(Investir au Cameroun) - « La mesure essentielle attendue est celle contenue dans le plaidoyer du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), et qui consiste à soutenir la trésorerie des entreprises au travers de prêts garantis par l’État, à des taux bonifiés ». Ainsi s’exprime Emmanuel de Tailly, le directeur général (DG) du groupe brassicole SABC, dans une interview exclusive à paraître dans l’édition du magazine Investir au Cameroun du mois de juin courant.
Le patron de l’entreprise leader du marché brassicole au Cameroun commente ainsi les premières mesures prises par le gouvernement au soir du 30 avril 2020, afin d’atténuer le choc des entreprises et des ménages face à la pandémie du Coronavirus.
Et le DG de la SABC de poursuivre : « le remboursement de la dette intérieure me paraît aussi une mesure qui peut réconcilier les deux points de vue, mais à une hauteur plus grande. Le remboursement de TVA de 25 milliards est déjà un début, mais n’est pas suffisant vis à vis d’une dette intérieure estimée à 1900 milliards de FCFA. Sa titrisation nous paraît aussi une bonne piste de moyen terme à étudier. Car, elle permettrait le refinancement des entreprises en leur redonnant de “l’oxygène” financier ».
Pour rappel, la titrisation est une technique financière permettant à un débiteur qui éprouve des difficultés à rembourser ses dettes (l’Etat du Cameroun dans le cas d’espèce), de les transformer en titres publics négociables. Ces titres sont assortis d’un taux d’intérêt et d’une échéance de remboursement.
La particularité des titres négociables est qu’avant même l’échéance de remboursement prévue, ils peuvent être cédés à des acheteurs sur le marché des capitaux, contre des financements, en cas de besoin de trésorerie.
En clair, en titrisant la dette intérieure que le DG de la SABC annonce à environ 1900 milliards de FCFA, l’État du Cameroun mettrait ainsi à la disposition des entreprises un volant de financements potentiels représentant le même montant. Ce qui sera une véritable aubaine pour les opérateurs économiques pris en tenaille par la pandémie du Covid-19.
Brice R. Mbodiam
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