logoIC
Yaoundé - 06 mai 2024 -

Comment la Société nationale des hydrocarbures (SNH) peut-elle participer à la diversification du mix énergétique camerounais ? Cette question est posée à Adolphe Moudiki, Administrateur-directeur général (ADG) de la SNH, dans la récente publication interne (SNH Infos) de cette société.

M. Moudiki répond : « Depuis 2012, la SNH a démontré que le gaz peut contribuer de manière significative au développement du secteur de l’électricité au Cameroun en assurant un approvisionnement continu de la centrale à gaz naturel de 216 MW construite dans la ville côtière de Kribi, la première du Cameroun. Le gaz pourrait représenter entre 20% et 30% du mix énergétique au plan national ».

Toujours selon l’ADG, la SNH reste fidèle à son ambition de contribuer à la diversification des sources d’alimentation en électricité du pays. C’est ce qui explique certains projets déjà à l’étude, comme ceux visant la mise en place d’une centrale à gaz de 300 MW de Limbe et la conversion au gaz de plusieurs centrales alimentées au diesel ou au fioul.

À juillet 2019, selon les données d’Eneo, le gaz représente 17,7% de la production d’électricité du Cameroun, chiffrée à 1391,98 MW ; l’hydro (55,8%) et le fioul/diesel (26,5%) étant les autres sources. La contribution du solaire reste proche de zéro.

SA

Le Centre régional d’assistance technique du Fonds monétaire international (Afritac Centre) annonce une mission à la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) du 2 au 6 décembre 2019 à Yaoundé au Cameroun.

Cette mission s’inscrit dans le cadre de l’exécution de son programme d’activités conclut avec les services de la Beac. Elle se résume en une assistance technique dans le domaine du développement du marché des capitaux. Il s’agit d’un marché qui met en relation les agents économiques détenant un excédent de capitaux et ceux qui ont des besoins de financement.

Selon les termes de référence de la mission, il est prévu d’identifier et de convenir des axes d’intervention sur lesquels Afritac Centre pourrait accompagner la Beac dans ses efforts de développement du marché régional des titres d’État de la Cemac. Ce marché est censé pallier l’arrêt, décidé à la demande du FMI dans le cadre de la stratégie sous régionale de réponse à la crise, des avances statutaires (20% de leurs recettes budgétaires) que la Beac octroyait aux États.

Le FMI encourager les pays de la sous-région vers cette alternative de financement de leurs économies. Dans cette logique, l’institution de Bretton Woods a par exemple salué les efforts déployés par les autorités sous régionales en vue de créer un marché financier unifié.

Stéphane Billé

Le Cameroun et le Gabon ont signé, ce 28 novembre 2019 à Libreville, un mémorandum d’entente pour l’interconnexion de leurs réseaux de télécommunications haut débit à fibre optique (CAB 4 et CAB 1 respectivement).

Le document a été visé pour le Gabon par le ministre de la Communication et de l’Économie numérique, Rigobert Ikambouayat Ndeka et pour le Cameroun, par la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng. Tout ceci en présence des représentants des bailleurs de fonds de ce projet (Banque mondiale, la Banque africaine de développement-Bad- et l’Union internationale des télécommunications).

Ce mémorandum d’entente a pour objectif de fixer le cadre général et légal de la coopération en matière d’interconnexion des réseaux de communications électroniques entre les deux pays d’une part, et de mettre en place un comité chargé de la mise en œuvre et du suivi dudit mémorandum et des conventions subséquentes d’autre part.

L’on indique par ailleurs qu’elle constitue la matérialisation du renforcement de la coopération sous régionale et la mutualisation des infrastructures numériques des deux pays.

Avec cette interconnexion, les échanges de télécommunications entre les deux pays seront désormais directs et non plus via des câbles sous-marins internationaux. Cela va induire une baisse des coûts de connectivité.

Stéphane Billé

Dans sa récente publication de son magazine SNH Infos, la Société nationale des hydrocarbures (SNH) présente les principaux avantages du nouveau code pétrolier dont s’est doté le Cameroun au cours du deuxième trimestre 2019.

Au plan fiscal, indique Jean-Jacques Koum, le président de la Commission permanente de négociations des contrats pétroliers et gaziers mise en place par la SNH, « le nouveau code pétrolier contient tout un chapitre consacré aux incitations susceptibles d’être accordées par le Cameroun aux compagnies pétrolières, pour les amener à prendre plus de risques, notamment lorsque le contexte pétrolier international est peu favorable à l’investissement, ou que le domaine offert présente des difficultés avérées ».

M. Koum ajoute que, le nouveau texte prévoit notamment des mesures de consolidation fiscale, des périodes d’exonérations d’impôts, un taux d’imposition revu à la baisse à 35%, des incitations à l’acquisition de données sismiques, l’exonération du paiement de bonus de signature, etc. Le texte précise également que les programmes d’investissement spécifiques, destinés à augmenter la production, comme la récupération tertiaire, peuvent bénéficier des incitations.

« Au plan contractuel, le nouveau code pétrolier introduit un troisième type de contrat pétrolier, en plus des contrats de partage de production et de concession déjà bien connus, à savoir, le contrat de service à risque, en vertu duquel le titulaire assume la conduite et le financement des opérations pétrolières et reçoit une rémunération en espèces », souligne Jean-Jacques Koum.

D’autres innovations sont contenues dans le texte, comme celles ayant trait au contenu local. Il confirme, par exemple, la priorité accordée aux entreprises camerounaises pour diverses prestations de services pétroliers et introduit le principe de transfert des technologies.

SA

Le gouvernement camerounais, à travers le ministère de l’Économie, a signé le 26 novembre 2019 dans la capitale du pays, un accord de financement d’un montant de 16,15 millions d’euros (un peu plus de 10 milliards de FCFA), avec l’Union européenne.

Ces fonds, a-t-on appris, serviront à financer partiellement le Projet d’électrification rurale et d’accès à l’énergie au Cameroun (Perace). Ce projet est exécuté dans six régions du Cameroun, à savoir l’Extrême-Nord, l’Adamaoua, le Nord, l’Est, le Sud-Ouest et le Nord-Ouest.

Co-financé par la Banque européenne d’investissement et la Banque mondiale, le Perace est la première phase du Plan directeur d’électrification rurale élaboré par le gouvernement camerounais au cours de l’année 2016.

BRM

Le gouvernement camerounais, à travers le ministère de l’Eau et de l’Énergie, vient de lancer le programme de suivi, contrôle et optimisation des factures d’électricité dans le secteur public. Selon ses concepteurs, ce programme vise à réduire les dépenses d’électricité de l’État, dont l’enveloppe atteint 41 milliards de FCFA par an, apprend-on officiellement.

Le premier poste de consommation, selon une étude commandée par le gouvernement camerounais, est l’éclairage public. En effet, l’éclairage public représente plus de 55% de la facture d’électricité payée par l’État, apprend-on.

Mais de manière globale, l’étude révèle que les dépenses d’électricité de l’État camerounais résultent également d’une certaine surévaluation des besoins réels. De ce point de vue, apprend-on, l’État a souscrit pour une puissance globale de 40 MW, alors que le besoin réel est d’environ 11 MW seulement.

BRM

Jean-Bernard Levy, le PDG d’Électricité de France (EDF), entreprise actionnaire dans le projet de construction du barrage de Nachtigal, dans la région du Centre du Cameroun, était sur le chantier le 26 novembre 2019.

 Au cours de cette descente sur le terrain, en compagnie du ministre camerounais de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, l’on a pu apprendre que plus de 1300 employés s’activent déjà sur ce chantier officiellement lancé en février 2019.

Ces employés, et d’autres qui seront recrutés, s’emploient à livrer en 2023, un barrage et une centrale de production d’une capacité de 400 MW, soit 1/3 de la capacité actuellement installée du pays.

BRM

Selon une note que vient de publier l’Institut national de la statistique (INS) du Cameroun, des tensions sur les prix pourraient se poursuivre cette fin d’année dans le pays. Et cela en raison des menaces réelles de ralentissement de l’économie liées au durcissement des conditions de sortie de devises, ainsi que l’insécurité persistante dans certaines régions.

Dans la région de l’Extrême-Nord en particulier, indique l’INS, du fait des inondations ayant détruit les cultures, les centaines de têtes de bétail et les surfaces de pâturage, les marchés seront de moins en moins approvisionnés en céréales (maïs, riz, mil, sorgho), oignons, viande de bœuf, etc.

« Au regard de ces facteurs, à l’approche des fêtes de fin d’année et en l’absence de mesures prises pour juguler, à plus ou moins brève échéance, la crise des devises et les spéculations des acteurs, l’inflation pourrait avoisiner 2,7% en fin d’année 2019 », relève l’INS.

L’Institut précise qu’en moyenne sur les douze derniers mois, les tensions inflationnistes persistent dans le pays. L’inflation se situe à 2,3%, après +1,8% au premier semestre 2019, +1,4% au premier trimestre 2019 et + 1,1% en fin d’année 2018.

Les trois principales composantes à l’origine de cette inflation sont les produits alimentaires, les restaurants et hôtels ainsi que les articles d’habillement et chaussures. Les prix des biens importés sont en nette progression sous l’effet probablement des dysfonctionnements dans la chaîne de distribution, provoqués en partie par la crise des devises.

SA

Paul Biya, le président de la République du Cameroun, a reçu le 27 novembre à Yaoundé, une mission conjointe de trois organisations internationales, conduites respectivement par le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, et la secrétaire générale du Commonwealth, Patricia Scotland.

Selon la présidence de la République, cette mission est venue s’informer sur l’évolution de la situation dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au Cameroun et sur la mise en œuvre des recommandations du Grand dialogue national y relatif organisé du 30 septembre au 4 octobre 2019. « Globalement, il ressort de leurs interventions que le Cameroun peut compter sur le soutien constant et l’accompagnement de l’Union africaine, de la Francophonie et du Commonwealth, dans ses efforts de résolution définitive de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », rapporte la présidence de la République.

« Nous pensons que nous avons l’obligation de contribuer modestement par des conseils, des interventions dans des actions de médiation ou sur des sujets techniques comme le bilinguisme et le multiculturalisme », a déclaré Louise Mushikiwabo. Pour sa part, Patricia Scotland, a indiqué que le Commonwealth est déterminé à faire tout ce qui est possible pour soutenir le processus de paix en cours dans le cadre du Grand dialogue national. « Le président de la République nous a exprimé une fois de plus sa disponibilité pour le dialogue et l’apaisement », a renchéri le président de la Commission de l’Union africaine.

Cela fait pratiquement trois ans qu’une crise sociopolitique a éclaté dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun. Ladite crise a commencé par des revendications corporatistes portées par des avocats et des enseignants. La situation s’est muée en revendications séparatistes violentes avec des groupes armés qui sèment mort et désolation.

21 291 Camerounais ont fui les violences et les combats entre sécessionnistes et l’armée en direction du Nigeria, selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés. L’ONG International Crisis estime que l’on a enregistré à environ 2000 morts après 20 mois de combats. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) affirme que l’insécurité qui se répand dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays a forcé plus de 4 400 écoles à fermer dans ces régions.

SA

Des données fournies par le régulateur camerounais des télécoms (ART) indiquent qu’au 4e trimestre 2018, les opérateurs concessionnaires du secteur ont réalisé un chiffre d’affaires global de 131,9 milliards de FCFA.

Sur ce chiffre d’affaires global, l’opérateur MTN Cameroon s’en sort avec la plus grosse part : 51, 92 milliards de FCFA. Dans le détail, MTN affiche 25,38 milliards de FCFA dans le service voix ; 9,37 milliards de FCFA dans le service internet, 4,14 milliards sur le Mobile Money et 13,024 milliards de FCFA dans la rubrique baptisée « autres ».

Le suivant immédiat est Orange Cameroun. La filiale camerounaise d’Orange affiche un chiffre d’affaires de 50,5 milliards de FCFA au cours du 4e trimestre 2018. Dans le détail, cet opérateur a engrangé 29,29 milliards de FCFA dans le service voix ; 1,2 milliard sur internet (pratiquement neuf fois moins que MTN) ; 6,7 milliards de FCFA sur le Mobile Money (plus deux milliards de plus que MTN) et 13,39 milliards de FCFA dans la rubrique « autres ».

Viettel occupe la troisième place avec un chiffre d’affaires de 15,8 milliards de FCFA. Dans le détail, la filiale camerounaise de Viettel affiche un chiffre d’affaires de 11,39 milliards dans le service voix ; 4,16 milliards sur le service internet et 249,7 millions de FCFA dans la rubrique « autres ».

Camtel, l’opérateur historique public du pays est dernier avec un chiffre d’affaires de 13,62 milliards de FCFA, répartis entre les services voix et internet.

Sylvain Andzongo

Au cours des neuf premiers mois de 2019, l’Institut national de la statistique (INS) relève dans une récente note d’analyse que les prix à la consommation finale des ménages au Cameroun ont augmenté de 2,5%, comparativement à la même période de l’année dernière. Cette hausse était de 0,8% il y a un an. En moyenne sur les douze derniers mois, la hausse est de 2,3%, en nette augmentation par rapport à la même période de 2018 (+0,8%) et 2017 (+0,5%).

En moyenne sur les douze derniers mois, indique l’INS, les prix à la consommation ont progressé dans toutes les villes du Cameroun, à l’exception de la ville de Maroua (-0,1% après +1,7% il y a un an). « La plus forte hausse est observée à Bamenda [région du Nord-Ouest] (4,8%), suivie de Buea [région du Sud-Ouest] (2,9%), Douala (2,4%), Bertoua (2,3%) et Yaoundé (2,3%) », révèle l’INS. Les autres villes ont enregistré une hausse inférieure au niveau national. Il s’agit de Bafoussam (2,2%), d’Ebolowa (2,2%), de Ngaoundéré (2,0%) et de Garoua (1,6%).

Cette flambée générale des prix, indique l’INS, est due au fait que l’approvisionnement des marchés en produits agricoles a connu quelques perturbations du fait de la persistance de l’insécurité (Extrême-Nord et Est) et de la crise socio-politique (Sud-Ouest et Nord-Ouest).

« Dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest en particulier, la production reste encore faible comparativement à son niveau il y a 3 ans. En outre, les blocages répétés, imposés par les mouvements sécessionnistes, sont de nature à limiter les échanges entre les zones rurales et les centres urbains », souligne l’Institut.

SA

L’Agence de régulation des télécommunications (ART) vient de publier les informations statistiques du 4e trimestre 2018 du marché des communications électroniques au Cameroun.

Selon ces statistiques, l’opérateur MTN Cameroon domine le marché de téléphonie au cours de la période sous revue avec un parc d’abonnements actifs estimé à 7,6 millions. C’est le même chiffre pour les abonnés réellement actifs. Ses parts de marché sont estimées 42,62%.

MTN est suivi par Orange Cameroun qui dispose de 7,47 millions d’abonnements actifs, mais ses abonnés actifs sont estimés à 6,9 millions. Les parts de marché d’Orange sont évaluées à 38,45%.

Le troisième opérateur c’est Viettel Cameroun ou encore Nexttel, avec 3,2 millions d’abonnements actifs pour 2,8 millions d’abonnés actifs. Parts de marché : 15,56%.

Camtel, opérateur historique public des télécoms au Cameroun, ferme ce classement avec 908 611 abonnements actifs pour 607 987 abonnés réellement actifs (qui tous abonnés au fixe). Ses parts de marché sont évaluées à 3,37%.

Dans l’ensemble du marché, l’ART évalue le nombre d’abonnements actifs au Cameroun à 19,33 millions (908 611 pour le fixe, 18,42 millions pour le mobile) contre 18,02 millions d’abonnés réellement actifs (607 987 pour le fixe et 17,42 millions pour le mobile).

Sylvain Andzongo

L’étude économique et financière des entreprises au Cameroun de l’Institut national de la statistique (INS) vient d’être publiée en s’appuyant sur la collecte des déclarations statistiques et fiscales (DSF).

La taille de l’échantillon de l’étude pour le compte de l’année 2017 est restée quasiment stable par rapport à celle de 2016, soit 1 269 entreprises sur 28 872 entreprises modernes répertoriées sur l’ensemble du territoire camerounais.

L’INS note que le degré de vieillissement (amortissements cumulés/immobilisations brutes) s’est établi à 64,9% en 2017 contre 57,4% en 2016. La tendance du vieillissement du parc des équipements productifs des entreprises s’est poursuivie. « Les branches d’activités disposant des équipements “vétustes” sont la “Fabrication de machines, d’appareils électriques et matériels”, “Transport et entreposage”, “Activités pour la santé humaine et action sociale” », rapporte l’étude.

Elle ajoute que, à l’opposé, les branches ayant affiché en 2017, un meilleur taux de renouvellement de l’outil de productif sont : la « Production et distribution d’eau, assainissement et traitement de déchets », « Raffinage du pétrole et cokéfaction », « Extraction des minerais » et « Réparation et installation des machines et équipements ».

SA

Organisée par l’Agence de promotion des investissements (API), la 3e édition du Cameroon Investment Forum (CIF) s’est ouverte ce 27 novembre 2019 à Douala, la capitale économique du pays. Cette grand-messe de l’investissement s’achève le 29 novembre prochain.   

Le thème retenu pour l’édition de cette année est « l’industrialisation à travers l’import-substitution ». Il est en droite ligne des objectifs du gouvernement camerounais, qui entend réduire les importations de produits de grande consommation, afin de redresser sa balance commerciale du pays, qui est chroniquement déficitaire.

Par exemple, du fait des importations massives de produits tels que le riz ou le poisson congelé, le Cameroun affichait déjà une balance commerciale déficitaire de plus de 300 milliards de FCFA au premier trimestre 2019.

En plus des débats et autres rencontres thématiques, le programme de la 3e édition du CIF prévoit également, entre autres articulations, des rencontres B to B et une exposition des produits des entreprises.

BRM

Les co-fondateurs de la start-up ToliCar annoncent le lancement d’une plateforme destinée à l’activité de covoiturage le 2 décembre 2019. Ce service va démarrer, dans un premier temps, sur la boucle routière Yaoundé-Douala-Bafoussam-Yaoundé.

« ToliCar, c’est une plateforme innovante, une communauté économique et sociale qui rassemble deux catégories d’utilisateurs : les passagers et les conducteurs de véhicules. Il est question de les mettre en relation. Exemple : si un passager veut partir de Douala pour Yaoundé, il peut facilement rencontrer un conducteur qui part du même point de départ pour la même destination, le même jour », explique Lucas Sigha, associé gérant de la start-up.

La naissance de ToliCar est d’ailleurs le fruit d’une expérience vécue par ce dernier. « C’est vraiment anecdotique. Je me rendais à Yaoundé. Ne sachant pas conduire sur les grands axes routiers du Cameroun, j’ai demandé à me faire accompagner. Mon cousin s’est proposé de le faire. Sur le trajet retour, nous nous sommes arrêtés dans une station-service pour prendre un café. Il y avait beaucoup de monde en bordure de route. Mon cousin m’a confié que tout ce monde attendait des véhicules pour se rendre à Yaoundé. Il m’a demandé si on pouvait en prendre quelques-uns dans notre voiture, ce que j’ai accepté. Lorsqu’il se déporte vers ce monde en criant Yaoundé, j’ai vu des dizaines de personnes accourir vers nous, se bousculer, pour pouvoir entrer dans le véhicule. (…) C’est de là qu’est venue l’idée de mettre en place une plateforme », a expliqué Lucas Sigha, au journal Defis Actuels.

BRM

Un Conseil d’administration du Parc national du matériel de génie civil (Matgénie), entreprise publique du BTP au Cameroun, s’est tenu le 26 novembre 2019 à Yaoundé, la capitale du pays. Cette session, qui s’est déroulée en présence de 10 administrateurs sur 12, a connu l’absence du président du Conseil d’administration (PCA), Jean Roland Daniel Ebo, et du représentant de la présidence de la République, apprend-on de sources autorisées.

Les raisons de ces absences, qui sont révélatrices du climat délétère qui prévaut entre le PCA et le directeur général du Matgénie, d’une part, et entre le PCA et les autres administrateurs (excepté le représentant de la présidence réputé proche du PCA), d’autre part, sont contenues dans une correspondance adressée par les administrateurs de cette société d’État, au ministre des Travaux publics, le 18 novembre 2019.

« La réunion que vous avez présidée le 13 novembre 2019 avec les administrateurs et la direction générale du Matgénie a fini de nous convaincre que la volonté du président du Conseil d’administration de faire obstacle au bon fonctionnement de l’entreprise ne prendra pas fin », écrivent les administrateurs au ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi.

Et ces derniers de poursuivre : « en attendant qu’une solution plus pérenne soit trouvée, nous avons convenu de convoquer le Conseil d’administration le 26 novembre 2019, pour débattre essentiellement de deux sujets, à savoir l’organigramme et les ressources humaines, ainsi que la révision de la commission de passation des marchés ».

Les manœuvres du PCA

Pour étayer cette décision de convoquer eux-mêmes un Conseil d’administration du Matgénie le 26 novembre 2019, acte qui matérialise une scission entre le PCA et les administrateurs de cette entreprise publique, les membres du Conseil égrènent un long chapelet de blocages perpétrés par le PCA, avant, pendant et en dehors des sessions du Conseil d’administration.

Avant les sessions, apprend-on, « la convocation du Conseil, de même que l’ordre du jour, dépendent exclusivement du bon vouloir du PCA : les demandes pressantes et répétées de la direction générale et l’avis des autres administrateurs sont sans effet ; le choix des administrateurs invités à siéger dépend, lui aussi, de la volonté du PCA, à telle enseigne que l’on se retrouve en session de Conseil avec des administrateurs qui ont déjà été remplacés par leur administration d’origine ».

Par ailleurs, poursuivent les administrateurs, le PCA oppose une fin de non-recevoir à la « demande d’une session sur les ressources humaines faite par la direction générale, en exécution d’une de vos (ministre des Travaux publics) instructions, données dans le cadre de très hautes directives du président de la République ».

Pendant la tenue des sessions du Conseil, la situation frise carrément le théâtre. « Les sessions du Conseil sont interminables et presque stériles, parce que le PCA voudrait imposer son point de vue sur tout sujet discuté et, lorsqu’il n’obtient pas satisfaction, il passe au point suivant sans avoir conclu le point discuté. Il n’est pas rare qu’il quitte la salle brusquement, mettant fin à une session sans en épuiser l’ordre du jour, tout simplement parce qu’il a été mis en minorité sur un point donné de l’ordre du jour », révèlent les membres du Conseil dans la correspondance adressée au ministre des Travaux publics.

Onze mois de salaires impayés à l’agence de Garoua

Selon ces derniers, « pour les quelques résolutions prises par le Conseil et les procès-verbaux de sessions, le PCA refuse de les signer en salle de conseil, les ramène chez lui, signe ceux des documents qui lui conviennent et conserve les autres, sans aucune explication aux administrateurs ».

En dehors des sessions du Conseil, apprend-on, les manœuvres concourant au blocage du fonctionnement du Matgénie se poursuivent avec des attitudes telles que « le refus de concertation avec les administrateurs pour détendre l’atmosphère entre le PCA et le directeur général et dynamiser la direction générale et le Conseil d’administration ; la propension du PCA à s’immiscer, sans consultation du Conseil, dans la gestion quotidienne de l’entreprise, au point de signer une décision rapportant une décision du directeur général, ou encore de vouloir imposer au directeur général un collaborateur en la personne de l’ex-DAF, actuellement sous mandat de dépôt, qui a posé des actes ayant entraîné la perte de confiance du DG ; la reconduction du contrat du commissaire aux comptes sans consulter le Conseil… »

Pendant ces agissements du PCA, qui, selon ses administrateurs, a écrit 178 lettres à différentes institutions de la République entre juin 2017 et décembre 2018, les employés du Matgénie broient du noir. Dans une lettre adressée au directeur général en ce mois de novembre 2019, les personnels de l’agence du Nord, à Garoua, réclament onze mois de salaires impayés. Selon nos sources, la situation n’est guère reluisante dans les autres agences, y compris la direction générale.

Matgénie, une entreprise maudite ?

 Mastodonte de la location des engins du BTP, qui a laissé filer ses parts de marchés aux opérateurs privés à cause de soucis managériaux, le Matgénie croule sous le poids des difficultés depuis plus de 15 ans. Durant cette période, l’entreprise ne se rappelait au souvenir des Camerounais de la capitale que par les interminables grèves des employés réclamant bruyamment de nombreux mois d’arriérés de salaires.

