«C’est une question inévitable». C’est en ces termes que Rafael Ntung Nsué, le président de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), répond lorsqu’il est interrogé sur ce qu’il pense de la fusion entre les deux marchés financiers (Bvmac au Gabon et DSX au Cameroun) qui se font concurrence dans la zone Cemac depuis des années.
Après avoir révélé que les fonds levés sur la Bvmac et la DSX réunis depuis leurs créations respectives ne représentent qu’environ 0,4% du PIB de la zone Cemac, le président de la Cosumaf croit savoir que «le gouverneur de la Banque centrale a raison d’insister sur la nécessité d’intégrer les marchés» existant dans le zone Cemac. Rafael Ntung Nsué rappelle ainsi, dans une interview au Quotidien de l’économie, l’appel à l’unification de la Bvmac et de la DSX lancé par Lucas Abaga Nchama lors du Forum sur le développement du marché financier en Afrique centrale, qui vient de s’achever à Malabo, la capitale de la guinée équatoriale.
En effet, la sortie du gouverneur de la BEAC sur cette question de la fusion de la Bvmac et de la DSX n’est pas une nouveauté. Elle est déjà évoquée dans une étude de la BAD datée de 2012, puis dans le rapport diagnostic que vient de boucler le cabinet Roland Berger sur le potentiel du marché financier de l’Afrique centrale. Et comme pour faire chorus avec les experts sur la nécessité de cette fusion, les Etats de la Cemac ont décidé, depuis 2010, d’harmoniser les textes réglementaires des deux marchés financiers.
Mais depuis lors, les gouvernements gabonais et camerounais croient pouvoir revendiquer, chacun, la disparition de la bourse rivale. A la Cosumaf, où les responsables semblent être mus par l’impératif d’intégration régionale, la préservation de la bourse sous-régionale, la Bvmac en l’occurrence, paraît remporter les suffrages. Pour preuve, au cours d’une audience à lui accordée le 8 décembre 2015 par le Premier ministre gabonais, Daniel Ona Ondo, le président de la Cosumaf a évoqué l’hypothèse de la transformation de la bourse de Douala en une antenne de la Bvmac, si l’on s’en tient à un compte-rendu d’audience fait par la primature gabonaise à cette occasion.
Duel Cameroun-Gabon
De l’autre côté, fort de son statut de première économie de la zone Cemac, avec environ 40% du tissu industriel de cet espace communautaire qui compte six pays, le Cameroun ne lâche pas du lest quant au maintien de son marché financier, y compris dans un contexte de dualité avec celle de Libreville.
«L’avis du Cameroun est que si les mécanismes de base et les mesures qui peuvent servir à plus de connaissances sur ce qu’est le marché financier sont prises, il y a assez de potentiel économique, assez de ressources et assez de projets pour plus d’une Bourse en Afrique centrale», a laissé entendre l’ambassadeur du Cameroun en Guinée équatoriale. Lazare Mpouel Balla représentait alors le ministre des Finances au récent forum de Malabo sur le développement du marché financier en Afrique centrale.
Pour confirmer toute l’ambition du gouvernement camerounais à maintenir son marché financier opérationnel, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, annonce plutôt l’introduction imminente en bourse de nouvelles entreprises, ainsi qu’une vaste campagne de sensibilisation des opérateurs économiques sur la nécessité d’aller chercher les financements sur le marché financier local, afin de contribuer à redynamiser celui-ci.
Brice R. Mbodiam
Trois milliards de francs Cfa. Selon l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), c’est la somme perdue par les banques au Cameroun en 2015, du fait de la cybercriminalité. Ces pertes, a expliqué le DG de l’Antic, Ebot Ebot Enaw (photo), au cours d’un récent forum sur la cybersécurité, sont la conséquence du «Skimming», une pratique cybercriminelle qui consiste à «pirater des cartes magnétiques à l’aide des dispositifs spéciaux insérés dans des guichets automatiques de billets de banque».
Mais, apprend-on, les conséquences du «Skimming» sur les banques sont un moindre mal par rapport aux ravages causées par l’utilisation des simbox dans le secteur de la téléphonie. En effet, ce dispositif qui permet à des personnes installées à l’étranger de passer des appels à des tarifs locaux, causent d’importantes pertes financières aussi bien aux entreprises qu’au Trésor public.
Au mois d’octobre 2015 au cours d’un forum consacré aux enjeux et les perspectives de la lutte contre la fraude par Simbox au Cameroun, l’on apprenait qu’à cette date-là, les quatre opérateurs de la téléphonie en activité dans le pays avaient déjà perdu plus de 18 milliards de francs Cfa depuis le début de l’année, contre un peu plus de 4 milliards de francs Cfa pour l’Etat, du fait des fraudes à la Simbox.
Mais à côté du «Skimming» et de la fraude à la Simbox, la cybercriminalité au Cameroun, apprend-on, prend aussi souvent le visage du «webdefacement», qui consiste à changer frauduleusement l’apparence d’un site web ; de faux profils sur les réseaux sociaux et le piratage des emails afin d’arnaquer les citoyens ; et l’utilisation de logiciels piratés. De ce point de vue, souligne le DG de l’Antic, «près de 90 % des logiciels et systèmes d’exploitation utilisés dans notre pays sont des outils piratés».
