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Yaoundé - 28 avril 2024 -

Entre janvier et mars 2024, l’administration centrale camerounaise a effectué des remboursements de dettes d’un montant total de 312,4 milliards de FCFA, hors restes à payer. Sur cette enveloppe, souligne la Caisse autonome d’amortissement (CAA) dans sa dernière note de conjoncture sur la dette publique, 22,7% représentent les intérêts. Ce qui correspond à 70,9 milliards de FCFA en valeur absolue, et en moyenne 23,6 milliards de FCFA d’intérêts payés par mois.

Mais, au mois de mars 2024, par exemple, la part des intérêts dans le service de la dette publique camerounaise a été considérablement réduite. Elle a culminé à seulement 17,8 milliards de FCFA, sur un service global de la dette de 88,2 milliards de FCFA, révèle la note de conjoncture de la CAA.

« Ce service a été destiné à 81% au règlement de la dette extérieure et 19% au règlement de la dette intérieure. Il enregistre une augmentation de 4,6% en fluctuation mensuelle et une diminution annuelle de 7,8% », précise le gestionnaire de la dette publique au Cameroun.

BRM

L’utilisation du service mobile Money a « particulièrement augmenté » au Cameroun, passant de 29,9% en 2017 à 42,7% en 2022 pour l’ensemble de la population âgée de 15 ans ou plus, d’après les résultats de la 5e Enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam 5) rendus publics le 24 avril 2024 par l’Institut national de la statistique (INS). Ces chiffres montrent une augmentation de 12,8% en cinq ans. L’organe en charge de la statistique au Cameroun n’explique toutefois pas cette croissance des services d’argent mobile.

Il convient toutefois de noter que la pandémie de Covid-19 a permis à de nombreuses personnes d’accéder aux services de Mobile Money. Dans bien des cas, il s’agissait de nouveaux utilisateurs qui se servent désormais de ces services pour leurs besoins quotidiens. Une des mesures encouragées par le gouvernement camerounais pour endiguer la propagation du virus consistait à limiter le contact avec l’argent en espèces dans les transactions financières au profit du Mobile Money, mais aussi de l’e-paiement et du mobile banking.

Au plus fort de la crise sanitaire, Orange Cameroun et MTN Cameroon, qui se partagent le marché (en attendant l’arrivée de « Blue Money », le service de Mobile Money de Camtel, l’opérateur public de télécoms) avaient notamment multiplié les réductions ou suspensions des frais sur les transactions de transfert d’argent entre particuliers et le paiement de factures (eau et électricité notamment) pour amener les usagers à privilégier les services électroniques. Cette croissance des opérations de Mobile Money pourrait ainsi s’expliquer par le fait que l’usage des paiements numériques imposé par la pandémie est resté une habitude. Il faut également souligner que Mobile Money est de plus en plus en admis comme moyen de paiement. Désormais, on peut par exemple payer les impôts ou recevoir les prestations sociales par OM.

Selon la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission commun aux pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), plus de 96% des transactions financières (2,3 milliards d’opérations) effectuées dans la zone l’ont été via le Mobile Money, contre seulement 2% des transactions (48,3 millions d’opérations) au moyen du virement bancaire classique et des cartes. Malgré cette percée du Mobile Money qui contribue à faire progresser l’inclusion financière en offrant à des personnes non bancarisées la possibilité d’accéder enfin à des services financiers formels, les transactions les plus importantes en valeur restent la chasse gardée des banques classiques, selon la Beac.

« En valeur, les virements classiques viennent en première place avec 44% des transactions, soit 48 573 milliards de FCFA, suivi des virements instantanés de la monnaie électronique utilisé dans 21% des transactions (23 332 milliards de FCFA). Les virements (toutes catégories confondues) représentent 65% de la valeur des toutes les transactions de la zone », indique l’institution financière dans son Rapport sur les services de paiement dans la Cemac en 2022. Le document de la Beac précise que le Cameroun est le pays où sont exécutées la majorité des transactions tant en nombre (71%, soit 1,7 milliard d’opérations) qu’en valeur (55%, soit 59 003 milliards de FCFA). Le pays est suivi du Congo qui occupe la deuxième place en nombre (15%, soit 364 millions de transactions), tandis que le Gabon vient en deuxième place en termes de valeur (15%, soit 16 164 milliards de FCFA).

P.N.N

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Entre mars 2023 et mars 2024, la dette intérieure du Cameroun, hormis les restes à payer de plus de trois mois, connaît une augmentation de 169 milliards de FCFA. Selon la note de conjoncture que vient de publier la Caisse autonome d’amortissement (CAA), le gestionnaire de la dette publique du pays, elle a atteint 3 663 milliards de FCFA au premier trimestre 2024, après 3 494 milliards de FCFA un an plus tôt.

L’analyse des données de la CAA permet d’établir que cette hausse est principalement la conséquence des activités de recherche des financements conduites par le Cameroun sur le marché des titres publics de la Beac, l’institut d’émission commun aux pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA). En effet, alors que les dettes contractées par le pays sur ce marché entre janvier et mars 2023 culminaient à 1 561 milliards de FCFA, l’enveloppe a atteint 1 865 milliards de FCFA au premier trimestre 2024, révélant une hausse de 304 milliards de FCFA en glissement annuel.

Cette hausse exponentielle a neutralisé la baisse de 78 milliards de FCFA en glissement annuel, observée sur la dette intérieure structurée du pays au cours de la période. Celle-ci, selon les données de la CAA, est en effet passée de 905 milliards à 827 milliards de FCFA entre les premiers trimestres 2023 et 2024.

Sur une échelle beaucoup plus globale, la dette publique du Cameroun a atteint 12 714 milliards de FCFA à fin mars 2024, en hausse de 1,1% par rapport à la même période en 2023. Cette enveloppe représente désormais 42,9% du PIB, contre un seuil de tolérance de 70% admis dans les critères de surveillance multilatérale de la Cemac. À en croire la CAA, l’endettement du Cameroun est porté à 93,3% par l’administration centrale, 6,6% par les entreprises et établissements publics, et 0,1% par les Collectivités territoriales décentralisées (CTD).

BRM

Le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique (Minjec), Mounouna Foutsou, et le fondateur de La Régionale Bank, Charles Rollin Ombang Ekath, ont signé, le 24 avril, à Yaoundé, une convention de partenariat à l’effet de la mise en œuvre effective du Fonds de garantie aux jeunes entrepreneurs (Fogajeune). Cette cérémonie intervient six mois après la signature des conventions similaires en octobre 2023 avec NFC-Bank, People Finance SA, Caisse camerounaise d’épargne et de crédit (CCEC) et Crédit du Sahel dans le cadre de l’opérationnalisation de ce fonds de garantie.

Dans le cadre du partenariat avec La Régionale Bank, la banque proposera des prêts aux jeunes entrepreneurs camerounais du terroir et de la diaspora à travers deux guichets, à savoir : un « guichet financement direct » et un « guichet garanti ». Les montants des prêts ne sauraient dépasser 25 millions de FCFA pour le premier et 100 millions de FCFA pour le second.

Le premier guichet cible les primo-entrepreneurs constitués en projets individuels, villages pionniers et clusters économiques, et leur accorde des subventions dont les montants n’excèdent pas 1,5 million de FCFA, des crédits remboursables à taux zéro plafonnés à 10 millions de FCFA et des crédits remboursables à taux bonifié de 8% pour un montant compris entre 10 000 000 et 25 000 000 de FCFA, indique Abdoul-Karim Nassourou, le coordonnateur national du Fogajeune.

Le second guichet quant à lui cible les jeunes entrepreneurs locaux et ceux de la diaspora en joint-venture avec leurs pairs restés au pays, déjà en activité et sollicitant des financements pour l’extension de leur projet. Sa méthodologie de financement du projet est le cofinancement avec le partage des risques entre les différentes parties impliquées dans la relation financière. Ainsi, apprend-on, le jeune promoteur contribue à hauteur de 10% en numéraire du coût global de son projet, tandis que la banque ou l’établissement de microfinance (EMF) participe à hauteur de 70% rémunéré suivant les clauses d’une convention spécifique entre les trois parties en fonction de la nature, du montant et de la durée du projet.  

La contribution de l’État, à travers le Foajeune, quant à elle, est de deux ordres : une participation financière de 20% dans le financement du projet du jeune accordé au taux de 8% et un dépôt de garantie de 30% du coût total du projet servant à couvrir une partie du crédit accordé au jeune au cas où ce dernier venait à être défaillant, c’est-à-dire insolvable. « Ce dépôt, il faut le rappeler, est cantonné dans un compte de garantie et rémunéré à hauteur de 2% TTC par les institutions financières au profit du Fogajeune », indique le coordonnateur de ce fonds de garantie.

Secteurs financés

« Dans le processus de financement, le Fogajeune, qui est appelé à créer une synergie d’actions avec des programmes et structures dédiés à l’insertion socio-économique, va concentrer ses financements dans les quatre grands domaines du Plan triennal “Spécial-jeunes” (PTS-Jeunes), notamment l’agriculture, l’économie numérique, l’industrie/artisanat et l’innovation technologique », précise Abdoul-Karim Nassourou. Ainsi, ce sont les jeunes porteurs de projets ou promoteurs d’entreprises dans ces secteurs précis qui pourront bénéficier des subventions et crédits dudit fonds.

Selon le coordonnateur, les jeunes doivent satisfaire à six critères généraux pour accéder aux financements du Fogajeune. Outre le fait d’être camerounais et avoir entre 15 et 35 ans, il faut également être inscrit à l’Observatoire national de la jeunesse (ONJ) et détenir une carte jeune biométrique, participer au réarmement moral, civique et entrepreneurial, avoir une idée de projet ou un projet rentable, mais aussi et surtout générateur d’emplois et ne pas être agent de l’État (fonctionnaire et contractuels), travailleur du secteur privé (travailleurs en CDD ou CDI, à l’exception des travailleurs temporaires, occasionnels ou saisonniers) ou travailleur des professions libérales.

En rappel, la création du Fogajeune a été annoncée par le président Paul dans son traditionnel discours à la jeunesse le 10 février 2022. « Ce Fonds devra permettre aux porteurs de projets et aux jeunes entreprises de disposer de la garantie nécessaire pour lever les capitaux disponibles sur les marchés financiers, ou obtenir des financements auprès des banques classiques », déclarait le chef de l’État, en soulignant que le principal handicap des PME a toujours été l’accès aux financements les plus courants.

Bien que représentant 90 % du tissu économique local, près de 35 % du PIB du Cameroun et 70 % des emplois, les PME ont toujours autant de difficultés à mobiliser des capitaux à travers les canaux de financement traditionnels. Le Fogajeune devra donc accorder des prêts à des taux avantageux avec des conditions de garantie favorables, dans le but de combler le déficit de financement auquel est confrontée cette catégorie d’entreprises.

Patricia Ngo Ngouem

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Selon les données de la Banque africaine de développement (BAD), depuis sa création il y a 60 ans (1964), une enveloppe globale de 10 950 milliards de FCFA de financements a déjà été approuvée par cette institution financière, au profit des pays de l’Afrique centrale. Dans son portefeuille Afrique centrale, la BAD cite sept pays, dont les six de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) et la RD Congo.

Sur cette enveloppe, au total 2 978 milliards de FCFA d’appuis financiers ont été approuvés en faveur du Cameroun à ce jour, contre 3 862 milliards de FCFA pour la RD Congo. Ce pays est le champion des financements de la BAD en Afrique centrale au cours de la période sous revue, devant la locomotive économique de la zone Cemac. Calculette en main, le Cameroun et la RD Congo ont capté, à eux seuls, plus de 62% des concours financiers octroyés par la BAD aux pays de l’Afrique centrale, au cours des 60 dernières années.

Les financements de la BAD en faveur du Cameroun se sont accélérés sur la dernière décennie, avec le lancement dans le pays de grands chantiers d’infrastructures à partir de l’année 2012. Pour preuve, au 1er avril 2024, le portefeuille de la BAD au Cameroun s’élève officiellement à près de 1 530 milliards de FCFA. Cette enveloppe représente 51,3% des financements approuvés par la BAD en faveur du Cameroun depuis 60 ans.

Les chiffres de la BAD révèlent que le gros de cette enveloppe, soit 56,5%, a été affecté à la réalisation de projets routiers intégrateurs, qui ont notamment permis de connecter le Cameroun à des pays tels que le Nigeria (Route Bamenda-Enugu) ou encore le Congo, à travers le bitumage du tronçon Kette-Djoum sur la transnationale Sangmelima (Cameroun)-Ouesso (Congo). En cours d’achèvement, le pont sur le Logone permettra de connecter le Cameroun au Tchad, à partir des villes de Yagoua (Cameroun) et Bongor (Tchad). De même, le financement de 50 milliards de FCFA approuvé par la BAD en 2023 permettra de construire un pont sur le fleuve Ntem, pour doper les échanges entre le Cameroun et la Guinée équatoriale.

Électricité

À côté des infrastructures routières, 20,4% des financements accordés au Cameroun ces dernières années par la BAD sont destinés à la réalisation des projets dans le secteur de l’électricité, contre un peu plus de 10% pour le secteur agricole. « La banque a également apporté, en 2011, un appui financier et technique à la construction des barrages de Lom Pangar et de Nachtigal, pour un montant de 60 millions de dollars (36,6 milliards de FCFA) », détaille la BAD. Pour rappel, le barrage de retenue de Lom Pangar est l’infrastructure la plus stratégique du secteur énergétique au Cameroun, dans la mesure où il permet de réguler les débits sur le fleuve Sanaga, qui abrite 75% du potentiel hydroélectrique du pays.

Par ailleurs, souligne l’institution financière panafricaine, « la banque est la seule institution de développement qui continue de mener intensivement des opérations dans les régions camerounaises de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à des défis sécuritaires. Ces régions, y compris l’Est, sont les priorités de la banque au Cameroun pour les cinq prochaines années ». L’on peut remarquer qu’à l’exception du Sud-Ouest, ces régions citées comme prioritaires pour les investissements de la BAD au Cameroun au cours des cinq prochaines années sont parmi les plus pauvres du pays, selon les résultats de la 5è Enquête camerounaise sur les ménages (Ecam 5), publiée le 24 avril 2024 par l’Institut national de la statistique (INS).

Brice R. Mbodiam   

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Selon la 5e Enquête camerounaise auprès des ménages (ECam5), dont l’institut national de la statistique (INS) a publié les résultats le 24 avril 2024, près de deux Camerounais sur cinq vivent en dessous du seuil national de pauvreté, estimé à 813 FCFA par jour et par personne. « Avec ce seuil, ce sont environ dix millions de personnes qui vivent dans la pauvreté en 2022, pour une population totale estimée à environ 27 millions d’habitants », précise l’INS dans le communiqué annonçant les résultats d’Ecam 5.

L’organe en charge de la statistique appliquée au Cameroun explique cette situation par plusieurs facteurs. Il s’agit « notamment d’une croissance économique insuffisante, les distorsions liées à la redistribution des richesses, ainsi que les différents chocs endogènes et exogènes liés au conflit russo-ukrainien et les fluctuations des cours mondiaux » des matières premières et des produits exportés.

Par ailleurs, le rapport de l’INS ajoute qu’au Cameroun, comme c’est le cas depuis des lustres, la pauvreté est plus répandue en milieu rural, où l’incidence est de 56,3%, tandis que le milieu urbain enregistre une incidence beaucoup plus faible, estimée à 21,6%. « Les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest, du Nord, de l’Adamaoua, et l’Est sont les plus pauvres, avec des niveaux de pauvreté supérieurs à la moyenne nationale. Quant aux inégalités de consommation, elles demeurent à un niveau élevé, car les 20% des ménages les plus riches ont une consommation 10 fois supérieure à celle des 20% des ménages les plus pauvres », souligne le rapport de l’INS.

L’on peut observer que la majorité des régions réputées plus pauvres au Cameroun sont celles confrontées à des défis sécuritaires. C’est le cas de l’Extrême-Nord, où sévit la secte islamiste nigériane Boko Haram ; du Nord-Ouest, où les revendications séparatistes des anglophones se sont particulièrement intensifiées ces dernières années ; de l’Adamaoua, région confrontée aux exactions des kidnappeurs ciblant principalement les éleveurs et les commerçants. La région de l’Est, frontalière à la République centrafricaine, fait également les frais des exactions des milices armées de ce pays, qui écument la frontière avec le Cameroun.

BRM

Les équipements de Starlink, fournisseur d’accès à Internet par satellite de la société SpaceX du milliardaire américain Elon Munsk, trouvés dans les bagages de personnes rentrant sur le territoire Camerounais, seront désormais saisis par les agents de la douane. « Mon attention a été appelée sur l’existence de nombreux cas d’importation d’équipements de télécommunication appelé “Starlink”. Ce type de matériel, qui permet de disposer d’une connexion Internet illimitée et ultra rapide, échappe au contrôle de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), et est par conséquent susceptible de compromettre la sécurité nationale. Afin d’y mettre un terme, j’ai l’honneur de rappeler que l’importation au Cameroun d’un matériel de transmission de télécommunication est subordonnée à l’homologation de l’ART. Aussi, je vous engage à tenir la main ferme à la saisie systématique de tout équipement de télécommunication importé par les frontières camerounaises, en marge de l’accomplissement de la formalité sus rappelée », écrit le directeur général des douanes du ministère des Finances, dans une note adressée à ses collaborateurs le 15 avril 2024.

À travers cette mesure prise par Fongod Edwin Nuvaga, le Cameroun monte ainsi en régime dans sa lutte contre les activités de Starlink, accusée d’exercer illégalement au Cameroun. « J’ai déjà reçu la directrice Afrique de Starlink, et nous lui avons dit que le marché camerounais est ouvert, mais réglementé. Il faut avoir une licence. Nous leur avons donné les conditions pour aller le faire », a indiqué la ministre des Postes et Télécoms le 4 avril 2024 à Yaoundé, lors du lancement officiel du programme Industry Maker Academy (IMA 2024).