Limogé en 2005, Jeremiah Andosseh, le directeur général par lequel semble avoir commencé la descente aux enfers du Matgénie, a été condamné à la prison à vie début 2018 par le tribunal criminel spécial (TCS), juridiction d’exception mise en place au Cameroun pour traquer les prévaricateurs de la fortune publique.

Il a été reconnu coupable de détournement d’environ 12 milliards de FCFA. Ces détournements, a-t-on appris, ont été perpétrés au moyen de la surfacturation des prix d’achat des engins, de l’accaparement des fonds publics issus de la location des engins, la vente des engins du Matgénie, etc.

Depuis le 30 octobre 2019, le successeur de Jeremiah Andosseh, en la personne de Niwa Long Othon, est placé sous mandat de détention provisoire avec le DAF, Simon Crépin Zambo. Les deux sont soupçonnés de malversations financières dans l’exécution d’un contrat-plan de plus de 8 milliards de FCFA avec l’État du Cameroun.

Cette nouvelle affaire survient 4 ans seulement après la réforme du Matgénie, que l’État a décidé de transformer en une véritable entreprise publique du BTP, avec droit de postuler pour les contrats relatifs à la construction des infrastructures dans le pays. Mais, depuis la réforme de 2015, qui a conduit à la nomination d’une nouvelle équipe managériale en 2017 (dont le PCA accusé de saborder le fonctionnement de l’entreprise), le Matgénie peine à décoller. Tout ceci, à cause des caprices de certains dirigeants et des difficultés qui bloquent l’implémentation d’un projet gouvernemental visant à doter cette société d’État de près d’un millier d’engins du BTP.

Brice R. Mbodiam

Dans le cadre de sa politique d’injection des liquidités au profit des banques commerciales en activités dans la zone Cemac, la Beac, institut d’émission des six États de la sous-région a dû, un tout petit peu, resserrer l’étau au cours du mois de juin 2019.

En effet, dans un rapport officiel qu’elle vient de rendre public, la Beac note que « l’encours moyen des injections de liquidités sur le marché monétaire par l’Institut d’émission a fléchi, passant de 340,7 milliards de FCFA en mai 2019 à 335,2 milliards de FCFA le mois suivant ».

Cette baisse peut s’expliquer par le payement de certaines dettes aux entreprises par les administrations publiques. Cette embellie a pu doper la trésorerie de ces structures, réduisant du même coup leurs besoins de liquidités généralement exprimées aux banques commerciales.

BRM

Minette Libom Li Likeng (photo), le ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel) a signé le 26 novembre, une décision déterminant les conditions et les règles d’exploitation de (Unstructured Supplementary Service Data ou Données de services supplémentaires non structurées) pour l’accès à la plateforme nationale d’agrégation des communications électroniques au Cameroun.

Cette plateforme, apprend-on, vise notamment à garantir des conditions équitables d’interconnexion, à réduire les coûts des transactions financières mobiles et à favoriser l’inclusion financière. En outre, elle permettra d’accéder aux services financiers mobiles par un code unique, le # 237#.

Le directeur de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), Philémon Zo’o Zame, explique que « ladite plateforme est logée à la Campost [opérateur postal public du Cameroun] qui en assure la gestion et l’ART est chargé de la mise en service de la décision susmentionnée ».

Par conséquent, M. Zo’o Zame invite les opérateurs des réseaux et les fournisseurs de services de communications électroniques à s’y interconnecter, dans un délai de 30 jours à compter du 26 novembre 2019, soit au plus tard le 26 décembre prochain, pour la fourniture des services financiers mobiles.

C’est depuis juillet 2017 que le gouvernement camerounais est sur le chantier de création d’un code unique USSD pour ce qui concerne les services Mobile Money. En effet, à l’instar des communications téléphoniques et autres SMS, les opérateurs de la téléphonie en activité au Cameroun utilisaient des codes différents les uns des autres.

Il en est ainsi du code #150# de l’opérateur Orange, qui donne accès au service Orange Money, ou du *126# pour accéder au service de transfert d’argent via le mobile chez MTN Cameroun. Désormais, ces opérateurs devront présenter au régulateur, pour validation, les tarifs d’accès au code USSD unique.

Bien plus, cela pourrait apporter plus de transparence sur le marché des services financiers mobiles. Une entreprise de microfinance comme Express Union Finances, a régulièrement saisi le ministère des Postes pour accuser les opérateurs MTN et Orange Cameroun de « pratiques anti-concurrentielles », soit à travers une révision à la hausse de la tarification du code * 050# donnant accès au service Express Union Mobile Money, soit à travers une suppression pure et simple de l’accès d’Express Union Finances à ce code USSD, qui permet à un client titulaire d’un compte domicilié dans ses livres, d’effectuer des opérations sur son compte à partir de son téléphone portable.

Mais ces accusations ont été rejetées en bloc par les deux opérateurs de mobile qui soutiennent, en chœur, ne pas être en partenariat avec Express Union sur le code USSD querellé.

Sylvain Andzongo

Selon les chiffres de l’Agence Ecofin compilés sur la base des données publiées par la Banque des règlements internationaux (BRI), les avoirs extérieurs non rapatriés des ménages et des entreprises non financières de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) ont atteint 3,5 milliards $ (2043 milliards FCFA) à la fin du mois de juin 2019.

Dans le détail, les devises détenues par les ménages sont de 910,9 milliards FCFA (soit 44,6%) et celles des sociétés non financières se chiffrent à 1144,4 milliards (soit 56,4%).

La République du Congo est le pays dont les ménages disposent de la plus importante valeur des avoirs extérieurs à cette période (329,9 milliards FCFA). Il est suivi du Gabon (213,1 milliards FCFA), du Cameroun (204,4 milliards FCFA), de la Guinée Équatoriale (61,3 milliards de FCFA) et du Tchad (22,2 milliards de FCFA).

Les entreprises non financières installées au Cameroun détiennent la valeur la plus importante des avoirs financiers extérieurs non rapatriés (492,8 milliards FCFA). Elles sont suivies par celles du Gabon (367,8 milliards FCFA) et de Guinée Équatoriale (137,8 milliards FCFA).

Au total, les avoirs des individus et organisations résidant en zone Cemac dans le système bancaire international représentent la somme de 5,2 milliards $ (3036,3 milliards FCFA) à fin juin 2019.

Les données de la BRI ne permettent pas d’avoir des détails sur le type d’avoirs (prêts ou dépôts) avec précision. Mais elles mettent en exergue la difficulté qu’il y a à mettre en œuvre le renforcement de la politique de rapatriement de devises détenues par les résidents de la Cemac, en dehors du système de consolidation de sa Banque centrale.

La sous-région est parvenue à stabiliser l’équilibre extérieur de sa monnaie, mais devra poursuivre ses efforts dans ce sens, selon le communiqué final qui a sanctionné la rencontre extraordinaire des chefs d’État des pays membres.

À la période de référence, le Cameroun est le pays qui compte le plus d’avoirs financiers dans le système bancaire international (992,3 milliards FCFA). Il est suivi de la République congolaise (840,8 milliards FCFA) et du Gabon (770,7 milliards FCFA).

Pour expliquer cette situation, des experts proches de l’administration citent le besoin d’une plus grande flexibilité ou encore l’obtention de meilleurs rendements sur les placements. Mais l’absence de communication des gouvernements est de nature à semer la confusion au sein de l’opinion publique.

Idriss Linge

On en sait un peu plus sur le contenu de la communication spéciale du président de la Banque africaine de développement (Bad), Akinwumi Adesina, délivrée lors du huis clos des chefs d’État à l’occasion du sommet extraordinaire de la Cemac, tenu le 22 novembre à Yaoundé au Cameroun. L’institution financière africaine en a dévoilé quelques extraits.

Dans son adresse aux chefs d’État, « le président a relevé les signaux positifs pour la relance des économies de la sous-région même si d’importants défis restent encore à relever », rapporte la Bad. Aussi a-t-il exhorté les chefs d’État à rester « ambitieux » et à garder le cap des réformes.

Depuis trois ans, la Bad accompagne les pays de la sous-région dans la mise en œuvre des programmes convenus avec le Fonds monétaire internationale (FMI) en vue d’assurer une gestion macro-économique de qualité. Dans ce cadre, la Banque africaine de développement dit avoir déjà accordé des appuis budgétaires pour un montant de plus d’un milliard de dollars aux pays de la Cemac.

Lors de sa communication spéciale, le Nigérian a par ailleurs présenté les outils essentiels utilisés par la Banque pour accélérer la croissance et le développement dans la région. Il a ainsi indiqué que le portefeuille de la Bad en Afrique centrale s’élève à plus de 6 milliards de dollars américains.

Le président de l’institution financière africaine a, en plus, assuré que « la création d’un bureau régional et le lancement du nouveau Document de stratégie pour l’intégration régionale (DSIR) pour la période 2019-2025 permettront certainement à l’institution d’être plus proche des pays de la Cemac et de répondre à ses besoins ».

Stéphane Billé

En marge du Sommet mondial sur le genre qui se tient du 25 au 27 novembre à Kigali, au Rwanda, le McKinsey Global Institute, institut de recherche indépendant de McKinsey, a présenté ce 26 novembre son rapport 2019 sur la parité en Afrique intitulé « The Power of Parity ».

Selon ladite présentation, le Cameroun, la République démocratique du Congo (RDC), l’Éthiopie, le Gabon, le Ghana, le Kenya, Madagascar, la Mauritanie, le Mozambique, la Tanzanie, le Togo, l’Ouganda, et la Zambie sont des pays moyens. Leurs scores sont en progression vers la parité au travail et dans la société, en comparaison avec d’autres pays africains.

Ainsi, selon le McKinsey Global Institute, le Cameroun obtient une note de 0,53 sur 1, pour ce qui concerne la parité au travail ; 0,71 pour l’ouverture de l’économie formelle et informelle aux femmes ; 0,35 pour ce qui est de la protection légale des droits des femmes dans le domaine de la politique ; 0,78 pour la protection de l’intégrité des femmes ; 0,62 sur les inégalités liées au genre dans la société ; une note de 0,52 pour l’accès aux métiers professionnels et techniques, etc. Le score final du Cameroun pour la parité en matière du genre est de 0,59 sur 1.

Les pays leaders du continent sont : l’Afrique du Sud (0,76), la Namibie (0,72), le Rwanda (0,69), le Zimbabwe (0,66) et le Lesotho (0,64).

Sylvain Andzongo, à Kigali

Alors que tout le prédestinait à une carrière de prêtre, c'est finalement dans le sport que Pascal Siakam a choisi de briller.

Grâce à ses performances exceptionnelles, il a obtenu une prolongation de son contrat chez les Raptors de Toronto, la seule franchise de la NBA située en dehors des États-Unis.

Il évoluera désormais avec un salaire annuel fixé à près de 19 milliards FCFA. Il devient donc à 25 ans, le sportif africain le mieux payé au monde.

Cependant, ce prodige de New-bell, un quartier populaire de la ville de Douala ne compte pas s’arrêter là.

Premier Camerounais à décrocher le titre de Champion NBA, Pascal Siakam veut glaner plusieurs autres titres avant de quitter le plancher.

 

Nselel Jean Christian Bernard.

Selon la ministre camerounaise des Postes et des Télécommunications (Minpostel), la vision du chef de l’État, qui a depuis quelques années lancé la bataille pour la transformation numérique du pays, « est que personne ne devrait être laissé pour compte dans la révolution numérique ».

Aussi, Minette Libom Li Likeng (photo), qui s’exprimait le 25 novembre 2019 dans la capitale camerounaise, à l’ouverture d’une rencontre de deux jours entre Camtel (opérateur historique des télécoms) et les acteurs du secteur des communications électroniques, a-t-elle invité les collectivités territoriales à s’impliquer davantage dans le développement de l’économie numérique au Cameroun.

« Qu’il s’agisse du développement des infrastructures TIC, de l’accès à l’Internet ou de la fourniture en services TIC, la collectivité territoriale décentralisée est au cœur du processus lorsqu’on veut atteindre les populations locales. Dans ce contexte, le développement numérique devient un moyen de dynamisation économique et sociale des collectivités territoriales décentralisées, grâce aux opportunités qu’il offre », explique la Minpostel.

