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Yaoundé - 14 mai 2024 -

Le gouvernement camerounais a signé le 12 décembre 2018 à Yaoundé, la capitale du pays, un mémorandum d’entente avec la société indienne Shapoorji Pallonji and Company Private Limited, en vue de l’aménagement d’un périmètre hydroagricole de 10 000 hectares dans l’arrondissement de Logone Birni, dans la région de l’Extrême-Nord.

Ce projet, apprend-on, sera exécuté dans le cadre du Plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance (Planut) du gouvernement, dont l’on se souvient que l’une des composantes, prévoyait l’aménagement de 120 000 hectares de périmètres hydroagricoles.

 Le projet confié à l’Indien Shapoorji Pallonji and Company Private Limited, prévoit non seulement l’aménagement des surfaces destinées à la culture du riz et le renforcement des capacités des riziculteurs, mais aussi le montage d’une unité de décorticage du riz paddy. 

BRM 

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Dans une lettre ouverte publiée le 10 décembre 2018, Afruibana, regroupement des producteurs africains de bananes destiné à défendre leurs intérêts sur le marché mondial, dénonce les manœuvres des opérateurs de la grande distribution européenne visant à baisser une nouvelle fois, le prix d’achat de la banane, dès le mois de janvier 2019.               

« En demandant pour l’année 2019, une baisse supplémentaire de près de 9% du prix d’achat du carton de bananes, avec une baisse sur le prix d’achat de l’ananas qui pourrait suivre également, la grande distribution manifeste son incompréhension, trop commune dans le secteur, des chaînes de valeur fruitières et témoigne d’une forme d’indifférence aux enjeux socio-économiques des territoires mondiaux du fruit.», écrit l’association que dirige le Camerounais Joseph Owona Kono. 

Et Afruibana de poursuivre sa lettre ouverte : « en tirant en permanence les prix vers le bas, la grande distribution a le pouvoir de précipiter la destruction d’une industrie africaine pourtant créatrice de richesses et d’emplois en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Ghana et dans d’autres pays du continent. En Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Ghana, l’industrie de la banane fournit plus de 28 000 emplois directs et 50 000 emplois indirects, avec un impact considérable dans le développement des zones rurales» 

En effet, à la différence des producteurs latino-américains, abondamment subventionnés pour produire à grande échelle (ils sont eux aussi opposés à une nouvelle baisse des prix d’achat), apprend-on, la baisse continue des prix de la banane exigée par les acteurs de la grande distribution en Europe « est encore plus aigüe pour les producteurs de moindre échelle » que sont les pays africains, « dont les modèles sont plus sensibles aux variations de prix ».

« Des prix excessivement bas ne sont en aucun cas des prix justes et les citoyens comme les pouvoirs publics en sont les premiers conscients. C’est pourquoi nous appelons l’ensemble des parties prenantes -pouvoirs publics, entreprises de la banane, grande distribution, consommateurs- à s’asseoir autour d’une table et convenir ensemble d’un prix plus juste, plus durable et plus humain.», souligne Afruibana. 

Au Cameroun, une baisse des prix d’achat de la banane en 2019 sera un autre coup dur pour la filière banane, déjà en proie à une baisse sensible de la production, à cause des contre-performances de la Cameroon Development Corporation (CDC), le numéro 2 du marché de la banane dans le pays.

En effet, cette unité agro-industrielle publique, 2ème employeur du pays (environ 22 000 emplois) après la fonction publique, a dû fermer nombre de ses sites de production, à cause de l’insécurité créée dans les régions anglophones du Cameroun (notamment dans le Sud-Ouest où la CDC a ses plantations) par des séparatistes réclamant la partition du pays.

Brice R. Mbodiam

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La Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC), organe spécialisé du groupe de la Banque islamique de développement (BID), va signer dans les prochaines semaines, un accord de prêt  du type Mourabaha (contrat d'une marge bénéficiaire connue et convenue entre les parties), avec le Cameroun.

Le ministre en charge de l’Economie, Alamine Ousmane Mey, qui est habileté par décret présidentiel du 10 décembre à signer ce contrat avec la BID, doit décrocher pour le Cameroun, un montant de 98 millions d’euros, soit environ 64,2 milliards FCFA.

L’argent va servir à l’acquisition d’intrants agricoles (engrais, pesticides, herbicides), du coton graine et de graines de soja. Le fruit de ces investissements agricoles sera vendu sur place au Cameroun, selon les sources officielles.

