017 avec le Fonds monétaire international (FMI), le Cameroun s’est engagé à élargir l’assiette fiscale.

À en croire le FMI, les recettes fiscales du Cameroun restent inférieures à leur potentiel. Elles sont de 3% du PIB en dessous de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne. « Une analyse empirique comparative entre pays basée sur des modèles des frontières stochastiques indique que dans les pays ayant des conditions macroéconomiques et des institutions similaires, le ratio impôt/PIB maximal peut atteindre 21% », indique le Fonds.

SA

Les banques en activité dans les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) ont jusqu’à ce 8 janvier 2020, pour soumissionner à l’offre de liquidité d’un montant de 40 milliards de FCFA à elles faite par la Beac, l’institut d’émission des pays de la Cemac.

Selon le communiqué rendu public à cet effet par la banque centrale, ces financements sont servis à un taux d’intérêt minimum de 3,5%, qui est aussi le principal taux directeur de la Beac.

Les collatéraux éligibles comme contrepartie de cette offre de financements sont les actifs admis en garantie des opérations de refinancement de la Beac, suivant la décision du 31 octobre 2013, précise la banque centrale des États de la Cemac.

BRM

Les recettes non pétrolières collectées au Cameroun entre janvier et septembre 2019 ont atteint 2008 milliards de FCFA, contre 2039 milliards de FCFA au cours de la même période en 2018. Ces statistiques émanant du ministère des Finances révèlent donc une baisse des recettes non pétrolières de 31,4 milliards de FCFA en valeur absolu, et de 1,5% en valeur relative.

 « Cette sous performance s'explique par les sous réalisations enregistrées au niveau des recettes fiscales et non fiscales. Les recettes fiscales sont affectées par le ralentissement de l'activité économique, dont le taux de croissance (3,9%) est en dessous de celui retenu lors du vote de la loi de finances (4,2%), et qui se manifeste par le recul du chiffre d'affaires des grandes entreprises », commentent les experts du ministère des Finances.

À en croire la même source, la baisse enregistrée à fin septembre 2019 par rapport à la même période en 2018 est encore plus importante, en comparaison avec les objectifs de collecte arrêtés en début d’année 2019. En effet, apprend-on, il était projeté une collecte de 2 282,7 milliards de FCFA à fin septembre 2019, ce qui révèle un taux de réalisation des objectifs de seulement 88%.

BRM

Afin de contribuer à l’accroissement de la production aquacole du Cameroun, la Caisse de développement de la pêche maritime (CDPM) ambitionne de distribuer aux pisciculteurs 300 000 alevins au cours de l’année 2020.

L’information a filtré, le 30 décembre 2019, au cours de la dernière session du Conseil d’administration de cette structure étatique pour le compte de l’année budgétaire 2019, organisée à Douala. Afin de réaliser ses objectifs au cours de l’année courante, la CDPM a été, au cours de ce conseil, dotée d’un budget de près d’un milliard de FCFA.

Pour rappel, en dépit d’une augmentation progressive de la production, selon le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia) ; la production aquacole au Cameroun demeure faible, au regard du potentiel.

Depuis quelques années, des actions de promotion de l’aquaculture sont mises en branle par les pouvoirs publics, afin de limiter les importations de poissons congelés qui, chaque année, contribuent à plomber la balance commerciale du pays.

À titre d’exemple, pour la seule année 2018, les importations massives de poissons de mer congelés ont englouti plus de 154 milliards de FCFA, selon l’Institut national de la statistique.

BRM

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Les exportations de bananes produites au Cameroun ont culminé à 16 641 tonnes au mois de décembre 2019, selon les statistiques rendues publiques par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam). Ces exportations étaient de seulement 15 605 tonnes en décembre 2018, ce qui révèle une hausse globale de 1036 tonnes en glissement annuel.

Dans le détail, la PHP, filiale locale de la Compagnie fruitière de Marseille et leader du marché local, a expédié 15 168 tonnes sur le marché international au mois de décembre dernier, contre 14 343 tonnes au cours de la même période en 2018 (+825 tonnes).

La société Boh Plantations Plc, elle, a exporté 1 473 tonnes en décembre 2019, contre 1 262 tonnes au cours de la même période en 2018, soit une augmentation des expéditions de 211 tonnes.

La Cameroon Development Corporation (CDC), l’agro-industriel public qui essuie les affres de la crise sociopolitique dans la région anglophone du Sud-Ouest, est toujours absente du fichier des producteurs de bananes en 2019.

Cette entreprise, 2e employeur du pays après l’administration publique, est à l’arrêt depuis septembre 2018, à cause de l’insécurité créée dans ses plantations par les séparatistes anglophones. Ces derniers, en plus de violenter les ouvriers, n’ont pas hésité à incendier certaines installations de la CDC.

Après plusieurs mois de tractations au sein des instances gouvernementales, certaines sources autorisées ont à un certain moment avancé l’hypothèse d’une reprise des activités à la CDC au courant du 3e trimestre 2019, sur une superficie d’environ 1000 hectares pour un début. Mais rien ne s’est matérialisé à ce jour, l’entreprise ayant besoin d’une importante perfusion financière pour se relever de la crise sécuritaire.