Fort de ce postulat, Minette Libom Li Likeng a souhaité voir ces entités territoriales « s’approprier progressivement les enjeux du développement numérique ». « La révolution digitale ne doit pas être perçue comme un risque par les collectivités, mais plutôt comme une véritable opportunité. Les outils numériques permettent de gagner du temps et en même temps simplifient et améliorent le service aux usagers. Cependant, cette transformation implique une évolution culturelle et comportementale qui doit amener les collectivités à repenser leurs modes de fonctionnement et leurs pratiques managériales », soutient la Minpostel.

BRM  

Les transactions sur le marché interbancaire de la BEAC, Banque centrale commune aux six États de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, RCA et Tchad) a culminé à 317 milliards de FCFA au cours du mois de juin 2019, apprend-on d’un rapport officiel.

Selon les données compilées dans le même rapport, ces transactions sont en hausse de 44 milliards de FCFA sur une période d’un mois, puisque ce marché ne pesait que 273 milliards de FCFA au mois de mai 2019.

Selon les analystes de la Banque centrale, cette confiance entre les banques, qui se financent de plus en plus entre elles, peut s’expliquer par les réformes mises en œuvre ces dernières années. Il s’agit principalement du lancement du mécanisme de la pension livrée.

À en croire les experts de la finance, cette technique de financement se caractérise par un échange de titres négociables contre de la trésorerie, pour une période déterminée. Cette transaction exige la signature d’une convention-cadre entre les parties.

Mieux, explique la Banque centrale des pays de la Cemac, la pension livrée permet au prêteur de se voir automatiquement transférer la propriété des titres mis en garantie par l’emprunteur, une fois la date du remboursement de la créance échue. Ce qui rassure davantage les banques prêteuses, qui délient donc de plus en plus les cordons de leurs bourses au profit des confrères en quête de liquidités.

Brice R. Mbodiam

Un incendie s’est déclaré dans la nuit du 23 au 24 novembre 2019 au marché de la Cité des palmiers à Douala, la capitale économique camerounaise. Selon nos sources, les flammes ont léché une bonne cinquantaine de boutiques, échoppes et autres comptoirs des commerçants.

Les premières recherches sur les motifs de cet autre sinistre dans un marché camerounais orientent vers un court-circuit, consécutif à des branchements électriques anarchiques, pratique récurrente dans les marchés du pays.

Pour rappel, les mêmes motifs avaient conduit, dans la nuit du 23 au 24 février 2019, à un incendie qui avait consumé plus de 150 boutiques au marché Congo, toujours dans la capitale économique camerounaise.

BRM

Au cours du Sommet mondial sur le genre qui se tient du 25 au 27 novembre à Kigali, au Rwanda, le Groupe nigérian United Bank of Africa (UBA) s’est engagé, dans le cadre du lancement d’un fonds dédié aux femmes en Afrique (Afawa), à accroître les crédits au bénéfice des promotrices des petites et moyennes entreprises (PME) au Cameroun.

« Le risque sera partagé avec d’autres partenaires [BAD, Ecobank, Attijariwafa, Fonds africain de garantie]. Nous serons en mesure de donner plus de crédits. En demandant moins de garanties, nous serons très créatifs. Nous étudierons les possibilités de financement des entreprises par les flux de trésorerie. Sur cette base, nous pourrons accorder des prêts plutôt que de dépendre uniquement de la garantie (…). Il y aura une croissance de crédits de l’ordre de 50% d’ici un an », a expliqué Babatunde Ajayi (photo), représentant de UBA. Il a ajouté : « si nous donnons environ 20 millions de dollars par an, nous voulons atteindre au moins 30 millions de dollars la première année et atteindre 40 millions de dollars l’année suivante ».

M. Ajayi a, en plus expliqué le mécanisme d’octroi et de remboursement de ces crédits : « Vous devez examiner le flux de trésorerie et le cycle économique des projets à financer. C’est comme cela que l’on décide et ce ne sera pas trop restrictif. Pour ceux qui nécessiteront jusqu’à un an, nous pourrons leur donner deux ans ». Le responsable de UBA a précisé que le taux d’intérêt sera inférieur au taux du marché. Le niveau de risque sera réduit. La banque demandera moins de garanties.

Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwunmi A. Adesina, a commenté cet engagement d’UBA en rappelant, pour le déplorer, qu’en Afrique, 70% des femmes sont victimes d’exclusion financière. Pourtant, ces femmes, qui représentent la majorité des exploitants agricoles, font encore face à un déficit de financement de près de 16 milliards de dollars.

C’est la raison pour laquelle, a-t-il expliqué, la BAD a lancé le financement en faveur des femmes en Afrique, pour mobiliser, dans un premier temps, un montant de 3 milliards de dollars de nouveaux prêts que les banques et les institutions financières vont débloquer en faveur des femmes en Afrique et notamment au Cameroun.

Sylvain Andzongo, à Kigali 

Entre janvier et août 2019, les États membres de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac) ont sollicité le marché des capitaux de la sous-région à hauteur pour 1982 milliards FCFA, pour le financement de leurs économies, a appris l'Agence Ecofin d'un document récent publié par la Banque centrale. Cela représente une progression de 92%, en comparaison aux sollicitations effectuées pour la même période en 2018.

Cette évolution est conforme aux nouvelles orientations en matière de financement public dans la Cemac. Elles imposent aux États de s'adresser au marché des titres publics émis par adjudication pour avoir de la trésorerie courante plutôt que d'attendre des avances de trésorerie de la Banque centrale. Mais les choses se mettent en place assez progressivement. L’année 2019 a surtout été marquée par une forte augmentation des émissions des titres à moyen et long termes (obligations du Trésor).

Alors qu'entre janvier et août 2018, seul le Gabon avait émis ces instruments pour un peu plus de 62 milliards FCFA, il a été rejoint cette fois par trois autres pays, notamment le Congo, la Guinée Équatoriale et le Cameroun. Ce qui a porté le total des émissions sur ce compartiment à 573,3 milliards FCFA. Ainsi les titres ayant moins d'un an de maturité dominent encore sur ce marché avec une préférence pour ceux qui sont remboursés dans les délais situés entre 13 et 26 semaines.

Cette pression de la demande des pays membres de la Cemac pour les ressources du marché des capitaux de la sous-région a eu pour conséquence, une hausse des taux moyens qui sont passés de 4,48% à 4,61% pour les 8 premiers mois de l'année 2018. Cette hausse est appréciée par les banques commerciales qui participent à ces différentes opérations. En effet, les établissements de crédit qui mobilisent leurs ressources via les appels d'offres de la Banque centrale ne payent à cette dernière qu'un taux de 3,5%.

Par contre, on a noté qu'échanger les titres sur le marché secondaire est devenu moins rentable, avec un rendement sur les bons du Trésor de seulement 5,02% contre 5,91% au cours de la même période en 2018. Avec l'engagement de la Beac de poursuivre avec sa stratégie monétaire restrictive et la fin des programmes économiques avec le FMI pour certains pays, il est fort probable qu'on assiste à une hausse des émissions de titres publics par adjudication dans la sous-région.

Idriss Linge

Un atelier sous régional de formation, pour la gestion intégrée de la Chenille légionnaire d’automne (CLA) dans les pays de la Cemac, se déroule à Franceville au Gabon du 26 novembre au 1er décembre 2019.

Il est organisé et financé par le bureau de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour l’Afrique centrale. Il consiste à renforcer les connaissances sur ce ravageur à travers l’approche champs-école-paysans, la conduite en laboratoire et dans les champs de maïs de même que des exercices pratiques. Outre sa dimension pédagogique, cet atelier permettra d’élaborer et de mettre à disposition des supports de formation et des stratégies de gestion de cette chenille.

Il est à noter que cet atelier vient en complément des activités du projet « Assistance d’urgence pour la détermination de la répartition géographique et l’évaluation de l’incidence de la chenille légionnaire d’automne ». Lequel vise à apporter un appui pour faire face à ce phénomène en zone Cemac.

Ces travaux verront la participation d’une trentaine de délégués venant des ministères en charge de l’Agriculture et de la Recherche agricole du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée Équatoriale, de la République centrafricaine, de la République Démocratique du Congo, de Sao Tomé & Principe et du Tchad.

Pour rappel, la chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) est un ravageur endémique des cultures du continent américain apparu en Afrique en 2016. Compte tenu de ses dégâts et de sa grande capacité de dispersion sur les plantes hôtes, il constitue une menace de grande ampleur pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, en particulier pour le maïs qui est la culture la plus attaquée.

Stéphane Billé

Après l’embellie observée pendant plusieurs années, le secteur de la téléphonie mobile au Cameroun n’est pas des plus reluisants depuis au moins 4 ans. L’association des opérateurs créée il y a peu devrait bientôt se prononcer sur cette question de manière officielle, apprend-on de source autorisée.

Mais, pour étayer la thèse du déclin temporaire du secteur du mobile dans le pays, une source proche du dossier révèle qu’au cours des 4 dernières années, les trois opérateurs en activité au Cameroun (MTN, Orange et Nexttel) ont globalement perdu 4% de leur chiffre d’affaires.

À en croire la même source, pour la seule année 2018, les entreprises de téléphonie mobile du pays ont enregistré une perte globale de 96 milliards de FCFA. La morosité affichée par le secteur de la téléphonie mobile au Cameroun ces dernières années est telle qu’une entreprise comme Orange Cameroun n’a pas distribué de dividende à ses actionnaires depuis 4 ans.

Ces pertes enregistrées par les opérateurs, apprend-on, sont consécutives à une augmentation des coûts de production, à une pression fiscale qualifiée d’« infernale », et aux nombreuses pénalités infligées ces dernières années aux entreprises par l’Agence de régulation des télécommunications (ART).

Au demeurant, ces pertes ont dû être exacerbées ces trois dernières années par la crise sociopolitique en cours depuis fin 2016 dans les deux régions anglophones du Cameroun, que sont le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

En effet, comme les entreprises agro-industrielles activent dans cette partie du pays, les opérateurs du mobile (notamment MTN, le leader du marché camerounais, NDLR) font face à une grosse perturbation de leurs activités, à cause notamment de la destruction de leurs équipements et de la difficulté à les dépanner, à cause de l’insécurité.

La mauvaise passe que traverse le secteur de la téléphonie mobile au Cameroun s’explique également, en partie, par la bataille que se livrent depuis plusieurs mois les actionnaires de Nexttel (le 3e opérateur du pays), pour le contrôle de l’entreprise.

Filiale africaine la plus rentable du groupe vietnamien Viettel Global dès 2016, soit seulement 2 ans après le lancement de ses activités, Nexttel (5 millions d’abonnés officiellement) connaît un déclin de ses performances. Ceci depuis que Baba Danpullo, l’actionnaire camerounais, et ses partenaires vietnamiens de Viettel Global s’étripent devant les tribunaux et les autorités locales, pour prendre le contrôle exclusif de cet opérateur du mobile pourtant prometteur.

Brice R. Mbodiam

Représentant du Cameroun à la finale du concours d’innovation EDF Pulse Africa 2019, organisée le 21 novembre à Paris par l’électricien français EDF, le jeune ingénieur camerounais Triomphant Tchulang a remporté le prix coup de cœur.

L’ingénieur camerounais a été récompensé à travers sa start-up Clean Energy Services, qui commercialise des solutions de production d’électricité Off-Grid destinées à alimenter au solaire des congélateurs et réfrigérateurs sur des sites isolés.

Les kits vendus par Clean Energy Services sont composés de panneaux solaires, d’un réfrigérateur adapté et d’ampoules LED, le tout accessible grâce à la vente à crédit moyennant un apport initial de 20% de la valeur du kit. La solution s’adresse en particulier aux populations des sites isolés exerçant des activités nécessitant du froid : restauration, vente de produit frais (viande, poisson…).

Les cinq lauréats d’EDF Africa Pulse 2019 ont remporté des dotations allant de 5 000 à 15 000 euros, ainsi qu’un accompagnement complet, comprenant le conseil opérationnel et financier, les partenariats de développement de projets avec des incubateurs basés dans les pays africains, l’accès à l’écosystème d’innovation d’EDF dont la R&D, les labos de créativité internes d’EDF et la filiale spécialisée dans l’accompagnement de start-up EDF Pulse Croissance.

