logoIC
Yaoundé - 26 avril 2024 -
Gestion publique

Certification des produits alimentaires et hygiéniques : un conflit de compétence pénalise les entreprises au Cameroun

Certification des produits alimentaires et hygiéniques : un conflit de compétence pénalise les entreprises au Cameroun

(Investir au Cameroun) - Qui de l’Agence des normes et de la qualité (Anor) et du ministère de la Santé publique (Minsanté) doit certifier les produits d’hygiènes et denrées alimentaires au Cameroun ? La question se pose depuis le 12 août dernier. Ce jour-là, le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, a saisi le directeur général de l’Anor pour lui rappeler qu’en application de la loi, il revient à son administration « au premier rang » d’effectuer des visites sur site à l’effet d’évaluer les conditions générales d’hygiène du milieu ; des visites du process et le prélèvement des échantillons pour l’analyse complète dans les différents laboratoires.

Pour justifier sa prégnance, le ministre cite les article 71, 72, et 74 du décret du 3 avril 2013 portant organisation du ministère de la Santé publique ; l’article 1 alinéa 4 de la loi du 14 novembre 1964 portant protection de la santé publique et la loi du 11 décembre 2018 portant loi-cadre sur la sécurité sanitaire des aliments. « Aussi, de nombreuses pathologies enregistrées dans formations sanitaires sont issues de la consommation des produits d’hygiènes et alimentaires de mauvaise qualité. Ainsi, qu’il vous plaise d’instruire vos collaborateurs de s’abstenir de délivrer des documents qui attestent de la qualité des produits destinés à la consommation humaine », enjoint Malachie Manaouda à Charles Booto à Ngon.

Produits éclaircissants

À l’origine de cette correspondance, la certification de certains produits cosmétiques qui couvent depuis plusieurs semaines. Des entreprises du secteur, commercialisant des compléments alimentaires, des gélules et des thés pour la dépigmentation de la peau et l’amaigrissement, se plaignent de l’interdiction de leurs produits et des opérations de saisie effectuées par le Minsanté. Elles arguent que les produits interdits et saisis par le service du Minsanté ont obtenu des certifications de l’Anor.

Dans un communiqué publié le 1er septembre dernier, Les laboratoires Carine Mongoué (Carimo) affirment que ses produits d’une valeur de 15 millions de FCFA, contenant des substances considérées comme prohibées par l’administration sanitaire, ont été saisis alors que ceux-ci sont « certifiés sous la référence n° 000076/2022/Anor/DG du 24 avril 2022 de l’Anor ». De ce fait, estime-t-elle, la commercialisation de ses produits ne souffre d’aucun problème de légalité.

1 comm

Pour l’heure, la réponse de l’Anor n’a pas encore publiquement réagi. Mais sur son site Internet, l’on découvre effectivement qu’une certification a été délivrée à Carimo pour une vingtaine de produits, dont certains compléments alimentaires interdits par le ministère de la Santé. Comme dans une situation de concurrence, le Minsanté a publié sa propre liste de produits alimentaires ayant obtenu une autorisation de mise en consommation humaine au Cameroun. De son côté, l’Anor affiche aussi sa propre liste de produits propres à la consommation humaine.

Pour la Ligue des consommateurs, afin de se conformer à la réglementation en vigueur, les entreprises doivent se rapprocher de l’Anor pour formuler l’expression du besoin de l’élaboration d’une norme camerounaise relative aux compléments alimentaires ; puis obtenir l’autorisation de mise sur le marché du ministère de la Santé publique. Pour cette association, les rôles sont clairement séparés et des conflits de compétence ne devraient pas avoir lieu entre les deux administrations.

S.A.

dette-publique-le-cameroun-paye-des-interets-de-pres-de-71-milliards-de-fcfa-en-trois-mois
Entre janvier et mars 2024, l’administration centrale camerounaise a effectué des remboursements de dettes d’un montant total de 312,4 milliards de...
mobile-money-en-5-ans-le-nombre-d-utilisateurs-augmente-de-12-8-au-cameroun-ins
L’utilisation du service mobile Money a « particulièrement augmenté » au Cameroun, passant de 29,9% en 2017 à 42,7% en 2022 pour l’ensemble de la...
la-dette-interieure-du-cameroun-augmente-de-169-milliards-a-fin-mars-2024-tiree-par-les-titres-publics
Entre mars 2023 et mars 2024, la dette intérieure du Cameroun, hormis les restes à payer de plus de trois mois, connaît une augmentation de...
l-etat-multiplie-des-conventions-les-banques-pour-faciliter-l-acces-des-jeunes-entrepreneurs-aux-financements
Le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique (Minjec), Mounouna Foutsou, et le fondateur de La Régionale Bank, Charles Rollin Ombang Ekath, ont...

A la Une du magazine


Investir au Cameroun n121:Mai 2022

Les marges de progression du secteur télécom camerounais


Pourquoi les entreprises camerounaises cachent autant leurs comptes ?


Business in Cameroon n110: April 2022

Covid-19, war in Europe: Some Cameroonian firms will suffer


Albert Zeufack: “Today, the most important market is in Asia

  1. Plus lus 7 jours
  2. partagés 1 mois
  3. lus 1 mois
next
prev