(Investir au Cameroun) - Sur une prévision de production de 912 balles de pagnes de la Journée de l’enseignant, qui se célèbre le 5 octobre 2021, la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) n’a pu produire que 100 balles (10% des prévisions), apprend-on des documents officiels de l’entreprise. Ce gap de 800 balles prive l’unique entreprise du textile de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) d’importantes ressources financières.
En effet, expliquent les responsables de la Cicam, face à l’envahissement du marché local par les tissus chinois et ouest-africains, réalité qui a fait perdre à cette société d’État son leadership sur le marché du textile, les évènements tels que la Journée internationale de la femme (8 mars), la fête du Travail (1er mai) ou encore la Journée de l’enseignant (5 octobre) sont devenues les principaux pourvoyeurs de revenus à la Cicam.
Mais, en raison de tensions de trésorerie et de pannes sur certains équipements, la Cicam, qui avait déjà confessé n’avoir pas pu satisfaire la demande du pagne du 8 mars 2021, se prépare à passer à côté de la célébration de la Journée de l’enseignant le 5 octobre 2021. Au cours d’une réunion qu’il a présidée le 9 septembre 2021 avec les représentants du personnel, à l’effet de calmer les tensions perceptibles au sein de l’entreprise, le directeur général de la Cicam, Édouard Ebah Abada, a dépeint la situation peu reluisante de cette société du portefeuille de l’État.
Celle-ci se caractérise notamment par, apprend-on, la panne du graveur qui a empêché la réalisation des différentes maquettes de tissus pendant environ deux mois ; la suspension de l’approvisionnement des usines en gaz pour cause de factures impayées à la société Gaz du Cameroun (GDC) ; le basculement vers l’utilisation du fuel qui a induit des coûts exorbitants ; ou encore les pannes survenues sur trois chaudières de l’entreprise… Toutes choses qui ont ralenti les activités, avec pour conséquence, apprend-on de bonnes sources, le remboursement des avances faites sur certaines commandes, faute pour la société de pouvoir produire.
Avec ces loupés sur les évènements autour desquels elle réalise désormais l’essentiel de son chiffre d’affaires, la Cicam s’achemine vers une année 2021 bien difficile au plan financier. La preuve, selon des sources internes à l’entreprise, les salaires du mois d’août 2021 n’ont pas été payés, et ceux du mois de septembre ne sont pas garantis. Une réalité qui a conduit les employés de l’usine de Garoua, dans la partie septentrionale du pays, à arrêter les machines depuis le 10 septembre 2021.
Brice R. Mbodiam
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