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Yaoundé - 26 avril 2024 -

Le consortium EDF-SFI-Rio Tinto, l’Etat du Cameroun et l’électricien Eneo ont signé, le 3 novembre 2015 à Yaoundé, un accord cadre définissant les conditions générales d'insertion dans le secteur électrique national, du barrage de Natchigal. Cette infrastructure énergétique d'une capacité de production de 420 MW sera construite dans la région du Centre du pays.

Pour cet investissement évalué à 660 milliards de francs Cfa, le groupe français EDF prendra la part la plus importante, avec 40% des financements, contre 34 et 26% à pourvoir respectivement par la SFI et l’Etat du Cameroun, a-t-on appris au cours de la cérémonie. Grâce à cette prise d’intérêt majoritaire dans le projet Natchigal, qui conditionne l’extension de l’usine de production d’aluminium d’Edéa (Alucam), EDF fait ainsi entendre le son de cloche des opérateurs français dans la construction et l’exploitation des infrastructures énergétiques au Cameroun, secteur sur lequel règnent les opérateurs chinois, britannique et norvégien.

En effet, les entreprises de l’Empire du Milieu, remorquées par Eximbank China, se sont jusqu’ici adjugées tous les contrats de construction des barrages en cours au Cameroun. Il en est ainsi du barrage de Lom Pangar, le plus grand jamais construit dans le pays, dont la société chinoise CWE vient de réussir la mise en eau partielle dans la région de l’Est.

EDF sur le marché camerounais à l’horizon 2020

La China National Electric Engineering Corporation (CNEEC), elle, annonce pour le 15 décembre prochain, la production des premiers mégawatts du barrage de Mékin, qu’elle construit actuellement dans la région du Sud-Cameroun. Sinohydro, également actif dans le BTP, livrera bientôt le barrage de Memevé’élé, en construction dans le Sud. Dans le même temps, Hydrochina s’est positionné sur le projet de barrage de Song-Dong, tandis que la construction du barrage de la Mentchum devrait échoir une fois de plus à CWE.

Si les chinois règnent sur la construction des barrages, Britannique et norvégien, eux, ont parié sur l’exploitation. En première ligne se trouve Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun, entreprise contrôlée par le fonds d’investissement britannique Actis. Eneo s’approvisionne auprès des centrales de Dibamba et de Kribi, détenues à 100% par la société Globeleq jusqu’à il y a encore quelques semaines. En septembre 2015, ces infrastructures ont été récemment cédées à un consortium constitué par le fonds norvégien Norfund et l’institution de financement britannique CDC Group.

Il faudra attendre la période 2020-2021, date de mise en service des sept turbines (de 60 MW de capacité chacune) du barrage de Natchigal, pour voir le Français EDF faire son entrée sur ce marché. En effet, le consortium d’investisseurs conduit par le groupe français vient de signer un contrat d’exclusivité avec Eneo, pour la fourniture de l’électricité produite par le futur barrage de Natchigal.

BRM

 

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Dans un rapport publié à la fin du mois de mars 2015, la Banque mondiale, en citant plusieurs pays d’Afrique dont le Cameroun, indique que le fort potentiel de demande en énergie du secteur des mines, pouvait être un point d’ancrage pour le développement du secteur de l’électricité et un important levier pour améliorer l’offre en énergie dans le pays.

«L'approfondissement des relations énergie-exploitation minière devrait se traduire par des avantages substantiels pour le pays, les sociétés minières, le fournisseur d'électricité et le pool énergétique de l'Afrique centrale (CAPP), actuellement inactif. Les sociétés minières tireront partie des grands projets énergétiques et elles vont très probablement participer au financement initial des immobilisations requises», explique l’institution de Bretton Woods dans son rapport.

Le gouvernement camerounais semble avoir été séduit par l’idée depuis un certain temps. Partant de cette hypothèse selon laquelle les sociétés minières constituent un  potentiel de contribution pour le développement de l'hydroélectricité, il  a adopté une approche associant les sociétés minières et les gros consommateurs d'électricité à l'élaboration de la nouvelle loi sur l'électricité, qui est entrée en vigueur en décembre 2011, mais dont l’implémentation reste assujettie à la publication de ses différents décrets d’application.

