Au sortir d’un Conseil d’administration extraordinaire tenu le 8 février 2016 à Douala, la capitale économique du Cameroun, Jean William Sollo (photo), le directeur général de la Cameroon Water Utilities (Camwater), l’entreprise de patrimoine du secteur de l’eau potable dans le pays, a été limogé. Il a été aussitôt remplacé par Alphonse Roger Ondoa Akoa, qui occupait jusque-là les fonctions de secrétaire général de la Communauté urbaine de Douala.
Ce changement à Camwater survient au moment où des quartiers entiers de la ville de Yaoundé, la capitale camerounaise, sont régulièrement sevrés d’eau courante depuis au moins un mois. Pourtant, depuis 2013, Camwater ne cesse d’annoncer la fin du calvaire de l’eau dans la capitale, à cause des travaux de réhabilitation des stations de la Mefou et d’Akomnyada, qui semblent s’éterniser.
Avant le limogeage de Jean Wiliam Sollo, le chef de l’Etat camerounais a, par décret présidentiel signé le 4 février 2016, mis fin aux fonctions de Bouba Ndengué à la direction général de la Société de développement et d’exploitation des productions animales (Sodepa). Il a été remplacé par Denis Koulagna Koutou, jusqu’ici secrétaire général au ministère des Forêts.
Il y a quelques semaines, la Sodepa a été mise à l’index au cours d’une grève des bouchers qui a privé la capitale économique du pays de viande pendant deux jours. Les bouchers accusaient les responsables de cette entreprise publique qui gère les abattoirs du pays, d’avoir unilatéralement et de manière injustifiée, procédé à une augmentation des frais d’abattage, de 6300 à 8300 francs Cfa.
BRM
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La Cameroon Water Utilities (Camwater), la société de patrimoine dans le secteur de l’eau potable au Cameroun, a réalisé un résultat net 2014 de 808,4 millions de francs Cfa, a-t-elle annoncé dans un communiqué officiel ayant sanctionné le dernier conseil d’administration de l’entreprise.
Ce résultat intervient dans un contexte d’investissements massifs, la Camwater étant engagée sur plusieurs projets d’adduction d’eau potable, notamment dans les villes de Douala et de Yaoundé. Il s’agit, par exemple, de l’approvisionnement de la capitale économique à partir de l’unité de traitement de Yato, ou encore de la construction de deux unités de traitement des eaux d’une capacité totale de 100 000 m3 dans la capitale du pays.
Société entièrement détenue par l’Etat du Cameroun, la Camwater est le fruit de la privatisation de la Société nationale des eaux du Cameroun (Snec), qui a donné naissance à deux entités : une société de patrimoine contrôlée par l’Etat et un concessionnaire du contrat d’affermage, qui n’est autre que la Camerounaise des eaux (CDE), contrôlée par des investisseurs marocains.
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La banque américaine d’import-export (Eximbank USA) financera la construction de 186 km de canalisations dans la ville de Buéa, afin d’approvisionner en eau potable la capitale régionale du Sud-Ouest du Cameroun, ainsi que les localités environnantes que sont Mutenguene et Tiko, a révélé le directeur technique de la Cameroon Water Utilities (Camwater), Hubert Abega, qui a accompagné les partenaires financiers de ce projet dans la ville de Buéa le 9 juin 2015.
Les travaux, qui intègrent également la mise en place d’une station de captage sur la rivière Meanja, dans la ville de Muyuka, coûteront 63 milliards de francs Cfa et vont durer 24 mois selon les prévisions de Camwater, la société de patrimoine en matière d’adduction d’eau potable au Cameroun. Le projet devrait générer 250 emplois directs, apprend-on.
En plus d’améliorer l’accès des quelques 200 000 habitants de la ville de Buéa à l’eau potable, ce projet permettra également de mettre à la disposition des 100 000 habitants des villes de Tiko et Mutenguene, près de 10 000 mètres cubes d’eau chaque jour.
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Les sociétés américaines General Electric et Environmental and Chemical Corporation (ECC), lanceront dans les prochains jours à Akomnyada, localité camerounaise qui abrite déjà une station de traitement d’eau (100 000 m3/j), une nouvelle unité de traitement d’une capacité de 55 000 m3 par jour, a-t-on appris le 4 juin 2015. C’était au cours d’une descente des responsables de ces entreprises sur le site du projet piloté par la Cameroon Water Utilities (Camwater), la société de patrimoine en matière d’adduction d’eau dans le pays.
Ce projet, qui sera exécuté sur une période de 18 mois, est financé à hauteur de 32 milliards de francs Cfa par Exim Bank USA, avec pour principal arrangeur la Société générale de Paris, précise le DG de Camwater, Jean Williams Sollo.
