logoIC
Yaoundé - 27 avril 2024 -
Mines

Cameroun : un potentiel diamantifère brillant

Cameroun : un potentiel diamantifère brillant

(Investir au Cameroun) - Officiellement, la production artisanale de diamant alluvionnaire se situe autour de cinq millions de carats par an, alors qu’on évalue encore la quantité réelle du diamant conglomératique.

L’affaire a fait grand bruit dans le secteur minier. L’entreprise coréenne C and K Mining avait déclaré que le Cameroun disposait de la plus grande réserve mondiale de diamant (736 millions de carats). Des chiffres qui ont créé une polémique car les affirmations de C and K Mining n’étaient pas fondées sur des études sérieuses. Les autorités camerounaises elles-mêmes éprouvent des difficultés à dire quel est potentiel diamantifère réel du Cameroun. Mais, officiellement, on parle d’un potentiel de cinq millions de carats de diamants alluvionnaires et un potentiel de diamant conglomératique à déterminer. C’est pourquoi le pays a engagé des études pour déterminer son potentiel réel, notamment à Mobilong où un permis d’exploitation est attribué à C and K Mining, une joint-venture entre une société sud-coréenne et le gouvernement camerounais.

 

Quelques certitudes

Le 21 août 2012, le ministre des Industries, des Mines et du Développement technologique, Emmanuel Bonde, affirmait que « notre gisement se trouve entre la République centrafricaine et la République du Congo. Deux pays producteurs de diamant. La présence du diamant alluvionnaire dans cette zone est un indice de l’existence d’un stock important. En attendant l’aboutissement des recherches dans le bloc indiqué, il n’y a pas de doute sur l’existence d’une quantité exploitable. Si cette quantité n’était pas importante, je n’aurais pas vu les entreprises courir avec autant de conviction. Je voudrais rassurer les Camerounais sur l’existence du diamant et sur la qualité de ce diamant ».

Pour plus de précision, Jean Kisito Mvogo, le secrétaire national permanent du processus de Kimberley, indique que « les experts du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières, ndlr) ont mené des études qui ont abouti à la mise à jour de 41 occurrences où l’exportation artisanale du diamant a lieu. L’étude sur ces occurrences d’exploitations artisanales a abouti à une évaluation sommaire située entre trois millions et cinq millions de carats de diamants alluvionnaires. L’exploration se poursuit et nous n’avons aucune connaissance sur du potentiel conglomératique ». Jean Kisito ajoute qu’il est fort probable de retrouver du diamant dans plusieurs autres régions du pays où des études n’ont pas encore été effectuées.

 

17 cibles de diamant

Du côté du Cadre d’appui et de promotion de l'artisanat minier (Capam), l’on précise que 17 cibles de diamant ont été identifiées à ce jour au Cameroun  : neuf cibles à l’intérieur du vaste couloir aurifère qui intègre l’ouest de la République Centrafricaine, le sud du Tchad, et les régions camerounaises de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord, de l’Extrême-Nord et parmi lesquels sept dans les arrondissements de Kétté, Ndélélé, Kendjou (Région de l’Est) ; sept cibles se trouvent dans les arrondissements de Moloundou (Monguele, Kandja, Lobéké) et de Yokadouma (séries géologiques du Dja inférieur contenant le gisement diamantifère de Mobilong, qui sera exploité par C and K Mining). La dernière cible s’étend sur 15 km dans l’arrondissement de Touboro.

Par ailleurs, dans l’arrondissement de Poli (Région du Nord) et dans le bassin de Mamfé (Région du Sud-ouest) des indices ont été découverts. Toutes des zones où les potentiels investisseurs pourraient explorer.

 

Exploitation artisanale

Jusqu’ici au Cameroun, l’exploitation du diamant se faisait de manière artisanale et illégalement. « En ce moment, la production artisanale se situe autour de 5000 carats par an », confie le secrétaire national permanent du processus de Kimberley. « Un potentiel modeste, mais suffisamment important pour apporter le bien-être au Cameroun et justifier notre adhésion au processus de Kimberley », indique-t-il. Mais, l’on ne dispose pas de chiffres précis comme le laisse entendre Jean Kisito Mvogo : « Bien sage est celui qui peut se lancer dans une telle investigation avec les références statistiques. A ce jour, nous savons que le diamant a été mal exploité et prenait des circuits mafieux. Quand il était mal vendu, il était peu exploité ».

A défaut d’exploitation industrielle qui n’a pas encore débuté, l’exploitation artisanale bat son plein. De 2010 à 2015, le Cameroun entend ainsi récolter 31 200 carats de diamants, selon les estimations fournies par le Cadre d’appui et de promotion de l'artisanat minier (Capam), qui pilote en ce moment le Programme d’appui aux activités minières. C’est la région de l’Est qui est la plus productrice. L’on y retrouve actuellement sept sites miniers et 81 postes miniers, selon le Capam. En 2012, cinq sites miniers et deux postes miniers seront ajoutés à ces acquis.  

 

Commercialisation

Le Cameroun a déjà fixé les modalités de commercialisation du diamant. Le ministre en charge des Mines a signé en juin 2012 un arrêté à cet effet.

D’après cet arrêté,  « l’importation, l’exportation, le transit et la commercialisation du diamant brut font l’objet d’une autorisation préalable du ministère chargé des Mines. De ce fait, l’importation et l’exploitation du diamant brut ne sont autorisées qu’avec les pays participants au processus et en conformité avec les principes et recommandation du système de certification dudit processus ».

« Tout exportateur de diamant évalue son produit devant le bureau d’évaluation et d’expertise des diamants qui lui délivre le certificat de Kimberley de l’Etat du Cameroun. Le produit est alors disposé en lots dans un conteneur inviolable portant le sceau du secrétariat national permanent. Pour des raisons de traçabilité, tout titulaire d’une autorisation de commercialisation de diamant brut doit tenir à jour un carnet de reçu précisant son nom, les référant de sa carte d’artisan ou de collecteur, la date de la transaction, le poids en carats de diamants, et la valeur payée », indique l’arrêté.

Tout est donc en place pour permettre l’exportation du diamant.

 

BOD

 

 

Processus de Kimberley

Aujourd’hui, le pays est membre du processus de Kimberley. En effet, le 14 août dernier, l’ambassadeur Gillian A. Milovanovic, la présidente du Processus de Kimberley, a  notifié à l’Etat camerounais, à travers une lettre adressée au ministre en charge des Mines, son admission au processus de Kimberley. De même, elle a adressé une lettre aux 77 pays membres de ce processus. « J’ai le plaisir de vous annoncer que la République du Cameroun est maintenant officiellement membre du processus de Kimberley. Certains contrôles internes de la République du Cameroun devant faire l’objet d’un suivi, nous encourageons tous les participants pertinents du PK à fournir à ce pays l’assistance technique dont il pourrait avoir besoin », indique la lettre de Gillian A. Milovanovic.

 

A la Une du magazine


Investir au Cameroun n121:Mai 2022

Les marges de progression du secteur télécom camerounais


Pourquoi les entreprises camerounaises cachent autant leurs comptes ?


Business in Cameroon n110: April 2022

Covid-19, war in Europe: Some Cameroonian firms will suffer


Albert Zeufack: “Today, the most important market is in Asia

  1. Plus lus 7 jours
  2. partagés 1 mois
  3. lus 1 mois
next
prev