Triomphant Tchulang et Clean Energy Services rejoignent sur le podium de ce concours d’autres start-up camerounaises, lauréates lors des éditions précédentes. Il s’agit notamment de Save Our Agriculture de Fabien Kouatcha, « Prix coup de cœur » de la 2e édition d’EDF Pulse Africa en 2018, ou encore de la start-up camerounaise Eduair, 3e prix de ce concours en 2017.

Pour rappel, créé en 2017, le challenge EDF Pulse Africa vise à soutenir la dynamique entrepreneuriale en Afrique avec deux objectifs principaux : identifier des partenaires potentiels en dénichant les pépites technologiques du continent et soutenir l’innovation en associant les entrepreneurs locaux au développement d’offres innovantes.

BRM

« Nous avons décidé de relancer le dialogue avec les autorités camerounaises, pour voir dans quelles mesures nos entreprises pourront être plus compétitives au Cameroun ». Ainsi s’est exprimé Raimundo Robredo Rubio, le 19 novembre 2019 à Yaoundé, la capitale camerounaise. Le directeur général pour l’Afrique du ministère espagnol des Affaires étrangères sortait d’une audience au ministère de l’Économie.

Afin de densifier ses investissements au Cameroun, l’Espagne entend s’appuyer sur le fonds de plus de 44 millions d’euros, destiné à financer le Plan d’investissements extérieur de l’Union européenne, apprend-on.

Pour rappel, des entreprises espagnoles sont déjà présentes au Cameroun dans des secteurs aussi variés que l’énergie, les infrastructures, la formation, la pêche et les industries animales.

BRM

Au cours du mois de juin 2019, les six États de la Cemac (Cameroun, le Gabon, le Congo, la Guinée Équatoriale, le Tchad et la RCA) ont levé une enveloppe globale de 203 milliards de FCFA sur le marché des titres publics de la Beac, apprend-on dans un rapport officiel.

Cette enveloppe a été levée à travers 12 émissions de titres publics, contre onze opérations le mois précédent. En valeur, les fonds levés en juin 2019 sur le marché de la Beac ont progressé de plus de 60 milliards de FCFA, passant de 141 milliards de FCFA en mai, à 203 milliards de FCFA.

Lancé en 2011, le marché des titres de la Beac est devenu un important outil de mobilisation des financements pour les États de la Cemac. Depuis 2015, avec la chute des cours du pétrole, les six pays de la Cemac ont décuplé leurs interventions sur ce marché.

BRM

Selon des documents officiels obtenus par l’Agence Ecofin en marge du sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cemac, les fonds propres libres de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) sont en baisse. En 2018, ces réserves libres ont chuté de 52%.

Deux principales raisons sont présentées pour justifier cette situation. D’une part, la Beac, qui envisage de renforcer sa coopération déjà existante avec des acteurs financiers internationaux, a optimisé le mode de calcul de son exposition sur les États. Ce changement a conduit la Banque centrale à comptabiliser comme perte près de 212 milliards FCFA de créances détenues sur les trésors publics nationaux. D’autre part, les placements effectués par l’institution sont arrivés pour une grande majorité à échéance et les plus-values qu’ils généraient ne sont plus possibles.

Les résultats financiers de l’institution pour l’année 2019 devraient apporter plus de détails et de précisions. Mais les responsables de la Banque centrale estiment qu’un recouvrement des fonds propres libres à leur niveau d’avant 2018 reste assez difficile. Et cela du fait de la baisse des revenus tirés des avoirs extérieurs. Conformément à ses statuts, la Beac est en effet contrainte d’investir sur des produits financiers portant de fortes garanties.

Le défi est que ce type de produits financiers, localisé sur des marchés développés, est tellement sollicité par de nombreux investisseurs que ses rendements ont baissés. Pour l’institution, il est question de travailler en urgence sur ce problème.

La Beac est encore sollicitée par certaines institutions de la Cemac pour résoudre leurs problèmes de financement. En plus, elle a besoin de rassurer les États qu’elle peut les accompagner efficacement sur le placement de leurs avoirs extérieurs nets excédentaires.

Idriss Linge

Les chefs d’État de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), réunis dans un cadre extraordinaire les 21 et 22 novembre 2019, ont affiché une volonté commune de défendre la stabilité de leur monnaie (franc CFA). Mais dans le même temps, ils ont marqué l’intention de voir évoluer les accords de coopération monétaire actuellement en cours avec l’Union européenne et la France. La Commission de la Cemac et la Beac (Banque centrale) ont été chargées « de proposer, dans des délais raisonnables, un schéma approprié, conduisant à l’évolution de la monnaie commune ».

Pour maintenir la stabilité intérieure et extérieure, la Beac mène depuis trois ans une politique monétaire restrictive. Ses actions ont pour objectif le maintien du taux de parité entre le franc CFA et sa monnaie de référence (l’euro). Selon les accords monétaires avec la France, cette stabilité monétaire exige que l’encours des réserves de change représente toujours au moins 20% des importations de la Cemac.

En décembre 2016, lorsque les présidents de la Cemac se sont réunis à Yaoundé, ces réserves se situaient à un peu plus de 50% des besoins d’importations, faisant craindre au sein de l’opinion publique, un risque de dévaluation de la monnaie. Selon un rapport de la Beac, publié ce mois de novembre 2019, les réserves de change à la fin juillet 2019, ont atteint 4272,7 milliards de FCFA (66,21 % des besoins d’importations), soit un peu plus de mille milliards de FCFA de plus qu’il y a un an.

Une situation extérieure stabilisée, mais des défis demeurent

Pour parvenir à ce résultat, la Banque centrale a pris de nombreuses mesures. La plus importante, et celle dont la mise en œuvre a occasionné le plus de défis, est la nouvelle règlementation de change. En vertu de cette règlementation, toutes les devises générées par les exportations de la Cemac doivent être rapatriées, pour renforcer les réserves de change, y compris celles des secteurs pétroliers et miniers qui sont les premiers produits vendus à l’extérieur par la sous-région.

Le ministre gabonais des Finances, Roger Owono Mba, a dans un échange avec l’agence Ecofin, reconnu l’existence de ce problème. Il trouve légitime la volonté de rapatrier toutes les devises issues de la vente à l’extérieur des ressources. Mais il fait aussi savoir que des discussions avec les opérateurs miniers et pétroliers ont soulevé le fait que la Banque centrale devrait se mettre aux normes standards des transferts de fonds. Une exigence qui n’est pas encore atteinte. Car cela suppose de passer par des entités internationales de compensation, dont l’accès est plus exigeant que le système classique du SWIFT (mode de transfert normal).

 Dans les secteurs autres que celui des mines et du pétrole, la mise en œuvre de cette politique de change n’a pas été aisée. Le secteur privé, notamment au Cameroun, a mis une pression forte et le marché de change parallèle a saisi l’opportunité. Ce changement a mis en exergue de nombreux problèmes. On peut citer l’arrimage des banques commerciales, les ressources humaines au sein de la Banque centrale et de ses démembrements et même l’adaptation des opérateurs économiques aux nouvelles procédures. Mais la mise en œuvre d’une stratégie permanente de concertation et de communication a permis de stabiliser la situation.

 Pourtant, la Beac ne parvient pas, jusqu’ici, à surmonter certains problèmes. Les gouvernements ont marqué leur accord pour rendre disponibles les accords pétroliers et miniers afin que la BEAC puisse s’assurer de la conformité des devises déclarées dans ces secteurs avec la réalité des contrats. Mais selon nos sources à la Beac, aucun gouvernement n’a déjà communiqué ses contrats. L’autre défi, c’est que de nombreux acteurs économiques non bancaires n’ont toujours pas rapatrié leurs devises.

À la fin du mois de juin 2019, les avoirs des résidents de la Cemac détenus par des banques étrangères atteignaient encore 5,2 milliards $ (3153 milliards de FCFA). La Beac a indiqué dans ses discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) qu’elle n’avait pas des détails sur la nature de ces avoirs. Mais des données, collectées par l’Agence Ecofin sur la plateforme de la Banque des règlements internationaux, renseignent que près de 1,5 milliard $ sur ces avoirs sont détenus par des ménages de la Cemac tandis que près de 2 milliards $ appartiennent aux entreprises.

Une stabilisation intérieure en cours, mais au détriment du financement de développement

Pour ce qui est de la stabilité intérieure, la Beac travaille surtout à réduire l’excès de liquidités dans le secteur bancaire et le système monétaire. Elle a réduit les avances monétaires aux États, ajouté de nouvelles contraintes au refinancement des engagements pris par les banques et entrepris de réduire progressivement les injections de cash dans le secteur bancaire de la sous-région. Elle annonce d’ailleurs pour début 2020 une opération de ponction des liquidités excessives.

Ces actions qui sont suggérées par le FMI ne tiennent cependant pas compte de la réalité. Elles reposent sur l’hypothèse que la présence de trop de liquidités dans les banques pourrait devenir un risque pour la couverture de la monnaie, si de volumes importants de demandes de transferts sont effectués. Au sein même de la Beac, des experts ont souvent estimé que trop de liquidité représentait un risque sur les réserves de change, et que cela devrait guider le rythme de création de la monnaie.

Pourtant, dans un contexte de diversification des économies, les États et les investisseurs de la sous-région ont besoin de cash pour lancer des projets. Certains analystes estiment que la pression sur la quantité de monnaie en circulation pose un problème pour le financement du développement de la sous-région. Car elle ne tiendrait pas compte des besoins effectifs de crédits au sein de l’économie, mais davantage de la volonté de résoudre un problème qui ne s’est jamais posé, à savoir la pression sur les réserves de change du fait de la création monétaire.

 À la Banque centrale, on affiche aussi le malaise à poursuivre avec ce type de politique de stabilité intérieure de la monnaie. Les défis sont notamment le fait que l’excès de liquidité ne concerne que quelques banques à capitaux étrangers qui ont des politiques de prêts restrictives. Autre problème : si la Banque centrale arrêtait avec ses injections de liquidité, des banques, dont la faillite serait un gros problème pour le système financier de la sous-région, se retrouveraient en difficultés alors que leurs bilans et leurs gouvernances sont assez bons.

Quelles perspectives pour la coopération monétaire avec la France ?

Dans son discours de clôture, le président camerounais Paul Biya a d’ailleurs rappelé un besoin de flexibilité. « S’agissant de notre politique monétaire, elle a permis jusqu’à présent d’assurer la stabilité financière dans notre sous-région. Il y a toutefois lieu de rester flexible à toute proposition de réforme visant à consolider son action et à assurer les meilleures conditions pour une contribution efficace de la politique monétaire à un développement de la sous-région », a-t-il déclaré.

Une nouvelle ouverture résidera peut-être dans la volonté affichée de revoir la coopération monétaire avec la France et l’Union européenne. La définition de la portée et du contenu de cette évolution a été confiée à la Commission de la Cemac et la Beac. Mais déjà, on a senti une différence d’approche chez les chefs d’État. Tandis que Teodoro Obiang Nguema de Guinée Équatoriale y voit une opportunité pour se libérer du partenaire monétaire de longue date (France), Denis Sassou Nguesso du Congo pense qu’il faut faire preuve de plus de responsabilité.

Des pistes de réflexion ne manquent pas. L’une d’elles est défendue par le statisticien camerounais Dieudonné Essomba. Ce dernier, qui prédisait déjà cette situation de crise en zone Cemac, avait suggéré de créer, à côté du FCFA (qui est la version africaine de l’euro), un dispositif monétaire parallèle dite monnaie binaire. Cela permettrait de libérer le potentiel des secteurs productif obéré par la double exigence de stabilité extérieure et intérieure de la monnaie.

L’expérience du Nigéria peut aussi inspirer. Là-bas, la Banque centrale ne s’est pas limitée à mettre en place des dispositifs de politique monétaire. Elle a réduit l’accès aux devises par les banques pour le financement des besoins essentiels, le reste des besoins en devises étant satisfait par le marché monétaire (Nafex). À côté de cela, elle a interdit aux banques commerciales de participer aux investissements sur les bons et les obligations du trésor. L’objectif étant de réduire les excès de liquidités sur le système monétaire, tout en garantissant que les secteurs productifs bénéficient de financement, pour soutenir la diversification.