L’enveloppe de la relance est estimée à environ 29 milliards de FCFA par Franklin Ngoni Njie, le directeur général de cette unité agro-industrielle publique. « Sept milliards sont nécessaires dans le secteur de l’hévéa, 14 milliards pour les bananeraies, sept milliards pour les palmeraies. Le reste devrait servir à financer les arriérés de salaires », détaille le DG.

Brice R. Mbodiam

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Le ministère des Finances (Minfi) informe qu’en vue de maîtriser le plafond des décaissements sur financements extérieurs défini dans la loi de finances du Cameroun, une plateforme de régulation des appels de fonds et de réconciliation des données sur les décaissements des financements extérieurs (Finex) est mise en place au ministère en charge de l’Économie (Minepat). Les appels de fonds ainsi validés par le comité sont exécutés par la Caisse autonome d’amortissement (CAA).

En matière de paiement des dépenses sur ressources extérieures ou sur ressources internes (fonds de contrepartie), la CAA joue le rôle de comptable public. À ce titre, elle procède aux contrôles sur pièces nécessaires au paiement. Les contrôles des réalisations physiques relèvent des services techniques compétents du ministère des marchés publics (Minmap), du Minepat et du Minfi.

En outre, les décomptes générés dans le cadre de l’exécution des projets sur financement extérieur sont transmis à la diligence du maître d’ouvrage, à la CAA pour prise en charge (appel de fonds). Pour des besoins d’examen et de régulation des décaissements, une fiche synthétique adossée à la liasse de dépense est transmise au Minepat, à l’attention du directeur général de l’économie et de la programmation des investissements publics, coordonnateur du comité Finex. Sur la base de cette fiche synthétique, la plateforme valide ou non l’appel de fonds.

Les coordonnateurs, bailleurs, et cocontractants de l’administration sont chacun, en ce qui le concerne, tenus d’informer les ministres chargés de l’économie et des finances, de tout décaissement effectué dans le cadre d’un projet à financement extérieur dans lequel ils interviennent.

À travers ce nouveau mécanisme, le gouvernement camerounais a l’intention de réduire le volume des soldes engagés non décaissés, estimés par la CAA à plus de 5 000 milliards FCFA. Le Comité national de la dette publique pour sa part, a identifié des projets de plus de quatre ans soumis aux soldes engagés non décaissés, d’une valeur d’environ 1 000 milliards FCFA.

SA

Dans une récente interview publiée par Eneo, Eric Mansuy, le nouveau DG de la filiale camerounaise du Britannique Actis, explique pourquoi l’électricien « n’arrive pas à payer ses fournisseurs au moment où son bilan établit un bénéfice de plus de 11 milliards en 2018 ».

« Le bilan établit effectivement un bénéfice. Mais, il s’agit d’un résultat comptable. La trésorerie, quant à elle, demeure très tendue. Ceci se traduit par un problème de cash-flow du fait des impayés que cumulent certains de nos grands clients, principalement », indique-t-il.

Dans son rapport annuel 2018, Eneo pointe l’État comme son plus gros débiteur avec une dette de près de 39 milliards FCFA dont un impayé de 11 milliards de la défunte Camerounaise des eaux (CDE) qu’il a endossé après la renationalisation du service de la distribution de l’eau potable. De grandes entreprises, telles qu’Alucam (près de 6 milliards) ou encore la Sonara (1,4 milliard), figuraient aussi parmi les insolvables.

À fin 2018, Eneo était même techniquement en crise de liquidité. Son actif circulant (c’est-à-dire transformable en liquidité en moins de 12 mois) ne pouvait couvrir que 70% de sa dette à court terme d’un montant 306,7 milliards de FCFA dont 171 milliards de dettes fournisseurs et 49 milliards de dettes fiscale et sociale.

Parmi les fournisseurs d’Eneo, figure en bonne place le producteur de gaz naturel, Gaz du Cameroun, filiale de Victoria Oil & Gas (VOG). En janvier 2018, Eneo avait suspendu momentanément ses achats de gaz auprès de  VOG, destiné à la centrale thermique de Logbada, en raison d’une dette de près de 200 millions de dollars que l’électricien peinait à rembourser.

SA

Dans une circulaire signée le 31 décembre 2019, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze (photo), a prescrit un suivi particulier de l’arrimage des établissements publics à la budgétisation par programme au Cameroun.

À cet effet, indique le membre du gouvernement, un accent particulier doit être mis sur l’harmonisation des formats de présentation des budgets des établissements publics, de leurs rapports de performance annuels ainsi que de leurs comptes administratifs et d’emploi. La transmission par les établissements publics de leurs comptes administratifs de l’exercice 2019 au ministre en charge des Finances doit s’effectuer au plus tard le 30 juillet 2020.

Par ailleurs, l’exigence de la transmission des budgets annuels et des plans d’investissement desdits établissements, accompagnés d’un état de personnel, de la situation d’endettement ainsi que d’un plan interne d’apurement, au ministre en charge des Finances au plus tard le 15 janvier, est maintenu.

« Toute demande d’appui financier, d’allégement fiscal, de prêts ou d’aval de l’État par les entreprises publiques, les entreprises privées à participation publique minoritaire et les établissements publics, est subordonnée à la transmission des états financiers certifiés, des rapports du Commissaire aux Comptes, des résolutions et des délibérations de leurs organes sociaux et des comptes administratifs selon le cas, de l’exercice exigible à la direction générale du budget », souligne Louis Paul Motaze.

SA

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