BRM
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Au sortir d’une audience au ministère des Relations extérieures le 29 février 2016, l’Ambassadrice de France au Cameroun, Christine Robichon (photo), a révélé que le gouvernement français «vient d’accorder au Haut-commissariat pour les réfugiés, un nouveau don de 360 millions de francs Cfa, pour l’assistance aux réfugiés et déplacés» installés sur le territoire camerounais.
En effet, le Cameroun accueille de plus en plus de réfugiés centrafricains, qui fuient l’insécurité dans leur pays depuis le déclenchement de la crise politique en 2013. Mais, le plus gros contingent de réfugiés arrivé au Cameroun ces derniers mois vient du Nigéria, du fait des exactions de la secte islamiste Boko Haram.
Officiellement, plus de 300 000 réfugiés étrangers séjournent actuellement sur le territoire camerounais. Ils sont dispatchés dans plusieurs camps dans les régions de l’Est et de l’Extrême-Nord, respectivement frontalières à la Centrafrique et au Nigéria.
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Selon l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), une trentaine de conteneurs bourrés d’huiles végétales ne respectant pas les normes requises au Cameroun sont actuellement parqués dans l’enceinte du port de Douala depuis le mois d’août 2015. L’Asroc craint surtout que ces huiles végétales se retrouvent sur le marché local.
En effet, apprend-on, la société African Food, importatrice de ces cargaisons d’huiles végétales, et sa banque, la Bicec en l’occurrence, viennent de saisir le gouvernement camerounais pour obtenir l’autorisation spéciale de commercialiser ces huiles. Ceci dans la mesure où, depuis juin 2015, une décision gouvernementale est venue prescrire, entre autres exigences, le respect de la norme nationale adoptée pour les huiles commercialisées sur le territoire camerounais. Laquelle norme n’est pas respectée par la cargaison sus-mentionnée.
Pour rappel, grâce à cette mesure, qui fut alors couplée à l’application d’une valeur de référence (1500 FCfa le litre) pour le dédouanement des huiles importées, les raffineries d’huile qui avaient vu leurs capacités de production dégringoler de 70 à 30%, ont pu récupérer au moins 20% de leurs capacités à fin 2015, a fait savoir Koulou Ada, le président du Comité de régulation de la filière des oléagineux.
BRM
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Le 26 février 2016 à Yaoundé, le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana (photo), a officiellement annoncé l’ouverture des inscriptions pour les potentiels participants à l’édition 2017 du Salon de l’entreprise, de la Pme et du partenariat, baptisé Promote. Ces inscriptions, apprend-on, seront clôturées le 30 septembre 2016.
Ce rendez-vous économique, présenté par ses promoteurs comme étant le «1er rassemblement économique de l’Afrique centrale», se déroulera du 11 au 19 février 2017. Promote 2017 connaîtra la participation de plus de 1200 entreprises et institutions d’une trentaine de pays, à en croire la Fondation Inter Progress, organisatrice de l’évènement sous l’égide du gouvernement camerounais.
En 2017, indique le ministre du Commerce, la Salon Promote innovera principalement en organisant le site du palais des Congrès en zones thématiques, afin, apprend-on, de mieux rapprocher les opérateurs d’une même filière et ainsi faciliter les échanges et les possibilités de nouer des partenariats.
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Dans son rapport financier non certifié à fin novembre 2015, publié le 29 février 2016, la firme britannique Victoria Oil & Gas (VOG), détentrice à 100% de la société Gaz du Cameroun (GDC), qui assure la production du gaz sur le champ Logbaba, dans la région du Littoral du pays ; affirme avoir réalisé des «résultats financiers solides» sur la période considérée.
Ces résultats financiers, précise la junior gazière britannique, ont été rendus possibles grâce à une augmentation substantielle de la production, qui a cru de 126% entre novembre 2014 (3.91mmscf par jour) et novembre 2015 (8.85 mmscf par jour).
La commercialisation de cette production à la vingtaine d’entreprises de la ville de Douala déjà connectées au réseau de distribution de Gaz du Cameroun a permis, apprend-on, à l’entreprise de booster le volume de son cash-flow, qui est ainsi passé de 5,1 millions de dollars (environ 2,8 milliards de francs Cfa) au 31 mai 2015, à 6,3 millions de dollars (environ 3,4 milliards de francs Cfa) à fin novembre 2015.
Commentant ces résultats financiers, Kevin Foo (photo), Executive Chairman chez GDC, affirme que ces performances confirment «que notre activité de distribution du gaz entièrement intégré au Cameroun fonctionne bien et nous a permis de résister à la baisse des prix du pétrole brut et aux conditions de marché extrêmement difficiles. Nous avons l'intention de construire sur cette base pour augmenter la production et des flux de trésorerie au Cameroun et ailleurs en Afrique».