L’appui de la BID pourrait ainsi relancer, un géant industriel camerounais comme la Société de développement du coton (Sodecoton) qui a échoué dans la production du soja en 2017.

Car, l'industriel s’est heurté au fait que son huile n'a pas réussi à se positionner sur le marché camerounais. Bien plus, la commercialisation du tourteau de soja a été mise en difficulté par la grippe aviaire.

S.A

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La Société de développement du coton (Sodecoton), le géant agro-industriel de la partie septentrionale du Cameroun, vise une production de 295 000 tonnes de coton au cours de la campagne 2018-2019 courante, apprend-on de sources autorisées au sein de l’entreprise.

Cette unité agro-industrielle, qui encadre plus de 250 000 producteurs de coton dans le pays, devrait ainsi, grâce à cette prévision, atteindre le même niveau de production qu’en 2014, année après laquelle la production nationale de coton est repassée sous la barre des 290 000 tonnes, atteignant même souvent à peine 250 000 tonnes. Ceci à cause des effets conjugués de la baisse des cours mondiaux, des pertes consécutives à la mouille du coton et à la commercialisation du coton local au Nigéria, où les prix étaient souvent jugés plus rémunérateurs par les producteurs camerounais.

 Mais, à la faveur du plan de relance de cette entreprise, implémenté depuis quelques années, avec pour retombées principales la rénovation du matériel roulant qui permet d’évacuer à temps la production des champs vers les usines (évitant ainsi la mouille du coton), puis la réhabilitation des équipements de production qui a permis aux machines de tourner à 90% de leurs capacités (contre environ 50% auparavant) ; la Sodecoton voit désormais grand en matière de production.

 En effet, apprend-on, fort du succès remporté par le plan de relance, grâce auquel la Sodecoton a renoué avec les bénéfices en 2016-2017 (4,3 milliards de francs Cfa), après trois années de pertes sèches d’un montant global de 35,6 milliards de francs Cfa ; cette entreprise ambitionne de porter sa production à 400 000 tonnes en 2021, puis à 600 000 tonnes d’ici à 2025.

Pour ce faire, la Sodecoton n’exclut pas l’introduction au Cameroun du coton transgénique (OGM), dont les essais débutés depuis l’année 2012 devront livrer leurs résultats en cette année 2018. A ce sujet, l’on se souvient qu’au cours de l’année 2015, la Sodecoton a lancé, dans la région de l’Extrême-Nord du pays, une série de consultations publiques, en vue de requérir l’avis des producteurs sur l’opportunité d’introduire les OGM dans cette culture.

Brice R. Mbodiam

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Le chef de l’Etat, Paul Biya (photo), a signé le 7 décembre  un décret habilitant le ministre en charge de l’Economie, à signer avec la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), un accord d’un montant de 25 millions de dollars, soit environ 15 milliards FCFA.

Ce financement, selon le décret présidentiel, servira à l’importation d’engrais au profit de la Société de développement du coton (Sodecoton). Le montant de 15 milliards FCFA correspond exactement à celui que la Société attend de l'Etat camerounais, depuis 2017, au titre d’appui devant permettre la restructuration de cette entreprise qui encadre plus de 250 000 producteurs.

Les états financiers consolidés de la Sodecoton, le fleuron agro-industriel des trois régions septentrionales du Cameroun, affichent un résultat net pour 2017 s’établissant à 4,3 milliards FCFA.

En 2018, la Sodecoton vise une production de 260 000 tonnes de coton et envisage de décupler cette quantité au cours des prochaines années, au moyen de l’introduction des OGM.

S.A

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Les exportations de bananes au Cameroun ont culminé à 17 137 tonnes au mois de novembre 2018, selon les pointages de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam).

Comme à l’accoutumée, ces exportations sont principalement le fait de la société des Plantations du haut Penja, filiale locale de la compagnie fruitière de Marseille, qui a expédié 15 821 tonnes le mois dernier, soit plus de 10 fois plus que Boh Plantations (1 316 tonnes).

L’on remarquera que depuis le mois de septembre 2018, la Cameroon Development Corporation (CDC) a disparu du fichier des exportateurs de bananes dans le pays.

Cette unité agro-industrielle publique subit ainsi le contrecoup des violences perpétrées dans les deux régions anglophones du Cameroun par des sécessionnistes ; lesquelles tensions ont poussé cette entreprise à fermer ses sites de production, dont certains sont devenus des camps d’entraînement des séparatistes, selon un rapport du patronat camerounais.

BRM

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Profitant des avantages prévus par la loi de 2013 portant incitation à l’investissement privé en République du Cameroun, les transformateurs des oléagineux (production des huiles raffinées, savons de ménage et de toilette, etc.) ont accéléré les investissements dans cette filière, lesquels investissements culminent de nos jours à 630 milliards de francs CFA pour 60 000 emplois, selon les pointages de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (ASROC).

Au cours d’une conférence de presse, organisée le 5 décembre 2018, dans la capitale camerounaise par ce regroupement corporatiste, son secrétaire général, Jacquis Kemleu Tchabgou, a indiqué que cette accélération des investissements dans la transformation a occasionné une augmentation substantielle de la demande d’huile de palme, ces dernières années.

Cette demande, apprend-on, est actuellement estimée à plus d’un million de tonnes, sur une offre locale officielle de seulement 300 000 tonnes par an ; ce qui révèle un gap de 700 000 tonnes.

« Le déficit structurel de 130 000 tonnes dont nous parlons souvent est un déficit nominal, qui est différent du déficit réel. Ce déficit nominal est calculé sur la basse de 50% des capacités des entreprises de transformation. Sur la base des capacités réelles des transformateurs, le déficit est effectivement beaucoup plus important, puisque comme l’a souligné le secrétaire général de l’ASROC, la demande réelle des industries de transformation aujourd’hui est de plus d’un million de tonnes », précise Emmanuel Koulou Ada, le président du Comité de régulation de la filière des oléagineux.

En conséquence, plaide Jacquis Kemleu Tchabgou, « il faut produire davantage. Après avoir été premier producteur d’huile de palme en Afrique pendant des années, le Cameroun est aujourd’hui 4ème producteur africain et est menacé par la République démocratique du Congo. La production nigériane culmine désormais à 970 000 tonnes. Avec 520 000 tonnes, le Ghana surclasse désormais la Côte d’Ivoire, qui produit 480 000 tonnes. Le Cameroun arrive ensuite avec 300 000 tonnes, suivi de la RD Congo. Donc, il faut augmenter la production. Le sauvetage de cette filière aujourd’hui ne se conjugue pas en termes d’augmentation du prix de cession du kilogramme de l’huile de palme brute, mais en termes d’augmentation de la production nationale ».

Afin de pallier ce déficit de production de l’huile de palme dans le pays, certains transformateurs locaux se sont eux-mêmes lancés dans la création de plantations de palmiers à huile. Il en est ainsi du group Nana Bouba qui a lancé, en 2016, un projet de création de 30 000 hectares de palmiers à huile dans la région du Littoral, afin d’approvisionner sa raffinerie Azur SA, spécialisée dans le raffinage de l’huile de palme et la production du savon de ménage.

Brice R. Mbodiam   

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Du 29 au 30 novembre, le Port autonome de Kribi (PAK) réunit les acteurs de la filière cacao-café pour créer un cadre d’action concerté qui conduirait à une série d’actions visant à la relance de ladite filière, en crise.

Parmi les actions à mener, indique Patrice Melom (photo), le directeur général du PAK, il y a la valorisation du potentiel de cette filière par une détermination de la taille du marché, les volumes selon la segmentation des produits (fèves, poudre et beurre de cacao), l’identification et le référencement de l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur du cacao-café, en partant de la production des fèves jusqu’à leur transformation.

Selon M. Melom, il ne s’agit pas que d’une simple offensive commerciale pour un port qui recherche des clients, mais d’une approche de fond qui consiste pour le PAK à être partie prenante d’un effort d’ensemble et d’une dynamique globale de stimulation de la productivité générale du pays, à travers l’inversion progressive de son déficit commercial.

Cet engagement du port autonome de Kribi intervient dans un contexte ou la filière cacao-café connaît quelques difficultés. En effet, seulement 23 413 tonnes de fèves de cacao ont été reçues au port de Douala, dans la capitale économique camerounaise, à fin mai 2018, c’est-à-dire à deux mois de la fin de la campagne cacaoyère 2017-2018, techniquement rentrée en gare à la mi-juillet dernier. Calculette en main, ces cargaisons sont en baisse de 10%, comparées au 249 573 tonnes exportées à partir du port de Douala sur la même période, au cours de la campagne cacaoyère 2016-2017.

