Sur les 170 milliards de francs Cfa d’impayés de taxes et autres redevances imputés à Orange, Camtel et MTN Cameroun dans un rapport de la Commission nationale anti-corruption (Conac) publié le 19 janvier 2016, figure ce que la Conac que dirige le Rev Dieudonné Massi Gams (photo), appelle un «cadeau fiscal illégal» de 52,5 milliards de francs Cfa octroyé à MTN et Orange, «deux contribuables parfaitement solvables parmi les plus solvables du Cameroun».
Selon les révélations faites ces derniers jours à la suite de la publication de ce rapport contesté par tous les opérateurs télécoms susmentionnés, il apparaît que «ce cadeau fiscal illégal» est consécutif à deux protocoles d’accord signés les 13 mars et 11 mai 2015 entre le gouvernement camerounais et les deux opérateurs de téléphonie mobile.
Ces protocoles d’accord, apprend-on, consacrent, en faveur des deux opérateurs, un abattement de 60% sur les redevances dues au régulateur télécoms au titre de la taxe sur les fréquences de transmission, pour la période allant de 2002 à 2014. Ce qui fait un total de remise de taxes d’un montant de 52,5 milliards de francs Cfa, soit 28,3 milliards de francs Cfa pour Orange et 24,2 milliards de francs Cfa pour MTN.
Bien plus, apprend-on, les négociations qui ont abouti à ces abattements fiscaux ont été autorisées par la présidence de la République, ainsi qu’en témoigne une correspondance du secrétaire général de la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, datée du 23 janvier 2015. «Les propositions d’action y afférentes seront soumises à la très haute attention du chef de l’Etat», peut-on lire à la fin de cette correspondance, ce qui suppose que les protocoles d’accord signés en mars et mai 2015 entre le gouvernement et les deux opérateurs de mobile que sont MTN et Orange, ont en principe reçu l’assentiment du chef de l’Etat camerounais.
Aux sources de l’affaire
Au demeurant, pour mieux comprendre les origines de ces abattements, il faut remonter à l’année 2002, au cours de laquelle le ministère des Postes et Télécoms institue une taxe sur les fréquences de transmission à laquelle sont assujettis Orange et MTN, alors seuls opérateurs du mobile sur le marché camerounais. Cette taxe créé un désaccord entre les opérateurs, le régulateur et le gouvernement, qui ne s’entendent pas sur ses modalités de calcul.
Au bout de nombreuses séances de travail, apprend-on, il sera finalement mis en place un groupe de travail chargé de réfléchir et de trouver la meilleure approche de calcul de cette taxe. Mais, en attendant, consentent les parties, un montant forfaitaire de 200 millions de francs Cfa par an devra être payé par chacun des deux opérateurs de mobile au titre de la taxe sur les fréquences de transmission.
En 2015, avant d’entamer les négociations pour le renouvellement de leurs licences, Orange et MTN font savoir au gouvernement leur envie de vider ce dossier sur la taxe sur les fréquences de transmission. Cette requête va conduire aux négociations, sur autorisation de la Présidence de la République, puis aux abattements fiscaux incriminés par la Commission nationale anti-corruption.
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Le ministère camerounais des Marchés publics vient de lancer les premiers appels d’offres internationaux restreints, en vue de l’attribution des contrats pour la réalisation des projets de construction des axes routiers prévus dans le cadre du Plan d’urgence triennal 2015-2017, exécuté depuis l’année dernière par le gouvernement camerounais.
Selon les textes du ministère des Marchés publics, ces contrats portent sur une enveloppe globale de 192,2 milliards de francs Cfa, dont 178 milliards de francs Cfa pour les travaux de construction proprement dits, contre 14,2 milliards de francs Cfa pour les opérations de contrôle des travaux.
Au total, apprend-on, ces travaux consisteront au bitumage de 356 Km de routes dans cinq régions du Cameroun. Il s’agit notamment des régions du Centre, du Sud-Ouest, de l’Extrême-Nord, du Littoral et de l’Est. Les deux dernières régions citées bénéficient du plus long linéaire de routes à bitumer, avec respectivement 95 et 90 Km.
Doté d’une enveloppe totale de 925 milliards de francs Cfa, le Plan d’urgence triennal du gouvernement camerounais vise à accélérer la croissance économique dans le pays et à améliorer les conditions de vie des populations. Ce plan d’urgence s’articule autour de projets dans l’agriculture, l’élevage, l’immobilier, la santé, les infrastructures routières, l’adduction d’eau potable et l’éclairage public.
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Le gouvernement camerounais et le système des Nations Unies viennent de lancer à Yaoundé, la capitale du pays, un plan visant à apporter une réponse humanitaire plus efficace à l’afflux des réfugiés nigérians et centrafricains victimes de la menace Boko Haram et de la crise en RCA, et aux déplacements massifs des populations camerounaises qui fuient les attaques de Boko Haram dans l’extrême-Nord du pays.
