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Yaoundé - 27 avril 2024 -
Economie

Interpellé sur les projets en hibernation dans le Sud, Louis Paul Motaze se réfugie derrière les crises

Interpellé sur les projets en hibernation dans le Sud, Louis Paul Motaze se réfugie derrière les crises

(Investir au Cameroun) - Au cours de la cérémonie du lancement du budget 2021 à Ébolowa, dans le Sud du Cameroun, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a été interpellé au cours d’un échange avec le public par un chef traditionnel. Ce dernier a décrié les projets gouvernementaux « mort-nés », « abandonnés », « en retard » de la région : usines des tracteurs, route Ébolowa-Akom 2-Kribi, Centre hospitalier gynéco-obstétrique et pédiatrique d’Ébolowa, etc.

« Les projets que vous soulevez ne sont pas des projets oubliés. Il peut y avoir des dysfonctionnements qui font que les projets ne se déroulent pas comme on l’aurait souhaité. Lorsque la crise du coronavirus a commencé [en 2020], comme beaucoup de pays africains étaient en difficulté d’honorer la dette extérieure, les grandes puissances regroupées dans ce qu’on appelle le G20 ont pris une initiative d’alléger le paiement de la dette. C’est-à-dire, au lieu de payer la dette maintenant, on l’étend et on va la payer un peu plus tard. Mais la première condition que ces puissances ont fixée, c’est de dire que pendant cette période d’allégement ne contacter plus de nouvelles dettes non concessionnelles. Mais ça veut dire que tous les projets que vous avez cités, tous ces projets sont en négociation. Voilà les contraintes dans lesquelles nous sommes », a indiqué le ministre des Finances en guise de réponse.

Toujours dans l’optique d’expliquer pourquoi les projets suscités n’ont pas été achevés, le ministre des Finances est revenu de long en large sur les différentes crises financières et sécuritaires traversées par le pays. « Nous vivons une crise multidimensionnelle plus que vous ne le croyez. Je crois qu’on n’a pas suffisamment dit qu’un pays comme le Cameroun vit une succession de crises. Nous avons eu une crise que vous connaissez dans les années 1990, 1994, crises ayant conduit à la dévaluation du FCFA. On espérait en sortir lorsque d’autres crises sont arrivées. Il y a une crise dans les années 2015 qui a failli provoquer une autre dévaluation du FCFA et le président de la République a invité ses pairs d’Afrique de l’Afrique centrale pour qu’on en parle. Des mesures ont été prises pour éloigner cette perspective », a déclaré le Minfi.

Et de poursuivre : « Est-ce que je devrais ajouter les crises sécuritaires qui ont commencé avec Boko Haram qui se sont poursuivis avec ce qui se fait dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest et l’Est du Cameroun. On se battait encore pour sortir de là lorsqu’arrive la crise du coronavirus. Qu’est-ce que ces crises apportent ? La première chose c’est une diminution des ressources. En même que les recettes baissent, les dépenses, elles, augmentent ».

Projets annoncés il y a dix ans 

La plupart des projets évoqués ici ont été annoncés par le chef de l’État, Paul Biya, lors du comice agropastoral d’Ébolowa en 2011. D’autres auraient même dû être cette année-là comme l’unité de production des tracteurs. Mais cette année-là, le projet a été au centre d’un scandale. Une centaine de tracteurs montés pendant la phase de test avaient été abandonnés dans la broussaille, sous les intempéries, à cause de l’arrêt des travaux de construction des hangars devant les abriter. La Société Immobiliare avait alors accusé le gouvernement de n’avoir pu débloquer l’argent nécessaire à la poursuite des travaux. Actuellement, le projet est dans l’impasse.

Le Centre hospitalier régional gynéco-obstétrique et pédiatrique bâti sur une surface de 12 400 m2, aurait dû, depuis 2017, être un hôpital de référence pouvant accueillir les patients venus des pays vois (Gabon et Guinée équatoriale). Mais selon le chef traditionnel qui a interpellé le Minfi, l’infrastructure ne dispose toujours pas d’un plateau technique. 

Pour ce qui concerne la route Ébolowa-Akom 2-Kribi (179,2 km) annoncée depuis 2011, ce n’est qu’en 2019 que le contrat a été confié à la société italienne ICM-CMC. L’ambition de cette infrastructure est de relier les villes d’Ébolowa, Akom II et Kribi, dans la région du Sud du Cameroun. Le bitumage de cette route devrait faciliter la desserte de la cité balnéaire de Kribi au départ d’Ébolowa, en annulant le détour par Yaoundé qui s’impose actuellement aux voyageurs.

Sylvain Andzongo, à Ebolowa

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