(Investir au Cameroun) - L’émission de bons Beac du 25 mars 2024, qui visait à réduire la liquidité bancaire pour lutter contre l’inflation, à travers une ponction de 50 milliards de FCFA dans les coffres des banques disposant de la liquidité, s’est soldée par une offre de seulement 12,5 milliards de FCFA. Ce qui représente un taux de couverture de la demande de 25%.
Ce taux de souscription est nettement en hausse par rapport aux deux premières opérations du même type. En effet, après avoir aligné une opération infructueuse en février 2024, la banque centrale s’est contentée d’un taux de souscription de seulement 5% lors de son opération du 18 mars 2024.
Un manque d’intérêt des banques pour les bons Beac, que le gouverneur de la banque centrale, qui s’est exprimé sur le sujet le 25 mars 2024, au sortir d’une session du Comité de politique monétaire, met sur le compte des critères d’éligibilité probablement très rigides au goût des banques. Yvon Sana Bangui a d’ailleurs émis le vœu de les assouplir davantage, pour pouvoir attirer les établissements de crédit vers ce nouvel instrument.
Pour rappel, après la hausse des taux directeurs, la suspension des opérations d’injection de liquidité et l’intensification des opérations hebdomadaires de ponction de la liquidité bancaire, les bons Beac sont la nouvelle arme de la banque centrale pour essayer d’assécher les banques et restreindre l’accès au crédit. Ceci, dans l’optique de pouvoir réduire dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA), la part de l’inflation d’origine monétaire (20%).
La Beac a été autorisée à opérationnaliser ce nouvel instrument au sortir du Comité de politique monétaire (CPM) du 12 décembre 2023, après le constat de la persistance des tensions inflationnistes, malgré la mise en place, depuis 2022, d’une politique monétaire d’austérité par l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac.
BRM