Cameroon Airlines Corporation (Camair Co), la compagnie nationale aérienne camerounaise, est désormais certifiée IATA (International Airlines Transportation Association), a annoncé son directeur général, Nana Sandjo, le 28 novembre 2014, après une semaine d’audit et de diagnostic des experts de l’association mondiale des transporteurs aériens.
Grâce à cette certification, apprend-on, le transporteur aérien camerounais reçoit ainsi la reconnaissance de ses pairs à travers le monde, en ce qui concerne la mise en place et la gestion des normes régissant la gestion des compagnies aériennes. Avec cette certification IATA, précise par exemple le DG de Camair Co, la compagnie «pourra prétendre vendre toutes les destinations du monde à ses passagers. Si vous êtes par exemple aux Etats-Unis et qu’on interroge un serveur, on verra beaucoup de compagnies dont celle du Cameroun dans le même système. On pourra alors vous vendre directement le billet là-bas».
Au demeurant, après cette certification, il reste à la compagnie aérienne publique camerounaise de résoudre les équations du financement et de la rentabilité. En effet, depuis le lancement de ses activités, la compagnie qui ne fonctionne qu’avec trois aéronefs, dont un seul pour les voyages internationaux, survit exclusivement grâce aux perfusions financières de l’Etat, son actionnaire unique.
Sur l’emprunt obligataire de l’Etat en cours de souscription, il est de nouveau prévu d’injecter 21 milliards de francs Cfa dans cinq sociétés d’Etat, dont 3 milliards de francs Cfa dans Camair Co, une entreprise dont l’endettement est actuellement évalué à plus de 20 milliards de francs Cfa.
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Dans son projet de loi de finances 2015 soumis à l’approbation des députés camerounais, le gouvernement projette des émissions de titres publics sur le marché des capitaux, pour un montant de 380 milliards de francs Cfa. Soit 130 milliards de francs Cfa de plus qu’au cours de l’année 2014, au terme de laquelle obligations et bons du Trésor ont été émis pour un montant total de 250 milliards de francs Cfa.
La hausse significative de ces financements alternatifs tient certainement du succès remporté par les titres publics camerounais, aussi bien sur le marché des titres de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), qu’à la Douala Stock Exchange (DSX), la bourse des valeurs mobilières du pays.
En effet, tout au long de l’année 2014, le Trésor public camerounais, principal animateur du marché de la BEAC depuis 2011, a battu des records de souscriptions, atteignant même des taux de 500%. Mais globalement, toutes les émissions de titres camerounais sur ce marché cette année, se sont achevées avec un taux de souscription moyen de 300%, précise la Direction générale du Trésor.
A la DSX, l’emprunt obligataire de l’Etat camerounais de 2013 s’est soldé par une sursouscription de 30 milliards de francs Cfa, le Trésor public ayant finalement reçu 80 milliards de francs Cfa alors qu’il ne sollicitait que 50 milliards de francs Cfa. En 2010, pour le tout premier appel public à l’épargne de son histoire, le Cameroun avait réussi à mobiliser 203 milliards de francs Cfa en 15 jours, sur les 200 milliards sollicités.
L’augmentation du montant a recherché en 2015 sur le marché des capitaux peut aussi s’expliquer par la fin, en 2015, des remboursements de l’emprunt obligataire 2010-2015 de 200 milliards de francs Cfa. A fin 2014, l’Etat aura remboursé plus de 80% de cet emprunt, et dispose donc d’une bonne marge de manœuvre pour s’endetter davantage sur le marché des capitaux cette année, pour continuer à financer ses projets de développement.
BRM
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L'agence de notation Standard & Poor's (S&P) a confirmé, dans un communiqué publié le 31 octobre 2014, les notes «B» et «B» attribuées aux emprunts souverains de longue et de courte maturité du Cameroun. Cette évaluation est assortie de perspectives stables.
S&P précise que cette évaluation s’explique essentiellement par la faiblesse des institutions camerounaises, le bas niveau du revenu par habitant, les importants besoins en financements extérieurs du pays et les risques liés à la succession à la tête de l’Etat. L’agence relève, cependant, que le Cameroun, qui est membre de la Communauté économique des Etats d’ Afrique centrale (CEEAC), dispose de points forts tels qu’une dette publique modeste, une inflation faible et des taux de change bas.
«Selon nos prévisions, la croissance du PIB réel du Cameroun se situera aux alentours de 5,6% ou 5,7% par an entre 2014 et 2017. Cette prévision est fondée sur l’augmentation de la production du pétrole (…), l'amélioration de l'approvisionnement en énergie pour les secteurs industriels depuis le début de la production à la centrale à gaz de Kribi dans la seconde moitié de 2013…», souligne S&P.
