(Investir au Cameroun) - Depuis le 8 octobre 2015, l’architecture du secteur de l’électricité au Cameroun s’est enrichie d’un nouvel intervenant. Il s’agit de la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel). Selon le décret présidentiel créant la Sonatrel et rendu public le 8 octobre 2015 par le chef de l’Etat, cette entreprise à capitaux publics assurera «le transport de l’énergie électrique et la gestion du réseau de transport, pour le compte de l’Etat».
Dans le détail, la Sonatrel s’occupera de «l’exploitation, la maintenance et le développement du réseau public de transport d’énergie électrique et de ses interconnexions avec d’autres réseaux ; la gestion des flux d’énergie électrique transitant par le réseau public de transport ; la planification, la réalisation des études et la maîtrise d’ouvrage des infrastructures et ouvrages de transport d’électricité, ainsi que la recherche et la gestion de financements y relatifs ; etc.»
En clair, avec l’entrée en scène de ce nouvel opérateur, Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité se concentrera désormais sur la production et la commercialisation ; EDC, l’entreprise de patrimoine gèrera les barrages et se fera payer les droits d’eau par Eneo ; l’AER développera l’électrification rurale ; tandis que l’Arsel continuera à jouer son rôle de gendarme du secteur dans son ensemble.
La création de cette nouvelle entité est conforme à l’article 23 de la loi du 14 décembre 2011, régissant le secteur de l’électricité au Cameroun ; lequel article institue «une société à capital public, gestionnaire du réseau de transport d’électricité». Cette activité peut cependant être concédée «sur un périmètre donné» à un opérateur privé, selon l’article 21 de la même loi.
En l’état actuel du réseau, ce sont des travaux d’Hercule qui attendent la Sonatrel. En effet, à en croire les experts, plus 50% des poteaux électriques dans le pays doivent être remplacés, parce qu’étant déjà pourris. Selon les prévisions d’Eneo, au cours des 10 prochaines années, des investissements de l’ordre de 700 milliards de francs Cfa doivent être consentis, afin de moderniser le réseau de transport d’électricité au Cameroun.
Pour rappel, souligne une étude réalisée par le régulateur du secteur de l’électricité, environ 6,5% de l’énergie produite au Cameroun est perdue dans le processus du transport, tandis que 29% de cette énergie s’évapore dans les circuits de distribution, du fait notamment de fraudes multiformes et de la qualité des équipements.
BRM
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