A l’origine de cette baisse des exportations, expliquent les acteurs de la filière, se trouvent les violences perpétrées depuis plus d’un an dans les deux régions anglophones du Cameroun, dont principalement la région du Sud-Ouest, qui est l’un des plus grands bassins de production de fèves au Cameroun.

Et pourtant, la filière cacao est un enjeu central pour le pays, cinquième producteur mondial. Car, le cacao est le deuxième poste d’exportation du Cameroun, après le pétrole ; ce qui rapporte tous les ans un peu plus de 400 milliards FCFA.

S.A

Published in Commerce

Agroéconomiste bien connu dans la filière cacao en Afrique, le promoteur du cabinet Globalru-Urban Consultants Inc, basé au Ghana, Hope Sona Ebai (photo)est parmi les experts ayant travaillé sur l’élaboration de la stratégie nationale de développement de la chaîne de valeurs de la filière anacarde au Cameroun. Il livre ici les opportunités que recèle cette culture pour l’économie camerounaise.  

Quel état des lieux dressez-vous de la filière anacarde au Cameroun, au terme de l’élaboration du plan stratégique national de développement de la chaîne de valeurs de cette filière ?

La filière anacarde au Cameroun est à sa naissance. Il y a des anacardiers qui ont été plantés dans le pays dans les années 1975, mais c’est une filière qu’il faut entièrement mettre en place, de la production jusqu’à la transformation, en passant par la production de semences améliorées et leur distribution.

Il existe une plantation de plus de 100 hectares dans la localité de Sanguéré, dans la région du Nord, qui date des années 70. Qu’est ce qui peut expliquer que cette culture n’ait pas décollé depuis autant d’années au Cameroun ? 

A cette époque, l’anacardier était planté juste pour des besoins de reboisement des forêts. Ce n’était pas une culture agricole. Je connais très bien ce projet de Sanguéré, parce qu’il a été implémenté juste au moment où je retournais au Cameroun après mes études à l’étranger. C’est le Fonader (Fonds national de développement rural) qui avait financé ce projet. Donc, l’anacarde, même si les populations consommaient sa pomme, n’était pas connu comme un produit agricole. Mais aujourd’hui, à cause des Nigériens qui ont besoin de la noix de cajou, des exportateurs qui ont envahi les zones de production, on constate que c’est une filière porteuse.

L’anacardier, qui produit l’anacarde communément appelée noix de cajou, pousse dans des zones agroécologiques bien précises. Quels sont les principaux bassins de production identifiés au Cameroun ? 

Les bassins identifiés sont pour l’essentiel situés dans l’Extrême-Nord, viennent ensuite l’Adamaoua et le Nord du Cameroun, la région de l’Est et une partie de la région du Centre, notamment dans le département du Mbam, dont le climat est sec. Bref, l’anacardier est une culture des zones chaudes, plus la pluviométrie est abondante, moins les rendements sont bons.

Au Cameroun, il y a des personnes qui veulent se lancer dans cette culture, mais sont confrontées à l’indisponibilité ou alors l’insuffisance des plants. Que prévoit la stratégie nationale de développement de la chaîne de valeurs de la filière anacarde à ce sujet ?

Il faut penser à la production de plants d’anacardiers à grande échelle. Avec les petites pépinières derrière la maison, on ne peut pas développer une véritable filière. Il faut passer à la production des plants à l’échelle industrielle. Par exemple, pour obtenir 10 000 tonnes de noix de cajou par an, il faut avoir 11 millions de plants. Il nous faut donc développer des plants à hauts rendements, parce qu’il y a aussi des pertes qu’il faut prendre en compte. Sur le cacao, par exemple, le taux de mortalité des plants atteint 35% pour des plants traditionnels.

L’Institut de recherches agricoles pour le développement (IRAD) implémente actuellement un programme visant à produire 10 millions de plants d’anacardiers d’ici à 2021. Est-ce que ces plants sont génétiquement efficaces ? 

Je ne peux malheureusement pas me prononcer sur l’aspect génétique de ces plants, parce que ne connaissant pas leur origine. De mon point de vue, l’IRAD doit d’abord génétiquement caractériser ce matériel végétal, puis sélectionner le matériel qui est utilisable dans toutes les zones agroécologiques propices à la culture de l’anacarde au Cameroun. Cela prendra un peu de temps. C’est la raison pour laquelle ceux qui ont besoin de plants doivent être un peu patients. Même si on importe des plants de l’Afrique de l’Ouest, il faut préalablement une étude d’adaptation à nos micro climats du Cameroun.

Les plants qui sont actuellement distribués ne garantissent pas forcément des rendements optimums. C’est juste pour intéresser les producteurs à cette culture, pour les fidéliser à la filière, le temps de mener des actions pour pouvoir obtenir des rendements plus intéressants. 

En Côte d’Ivoire, l’anacarde a été baptisé «l’or gris», à cause de ses vertus en matière de développement économique des zones rurales. Quels peuvent être les atouts économiques d’une telle filière au Cameroun ?

Pour moi, l’anacarde est une spéculation agricole qui offre d’autres possibilités d’engranger des ressources dans les zones rurales. Dans les zones cotonnières de la partie septentrionale, par exemple, cette culture offre la possibilité d’avoir une autre source de revenus, en dehors du coton. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est bien en avance dans ce domaine, mais ce pays a commencé comme nous le faisons en ce moment. 

Mais, au bout de 5 à 7 ans, ils ont constaté que certains plants n’étaient pas de bonnes variétés. C’est la raison pour laquelle nous devons faire attention et doter la recherche de moyens nécessaires pour que nous puissions prendre un bon départ.

En Afrique de l’Ouest, la culture de l’anacarde est bien ancrée dans les mœurs et permet aux producteurs d’engranger des revenus importants, mais on constate que dans cette partie du continent la transformation est quelque peu délaissée. Que préconise la stratégie de développement de la filière au Cameroun, sur ce volet ?

Dans cette stratégie nationale, toute la filière est prise en compte, de la production à la transformation. De ce point de vue, il y a une grande exposition du matériel de transformation en Côte d’Ivoire au cours de ce mois de novembre 2018. Les acteurs de la filière au Cameroun vont y participer, pour voir et apprécier ce qui est disponible et peut le mieux convenir à leurs aspirations en matière de transformation de l’anacarde. 

Comme dans la filière cacao, on risque de se retrouver dans la situation où des petits producteurs sont exclus de la transformation, parce que ne possédant pas les moyens pour acquérir les équipements, qui généralement sont plus à la portée de grands industriels…  

Aujourd’hui dans la filière cacao, on a déjà de petits équipements qui peuvent tenir dans une chambre. Cela est également possible dans la filière anacarde. Avec les évolutions technologiques, on a de plus en plus d’équipements de transformation adaptés aux besoins des petits producteurs.

En matière de développement de l’agro-industrie en Afrique, l’un des principaux obstacles c’est la difficulté à accéder aux financements. Sur ce volet, que prévoit la stratégie nationale sur laquelle vous avez travaillé ? 

La stratégie a effectivement exploré cette question. Nous avons discuté sur comment monter des projets bancables et attirer les financements dans cette filière, notamment les ressources bancaires, étatiques et même des investissements étrangers.

Selon vous, à quel horizon le Cameroun pourrait-il devenir un pays de l’anacarde, si la stratégie nationale de développement de la chaîne de valeurs de cette filière est effectivement mise en œuvre ? 

La stratégie sur laquelle nous avons travaillé, vise à faire en sorte que le Cameroun soit visible sur le marché mondial de l’anacarde dans cinq ans, c’est à dire en 2023. Je dis bien visible, pas plus pour l’instant.

Entretien avec Brice R. Mbodiam

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Le jeune camerounais Flavien Kouatcha (photo), promoteur de la start-up « Save Our Agriculture », spécialisée dans l’aquaponie (forme d’aquaculture qui associe la culture de végétaux à l’élevage de poissons), a reçu le 23 novembre 2018 à Paris, le Prix coup de cœur de la 2ème édition des prix EDF Pulse Africa.

Ce concours organisé par Electricité de France (EDF), qui a enregistré quatre fois plus de participants cette année, par rapport à la première édition, vise à révéler et à accompagner des innovateurs africains engagés dans le développement énergétique du continent, apprend-on.

« Save Our Agriculture » décroche ainsi son 2ème prix, en deux mois, puisque cette start-up a reçu, en septembre 2018, le 1er Prix Pierre Castel 2018, décerné par le Fonds de dotation Pierre Castel-Agir pour l’Afrique, pour soutenir et accompagner financièrement des projets portés par de jeunes entrepreneurs africains, dans les domaines de l’agriculture, l’agroalimentaire, l’agritech et l’agro-ressources.

BRM

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