(Investir au Cameroun) - Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a réceptionné, le 25 octobre 2019, les « travaux de bouclage des ornières et de nids de poule sur la route Edéa-Kribi ». Le projet a été réalisé par la Brigade nationale des travaux en régie (BNTR).
Cette unité, créée lors de la réorganisation du ministère des Travaux public (Mintp) en août 2018, matérialise un changement de cape dans la politique gouvernementale de construction et d’entretien des routes, guidé par la volonté de réduire les délais et coûts de réalisation. « Jusqu’ici, pour ce type de travaux, il fallait faire recours à une entreprise privée de BTP. Ce qui est plus coûteux et prend plus de temps entre le processus de sélection de l’entreprise et sa mobilisation », explique-t-on au Mintp.
À titre d’illustration, les près de 300 nids de poule sur l’axe Edéa-Kribi (103 km) ont été bouchés en 62 jours pour un coût de 101,84 millions de FCFA. « Certaines entreprises, pour les mêmes travaux, demandaient plus d’un milliard de nos francs », précise-t-on au Mintp. Sur la foi de ces déclarations, la réalisation en régie aurait donc permis de réduire de 90% le coût du projet.
Défis
Cette volonté de maitriser les coûts des projets est notamment dictée par un contexte de rareté de ressources alors même que les besoins sont croissants. Selon le rapport annuel 2018 du Fonds routier, les ressources dépensées pour l’entretien des routes sont, par exemple, tombées de 63 milliards de FCFA en 2013 à 35 milliards en 2017.
Depuis sa création, il y a un peu plus d’un an, la BNTR est progressivement dotée d’équipement et de matériel de génie civil. La dernière acquisition remonte au mois de mai dernier. Il s’agit d’une microcentrale à enrobés tièdes (Blow Patcher). C’est grâce à cette machine, qui fabrique des enrobés bitumeux utilisés pour le revêtement des routes, que les travaux réceptionnés par le ministre Nganou Djoumessi ont pu être réalisés.
L’entretien du matériel reste cependant un défi. Malgré une convention signée avec le Matgenie pour la cause, certains équipements nouvellement acquis sont déjà immobilisés et nécessitent une reparation. Il est d’ailleurs nécessaire que le coût d’acquisition du matériel et de son entretien soit connu pour mieux évaluer la pertinence du choix du gouvernement camerounais.
Sylvain Andzongo et Aboudi Ottou