Autant de phénomènes qui ont induit d’autres vulnérabilités telles que l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Afin de porter assistance au million de personnes victimes de cette situation sur le territoire camerounais, a-t-on appris, le Cameroun et les Nations Unis ambitionnent de mobiliser une enveloppe de 170 milliards de francs Cfa en 2016.
Pour rappel, selon les statistiques des Nations Unies, les exactions de Boko Haram au Nigéria ont provoqué l’arrivée de plus de 70 000 réfugiés sur le sol camerounais, tandis que 124 000 Camerounais ont dû se déplacer vers l’intérieur du pays, pour fuir les incursions de Boko Haram sur le territoire national, principalement le long de la frontière avec le Nigéria.
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Tout au long de l’année 2016, le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom) va investir une enveloppe globale de 34 milliards de francs Cfa dans les communes camerounaises, a-t-on appris officiellement.
Cette somme représente 23% de l’enveloppe budgétaire globale de 145 milliards de francs Cfa dont s’est dotée la banque des communes camerounaises pour le compte de l’exercice 2016.
Véritable bras armé des investissements communaux au Cameroun, le Feicom a pour vocation de financer, au sein des collectivités locales décentralisées, des infrastructures routières, scolaires et communales ; les projets d’adduction d’eau potable ; d’électrification rurale…
Mais, au-delà des infrastructures communautaires, le Feicom finance souvent la participation des communes dans certains projets d’envergure réalisés sur leurs territoires respectifs.
Ainsi de la participation des communes de l’Est dans le projet de complexe sucrier de Batouri, ou encore de la prise de participation de la commune de Mbalmayo dans le projet de construction d’une unité de transformation de cacao.
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Le groupe marocain Intelcia, qui se présente lui-même «comme un acteur majeur des métiers de l'externalisation et fait aujourd'hui partie du top 10 des outsourceurs francophones dans la relation client», ouvrira, au mois de mars 2016 à Douala, la capitale économique du Cameroun, une plateforme de 500 téléconseillers, a annoncé Jeune Afrique qui cite un communiqué officiel du groupe.
Investissement d’un montant total de plus d’un milliard de francs Cfa, la plateforme Intelcia de Douala sera installée, apprend-on, à la demande d’un opérateur des télécoms, dont le nom n’a cependant pas été révélé par le groupe marocain.
Intelcia, qui est déjà présent au Maroc et en France se déploiera ainsi pour la première fois en Afrique subsaharienne, et compte déjà dans son portefeuille des clients tels que Orange, Inwi et SFR. Le bureau Intelcia de Douala sera dirigé par le Camerounais Jean-Yves Kotto.
Le 27 janvier 2016, le Trésor public camerounais a de nouveau émis des Bons du Trésor (à durée de maturité de 52 semaines) pour un montant de 7 milliards de francs Cfa sur le marché des titres publics de la BEAC. Cette seconde opération de l’année 2016 a été précédée le 13 janvier dernier par une émission de titres à 13 semaines, dont les résultats sont plutôt flamboyants, a annoncé la Banque d’émission des six pays de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA, Tchad) dans un communiqué officiel.
En effet, alors que le Trésor public camerounais ne sollicitait qu’une enveloppe de 7 milliards de francs Cfa, ce sont 30,3 milliards de francs Cfa qui ont été mis sur la table par les spécialistes en valeur du Trésor (SVT), ce qui révèle un taux de couverture de la demande de 432%, assorti de taux d’intérêts allant de 2,05 à 5,7%, soit un taux moyen pondéré de 2,3%.
Avec ces résultats, le Cameroun a fait mieux que le Gabon et le Tchad, qui ont également lancé leurs opérations de l’année 2016 sur le marché de la BEAC le 20 janvier dernier. Si les souscriptions à l’emprunt gabonais ont doublé l’enveloppe de 10 milliards de francs Cfa sollicitée, pour un taux d’intérêt moyen de 3% ; le Tchad, lui, n’a guère réussi à mobiliser les 15 milliards de francs Cfa qu’il espérait recevoir.
Officiellement, le pays d’Idriss Déby n’a récolté que 9 milliards de francs Cfa au taux moyen de 3,1%, soit 60% seulement de couverture de la demande. De plus, selon la BEAC, un seul SVT sur les sept agréés pat l’Etat tchadien a participé à cette opération inaugurale de l’année 2016.
BRM
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La première tablette médicale africaine fabriquée par l’ingénieur camerounais Arthur Zang, est désormais commercialisée au Cameroun par la start-up Himore Medical. 100 premiers kits sont disponibles et 200 autres s’ajouteront à ce premier lot au mois de février 2016, a annoncé l’inventeur de cette tablette dans une interview accordée au Quotidien gouvernemental camerounais.
Selon Arthur Zang, 20 commandes (elles sont passées exclusivement sur le site internet de Himore Medical) provenant aussi bien de centres hospitaliers du Cameroun que de la sous-région Afrique centrale ont été enregistrées à ce jour.
