(Investir au Cameroun) - Le Tribunal de grande instance du Mfoundi condamne les six prévenus au paiement solidaire de la somme de 2,247 milliards F CFA.
Le verdict dans l’affaire ministère public et Cameroon Postal Services (Campost) contre Jean Louis Esposito et ses cinq co-accusés de détournement de deniers publics chez le postier courant 2008, a été prononcé le 5 janvier dernier à Yaoundé.
Après avoir reconnu la firme canadienne Tecsult international, un cabinet alors en charge de la gestion de la Campost « civilement responsable », la cour, siégeant en matière correctionnelle et en premier ressort, condamne les prévenus, ex-employés du cabinet, à payer solidairement 2,247 milliards F CFA à titre de dommages et intérêts et réparation du préjudice.
Jean Louis Esposito, ancien directeur de la comptabilité et des finances à la Campost, en cavale, écope d’un emprisonnement à vie avec un mandat d’arrêt international émis à l’audience contre lui. Selon le rapport interne le prévenu avait personnellement effectué les décaissements frauduleux dans les comptes de la Campost ouverts dans les livres de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC). La même sentence est prononcée contre Nnoko Ajang Gaaje, ex-chef service financier, également en fuite. Les autres complices, à savoir Lamine Rim, Francis Togueu Tagne, Fezeu Moujoutoui et Eric Mekounou écopent, quant à eux, de 10 ans de prison ferme.
L’affaire risque de connaître des rebondissements, la décision de la cour ayant été interjetée en appel. Aux yeux de Me Anthony Nongzih, conseil du cabinet Tecsult International, l’incompétence du Tribunal de grande instance du Mfoundi à statuer sur le plan civil est indubitable. D’autant que, explique-t-il, « l’accord qui lie les parties, soit l’Etat du Cameroun et Tecsult international, dans son article 29 prévoit la négociation comme mode une condition préalable à tout arbitrage en cas de différend ». Les prévenus sont ouverts à la négociation qui n’est pas interdite dans toute phase d’une procédure juridique.
Pour rappel
L’affaire remonte en 2006. Dans le cadre du redressement de la Campost, l’Etat signe un contrat de gestion de 2 à 3 ans avec la firme canadienne Tecsult international. Pour l’exécution de la mission et conformément aux dispositions contractuelles, la firme commet auprès de la Campost un Dg accompagné d’une équipe d’experts dont Jean Louis Esposito qui a mis en place un puissant stratagème lui permettant de décaisser frauduleusement les fonds du postier à la BEAC. Celui-ci a décaissé, six fois de suite, avec la complicité du chef service financier, la somme cumulée de 2,120 milliards F Cfa entre le 12 juin et le 24 novembre 2008.