(Investir au Cameroun) - Les éléments physico-chimiques de l’huile de soja de marque «Jadida», fabriquée par la société tunisienne Medoil Company et importée au Cameroun par la société COPPEQ Sarl, ne respectent pas les normes en vigueur sur le territoire camerounais, normes d’application immédiate depuis 2011, soutient l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun.
En effet, en exhibant des tests ordonnés par l’Agence des normes et de la Qualité (Anor), et effectués sur un échantillon de cette huile végétale par le laboratoire Paléologos, les raffineurs d’oléagineux affirment qu’au mépris de la norme, non seulement «Jadida» ne fait aucune mention de sa teneur en vitamine A sur son étiquette, mais aussi une analyse de sa teneur en cette vitamine montre que sa proportion est inférieure à la norme prescrite.
Mais le plus grave, selon les raffineurs d’oléagineux du Cameroun, est l’utilisation conseillée aux ménagères dans une réclame qui tourne en boucle sur les télévisions locales. En effet, alors que «Jadida» est une huile d’assaisonnement, la publicité suggère de l’utiliser pour les cuissons et les fritures. «A cause de sa teneur en acide α-linoléique supérieure ou égal à 2% (non conforme à la norme), cette huile ne doit pas être utilisée pour la cuisson et la friture, car lorsqu'elle monte en température, elle devient cancérigène et met en danger la santé des consommateurs», soutient Jacquis Kemleu, un responsable de l’association des raffineurs d’oléagineux.
A ce sujet, l’Anor vient de saisir la société importatrice de cette huile végétale, pour l’enjoindre de cesser avec la réclame «mensongère» recommandant Jadida pour la cuisson et les fritures. Le gendarme des normes au Cameroun confesse par ailleurs avoir délivré un certificat de conformité sur cette huile végétale à la société COPPEQ Sarl «malgré les non conformités jugées mineures par les experts ayant travaillé sur le dossier».