Avec ses 55 000 m3 d’eau par jour, apprend-on, l’unité que mettrons en place General Electric et ECC permettra d’approvisionner la ville de Yaoundé, la capitale camerounaise, à hauteur d’environ 200 000 m3 d’eau potable par jour (contre 100 000 m3 actuellement), si l’on intègre les 50 000 m3 à fournir par une autre unité de traitement en cours de finalisation par la société Geofor.
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Selon la Camerounaise des eaux (Cde), société contrôlée par des actifs marocains et détentrice du contrat d’affermage en matière d’eau potable dans le pays, depuis le début de l’année 2015, pas moins de 3004 branchements ont été réalisés dans la ville de Douala, la capitale économique, à des tarifs réduits.
L’on se souvient que depuis septembre 2014, grâce à une convention signée avec Camwater, la société de patrimoine en matière d’adduction d’eau potable au Cameroun, la Cde a lancé une vaste campagne visant à réaliser 10 000 branchements sur une période de 12 mois, à un prix représentant seulement 10% du devis dudit branchement.
A quatre mois de l’échéance de cette campagne qui a pour objectif de booster l’accès à l’eau potable dans les grandes métropoles camerounaises (le taux d’accès officiel était de 35% en 2011), apprend-on de sources internes à l’entreprise, 80% des objectifs sont déjà atteints. Mais à la Cde, l’on annonce déjà le démarrage imminent d’une nouvelle campagne visant à réaliser 15 000 branchements d’ici le mois d’août 2016.
Les banques française et américaine Société générale et Eximbank USA ont signé le 18 mars 2015 à Yaoundé, avec le gouvernement camerounais représenté par le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, Yaouba Abdoulaye, une convention de financement d’un montant de plus 36 milliards de francs Cfa.
Cet argent, a-t-on appris, permettra d’augmenter d’environ 55 000 mètres cubes par jour, la capacité de production d’eau des unités de traitement de la Mefou et d’Akomnyada (150 000 m3 au total), à partir desquelles sont alimentées les populations de la capitale camerounaise.
Selon Jean William Sollo, le directeur général de la Cameroon Water Utilities (Camwater), l’entreprise publique qui gère les infrastructures en matière d’adduction d’eau dans le pays, ce projet sera achevé à la fin de l’année 2015. Et devra permettre de couvrir 90% de la demande en eau de la capitale, jusqu’en 2020, soutient M. Sollo.
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Dans un arrêté conjoint rendu public le 25 février 2015, le ministre camerounais de l’Economie et celui des Finances ont rendu public une liste de 31 entreprises et organismes publics bénéficiaires de «ressources de réhabilitation», en rapport avec «les contrats plans» signés avec l’Etat. Selon le texte gouvernemental, ces entreprises et organismes bénéficient d’une allocation financière globale de 30 milliards de francs Cfa, pour la «mise en œuvre de certains projets identifiés».
Ces dotations financières vont de 100 millions de francs Cfa, pour le Laboratoire national vétérinaire (Lanavet), à 6 milliards de francs Cfa pour la Cameroon Water Utilities (Camwater), l’entreprise bras séculier de l’Etat en matière de construction et d’entretien des infrastructures d’adduction d’eau potable.
Par secteur, la santé s’adjuge une dotation de près de 10 milliards de francs Cfa. Cette enveloppe est mise à disposition de certains hôpitaux de référence, des laboratoires spécialisés et de l’Institut de recherche en plantes médicinales. L’on retrouve ensuite le secteur de l’eau potable, avec 6 milliards de Fcfa ; le secteur agricole, qui s’adjuge une dotation de plus de 6 milliards de francs Cfa. Ces fonds sont mis à la disposition des unités agro-industrielles publiques (Sodecao, Pamol, Semry…), un institut de recherche agricole, une unité de traitement des vergers, et une structure de promotion du machinisme agricole.
Sont également concernés, les secteurs de l’immobilier avec environ 3,5 milliards de francs Cfa que se partageront la Société immobilière du Cameroun (800 millions), la Mission de promotion des matériaux locaux (885 millions) et la Mission d’aménagement des terrains urbains et ruraux (1,7 milliard de Fcfa) ; le développement forestier avec l’Anafor ; le développement local, avec des autorités de développement de certaines zones du pays (Mideno, Miaden, UNVDA…).
Sur les 150 milliards de francs Cfa recherchés par l’Etat du Cameroun par appel public à l’épargne lancé le 24 novembre 2014, plus de 63 milliards de francs Cfa sont destinés au financement de la construction ou la réhabilitation des infrastructures routières. Dans le même temps, renseigne la note d’information du gouvernement, 40,8 et 25 milliards de francs Cfa sont respectivement destinés aux projets énergétiques et portuaires, tandis que 21 milliards de francs Cfa serviront à financer les «participations de l’Etat» dans cinq entreprises publiques.
