(Investir au Cameroun) - Dans son récent rapport sur les paiements électroniques dans la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) en 2020, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) mène un plaidoyer pour une taxation qui n’asphyxie pas l’activité du Mobile Money dans la sous-région.
En effet, la Banque centrale écrit que, dans son rôle de conseiller et d’accompagnateur des États dans la digitalisation de leurs services de paiement, il est aussi de son devoir de sonner l’alerte sur « l’imposition de taxe sur les transactions de monnaie électronique pouvant entraîner un ralentissement de la marche vers l’inclusion financière ».
La Beac poursuit : « il est important pour les États, les prestataires de paiement et la Beac d’avoir une approche économique globale, concertée, qui viserait à permettre notamment l’élargissement de l’assiette taxable, une évolution de la stratégie de taxation des États qui ne pénalise pas le développement de l’activité des paiements électroniques, mais au contraire d’accroître le niveau de l’inclusion financière, le niveau de l’acceptation commerçant (y compris informels) ».
Ce plaidoyer de la Banque centrale intervient dans un contexte où, au Cameroun par exemple, le coût des transactions par Mobile Money a connu plusieurs hausses ces cinq dernières. Gratuits en 2012, les transferts d’argent par mobile sont devenus payants au fil des années. Pour retirer ou envoyer 100 000 FCFA par exemple, l’usager paie une commission de 1800 FCFA, soit une commission de plus de près de 2% du montant principal. Les opérateurs expliquent que ladite commission intègre, entre autres, des taxes. Pour la Beac, si cette dynamique de taxation se poursuit, cela pourrait plomber l’activité et l’inclusion financière.
Sylvain Andzongo