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Le gouvernement camerounais a accordé à la junior minière australienne Sundance Resources, dont la filiale camerounaise Cam Iron développe le projet d’exploitation du fer de Mbalam, dans la région de l’Est, une prorogation du délai initial arrêté pour la mobilisation des financements. Ce délai est désormais fixé au 30 juin 2015, annonce Sundance dans son rapport d’activités 2014.
En effet, en signant la convention d’investissement avec l’Etat camerounais le 29 novembre 2012, Sundance avait 18 mois pour mobiliser environ 3000 milliards de francs Cfa, pour le lancement effectif de la première phase du projet d’exploitation minière le plus avancé du Cameroun.
Ce délai courrait donc jusqu’au mois de mai 2014. Mais c’est en juin 2014 que Sundance a signé un accord avec la société portugaise Mota Engil, pour la construction des infrastructures liées au projet, notamment le chemin de fer entre Mbalam et Kribi ; et annoncé qu’elle s’était alliée à la sud-africaine Standard Bank, pour la recherche des financements.
Passé le nouveau délai du 30 juin 2015, précise Sundance dans son rapport annuel, et en l’absence d’une nouvelle prorogation de la partie camerounaise, la convention d’investissement entre l’Etat du Cameroun sur le projet de Mbalam sera considérée comme caduque.
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A la faveur de sa récente admission aux financements de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), le Cameroun bénéficiera de l’ouverture d’une ligne de crédits non concessionnels d’un montant de 180 millions de dollars (près de 90 milliards de francs Cfa) par an, sur la période 2014-2017, a-t-on appris à l’occasion de la visite entamée le 22 juillet 2014 au Cameroun, par le Vice-président pour la région Afrique de la Banque mondiale, Makhtar Diop (photo).
Au total, sur une période de 4 ans, ce guichet du groupe de la Banque mondiale mettra à la disposition du Cameroun, une enveloppe totale de 360 milliards de francs Cfa. «Cela permettra d’augmenter le volume de ressources disponibles à travers les institutions de la Banque mondiale, mais aussi de commencer à voir comment certains projets à caractère commercial pourraient être financés avec des ressources de la BIRD, et utiliser de plus en plus des ressources à caractère don pour des investissements dans le social qui ont un rendement commercial moins marqué que certains autres types de projets», a indiqué M. Diop.
Pour rappel, la Banque mondiale dispose d’un portefeuille de 23 projets actifs au Cameroun, pour une enveloppe globale estimée par cette institution de Bretton Woods à plus de 500 milliards de francs Cfa. Des financements, qui, jusqu’ici, sont issus de l’Association internationale pour le développement (IDA), le guichet concessionnel de la Banque mondiale.
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Selon Jean Philippe Guillaume (photo), le Directeur général de la filiale camerounaise de la Société générale, les difficultés de financements des infrastructures évoquées par les Etats de l’Afrique centrale, et notamment le Cameroun, sont «un faux débat». S’exprimant le 10 mars 2014 à Yaoundé, au cours d’une conférence sous-régionale sur le développement des infrastructures en Afrique centrale, le Dg de la SG Cameroun a fait remarquer que les banques commerciales locales «ne sont pas sollicitées» pour financer ces infrastructures.
Pourtant, a-t-il indiqué, ces banques regorgent de ressources nécessaires pour accompagner l’Etat camerounais dans ses projets (600 milliards de FCfa de surliquidité selon l’APECCAM). «Certes, nous avons des dépôts à court terme, qui constituent environ 80% de notre portefeuille. Mais, il y a aussi des ressources de long terme, environ 20%. Nous ne sommes pas simplement sollicités», martèle-t-il, avant d’ajouter que la SG Cameroun revendique actuellement un encours de crédit de long terme estimé à environ 120 milliards de francs Cfa.
De l’avis de Jean Philippe Guillaume, le meilleur moyen pour l’Etat du Cameroun de mobiliser les fonds qui dorment dans les coffres-forts des banques locales est de solliciter des prêts syndiqués, dans lesquelles les banques locales et internationales partagent le risque. Un montage financier semblable, précise-t-il, à celui qui a conduit à la mobilisation de 130 milliards de francs Cfa sur le marché des capitaux en 2011, pour la construction de la centrale à gaz de Kribi, dans la région du Sud du pays.
