(Investir au Cameroun) - Le ministre délégué au ministère des Finances en charge du Budget, Pierre Titi, a déclaré aux investisseurs de Genève que « le Cameroun réfléchit en ce moment à un emprunt au niveau international dès que toutes les conditions requises auront été réunies ». C’était le 03 octobre dernier à Genève au cours du forum Ema Invest qui a connu la participation de nombreux acteurs de la place financière de Genève et de plusieurs ministres camerounais.
Le ministre a invité les investisseurs genevois à accompagner le Cameroun dans la préparation de ce dossier. « (…) L’Etat du Cameroun pense disposer aujourd’hui des atouts requis pour accueillir de façon sûre les investissements de toute origine. Dans ces conditions, les investisseurs de la place de Genève sont les bienvenus pour donner au Cameroun le moteur qui lui manque en ce moment pour s’attaquer de façon décisive au financement des programmes et projets inscrits dans le portefeuille des grandes réalisations », a-t-il déclaré.
L’atout évoqué par Pierre Titi est l’emprunt obligataire de 200 milliards de FCfa que le Cameroun a lancé en 2010 à la Douala Stock Exchange. Une opération réussie au niveau de place boursière, mais qui a laissé transparaître des incompréhensions et des paiements de commissions supplémentaires. En effet, le Cameroun a dépensé plus que ce qu’il était prévu en termes de rémunération de cet emprunt d’un taux d’intérêt de 5,6%.
Voir ici la vidéo de l’intervention du ministre Pierre Titi à Genève
D’après Pierre Titi, « ces opérations plutôt classiques effectuées dans le cadre régional sont importantes, mais présentent des limites, car elles deviennent plus onéreuses et les montants mobilisables sont limités. De plus, la multiplication de ces opérations renchérit leurs coûts et pourraient engendrer l’instabilité du secteur bancaire ». D’où l’étude d’autres options.
Galop d’essai
« Pour ce faire, explique le ministre, le Cameroun a entrepris des réformes qui lui permettront de solliciter les investissements internationaux. Le premier emprunt obligataire de l’Etat du Cameroun d’un montant de 300 millions d’euros émis en 2010 pour une durée de cinq ans et d’un taux d’intérêt de 5,6% net d’impôts a connu un succès national et sous-régional. Ce succès est principalement dû à la bonne tenue de notre économie, mais surtout à la signature du Cameroun qui dispose d’un bon risque et de bons fondamentaux. Par ailleurs, il faut relever que l’Etat respecte ses délais de paiement. L’inflation est maitrisée autour de 3%. »
L’emprunt obligataire de 2010 a été selon Titi Pierre un galop d’essai dont le succès aura créé des conditions favorables à l’accès aux instruments internationaux de financement.
Récemment, l’agence Ecofin annonçait que le ministère camerounais des Finances avait créé au mois de septembre dernier un Comité de pilotage de l’emprunt obligataire de l’Etat pour l’exercice budgétaire 2013. Un Comité qui aurait pour mission de valider le projet de dossier d’appel d’offres pour le recrutement d’un ou de plusieurs prestataires de services d’investissement (PSI) devant accompagner l’Etat dans cette opération ou encore de préparer et de mettre à la disposition de l’Etat les informations nécessaires à la confection de la note d’information exigée pour cet emprunt.
La loi des Finances de 2013 prévoit un emprunt obligataire de 150 milliards de FCfa. A ce jour, 25 milliards de FCfa ont été obtenus par émissions d’obligations sur le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique centrale.
Beaugas-Orain Djoyum
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