(Investir au Cameroun) - En attendant la mise en service officielle du barrage de Mekin (15 MW), annoncée pour le mois de mai 2019 dans la région du Sud du Cameroun, le constructeur de cette infrastructure, la China Electric Engineering Corporation (Cneec), fait ses comptes avec la société publique Hydro Mekin, qui a conduit le projet.
De sources bien informées, le constructeur chinois a fait tenir à la partie camerounaise, une requête dans laquelle elle réclame le paiement d’une enveloppe supplémentaire de 10 milliards de FCFA, au titre de la rémunération des travaux initialement non prévus, mais finalement effectués dans le cadre du projet d’aménagement hydroélectrique de Mekin.
Mais, après concertation, apprend-on, les deux parties ont convenu d’arrêter cette enveloppe supplémentaire à la somme de 5 milliards de FCFA. Par ailleurs, les parties camerounaise et chinoise se sont accordées pour que le paiement de cette enveloppe se fasse après une rencontre à organiser prochainement en Chine.
Compensations pour retard
Au cours de celle-ci, explique une source autorisée, Hydro Mekin et le gouvernement camerounais, d’une part, le constructeur chinois du barrage et Eximbank China (le financier), d’autre part, feront un état détaillé de leurs créances respectives. « Les Chinois nous doivent de l’argent et nous leur en devons aussi. Il est donc question de faire le point avant, afin de voir qui devra finalement payer l’autre partie », confie une source proche du dossier.
En effet, apprend-on, des réajustements effectués sur le projet ont entraîné des travaux supplémentaires chez le constructeur. Mais, le Cameroun est lui aussi en droit de réclamer des compensations pour le retard de plus de 3 ans accusé dans la livraison du chantier. Cette situation a causé des coûts supplémentaires, du fait de la mobilisation prolongée de la mission de contrôle sur le chantier, par exemple.
Dans le même temps, révèle une source interne à la société Hydro Mekin, le constructeur du barrage, initialement chargé de construire également la voie d’accès, n’a finalement réalisé qu’une partie des travaux. L’autre partie est l’œuvre du ministère des Travaux publics, grâce au budget d’investissement public (Bip).
Brice R. Mbodiam
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