L’idée, apprend-on de bonnes sources, était de faire en sorte que la société en charge de la distribution de l’électricité (Eneo) puisse  disposer de capacités de production supplémentaires, sans avoir à financer de nouveaux projets de centrales hydroélectriques et de lignes de transport. Ces investissements revenants aux grands consommateurs eux-mêmes, comme on le voit avec le projet de construction de la centrale de Natchigal, piloté par Rio Tinto (maison-mère d’Alucam qui a récemment annoncé sa sortie du capital de ce producteur d’aluminium), la SFI et EDF.

L’exemple d’Alucam

Aussi cohérente qu’elle soit, cette vision consistant à asseoir la solution énergétique à la demande du secteur minier ne va pas de soi. Elle nécessite un cadre juridique clair, qui fait encore l’objet de nombreux défis dans le pays. De l’autre côté, cette hypothèse a été formulée à une période où il y avait un fort engouement pour le secteur des industries extractives.

Avec la baisse des cours des différentes matières premières minières, les investisseurs se montrent plus prudents à injecter des liquidités dans un secteur où les prix sont en forte chute et la rentabilité de base n’est pas garantie. De sources  bien introduites, c’est d’ailleurs l’un des obstacles actuels à la cession des parts de Rio Tinto dans Alucam (site en photo), très peu de partenaires stratégiques souhaitant prendre sur eux d’investir dans l’infrastructure énergétique (centrale de Natchigal) dans un contexte de baisse des prix de l’aluminium.

En plus de ce qui précède, l’intégration Energie-Mines pourrait également poser le problème de la gestion des bassins hydrauliques. En effet, selon certains experts, le cas Alucam n’est pas un exemple de réussite. Le producteur d’aluminium, qui consomme plus de la moitié de l’énergie électrique produite au Cameroun, ne génère directement que près de 600 emplois directs, sa contribution au revenu national n’atteint pas 2,5% ces dix dernières années et le potentiel de passif environnemental lié à la pression sur le fleuve Sanaga n’a pas été clairement évalué, font remarquer des ONG locales de défenses des ressources naturelles.

 

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EDF Cameroun, la filiale locale du géant français du secteur de l’électricité, recherche pour son projet de construction de la centrale hydro-électrique de Natchigal, dans la région du Centre du Cameroun, un spécialiste en systèmes d’information géographique et sociétale (SIGS).

Ce spécialiste, qui devra rejoindre  «l’équipe environnementale et sociale basée à Batchenga», apprend-on, sera chargé de la conception et de l’exploitation du SIGS du projet. Pour ce poste, une expérience minimale de 5 ans et requise, selon le communiqué rendu public le 23 septembre dernier.

Les candidats au poste, qui doivent être titulaire d’un bac+3 en Géographie avec une spécialisation en géomatique, ont jusqu’au 30 septembre 2014 pour faire parvenir leurs dossiers de candidature à EDF Cameroun à Yaoundé.

Pour rappel, piloté par la Société financière internationale (SFI), Rio Tinto Alcan et Electricité de France, le projet de la centrale de Natchigal, duquel est tributaire l’extension de l’usine Alucam (filiale de Rio Tinto) d’Edéa, consiste en la construction d’une centrale d’une capacité de production de 420 MW sur le fleuve Sanaga, et d’une ligne de transport de 225 KV, longue de 50 Km.

 

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Les partenaires du projet de construction de la centrale hydroélectrique de Natchigal, dans la région du Centre du Cameroun, viennent de lancer un appel à candidatures, en vue du recrutement d’un panel de cinq experts pour la conduite de ce projet. Il s’agit, apprend-on, d’un barragiste, d’un géologue, d’un électromécanicien, d’un environnementaliste et d’un expert des questions sociales.

