(Investir au Cameroun) - Dans un arrêté signé le 2 août 2021, la ministre camerounaise de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtes, retire l’agrément de promoteur immobilier délivré en 2010 à la société Southwest International Construction Corporation (SICC). Cette co-entreprise entre investisseurs américains et la Camerounaise Soppo Ngallé s’est illustrée, depuis plus de 10 ans, dans des projets foireux ayant causé d’importants préjudices à ses clients.
En effet, au cours de l’année 2010, cette entreprise a initié dans la banlieue de Douala, la capitale économique camerounaise, un projet de construction de 180 logements. 12 ans plus tard, la centaine d’acquéreurs ayant pourtant versé plus d’un milliard de FCFA pour l’acquisition de ces logements n’ont toujours pas reçu de clés. Pis, sur le site du projet, seules les fondations sont visibles, plus d’une décennie après le démarrage du projet, autour duquel l’on n’aperçoit non plus les partenaires américains de départ.
« Les clients qui se fâchent en ont le droit. Il y a d’abord eu un travail profond d’assainissement qui a un coût (…) Nous sommes déjà à presque 5 milliards de FCFA dépensés. Aujourd’hui, il y a un problème de financement », expliquait Mme Soppo Ngallé en septembre 2017, suite à une grogne des acquéreurs de ces logements, qui ont fini par ester en justice contre la société SICC et ses promoteurs.
Mais, en dépit des difficultés financières invoquées pour justifier l’hibernation de son projet de 180 logements à Douala, la SICC s’est engagée, dès l’année 2013 (après un incendie ayant ravagé le marché Congo), à construire un centre commercial moderne de 1400 boutiques et 120 places de parking sur les cendres du marché Congo, toujours dans la capitale économique camerounaise. Le projet, qui devait être réalisé sous le modèle Build-Operate-Transfert (BOT), avec la Communauté urbaine de Douala, la super-mairie de la capitale économique, devait coûter 7 milliards de FCFA, selon les estimations des promoteurs.
Mais, la fin des travaux annoncée en 2015, puis reportée en 2018, n’a jamais eu lieu. En réalité, les travaux ne se sont pas poursuivis après leur lancement officiel en 2013. Face à cette nouvelle défaillance, la Communauté urbaine de Douala a dû résilier son contrat de partenariat avec la SICC sur ce projet en 2019, après un 2e incendie survenu au marché Congo.
La décision gouvernementale de retirer l’agrément de promoteur immobilier à cette entreprise, qui n’aura pratiquement rien réussi durant son existence, empêche son implication dans de nouveaux projets susceptibles de connaître le même sort que les deux autres projets sus-mentionnés.
Brice R. Mbodiam
Lire aussi: