(Investir au Cameroun) - Les émissions de bons de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), dont le but est de ponctionner la liquidité bancaire, moyennant une rémunération, ne remportent jusqu’ici pas de succès auprès des établissements de crédit de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA). En effet, après la toute première émission du mois de février 2024, finalement déclarée infructueuse, celle du 18 mars 2024, qui portait sur les titres de 28 jours de maturité, s’est soldée par une offre globale de 2,5 milliards de FCFA, sur les 50 milliards de FCFA recherchés. Ce qui correspond à un taux de couverture de l’offre de seulement 5%.
En d’autres termes, alors que la banque centrale proposait 3,5% d’intérêts aux banques pour ponctionner 50 milliards de FCFA dans leurs coffres-forts, les établissements de crédit ne lui ont offert que 2,5 milliards de FCFA. Pis, les résultats de l’opération que vient de publier la banque centrale révèlent que sur la cinquantaine d’établissements de crédit en activité dans la zone Cemac, un seul a participé à cette émission des titres de la Beac.
Ce taux de participation officiellement estimé à 2,17% démontre le peu d’intérêt des banques pour les émissions des bons Beac. Il démontre surtout que les banques ne disposent simplement plus d’assez de liquidité, ou alors que ces dernières souhaitent conserver ce qu’elles ont encore comme cash, pour continuer à financer les économies de la Cemac, dans un contexte de durcissement de la politique monétaire.
En effet, après la hausse des taux directeurs, la suspension des opérations d’injection de liquidité et l’intensification des opérations hebdomadaires de ponction de la liquidité bancaire, les bons Beac sont la nouvelle arme de la banque centrale pour essayer d’assécher les banques et restreindre l’accès au crédit, dans l’optique de pouvoir réduire la part de l’inflation d’origine monétaire (20%). La Beac a été autorisée à opérationnaliser ce nouvel instrument au sortir du Comité de politique monétaire (CPM) du 12 décembre 2023, après le constat de la persistance des tensions inflationnistes, malgré la mise en place, depuis 2022, d’une politique monétaire d’austérité par l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac.
BRM
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