Il s’agit notamment de Camair Co, la compagnie aérienne nationale, qui vit presqu’exclusivement sous assistance financière du Trésor public. Elle recevra une enveloppe de 3 milliards de francs Cfa. 2,04 milliards de francs Cfa seront affectés à la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam), dont les performances sont plombées depuis quelques années par les tissus de contrebande en provenance de Chine.
Le Parc national du matériel de génie-civil (Matgénie) recevra un peu plus de 2,5 milliards de francs Cfa, certainement pour accroître son parc à engins lourds ; contre 2,5 et 11 milliards de francs Cfa respectivement pour EDC, le bras séculier de l’Etat dans les infrastructures énergétiques, et Camwater, qui gère les infrastructures en matière de distribution d’eau dans le pays.
Ces transferts de fonds aux sociétés d’Etat ne devraient pas plaire aux institutions financières internationales telles que le FMI, qui a fait remarquer dans un récent rapport sur le Cameroun que ces entreprises publiques, généralement qualifiées de gouffres à sous, obtiennent de piètres résultats», malgré les perfusions financières étatiques. Aussi, le fonds a-t-il suggéré au gouvernement d’assortir ses subventions aux sociétés d’Etat de cahiers de charges plus rigoureux, de manière à les contraindre à la performance.
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La Cameroon Water Utilities (Camwater), le gestionnaire des infrastructures en matière d’adduction d’eau potable dans le pays, le Port Autonome de Douala (PAD) et la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), vont être notés par l’agence de notation financière panafricaine Bloomfield Investment, en vue d’évaluer leur risque de crédit sur le marché des capitaux, a-t-on appris de sources autorisées.
Au terme des contrats de marché en cours de négociation, entre les entreprises sus mentionnées et l’agence Bloomfield, apprend-on, trois mois suffiront pour attribuer à ces trois sociétés publiques camerounaises une notation financière, préalable ouvrant aux entités concernées la porte du marché des capitaux.
Ces trois sociétés d’Etat s’engouffrent ainsi dans la même brèche que l’opérateur des télécoms camerounais, Camtel, qui a récemment obtenu une notation en monnaie locale à BBB sur le long terme, chez Boomfield, devenant ainsi la première entreprise de l’histoire du Cameroun à se soumettre à pareil exercice.
Selon nos sources, la quête de notation financière par ces entreprises publiques est le fruit d’une décision du gouvernement camerounais, qui souhaite voir ses entreprises aller sur le marché des capitaux, afin de pouvoir financer eux-mêmes leurs projets. Ce qui lui permettra, apprend-on, de mettre progressivement un terme à sa politique d’assistanat vis-à-vis de ces sociétés d’Etat, qui enregistrent pourtant de «piètres résultats», selon une récente note de conjoncture du FMI sur l’économie camerounaise.
C’est ainsi que pour un départ, quatre premières entreprises ont été retenues pour le lancement de cette migration, des subventions étatiques vers la recherche de capitaux sur le marché dédié. Ont prévalu au choix de Camtel, Camwater, le PAD et la SCDP, apprend-on de bonnes sources, l’énorme potentiel que recèlent les secteurs d’activités dans lesquelles évoluent ces entreprises.
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La société Environmental Chemical Corporation LLC (ECC), chef de file d’un consortium américain comprenant également General Electric (GE), a confirmé le 25 septembre 2014 au cours d’une visite de travail de ses responsables à Douala, la capitale économique du Cameroun, un financement d’un montant de 261 milliards de francs Cfa au profit de la Cameroon Water Utilities (Camwater), la société publique en charge de la gestion des infrastructures d’adduction d’eau potable dans le pays.
Selon un communiqué publié par Camwater, au terme de la séance de travail que son équipe a eu avec Jean Wililiams Sollo, le DG de Camwater, Manjiv Vohra, le PDG de ECC, a dit «être venu à Douala pour arrêter une feuille de route pour la bonne exécution des différents projets tel que prescrit par le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire lors de la réunion du 23 septembre 2014».
La confirmation de cet accord de financement, apprend-on, est l’une «des retombées du forum économique organisé par le gouvernement camerounais en marge du sommet Etats-Unis/Afrique des 5,6 et 7 août 2014». En effet, indique Camwater, au cours de cette manifestation «les directeurs généraux respectifs de Camwater et de ECC LLC, avaient signé un contrat commerciale portant sur un financement de quelques 261 milliards de francs Cfa, fruit d’une négociation engagée depuis quelques mois avec ce consortium américain sur instruction de la présidence de la République».
Ce financement, annonce Camwater, servira à réaliser «le projet d’extension du système d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé, par une nouvelle adduction d’eau adossée sur le fleuve Nyong à Olama, pour une capacité de production estimée à 250 000 m3 par jour. Ce qui devrait porter à environ 490 000 m3/jour la capacité totale de production d’eau à Yaoundé, et gommer dans sa totalité le déficit en eau potable» dans la capitale camerounaise.
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