(Investir au Cameroun) - Depuis un peu plus de 5 ans, révèle la Caisse autonome d’amortissement (CAA), l’État du Cameroun n’a plus avalisé la moindre dette pour les entreprises publiques et à capitaux mixtes. Cette décision a permis, selon les données de la CAA, de faire passer l’encours de la dette avalisée des entreprises de 86,8 milliards de FCFA au 31 décembre 2015, à seulement 28 milliards de FCFA au 31 décembre 2020.
« En effet, cet encours suit une tendance baissière entre 2015 et 2020, expliquée par le fait qu’aucun nouvel aval n’ait été donné par l’État durant cette période, tandis que des remboursements ont été effectués », souligne la CAA dans son dernier rapport sur la dette publique du Cameroun. C’est que, aussi bien pour les pouvoirs publics, que les bailleurs de fonds et autres agences de notation, l’endettement de plus en plus prononcé des entreprises publiques du pays fragilisent l’équilibre budgétaire.
Afin d’atténuer le risque que l’endettement des entreprises fait courir au budget de l’État, le gouvernement camerounais travaille à les orienter désormais vers des prêts non souverains. « Les actions qui seront déployées au cours du triennat (2021-2023) viseront la réduction des sollicitations en direction du budget de l’État de la part de ces structures (…), en les amenant à s’orienter vers les prêts non souverains des partenaires au développement ou des banques privées », peut-on lire dans le document élaboré par le ministère des Finances dans le cadre du débat d’orientation budgétaire 2021.
De ce point de vue, l’on se souvient qu’en juin 2015, le ministère des Finances avait déjà organisé à l’intention des responsables de sept entreprises publiques (Camtel, société des Aéroports du Cameroun, Sonara, Feicom, Port autonome de Douala, Camwater, Société camerounaise des dépôts pétroliers), un atelier de formation sur les mécanismes d’accès aux financements non souverains de l’Agence française de développement (AFD).
Mais, depuis lors, seul Camtel, l’opérateur historique des télécoms, a pu obtenir une notation financière de l’agence Bloomfield, qui est généralement un préalable pour aller à la quête des prêts non souverains des bailleurs de fonds internationaux.
Brice R. Mbodiam
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