Cependant, alors que les procédures administratives sont encore en cours pour régulariser la présence de Starlink dans le pays, révèle la ministre, il a été constaté des activités commerciales et d’exploitation frauduleuse de terminaux de Starlink au Cameroun. « Il se trouve que les consommateurs ont hâte d’avoir cette connexion haut débit. Ils vont acheter des équipements (au Nigeria notamment) qu’ils mettent dans leurs sacs et les douaniers pensent que c’est un appareil de technologie simple, pourtant c’est une connexion haut débit », déplore-t-elle. Non sans souligner qu’à titre conservatoire, et attendant que Starlink se conforme à la réglementation camerounaise en matière de fourniture des services télécoms, elle a instruit les dirigeants locaux de ce fournisseur de « bloquer » les utilisateurs camerounais.

 Le 16 avril 2024, Starlink a envoyé un message à ses clients pour annoncer la suspension de sa connexion, à compter du 30 avril 2024, dans les pays dans lesquels l’entreprise n’est pas encore formellement autorisée à exercer, dont le Cameroun. « Comme indiqué dans nos conditions de service, la disponibilité de nos plans de service mobile dépend de divers facteurs, y compris des approbations réglementaires. Si vous utilisez votre kit Starlink dans une zone autre que celles désignées comme “disponibles” sur la carte de disponibilité Starlink, nous vous rappelons que cela constitue une violation des conditions de Starlink et qu’à partir du 30 avril 2024, vous ne pourrez plus vous connecter à Internet, sauf pour accéder à votre compte Starlink où vous pourrez effectuer des mises à jour de votre compte », peut-on lire dans le message, qui a suscité de l’indignation chez nombre d’utilisateurs et experts locaux des télécoms. Actif dans le domaine des jeux vidéo, l’entrepreneur camerounais Olivier Madiba décrit par exemple cette mesure de suspension de la connexion Starlink comme un « danger pour beaucoup de startups tech, qui n’auront pas d’alternatives ».

En effet, face à la qualité approximative de l’Internet au Cameroun, pays qui de surcroît fait régulièrement face aux incidents sur la fibre optique qui permet l’accès au haut débit, de nombreux Camerounais trouvent dans les équipements de Starlink une alternative idoine. C’est que, en plus de disposer d’un équipement réduit, d’une installation autonome et d’une connexion Internet haut débit stable, Starlink offre aux utilisateurs la capacité de se connecter partout, même depuis les zones les plus reculées.

Brice R. Mbodiam

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Selon la Banque africaine de développement (BAD), 56,5% de son portefeuille au Cameroun concerne le financement des infrastructures de transport. Parmi les projets ainsi financés, l’institution financière panafricaine se réjouit particulièrement des infrastructures routières permettant de faciliter l’intégration régionale.

C’est par exemple le cas du projet ayant permis de raccorder le Cameroun au Congo, grâce à la construction, en deux phases, de la route Ketta-Djoum pour un montant de 173 millions de dollars (environ 106 milliards de FCFA au cours actuel du dollar). La BAD a également contribué à relier le Cameroun au Nigeria, grâce au projet de construction de la route Bamenda-Enugu et la réalisation du pont sur la Cross River, inauguré en octobre 2022. La contribution du groupe de la BAD au financement de ce projet est de 120 millions de dollars, soit plus de 73 milliards de FCFA.

Sur ce même registre, l’on peut également citer la construction en cours de finalisation du pont sur le fleuve Logone, financé à hauteur de 115 millions de dollars (70,3 milliards de FCFA). Ce projet, qui a démarré en 2020, permettra de relier le Cameroun au Tchad. En 2023, la BAD a également approuvé au bénéfice du Cameroun le projet de construction du pont sur le fleuve Ntem, dans la région du Sud. Ce financement de 80 millions de dollars (50 milliards de FCFA) permettra de relier le Cameroun et la Guinée équatoriale.

À en croire les estimations de la BAD, la réalisation de tous ces projets, qui ont permis d’améliorer « l’efficacité de la chaîne logistique de transports le long des corridors et l’accessibilité des populations aux services de base, a permis de créer plus de 2,5 millions d’emplois directs, dont 40 % pour les femmes ». Au 1er avril 2024, le portefeuille de la BAD au Cameroun affiche 26 projets, pour des engagements d’environ 2,5 milliards de dollars, soit près de 1 530 milliards de FCFA. Les principaux secteurs de concentration sont les transports (56,5%), l’énergie (20,4%) et l’agriculture (10,5%).

BRM

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Pour financer son développement sur les dix prochaines années, le Port autonome de Kribi (PAK) estime ses besoins à 2 milliards d’euros, soit 1 312 milliards de FCFA. Cette information a été révélée lors de la troisième édition de l’Africa Capital Markets Forum (ACMF), qui s’est tenue le 24 avril 2024 à Douala, la capitale économique du Cameroun. Pour lever ces fonds, l’entreprise publique, qui gère le port en eau profonde de Kribi situé dans le sud du pays, cible en priorité le marché des capitaux domestique.

« Les sommes requises sont très importantes, étant donné l’ampleur des infrastructures à développer. Cependant, nous estimons que, moyennant des stimulations et un meilleur encadrement réglementaire, le marché financier local peut répondre à ces besoins de financement, car il existe une épargne publique disponible dans la zone Cemac », explique le conseiller technique à la direction générale du PAK, Yves Roger Melingui. Selon lui, cette mobilisation se fera par phases. Pour préparer cette opération, l’autorité portuaire est actuellement en discussion avec la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac).

Selon le directeur général du PAK, Patrice Melom, le recours au marché financier pour développer le port en eau profonde de Kribi s’aligne parfaitement avec la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) du pays, qui prône « le recours aux partenariats publics privés et aux marchés privés pour le financement des projets structurants ». Et d’ajouter : « Au port de Kribi, nous incarnons pleinement cette approche. La phase 2 du port a été financée en partie par des partenaires privés ».

Créer de la valeur

Selon l’autorité portuaire, les fonds à mobiliser permettront d’offrir aux opérateurs économiques une gamme immobilière complète, comprenant des entrepôts, des bureaux prêts à l’emploi, et des terrains nus viabilisés conformes aux standards les plus élevés. De ce financement, 524,8 milliards de FCFA devront d’ailleurs être dédiés à l’aménagement, l’exploitation et la maintenance de la zone industrielle intégrée, qui s’étend sur 1 500 hectares. Cette zone est destinée à accueillir des activités logistiques et industrielles au sein du domaine portuaire.

« Nous souhaitons accélérer l’implantation des industriels au port de Kribi, car ce sont eux qui génèrent véritablement de la valeur locale. Ils permettent de transformer les matières premières du Cameroun et de la sous-région, améliorant ainsi la balance commerciale. Avec le développement de cette zone industrielle et le cadre offert aux investisseurs en termes d’infrastructures et de services, la valeur ajoutée créée au niveau du port de Kribi va véritablement exploser », explique Yves Roger Melingui.

Depuis le début des opérations portuaires en 2018, plusieurs entreprises se sont établies dans le domaine portuaire. Parmi elles figurent Atlantic Cocoa, Tractafric et La Pasta SA. Pour expliquer cet afflux, l’autorité portuaire souligne le potentiel de développement offert par le domaine portuaire de Kribi. « Il est rare, dans le contexte africain et même mondial, de pouvoir combiner un port en eau profonde de cette qualité avec des réserves foncières », souligne Yves Roger Melingui. En outre, les entreprises s’établissant dans le domaine du PAK bénéficient également des avantages prévus par la loi de 2013 sur les incitations à l’investissement privé au Cameroun et celle régissant les zones économiques, offrant d’importantes exonérations fiscales et douanières durant les phases d’installation et de production.

Sandrine Gaingne

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Le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, a signé un communiqué le 22 avril 2024, détaillant les résultats de l’audit de sûreté mené par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) du 9 au 20 octobre 2023. Cet audit, réalisé dans le cadre du Programme universel d’audit de sûreté (Usap), révèle que le Cameroun a amélioré son taux de mise en œuvre effective des huit éléments cruciaux du système de supervision de la sûreté de l’aviation civile à savoir la législation, la structure organisationnelle de l’aviation civile, les licences du personnel, l’exploitation des aéronefs, la navigabilité des aéronefs civils, les aérodromes, les services de navigation aérienne et les enquêtes accidents.

Le taux de mise en œuvre des éléments cruciaux du système de supervision de la sûreté de l’aviation civile au Cameroun est passé de 68,80% en 2018 à 78,59% en 2023, enregistrant ainsi une augmentation de 25,44%. Ces résultats placent le Cameroun au-dessus des moyennes régionale et mondiale, respectivement de 64,6% et 72,4%. Cependant, ils demeurent inférieurs aux attentes de l’OACI, qui vise un taux de 80%. Cette précision avait été apportée par Zakariaou Njoya, ministre délégué auprès du ministre des Transports, lors de la première session ordinaire du Comité national de sûreté (CNS) de l’aviation civile, le 6 septembre 2023.

« Le taux de conformité aux normes des annexes 9 et 17, relatives à la facilitation et à la sûreté de l’aviation civile, basé sur les observations des auditeurs dans les aéroports internationaux de Douala et de Yaoundé-Nsimalen, est de 77,11% », déclare également le ministre des Transports. Il ajoute que le Cameroun surpasse les moyennes régionale (66,4%) et mondiale (71%). Ces résultats sont le fruit des efforts déployés par les autorités pour corriger les déficiences observées ces dernières années dans les secteurs de la sécurité et de la navigation aérienne au Cameroun.

Paule Assoumou Koki, directrice générale de l’Autorité aéronautique du Cameroun (CCAA), souligne qu’il y a eu une nette amélioration dans le système de sûreté grâce aux mesures « très strictes » mises en œuvre dans les aéroports. « L’accès aux aéroports n’est plus aussi libre qu’avant, comme dans un supermarché. C’est pour cette raison qu’il est difficile d’entrer dans certaines zones. Ces mesures ont été significativement renforcées. Nous appliquons des procédures telles que l’inspection filtrage des passagers et de leurs bagages. Les voyageurs sont conscients que nous contrôlons minutieusement tout ce qui est admis pour éviter qu’un objet dangereux ne se retrouve à bord d’un avion », déclarait-elle lors d’une intervention à la télévision publique l’année dernière.

La publication des résultats de l’audit de l’OACI intervient au moment où le Cameroun est engagé dans la rénovation des infrastructures aéroportuaires. L’État a notamment prévu d’investir 72 milliards de FCFA pour l’aménagement et la réhabilitation des aéroports de Bertoua (Est), Kribi (Sud) et Tiko (Sud-Ouest). Le ministre des Transports affirme que ces infrastructures renforceront l’attractivité du pays et faciliteront l’ouverture du marché domestique à la concurrence, tout en contribuant au développement de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), la compagnie aérienne nationale. Pour 2024, les autorités prévoient de continuer avec le projet de réhabilitation de l’aéroport de Douala (Littoral), dans le but d’en faire un « hub sous-régional », et d’intensifier les travaux de réhabilitation de la piste d’atterrissage de l’aéroport international de Garoua, dans la région du Nord, selon la CCAA.

Patricia Ngo Ngouem

« Les immatriculations des engins flottants effectuant la navigation hors des eaux territoriales camerounaises sont suspendues pour une période de six mois, renouvelable », indique un communiqué signé le 22 avril 2024 par le ministre des Transports. Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe (photo) ajoute qu’un « recensement physique de ces engins opérant sous le pavillon camerounais sera réalisé pendant cette période afin de procéder à la numérisation du registre des immatriculations ».

La décision de Ngalle Bibehe fait suite à l’audience qu’il a accordée le 14 mars 2024 à Yaoundé au Haut-Commissaire du Royaume-Uni au Cameroun, Barry Lowen. Ce dernier était venu exprimer les préoccupations de l’Organisation maritime internationale (OMI) au sujet des activités de certains navires battant pavillon camerounais. En effet, cette organisation, basée à Londres, Royaume-Uni, soupçonne ces bateaux de faire partie de la flotte de « navires fantômes » utilisée par la Russie pour exporter son pétrole et le vendre à plus de 60 dollars le baril, enfreignant ainsi les sanctions imposées à la Russie par les pays du G7 (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France, Italie, Japon, Canada), l’Union européenne et l’Australie.

Le terme « navire fantôme » désigne des bateaux qui ne respectent pas les réglementations internationales et les meilleures pratiques, souvent sans assurance et évitant délibérément les inspections. La numérisation de la procédure d’enregistrement des bateaux, annoncée par le ministre des Transports, est une des mesures visant à lutter contre ce phénomène. Suite à l’audience avec Barry Lowen, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe a reconnu que la situation actuelle « remet en question la procédure d’immatriculation des navires battant pavillon camerounais ».

Le Cameroun plaide également pour son intégration dans le Système mondial intégré d’informations maritimes (Gisis, en anglais), une base de données mise en œuvre le 1er mars 2006. Elle offre un accès à diverses informations sur la navigation maritime internationale. Selon Jean Nlend, directeur des affaires maritimes et des voies navigables du ministère des Transports, cette intégration est cruciale pour permettre au Cameroun de suivre les mouvements des navires dans les zones à risque.

Frédéric Nonos

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Le ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), Dr Taïga, a inauguré, le 24 avril à Olembe, au nord de Yaoundé, une nouvelle usine moderne et automatisée de production d’aliments pour animaux appartenant au groupe Noutchogouin Jean Samuel (NJS). D’un coût total de près de 5 milliards de FCFA, cet investissement est porté par Provenderie du Centre. Il s’agit de la dernière filiale du groupe fondé par feu Jean Samuel Noutchogouin, mise en place en partenariat avec des Belges (dont l’identité n’a pas été révélée) qui contrôlent 20% du capital, évalué à un milliard de FCFA.

Bâtie sur un site d’un hectare, cette unité industrielle dispose d’une capacité de production annuelle de 100 000 tonnes d’aliments destinés aux animaux de tout âge, incluant diverses gammes pour les poules pondeuses, les poulets de chair, les porcs, le bétail, les petits ruminants, les chevaux, les lapins et les poissons. Mais dans un premier temps, Provenderie du Centre se consacre à des aliments en granulés et miettes pour bétail et volaille. L’entreprise étendra par la suite sa production aux aliments pour poissons et au traitement des graines de soja, selon son directeur général, Bart Buytaert.

Les responsables indiquent que les aliments produits serviront principalement les régions du Centre, du Sud et de l’Est, et alimenteront également des élevages dans des pays limitrophes tels que le Tchad, la RCA, le Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale. L’usine fournira aussi des aliments destinés à la ferme parentale du groupe NJS située à Obala, à environ trente kilomètres d’Olembe, qui devrait consommer entre 600 et 700 tonnes d’aliments par mois.

Investissement stratégique

L’ouverture de cette nouvelle installation répond à la demande croissante du marché, l’usine d’alimentation animale de Bafoussam, à l’Ouest, étant saturée. Selon le directeur général, Bart Buytaert, le choix d’Olembe est stratégique. « Il s’agit d’une nouvelle unité du groupe NJS qui vise à prendre en charge la production, au Centre, des aliments déjà produits deux mois auparavant à l’Ouest, que nous avons décidé de délocaliser ici. La région du Centre est très porteuse pour l’élevage ; elle représente déjà 40 à 45% du chiffre d’affaires du groupe. Nous avons également souhaité nous rapprocher des matières premières nécessaires à la fabrication des aliments, qui proviennent du Nord et du Sud », a-t-il déclaré.

« L’inauguration de l’usine d’Olembe, fruit de nombreux investissements sans précédent dans toute la région Cemac, va également permettre à notre groupe d’atteindre une autonomie complète dans nos activités pour les régions du Centre, du Sud et de l’Est, afin de mieux servir nos clients et de répondre à tous leurs besoins dans la chaîne de valeur agroindustrielle », a réagi Marcel Tchagongom, président du conseil d’administration du groupe NJS, reconnu depuis plus de 40 ans pour ses pratiques agricoles durables et ses investissements substantiels.

Le ministre de l’Élevage, Dr Taïga, affirme que cette unité de production industrielle participe à la réalisation des objectifs fixés par le gouvernement dans le cadre de sa politique d’import-substitution définie dans sa Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30). « Cette importante usine permet de développer des secteurs de notre économie qui pourront réduire nos importations, moderniser les moyens de production et contribuer à transformer davantage nos produits agricoles. Toute chose qui participe ainsi à la réalisation d’une véritable révolution agricole telle que voulue par le président de la République », a soutenu le membre du gouvernement, en invitant les opérateurs économiques privés à investir dans le secteur de l’élevage.

Patricia Ngo Ngouem

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Inscrit en 2019 sur la liste des produits pouvant bénéficier d’une indication géographique (IG), le cacao rouge du Cameroun a déjà franchi plusieurs étapes en vue de sa labélisation par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI). « Certaines étapes se sont révélées nécessaires et préalables avant de lancer la demande d’enregistrement. Étant un produit structurant avec un marché très averti, celui des chocolatiers et des confiseurs, nous avons décidé de développer deux argumentaires pour promouvoir le label cacao rouge du Cameroun », a expliqué Michel Gonomy, chef du service des indications géographiques, des dessins et modèles et autres signes distinctifs à l’OAPI, lors du colloque international sur le développement des indications géographiques en Afrique, tenu du 17 au 19 avril 2024 à Douala, la capitale économique du Cameroun.