Par ailleurs, les kits de Cardiopad désormais disponibles sur le marché au prix de 2 millions de francs Cfa l’unité, apprend-on, sont une version améliorée de l’appareil. «Les feedback de la phase-pilote démarrée en 2014 ont fait état de ce que le capteur que nous utilisions permettait juste de percevoir quatre signaux corporels électrocardiogramme. Or, le corps humain en possède 12. Nous avons reçu des formations en Chine et en Corée grâce à un financement de Rolex, dans le but de concevoir un nouveau capteur permettant de percevoir tous ces signaux et de ce fait, d’élaborer un diagnostic complet», affirme Arthur Zang.
Les pièces servant à la fabrication des 300 premiers Cardiopad proviennent de la Chine. Afin de transporter ces près de 700 Kg de composants électroniques de l’Empire du milieu jusqu’au port de Douala au Cameroun, indique Arthur Zang, sa start-up Himore Medical a bénéficié d’une exonération des droits de douane concédée par le gouvernement camerounais.
Pour rappel, le Cardiopad est un appareil permettant de relever et de transmettre à distance les paramètres cardiaques d’un patient. Cette invention qui a valu une reconnaissance internationale au jeune ingénieur camerounais Arthur Zang, permet de pallier l’insuffisance de cardiologues dans les hôpitaux.
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Le gouvernement camerounais à travers le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle vient de signer avec la société agro-industrielle Sud Cameroun Hévéa, une convention de partenariat en vue de booster les emplois dans le secteur de l’hévéa dans le pays. Cette convention prévoit, entre autres composantes, la création par Sud Cameroun Hévéa d’un Centre de formation professionnelle aux métiers de l’hévéa.
De son côté, en plus d’accompagner l’entreprise agro-industrielle sus-mentionnée dans les recrutements et la promotion de l’auto-emploi dans la filière hévéa, le ministère de l’Emploi s’est engagé à créer dans les centres de formation à travers le pays, des modules de formation en rapport avec la culture de l’hévéa. Grâce à ce partenariat, apprend-on, les deux parties ambitionnent, sur le moyen terme, de créer plus de 30 000 emplois dans cette filière, dont environ 13 000 emplois directs.
Contrôlé par le groupe singapourien Sinochem International, à travers la société GMG International, Sud Cameroun Hévéa est engagé dans un processus d’extension de ses plantations, grâce à des concessions foncières obtenues dans la région du Sud, notamment dans les localités de Meyomessala, Meyomessi et Djoum. Au moins la moitié des 45 000 hectares de terres dont dispose la société dans ces localités est concernée par ce projet d’extension.
BRM
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Dans une correspondance datée du 19 janvier 2016 révélée par l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, Eximbank of China, le bras armé de la Chine en matière d’investissements à l’étranger, a fait savoir au ministre de l’Economie, Louis Paul Motazé (photo), qu’il acceptait d’accorder un prêt préférentiel à l’Etat camerounais, en vue du financement des travaux de la phase 2 du complexe industrialo-portuaire de Kribi. Cette phase 2 intègre notamment la construction d’un 2ème terminal à conteneurs.
C’est le 30 mars 2015 que le gouvernement camerounais avait sollicité la banque d’investissements chinoise pour obtenir des accords de prêts d’un montant total d’environ 370 milliards de francs Cfa dans le cadre de ce projet. Le quitus de la partie chinoise intervient au moment où se profile à l’horizon la mise en service du port en eau profonde de Kribi, prévue pour le 2ème trimestre 2016.
A cette date, seront alors opérationnels deux terminaux construits dans le cadre de la 1ère phase du projet par la société chinoise China Harbour Engineering Corporation (CHEC), sur financements chinois. Il s’agit notamment du premier terminal à conteneurs, qui sera opéré par le consortium Bolloré-CHEC-CMA CGM, et du terminal polyvalent, dont le contrat de concession a été attribué au groupement constitué par Necotrans et le consortium d’opérateurs camerounais KPMO.
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Le 23 janvier 2016, Camair Co, le transporteur aérien public du Cameroun, a lancé dans le ciel camerounais, notamment entre les villes de Douala et de Yaoundé, les deux aéronefs chinois MA 60 acquis par l’Etat auprès de la société Avic International.
A bord de l’un de ces avions, le ministre camerounais des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o, et l’ambassadeur de Chine au Cameroun, Wei Wenhua, qui ont ainsi tenu à rassurer les futurs passagers sur la fiabilité de ces aéronefs.
En effet, au lendemain de l’annonce de leur achat, puis de leur réception en avril 2015, une certaine opinion a remis en cause la fiabilité de ces aéronefs, provoquant quelques réticences de l’Autorité aéronautique nationale à délivrer des certifications conditionnant la mise en service des MA 60.
Au final, le directeur général de l’Autorité aéronautique sera limogé le en décembre 2015, quelques jours seulement après une annulation du vol inaugural des MA 60, qui ont finalement pris les airs le 23 janvier dernier. «J’ai eu l’honneur d’être parmi les premiers passagers à bord de l’avion et j’ai mesuré sa fiabilité et sa sûreté», a confié l’ambassadeur chinois à la presse.
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