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Yaoundé - 26 avril 2024 -

Selon le rapport sur le commerce extérieur du Cameroun en 2022, publié par l’Institut national de la statistique (INS) le 16 février 2024, le déficit de la balance commerciale du Cameroun a régressé de 3,3% au cours de l’année 2022, comparé à l’année 2021. Il est en effet ressorti à 1 428 milliards de FCFA, contre 1 478 milliards de FCFA à fin 2021, révélant une baisse en valeur absolue de 50 milliards de FCFA.

Les données de l’INS révèlent que cette baisse est imputable à la bonne tenue des exportations du pays, dont les recettes ont augmenté de 45% en glissement annuel, contre une hausse de seulement 27% des recettes d’importation. L’organisme chargé de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun note cependant que comme à l’accoutumée, l’embellie autour des exportations a été fortement dépendante des expéditions du pétrole brut et du gaz naturel vers le marché international.

« Hors pétrole brut, le solde commercial devient de plus en plus négatif : le déficit se chiffre à 2 943 milliards de FCFA, soit une aggravation de 496 milliards de FCFA (20%) par rapport à l’année 2021. Si l’on exclut également le gaz naturel, le déficit s’aggrave davantage atteignant 3 495 milliards de FCFA, soit une augmentation de 846 milliards (32% de plus par rapport à l’année 2021) », indique le rapport de l’INS.

BRM

La mobilisation des ressources à maturité longue sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) est un problème pour l’Etat du Cameroun, a-t-on appris le 15 février 2024, au cours de la cérémonie de présentation aux investisseurs du plan de financement de l’État du Cameroun pour l’exercice 2024 par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. « On souhaiterait avoir des émissions des OTA (Obligations du Trésor assimilables) de 10 ans, de 7 ans. L’année dernière et l’année surpassée, on avait des objectifs de mobilisation de 100 milliards. Mais, le marché n’a pas suivi. Cette année, on a ramené à 25 milliards de FCFA les objectifs de mobilisation pour les OTA de 10 ans. Pour les OTA de 7 ans nous sommes à 50 milliards de FCFA », a expliqué le chef de la division des études et analyses de la dette publique à la Caisse autonome d’amortissement (CAA), Guillaume Thierry Siewe.

En fait, ces emprunts de longue maturité n’attirent pas les investisseurs de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale et Tchad). « Les investisseurs semblent préférer des engagements sur le court terme en lien avec leur perception du risque pays sur le long terme. D’autres préfèrent limiter leurs expositions à leur plan de trésorerie », a expliqué Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). Aussi, « dans le marché, il y a des contraintes économiques, politiques, fiscales. Il y a les chocs extérieurs qui ne dépendent pas de nous et qui font en sorte que la mobilisation de ces ressources n’est pas très évidente », explique Pr Kelly Mua Kingsley, directeur des opérations financières de l’État au ministère des Finances.

Pourtant, avec des levées de fonds de maturités longues, les rendements sont plus élevés que celles de maturités plus courtes, compensant ainsi l’investisseur pour son exposition accrue au risque de taux d’intérêt, apprend-on. Par ailleurs, les financements mobilisés grâce à ces titres donnent un temps suffisamment long à l’État pour éponger sa dette et répondre à ses besoins de financement élevés.

Aujourd’hui, les autorités travaillent avec les acteurs du marché, du secteur bancaire et même les opérateurs économiques afin de trouver des instruments qui puissent intéresser toutes les couches de la population. « Il faut élargir par exemple la base des investisseurs. Il faut éduquer les populations parce qu’il y a des gens qui ont des ressources, mais qui ne savent pas comment les placer », indique le Pr Kelly Mua Kingsley. Les acteurs proposent aussi la facilitation de l’accès au marché des non-résidents, notamment les investisseurs internationaux, par une bonne politique de change, la cotation en continu des titres, la création de nouveaux produits, la digitalisation du processus de transactions…

Sandrine Gaingne

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Après 2021 et 2022, Société Générale Cameroun (SG Cameroun) est désignée meilleure Spécialiste en valeurs du trésor (SVT) en 2023. La filiale locale du groupe bancaire français Société Générale a été sacrée le 15 février 2024 à l’occasion de la cérémonie de présentation aux investisseurs du plan de financement de l’État du Cameroun pour l’exercice 2024, présidée par le ministre des Finances, Louis Paul Motazé.