Michel Gonomy affirme qu’une étude scientifique a démontré que certaines régions du Cameroun, notamment le Centre, le Sud, le Sud-Ouest et l’Est, présentent des facteurs caractéristiques qui confèrent au cacao une coloration « beaucoup plus rouge », caractéristiques inexistantes dans la région du Nord. « Partant de cette spécificité et de la réputation du cacao, il était nécessaire de développer une étude de marché qui a révélé que le cacao rouge du Cameroun possède un fort potentiel de revenus », poursuit-il. Toutefois, sur le plan scientifique, il s’est avéré nécessaire de pousser l’analyse plus loin en déterminant le seuil de coloration du cacao rouge pour répondre aux exigences du marché européen. « C’est pour cette raison que le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC) a demandé une analyse complémentaire en laboratoire et l’acquisition d’un instrument permettant de définir précisément ce seuil de coloration. Ces deux éléments sont en cours de réalisation », explique le chef du service des indications géographiques, des dessins et modèles et autres signes distinctifs à l’OAPI.

Si cette analyse se révèle concluante, révèle-t-on à l’OAPI, cela pourrait ouvrir la voie à la labélisation du cacao rouge du Cameroun. La date exacte n’est pas fixée, mais l’OAPI estime qu’une démarche normale vers l’indication géographique est complexe et prend en moyenne entre 5 et 7 ans. Ce qui laisse supposer que le processus pourrait se prolonger après 2024, année de clôture de la phase 2 (2017-2024) du Projet d’appui à la mise en place des indications géographiques dans les 17 États membres de l’OAPI (PAMPIG), piloté par l’OAPI et financé à hauteur de 3,5 millions d’euros (plus de 2,2 milliards de FCFA) par l’Agence française de développement (AFD) avec l’assistance technique du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Cependant, Michel Gonomy, qui est également responsable du PAMPIG, envisage une troisième phase du projet qui pourrait potentiellement aboutir à la labélisation en IG du cacao rouge du Cameroun.

L’objectif, selon les informations reçues, est de « protéger ce cacao tout en lui conférant une reconnaissance et une protection juridique institutionnelle ». À travers cette dualité juridique et économique, expliquent les experts de l’OAPI, l’Indication géographique permettra de positionner le cacao rouge du Cameroun sur un segment de marché haut de gamme et d’en augmenter le prix. Cette valorisation résulte de l’instauration d’une prime de qualité par l’État du Cameroun, destinée à répondre aux normes et aux exigences de qualité du marché international pour le cacao exporté.

Selon l’OAPI, la dernière convention signée en 2020 entre le club des chocolatiers engagés et les producteurs de cacao du Cameroun a permis d’augmenter le prix du kilogramme de cacao de 1 640 FCFA à 4 225 FCFA en 2024, établissant ainsi un record mondial pour le prix de la fève. Cette hausse est en partie due à une baisse de production prévue chez les deux principaux producteurs mondiaux, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Cependant, l’OAPI souligne que cette embellie reflète également « la qualité de la fève du Cameroun, qui devrait continuer de prendre de la valeur suite à sa labélisation ».

Frédéric Nonos

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Le 22 avril 2024, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA), a clôturé avec succès une émission de bons à 14 semaines, d’un montant de 50 milliards de FCFA. Cette opération rémunérée à 2,5% a concrètement permis à la banque centrale de retirer 50 milliards de FCFA du circuit bancaire, dans le cadre de sa stratégie de lutte contre l’inflation.

Depuis le lancement des émissions des bons par la Beac en mars 2024, c’est la première fois qu’une opération enregistre un tel succès. Les résultats révélés par la banque centrale montrent d’ailleurs que l’opération a été sursouscrite (156% de taux de couverture de la demande), dans la mesure où les banques disposant de la liquidité ont proposé à la Beac une enveloppe totale de 78 milliards de FCFA, pour une demande de seulement 50 milliards de FCFA.

Mieux, contrairement aux opérations antérieures, déclarées infructueuses faute de souscriptions, ou alors ayant enregistré une seule souscription pour des enveloppes n’atteignant pas le montant sollicité, les banques ont accouru vers les bons émis par la Beac le 22 avril dernier. Pour la première fois depuis mars 2024, trois souscripteurs ont participé à l’opération, pour un maximum de cinq attendus, apprend-on officiellement.

Pour rappel, après la hausse des taux directeurs, la suspension des opérations d’injection de liquidité et l’intensification des opérations hebdomadaires de ponction de la liquidité bancaire, les bons Beac sont la nouvelle arme de la banque centrale pour essayer d’assécher les banques et restreindre l’accès au crédit. Ceci, dans l’optique de pouvoir réduire dans la zone Cemac la part de l’inflation d’origine monétaire (20%).

BRM

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 L’édition 2024 du Salon avicole international de Yaoundé (Savi) s’est ouverte le 23 avril au palais des Congrès. Jusqu’au 25 avril prochain, les participants à ce rendez-vous organisé par l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic) plancheront sur le thème : « aviculture camerounaise, cap sur la transformation ». « Compte tenu du niveau atteint par le secteur avicole, nous avons pensé qu’il fallait mettre l’accent sur la transformation », explique François Djonou, le président de l’Ipavic.

La nécessité de transformer les produits de l’aviculture au Cameroun avait déjà été abordée au cours de la première édition du SAVI, en 2014. « Nous sommes confrontés au problème de commercialisation des poulets sur pied, qui constitue un frein au développement de la filière. Nous devons passer à la phase de la transformation », se plaignait déjà Jean Paul Fouda Ottou, secrétaire permanent de l’Ipavic de l’époque.

Mais, 10 ans plus tard, les unités d’abattage industrielles et autres structures de production de saucissons au poulet n’ont toujours pas remplacé les producteurs artisanaux de saucissons et les jeunes qui déplument les poulets dans les marchés du pays. La faute, soutiennent les aviculteurs, au manque de financements, pour lequel des solutions seront recherchées au cours des discussions devant ponctuer la 5e édition du SAVI, présenté comme une « plateforme de rencontre accueillant des exposants nationaux et étrangers intervenants dans la filière avicole ».

Autres problèmes

Cependant, à l’observation, l’argument du manque de financements pour les investissements dans la transformation des poulets devrait être nuancé. En effet, en 2011, la Société des produits avicoles du Cameroun (SPAC) a bien construit à Bafang (Haut-Nkam), dans la région de l’Ouest, une usine d’abattage de poulets de 5 milliards de FCFA, avec le soutien financier de l’État. Mais, quelques mois seulement après son inauguration, l’entreprise faisait banqueroute, en raison des coûts de production élevés, selon les explications fournies aux députés en novembre 2022 par le ministre des Finances, Louis Paul Motazé.

Cette réalité, qui rend le poulet abattu, découpé, traité et emballé beaucoup plus cher que le poulet sur pied, apparaît comme un facteur bloquant pour les investissements dans les chaînes d’abattage, par exemple. Sinon, l’on ne comprendrait pas que le groupe Noutchoguoing, le leader du marché de l’aviculture au Cameroun et Afrique centrale, qui multiplie ces dernières années de colossaux investissements dans la production avicole, évite soigneusement le secteur de la transformation.

Pour rappel, malgré les épizooties successives de grippe aviaire qui ont frappé le Cameroun au cours des 10 dernières années, la filière avicole camerounaise s’est toujours relevée, avec le soutien des pouvoirs publics. Selon les données révélées par l’Institut national de la statistique (INS), dans sa « note annuelle du sous-secteur élevage, pêches et industries animales en 2021 », la production de poulets de chair au Cameroun a progressé de 18% en 2021 en glissement annuel. Dans le détail, elle a atteint 52 600 tonnes au 31 décembre 2021, contre seulement 44 400 tonnes un an auparavant.

Cette dynamique observée dans la filière avicole camerounaise en a fait la 2e pourvoyeuse de viande du pays au cours de la période sous-revue, avec 19% des quantités globales. L’aviculture est cependant très loin derrière la filière bovine qui, à elle seule, a procuré au Cameroun 46% (125 000 tonnes) de la viande en 2021.

BRM

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Initialement prévu pour le mois d’avril 2024, selon le calendrier prévisionnel des émissions des titres de l’État du Cameroun pour le compte de l’exercice budgétaire courant, l’emprunt obligataire 2024 du Cameroun, d’un montant de 200 milliards de FCFA, sera finalement lancé un peu plus tard au cours de l’année. « Les tractations sont en cours. En plus, le marché est actuellement saturé par le Gabon et la BDEAC (Banque de développement des États de l’Afrique centrale) », informe une source autorisée à la direction générale du Trésor du ministère des Finances.

En effet, au sein de ce département ministériel, l’on estime qu’il n’est pas prudent d’aller solliciter un gros emprunt actuellement, alors que la météo n’est pas du tout clémente sur le marché sous-régional des capitaux, où l’accès aux financements par les agents économiques n’est pas des plus aisés ces derniers mois. Le Gabon et la BDEAC, qui ont devancé le Cameroun sur le marché financier unifié de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) en début d’année 2024, en lançant des emprunts obligataires respectifs de 50 et 150 milliards de FCFA, l’ont appris à leurs dépens.

Concrètement, ces deux emprunteurs, pourtant jusqu’ici habitués à lever des fonds sans encombre à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), basée à Douala, ont dû prolonger la date de clôture de leurs emprunts obligataires respectifs d’un mois, faute de souscriptions satisfaisantes. À l’analyse, à travers ces prorogations des dates de clôture des souscriptions, le Gabon et la BDEAC entendent se donner plus de temps, et surtout plus de chance d’attirer vers les titres émis, les investisseurs visiblement réticents à souscrire. Ceci, en dépit de la flexibilité de ces deux emprunts à taux multiples, qui offrent aux souscripteurs une palette de choix en termes de taux d’intérêts et de maturité des titres.

Un rachat de dette en préparation

Dans un tel contexte, l’on peut comprendre la prudence du Cameroun, pays de surcroît porté vers la pratique des taux d’intérêt contrôlés, alors que ces indicateurs sont plutôt en augmentation constante depuis des mois. La faute à la politique monétaire d’austérité mise en place par la Beac, avec pour but de lutter contre l’inflation au moyen de l’assèchement de la liquidité sur le marché bancaire sous-régional. En effet, le durcissement de la politique monétaire a conduit au relèvement des taux d’intérêt des banques, qui, au travers de leurs sociétés de bourse, demeurent les principaux acteurs du marché financier unifié de la Cemac ; et même du marché des titres publics de la Beac, sur lequel elles opèrent en qualité de Spécialistes en valeurs du trésor (SVT).

En attendant que les signaux redeviennent favorables sur le marché financier (les résultats des emprunts du Gabon et de la BDEAC seront un bon indicateur, et rien n’indique que les conditions du marché vont d’ailleurs s’améliorer au courant de l’année), l’État du Cameroun, pour préserver sa trésorerie dans un contexte d’accès difficile aux nouveaux financements, prépare un rachat de certains titres obligataires émis sur le marché de la Beac. L’opération, prévue pour le début du mois de mai 2024, portera sur une enveloppe comprise entre 150 et 200 milliards de FCFA. À travers cette stratégie de rachat, il est question pour le Trésor public camerounais de prolonger la date de remboursement de certains emprunts contractés sur le marché de la Beac, et dont les échéances sont proches. Ce qui permet de garder sa trésorerie pour d’autres besoins prioritaires.

Brice R. Mbodiam      

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La construction de l’infrastructure destinée à approvisionner la ville de Yaoundé en eau potable, captée depuis le fleuve Sanaga dans la région du Centre, est enfin achevée après plusieurs reports. Le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, l’a annoncé dans un communiqué publié le 22 avril 2024. Selon le communiqué, les travaux, qui s’inscrivent dans le cadre du Projet d’alimentation en eau potable de Yaoundé et de ses environs (Paepys), ont atteint un taux d’exécution physique de « 100%, à la suite de l’achèvement des travaux de construction des lignes électriques dédiées, le samedi 20 avril 2024 ».

« La prochaine et dernière étape, qui a immédiatement commencé, prévoit le démarrage effectif des essais préalables à la mise en service officielle de cet ouvrage, prévue dans les prochaines semaines. Lesdits essais consistent en des tests individuels et collectifs de tous les équipements, et au remplissage progressif des conduites d’eau et à leur désinfection. En, les remerciant à l’avance pour leur compréhension et leur indulgence, le ministre de l’Eau et de l’Énergie porte à l’attention des populations que le service public de l’eau pourrait connaître quelques perturbations dans certains quartiers de la ville de Yaoundé et ses environs pendant les périodes d’essais sus-évoqués », prévient le ministre Eloundou Essomba dans son communiqué.

Cependant, apprend-on de bonnes sources, les perturbations dans la distribution de l’eau potable, en raison cette fois-ci de l’absence d’eau dans les robinets, devraient perdurer dans nombre de quartiers de la capitale, au-delà de la mise en service de l’ouvrage construit sur le fleuve Sanaga. En effet, bien que sa capacité de production de 300 000 m3 par jour (extensible à 400 000 m3) comble le gap de 215 000 m3 actuellement enregistré dans la capitale (la station d’Akomnyada ne produisant que 100 000 m3 par jour pour une demande journalière estimée à 315 000 m3 »), l’ouvrage du Paepys ne permettra pas d’arroser tout de suite certains quartiers de Yaoundé. Ceci, en raison de la vétusté des canalisations, ou alors de l’inadaptation du réseau existant à la nouvelle station de captage et de production de Batschenga.

C’est pour lever cet obstacle à l’approvisionnement optimum de la capitale et de ses environs qu’en appendice au Paepys, le gouvernement camerounais a initié le Projet de reconfiguration du réseau de distribution de l’eau potable de la ville de Yaoundé. Pour ce faire, l’État du Cameroun a sollicité, en septembre 2022, un crédit de 35,16 millions de dollars, soit un peu plus de 23 milliards de FCFA, auprès d’Eximbank-Inde, selon une correspondance du ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey. Cette reconfiguration permettra, apprend-on, la fourniture et la pose de 348 km de réseau tertiaire.

Dans la correspondance susmentionnée, Alamine Ousmane Mey indique qu’en dehors de l’extension du réseau à partir du fleuve Sanaga, ce projet permettra la création de 29 248 branchements pour les particuliers. Un contrat commercial d’une valeur de 41 337 527 USD (27,12 milliards de FCFA, selon le cours actuel du dollar américain) a d’ailleurs été signé le 14 juin 2022 avec l’entreprise indienne WPIL Limited, pour la réalisation de ce projet, dont l’état d’avancement n’est pas encore rendu public.

Quant au Paepys, dont le taux de réalisation des travaux est rendu à 100%, selon le gouvernement, il aura coûté officiellement 399 milliards FCFA au Trésor public. Le financement a été obtenu grâce à un prêt d’Eximbank China. Tandis que les travaux sur le terrain ont été réalisés par la société chinoise Sinomach.

Brice R. Mbodiam

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Cyrille Ngnang, maire de Bafoussam 1er, dans la région de l’Ouest, a fait le déplacement pour Yaoundé, afin d’en apprendre un peu plus sur la finance islamique et obtenir une piste de financement, notamment pour le projet d’adduction d’eau potable pour les populations rurales de sa commune. « Nous sommes venus avec quatre collaborateurs pour comprendre comment ça se passe. La commune a des projets volumineux, mais nous n’avons pas assez de moyens. Si la finance islamique peut nous permettre d’avoir de l’argent et de rembourser même à moyen terme, cela fera du bien aux populations de notre commune », dit-il.

Le premier magistrat de la commune de Bafoussam 1er s’exprimait ainsi à l’ouverture des deuxièmes « Journées communautaires de la finance islamique-Cemac », qui se tiennent du 22 au 26 avril 2024 à Yaoundé, sous le thème : « Les mécanismes de financement du développement inclusif et durable des collectivités territoriales décentralisées (CTD) au Cameroun ». L’événement se propose de sensibiliser les CTD à la compréhension et à la maitrise du processus de la finance islamique, afin de relever les défis auxquels les collectivités territoriales sont confrontées, tout en renforçant la résilience des communautés locales.

En effet, Louis Silvain Belibi Noah, président du cabinet African Islamic Finance Consulting (AIFC), initiateur de ces journées communautaires, affirme que la finance islamique est une alternative pour les communes qui rencontrent des difficultés pour accéder aux marchés financiers classiques, alors qu’elles sont appelées à jouer un rôle incitatif dans le développement économique local dans le cadre du processus de décentralisation en cours dans le pays. Cet expert financier explique que l’un des principes fondamentaux en matière de finance islamique est la séparation des activités de la banque islamique de celles de la banque classique.

« La finance islamique est un système financier mondialement reconnu, qui met l’homme au centre de tous ses intérêts. Le système global, lui, demande de vendre de l’argent contre des intérêts, alors que la finance islamique dit aux gens de travailler, de gagner de l’argent et de partager les bénéficies », affirme Louis Silvain Belibi Noah. En effet, la finance islamique regroupe les transactions et produits financiers conformes aux principes de la loi coranique. Elle suppose l’interdiction de l’intérêt et de la spéculation, l’interdiction d’investir dans des secteurs considérés comme illicites (alcool, tabac, paris sur les jeux, etc.), ainsi que le respect du principe de partage des pertes et des profits.

Au Cameroun, l’activité est encore « embryonnaire », comme le reconnaît Louis Silvain Belibi Noah et même les autorités publiques. Afriland First Bank, Ecobank et CCA Bank sont les quelques rares établissements qui disposent d’une fenêtre islamique. L’Etat prévoit toutefois d’ouvrir plusieurs lignes de financement islamique d’un montant global de 3 milliards de FCFA auprès des établissements de crédit et de microfinances locaux, dans le cadre de sa Stratégie nationale de la finance inclusive (SNFI) 2023-2027 élaborée par le ministère des Finances (Minfi).