«Pour les 5 experts, une précédente expérience comme membre d’un panel d’experts pour un projet hydroélectrique en zone tropicale serait un atout», précise le communiqué portant appel à candidatures. Les prestations concernées par cette offre s’étendront, apprend-on, «de septembre 2014 à fin 2015». Les candidatures sont attendues jusqu’au 7 septembre 2014.

Piloté par la Société financière internationale (SFI), Rio Tinto Alcan et Electricité de France, le projet de la centrale de Natchigal, duquel est tributaire l’extension de l’usine Alucam (filiale de Rio Tinto) d’Edéa, consiste en la construction d’une centrale d’une capacité de production de 420 MW sur le fleuve Sanaga, et d’une ligne de transport de 225 KV, longue de 50 Km.

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Electricité de France (EDF), le géant français de l’électricité a inauguré le 9 juillet 2014 à Yaoundé, la capitale camerounaise, les locaux abritant sa représentation dans le pays. Cette inauguration est intervenue 24 heures seulement avant la signature, avec le gouvernement camerounais, d’un accord cédant à EDF (au détriment d’Alucam qui s’en est dessaisi) tous les droits pour le développement du projet de construction de la centrale hydroélectrique de Natchigal, dans la région du Centre du pays.

Selon le protocole d’accord signé le 10 juillet 2014, apprend-on, EDF devrait non seulement conduire la construction de cette infrastructure énergétique capitale pour l’extension de l’usine de la société des Aluminium du Cameroun (Alucam), qui souhaite tripler sa production ; mais aussi produire et, éventuellement, transporter l’énergie qui sera produite par la centrale de Natchigal.

D’une capacité de production de 400 MW d’électricité, cette centrale, qui sera opérationnelle à partir de 2019, coûtera environ 400 milliards de francs Cfa. Parmi les bailleurs de fonds, la Société financière internationale (SFI) est déjà dans les starting-blocks.

 

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Selon le ministre camerounais de l’Energie et de l’Eau, la centrale de Natchigal, dans la région du Centre du Cameroun, devra être opérationnelle en 2019. Le ministre Basile Atangana Kouna (photo) a fait cette projection le 31 janvier 2014 à Yaoundé, en recevant une délégation de responsables d’Electricité de France (EDF), de Rio Tinto Alcan et de la Société financière internationale (SFI).

Ces institutions, toutes parties prenantes au projet de construction de cette infrastructure énergétique, apprend-on, étaient venues présenter au gouvernement camerounais l’état d’avancement du projet, mais aussi porter à la connaissance de la partie camerounaise leurs inquiétudes sur ce qui pourraient constituer les points de blocage dudit projet.

Il s’agit, a-t-on appris, de savoir à qui va incomber la gestion de la centrale une fois construite, mais surtout de s’assurer que l’énergie produite à partir de cette centrale sera à la fois transportée et commercialisée. Des inquiétudes que le Ministre Atangana Kouna a dissipées, en précisant que des négociations sont en cours pour que le repreneur des actifs d’AES achète une partie de l’énergie de la centrale de Natchigal ; que le gouvernement créera d’ici là une entreprise de transport de l’énergie ; et que la gestion de la future centrale incombera à Electricity Development Corporation (EDC), l’entreprise publique bras séculier de l’Etat camerounais dans le domaine de l’énergie.

La centrale de Natchigal, qui sera construite sur le fleuve Sanaga aura une capacité de production de 400 MW. Cet investissement de 400 milliards de francs Cfa conditionne le projet d’extension de l’usine d’Alucam (Aluminium du Cameroun, filiale de Rio Tinto) à Edéa, qui souhaite porter sa production d’aluminium de 90 000 à 300 000 tonnes par an.

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L’Etat camerounais, Electricité de France (EDF), la Société financière internationale (SFI) et le groupe canadien Rio Tinto, ont signé le 8 novembre 2013 à Yaoundé, un accord pour le développement du projet de construction du barrage hydroélectrique de Natchigal, dans la région du Centre.

Cet investissement d’un montant total de 400 milliards de FCfa, a-t-on appris, va permettre d’accroître la production énergétique au Cameroun, grâce à 400 MW d’électricité supplémentaires à produire par la centrale de Natchigal, qui sera construite sur le fleuve Sanaga.

