A six jours (le 18 mars 2021) de la fin de la prorogation de 30 jours que s’est donnée la junior-minière Sundance Resources, pour discuter avec le Cameroun et éviter ainsi le recours à l’arbitrage international dans le litige opposant les parties sur le projet minier de Mbalam-Nabeba, l’entreprise minière australienne garde espoir. Ceci, apprend-on, bien qu’elle soit courtisée par des experts et autres avocats, qui proposent d’ores et déjà leurs services à l’entreprise en cas d’ouverture du contentieux.
« Sundance a été approché par des tiers intéressés par la résolution des litiges de la société avec le Congo et le Cameroun. Cependant, la priorité de Sundance reste sur les discussions avec les deux gouvernements », souligne la junior-minière dans un communiqué officiel publié le 10 mars 2021. « Dans le cas du Cameroun, nos bonnes relations de longue date avec le gouvernement continuent de nous faire espérer qu'une résolution à l'amiable de notre réclamation pourra être obtenue, sans qu'il soit nécessaire de recourir à l'arbitrage international », confie Giulio Casello, le CEO de Sundance Resources.
Pour rappel, la société Sundance Resources a été chargée par les gouvernements camerounais et congolais de développer le projet minier de Mbalam-Nabeba, écartelé entre les deux pays. Mais, depuis une dizaine d’années, la junior-minière australienne peine à aguicher des investisseurs, afin de lancer la construction des infrastructures (mine, chemin de fer de 500 Km, terminal minéralier du port de Kribi). Celles-ci sont le préalable au début de l’exploitation de ce gisement de fer de niveau mondial, doté d’une capacité de production de 40 millions de tonnes de minerai à enfournement direct sur 12 ans, dans le cadre de la première phase. La deuxième phase consistera à prolonger la vie de la mine de plus de 15 ans, en produisant un concentré d’itabirite hématite à haute teneur.
Face à l’incapacité de Sundance, l’Etat congolais a décidé d’attribuer le permis sur ce gisement à une nouvelle entreprise, alors que le Cameroun, lui, a d’ores et déjà annoncé la signature prochaine d’un accord de partenariat avec un consortium de cinq sociétés d’Etat chinoises, en vue de l’exploitation de ce gisement de fer. Toutes choses qui ont valu aux deux pays des mises en demeure de la junior-minière australienne, assorties d’une menace de porter le litige devant les juridictions internationales en matière d’arbitrage. Dans le cas du Cameroun, Sundance dénonce le non-respect par le gouvernement des dispositions du Code minier en matière de délivrance des permis d’exploitation minière, et la violation de l’accord transitoire signé entre les parties en juin 2015.
Mettant de l’eau à son vin, la junior-minière australienne est revenue à la charge le 18 février 2021, pour annoncer l’ouverture de pourparlers avec la partie camerounaise, à l’effet de trouver, sous 30 jours, un arrangement à l’amiable. Ce délai arrive à échéance le 18 mars 2021. C’est-à-dire dans six jours.
Brice R. Mbodiam
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