Patricia Ngo Ngouem

La Cameroon Telecommunications (Camtel), opérateur historique des télécoms au Cameroun, a lancé le 19 avril dernier un appel à candidatures pour le recrutement de six avocats et de six sociétés professionnelles d’avocats dans les dix régions du pays, en vue de la défense de ses intérêts. L’information est contenue dans deux avis de sollicitation à manifestation d’intérêt signés le même jour par son directeur général, Judith Yah Sunday.

« L’entreprise Camtel veut se doter d’experts qualifiés, aptes à répondre aux multiples défis et challenges qui se présenteront à elle. Pour ce faire, sur l’aspect purement juridique, la maîtrise de la réglementation en vigueur et les différentes procédures, tant sur les plans national ou international, interpelle le top management à se doter d’avocats et des conseils juridiques constitués en cabinet capables de défendre suffisamment les intérêts de l’entreprise dans un environnement hautement concurrentiel », explique l’entreprise.

De manière précise, les avocats et conseils juridiques retenus auront pour mission d’émettre des avis juridiques, de défendre l’entreprise auprès des juridictions et instances d’arbitrage. Ils devront également assurer la protection des marques de l’entreprise auprès de l’organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) et assister la direction des affaires juridiques et de la réglementation (DAJR) lors des négociations avec les organismes internationaux, les administrations et entreprises publiques.

Les cabinets d’avocats camerounais, ayant des références avérées dans la défense des intérêts des personnes, intéressés par l’offre ont jusqu’au 6 mai prochain pour déposer leur dossier. Ceux qui seront retenus auront 24 mois pour réaliser les prestations prévues dans cet appel à candidatures.

Ce recrutement permettra de renforcer le service juridique de l’entreprise publique de télécoms qui peine à faire face à la concurrence que lui mènent les opérateurs privés Orange et MTN. D’après les données du rapport sur la situation des entreprises publiques et des établissements publics au 31 décembre 2022, le niveau de parts de marché de Camtel sur le réseau mobile reste marginal (1,5% du chiffre d’affaires global). L’opérateur public bénéficie pourtant depuis 2020 de trois conventions de concessions relatives à l’établissement et l’exploitation d’un réseau de communications électroniques fixes, mobiles et de transport. Camtel est également l’opérateur public de télécoms qui détient l’exclusivité de la fibre optique parmi les opérateurs du pays.

SG

Au mois de mai 2024, le Trésor public camerounais devrait lancer une opération de rachat de dette sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), la banque centrale des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA et Tchad). Selon des sources internes à la direction générale du Trésor du ministère des Finances, l’enveloppe de titres à émettre pour ce rachat sera comprise entre 150 et 200 milliards de FCFA.

À travers cette opération, apprend-on, le Cameroun entend simplement proroger les délais de remboursement de certains titres obligataires émis sur le même marché il y a quelques années, et dont les échéances de remboursement sont proches. Le succès d’une telle opération permettra au pays de réserver sa trésorerie pour satisfaire d’autres besoins prioritaires. Surtout dans un contexte marqué par le durcissement des conditions de financement sur le marché sous-régional des capitaux, en raison d’une politique monétaire d’austérité mise en œuvre par la Beac depuis des mois.

En effet, afin de combattre la proportion de l’inflation d’origine monétaire (20%), la banque centrale des États de la Cemac ne cesse de multiplier des mesures restrictives, à l’effet d’assécher la liquidité bancaire et restreindre l’accès aux financements. Parmi ces mesures, il y a les relèvements successifs des taux directeurs pour décourager le refinancement des banques commerciales par la Beac ; la suspension des opérations hebdomadaires d’injection de liquidité dans le système bancaire ; l’intensification des opérations de reprises de liquidité dans les banques ; et plus récemment les émissions des bons Beac pour retirer ponctionner la liquidité bancaire.

Dans un tel contexte, il apparaît plus prudent d’orienter sa trésorerie vers des dépenses et autres investissements prioritaires, que vers le remboursement de la dette. Et l’une des possibilités qui s’offrent aux agents économiques adoptant cette stratégie est le rééchelonnement de la dette, à travers des opérations telles que le rachat. C’est la première opération de ce type que le Trésor camerounais se prépare à effectuer sur le marché des titres publics de la Beac, depuis son lancement il y a bientôt 13 ans. « Par le passé, ce type d’opération n’était même pas possible. C’est avec la réforme de certains textes intervenue au cours de l’année 2021 que les rachats de dette ont été rendus possibles sur le marché des titres publics », fait observer un habitué du marché.

À la faveur de la réforme de 2021, le Cameroun a été précédé par deux États sur les opérations de rachat de dette sur le marché des titres publics de la Beac. Il s’agit du Congo et du Gabon. Le 16 avril 2024, par exemple, le Congo a initié des opérations de rachat de bons (26 semaines de maturité) et obligations (2 et 3 ans de maturité) du Trésor assimilables pour près de 25 milliards de FCFA. Le dénouement de toutes ces opérations a eu lieu le 18 avril 2024, mais les résultats officiels n’ont pas encore été rendus publics par la banque centrale.

Brice R. Mbodiam  

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Depuis quelques jours, le ministère du Commerce traque les commerçants coupables de ne pas respecter les nouveaux prix homologués du riz. De sources officielles, le bilan de cette opération a déjà permis de saisir près de 1 000 sacs de riz : plus de 500 à Yaoundé, la capitale, et plus de 300 à Bafoussam, la capitale régionale de l’Ouest. Plusieurs boutiques ont par ailleurs été scellées, principalement dans la capitale, apprend-on. Ces saisies font suite à la baisse des prix du riz.

Le 11 avril dernier, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a annoncé une « baisse significative » des prix du riz au consommateur final. La baisse concerne les prix du sac de 50 kg de riz brisé indien, thaïlandais et pakistanais 25% et 5% vendus sur le marché local. Le membre du gouvernement précisait que cette baisse des prix intervient après l’arrivée sur le marché des premières cargaisons découlant du quota spécial de 190 000 tonnes de riz négociées auprès du gouvernement indien. Il affirmait alors avoir donné des « instructions précises » aux équipes en charge du contrôle de son département ministériel pour une « application stricte » de ces nouveaux tarifs sur le terrain, dans l’intérêt des consommateurs.

Alors que la mesure est en vigueur depuis le 12 avril dernier, certains commerçants sont accusés de commercialiser le sac de 50 kg à des prix supérieurs aux tarifs révisés, en invoquant la nécessité d’écouler leurs stocks existants. Mais le ministère du Commerce dit sa détermination à traquer tous ceux qui ne vont pas respecter les nouveaux tarifs, surtout en ce temps d’inflation où le gouvernement s’efforce d’atténuer les effets sur les consommateurs en administrant les prix des denrées de première nécessité. Luc Magloire Mbarga Atangana prévient d’ailleurs que ces opérations sur le terrain vont s’intensifier « afin de ramener tous les commerces qui ne respectent pas ces mesures à l’ordre ». Les consommateurs sont par ailleurs invités à dénoncer tout constat d’abus ou de pratiques dolosives auprès des services de ce département ministériel en appelant le numéro vert 1502.

En rappel, l’Inde a suspendu ses exportations de riz blanc non basmati et brisure depuis juillet 2023 pour privilégier son marché national et éviter un risque de pénurie ou d’inflation alimentaire. En octobre dernier, ce pays d’Asie a exceptionnellement accordé un quota d’importation de 190 000 tonnes pour le Cameroun. Afin de garantir la disponibilité et l’accessibilité de cette denrée de base pour les populations, et surtout de contrôler le prix de ce produit sur le marché local pour lutter contre la spéculation, le gouvernement a autorisé l’importation, en franchise de droits de douane, de ces 190 000 tonnes de riz indien. L’objectif, selon les autorités, est de constituer un stock de sécurité afin de couvrir les besoins du marché national, et éviter toute pénurie ou perturbation de l’approvisionnement de cette céréale dans le pays.

P.N.N

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Le Cameroun et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, sigle en anglais) ont signé, ce 22 avril à Yaoundé, un accord-cadre d’une valeur de plus de 1,617 milliard de FCFA (soit 2 731 076 dollars) pour soutenir les petits exploitants agricoles camerounais. L’accord a été paraphé d’une part par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbairobe, et d’autre part, par le coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale, Athman Mravili, en présence du directeur général de l’institution onusienne, Qu Dongyu, en visite officielle au Cameroun.

L’accord porte sur le renforcement des capacités de production des petits exploitants par le biais d’un soutien aux cultures et à l’élevage pour la résilience. Il couvre les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord, apprend-on. Le ministre de l’Agriculture a expliqué que cette enveloppe sera structurée en trois volets. Le premier volet, relatif à l’appui au développement des petites unités de production agricole, vise l’acquisition et la distribution de 3 950 kits d’intrants dans les filières banane-plantain (1 500), igname (1 000), manioc (1 000) et cultures maraîchères (450) dans la région de l’Est.

Le second volet concerne l’appui au développement des petites unités de production animale, aquacole et halieutique. Il porte sur l’acquisition et la distribution de 900 kits d’intrants de production dans les filières lait (100), volaille traditionnelle (200), poulet de chair (100), œuf de table (100), porc (100), petits ruminants (200), miel (100) et la vaccination de 150 000 volailles traditionnelles.

Renforcer la sécurité alimentaire

Le dernier volet porte sur l’assistance technique aux pratiques de gestion durable. Il consiste en la promotion de l’agriculture intelligente face au changement climatique, avec 8 000 bénéficiaires à former dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. Il est aussi question du renforcement des capacités techniques de 4 100 éleveurs à travers l’approche « champ-école paysan et de production climato-intelligentes », ainsi que la mise en place de 20 champs fourragers et de 20 km de balisage des couloirs de transhumance et des pistes à bétails pour la région de l’Est.     

Dans son discours de circonstance, Gabriel Mbairobe a déclaré que l’agriculture constitue l’une des priorités du Cameroun dans sa marche vers l’émergence, et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations constitue l’un de ses piliers. « Comme bien d’autres pays dans le monde, le Cameroun a subi d’importants chocs exogènes et endogènes qui ont mis à mal son système alimentaire. De la pandémie de la Covid-19, en passant par les répercussions de la crise russo-ukrainienne, les chocs climatiques, les oiseaux et criquets granivores, la destruction des plantations par les pachydermes, ainsi que les nombreux conflits agriculteurs et éleveurs, l’on a assisté à une augmentation significative des personnes et en insécurité alimentaire dans certaines régions du pays », a énuméré le membre du gouvernement. Selon les prévisions officielles, l’on estime que quelque 3,4 millions de personnes auront besoin d’une assistance humanitaire au Cameroun en 2024, dont 2,3 millions de personnes parmi les plus vulnérables.

À noter que cet accord avec la FAO s’inscrit dans le cadre du Projet d’urgence de lutte contre la crise alimentaire (Pulcca) qui bénéficie d’un financement de 100 millions de dollars (plus de 60 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar) de la Banque mondiale. Le but de ce projet est de contribuer à atténuer les impacts à court terme de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans les zones ciblées, tout en renforçant simultanément la résilience économique, climatique et communautaire à long terme dans les régions du Nord, de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Adamaoua et de l’Est.

Patricia Ngo Ngouem

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La Communauté urbaine de Douala (CUD), mairie de la ville, a assigné, le 2 novembre 2023, Afriland First Bank (AFB), Commercial Bank-Cameroun (CBC) et Sicc Congo Management devant le Tribunal de grande instance (TGI) du Wouri. L’objectif est de faire annuler sa caution sur un prêt de 3,2 milliards de FCFA, contracté par Sicc Congo Management, premier partenaire privé de la CUD pour la construction du marché Congo de Douala, auprès d’un consortium bancaire constitué de AFB et CBC.

Selon le chef de la division des affaires juridiques et du contentieux de la CUD, qui en a fait l’annonce le 16 avril dernier, cette action est une réaction à la volonté de ces banques de mobiliser cette garantie. « Le pool bancaire constitué d’Afriland First Bank et de Commercial Bank-Cameroun nous a demandé de rembourser le cautionnement. Nous ne leur avons pas répondu et avons saisi la justice pour l’annuler », a indiqué Guillaume Moukete Ekoume (photo). Les deux banques réclament 2,4 milliards de FCFA à la mairie de la ville de Douala, garant à hauteur de 75% du montant de l’emprunt.

Pour justifier cette opposition, le chef de division argue que le contrat entre les parties « est illégal, car il n’avait pas été autorisé par le conseil communautaire de la ville », à l’époque dirigée par Fritz Ntone Ntone. Par ailleurs, la CUD exige avant toute chose un audit des investissements réalisés par Neo Congo Mall. Pour l’instant, la procédure est pendante devant le tribunal.

Pour la construction du marché Congo de Douala, la Communauté urbaine de Douala avait signé en 2013 un partenariat public-privé avec la société Sic Congo Management, pour un coût total d’investissement de 7,4 milliards de FCFA sur une durée d’exploitation de 10 ans. Pour réaliser le projet, le partenaire privé avait contracté un prêt de 3,2 milliards de FCFA auprès du consortium bancaire AFB-CBC, avec la caution du partenaire public. En 2019, Sic Congo Management avait décidé de céder son contrat à Neo Industry, de l’homme d’affaires camerounais Emmanuel Neossi, qui a pris l’engagement de rembourser le prêt.

Résiliation du contrat

Pour la réalisation du projet, Neo Industry a créé la société de projet, Neo Congo Mall. En juillet 2019, cette société a signé avec la Communauté urbaine de Douala (CUD) des avenants apportant des modifications substantielles au projet initial. Prévu initialement pour 1800 boutiques, le centre commercial a vu sa capacité augmenter à 3300 unités. Le coût de l’investissement a presque quadruplé, atteignant 28 milliards de FCFA, compte non tenu de la dette héritée de Sicc Congo Management, et la durée du contrat a été étendue de 10 à 30 ans.

Sauf qu’en décembre 2022, le maire de la ville, Roger Mbassa Ndine, a résilié le contrat avec Neo Congo Mall. Raisons évoquées : les « difficultés » rencontrées par l’entreprise à achever la construction de cette infrastructure commerciale et à rembourser la dette de 3,2 milliards de FCFA. Initialement, les travaux, qui ont commencé en 2019, auraient dû s’achever en 2021, conformément aux termes du contrat.

Du fait de cette résiliation, « le partenaire public (CUD) payerait la garantie sur le prêt bancaire du partenaire privé (Neo Congo) et rembourserait au partenaire privé la valeur résiduelle des investissements réalisés jusqu’à fin 2022 », estimait le rapport 2022 sur les coûts des risques budgétaires générés par les projets exécutés en partenariat public-privé (PPP), publié par le ministère des Finances (Minfi) en mai 2023. Cette initiative judiciaire de la mairie soulève donc des interrogations.

À ce jour, apprend-on, aucune négociation n’est en cours pour la signature d’un contrat avec un nouveau prestataire qui pourrait poursuivre la construction du marché Congo.

Frédéric Nonos

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La 4e édition du Cameroon Investment Forum (CIF), organisée par l’Agence de promotion des investissements (API), s’est achevée le 19 avril 2024 à Douala par la « nuit des investisseurs ». Au cours de cette soirée, sept entreprises, administrations et institutions ont été récompensées, pour leur contribution à la promotion des investissements au Cameroun. Shinwinsoh Boma Donatus, le directeur général par intérim de l’API, a ouvert ce bal des récompenses par le Prix du meilleur conseil en investissement du Cameroun, attribué au cabinet camerounais JMJ Africa.

Fondé et dirigé par le juriste, banquier et financier camerounais Patrice Yantho, JMJ Africa a en effet été partie prenante des plus grands projets d’investissement au Cameroun ces dernières années. Il s’agit, par exemple, de la construction des usines de transformation de cacao Neo Industry et Atlantic Cocoa, de la construction du Douala Grand Mall, de la construction de la savonnerie Pafic et de l’usine de Novia Industries, un producteur d’huile raffinée, de savons et bien d’autres produits alimentaires basé dans la zone industrielle de Douala-Bonabéri. JMJ Africa, qui a également participé au projet de la Société international de ciment (SIC), en gestation dans la zone industrialo-portuaire de Kribi et appartenant au milliardaire ivoirien Kone Dossongui, conseille aussi et surtout le mastodonte de l’acier Prometal Groupe.

Leader de la transformation de l’acier en Afrique centrale, Prometal Groupe a d’ailleurs été récompensé lors de la « nuit des investisseurs ». En effet, Hayssam El Jammal, son promoteur, a reçu le Prix du champion étranger de l’investissement au Cameroun. Présent dans le pays depuis de nombreuses années, Prometal Groupe compte à ce jour six usines (dont trois construites au cours des cinq dernières années) de transformation de l’acier et de fabrication de produits agroalimentaires, en activité dans les zones industrielles de Bassa et Bonabéri (Douala). Le groupe peaufine actuellement le projet de construction de Proalu, sa 7e usine, qui sera dédiée à la transformation de l’aluminium.

L’homme d’affaires camerounais Albert Kouinché, lui, a reçu le Prix du champion national de l’investissement. Promoteur d’Express Union, l’entreprise qui contrôle le marché domestique du transfert d’argent, avec une ramification dans la sous-région Afrique centrale, Albert Kouinche conduit actuellement un projet d’aquaculture industrielle (Fish&Co), avec pour ambition de contribuer à réduire les importations massives de poissons congelés au Cameroun. Actionnaire de Banque Atlantique Cameroun, cet investisseur contrôle également la Société camerounaise d’équipements (SCE), établissement financier qui octroie à ses clients des crédits pour l’achat de biens et du petit équipement domestique.