Avec un score de 26,14 points sur 100, SG Cameroun est la meilleure des 16 banques et sociétés de gestion et d’intermédiation qui ont souscrit aux Bons du trésor assimilables (BTA) et Obligations du trésor assimilables (OTA) sur le marché des titres publics de la Beac, l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) pour financer des projets au Cameroun en 2023.

Classement des SVT au cours de l’exercice 2023

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Elle est suivie par Ecobank Cameroun qui totalise 26,09 points. Afriland First Bank est troisième avec 13,26 points, SCB Cameroun est quatrième avec 13,15 points et la Commercial Bank Cameroun (CBC) referme le quinté avec 11,03 points. Ecobank CF réalise la meilleure progression passant du 13e rang en 2022 au 10e rang en 2023. Les cinq récipiendaires ont été évalués sur plusieurs critères. Il s’agit notamment de la participation aux séances d’adjudication, aux marchés principaux et secondaires des titres publics, les titres alloués lors des séances d’adjudications.

Rappelons que depuis 2012, le Cameroun fait recours au marché des titres publics de la Beac, et a toujours honoré à ses remboursements. Il s’agit de l’une des sources de financement du budget de l’État. Selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA), le gestionnaire de la dette publique au Cameroun, ces émissions de titres publics sont le principal vecteur de l’augmentation de 3,1% enregistrée sur le volume de la dette directe de l’administration publique (11 623 milliards de FCFA, correspondant à 40,8% du PIB) à fin septembre 2023, en comparaison avec le trimestre précédent.

Frédéric Nonos

Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, vient de rendre publique une liste de 100 contribuables « réputés inactifs dans le fichier de la direction générale des Impôts au 1er février 2024 ». « Il s’agit d’entreprises qui cumulent, au 1er février 2024, au moins trois mois sans faire de déclarations encore moins de paiements », explique-t-on à la direction générale des impôts (DGI). Pourtant, selon l’article 21 alinéa 1 du Code général des impôts (CGI) du Cameroun, « l’impôt sur les sociétés est acquitté spontanément par le contribuable au plus tard le 15 du mois suivant ». Ces entreprises sont donc, a priori, considérées par le fisc comme en situation irrégulière dans le pays.  

La présence dans cette liste d'entreprises comme l’opérateur de téléphonie mobile Viettel Cameroun SA, les Établissements Ndongo EssombaQnet, ou encore Siemens SA parait compréhensible. La première est en cessation d’activités depuis plusieurs mois ; la deuxième a été rachetée par la société Telcar Cocoa, négociant de la firme américaine Cargill au Cameroun ; la troisième a vu ses activités suspendues au Cameroun pour « pratiques commerciales interdites » et la dernière a fermé sa succursale au Cameroun depuis le 17 juillet 2019 au terme d’un conseil d’administration tenue à Bruxelles. Toute chose qui pourrait justifier leur inactivité fiscale.

Par contre, la présence dans la liste de la Caisse des dépôts et consignations (CDEC), de Perenco Oil and Gas Cameroon LDT et de Magil Construction intrigue. CDEC est un établissement public à caractère spécial, devenu fonctionnel en janvier 2023 ; Perenco Oil and Gas Cameroon LDT est la filiale locale de Perenco Oil & Gas Intl, qui contrôle 80% de Perenco Rio Del Rey SA et Perenco Cameroon SA, principaux producteurs des hydrocarbures au Cameroun et Magil est en activité au Cameroun avec la construction en cours du complexe sportif d’Olembé à Yaoundé et la pénétrante Est (un boulevard urbain de neuf kilomètres) à Douala. Sur le dernier projet, les exonérations obtenues par Magil, qui auraient pu justifier son inactivité fiscale, sont jugées illégales.  