Idriss Linge

Il est le passager miraculé de l’accident de l’avion de type Dornier 228 qui s’est écrasé le dimanche 24 novembre à Goma dans l’Est de la République Démocratique du Congo, faisant plus de 25 morts, a appris l’Agence Ecofin.

Extrait des décombres et conduit à l’hôpital « Charité Maternelle », il sera identifié plus tard comme Muma Emmanuel. D’après nos informations, il est originaire du nord-ouest Cameroun. Travaillant dans les secteurs des télécommunications, il effectuait des prestations de service entre sa base de Douala au Cameroun, le Congo et la République Démocratique du Congo. Marié, Muma Emmanuel est père de 3 enfants.

Pour rappel des faits, l’appareil immatriculé 9S-GNH  et exploité par la compagnie privée Busy BEE s’est écrasé, à Birere quartier Mapendo, trois (03) minutes après le décollage de l’aéroport international de Goma. L’avion, qui avait à bord 17 passagers et 2 membres d’équipage, effectuait un vol à destination de Beni et Butembo, dans la province du Nord-Kivu.

Selon le communiqué du vice-ministre des transports, Jacques YUMA KIPUYA, le premier bilan fait état de vingt-six (26) morts dont six (06) membres d’une même famille (habitants de la maison principale sur laquelle l'avion s'est écrasé, clarifie le rapport de circonstance établi par le Programme national de l'hygiène aux frontières- PNHF- de l’aéroport de Goma).

La presse locale indique que ce nombre serait revu à la hausse, évoquant désormais 29 morts.

En attendant les conclusions de l’enquête qui s’est ouverte, ce nouveau sinistre vient rappeler le triste record de l’aviation en République Démocratique du Congo. C’est le pays africain qui a enregistré le plus grand nombre d’accidents d’avions (civils et militaires) ces vingt dernières années : quarante-six accidents ont été répertoriés depuis 1999, dont 3 cette année. Les appareils impliqués, qui sont pour la plupart des avions petit-courrier, ont fait 582 morts au cours de cette période.

A coté des conditions météorologiques, la vétusté des flottes, le non entretien des infrastructures aéroportuaires, les failles dans la réglementation nationale, sont souvent cités parmi les causes directes et indirectes de ces accidents qui ternissent un peu plus l’image de ce vaste pays de 2,3 millions de Km2. Toutes les compagnies aériennes de la RDC sont d’ailleurs inscrites dans la liste noire de l’Union Européenne.

Romuald Ngueyap

Lire plus

Accident : disparition d’un avion-cargo opéré par les forces aériennes de la République démocratique du Congo

Les chefs d’État de la Cemac ont affiché leur attachement à une monnaie stable, au terme de la rencontre à huis clos qu’ils ont eu ce 22 novembre 2019, à l’occasion d’un sommet extraordinaire à Yaoundé, la capitale camerounaise. Un choix qui ne surprend pas. Dans son discours d’ouverture, Paul Biya, l’hôte de l’évènement, a indiqué qu’un ajustement monétaire n’était pas à l’ordre du jour, au regard de l’amélioration de la position extérieure, en termes de mois d’importations.

Par contre, les dirigeants de la sous-région ont ouvert la voie à de « possibles évolutions », de la politique et de la coopération monétaire. Une fois de plus, la Beac s’est vu confier la mission de travailler sur ces deux leviers et de faire des propositions dans les meilleurs délais. Pour ce qui est de la politique monétaire, la Beac est déjà sur ce chantier et devrait produire un rapport sur cette question assez rapidement.

Il s’agit notamment des actions visant à renforcer la stabilité du secteur bancaire, mais aussi de la gestion du refinancement des titres émis par les entreprises non financières du secteur privé. La nouveauté, par contre, c’est que la Cemac s’est dite ouverte à entamer des discussions en vue de faire évoluer les accords de coopération monétaire qui lient la sous-région à l’euro et à la France. Sur ce dernier point, difficile de savoir quels ont été les points d’arbitrage entre les présidents de la Cemac. 

Sur les autres dossiers, la Cemac semble vouloir apporter une dose de réalisme dans l’atteinte des objectifs de consolidation budgétaire. Il ne serait pas exclu que des pays dont les programmes économiques avec le FMI sont arrivés à terme puissent procéder à des renouvellements. Ces résolutions interviennent, il faut le rappeler, dans un contexte d’incertitude sur l’économie mondiale et de prévisions de croissance en dessous de 3% pour la Cemac. 

Idriss Linge

Répondant aux questions de la télévision nationale camerounaise alors qu’il retournait dans son pays à l’issue de la conférence extraordinaire des chefs d’État de la Cemac, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Basogo s’est félicité de la décision prise avec ses homologues de donner la possibilité à des réflexions sur une évolution de la coopération monétaire. « Nous avons abordé cette question qui consiste à nous libérer de notre partenaire monétaire, car nous sommes déjà une sous-région capable de se prendre en charge sur ce plan », a-t-il fait savoir en substance.

Il n’est cependant pas certain que cette question a été appréhendée de la même manière par tous les leaders de la Cemac. À la suite du président équato-guinéen, son homologue de la République du Congo s’est voulu plus réservé. « C’est une question dont on parle partout, y compris dans la presse. Mais c’est un point sensible, qu’il faut aborder avec responsabilité », a fait remarquer pour sa part le président Denis Sassou Nguesso.

 Ce point du communiqué final de la réunion extraordinaire des présidents de la Cemac continuera d’alimenter les débats. Alors que les opinions publiques africaines sont immergées dans ce débat, les prises de position publiques jusqu’ici se faisaient entendre principalement dans la zone Uemoa. La Cemac est désormais ouverte à mener des réflexions en vue d’une évolution de la coopération monétaire.

Idriss Linge

La 24e session du comité de pilotage du Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) camerounaises a eu lieu le 21 novembre 2019 dans la capitale camerounaise. Cette rencontre s’est déroulée au moment où le BMN s’apprête à clôturer, en décembre 2019, le premier triennat du Programme industrialisation et valorisation des produits agricoles (PIVPA), lui-même dérivé du Programme national de mise à niveau (PNMAN) autour duquel s’articulent les activités de cette structure étatique.

Financé jusqu’ici sur les fonds C2D du gouvernement français, ce programme ne devrait pas bénéficier des mêmes attentions en matière de financements, au cours du 2e triennat, apprend-on de bonnes sources. D’où la nécessité pour le BMN d’explorer de nouvelles sources de financement, dans l’optique de pérenniser ses activités de mise à niveau dans le pays, afin « de soutenir durablement et efficacement la politique de compétitivité de l’économie camerounaise », souligne-t-on au BMN. L’une des options qui s’offrent à cette structure est de devenir un établissement public administratif bénéficiant des subventions de l’État.

La pérennisation des activités de mise à niveau des entreprises est d’autant plus capitale que les accords de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne, et même l’arrivée prochaine de la zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), constituent à la fois une opportunité et une menace pour les entreprises industrielles camerounaises, qui doivent être bien préparées pour affronter la concurrence étrangère.

BRM

L’affaire est passée inaperçue au sein de l’opinion. Suite à des soupçons de malversations financières dans le cadre de l’exécution du contrat-plan entre l’État et le Parc national du matériel de génie civil (Matgénie), ancien loueur d’engins devenu entreprise publique du BTP suite à la réorganisation de 2015, l’ancien directeur général de cette structure a été placé en détention provisoire depuis le 30 octobre 2019. Niwa Long Othon a été interpelé puis incarcéré à la prison centrale de Kondengui, en compagnie du directeur administratif et financier (DAF) du Matgénie.

En effet, apprend-on de sources proches du dossier, alors que le taux d’exécution du contrat-plan entre l’État et le Matgénie culmine officiellement à 102% et que le Trésor public a entièrement libéré les 5,8 milliards de FCFA promis dans le cadre de ce contrat (la contribution du Matgénie lui-même était de 2,5 milliards de FCFA, NDLR), certains prestataires attendent encore des paiements pour un montant avoisinant un milliard de FCFA.

Il s’agit principalement de Cami Toyota et Tractafric. Ces sociétés ont fait parvenir au nouveau top management du Matgénie des demandes de paiement respectives de 700 et 250 millions de FCFA, pour des prestations exécutées entre 2013 et 2015 dans le cadre du contrat-plan susmentionné. Ces demandes de paiements, qui ont éveillé les soupçons de malversations dont font l’objet l’ancien DG et le DAF du Matgénie, sont d’autant plus curieuses que la procédure de paiement des prestations liées au contrat-plan n’autorise pas d’impayés, dès lors que tous les fonds nécessaires ont été débloqués et utilisés.

« La contribution de l’État est toujours logée dans un compte du Trésor, et ne doit, en principe, jamais être décaissée si ce n’est pour aller dans le compte des entreprises titulaires des marchés passés dans le cadre du contrat-plan », explique une source autorisée. Or, dans le cas d’espèce, des entreprises ayant réalisé des prestations n’ont pas été payées, alors que les fonds destinés aux différents paiements ont été sortis du compte y afférent au Trésor.

Deux DG successifs face à la justice

Sollicité par l’actuel DG de l’entreprise pour apporter des éclairages sur cette situation, le DAF, réputé proche du président du Conseil d’administration, n’a pas pu dissiper les soupçons de malversations financières. Il sera aussitôt suspendu par le DG, qui, selon nos sources, essuiera les foudres du PCA. Ce dernier, révèlent nos sources, prendra d’ailleurs une note rapportant la décision du DG suspendant le DAF. Mais, cette tentative de réhabilitation du DAF par le PCA ne sera pas appliquée parce que ne reposant sur aucune base juridique, apprend-on.

C’est sur ces entrefaites que le DAF et l’ancien DG du Matgénie seront interpelés. Tous les deux ont été placés en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui le 30 octobre 2019.

Limogé en 2017, Niwa Long Othon devient ainsi le 2e DG du Matgénie à devoir faire face à la justice camerounaise. Son prédécesseur, Jeremiah Andosseh, en fuite depuis 2005. Après son limogeage, il a été condamné à la prison à vie début 2018 par le tribunal criminel spécial (TCS), juridiction d’exception mise en place au Cameroun pour traquer les prévaricateurs de la fortune publique.

Jeremiah Andosseh a été reconnu coupable de détournement d’environ 12 milliards de FCFA. Ces détournements, a-t-on appris, ont été perpétrés au moyen de la surfacturation des prix d’achat des engins, de l’accaparement des fonds publics issus de la location des engins, la vente des engins du Matgénie, etc.

Brice R. Mbodiam

La BDEAC dont la mission est le financement du développement de la sous-région fait face à un gros problème de refinancement de ses emprunts par la Banque centrale (Beac). Entre contraintes règlementaires, structurelles et humaines... les chefs d’État de la Cemac qui avaient instruit la Beac d’accompagner la refonte de la BDEAC devront fixer un nouveau cap.

Le dossier était à l’ordre du jour de la réunion extraordinaire des ministres des Finances de la sous-région, le 19 novembre dernier, lors d’une rencontre à huis clos. Dans la presse camerounaise, il est simplement indiqué que « le financement des infrastructures communautaires a préoccupé » sans plus de détails.

Mais derrière ces termes simples, les arbitrages à faire sont complexes. « Il est clair que la situation préoccupe et on se demande s’il n’y a pas derrière ce problème structurel, un problème de personne », a confié à l’Agence Ecofin, un haut responsable de la Cemac. La Beac estime en effet qu’il est devenu risqué pour elle de continuer de soutenir sans contrôle la BDEAC. Elle évoque pour cela, plusieurs raisons.

Des contraintes majeures au soutien de la BDEAC par la BEAC

La première est d’ordre juridique. Selon des sources contactées au sein de l’institution d’émission et de contrôle de la monnaie, en sa qualité de premier actionnaire de la BDEAC (33,8% des parts), elle devrait ouvrir un compte courant associé d’un montant de 240 milliards FCFA. Cela a été fait, mais il reste un reliquat de 120 milliards FCFA qui est exigé par la banque de développement. Son président a donc sollicité la Beac pour récupérer ce reste à approvisionner.

Mais le conseil d’administration de la Beac s’est retrouvé contraint de refuser de faire ce décaissement en juillet 2019. L’argument évoqué est que cet engagement doit se faire, selon les textes, dans la mesure des fonds propres disponibles. Or justement, les fonds propres de la Banque centrale ont fortement diminué, soit de 58% sur la seule année 2018.