Au cours de la même cérémonie, la société Ecogreen a reçu le Prix de l’innovation en investissement. Cette entreprise spécialisée dans le recyclage des déchets plastiques est dirigée par Nassrallah El Sahely, qui est également le promoteur de Source du Pays, le leader du marché de l’eau minérale au Cameroun. Le banquier camerounais Afriland First Bank, leader du marché local devant les filiales des multinationales étrangères, a été récompensé du Prix de la meilleure institution financière en matière d’accompagnement des investissements.

Une administration publique et une institution internationale ont également été récompensées au cours de la « nuit des investisseurs » organisée par l’API. Il s’agit de la direction générale des douanes du ministère des Finances, qui a reçu le Prix du meilleur accompagnement institutionnel ; et de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), qui a reçu le Prix du meilleur partenaire au développement.   

BRM    

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La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA et Tchad), devrait mettre en circulation une nouvelle gamme de pièces de monnaie au cours de l’année 2024, selon des sources internes à cette banque centrale. Le processus de production de ces nouvelles pièces a d’ores et déjà été lancé, apprend-on.

L’arrivée d’une nouvelle gamme de pièces de monnaie devrait permettre de résorber la pénurie quasi permanente des pièces, qui sévit depuis plusieurs années dans la zone Cemac. La faute à la naissance de réseaux d’exportation de ces pièces vers un pays asiatique, après leur collecte dans les salles de jeux et autres circuits informels. À l’origine de cette pratique, apprend-on, se trouve la valorisation dans les activités de bijouterie du métal de base servant à la fabrication desdites pièces.

Afin de faire face à ce phénomène, la Beac avait évoqué, lors de la célébration de son cinquantenaire en novembre 2022 à Ndjamena, au Tchad, l’idée de l’émission de nouvelles pièces. L’objectif ici, avait précisé le gouverneur de la Beac de l’époque (Abbas Mahamat Tolli), étant d’utiliser pour la nouvelle gamme une matière première qui ne correspond pas aux usages pour lesquels les pièces de monnaie sont souvent exportées.

C’est dans cette optique que le 15 mars 2023, à la demande de son Conseil d’administration, la Beac obtient le quitus du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac), pour l’émission de nouvelles pièces de monnaie dans la zone Cemac. « Le Comité ministériel du 15 mars 2023 a autorisé la création d’une nouvelle gamme des pièces conformément aux préconisations formulées par la Beac », peut-on lire dans le communiqué final ayant sanctionné les travaux.

L’émission de la nouvelle gamme de pièces de monnaie attendue en 2024 dans la zone Cemac survient après l’émission, depuis le 15 décembre 2022, d’une nouvelle gamme de billets de banque réputés plus sécurisés.

BRM

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Dans un communiqué signé le 19 avril 2024, l’ambassadeur du Cameroun en Guinée-Équatoriale, Désiré Jean Claude Owono Menguele, annonce l’ouverture d’une ligne fluviomaritime pour le transport des biens et des personnes entre le Cameroun et la Guinée-Équatoriale. D’après le diplomate camerounais, le voyage inaugural de cette ligne maritime est prévu le 26 avril 2024 au départ de Malabo (capitale de la Guinée-Équatoriale) pour Douala (capitale économique du Cameroun) et le retour à Malabo est prévu le 28 avril prochain.

Cette ligne est pour l’instant uniquement desservie par le navire M/V Dona Candida de la compagnie équato-guinéenne Viteoca. Des informations recueillies concernant le navire Dona Candida indiquent qu'il est de type passagers. Long de 80 mètres pour une largeur de 12 mètres, ce bateau a été construit en 1991 et navigue actuellement sous le pavillon de St Vincent & Grenadines.

D’après la grille tarifaire publiée par Viteoca, les voyageurs qui vont solliciter le bateau M/V Dona Candida pour aller à Malabo ou à Douala devront débourser chacun 80 000 FCFA en classe économique, 85 000 FCFA en classe affaire, et 90 000 en première classe. Pour plus de confort, Viteoca propose à ses clients une suite VIP simple à 120 000 FCFA, une suite VIP complète à 135 000 FCFA et une suite familiale de deux chambres à 200 000 FCFA. Pour le voyage inaugural, la compagnie annonce une promotion spéciale à 120 000 FCFA aller-retour en classe économique, 125 000 FCFA aller-retour en classe affaires et 130 000 FCFA aller-retour en première classe.

L’ouverture de cette ligne fluviomaritime intervient dix mois après l’audience qu’a accordée le ministre camerounais des Transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe, au directeur général de Viteoca, le 3 août 2023 à Yaoundé. L’objectif de cette rencontre était d’examiner les possibilités de création de cette ligne maritime pour le transport des personnes et des biens entre la Guinée Équatoriale et le Cameroun. Jean Ernest Ngalle Bibehe avait par ailleurs délivré un permis de navigation dans les eaux territoriales camerounaises au navire M/V Candida.

Pour l’ambassadeur Désiré Jean Claude Owono Menguele, cette ligne maritime est un moyen de transport « sécurisé et confortable ». Elle permettra d’accroître considérablement les échanges commerciaux entre les deux pays et renforcer l’intégration sous-régionale. En effet, le Cameroun et la Guinée-Équatoriale partagent une frontière maritime et terrestre. Les deux pays sont liés par des accords de partenariat économique dans divers domaines (pétrole, gaz, etc.). 

La Guinée-Équatoriale, dont de nombreux produits généralement importés d’Espagne entrent souvent au Cameroun en contrebande, a été le premier fournisseur africain du Cameroun en 2021, selon l’Institut national de la statistique (INS). L’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun indique que ce pays de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée-Équatoriale) a exporté cette année-là vers le Cameroun, 139 300 tonnes de marchandises, générant des recettes de 51,6 milliards de FCFA.

Frédéric Nonos

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Les actionnaires de la Société métropolitaine d’investissement de Douala (SMID) sont appelés à faire preuve de patience concernant le devenir de leurs investissements, a indiqué la Communauté urbaine de Douala (CUD). « À date, les caisses de la SMID sont vides. Nous avons engagé des procédures judiciaires contre ses créanciers, mais elles sont bloquées pour l’instant », a précisé le chef de la division des affaires juridiques et du contentieux de la mairie de la ville de Douala, Moukete Ekoume, lors d’une rencontre avec la presse le 16 avril 2024 à Douala. Ce dernier a également révélé que certains actionnaires ont porté l’affaire devant le Tribunal criminel spécial (TCS) pour signaler un détournement présumé de fonds par les anciens dirigeants de la société. Moukete Ekoume encourage les actionnaires à maintenir la pression.

La SMID est en état de faillite depuis sa mise sous administration provisoire le 12 février 2021, dix-sept mois après la nomination de son premier directeur général, Ralph Pout. À en croire le chef de division des affaires juridiques et du contentieux de la mairie de Douala, la SMID a dépensé tout son capital évalué à 5 milliards de FCFA, avec des créances estimées à plus de 3 milliards de FCFA. Elles sont nées essentiellement des « transferts frauduleux ».

Transferts frauduleux

Le premier transfert concerne une avance de 1,5 milliard de FCFA accordée à Neo Industry, dirigée par Emmanuel Neossi, qui était en charge de la construction du marché de New Deido. Cependant, selon un rapport d’audit du cabinet Okalla Ahanda et Associés, les travaux n’ont jamais été entrepris. De plus, la mairie de Douala indique que ces fonds ont été « illégalement » transformés en prêt participatif destiné à la construction d’un Business Center à Bonanjo, sur un terrain appartenant à la succession Ngankoué. En outre, il est révélé que des fonds, dont les montants n’ont pas été spécifiés, ont également été avancés en faveur de la succession Ngankoué pour l’achat du terrain à Bonanjo, prévu pour le même projet de Business Center.

Dans le même sillage, Moukete Ekoume révèle que sur les 100 millions de FCFA promis à l’association Action Solidarité, une avance de 30 millions a été effectuée. Cette association était dirigée par Hilaire Ekongolo, qui était également l’ancien chef de cabinet de Fritz Ntonè Ntonè, ex-délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (CUD) et président du conseil d’administration de la SMID. Le comité d’audit de la SMID de l’époque avait signalé que cette association n’avait aucune existence légale et que ce placement était irrégulier.

L’autre transaction financière dévoilée par la CUD concerne la construction d’un espace de loisirs sur la place de la Besseke à Bonanjo. L’entreprise Dick’s, désignée adjudicataire, a entamé les travaux. Un audit mené par la SMID a cependant mis en lumière des surfacturations atteignant 909 millions de FCFA. La Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) est aussi pointée du doigt. D’après la CUD, cette autorité de régulation des marchés financiers de la Cemac (Cameroun, Tchad, Gabon, Congo, Centrafrique, Guinée-Équatoriale) aurait perçu le double des frais prévus par la réglementation.

Administration déléguée

Depuis juin 2022, apprend-on, la SMID est placée sous l’administration déléguée de la Communauté urbaine de Douala (CUD). Cette dernière gère les affaires courantes et a pour mission de récupérer les sommes mentionnées précédemment et de lancer une étude avec un cabinet pour apprécier la faisabilité d’une relance des projets. Créée en 2018 par la CUD, la SMID a débuté avec un capital initial de 5,4 milliards de FCFA, alors que 10 milliards étaient sollicités. À sa création, elle était considérée comme la première société d’économie mixte locale de gestion patrimoniale de Douala et du pays, avec une durée de vie prévue de 99 ans. La structure de son actionnariat comprend 23% de participation de la CUD (catégorie A), 10% pour les entreprises publiques (catégorie B), 20% pour les entreprises privées (catégorie C) et 47% pour les personnes physiques (catégorie D).

Lors de son appel public à l’épargne en 2018, le prix de l’action était fixé à 10 000 FCFA, chaque souscripteur devant acquérir au minimum 15 actions. Un dividende annuel par action était projeté à 1360 FCFA, pour un taux de rentabilité interne de 17,3%. Le délai de récupération des investissements était estimé à 6,6 ans. L’objectif à long terme de la SMID était de mobiliser, d’ici à 2025, 1400 milliards FCFA pour financer la construction d’infrastructures telles que le « Centre international des conférences de Douala » pour 12,4 milliards FCFA, la « gare routière multimodale de Bonabéri » pour 1,9 milliard, la « Forêt urbaine » dans la vallée de la Bessékè pour 2,29 milliards, et le « parc des expositions de Douala » estimé à 8,5 milliards FCFA.

Frédéric Nonos

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08-04-2021- Après deux ans d'activités, la Société métropolitaine d’investissements de Douala au bord de la faillite (CUD)

En 2023, les six pays membres de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) ont réussi à lever un montant total de 4 336,3 milliards de FCFA sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique Centrale (Beac), comme l’indique le rapport de politique monétaire publié en mars 2024 par cette institution financière. Ce montant est inférieur de près de 2 500 milliards de FCFA à celui levé par les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) sur leur propre marché sous-régional des titres publics. Selon les données de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), les nations de l’Uemoa (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) ont collecté 6 829,6 milliards de FCFA sur le marché des titres en 2023.

Selon l’institut d’émission des pays de la Cemac, sur le total des fonds mobilisés par les États en 2023, 2 435,3 milliards de FCFA ont été levés grâce aux bons du Trésor assimilables (BTA), des titres de court terme dont la maturité ne dépasse pas 52 semaines. Par ailleurs, les émissions d’obligations du Trésor assimilables (OTA), des titres à plus long terme avec des maturités variant de 2 à 10 ans, ont permis de mobiliser 1 901 milliards de FCFA. Dans l’Uemoa, bien que la répartition des financements par maturité des titres n’ait pas été spécifiée, il est à noter que sur un total de 7 150,6 milliards de FCFA de titres émis en 2023 par les États (l’émetteur n’obtient pas toujours la totalité de l’enveloppe sollicitée, NDLR), 3 546 milliards de FCFA correspondaient aux OTA et 3 604 milliards de FCFA aux BTA.

En d’autres termes, alors que dans l’Uemoa, on observe un équilibre presque parfait entre les besoins de financement de la trésorerie et ceux des investissements publics, les statistiques de la Beac montrent qu’en 2023, les pays de la Cemac ont principalement sollicité le marché monétaire pour répondre à leurs besoins ponctuels de trésorerie plutôt que pour financer des infrastructures. En effet, selon les experts financiers, alors que les émissions obligataires, de par leurs maturités, sont plus adaptées au financement de projets, les BTA sont utilisés pour couvrir des besoins de trésorerie à court terme. Cette tendance à privilégier les besoins de trésorerie plutôt que les investissements est d’autant plus manifeste que la majorité des fonds mobilisés par les États l’a été via des émissions de titres à très court terme, notamment les BTA à 13 et 26 semaines de maturité.

En effet, selon le dernier rapport sur la politique monétaire publié par la Beac, il ressort que « les bons à 26 semaines sont restés les plus prisés (en 2023), avec un montant total émis de 1 353,6 milliards de FCFA, représentant 55,6% du total des émissions de BTA sur la période. Les BTA à 13 semaines arrivent en deuxième position avec un montant émis de 679,8 milliards de FCFA. Les BTA à 52 semaines sont les moins émis, avec un montant global de 401,9 milliards de FCFA ». En d’autres termes, en 2023, par émissions de BTA à 26 semaines, les États de la Cemac ambitionnaient de lever presque quatre fois plus de financements que l’enveloppe sollicitée par le biais des BTA à 52 semaines, qui offrent pourtant une période de remboursement beaucoup plus longue.

Cette ruée vers le financement de la trésorerie publique a été observée dans presque tous les pays de la communauté durant la période concernée. D’après les données de la banque centrale, 71% des valeurs émises par le Cameroun étaient des BTA de 26 semaines de maturité. Pendant la même période, le pays a émis pour 151 milliards de FCFA de BTA à 13 semaines, soit plus que les 106,6 milliards de FCFA d’émissions d’OTA réalisées sur toute l’année, contre seulement 70,4 milliards de FCFA de titres à 52 semaines de maturité.    

Brice R. Mbodiam

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Le 17 avril 2024, le Cameroun a procédé au remboursement de 39,8 milliards de FCFA sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Reconnu pour sa solvabilité depuis l’inauguration de ce marché il y a près de 13 ans, le Cameroun a utilisé sa stratégie habituelle d’emprunt pour effectuer ce remboursement.

À cet effet, deux nouvelles émissions de bons du Trésor assimilables (BTA) ont été réalisées le 15 avril, soit deux jours avant la date de remboursement. Ces émissions, consistant en des titres à 26 semaines pour 40 milliards de FCFA et à 52 semaines pour 25 milliards de FCFA, ont permis de lever 49,4 milliards de FCFA auprès des investisseurs. Cette somme a non seulement couvert le remboursement dû, mais a également généré un excédent de trésorerie de 10 milliards de FCFA pour le Cameroun.

Les taux d’intérêt appliqués lors de ces opérations ont reflété la tension croissante sur le marché, qui a vu ses exigences s’accroître au fil des mois en raison d’une politique monétaire restrictive. Le Cameroun a offert un taux d’intérêt moyen de 6,3% sur les BTA à 26 semaines et de 6,5% sur ceux à 52 semaines, des taux nettement supérieurs au plafond de 3% qui était couramment pratiqué par le Trésor public camerounais sur ces titres il y a quelques années.

BRM

En marge de la quatrième édition du Cameroon Investment Forum (CIF), tenue à Douala le 17 avril 2024, l’Agence de promotion des investissements (API) a formalisé sa collaboration avec le Port autonome de Kribi (PAK) et la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi) en signant deux mémorandums d’entente. Ces accords visent à faciliter l’accès des investisseurs aux zones économiques et industrielles ces deux structures.

Pour le PAK et la Magzi, il s’agira de fournir à l’Agence de promotion des investissements (API) des informations sur les zones économiques et industrielles disponibles. Ils s’engagent également à prioriser les demandes de structures qui passent par l’API pour l’acquisition de terrains dans ces zones, explique Emmanuel Ako Tamungang, chef de cellule de la stratégie à l’API. De son côté, l’API se chargera de promouvoir ces zones auprès des investisseurs, facilitant ainsi leur accès et acquisition, ce qui devrait alléger les procédures et formalités pour les opérateurs économiques. Cette collaboration inclut la création d’un guichet administratif unique pour simplifier la mise en œuvre de cette convention.

La loi n°2013/11 du 16 décembre 2013, qui régit les zones économiques au Cameroun, définit une zone économique comme un espace comprenant une ou plusieurs aires géographiques équipées d’infrastructures permettant aux entités installées de produire des biens et services dans des conditions optimales. Les zones industrielles, quant à elles, sont des terrains répondant à des normes techniques et juridiques, conçus pour accueillir des activités industrielles. Actuellement, le domaine foncier de la Magzi englobe huit zones industrielles réparties dans sept régions du Cameroun.

SG

Au cours d’un dîner thématique sur les indications géographiques (IG), organisé le 17 avril 2024 à Douala, le ministre camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique par intérim, Fuh Calistus Gentry (photo), également administrateur pays de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), a invité les restaurateurs africains à mutualiser les recettes réalisées à partir des produits bénéficiant d’une indication géographique en Afrique pour générer des revenus.

« Aujourd’hui, il est difficile pour chaque pays africain de promouvoir sa cuisine au niveau international et d’en tirer profit. Il serait beaucoup plus rentable de mutualiser nos produits labélisés et de proposer des menus dans les restaurants afin d’engranger davantage de recettes », a suggéré le membre du gouvernement. Fuh Calistus Gentry estime que ces produits apportent une valeur ajoutée pour les producteurs, les restaurateurs et les États. Il souhaite également voir organiser des dîners thématiques autour de ces produits dans les capitales européennes (Paris, Londres, Bruxelles) pour les valoriser.