Autres curiosités, c’est la présence dans cette liste d'entreprises étrangères comme Brasseries & glacières internationales (BGI) ou Sanlam Allianz Africa BV qui n’ont pas d’activités commerciales connues et ne devraient pas,  en principe, payer l’impôt sur les sociétés au Cameroun. BGI qui gère les activités de Castel en Afrique est en effet une société de droit français et Sanlam Allianz Africa BV est le véhicule qui porte au niveau continental les actifs issus de la fusion entre les groupes d’assureurs Sanlam et Allianz.

Opération ponctuelle

« BGI est un contribuable français qui paie ses impôts en France. BGI ne réalise aucune activité commerciale au Cameroun. En fait, BGI s’était immatriculé pour pouvoir payer les impôts dus à l’acquisition de Guinness Cameroun SA. C’était pour une opération ponctuelle, donc il est inactif essentiellement parce qu’il n’est redevable d’aucun impôt au Cameroun », indique une source interne à l’entreprise. En effet, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, avait révélé que le Trésor public camerounais a encaissé la somme de 51 milliards de FCFA aux titres des impôts divers, suite au rachat des actifs de Guinness Cameroun par le groupe français Castel.

« Les entreprises qui sont inactives parce qu’elles n’ont pas d’activités commerciales au Cameroun ne subiront aucun préjudice. Notre démarche vise à mettre en difficulté des entités en activité dans le pays, mais qui ne remplissent pas leurs obligations fiscales. Nous alertons donc, à travers notre communiqué, les autres contribuables pour qu’ils les traitent comme tels », précise-t-on à la DGI. De fait, et comme le prévoit l’article 21 alinéa 3 du CGI, les achats effectués par les contribuables inactifs auprès des industries ou des importateurs grossistes sont soumis au taux de précompte sur achat de 10%. C’est-à-dire que leurs factures d’achat sont majorées de 10% à verser au fisc.

En plus, « les ventes ou les prestations facturées par lesdits contribuables ne seront pas admises au titre des charges déductibles pour la détermination du résultat imposable de l’exercice, de même que la TVA y afférente ne sera pas admise en déduction, conformément aux dispositions des articles 8 bis (2) et 143 (1-b) du CGI », précise le ministre des Finances. Et d’autres termes, les entreprises qui achètent les biens et services des contribuables en indélicatesse avec le fisc ne verront pas ces charges déduites lors du calcul de leur impôt sur les sociétés.

Si elles comprennent la démarche de l’administration fiscale, les entreprises étrangères inactives à raison craignent qu’une mauvaise compréhension de la situation puisse avoir un impact sur leur image… Elles plaident donc pour qu’une solution soit trouvée pour les contribuables occasionnels.

Aboudi Ottou et Sandrine Gaingne

Selon les prévisions du ministère des Finances, le Trésor public camerounais devrait effectuer, au mois d’avril 2024 en principe, une nouvelle émission obligataire à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), le marché financier unifié des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). L’information a été révélée le 15 février 2024 à Douala, la capitale économique du Cameroun. C’était à l’occasion de la cérémonie de présentation aux investisseurs du plan de financement de l’État du Cameroun pour l’exercice 2024 par le ministre des Finances, Louis Paul Motazé.

À travers l’opération de levée de fonds projetée sur le marché financier, la 8e de l’histoire des finances publiques camerounaises, le Cameroun entend mobiliser 200 milliards de FCFA. Ces fonds serviront au financement des projets d’infrastructures dans le pays. Ces projets ainsi que leurs allocations budgétaires seront révélés dans la note d’information, dont l’élaboration est une exigence réglementaire en matière d’appel public à l’épargne.

La dernière opération de ce type au Cameroun remonte à l’année 2023. Initialement prévue pour un montant de 200 milliards de FCFA, elle avait été ramenée à 150 milliards de FCFA, en raison des conditions difficiles du marché. Cette réalité conjoncturelle avait également amené le Cameroun à expérimenter pour la première fois dans la zone Cemac, un emprunt à taux multiples. Une stratégie gagnante au final, dans la mesure où le pays avait fini par mobiliser une cagnotte de 176,7 milliards de FCFA, après surallocation autorisée par le régulateur du marché financier sous-régional.

