(Investir au Cameroun) - Toutes les conditions semblent désormais réunies pour que le premier navire n’accoste pas au port en eau profonde de Kribi en juin 2014, comme prévu dans le chronogramme des travaux de construction de cette infrastructure. En effet, confient des sources gouvernementales, bien que le port général et le terminal à conteneurs soient en phase de finalisation par l’entreprise chinoise CHEC, la désignation du concessionnaire qui exploitera ce terminal devrait prendre encore plus de temps.
A l’origine de cette situation, apprend-on, l’annulation récente du lot 2.1 de l’appel d’offres de 2008 à la faveur duquel le gouvernement camerounais recherchait un partenaire pour les prestations globales de «financement, construction et exploitation du terminal à conteneurs». Un intitulé qui a été par la suite saucissonné, puisque le financement et la construction ont été confiés à des partenaires chinois (Eximbank et CHEC qui n’a pas soumissionné à l’appel d’offres de 2008), alors que l’exploitant du terminal à conteneurs reste jusqu’ici inconnu, et devrait le rester pendant de nombreux mois encore.
Vers un nouvel appel d’offres
En effet, expliquent nos sources, l’unique soumissionnaire à cet appel d’offres qui vient d’être déclaré infructueux, à savoir le groupe Bolloré Africa Logistics, se proposait de rendre le terminal à conteneurs disponible et prêt à accueillir le premier navire au mois de juin 2014, à condition que le contrat du marché de concession soit signé en septembre 2013. D’après cette offre donc, au moins 9 mois étaient nécessaire pour que ce terminal soit fonctionnel.
Cependant, alors qu’on est rendu à pratiquement cinq mois de la date prévue pour l’accostage du premier navire au port en eau profonde de Kribi, non seulement le contrat de concession n’a pas été signé comme souhaité en septembre 2013, mais l’appel d’offres lui-même vient d’être purement et simplement déclaré infructueux. Ce qui ouvre la voie à une nouvelle procédure de recrutement d’un concessionnaire.
De ce point de vue, des sources proches du dossier confient que la procédure de recrutement d’un concessionnaire sous le modèle d’un partenariat public-privé (mieux indiqué dans ce type de projet, selon les experts) prendra au moins 18 mois. A moins que, apprend-on, le gouvernement n’opte pour une procédure de type DSP (délégation de service public) moins contraignante en termes de délai. Ou alors pour un gré à gré, procédure d’urgence qui ne s’accommode pas du jeu de la concurrence, et qui n’est pas très appréciée des bailleurs de fonds internationaux.
Au moins un an de retard à prévoir
Mais quel que soit le cas de figure, soutiennent nos sources, l’accostage du premier navire au port en eau profonde de Kribi ne devrait plus avoir lieu au mois de juin 2014, et sera, dans le meilleur des cas, prorogé d’au moins un an. Le temps minimum pour qu’un concessionnaire soit désigné et se dote de toute la logistique et des ressources humaines adéquates. Mais qui pourrait être ce concessionnaire?
Selon nos sources, au moment du lancement de l’appel d’offres en 2008, quatre entreprises et groupements d’entreprises avaient manifesté leur intérêt pour cette prestation, dont Maersk et un groupement conduit par le Belge Jan de Nul. Mais finalement, seule Bolloré Africa Logistics déposera un dossier de soumission.
Selon des sources internes à ce groupe industriel, où l’on soutient n’avoir pas encore perdu la concession du terminal à conteneurs du port en eau profonde de Kribi, nos sources confient que l’entreprise repartira à l’abordage si le gouvernement camerounais lance un nouvel appel d’offres. Mais Bolloré Africa Logistics sait désormais qu’il devra éventuellement affronter d’autres concurrents, dont son compatriote Necotrans qui est, depuis quelques temps, devenu son principal rival sur certains ports africains.
BRM
Lire aussi