Une des raisons de cette situation est que la Beac a dû comptabiliser comme perte, un montant de 220 milliards FCFA à cause du changement de méthode de calcul des créances sur les États. Dans le même temps, les résultats annuels de l’exercice 2018 révèlent que le portefeuille d’investissement de la Banque centrale est soit arrivé à échéance, soit cédé sur le marché. Dans les deux cas, les fonds propres de la Beac ne peuvent plus bénéficier des plus-values associées à ces investissements.

À fin septembre 2019, les fonds propres « libres » de l’institution étaient de seulement 140 milliards FCFA. Difficile, dans ce contexte, de soutenir sans réserve la BDEAC à hauteur des montants souhaités, surtout que la Beac a d’autres engagements qui nécessitent la somme de 80 milliards FCFA au moins. Parmi ces projets, on peut citer l’impression de la nouvelle gamme de billets sécurisés pour la sous-région.

La deuxième contrainte provient du programme de stabilisation mis en œuvre avec le Fonds monétaire international, sur l’aval des chefs d’État. L’institution de surveillance multilatérale estime, dans son dernier rapport sur la Cemac, que l’exposition de la Beac sur la BDEAC est excessive alors qu’il n’appartient pas à une Banque centrale de soutenir une institution de financement du développement.

Elle a donc suggéré dans ses recommandations que la Beac se désengage de la BDEAC plutôt que d’accroître son exposition. En plus de cela, l’institution de Bretton Woods estime que tout refinancement accordé à la Beac au profit de la BDEAC pour des projets publics constitue des avances monétaires aux États. Une chose qui est pourtant interdite désormais à la Banque centrale.

Une solution de compromis, mais qui comporte des défis

Malgré les contraintes constatées plus haut, la Banque centrale a trouvé un compromis lui permettant surtout d’être en conformité avec les exigences du FMI. « Les chefs d’État ont instruit la Beac d’accompagner la transformation structurelle de la BDEAC. Cette instruction a été acceptée donc la Banque centrale devait s’exécuter », explique une source proche du dossier.

Il a été ainsi retenu que la banque de développement communautaire puisse se refinancer sur la marge de 150 milliards disponibles dans le cadre de son intervention sur le marché monétaire. Mais le recours à ce mécanisme comporte des aspects qui peuvent ne pas satisfaire le management actuel de la BDEAC. Il implique, par exemple, que la Banque centrale ait un regard sur la gestion de la BDEAC, une situation qui n’est pas tolérée. À la Beac, on explique qu’il y a un besoin d’avoir de la visibilité sur les projets de la BDEAC.

L’argument majeur est que dès 2019, la comptabilisation des provisions se fera sous la norme IFRS9. Elle est plus stricte et rigoureuse en matière de constatation des pertes. Une façon de demander à la BDEAC d’être plus transparente et plus efficiente. La situation crée un profond malaise au sein de la banque de développement.

Au cours de l’année 2019, elle s’est inscrite dans la dynamique de trouver des solutions alternatives. Elle a signé de nouvelles alliances et prévoit de se faire noter dès 2020, pour avoir la possibilité d’aller sur les marchés des capitaux situés au-delà de la Cemac. Mais au final, il reviendra aux chefs d’État de trancher sur cette affaire. Les deux institutions ayant pour actionnaires les gouvernements membres de la communauté, ceux-ci peuvent donner le cap à suivre.

Les pays à suivre dans ce dossier sont le Gabon et le Tchad, qui empruntent le plus difficilement (avec des taux élevés) sur le marché régional. Au total, ce sont 155 milliards FCFA de projets au profit des deux pays qui attendent de trouver une solution.

Idriss Linge

Le 19 novembre 2019, Yaoundé, la capitale camerounaise, a abrité la cérémonie de lancement officiel des quatre projets bénéficiaires des financements du « guichet refugiés IDA 18 », dans le cadre de l’approche intégrée refugiés et communautés hôtes.

Selon Abdoulaye Seck, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun, le montant total de ces financements s’élève à 130 millions de dollars US (un peu plus de 77 milliards de FCFA), dont 86 millions de don (plus de 51 milliards de FCFA).

 « Il est important de rappeler ici que le Cameroun a été le premier pays africain à bénéficier du guichet spécial réfugiés d’IDA 18. Ceci, en reconnaissance de la générosité du pays et de sa longue tradition de solidarité et d’hospitalité à l’endroit des personnes déplacées », a déclaré le patron de la Banque mondiale au Cameroun.

 Concrètement, dans le cadre des programmes à financer, « les services de base tels que l’éducation, la santé et la nutrition seront offerts aux populations, pendant que des transferts monétaires et des activités génératrices de revenus dont bénéficieront les ménages pauvres et vulnérables permettront à ces derniers d’assumer les coûts directs et indirects qui y sont associés », a expliqué Abdoulaye Seck. 

 « À ces fins, les quatre projets devront travailler en étroite collaboration à tous les niveaux, notamment au niveau communal, où les mêmes organisations et relais communautaires pourront faciliter les différentes activités. L’objectif est que la somme des efforts soit plus grande que les efforts fragmentés, et ce, pour un impact maximum sur les communes et les populations hôtes », a-t-il souhaité.

BRM

Le président de la Banque africaine de développement (Bad), Akinwumi Adesina, est présent à Yaoundé au Cameroun, comme un des invités d’honneur du sommet extraordinaire des chefs d’États de la Cemac. La Bad est une des institutions à avoir accepté d’accompagner les pays membres de cette sous-région, lors de la rencontre qui s’était déroulée en décembre 2016.

Dans le cadre de l’appui aux réformes en vue de sortir les pays de la Cemac de la crise, la BAD apporte une contribution sous la forme des appuis budgétaires. Le président Paul Biya a salué la présence de M. Adesina, mais aussi profité de l’occasion pour remercier la communauté des autres bailleurs de fonds, qui ont financé la sous-région dans cette période difficile.

Rappelons que les appuis budgétaires de la Bad se font en marge des activités normales de l’institution en zone Cemac. À fin septembre 2019, le portefeuille de la Banque africaine de développement au Cameroun comprenait 26 projets pour un engagement total de 1,3 milliard de dollars en faveur du secteur public (18 projets nationaux et 8 projets régionaux) et 731,6 millions de dollars pour le secteur privé (7 projets).

Idriss Linge

L’ambassadeur Hans-Peter Schadek, chef de délégation de l’Union européenne au Cameroun et le chef de la représentation régionale-Afrique centrale de la Banque européenne d’investissement (BEI), Nikolaos Milianitis, achève ce 22 novembre 2019, une visite de travail de trois jours à Douala.

Au cours de son séjour dans cette partie du pays, indique la délégation de l’UE, l’ambassadeur Schadek a procédé à la signature d’un contrat de subvention lié à l’accompagnement des communautés urbaines de Yaoundé et de Douala, qui sont en partenariat avec la ville de Bordeaux en France, pour la mise en œuvre des « Plans de mobilité soutenable ». C’est un projet soutenu par l’Union européenne avec une enveloppe de 2,7 milliards de FCFA et dont la finalité est d’améliorer la gouvernance locale, notamment en matière de mobilité urbaine.

L’UE appuie ces plans par la création dans les deux villes de Yaoundé et Douala d’une autorité organisatrice de transport, d’un observatoire de la mobilité urbaine et d’une agence d’urbanisme. Les plans de mobilité urbaine soutenable dans les deux plus grandes métropoles du Cameroun proposent un système de transport urbain de masse sur la forme d’une croix avec un axe Nord-Sud et un axe Est-Ouest qui vont être les principaux axes de transport en commun. Il y a aussi des axes de rabattement et des pénétrantes avec une série de voiries.

SA

Depuis le 10 novembre dernier, l’Agence des normes et de la qualité (Anor) du Cameroun fait appliquer de façon obligatoire 29 normes pour les produits agroalimentaires.

Dans le détail, ces normes concernent : les releveurs de goût, la farine comestible de manioc, la farine complète de maïs, la farine de mil chandelles, le maïs en grains entiers surgelés, les matières protéiques végétales, la semoule et la farine de blé dur, le couscous, le gari, un mélange de lait écrémé et de graisse végétale en poudre, les crevettes surgelées, le saumon en conserve, le poisson éviscéré et non éviscéré surgelé, la pâte de soja fermeté, la pâte de soja fermenté au piment fort, etc.

L’Anor indique qu’elle participera dorénavant au contrôle sur le marché accompagné des administrations concernées. « Toute entreprise ne s’arrimant pas à ces normes risque le retrait de ses produits sur le marché », menace l’Agence.  

Pour une meilleure imprégnation de ces normes et permettre la sensibilisant de tous les opérateurs de ce secteur, le Groupement inter-patronal (Gicam) propose un travail de collaboration avec l’Anor par des ateliers ou séminaires de sensibilisation pour ses membres. Sans oublier des interventions lors des accompagnements des entrepreneurs et porteurs de projets.

SA

« À partir du 18 novembre 2019, Jumia va exploiter un portail unique au Cameroun qui vous permettra de continuer à faire vos achats en ligne sur notre site de petites annonces ». C’est le massage publié par le leader du e-commerce en Afrique qui s’apprête à fermer boutique au Cameroun.

Jumia précise que les utilisateurs pourront continuer à communiquer avec des milliers de vendeurs. Sur ce portail unique, les usagers pourront également lister de façon gratuite tous leurs produits.

Le 19 novembre 2019, le principal e-commerçant du continent a suspendu, sans préavis, son activité principale de marketplace (« place de marché ») au Cameroun après cinq ans d’activité. Pour expliquer cette décision, Jumia évoque l’immaturité du marché camerounais en matière de e-commerce.

Cette suspension d’activités survient 3 ans seulement après celui du site français de e-commerce Cdiscount, appartenant au groupe de grande distribution Casino. Cdiscount avait mis à l’index de longs délais de passage des marchandises au port de Douala, ainsi que pratiques anticoncurrentielles que lui livraient alors des sites locaux proposant des produits contrefaits ou bas de gamme à des prix très bas.

SA

BVS Cameroun, fournisseur de boisons, vins et spiritueux, informe que l’Ivoirien Stéphane K. Soumahoro vient d’être nommé directeur général de BVS production Cameroun SA. Il cumule désormais cette fonction avec celle de directeur général de BVS distribution Cameroun qu’il occupe depuis le 1er octobre 2018.

« Sa feuille de route est de créer la synergie entre ces deux entités, afin de permettre à BVS Cameroun de devenir un acteur majeur dans le secteur de la production et de la distribution de boissons, vins et spiritueux en Afrique », renseigne l’entreprise.

Stéphane Soumahoro arrive à la tête de BVS, lancée par Guillaume Sarra, ancien DGA de la Société anonyme des brasseries du Cameroun, après 13 années passées au poste de DGA de Tradex, entreprise camerounaise faisant figure de porte-étendard des nationaux sur le marché de la distribution des produits pétroliers finis.

Avec l’appui technique du partenaire Castel Frères, l’ambition de BVS, installée à Douala, la capitale économique camerounaise, est de produire 10 millions de litres de vins par an et de desservir toute la Cemac dans un premier temps.

SA

Kiro’o Games, le premier studio de jeux vidéo en Afrique francophone créer par une start-up camerounaise, va de succès en succès.

Après l’ouverture, le 4 avril dernier, du capital de cette jeune entreprise camerounaise, des investisseurs internationaux ont atteint, ce mois de novembre 2019, le cap de 600 000 dollars (près de 355 millions de FCFA) de souscriptions, selon une annonce du fondateur Madiba Olivier. « Déjà 494 personnes sont dans la procédure d’investissement. Entre 2013 et 2019, l’action de Kiro’o a été multipliée par 10 et peut être multipliée par 7 d’ici 2026 », se réjouit l’inventeur camerounais.

La jeune entreprise utilise son fameux process « d’Equity Crowfunding Rebuntu » qui permet à des investisseurs d’acheter des parts à partir de 500 USD (environ 275 000 FCFA). Chaque nouvel actionnaire a un droit de vote et peut participer à la gestion de l’entreprise via un intranet dédié.

Selon la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) Kiro’o Games a réussi à financer, en 2018, le plus grand projet de l’industrie vidéoludique d’Afrique francophone, à hauteur de 129,87 millions FCFA (198 000 euros) par le financement participatif.