BRM 

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Investir au Cameroun, média spécialisé dans le traitement de l’actualité économique et la financière au Cameroun, a reçu, ce 15 février 2024, le prix de meilleure presse économique en ligne en 2023 décerné par le ministère camerounais des Finances. C’était au cours de la cérémonie de présentation du plan de financement de l’État pour l’exercice 2024, présidé par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. Il a été primé aux côtés de EcoMatin, qui a reçu le premier prix de la catégorie meilleure presse économique imprimée, et The Gardian Post, qui s’est vu décerner le second prix de cette catégorie.

Le média en ligne a été récompensé pour la qualité de l’information économique et financière qu’elle met au quotidien à la disposition de ses lecteurs au Cameroun et dans le monde, depuis une douzaine d’années. Un travail qui a retenu l’attention du ministère des Finances. « Investir au Cameroun c’est un journal en ligne qui accompagne l’État, qui suit les marchés financiers et qui informe le public. Donc, le média a suffisamment relayé les informations que nous avons engagées sur les marchés financiers pour les restituer au grand public. Il se distingue des autres médias par la pertinence de ses informations et la véracité des faits qu’il publie », a commenté Samuel Tela, directeur de la trésorerie au ministère des Finances.

« Nous voulons remercier l’autorité monétaire du Cameroun pour cette reconnaissance. Cette distinction est pour nous une invite à plus de travail afin de continuer de mettre à la disposition de nos lecteurs une information économique et financière de qualité », a réagi Aboudi Ottou, le rédacteur en chef d’Investir au Cameroun.

Investir au Cameroun est l’un des premiers médias dédiés à l’actualité économique et financière au Cameroun. Il a été lancée en 2011 et se positionne aujourd’hui comme la plateforme d’informations par excellence pour les investisseurs, les opérateurs économiques et les décideurs publics. Le magazine compte près de deux millions de visites par mois et une communauté de près de 500 000 membres sur les réseaux sociaux.

SG

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Selon les données du ministère des Travaux publics (Mintp), une enveloppe globale de 14,6 milliards de FCFA sera transférée au cours de l’année 2024 aux Collectivités territoriales décentralisées (CTD) dans le cadre du budget d’investissement public, pour l’entretien ou l’aménagement des routes et autres ouvrages. Les financements ainsi mis à disposition par le Mintp serviront, apprend-on, à entretenir un linéaire total de 1 333,55 km de routes.

Dans le détail, grâce à une enveloppe de 2 milliards de FCFA, les Conseils régionaux devront effectuer des travaux sur un linéaire global de 119,2 km en 2024. Les 360 communes du pays, quant à elles, recevront 12,6 milliards de FCFA pour entretenir 1 216,35 km de routes en 2024.

Ces transferts du Mintp sont une bouffée d’oxygène pour les CTD, dans la mesure où les financements sont ce qui manque le plus à l’entretien routier au Cameroun. Pourtant, les besoins dans ce secteur sont énormes. En 2022 et 2023, par exemple, un peu plus de 40 milliards de FCFA étaient disponibles pour l’entretien routier à chacun des exercices, contre des besoins réels estimés par le ministère des Travaux publics à environ 800 milliards de FCFA en 2022, par exemple.

BRM  

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Lors d’une conférence de presse, tenue ce 15 février, le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Fuh Calistus Gentry, a annoncé que la 4e Convention internationale des mines et expositions du Cameroun (Cimec) se tiendra du 22 au 24 mai prochain à Yaoundé. « Transition du potentiel géologique à la mise en production des gisements miniers comme moyen de renforcement de la croissance économique dans la sous-région » est le thème central qui sous-tend cette édition du Cimec, qui ambitionne d’être l’un des événements miniers les plus importants de l’Afrique centrale, au même rang que l’Africa Mining Indaba, la plus grande conférence minière du continent et le PDAC (Prospectors and Developers Association of Canada) de Toronto, la première convention mondiale sur l’exploration et l’exploitation minières. Le membre du gouvernement explique d’ailleurs que le Cimec, autrefois intitulé Conférence internationale des mines et exhibition du Cameroun, a été rebaptisé dans l’optique de faire du Cameroun « une terre d’accueil et une plateforme d’échanges [et] de négociations de référence internationale dans le secteur minier » dans le but de booster le développement du secteur.

