(Investir au Cameroun) - La Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), le marché financier unifié de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), veut fractionner pour faciliter la participation des populations à faible revenu au marché financier. Le directeur général de la Bvmac, Louis Bango Ntolo, l’a révélé le 8 mars 2024 à l’occasion de la 10e édition du « Ring The Bell for Gender Equality », une initiative conduite par ONU Femmes pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. L’évènement a été organisé en marge de la 39e édition de la fête internationale des droits de la femme en partenariat avec la Société financière internationale (IFC, en anglais), l’entité de la Banque mondiale consacrée au secteur privé.
« Nous avons mis dans la feuille de route 2022-2026, qui est notre business plan, une réforme qui participe à l’inclusion financière. Il s’agit de fractionner la valeur d’un titre afin de rendre plus fluide sa liquidité », a affirmé Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bvmac. Ce dernier explique, à titre d’illustration, qu’une entreprise qui a 1000 actions à 2500 FCFA peut décider de diviser par cinq le cours de ses actions. Ce qui lui donne au total 5000 actions, mais ces dernières ne coûtent plus que 500 FCFA.
Selon le patron de la Bvmac, il faut en plus reformer le marché financier pour permettre aux populations à faible revenu, notamment les femmes, de participer au marché financier sans avoir un compte bancaire. Pour y parvenir, apprend-on, la Bvmac va s’appuyer sur les fintechs qui opèrent dans le mobile money, un moyen de paiement autorisé par la Beac, qui permet d’identifier la personne à partir d’une une puce.
À partir de ce moment-là, « vous allez avoir la possibilité d’acheter des actifs avec un porte-monnaie électronique (wallet). Nous allons donc faire des splits comme dans d’autres bourses de sorte à permettre à ce que les actions qui sont cotées à la Bvmac puissent coûter 500 FCFA sans que ça ne change les droits qui sont associés à un titre. Cela veut dire que vous aurez toujours le droit de vote, un dividende pro raté et cela ne change rien dans l’instrument financier et les droits qui y sont associés », explique le DG du marché financier unifié de la Cemac.
Cette réforme en cours à la Bvmac vise à accélérer l’inclusion financière qui demeure un défi majeur pour la Cemac en raison d’un faible accès et d’une faible utilisation des services financiers. Selon les données de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), le taux d’inclusion financière était de 32% dans la zone Cemac en 2021. Pour accroître ce taux à 60% d’ici 2027, la banque centrale mise notamment sur l’innovation et le développement des services financiers numériques dans la sous-région.
Frédéric Nonos
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