(Investir au Cameroun) - Dans une interview au Quotidien de l’Economie, Mathieu Mandeng (photo), le Dg de Standard Chartered Bank et président de l’Association professionnelle des établissements de crédits du Cameroun (APECCAM), indique que trois principales raisons, à savoir «la proximité, l’image et le coût», expliquent le faible taux de bancarisation du pays, que l’on estime désormais à 13,8%, selon les derniers chiffres de l’APECCAM, contre environ 20% pour des pays comme le Gabon.
«A l’APECCAM, nous travaillons pour que les banques agissent sur la proximité en étendant le réseau des agences. Aujourd’hui, on enregistre déjà près de 355 agences ( …) Au niveau du coût, nous sommes arrivés à la mise en place du service minimum garanti avec le ministère des Finances. Et un bouquet de 15 services bancaires gratuits a été mis en place», explique M. Mandeng.
Cependant, en ce qui concerne l’image que renvoie le secteur bancaire au sein de la population camerounaise, le président de l’association des banques du Cameroun confesse que la crise du secteur bancaire de 1990 a laissé des séquelles à de nombreux épargnants et leurs proches, dont certains n’ont jamais pu rentrer en possession de leur épargne après la fermeture de nombreuses institutions bancaires cette année-là.
Pourtant, soutient-t-il, se spectre est désormais éloigné, à cause notamment de la mise en place dans la zone CEMAC de structures telles que la COBAC (le régulateur), mais surtout le Fonds de garanti des dépôts bancaires en Afrique centrale (FOGADAC). «Ce fonds, après 10 années de gestation et 3 années d’existence déjà, dispose aujourd’hui de 38 milliards de francs Cfa dans son compte. Désormais, si votre banque tombe en faillite, vous êtes garanti pour votre épargne, jusqu’à un maximum de 5 millions de francs Cfa par banque», confie M. Mandeng.
A côté de ce taux de bancarisation encore très faible, le président de l’APECCAM souligne que «l’infrastructure bancaire au Cameroun est encore déséquilibrée», dans la mesure où «85% des actifs et passifs sont gérés par des banques commerciales». Pour inverser la tendance, Mathieu Mandeng en appelle au développement du «crédit bail, de l’affacturage, de sociétés de capital risque…»
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