Le Cimec 2024 va se tenir au moment où le Cameroun annonce ses premières exportations de fer. « En effet, au cours de l’année 2023, quatre projets miniers ont effectivement démarré. Il s’agit des projets d’exploitation de fer de Mbalam, de Kribi-Lobe et de Bipindi Grand Zambi, dont les premières productions commerciales sont attendues cette année, et du projet d’exploitation de la petite mine d’or de Colomine déjà en production », a déclaré le membre du gouvernement. Le projet d’exploitation de Mbalam, à cheval entre le Cameroun et le Congo, aurait la capacité de produire annuellement 40 millions de tonnes de minerai de fer sur 12 ans, dans sa première phase de développement. La mine de fer de Lobe-Kribi, dans la région du Sud, a la capacité de soutenir une exploitation sur 25 ans, produisant annuellement 10 millions de tonnes de minerai de fer brut pour 4 millions de tonnes de concentré « à exploiter en fonction de la demande sur le marché », selon les autorités camerounaises. Le gisement de fer de Bipindi Grand Zambi, quant à lui, dispose officiellement de réserves estimées à 1,2 milliard de tonnes.

Selon Fuh Calistus Gentry, le Cimec servira ainsi de prétexte pour présenter « le nouveau statut du Cameroun comme pays producteur minier », en perspective de la livraison des premières tonnes de minerai de fer. Il sera également question, à travers cette grand-messe de la promotion du secteur, de vanter le fort potentiel minier du pays encore sous-exploité, et d’attirer les investissements étrangers directs. À ce titre, le membre du gouvernement a lancé un appel aux institutions financières, aux plateformes boursières, aux banques, aux assureurs et aux avocats « afin qu’ils s’impliquent pleinement à l’industrie minière au Cameroun afin de permettre aux sociétés minières de lever les fonds sur les plateformes financières servant à couvrir les risques encourus ».

Le Cameroun dispose notamment d’importants gisements de minerai de fer, de bauxite, de diamants, de calcaire, de rutile et de cobalt nickel qui, bien gérés, pourraient contribuer à la croissance économique du pays. Malgré ce fort potentiel, la contribution du secteur minier (hors pétrole) dans le PIB du pays reste encore marginale, soit moins de 1%. Par ailleurs, le pays est absent lorsqu’il s’agit d’évoquer les grands États miniers africains. Dans sa vision de développement à long terme (2035), le Cameroun entend d’accéder au rang de pays émergent doté d’un secteur industriel et minier fort.

Patricia Ngo Ngouem

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Ce 15 février 2024, un conseil d’administration extraordinaire de la Cameroon Oil Transportation Company (Cotco), l’entreprise chargée de la gestion de la partie camerounaise du pipeline Tchad-Cameroun, a débouché sur la nomination du Camerounais Jean Paul Simo Njonou au poste de directeur général (DG), a-t-on appris de source ayant pris part à cette réunion. Secondé par la Tchadienne Haoua Daoussa Déby, arrivée au poste de directeur général adjoint depuis juillet 2023, Jean Paul Simo Njonou remplace Harouna Bako. Depuis le 9 février 2024, ce magistrat a lui-même hérité du poste de DG de la Société nationale de raffinage (Sonara), duquel M. Simo Njonou a été débarqué il y a seulement six jours.

Grâce à ce jeu de chaises musicales, le Camerounais Jean Paul Simo Njonou prend les rênes d’une co-entreprise pétrolière dans laquelle le Cameroun a récemment conforté sa position dans le capital, à la faveur d’un transfert des actifs tchadiens. En effet, dans un communiqué signé le 1er août 2023, le prédécesseur de M. Simo Njonou avait révélé que le « projet de gestion partagée » de l’oléoduc Tchad-Cameroun s’est « récemment matérialisé par le transfert par le Tchad de 20% de parts de la société à la République du Cameroun, portant ainsi son actionnariat à 25% (précisément 25,17%, puisque la SNH, qui porte les actions du Cameroun, détenait déjà 5,17% des parts, NDLR) ». Ce qui signifie que l’actionnariat de N’Djamena dans Cotco est désormais de 74,83%.