À Douala, plus de 25 indications géographiques ont été mises en avant lors du dîner thématique organisé par le projet droit de propriété intellectuelle et innovation en Afrique (AFRIPI), financé par l’Union européenne (UE). De l’Attieke des Lagunes de Côte d’Ivoire au poulet sauté à l’échalote de Bandiagara au Mali, en passant par les légumes sautés au Nsukka Yellow Pepper du Nigeria et le steak au poivre de Penja du Cameroun, les responsables de l’OAPI et ses partenaires ont savouré les saveurs de ces produits qui constituent « des labels et des sources de revenus significatives pour ces pays », a souligné Denis Loukou Bohoussou, directeur général de l’OAPI.

Le poivre de Penja, par exemple, dont le kilogramme a vu son prix passer de 2 500 à 3 000 FCFA en 2008 à près de 20 000 FCFA en 2022 sur le marché local, après sa labélisation IG par l’OAPI en 2013. L’indication géographique souligne un lieu ou une région de production spécifique et certifie les qualités caractéristiques des produits originaires de ce lieu. Ce dispositif vise à améliorer la transparence pour le consommateur sur l’origine et le mode de fabrication des produits, tout en reconnaissant et en valorisant des savoir-faire et des produits locaux.

Ce dîner thématique s’est déroulé en marge du colloque international sur le développement des indications géographiques en Afrique, qui se tient du 17 au 19 avril 2024 à Douala, la capitale économique du Cameroun.

Frédéric Nonos

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Le ministère des Relations extérieures a révélé que la société ivoirienne Impact Palmarès R&D SAS va gérer pendant 10 ans, renouvelables, son service d’obtention de visa électronique, à travers la construction d’un data center à Yaoundé. La pose de la première pierre du chantier de construction du futur Centre de transformation digitale du ministère des Relations extérieures (Minrex), a eu lieu le 16 avril 2024 à Yaoundé. Le centre sera construit en mode partenariat public-privé par la société Impact Palmarès R&D SAS « pour le financement, la conception, l’uniformisation des prestations consulaires au Cameroun pour une période de 10 ans renouvelables », a indiqué au quotidien d’Etat, Patrice Koe Jr. le directeur de la communication, de la documentation et des archives diplomatiques au Minrex.

D’après ce responsable, la construction d’un data center pour les services du visa fait partie d’un projet d’uniformisation et de sécurisation des prestations consulaires du Cameroun qui comprend la composante système informatique, et la construction du Centre de transformation digitale.

Bien que décrié par de nombreux usagers pour bugs enregistrés, le Minrex vante les performances de la plateforme de e-visa en service depuis 2023. Ainsi, fait savoir Patrice Koe Jr entre le 30 avril 2023 et le 30 mars 2024, le Cameroun a accueilli 157 688 personnes enregistrées sur cette plateforme.

Le partenariat avec Impact Palmarès R&D SAS, dont le montant n’a pas été révélé par le gouvernement, a été signé en 2022. « Depuis lors, plusieurs réalisations concrètes sont à inscrire dans le cadre de la mise en œuvre de cet important projet. Il s’agit notamment de la mise sur pied d’une plateforme numérique pour la gestion des prestations consulaires du Cameroun en général et des flux des visiteurs entrants et sortants sur le territoire national en particulier l’équipement et la mise en fonctionnement de 44 postes diplomatiques et consulaires (…). Le déploiement des équipements sur 19 postes-frontières sur les 25 du premier périmètre », a expliqué le directeur de la communication du Minrex.

L.A.

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Selon le dernier rapport sur la politique monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), publié en mars 2024, l’activité boursière dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) a connu un coup de fouet au cours de l’année 2023. En effet, apprend-on, cette année-là, la capitalisation boursière de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), le marché financier unifié de la Cemac basé à Douala, a progressé de 36,8% en glissement annuel. A en croire notre source, cet indicateur, qui correspond à la valeur financière totale des titres disponibles pour être achetés ou cédés en bourse, a atteint 1 562,9 milliards de FCFA au 31 décembre 2023.

« Cette situation est, pour l’essentiel, attribuable aux entrées à la cote de nouvelles valeurs et à l’appréciation de certains titres », explique le document publié par la banque centrale. En effet, au-delà de la hausse de la valeur de certains titres, l’activité à la Bvmac a été marquée, entre 2022 et 2023, par l’introduction en bourse de plusieurs nouvelles obligations et actions. C’est par exemple le cas des obligations de l'État gabonais « EOG 6,25% Net 2022-2028 » et des actions de la Société commerciale gabonaise de réassurance (SCG-Ré), dont la double cérémonie de première cotation à la Bvmac a eu lieu le 26 janvier 2023. Avec des valeurs de montants respectifs de 175 milliards et 5 milliards de FCFA, ces titres gabonais ont augmenté de 180 milliards de FCFA la capitalisation boursière de la Bvmac au cours de l’année 2023.

Par ailleurs, le 15 février 2023, l’emprunt obligataire 2022-2029 de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) est arrivé sur la cote de la Bvmac, augmentant du même coup la capitalisation de ce marché financier d’un montant de 110 milliards de FCFA. Dans le même temps, lors de la séance de cotation du 29 mai 2023, il a été constaté une augmentation de 17% du nombre d’actions introduites à la Bvmac par le banquier camerounais La Régionale, passant de de 61 630 à 72 089 actions. Cette augmentation, qui a contribué à accroître la capitalisation de la Bvmac, résulte de l’admission à la cote de 10 459 nouveaux titres de propriété de la banque, suite à une opération de distribution gratuite aux actionnaires boursiers opérée en avril 2023.

Le 23 novembre 2023, ce sera au tour de l’Etat du Cameroun de doper de plus de 176 milliards de FCFA la capitalisation du compartiment obligataire de la Bvmac, grâce à l’introduction en bourse de son tout premier emprunt obligataire à tranches multiples, clôturé en juin 2023. Cependant, en dépit de ce dynamisme croissant des activités à la Bvmac, ce marché financier unifié demeure loin des attentes exprimées par les autorités communautaires, dans le cadre du plan de dynamisation de ce marché. Par exemple, les performances réalisées en 2023 sont encore très loin de l’objectif des capitalisations boursières minimales de 1 200 milliards de FCFA sur le compartiment des actions et de 1 000 milliards de FCFA sur le compartiment des obligations (soit une capitalisation globale de 2 500 milliards de FCFA, Ndlr), prévues dans le plan d’action 2020 de la Bvmac.

Concurrence

Ces projections étaient assises sur l’effectivité de l’introduction en bourse de 10 nouvelles sociétés d’Etat proposées par l’ensemble des pays de la Cemac, conformément à un engagement pris en 2019. Mais, bien que la liste des entreprises proposées affiche finalement complet depuis plusieurs mois, avec de surcroit cinq entreprises supplémentaires, très peu d’entre elles ont déjà franchi le rubicon de l’entrée en bourse. Bien plus, au de-là du retard pris pour l’arrivée des entreprises sus-mentionnées à la côte de la Bvmac, le marché financier de la Cemac doit faire face à la concurrence farouche que lui livre le marché des titres publics de la Beac.   

« D’une manière générale, la Bvmac a mené ses activités dans un contexte économique marqué par une concurrence exacerbée du marché monétaire orchestré par la Beac, qui a capté l’essentiel des levées de fonds initiées par les souverains (États, NDLR), créant ainsi une dynamique sans précédent du marché des titres publics administré par la Beac et régi par le système des adjudications des bons et obligations du Trésor assimilables (BTA et OTA) », soulignait déjà la Bvmac dans son rapport d’activités 2021. En 2023, et même au cours de l’année 2024 courante, cette guerre des marchés de s’est pas estompée.

Selon les données de la banque centrale, au 31 janvier 2024, l’encours des titres publics émis par les États de la Cemac sur le marché des titres publics de la Beac ressort à 6 408,5 milliards de FCFA, en hausse de 17,1% par rapport à la même période en 2023. Ceci, en dépit de l’augmentation des coûts des opérations au cours de la période. Pour expliquer cette préférence de plus en plus prononcée des États pour le marché monétaire, au détriment du marché financier, les experts et les acteurs du marché des capitaux invoquent des raisons telles que la compétitivité des coûts, la flexibilité, et même la simple orthodoxie. Cette dernière veut que, soutiennent les financiers, le marché des titres publics soit le marché traditionnel des trésors nationaux, tandis que le marché financier, lui, cible davantage les entreprises.

Brice R. Mbodiam

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jeudi, 18 avril 2024 13:15

Visas d’études en France - Erratum

Le communiqué "Visa d’études en France : 7 structures spécialisées dans la fourniture d'attestations de virement irrévocable reconnues illégales", que nous avons publié le 17 avril 2024 pour le compte d’une agence de communication locale, affirmait que certaines structures au Cameroun opérant dans la délivrance d'attestations de virement irrévocable pour les visas étudiants, étaient illégales.

Nous tenons à préciser que ces affirmations relatives à l'illégalité de ces structures, ainsi qu’à leur non-enregistrement auprès de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) n’engagent ni la rédaction d’Investir au Cameroun, ni Campus France dont le logo figurait en illustration.

Ces informations sont contestées et nous suggérons à nos lecteurs de consulter directement le site www.regafi.fr ou encore la plateforme ORIAS (https://www.orias.fr/home/showIntermediaire/840645857) pour obtenir des informations actualisées et officielles concernant l'enregistrement de toute structure financière, même si aucune de ces plateforme ne précise formellement lequel des opérateurs est compétent ou légitime pour emettre des AVI dans le cadre d'une procédure de visa étudiant effectuée auprès de Campus France.

Nous présentons nos excuses aux sociétés concernées ainsi qu’à nos lecteurs qui auraient pu être abusés par cette communication controversée.

La rédaction

Après un taux de croissance économique de 3,6% attendue dans la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) en 2024, soit son plus haut niveau depuis 10 ans, cet indicateur devrait légèrement progresser entre 2025 et 2027. Selon les projections de la Beac, la banque centrale des Etats de la Cemac, cet indicateur affichera un taux moyen annuel de 3,7% sur la période. Une embellie que l’institut d’émission commun aux pays de la Cemac met sur le compte du dynamisme attendu dans le secteur minier.

« Depuis 2020, l’économie mondiale fait face à une série de chocs économiques de plus en plus récurrents, mais la base actuelle des exportations de la CEMAC, très peu diversifiée, affaiblit considérablement sa résilience aux chocs externes. En réponse à cette limite, plusieurs pays de la sous-région veulent tirer profit de leur potentiel minier et assurer leur croissance économique à moyen et long terme. En plus des revenus fiscaux supplémentaires, le dynamisme économique visé par cette option se traduit par la création de nouvelles entreprises, le développement d’activités économiques secondaires gravitant autour du secteur minier (transport, restauration, gardiennage et seconde transformation) et des opportunités qu’offrent les infrastructures dédiées à ce secteur (route, chemin de fer et énergie électrique) », souligne la Beac dans son dernier rapport sur la politique monétaire.

Concrètement, soutient la banque centrale pour justifier ses prévisions de croissance optimistes sur la période 2025-2027, « cinq projets d’exploitation du minerai de fer sont actuellement à un stade avancé et entreraient en production d’ici fin 2024, notamment au Gabon et au Cameroun ». Sur ce registre, la Beac cite les projets d’exploitation des gisements de fer de Lobé à Kribi, Grand Zambi et Mbalam au Cameroun, ainsi que les gisements de fer de Belinga et de Baniaka au Gabon.

A côté de ces projets, la Beac anticipe le développement de nouveaux projets gaziers dans la sous-région. « Compte tenu de la stratégie de diversification des fournisseurs de gaz entamée par l’Europe, plusieurs nouveaux projets gaziers importants devraient entrer en phase d’exploitation au Congo, au Cameroun et au Gabon », souligne la banque centrale.

BRM

Organisée par l'Agence de promotion des investissements (API), la quatrième édition du Cameroon Investment Forum (CIF) s'est ouverte le 17 avril 2024 à Douala, capitale économique du pays. Cette année, le forum se concentre sur la politique d'import-substitution dans les secteurs du riz, du maïs, du poisson, du lait et de l'huile de palme. Officiellement lancée en 2021, la politique d'import substitution vise à remplacer les importations par une production locale accrue. Lors de cet événement, les acteurs du secteur privé ont présenté leurs doléances au gouvernement, soulignant les améliorations nécessaires pour optimiser le déploiement de cette politique.

« Pour produire localement du riz, du maïs, du poisson, du lait et de l'huile de palme, nous avons besoin d'espace, de terrain. Le problème foncier est bien connu au Cameroun. Actuellement, le titre foncier ne garantit rien car il peut être révoqué par le ministre du jour au lendemain. Comment envisager de développer l'agriculture si le titre foncier, qui est l'outil fondamental, n'offre aucune sécurité ? », interroge Célestin Tawamba, président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam).

Abondant dans le même sens, Leonel Kungaba Fongoh, PDG de Global Corporation Group, une entreprise qui guide les investisseurs désirant s'implanter au Cameroun, propose de « faciliter l'accès à la terre pour les projets d'investissement ». Pour les investisseurs étrangers, il suggère de leur allouer des terrains à condition qu'ils s'associent avec des Camerounais. « C'est une pratique courante dans d'autres pays. Nous avons également des expériences dans d'autres pays en développement où l'État joue un rôle actif pour soutenir l'investissement privé », explique-t-il.

Le ministère des Domaines et des Affaires foncières rappelle l'importance pour ceux qui désirent acquérir des terres de bien se renseigner sur la réglementation applicable, notamment la circulaire de 2014 qui précise les conditions d'accès à la terre pour les investisseurs.

Financement et accès au marché

Selon le président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), une autre problématique majeure est le financement de l’agriculture. Il affirme qu'il n'existe actuellement aucun dispositif adapté pour le financement de ce secteur, qui, de plus, ne bénéficie d'aucun statut officiel au Cameroun. Face à cette situation, Gwendoline Abunaw, directrice générale d'Ecobank Cameroun et présidente de l'Association professionnelle des établissements de crédits du Cameroun (Apeccam), encourage les acteurs du secteur privé à se rapprocher des établissements de crédit afin de mieux comprendre les options de financement disponibles.

Le secteur privé a exprimé ses préoccupations quant aux défis rencontrés pour accéder au marché. Dr Simon François Yonga Bakalag, coordonnateur national du Centre du réseau des filières de croissance, explique : « Lorsque d'autres pays ont initié des politiques d’import-substitution, ils ont pris en compte les exigences du marché. C'est le marché qui dicte les normes nécessaires pour structurer efficacement une chaîne de valeurs. Nos produits doivent répondre à ces normes pour être commercialisés. Les pays industrialisés ont compris cette dynamique. Il est donc crucial que notre État intensifie ses efforts dans ce domaine. Il faut pouvoir vendre nos produits avant de démarrer la production. »

Pour les représentants du secteur privé, il est crucial d'améliorer les réformes afin de réduire les importations de produits tels que le riz, le maïs, le poisson, le lait et l’huile de palme, et de réussir ainsi l’import-substitution de ces produits. Les statistiques présentées lors du Cameroon Investment Forum (CIF) 2024 révèlent que, en 2022, le Cameroun a importé plus de 841 000 tonnes de riz pour un coût de 264 milliards de FCFA et 143 000 tonnes d’huile de palme pour un montant de 57 milliards de FCFA.

Sandrine Gaingne

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Près de 4 milliards de FCFA, c’est le montant que la mairie de Yaoundé, également appelée Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), réclame depuis 2020 aux entreprises (PME et multinationales) pour le produit de l’exploitation des emplacements publicitaires. Ces entreprises sont accusées de pratiquer de l’affichage non autorisé, donc non payé à la CUY, l’autorité compétente pour autoriser l’affichage publicitaire.

« Pour afficher dans la ville de Yaoundé, il est essentiel de se rapprocher d’une régie publicitaire accréditée par la CUY et possédant un agrément du ministère de la Communication (Mincom). La ville ne peut pas accréditer une régie publicitaire qui n’a pas cet agrément. Ces régies sont donc en charge de vendre ces espaces publicitaires pour le compte de la ville de Yaoundé. On se trouve dans l’illégalité tant que l’on n’a pas suivi le processus et la procédure établis par la CUY. », explique Junior Daniel Mbilongo, directeur du cabinet Label Sarlu, l’agence de suivi de la publicité pour le compte de la mairie de Yaoundé.

Le régisseur est un « intermédiateur » qui agit entre la mairie, qui lui concède l’espace d’affichage, et l’annonceur, à qui il sous-loue cet espace, explique Kisito Ngankak, directeur du développement des médias et de la publicité au Mincom. « L’affichage sauvage se produit lorsque vous procédez à une implantation sans autorisation. Les mairies sont responsables de l’autorisation d’implantation des panneaux, car elles gèrent le territoire urbain. Si un panneau est affiché sans respecter ces conditions, on peut comprendre qu’il soit considéré comme frauduleux. Au niveau du Mincom, notre mission consiste à autoriser les individus à devenir des afficheurs en délivrant des agréments. Cependant, même avec un agrément, il faut que la mairie concède un espace pour permettre l’implantation », laissait-il dans une interview publiée le 2 avril dernier par le quotidien public Cameroon Tribune.

Junior Daniel Mbilongo, directeur de l’agence de suivi de la publicité pour la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), souligne que bien que toutes les entreprises souhaitent utiliser la publicité pour attirer plus de clientèle, très peu s'acquittent des frais requis que les annonceurs doivent payer pour diffuser leurs messages dans le périmètre urbain. « Actuellement, plus de 80% des impayés proviennent des multinationales qui refusent même de payer. Cependant, il est obligatoire pour toutes les entreprises, même les plus grandes, de régler ce qu’elles doivent à l'administration de la ville avant de poser une publicité, même pour un simple autocollant », précise-t-il, en pointant particulièrement du doigt les entreprises brassicoles.

