(Investir au Cameroun) - La société française Sofrepost, filiale de la poste française, vient de proroger de 2 ans son contrat d’assistance technique à la Cameroon Postal Services (Campost), l’entreprise postale nationale, a-t-on appris de sources internes aussi bien à l’entreprise qu’au ministère des Postes et Télécoms. Le premier contrat entre la poste camerounaise et Sofrepost avait été signé en 2010 pour 2 ans, pour une rémunération de 2 milliards de francs Cfa ; juste après le départ du cabinet canadien Tecsult International Limited, qui avait bouclé son contrat de gestion à la Campost en laissant un trou de 2,2 milliards de francs Cfa dans les caisses.
L’arrivée de Sofrepost à la Campost, si elle a permis à l’entreprise postale camerounaise de retrouver un certain équilibre financier et de déployer de nouvelles activités, ne s’est cependant pas faite sans heurts. En effet, entre 2011 et novembre 2013, a-t-on appris de bonnes sources, un réseau de fraudeurs à l’intérieur de la Campost, piloté par un certain Jean Jacques Zé, a permis de détourner environ 4 milliards de francs Cfa, au moyen de virements frauduleux. En 2013, c’est le chef du Centre financier national de la Campost (la banque postale), Jules Mvogo Etoundi, qui a été écroué à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, pour détournement de 404 millions de francs Cfa.
Ces détournements sont devenus monnaie courante à la poste camerounaise, qui revendique cependant une augmentation de son chiffre d’affaires depuis 2010. En effet, indique Hervé Béril (photo), le DG français de la Campost, le chiffre d’affaires de l’entreprise a progressé de «pratiquement 20% en 2011 par rapport à 2010» et «en 2012, on a dépassé les 10% d’augmentation du chiffre d’affaires, et cela continue aujourd’hui».
Cette augmentation du chiffre d’affaires, la Campost la doit certainement à ses nouvelles offres telles que le courrier rapide, le transfert d’argent, l’assurance postale avec le concours de l’assureur Allianz ; mais surtout à la redynamisation de son service financier. En effet, la banque postale, bien qu’étant le terreau des détournements enregistrés à la Campost, et après la désaffection observée chez les clients au lendemain de la crise qui a secoué la poste camerounaise en 2003, gère de nos jours environ 850 000 comptes d’épargne et 56 700 comptes courants, selon les statistiques officielles.
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