(Investir au Cameroun) - Le prix des céréales a globalement augmenté de 23% au Cameroun, sur la période de 12 mois s’achevant à la fin du mois de mai 2018, selon de récentes données fournies par l’Institut national de la statistique (INS).
Des commerçants questionnés sur le sujet par Investir au Cameroun le confirment. On apprend ainsi par exemple, que le sac de riz de 50 kg, produit de grande consommation dans le pays, coûtait 16 000 francs Cfa sur la période sous revue, contre 15 000 francs Cfa précédemment. Ce qui révèle une augmentation de 1 000 francs Cfa, soit 6% en valeur relative.
Le maïs et la farine de blé ont également pris la courbe ascendante
A côté du riz, le sac des produits comme la farine de blé et le maïs, a également connu la même tendance à fin mai 2018, avec des hausses respectives de 1 000 francs Cfa et 500 francs Cfa. Les réalités derrières chacune des variations sont différentes selon les produits.
En ce qui concerne la farine de blé, la baisse des rendements dans les pays producteurs en 2018 par rapport à 2017, serait à l’origine de l’augmentation des prix du produit final. En effet, de récentes prévisions de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) relatives à la production céréalière, sont en recul de près de 24 millions de tonnes par rapport à celles de juin 2017. En cause, les fortes baisses de la production de blé et d'orge observées aux États-Unis d'Amérique, en Fédération de Russie et en Ukraine.
En ce qui concerne la hausse des prix du maïs au Cameroun, elle s’explique par le déséquilibre entre l’offre et la demande locales. Des statistiques du ministère de l’Agriculture et du Développement rural indiquent, par exemple, que la région de l’Extrême-Nord, à elle seule, connaissait un déficit céréalier de 200 000 tonnes en 2015. Un déficit qui a du mal à être comblé et qui a même tendance à s’aggraver ces derniers mois, à cause de la faible pluviométrie, de l’abandon des champs par les agriculteurs fuyant les exactions de Boko Haram dans cette région.
A tout ceci, il faut ajouter l’augmentation de la demande de maïs dans cette partie du Cameroun, prise d’assaut par les réfugiés nigérians et des déplacés internes, tous nourris aux céréales par le Programme alimentaire mondial.
Cécile Ngo Nguimbous (Stagiaire)