MTN (l’une des plus grandes sociétés africaines de télécommunications) finance le développement des jeux de Kiro’o pour un partage des revenus entre 2019 et 2020. La start-up camerounaise conserve les licences des jeux. Pendant un an, elle aura la visibilité MTN dans sa base de données.

SA

L’ambassadeur du Brésil au Cameroun explore les pistes d’une coopération gagnant-gagnant avec son pays, notamment en matière de développement de l’agrobusiness.

Investir au Cameroun : L’ambassade du Brésil vient d’organiser un séminaire Cameroun-Brésil sur l’agrobusiness à Yaoundé. Pourquoi avez-vous particulièrement choisi de vous appesantir sur ce secteur ?

Vivian Loss Sanmartin: Nous avons choisi ce thème tout d’abord parce que l’économie camerounaise dépend fortement de l’agriculture, qui est la principale occupation des populations. Ensuite, parce que pour le gouvernement camerounais, la modernisation de ce secteur est une grande priorité depuis quelques années.

Nous pensons que dans ce secteur nous pouvons beaucoup apporter au Cameroun, parce que le Brésil est un pays qui a une tradition agricole très forte. De plus, notre pays a des similitudes avec le Cameroun, en ce qui concerne le climat et les sols. Nous y voyons beaucoup d’opportunités en termes de partage d’expériences, pour notamment aider l’agriculture camerounaise à se développer.

IC : Concrètement, qu’est-ce que le Brésil peut apporter au Cameroun pour l’aider à développer son agriculture ?  

VLS : Nous pouvons apporter notre expertise, par exemple, à travers des consultants que nous pouvons mettre à la disposition des agriculteurs pour les aider à améliorer leur productivité et la qualité de leur production. Grâce à des technologies que nous avons développées au Brésil et qui sont adéquates aux climats et sols des pays tropicaux, comme les nôtres, nous pouvons aider le Cameroun et ses producteurs à sortir d’une agriculture peu performante pour migrer vers une agriculture très performante.

En ce moment, nous avons une entreprise brésilienne déjà installée au Cameroun, qui fait ce travail auprès des entrepreneurs du secteur agricole. Il s’agit d’IBSS Agronomy. Cette entreprise apporte son expertise pour améliorer les rendements agricoles et la qualité des produits.

IC : Selon vous, l’une des clés du miracle brésilien en matière de développement de l’agrobusiness est l’Embrapa, institut de recherche créé au Brésil dans les années 70. Quel est l’état de la coopération entre le Brésil et le Cameroun dans le domaine de la recherche agricole ?

VLS : En ce moment, nous n’avons pas de projet dans ce sens. Par le passé, nous avons eu quelques projets, mais pas de très grande envergure. Il y a quelques années, un mémorandum d’entente a été signé entre l’Institut de recherche agronomique pour le développement (Irad) du Cameroun et l’Embrapa, qui est notre organisme de recherche agronomique. Il est question d’identifier des canaux d’une coopération, par exemple, dans la capacitation des techniciens camerounais au Brésil. Nous croyons que cela peut se faire.

Il y a surtout la possibilité de promouvoir les échanges, notamment en matière de contribution du secteur privé pour appliquer les technologies déjà développées au Brésil et applicables ici. Parce que si le secteur privé ne s’approprie pas les résultats de la recherche, elle ne sert pas à grand-chose.

IC : Justement, l’un des problèmes de la recherche au Cameroun est que les résultats ne sont pas très vulgarisés et le secteur privé s’y intéresse très peu ou alors pas du tout. Comment le Brésil peut-il aider le Cameroun à inverser cette tendance ?

VLS : La présentation de l’expert d’Embrapa a montré les recherches faites par cet organisme, et qui ont permis aux agriculteurs brésiliens de pousser la frontière agricole du pays. Avant, l’activité agricole était concentrée dans le sud du Brésil, où le climat est tempéré. Les agriculteurs sont allés au centre-ouest, où les biomes sont semblables à la savane africaine. Avant les résultats de cette recherche, les gens ne savaient pas qu’il était possible de faire de l’agriculture dans cette région du Brésil. Mais, avec des technologies qui ont permis de corriger l’acidité des sols, prévenir l’érosion et avoir deux, voire trois récoltes dans la même saison, tout cela a changé. Ainsi, des espaces qui étaient jadis des pâturages dégradés ont été transformés en terres agricoles à très haut rendement.

De manière générale, nous pouvons montrer aux Camerounais qu’ils peuvent migrer vers une agriculture moderne avec l’aide des technologies qui ont été développées au Brésil.

IC : Quels sont les produits agricoles camerounais que le Brésil souhaiterait aider à développer grâce à son expertise ?

VLS : Nous avons, par exemple, le manioc qui est un produit que le Brésil connaît très bien. Il y a aussi le maïs, le soja et les fruits que nous pouvons aider à développer au Cameroun. Certains de ces produits, comme le soja et le maïs, peuvent également contribuer au développement du secteur de l’élevage, parce qu’ils sont à la base de la production d’aliments pour les bêtes.

IC : En plus de ces échanges d’expériences, est-ce qu’il n’est pas plus intéressant d’inciter des opérateurs de l’agrobusiness au Brésil de créer des filiales au Cameroun ?

VLS : Cela pourra se faire dans l’avenir. Il y a des opérateurs économiques brésiliens qui sont intéressés par le Cameroun. Mais, il faut qu’il y ait des conditions adéquates pour qu’ils puissent s’installer. Avec la multiplication des échanges entre les deux pays, nous pensons que cela arrivera bientôt. Au Cameroun, on peut avoir de bonnes récoltes et un marché aussi bien local que sous régional (Afrique centrale). Avec le Brésil, le Cameroun peut avoir une coopération gagnant-gagnant.

IC : Le Brésil est un grand producteur de sucre et de café, deux produits pour lesquels la production est soit insuffisante soit en baisse drastique au Cameroun. Comment le Brésil peut-il aider le Cameroun à redresser la barre dans ces deux filières ?

VLS : L’histoire de la canne à sucre au Brésil est assez intéressante, parce qu’on la produit non seulement comme aliment, mais aussi comme biocarburant. Dans notre pays, tous les véhicules roulent avec environ 25% d’éthanol à base de canne à sucre, qui est ajouté à l’essence. Donc, c’est possible de produire non seulement le sucre, mais aussi l’alcool qui peut être utilisé localement et être même exporté. La même chose peut être envisagée au Cameroun.

Il en va de même pour le café. Au Cameroun, je pense qu’il faut d’abord commencer par booster la consommation locale et améliorer la qualité. Il faut que les populations consomment plus de café. C’est très important pour pouvoir attirer des investisseurs dans cette filière. Ces dernières années, la production caféière au Cameroun a énormément baissé, mais pour y investir il faut qu’il y ait un marché local attractif et un produit de bonne qualité.

IC : En dehors de l’agrobusiness, quels sont les autres secteurs de l’économie camerounaise susceptibles d’intéresser les investisseurs brésiliens ?

VLS : Il y en a plusieurs. Je pense notamment aux infrastructures. Le Brésil est un pays leader dans les énergies renouvelables. Nous avons beaucoup d’entreprises travaillant dans la construction des barrages et la production de l’électricité. Nous avons aussi des solutions novatrices pour la production d’énergie décentralisée, par exemple, à partir de la bagasse de la canne à sucre, le biogaz, etc.

Le Brésil a également de l’expertise dans tout ce qui est transport et mobilité urbaine. Nous avons un constructeur d’avions qui est la société Embraer. Par ailleurs, nous avons des systèmes de surveillance qui pourraient être utilisés par les forces armées et de sécurité. Bref, il y a de nombreux secteurs dans lesquels le Brésil peut apporter son expertise au Cameroun.

IC : Camair-Co, la compagnie aérienne camerounaise, a actuellement dans sa flotte un aéronef Embraer en location. L’on pourrait s’attendre à ce que d’autres avions de ce constructeur brésilien arrivent dans sa flotte à titre définitif, par exemple ?

VLS : Oui, naturellement. Ce sont d’excellents aéronefs, avec une taille très adaptée aux besoins locaux et une performance déjà prouvée mondialement. Il faut aussi mentionner l’Embraer Défense, une branche de la compagnie qui produit des avions pour les forces armées, de sécurité et les organismes de défense civile. Il s’agit, par exemple, des « Super Tucanos », qui sont déjà utilisés dans certains pays africains. Il y a aussi le KC-390 qui vient d’être lancé. C’est un avion militaire de transport (troupes et matériels), apte au ravitaillement en vol, à la recherche et au sauvetage, ou à la lutte anti-incendie...

Entretien avec Brice R. Mbodiam

Le ministère du Commerce informe que les équipes de la Brigade nationale de contrôle et de la répression des fraudes viennent de recevoir des smartphones et des logiciels de traçage permettant d'améliorer les techniques de contrôles de certains produits manufacturés, dont les vins et spiritueux.

C’est ainsi que ces équipes ont été déployées les 14 et 15 novembre dans les villes de Douala, Bafoussam et Yaoundé avec pour mission de s’assurer de la conformité de l’estampillage sur les vins et spiritueux conformément au décret n° 2010/0483/PM du 18 mars 2010, fixant les modalités de mise en œuvre des vignettes sur certains produits manufacturés.

À travers ce dispositif technologique, la Brigade la répression contre fraude peut retracer les informations de la vignette, de l’achat à sa destination finale. Dès lors qu’une vignette après son checking ne peut fournir des informations exactes de traçabilité, le produit sur lequel elle est estampillée est considéré comme d’origine douteuse.

« Au terme de cette opération, une importante quantité de vins et liqueurs a été saisie et transportée dans les services du ministère du Commerce. Ces opérations traduisent l’engagement des pouvoirs publics à lutter contre toutes formes de commerce illicite et la concurrence déloyale », se félicite l’administration en charge du commerce.

SA

Les producteurs de cacao au Cameroun semblent surfer sur une vague. Selon les données que vient de révéler le Système d’information des filières (SIF), les prix bord champs des fèves ont atteint un maximum de 1250 FCFA le kilogramme ce 21 novembre 2019, contre 1220 FCFA depuis le début du mois.

Cette hausse de 30 FCFA enregistrée dans les bassins de production du pays survient à la fin de la saison des pluies. Elle annonce une embellie dans les ventes de fin d’année.

Ces prix sont le reflet de la croissance de la demande, avec l’arrivée de nouveaux transformateurs dans le pays.

Il en est ainsi de Neo Industry, qui a lancé ses activités dans la région de l’Ouest, ou encore d’Atlantic Cocoa, qui prépare le démarrage de ses équipements dans la zone industrielle du port en eau profonde de Kribi, dans la région du Sud.

BRM

huiles-vegetales-le-cameroun-leve-l-interdiction-de-commercialiser-le-vrac-repute-dangereux-pour-la-sante
Depuis le mois d’avril 2024, les services du Premier ministre, Joseph Dion Ngute (photo), ont instruit le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga...
douala-un-incendie-sur-une-ligne-de-sonatrel-plonge-le-centre-administratif-et-d-affaires-dans-le-noir
Depuis les premières heures du 2 mai 2024, le centre administratif et d’affaires de Douala est privé d’électricité. Dans un communiqué publié le même...
financement-de-l-economie-l-encours-de-credit-de-bgfibank-cameroun-augmente-de-17-mais-reste-loin-de-ses-objectifs
L’encours de crédit de BGFIBank Cameroun a atteint 430,4 milliards de FCFA en 2023, selon les données de la Commission bancaire de l’Afrique centrale...
cacao-cafe-le-fodecc-prevoit-d-accorder-une-subvention-de-10-5-milliards-de-fcfa-a-75-231-producteurs-en-2024
Le Fonds de développement des filières cacao et café du Cameroun (Fodecc) prévoit de distribuer 10,5 milliards de FCFA de subvention aux producteurs...

A la Une du magazine


Investir au Cameroun n121:Mai 2022

Les marges de progression du secteur télécom camerounais


Pourquoi les entreprises camerounaises cachent autant leurs comptes ?


Business in Cameroon n110: April 2022

Covid-19, war in Europe: Some Cameroonian firms will suffer


Albert Zeufack: “Today, the most important market is in Asia

  1. Plus lus 7 jours
  2. partagés 1 mois
  3. lus 1 mois
next
prev