En effet, l’on se souvient que le financement de ce projet, présenté comme une référence par les banquiers camerounais, avait mis à contribution des banques locales (Standard Chartered, BICEC, SCB, SGBC et Afriland), qui avaient mis 40 milliards de francs Cfa dans la cagnotte ; et les institutions financières internationales (BAD, BDEAC, FMO, Proparco et SFI), dont les fonds mobilisés pour le projet avaient culminé à 90,5 milliards. Ce prêt syndiqué d’une durée de 14 ans, garanti par la Banque mondiale, avait aussi cette clause particulière : «l’Etat a pris l’engagement de racheter le prêt des banques locales pour 7 ans, si jamais celles-ci ne pouvaient plus aller jusqu’à 14 ans», précise Frédéric Mvondo, DGA de KPDC.
BRM
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Selon un communiqué rendu public par la délégation de l’Union européenne au Cameroun le 14 février 2014, à l’occasion de la visite dans le pays d’une équipe de la Banque européenne d’investissement (BEI), cette institution financière communautaire revendique un portefeuille de 113 milliards de francs Cfa (environ 173 millions d’euros) au Cameroun depuis 2006.
Ces interventions, apprend-on, ont été principalement effectuées dans le domaine des infrastructures en matière d’approvisionnement en eau et en énergie. Il en est ainsi du centre de traitement des eaux de la Mefou, opérationnel depuis la semaine dernière, et qui est conjointement financé par la BEI, l’AFD et le gouvernement camerounais.
A en croire la délégation de l’UE au Cameroun, la récente visite au Cameroun d’une équipe de la BEI conduite par Catherine Collin (Chef de Division Afrique centrale et orientale et pour le Pacifique), visait à examiner avec la partie camerounaise, «les nouvelles modalités de financement envisagées en collaboration avec la Commission européenne. Ces instruments permettront de combiner des prêts et de dons, ce qui aura un effet levier des investissements ainsi qu'une meilleure efficacité et efficience de l'aide européenne en tant que catalyseur du développement des infrastructures au Cameroun».
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Le plan d’adaptation et de modernisation de l’économie camerounaise face à la mondialisation, marquée surtout par l’entrée en vigueur prochaine des accords de partenariats économiques d’étape signés avec l’Union européenne (UE) en 2009, nécessite la mobilisation de financements d’un montant total de 2500 milliards de francs Cfa, a révélé le quotidien gouvernemental, Cameroon Tribune.
Cette somme qui devra être mobilisée à 80% par le Trésor public camerounais, contre 20% pour les partenaires au développement, va permettre, concrètement, de remettre à niveau les entreprises, d’accroître leurs capacités de production et d’exportation. Il sera également question d’améliorer les normes des produits camerounais afin de les arrimer aux exigences internationales, mais surtout de lancer des réformes fiscalo-douanières adaptées aux APE.
Officiellement, apprend-on, l’APE d’étape conclu entre le Cameroun et l’UE en 2009, préconise la libéralisation progressive des importations jusqu’à 80% au bout d’une période de 15 ans. Les pertes de recettes pour le Cameroun au cours de ce processus, apprend-on, se situeront entre 580 et 1500 milliards de francs Cfa chaque année.
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Dans une interview au quotidien gouvernemental, Cameroon Tribune, la nouvelle ambassadrice de France au Cameroun, Christine Robichon (photo), révèle que depuis 2006, les engagements financiers de l’Agence française de développement (AFD) en faveur du Cameroun sont estimés à près de 1000 milliards de francs Cfa, dont une moyenne de 135 milliards de francs Cfa par an.
Entre autres projets majeurs financés au Cameroun par l’AFD, l’on peut en effet citer le 2ème pont sur le Wouri, dont les travaux de construction ont été récemment lancés à Douala, la construction du barrage de Lom Pangar, les projets d’alimentation en eau potable des villes de Yaoundé et de Douala, l’aménagement des pénétrantes Est et Ouest de la ville de Douala dont les travaux devraient bientôt démarrer...
La diplomate française rassure par ailleurs que malgré la situation économique quelque peu préoccupante de la France en ce moment, «il y a un consensus pour préserver l’aide au développement». Aussi, indique-t-elle, «la France reste engagée aux côtés du Cameroun et soutient les efforts de développement de ce pays».
Invitée à expliquer les raisons pour lesquelles les entreprises françaises ont tendance à rafler les marchés de la majorité des projets financés par la France, Mme Robichon soutient que « l’aide publique française au développement n’est plus liée. (…) Le soupçon de favoritisme que vous évoquez est infondé. Il découle vraisemblablement de l’importance que la France attache à la qualité technique des infrastructures qu’elle finance (...) Les chiffres montrent que depuis 2010, 80% des marchés financés par l’AFD ont été emportés par des entreprises camerounaises et seulement 10% par des entreprises françaises»