Selon lui, la Communauté urbaine de Yaoundé perd des « centaines de millions » de FCFA chaque année à cause de l’affichage publicitaire frauduleux, un problème que la municipalité tente de résoudre depuis une dizaine d’années. « Nous sommes passés de 100 millions de FCFA d’émission d’ordre de recettes à pratiquement 800 millions en 10 ans. Cela montre que l’augmentation a été significative. Cependant, aujourd’hui, nous faisons face à une sorte de rébellion quasi organisée que nous souhaitons résoudre et éliminer », déplore-t-il, avant d’ajouter : « Et cela va se faire ». À la CUY, on précise que le paiement de ces droits sur l’affichage est réglementé par la loi du 29 décembre 2006 qui régit la publicité au Cameroun. Elle dispose que tout affichage publicitaire doit donner lieu au paiement de taxes et de redevances sur l’achat d’espaces publicitaires (article 20) et doit être fait sur autorisation (article 21).

Redevance jugée non conforme à la loi

Cependant, les entreprises contestent le recouvrement de cette redevance par les collectivités territoriales décentralisées (CTD), la considérant comme infondée. Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a d'ailleurs déclaré que la redevance publicitaire exigée aux entreprises par les CTD est illégale. « Conformément aux dispositions de l’article C3 du Code général des impôts (CGI), une collectivité territoriale ne peut percevoir un impôt, une taxe ou une redevance que si elle est créée par une loi, votée par l’organe délibérant et approuvée par l’autorité compétente. En conséquent, la législation actuelle n’ayant pas prévu une redevance publicitaire applicable sur les opérations publicitaires des entreprises, et dont le recouvrement serait effectué par les CTD, la collecte de ladite redevance par ces dernières s’avère non conforme », a-t-il précisé dans un courrier envoyé le 17 novembre 2022 à son collègue de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel), Georges Elanga Obam.

Louis Paul Motaze a toutefois précisé que les collectivités territoriales décentralisées restent compétentes pour le recouvrement des recettes liées aux espaces qu’elles aménagent sur le domaine public relevant de leur compétence pour l’implantation de supports publicitaires. Le 10 octobre 2023, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, qui est également président du Conseil national de la publicité, a enjoint aux régisseurs partenaires des CDT, dans un communiqué, de cesser d’exiger des annonceurs le paiement de la redevance publicitaire.

Mais à la CUY, l’on affirme que la municipalité est dans son droit de percevoir les revenus issus de l’exploitation de son domaine public, tel que prévu dans la loi du 24 décembre 2019 portant Code général des CDT. « La CDT a le droit de générer des revenus, autres que des impôts, de son domaine (territoire). Les revenus du domaine ne sont pas soumis aux règles applicables aux prélèvements fiscaux. La fixation des taux y relatifs est de la compétence des conseils municipaux (article 167 du Code général des CTD) », argue Luc Messi Atangana, le maire de la ville.

« Quelle que soit la désignation donnée à ces droits : redevance tout court dans la loi régissant la publicité au Cameroun, redevance publicitaire par les régisseurs de publicité, redevance sur l’espace d’affichage publicitaire par les services de la Direction générale des impôts, ou droit de concession des emplacements publicitaires par les CTD, il s’agit d’une seule et même réalité : toute personne qui diffuse la publicité à travers un support doit obtenir l’autorisation de l’autorité compétente et en payer le prix ou la contrepartie. En d’autres termes : pas d’autorisation, pas de paiement, pas de diffusion de la publicité », a-t-il écrit dans une correspondance datée du 12 juillet 2022 adressée à Guinness Cameroon, une filiale du groupe britannique Diageo récemment intégrée à la SABC, contrôlée par le groupe français Castel. Elle avait pour objet : le « paiement de la redevance sur ses supports BTL dans la ville de Yaoundé et la contestation des ordres de recettes correspondants »

Le 11 avril dernier, la Communauté urbaine de Yaoundé a lancé une campagne de démantèlement de l’affichage frauduleux à Yaoundé. L’opération, qui court jusqu’au 26 avril prochain, vise l’enlèvement des affiches publicitaires non autorisées le long des voiries, les dispositifs publicitaires non autorisés sur les bâtiments et les panneaux publicitaires défectueux ou non autorisés, précise le maire de la ville. Luc Messi Atangana affirme que cette opération intervient après « une longue période » de sensibilisation dans les médias et par affichage. Cette initiative vise non seulement à assainir le secteur de la publicité, mais aussi à renforcer l'autorité de la CUY en assurant le recouvrement des redevances publicitaires dues.

Patricia Ngo Ngouem

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Ces dernières années, 284 jeunes Camerounais ont bénéficié de stages de 12 mois dans des projets réalisés au Cameroun grâce aux financements de la Banque africaine de développement (BAD). Ces stages se sont déroulés dans le cadre du Programme d’appui à l’employabilité des jeunes au Cameroun, comme nous l’avons appris le 9 avril 2024 à Yaoundé. C’était lors d’une rencontre entre les dirigeants de la BAD, des femmes entrepreneures camerounaises et des jeunes diplômés bénéficiaires du programme.

Serge N’Guessan, directeur général du groupe de la BAD pour l’Afrique centrale et représentant de la banque au Cameroun, a indiqué que les jeunes stagiaires sont généralement intégrés aux projets en tant qu’assistants au décaissement ou à la passation des marchés, ingénieurs assistants pour les projets routiers, archivistes, entre autres. « Au moins sept d’entre eux ont été recrutés par le ministère des Travaux publics », a-t-il précisé.

« Cette première expérience a vraiment ouvert des opportunités pour mes camarades et moi-même. Cela m’a permis de développer d’autres activités après mon stage et de chercher des qualifications supplémentaires, ce qui me permet aujourd’hui d’évoluer dans le domaine de la consultance. Merci pour l’opportunité qui nous a été offerte », a témoigné Dieudonné Toukea, un bénéficiaire du programme.

Marie-Laure Akin-Olugbade, vice-présidente du groupe de la BAD chargée du développement régional, de l’intégration et de la prestation de services, a annoncé : « La Banque est ouverte à financer des projets portés par ces stagiaires, afin de faciliter leur insertion socioprofessionnelle par la création de leurs propres entreprises. »

BRM

Viva Tech, forum annuel dédié à l’innovation technologique et aux start-ups, a révélé ce 17 avril 2024 la liste des 45 start-ups africaines sélectionnées pour la 3e édition des Africatech Awards. Parmi les compétiteurs retenus, figure la fintech camerounaise FUTA, qui propose à ses clients des solutions de paiements et d’accès aux crédits.

« FUTA révolutionne l’accès au financement pour les employés africains en exploitant leurs données de paie et leur historique de paiements pour générer une cote de crédit solide, comblant ainsi le fossé entre les particuliers et les institutions financières pour un accès rapide et équitable au financement », indique le site de la start-up.

Au cours de la compétition, qui récompense des start-ups africaines innovantes dans les catégories « Fintech, Climate Tech et Health Tech », FUTA affrontera 14 autres concurrents dans la catégorie Fintech, renommée cette année « Fintech et E-commerce ».

Sélectionnée parmi 310 candidatures africaines, FUTA a ainsi l’opportunité de devenir la 2e start-up camerounaise à remporter les Africatech Awards, après Waspito. En effet, cette start-up, qui offre des consultations vidéo instantanées avec des médecins, des laboratoires mobiles et des services pharmaceutiques, a été lauréate de l’édition 2023 dans la catégorie « Health Tech ».

Pour succéder à Waspito sur le podium final, le 24 mai 2024 à Paris, FUTA devra se classer parmi les trois premiers de sa catégorie, au terme d’une 2e évaluation. Cette évaluation ouvrira aux neuf finalistes des trois catégories les portes du forum Viva Tech 2024, qui se tiendra à Paris du 22 au 25 mai 2024.

BRM

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La plateforme nigériane Wakanow.com, qui offre une gamme complète de produits liés au voyage, a annoncé le 17 avril 2024 le lancement de ses activités au Cameroun. « Notre entrée au Cameroun signifie bien plus qu’une simple expansion commerciale ; elle représente une intégration culturelle. Nous sommes ravis de faire partie de l’histoire du voyage au Cameroun et nous nous engageons à offrir des services qui résonnent avec la manière camerounaise d’explorer les voyages, que ce soit pour les affaires ou pour le plaisir », explique Agnès Mpude, la Country Manager de Wakanow Cameroun.

Pour se positionner sur le marché camerounais, les promoteurs de cette plateforme nigériane, accréditée par l’Association internationale du transport aérien (IATA), affirment avoir mis les petits plats dans les grands. « Nous avons investi tous les moyens nécessaires, y compris la technologie la plus moderne, pour garantir la meilleure qualité de service à nos clients au Cameroun », soutient Bayo Adedeji, PDG de Wakanow. Et d’ajouter : « Nous le pensons vraiment lorsque nous disons que nous démocratisons les voyages pour les Africains. Une des façons dont nous le démontrons est à travers notre offre Pay Small Small (PSS), qui donne à nos clients l’accès à des fonds pour que l’argent ne soit pas un obstacle à la réservation d’un vol sur Wakanow.com ».

Grâce à ses offres innovantes et son savoir-faire, cette entreprise technologique entend apporter une contribution déterminante au développement et à la promotion du tourisme au Cameroun. « Nous développons activement des partenariats avec des entreprises locales, des tour-opérateurs et des établissements hôteliers. Cela profitera non seulement à nos clients, mais également à l’économie locale et au secteur du tourisme. Les packages touristiques seront alignés sur les festivals, les événements et les destinations culturellement significatives du Cameroun, offrant des voyages personnalisés adaptés aux préférences locales », confie Agnès Mpude.

Fondé en 2008, Wakanow a rapidement grandi pour devenir une plateforme tout-en-un dédiée aux passionnés du voyage. L’entreprise offre une gamme complète de services incluant les billets d’avion, les réservations d’hôtel, l’assistance visa, les transferts aéroportuaires, les assurances voyage, les packages touristiques et d’affaires, et les forfaits vacances.

En Afrique, Wakanow opère désormais au-delà de son pays fondateur, le Nigeria, grâce à des présences au Ghana, en Sierra Leone, en Gambie, au Libéria, au Togo et en Côte d’Ivoire. L’entreprise est également opérationnelle en dehors du continent, notamment aux Émirats arabes unis et au Royaume-Uni.

Brice R. Mbodiam

Un véhicule transportant près de 7 000 litres de carburant, tous produits confondus, à destination en République centrafricaine (RCA), a été intercepté le 16 avril, par la Brigade nationale de contrôle des produits pétroliers du ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee) à Garoua-Boulaï, dans la région de l’Est. Selon la chaîne de télévision privée Canal 2 international, la cargaison est partie de Meiganga, dans la région de l’Adamaoua.

« Nous avons du gasoil, du super et du pétrole. Nous avons en RCA le litre de super qui coûte 1 100 FCFA, le litre de gasoil coûte 1 350 FCFA. Et pourtant au Cameroun, le même litre de gasoil coûte 828 FCFA et le super, 840 FCFA. C’est pour cette raison que les trafiquants ont installé leur nid dans ces zones frontalières pour pouvoir faire l’exportation frauduleuse des produits pétroliers vers la Centrafrique et d’autres pays frontaliers », a déclaré Nasser Mboussop, qui pilotait cette opération.

Cette saisie intervient alors que le gouvernement note une hausse des exportations frauduleuses des produits pétroliers en direction des pays voisins, notamment la RCA qui fait face à une crise des carburants et où les prix sont supérieurs à ceux pratiqués au Cameroun. Les autorités accusent certains acteurs du secteur pétrolier aval d’être derrière ces pratiques frauduleuses, dans le but d’« augmenter leur marge bénéficiaire à tous les prix, au détriment du respect de la règlementation en vigueur ».

Le Minee explique que cette exportation illégale spolie les caisses de l’État, dans la mesure où les carburants vendus sur le marché local sont subventionnés par l’État. La subvention des produits pétroliers, qui était de plus de 1 000 milliards de FCFA en 2022, a été réduite à environ 640 milliards de FCFA en 2023. Il faut néanmoins préciser qu’avec la nouvelle augmentation de 15% respectivement le prix à la pompe du litre du super et du gasoil, qui a pris effet le 2 février 2024, l’État a plutôt commencé à engranger des plus-values.

Selon les experts du Minee, la fraude et la pollution des produits pétroliers font perdre près de 50 milliards de FCFA par an à l’économie camerounaise. Pour inverser la courbe, les brigadiers du Minee multiplient les descentes dans des points de vente illicites de carburant. Ces descentes se soldent généralement par des saisies de bidons contenant du carburant issu de la contrebande ou du siphonage de camion-citerne.

Dans une interview accordée au magazine Cmeroon Business Today en mai 2023, Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Énergie déclarait que ces opérations de répression ont permis la saisie de 2 633 088 litres, tous produits pétroliers confondus, dans les régions du Centre, du Littoral, du Sud, du Sud-Ouest, de l’Est et de l’Ouest au cours du seul exer­cice 2022. Soit plus d’un tiers des quantités saisies sur les 5 dernières années, évaluées à 5 603 673 litres, tous produits confondus.

P.N.N

Au Cameroun, 371,4 millions de dollars (soit un peu plus de 229 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain) seront nécessaires en 2024 pour aider les populations vulnérables. C’est ce qu’a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), à l’occasion du lancement du Plan de réponse humanitaire 2024 pour le Cameroun ce mardi 16 avril à Yaoundé, la capitale. Selon l’institution, ces fonds serviront à fournir une assistance humanitaire urgente à 2,3 millions de personnes parmi les plus vulnérables. Ce chiffre représente plus de la moitié des 3,4 millions de personnes qui auront besoin d’une aide humanitaire dans le pays.

Le Plan de réponse humanitaire 2024 cible les besoins les plus urgents liés à l’impact du conflit du bassin du lac Tchad, de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, de l’afflux de réfugiés centrafricains, des épidémies et des chocs climatiques. « Près d’un million de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays. Le Cameroun, reconnu pour son hospitalité, accueille également près d’un demi-million de réfugiés et de demandeurs d’asile. On estime que 2,5 millions de personnes seront encore confrontées à une insécurité alimentaire aiguë en 2024, en dépit de certaines tendances positives enregistrées dans quelques régions », indique Ocha.

Selon Ocha, le faible financement de la réponse humanitaire en 2023 a entraîné des réductions importantes de l’aide humanitaire aux personnes touchées par les crises. Ce plan nécessitait 407,3 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents de 2,7 millions de personnes parmi les plus vulnérables au Cameroun l’année dernière. Mais l’institution affirme que les partenaires humanitaires ont seulement pu fournir une aide vitale à 1,2 million de personnes parmi les plus vulnérables, soit 44,44% des personnes ciblées. « En 2024, des millions de vies dépendent de notre solidarité continue envers ceux qui en ont le plus besoin. Je vous invite tous à considérer comment nous pourrions davantage alléger les souffrances des populations affectées par les crises au Cameroun », a déclaré Coulibaly Siaka, coordonnateur humanitaire pour le Cameroun, en lançant un appel aux donateurs.

« L’engagement renouvelé de l’ensemble de la communauté humanitaire et des bailleurs de fonds est urgent pour répondre aux besoins humanitaires vitaux. Nous devons également contribuer à promouvoir, explorer et mettre en œuvre des solutions innovantes et durables, afin de faire face aux effets complexes et prolongés des déplacements, en coopération avec les autorités nationales, les acteurs du développement et les institutions financières internationales », a-t-il ajouté.

En 2024, le gouvernement camerounais a annoncé vouloir consacrer 38 millions de dollars (plus de 23 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain) pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans le pays, dans le cadre du Projet d’urgence de lutte contre la crise alimentaire (Pulca) financé par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions de dollars.

Patricia Ngo Ngouem

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« Les utilisateurs de Starlink au Cameroun qui utilisent le service avec le roaming régional ou global verront leur accès coupé par SpaceX d’ici le 30 avril 2024 », a annoncé l’entrepreneure tech bien connue, Rebecca Enonchong, sur son compte X (anciennement Twitter) ce mardi 16 avril.

La société américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk, prévoit en effet de déconnecter les utilisateurs de son réseau Internet par satellite dans les pays où le service n’est pas encore autorisé d’ici la fin du mois en cours. « Comme indiqué dans nos conditions de service, la disponibilité de nos plans de service mobile dépend de divers facteurs, y compris des approbations réglementaires. Si vous utilisez votre kit Starlink dans une zone autre que celles désignées comme “disponibles” sur la carte de disponibilité Starlink, nous vous rappelons que cela constitue une violation des conditions de Starlink et qu’à partir du 30 avril 2024, vous ne pourrez plus vous connecter à Internet, sauf pour accéder à votre compte Starlink où vous pourrez effectuer des mises à jour de votre compte », selon un message envoyé à ses clients que nous avons consulté.

Bien que Starlink ne soit pas officiellement pris en charge au Cameroun, le service d’itinérance y fonctionne. « Les utilisateurs des pays où Starlink n’était pas encore autorisé achetaient et enregistraient leur antenne parabolique dans un pays où le service était commercialisé, puis souscrivaient au service d’itinérance. Ce service permet à l’utilisateur d’utiliser Starlink dans un autre lieu. Les conditions de service prévoyaient initialement une limite de 2 mois, mais SpaceX ne l’avait pas appliquée jusqu’à présent. Eh bien, SpaceX commencera à appliquer cette politique d’itinérance à partir du 30 avril 2024. Cela semble être une mesure mondiale et non limitée à un pays en particulier », explique Rebecca Enonchong.

