(Investir au Cameroun) - Le Port autonome de Douala (PAD), l’entreprise chargée de la gestion de la plateforme portuaire de la capitale économique du Cameroun, conserve sa note A sur le long terme et A2 sur le court terme avec des perspectives stables pour les deux types de maturité, selon la dernière évaluation l’agence de notation financière Bloomfield Investment Corporation, la première agence de notation financière d’Afrique francophone. Cette notation, dont la période validité varie d’octobre 2023 à septembre 2024, décrit un profile de risque sur les prêts en monnaie locale (FCFA).
Concrètement, cela signifie que, pour Bloomfield, le PAD présente une « qualité de crédit élevée » et « les facteurs de protection sont bons » sur le long terme et « la certitude de remboursement en temps opportun est bonne » et « Les facteurs de liquidité et les éléments essentiels des sociétés sont seins » sur le court terme. Pour justifier cet optimisme, l’agence créée en 2007 liste une croissance du commerce international malgré un contexte de crise ; une amélioration du cadre de gouvernance ; une bonne flexibilité de financement ; une baisse du niveau d’endettement ; une amélioration de la trésorerie nette traduisant un bon équilibre financier ; la poursuite du plan de fiabilisation des données et d’apurement des comptes, l’obtention du privilège du Trésor accentuant les capacités de recouvrement du PAD.
La notation de Bloomfield s’est appuyée sur les rapports des comptes des exercices 2021 et 2022 du PAD. Il en ressort qu’entre ces deux années, le chiffre d’affaires, le résultat net, la trésorerie et les capitaux propres de cette entreprise dont le capital est détenu à 100% par l’État ont augmenté passant respectivement de 65,5 à 69,7 milliards de FCFA, de 6,5 à 7,8 milliards de FCFA, de 18,2 à 47,4 milliards de FCFA et de 84,6 à 151,5 milliards de FCFA. Alors qu’au même moment la dette financière de l’entreprise est en baisse passant de 42,4 à 34,4 milliards de FCFA.
Facteurs de risque
Néanmoins, souligne Bloomfield, il existe des facteurs de la fragilité de la qualité de crédit. L’agence cite pêle-mêle une relative baisse des indicateurs de performance financière ; un environnement sécuritaire relativement fragile ; un positionnement géographique naturel qui limite le potentiel de développement du port de Douala-Bonabéri. Pour le denier facteur, le PAD affirme que programme de normalisation des services et de développement des infrastructures devrait permettre de minorer ce risque. Ce programme consiste en l’accroissement des capacités d’accueil et de la qualité des services aux navires et à la marchandise ; le développement d’une zone industrialo-portuaire ; la réhabilitation et la modernisation du terminal à pêche ; et surtout l’extension du port vers l’île de Manoka, dans l’arrondissement de Douala VI.
Cette notation est un atout pour la réalisation de programme. Car elle peut faciliter la mobilisation des financements au niveau local. Il en est de même de la classification du PAD par la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac) parmi « les entreprises de grand standing » pour l’exercice 2024. En effet, ce statut permet à ces entreprises de bénéficier d’une réduction de 25% des taux de pondération (0% ; 25% ; 50% ; 75% et 100%) pour provisions à constituer par les banques lorsque le prêt qu’elles leur accordent n’est que partiellement couvert par une garantie. Ce qui contribue à faciliter leur accès au crédit.
Frédéric Nonos