(Investir au Cameroun) - «Le Cameroun a plus à perdre qu’à gagner en signant ces accords», soutient Protais Ayangma, le président d’E-Cam, qui ajoute : «il s’agit de mettre sur un même ring de boxe, un poids lourds et un poids léger. Il est difficile de penser que nous pouvons faire face à des économies compétitives et parfois subventionnées», a-t-il confié au Quotidien de l’Economie.
Ce responsable du patronat camerounais est d’autant ferme que, confie-t-il encore, «dans ce partenariat, nous n’avons véritablement pas eu la possibilité de défendre nos points de vue. Nous avions la contrainte des délais et la menace de la suspension des aides».
Selon Célestin Tawamba, Vice-président d’E-Cam, les APE sont simplement «une escroquerie économique», qui va «réduire le Cameroun à un comptoir d’importations. C’est l’arme de destruction massive des entreprises camerounaises».
Cette sortie des dirigeants d’E-Cam intervient après une déclaration du chef de la Délégation de l’Union européenne au Cameroun, Raul Matteus Paula, qui a annoncé le 13 octobre 2013, au Club de la presse de la section camerounaise de l’Union de la presse francophone (UPF), que le processus de ratification de l’APE d’étape signé en janvier 2009 par le Cameroun est enclenché et devrait aboutir au plus tard le 31 octobre 2014.
A l’occasion, le diplomate européen avait pris le soin de rappelé que les APE ne sont plus au stade de la signature au Cameroun, mais davantage à celui de la ratification d’un accord qui a déjà bel et bien été signé.
Selon des informations fiables, le délai d’octobre 2014 pourrait même être largement anticipé, puisque, apprend-on de bonnes sources, le chef de l’Etat camerounais devrait «bientôt» saisir le Parlement à cet effet.
En rappel, les APE visent à instaurer une zone de libre échange (circulation des produits industriels en exonération de droits de douane, exception faite de certains produits, notamment ceux de l’agriculture selon les APE) entre les pays de l’UE et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique).
Diverses études réalisées au Cameroun à ce sujet révèlent qu’en plus de menacer le tissu industriel national encore embryonnaire, les APE vont faire perdre environ 100 milliards de francs Cfa chaque année à la douane camerounaise.
BRM
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