De la construction de cette infrastructure énergétique est étroitement lié le projet d’extension de l’usine de la société Aluminium du Cameroun (ALUCAM), la filiale locale du géant canadien Rio Tinto.

En effet, ALUCAM (photo), consommatrice de près de la moitié de l’électricité actuellement produite au Cameroun, ambitionne de faire passer sa production annuelle d’aluminium de 90 000 à 300 000 tonnes. Il est également prévu la construction d’une raffinerie d’aluminium à Kribi, dans la région du Sud.

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C’est un véritable calvaire pour les populations de Ntui, riche localité agricole située dans la région du Centre du Cameroun. Pour acheminer leurs produits champêtres vers les villes, elles doivent traverser le fleuve Sanaga sur un bac. Idem pour les bœufs qui doivent emprunter le bac ou une pirogue. Il faut alors débourser en moyenne 5000 FCFA par tête pour le transport par pirogue. Et payer les frais d’embarquement sur le bac, ce qui participe à l’augmentation des prix des denrées, d’après les cultivateurs.

Pire encore, quand le bac est en panne, les vivres pourrissent et les malades meurent dans les villages faute de moyens d’évacuation vers Yaoundé, la capitale. Les producteurs de cacao se voient prélever 10 FCFA au kilogramme de cacao vendu aux coxeurs (acheteurs). Un montant qui permettra, disent-ils, d’amortir les charges supplémentaires générées par l'absence de bac qui rallonge le transport vers Yaoundé. Comme ce fut le cas encore tout récemment en mars 2012. Les populations de Ntui avaient déjà passé sept mois sans le bac, tombé en panne. «7 mois sans bac sur la Sanaga, une catastrophe pour l’économie du Mbam et Kim», titrait alors le journal La Voix du Paysan, qui tirait la sonnette d’alarme.

Lorsque le bac est fonctionnel, c’est presque la peur au ventre qu’on y monte. En novembre 2010 par exemple, le bac qui relie le village Nachtigal à la ville de Ntui, avec à son bord près de 200 personnes et sept voitures, a dérivé, à 10 km du point d’accostage, du côté de Ntui. Heureusement, l’on a enregistré aucune perte en vie humaine.

 

Longue attente

En effet, la localité de Ntui est reliée à Yaoundé, la capitale, par trois sorties. Mais, la sortie la plus courte et la plus empruntée passe par Obala. On parcoure environ 80 km. Par cette sortie, il faut traverser le fleuve Sanaga obligatoirement sur un bac. Le fleuve est situé à 12 km de la ville de Ntui. D’après La Voix du paysan, c’est aussi le raccourci pour les bœufs convoyés depuis le grand nord du Cameroun.

Depuis plus de trois décennies,  les populations attendent la construction du pont sur ce trajet. Monsieur Ayissi présenté comme chef du village Ehongo près du fleuve Sanaga, se dit dégoûté de parler de ce problème. Ancien fonctionnaire à la retraite, il confie à La voix du Paysan qu’il ne peut même plus se rendre à Yaoundé avec son véhicule car, celui-ci lui coûtera trop cher. « A quand va-t-on apporter une solution définitive à ce problème ? Est-il interdit de nous construire ici un pont comme celui d’Ebebda ? », se demande-t-il.

En guise de réponse, au ministère de l’Economie, de la Planification et du Développement du territoire, on indique que les études techniques pour la construction du pont sur la Sanaga à Natchigal sont disponibles depuis septembre 2010.

Il s’agit de la construction d’un pont de 850 m sur le fleuve Sanaga à Natchigal  qui relie les localités de Batchenga et de Ntui. Le coût total du projet est estimé à 24 milliards de FCFA (40 millions €). Un financement qu’il faut encore rechercher. C’est un projet qui peut se réaliser en trois ans et le gouvernement camerounais souhaite que ce pont soit fonctionnel en 2015.

 

Beaugas-Orain Djoyum

 

 

Ce projet sera représenté à Genève à l’occasion du IXeme forum EMA Invest, en mars 2013.

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