SpaceX, qui commercialise Starlink, une offre Internet par satellite en très haut débit destinée à couvrir les zones peu ou pas desservies par la fibre optique ou l’Internet mobile, précise que les forfaits « Mobile-Régionale » pour les smartphones sont conçus pour des déplacements temporaires et des transits, et non pour une utilisation permanente dans un lieu fixe. « Si vous utilisez un plan “Mobile-Regional” depuis plus de deux mois en dehors du pays où vous avez commandé Starlink, vous devez soit consulter les FAQ du support pour changer le pays associé à votre compte, soit retourner dans le pays où votre service a été activé. Dans le cas contraire, votre service sera limité », prévient la compagnie.

« SpaceX va utiliser le même procédé qu’en Russie, c’est-à-dire le “Geofencing”. Chaque antenne Starlink est équipée d’un capteur de type GPS qui permet à la compagnie de localiser ses antennes satellites. Bien que les clients situés au Cameroun possèdent des comptes à l’étranger, SpaceX a les moyens techniques de les identifier », affirme Rebecca Enonchong. Le « Geofencing » (ou géo-repérage en français) est une technologie de géolocalisation qui permet de surveiller les déplacements d’objets ou de personnes dans un périmètre défini.

Cette décision de Starlink intervient après que le gouvernement a demandé à la compagnie d’arrêter la commercialisation de ses services au Cameroun et de « bloquer » les utilisateurs camerounais. Pour l’instant, la société américaine n’a pas encore obtenu l’aval réglementaire des autorités camerounaises pour opérer dans le pays. La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, affirme que les procédures sont en cours pour régulariser la présence de Starlink dans le pays. De son côté, Starlink assure travailler « le plus rapidement possible » pour obtenir les approbations réglementaires nécessaires des gouvernements du monde entier, y compris celui du Cameroun, afin d’être autorisé à offrir ses services dans le plus grand nombre de lieux possible.

Cependant, certains n’ont pas attendu pour utiliser les offres de Starlink. Ils expriment leurs préoccupations concernant la décision de SpaceX de suspendre l’accès à son offre au Cameroun en attendant d’y être autorisé. Actif dans le domaine des jeux vidéo, l’entrepreneur camerounais, Olivier Madiba, décrit la situation comme un « danger pour beaucoup de startups tech qui n’auront pas d’alternatives ».

Patricia Ngo Ngouem

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Lors d'une conférence de presse organisée ce 16 avril 2024 à Yaoundé, le ministre du Commerce a annoncé que pour les saisons cacaoyères 2020-2021 et 2021-2022, le gouvernement camerounais prévoit de distribuer aux producteurs de fèves une prime à la qualité totalisant 2 milliards de FCFA. Le recensement des bénéficiaires, qui a débuté aujourd'hui dans les bassins de production, s'achèvera le 30 août 2024. La distribution des primes aura lieu du 15 octobre au 15 décembre 2024, a précisé Luc Magloire Mbarga Atangana lors de sa conférence.

L’enveloppe provisionnée pour ce troisième round de distribution de la prime à la qualité du cacao au Cameroun porte à 5 milliards de FCFA la somme totale déjà mise à la disposition des producteurs de cacao de qualité par l’État depuis la campagne 2017-2018. La distribution des primes annoncée survient « dans un contexte inédit et singulièrement porteur, qui propulse notre pays au panthéon du gotha mondial de la cacaoculture (les prix aux producteurs ont établi un record à 5 300 FCFA le kilogramme, NDLR), après d’autres succès significatifs enregistrés au cours des dernières années, à l’instar de notre intégration par l’organisation mondiale du cacao dans la liste très sélecte et prestigieuse des pays producteurs de cacao fin », a rappelé le ministre.

La prime à la qualité a été instaurée par les pouvoirs publics lors de la campagne 2016-2017 avec pour objectif de répondre aux exigences de plus en plus contraignantes du marché international en matière de normes et de qualité du cacao exporté, tout en soutenant les efforts des producteurs confrontés à un marché imprévisible, marqué par des fluctuations à la baisse des prix. Sont éligibles les producteurs qui mettent sur le marché du cacao dit de grade I (de bonne qualité).

Cette prime, qui fait partie des actions que le Cameroun mène depuis plus de 10 ans pour améliorer la qualité de ses fèves et ainsi éviter des décotes considérables sur le marché international, porte visiblement ses fruits. À titre d’illustration, selon le rapport de l’ONCC au terme de la campagne cacaoyère 2020-2021, le Cameroun a non seulement enregistré « le meilleur volume de tous les temps » en termes de fèves soumises au contrôle qualité, mais aussi « le meilleur pourcentage de fèves de grade I des vingt dernières années ».

BRM

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Le ministre camerounais de l’Environnement, Hélé Pierre (photo), a présidé le 15 avril 2024, une réunion sur la création d’une entreprise à capitaux mixtes, dédiée au traitement des déchets dans le pays. Cette rencontre, révèle le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, a permis d’examiner la structure du capital de cette entreprise, qui sera nommée Bourse nationale des déchets, ainsi que de présenter et d'examiner le projet de statuts et le chronogramme de mise en place de l’entreprise.

La société en gestation, qui devrait être contrôlée par l'État, grâce à une majorité relative, inclura également dans son actionnariat des entreprises privées opérant dans l'économie verte ou des sociétés produisant des emballages non biodégradables. Au ministère de l’Environnement, on cite notamment un acteur majeur tel que Boissons du Cameroun, filiale du groupe brassicole français Castel.

« Il devient de plus en plus évident que nos déchets sont nos ressources de demain, dès lors que nous obtenons de nouvelles matières premières, ou à défaut de l'énergie, dans des conditions environnementales et sanitaires satisfaisantes. Aujourd'hui, le recyclage ou la valorisation des déchets est devenu un secteur en plein essor, pourvoyeur d’emplois formels et non formels », affirme-t-on au ministère de l’Environnement, pour souligner le bien-fondé de ce projet.

Malgré l’existence d’une industrie du recyclage encore embryonnaire, le traitement des déchets demeure une préoccupation majeure au Cameroun. Selon les statistiques du ministère de l’Environnement, environ 600 000 tonnes de déchets en plastique sont produites chaque année dans le pays. Ces déchets, dont seulement une infime partie est recyclée, polluent abondamment les sols des grandes villes, principalement dans la partie septentrionale du pays.

BRM

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A partir du 15 mai 2024, la compagnie aérienne publique camerounaise, Camair Co, desservira Cotonou quatre fois par semaine (lundi, mercredi, vendredi et samedi), avec des vols au départ de Yaoundé et de Douala, selon des sources internes à l’entreprise. Nos sources indiquent également que, au cours de l’année 2024, le transporteur aérien public envisage d’ajouter des lignes vers Pointe-Noire, au Congo, et Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Les nouvelles dessertes viendront s’ajouter aux lignes de Libreville, au Gabon, et de N’Djamena, au Tchad, relancées respectivement le 21 décembre 2021 et le 24 avril 2022 par la compagnie aérienne publique camerounaise. Camair Co repartait ainsi à la conquête du ciel africain, après une interruption de deux ans due à des difficultés financières. Suite à une nouvelle injection de fonds par son unique actionnaire, l’État du Cameroun, la compagnie se recentrera sur le marché domestique, qu’elle ne satisfait finalement qu’à hauteur de 45% de son potentiel, selon les estimations du directeur général, Jean Christophe Ela Nguema. 

Selon ce dernier, la reconquête du ciel africain, soutenue par l’acquisition d’au moins deux aéronefs Bombardier Q400 déjà expérimentés en leasing, fait partie intégrante du plan de restructuration de l’entreprise. Ce plan, déployé progressivement par la nouvelle équipe dirigeante, comprend également la création d’un « centre de maintenance, d’un centre de formation, d’une unité d’assistance au sol et le lancement d’un service de catering », souligne le DG.

Ces projets, s’ils sont réalisés malgré les difficultés financières que rencontre la compagnie depuis son lancement en 2011 (étant la deuxième entreprise publique la plus endettée du pays après la Sonara), devraient contribuer à mieux préparer Camair Co avant sa future alliance avec un partenaire stratégique privé. En effet, dans une correspondance envoyée le 14 juillet 2020 au secrétaire général des services du Premier ministre par le secrétaire général de la présidence de la République, l’État du Cameroun a clairement exprimé ses intentions concernant l’avenir de cette compagnie aérienne.

« Le chef de l’État demande au Premier ministre, Chef du gouvernement, d’élaborer en urgence, en collaboration avec le ministre des Transports, le ministre des Finances, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Camair Co et la CCAA (Cameroon civil aviation authority), un plan de restructuration, de relance et de développement de la compagnie, dans l’optique d’ouvrir son capital social à hauteur de 51% à un partenaire stratégique privé, conformément à l’article 5 du décret du 11 septembre 2006, portant création de la Camair Co », précise Ferdinand Ngoh Ngoh.

Brice R. Mbodiam

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Le contrat conclu en 2022 avec le groupement Zuidaf sarl/Fredex group pour les travaux de bitumage du tronçon routier Edéa (Inter N3) à Dizangue Centre (14 km), première phase de la route Edéa-Dizangue-Mouanko (50,1 km) dans la région du Littoral, pourrait bientôt être résilié en raison de défaillances constatées sur ce chantier. L’information est contenue dans une note de service « portant constat de défaillance », signée le 22 mars 2024 par le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, et rendue publique ce 15 avril par la cellule de communication dudit ministère.

Ces défaillances se manifestent par des retards dans l’exécution des travaux ainsi que plusieurs manquements de la part de l’entreprise. Notamment, la « non-exécution des termes de la mise en œuvre des prescriptions de l’ordre de service du 23 octobre 2023, valant mise en demeure et notifiée le 14 novembre 2023, qui a été dûment évaluée et jugée non concluante le 28 février 2024 ». Une telle défaillance « donne droit à la résiliation du contrat conformément aux dispositions de l’article 45 de ce dernier », précise le ministère des Travaux publics (Mintp).

Ce marché avait été attribué au groupement Zuidaf sarl/Fredex group en juillet 2022 pour un montant de 4,5 milliards de FCFA, avec un délai de 12 mois pour achever les travaux. Deux ans plus tard, les travaux piétinent encore sur ce chantier. Avec ce « constat de défaillance », le processus de résiliation de ce contrat est désormais enclenché, apprend-on.

SG

Le maire de Douala, Roger Mbassa Ndine, le directeur général de MTN Cameroon, Mitwa Ng'ambi, et le directeur général de Mobile Money Corporation (MMC, filiale de MTN Cameroon), Alain Nono, ont signé, le 12 avril 2024 à Douala, un mémorandum d’entente d’une durée de trois ans, renouvelable. Ce document stipule que les parties s’engagent à collaborer sur un large éventail de domaines, dont l’adoption du Mobile Money (MoMo) comme mode alternatif de collecte des droits, taxes et divers fonds par la mairie de Douala.

Cela signifie que les contribuables pourront bientôt payer leurs taxes et autres droits via MoMo, en complément des autres modes de paiement déjà existants (en espèces, en ligne). Cependant, la date d’entrée en vigueur reste inconnue pour l’instant, car la mise en œuvre de chaque domaine couvert par le mémorandum d’entente « fera l’objet de conventions spécifiques ».

D’ailleurs, le même jour, MMC et la Communauté urbaine de Douala (CUD) ont signé une convention par laquelle les parties s’engagent à collaborer dans le cadre du Programme de professionnalisation et d’assainissement du secteur des transports par mototaxi, ainsi que du programme Douala Clean City, lancé dans le but d’assainir et de maintenir la salubrité de la ville. Cette convention prévoit une durée d’application d’un an, avec la possibilité d’une prolongation de six mois.

Dans le détail, MTN Cameroon a mis sur pied une plateforme de gestion des transporteurs par de moto. La filiale locale de l’opérateur sud-africain de télécoms s’est aussi engagée à financer l’aménagement des aires de stationnement pour mototaxis dans les encablures des carrefours de forte affluence des grandes artères de la ville de Douala. La convention prévoit également la formation des conducteurs des mototaxis au Code de la route et à la citoyenneté ; l’identification numérique et visuelle (chasubles, uniforme agréé par la mairie de Douala) des conducteurs de mototaxis exerçant dans la capitale économique du Cameroun.

Dans le détail, MTN Cameroon a mis en place une plateforme de gestion pour les transporteurs de motos. La filiale locale de l’opérateur sud-africain de télécoms s’est également engagée à financer l’aménagement des aires de stationnement pour mototaxis à proximité des carrefours très fréquentés des grandes artères de la ville de Douala. La convention prévoit aussi la formation des conducteurs de mototaxis en matière de code de la route et de citoyenneté, ainsi que l’identification numérique et visuelle (chasubles, uniformes agréés par la mairie de Douala) des conducteurs de mototaxis exerçant dans la capitale économique du Cameroun.

Frédéric Nonos

Les opérations de recensement des producteurs de cacao éligibles à la prime à la qualité des fèves débutent ce 16 avril 2024, dans tous les bassins de production du Cameroun. Le communiqué publié par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, ne précise pas la date de fin du recensement. Cependant, le ministre invite les producteurs concernés à se rapprocher des délégations départementales de son ministère, des agences de l’Office National du Cacao et du Café (ONCC), ainsi que des préfectures et sous-préfectures pour connaître les modalités de constitution du dossier.

 « Afin de répondre aux exigences de plus en plus contraignantes du marché international en matière de normes et de qualité du cacao exporté, et dans l’optique de soutenir les efforts des producteurs, confrontés à un marché imprévisible, marqué par des fluctuations à la baisse des prix, le gouvernement, sous la très haute impulsion du chef de l’Etat, (…) a décidé, en guise de mesure d’accompagnement, à l’issue de la campagne 2016-2017, de l’instauration d’une prime de qualité au producteur, adossée sur la mise en marché d’un cacao de grade I (de bonne qualité, NDLR)», rappelle le ministre Mbarga Atangana.

On se souvient que la première enveloppe distribuée aux producteurs au titre de cette prime, pour la saison 2017-2018, avait atteint un peu plus de 774 millions de FCFA. La deuxième, pour les campagnes 2018/2019 et 2019/2020, s'était élevée à 2 milliards de FCFA, soit en moyenne un milliard de FCFA par saison. Le montant global des primes du troisième round de distribution n’a pas encore été révélé.

Cette prime, qui fait partie des actions menées par le Cameroun depuis plus de 10 ans pour améliorer la qualité de ses fèves et éviter ainsi des décotes considérables sur le marché international, porte visiblement ses fruits. À titre d’illustration, selon le rapport établi par l’ONCC au terme de la campagne cacaoyère 2020-2021, le Cameroun a non seulement enregistré « le meilleur volume de tous les temps » en termes de fèves soumises au contrôle qualité, mais aussi « le meilleur pourcentage de fèves de grade I des vingt dernières années ».

BRM

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Le corridor pilote du projet de Bus Rapide Transit (BRT) de Yaoundé va relier Olembe, à l’entrée nord de la capitale, à Ahala, situé dans la partie la plus méridionale, sur une distance de 22 km. Cette information a été révélée lors d’une réunion sur la professionnalisation des transports dans la ville, tenue le vendredi 12 avril dernier à la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY). Cette réunion avait pour objectif de faire le point sur le projet et de définir les prochaines étapes du projet Mobilité verte de la ville de Yaoundé (MoVe Yaoundé), lancé le 24 janvier dernier, en vue de construire un système de bus à haut niveau de service dans la ville.

Avec un total de 28 arrêts entre les deux extrémités, la première phase du Bus Rapide Transit (BRT) devrait transporter jusqu’à 43 000 passagers par jour, avec un pic de fréquentation de 1 500 passagers par heure et par direction, selon les informations obtenues. Selon les estimations, ce réseau de transport, baptisé « Trans-Yaoundé », devrait de réduire le temps de trajet entre Olembe et Ahala de 80 minutes actuellement à 65 minutes. La communication de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) précise que « l’achèvement de la deuxième phase devrait plus que doubler ces chiffres, avec une capacité de desserte de 110 000 passagers par jour et un flux de 4 000 passagers par heure et par direction, grâce à l’utilisation de 137 bus ».

Les travaux du BRT sont programmés pour débuter en 2026, avec une mise en service prévue pour 2028, « sous réserve de l’obtention des financements nécessaires », d’après l’Union européenne (UE) qui co-finance le projet MoVe Yaoundé avec la France et l’Allemagne, pour un coût total de 4,4 milliards de FCFA. Le projet est envisagé dans un contexte marqué par la forte croissance démographique et les pics de pollution atmosphérique, accentués par les émissions de dioxyde de carbone (CO2) générées par le parc automobile national.

En 2018, ce parc était principalement composé de 190 000 véhicules automobiles, 35 000 motos, 12 000 taxis, 35 000 mototaxis, 75 bus de Stecy, la défunte société de transport en commun née des cendres de « Le Bus », et environ 600 minibus, dont 400 utilisés pour la ligne entre le centre-ville et la ville universitaire de Soa, selon les données officielles. Ce système de transport est présenté comme dangereux et source de nombreux accidents, notamment parce que les piétons sont en insécurité du fait du manque de trottoirs, les mototaxis représentent un mode de transport risqué pour les passagers et les taxis sont souvent conduits par des chauffeurs fatigués et en manque d’attention.

Pour les autorités, le Bus Rapide Transit (BRT) représente donc une réponse forte et durable aux défis de mobilité à Yaoundé, une ville marquée par une forte densité où la congestion, la difficulté à se déplacer et la pollution alarmante constituent des obstacles qui nuisent à l’attractivité de la capitale. Annoncé depuis 2019 par le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), ce projet vise à créer un système de transport répondant aux besoins des usagers locaux, tout en améliorant la qualité de vie des citoyens, le dynamisme de l’activité économique et la sécurité de la population. Il s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme de modernisation du secteur de la mobilité, qui prévoit également la restructuration du réseau de transport public et la réalisation du Plan de mobilité urbaine durable (Pmus) de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) à l’horizon 2035.

Patricia Ngo Ngouem

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