BRM
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L’année 2015 au Cameroun a été très prolifique en matière de distribution du matériel végétal. Selon le bilan de la campagne dressée le 25 février 2016 à Ebolowa, dans le Sud du pays, à l’occasion du lancement de la campagne agricole 2016, environ 5392 tonnes de semences améliorées ont été distribués aux producteurs par le gouvernement camerounais.
Il s’agit, a-t-on appris, de 4462 tonnes de semences de maïs et 930 tonnes de semences de pomme de terre. Le gouvernement, à travers le ministère de l’Agriculture, a également mis à la distribution des producteurs une cargaison de 25 millions de boutures améliorées de manioc, 400 000 plants d’arbres fruitiers, 21 750 Kg de semences de riz et 1,6 million de plants de bananiers-plantains.
Au demeurant, ce déploiement du gouvernement dans la mise à disposition du matériel végétal tout au long de l’année 2015 n’a pas réussi à combler l’important déficit qu’accuse la production agricole au Cameroun. Pour l’année 2016, a-t-on appris, le ministère de l’Agriculture mise sur la contribution des jeunes au développement du secteur agricole pour inverser la tendance, grâce à des appuis multiformes.
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«La 4G en questions : tout savoir sur une révolution technologique porteuse de changements». C’est le thème du Forum que vient d’organiser à Yaoundé, la capitale camerounaise, le cabinet IMS Consulting à l’intention des journalistes camerounais, spécialisés dans le traitement des questions des télécoms et TIC.
Afin d’édifier les hommes des médias sur les subtilités et les opportunités que charrie l’avènement de la technologie 4G, quelques semaines seulement après son avènement sur le territoire camerounais, IMS a convié au forum la société de téléphonie mobile Orange Cameroun, dont les experts ont délivré deux exposés sur le thème général : «l’avènement de la 4G : enjeux, défis et perspectives».
Pour l’essentiel, l’on retiendra des interventions des experts d’Orange Cameroun que grâce à la 4G, qui est «10 fois plus rapide que la 3G», les utilisateurs, qui peuvent être aussi bien des particuliers que des entreprises, ont accès à une importante palette de services innovants.
Le forum s’est achevé par la mise en place d’un réseau de journalistes TIC et télécoms du Cameroun, présidé par Elvis Mbimba, journaliste qui pilote le service en ligne à la télévision nationale. Ce réseau, apprend-on, œuvrera essentiellement à la «formation de ses membres sur toutes les thématiques liées aux TIC».
La société agro-alimentaire camerounaise Azur SA, appartenant au milliardaire Nana Bouba (photo), vient d’être récompensée pour sa contribution au développement des échanges intra-africains, en décrochant le premier prix de la coopération Sud-Sud au cours de la 4ème édition du Forum Afrique Développement qui vient de s’achever à Casablanca, au Maroc.
La société Azur SA, qui a réalisé un chiffre d’affaires officiel de 48,5 milliards de francs Cfa en 2013, est une raffinerie des oléagineux au capital de 8,5 milliards de francs Cfa. Cette entreprise agro-alimentaire produit du savon, de la margarine et des huiles végétales vendus dans de nombreux pays en Afrique centrale.
Organisé par le groupe bancaire marocain Attijariwafa et Maroc Export, la 4ème édition du Forum Afrique Développement s’est articulée autour du thème : «Agriculture et électrification : mobiliser les énergies». En deux jours, soulignent les organisateurs, ce forum a donné lieu à environ 4800 rendez-vous d’affaires.
BRM
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Afin d’assurer le déploiement rapide de la fibre optique sur le territoire camerounais, l’Agence de régulation des télécoms (ART) recommande aux opérateurs, apprend-on dans une annonce publicitaire que vient de rendre publique l’ART, «de tirer profit du maillage du réseau de transport d’électricité haute tension».
Cette technique, souligne le régulateur télécoms, est d’autant plus avantageuse au plan financier dans la mesure où, apprend-on, en matière de pose de la fibre optique, le «génie civil représente plus de 80% des éléments de coût». Traduction : en s’appuyant sur le réseau électrique haute tension déjà existant pour déployer la fibre optique, les opérateurs peuvent réduire les coûts des travaux de plus 80%.
En plus de la pose de la fibre optique en aérien, le régulateur télécoms, toujours dans l’optique de réduire les coûts, «propose aussi de s’appuyer sur les projets d’extension des réseaux d’adduction d’eau potable pour tirer profit des fouilles». L’ART annonce par ailleurs qu’elle «sensibilise les pouvoirs publics afin qu’à tout grand projet d’infrastructures de génie civil (voies ferroviaires, autoroutes, routes, etc.) soit associé un projet de déploiement de la fibre optique, levier de l’essor de l’économie numérique».
Pour rappel, le Cameroun revendique officiellement un réseau à fibre optique long de 10 000 Km et est connecté à trois câbles sous-marins. Deux autres points d’atterrissements sont en construction, afin de connecter le pays à cinq câbles sous-marins au total. Mais, «malgré ces investissements importants», reconnaît le régulateur télécoms national, ces «capacités restent largement insuffisantes en rapport avec les besoins actuels exprimés».
BRM
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