(Investir au Cameroun) - Abbas Mahamat Tolli (photo), le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), a écrit, le 8 juillet, aux directeurs généraux des établissements de crédit de la sous-région. La lettre porte sur la « couverture des soldes débiteurs des comptes nostri hors zone Cemac ».
En termes simples, le gouverneur de la Beac s’adresse aux banques dont les comptes auprès de leurs correspondants hors de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) sont débiteurs. Ceci du fait des opérations monétiques (transferts Western Union, Money Gram et RIA), l’exécution de lettre de crédit et des ordres de transferts des clients de ces établissements de crédit débiteurs à l’étranger.
Pour leur venir en aide, Abbas Mahamat Tolli autorise les établissements de crédit dans cette situation à soumettre à la Beac, les soldes débiteurs des comptes auprès des correspondants hors zone Cemac. « Pour ce faire, je vous invite à joindre ces demandes [de couverture], l’ensemble des justificatifs afférents à ces transactions, notamment ceux prévus par la règlementation des changes et ses textes d’application pour chaque type de transaction ayant créé ces positions débitrices », précise le gouverneur.
Cette mesure du gouverneur de la Banque centrale est la matérialisation d’une promesse faite le 4 juillet dernier à Douala, la capitale économique du Cameroun, lors d’une réunion avec le secteur bancaire, entre autres. Ce jour-là, Abbas Mahamat Tolli a révélé que, dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle règlementation des changes, il y avait des difficultés d’envoi de fonds dans la zone Cemac à travers Western Union et Moneygram. Une situation qui alimente la rumeur sur une pénurie de devises à cause du rationnement de la Beac.
Pourtant, a expliqué Abbas Mahamat Tolli, la Banque centrale a été obligée de procéder au rationnement des devises parce que certaines banques fonctionnant sur les lignes de découvert à l’étranger avaient atteint leur quota. Ces établissements bancaires étaient donc obligés de plafonner désormais les envois aux montants prévisionnels des réceptions (3 banques dans 3 pays de la Cemac).
Dans un autre cas de figure, a révélé le gouverneur, les banques en négociation sur les délais de couverture de leur transaction ont vu leurs envois bloqués pendant la période de négociation (2 banques dans 2 pays de la Cemac). Par ailleurs, la non-couverture successive des soldes de compensations par certaines banques qui ne les présentaient pas à la Beac a entraîné un blocage de leurs transactions (12 banques dans les 6 pays de la Cemac).
Sylvain Andzongo