(Investir au Cameroun) - Selon le Programme de sécurisation des recettes routières (PSRR), structure spécialisée du ministère des Finances, le péage routier au Cameroun a généré 2,1 milliards de FCFA de recettes à l’État, au cours des trois premiers mois de l’année 2022. Mathématiquement, la dynamique ainsi enclenchée au premier trimestre 2022 devrait, en fin d’exercice budgétaire, porter ces recettes à plus des 7 milliards de FCFA collectés dans l’ensemble des postes de péage du pays au cours de l’année 2021.
L’on observe cependant qu’au cours de l’année 2022, le Cameroun sera une nouvelle fois privé de recettes supplémentaires sur le péage routier, en raison du blocage du projet d’automatisation des 14 premiers postes de péage, qui procure actuellement 75% des recettes à l’État. En effet, depuis le 10 décembre 2020, date à laquelle le ministre camerounais des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a présidé dans la localité de Mbankomo (région du Centre) la cérémonie de pose de la première pierre du projet de construction des 14 premiers postes de péage automatiques du Cameroun, rien n’a plus avancé sur le terrain, faute de financements.
« Les péages routiers automatiques de la première phase se font dans le cadre d’un partenariat public-privé conclu avec l’entreprise Toulcam (société de projet mise en place par le consortium Razel BEC-Egis Projects, NDLR). Le contrat de partenariat a déjà été signé. Sa mise en vigueur doit intervenir après que les financements aient été mobilisés. L’entreprise Toulcam a entrepris de travailler avec une banque dont les financements devaient être garantis par une structure. Leurs discussions n’ont pas prospéré. Il y a une autre structure qui a accepté d’accorder cette garantie. Les discussions ont suffisamment avancé et l’entreprise Toulcam nous a proposé un chronogramme qui indique que le financement sera mis en place en avril prochain, pour que les travaux commencent effectivement », avait expliqué le ministre des Travaux publics en mars 2022.
De bonnes sources, le nouveau garant du financement est GuarantCo. Cette société de financement européenne, membre du Private Infrastructure Development Group (PIDG), devrait remplacer Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD) dédiée au financement du secteur privé, qui n’est pas parvenu à un accord avec la société Toulcam.
Réalisés sur le modèle du partenariat public-privé, les 14 premiers postes de péage automatiques du Cameroun coûteront officiellement 28,9 milliards de FCFA. Ils seront exploités par le constructeur jusqu’en 2039. À cette date, les recettes à verser à l’État culmineront à 48,9 milliards de FCFA par an, soit plus de cinq fois les recettes actuelles. Pour rappel, l’automatisation de ces infrastructures tient de ce que des fraudes (faux tickets, recyclage des tickets, etc.) et autres tripatouillages émaillent actuellement la gestion de ces ouvrages.
BRM
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