Au regard de cette configuration, le premier défi que devra relever le nouveau promu à la tête de Cotco est de gérer dans l’intérêt du Cameroun et du Tchad une entreprise contrôlée par Ndjamena. Surtout dans un contexte où les actifs tchadiens au sein de l’entreprise lui sont disputés par Savannah Energy. Cette junior-minière britannique conteste devant la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale de Paris (CCI), la nationalisation par l’Etat tchadien des actifs pétroliers anciennement détenus par Exxon Mobil au Tchad. Ce sont ces actifs réputés nationalisés, et que Savannah Energy dit pourtant avoir acheté à Exxon Mobil, qui donnent aujourd’hui au Tchad le droit à des parts majoritaires dans Cotco.

En plus de la gestion d’une entreprise au cœur d’une bataille entre l’Etat tchadien et l’opérateur britannique Savannah Energy, le nouveau DG de Cotco devra s’employer à soigner ses relations avec la Société nationale des hydrocarbures (SNH), qui représente le Cameroun dans le conseil d’administration de Cotco. En effet, lors de la procédure en cours dans le cadre du litige entre Ndjamena et Savannah Energy pour le contrôle de Cotco, la position de la SNH est apparue ambiguë. En effet, apprend-on officiellement, alors que le Cameroun semble avoir pris fait et cause pour le Tchad dans cette affaire, après une crise diplomatique entre les deux pays, la SNH a demandé à l’arbitre de la CCI de constater qu’elle « s’en rapporte à justice ». C’est-à-dire qu’elle n’a pas d’arguments à opposer à Savannah Energy dans sa bataille contre l’Etat tchadien pour le contrôle de Cotco.

Brice R. Mbodiam

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Le ministère du Tourisme vient de reporter au 30 mars 2024, la date limite de dépôt des dossiers de candidatures, pour la gestion libre de 14 campements touristiques éparpillés sur le territoire national. Parmi ces campements, l’on retrouve des sites prestigieux tels que les chutes d’Ekom Nkam (photo), les lacs jumeaux du Mont Manengouba, les gorges de Kola, le pic de Mindif, etc.    « Ce sont des espaces récemment rénovés par l’Etat. Mais, de peur que des actes de vandalisme et les feux de brousse ne viennent gâcher le travail déjà fait, nous voulons les mettre en exploitation pour que les populations en bénéficient pleinement », a expliqué un responsable du ministère du Tourisme cité par Cameroon Tribune, le journal à capitaux publics.  La mise en exploitation de ces sites devrait non seulement permettre le développement du tourisme intérieur, encore peu prisé au Cameroun selon les autorités, mais aussi de garantir à l’Etat un retour sur investissement suite à la rénovation desdits sites.BRM  

Au sortir d’une concertation organisée le 14 février 2024 Yaoundé, sur convocation du ministre du Commerce, la Plateforme des organisations socio-professionnelles des transports et le Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun ont remis au gouvernement, une liste de propositions au titre de mesures d’accompagnement de la hausse des prix des produits pétroliers à la pompe depuis le 3 février 2024. Parmi ces propositions, se trouve « le réajustement urgent des prix et tarifs des transports urbain, périurbain et interurbain, pour prendre en compte l’impact de la revalorisation des prix à la pompe sur les coûts d’exploitation des sociétés du secteur des transports », apprend-on dans le communiqué ayant sanctionné la concertation du 14 février.

Cette rencontre entre le gouvernement et la corporation des transporteurs routiers a débouché sur la levée du mot d’ordre de grève lancé par ces professionnels il y a quelques jours, pour réclamer la hausse des tarifs suite à la revalorisation des prix du super et du gasoil de 15%. Cette proposition d’augmentation des prix du transport urbain et interurbain, qui n’a rien à voir avec « l’allègement de certaines charges fiscales et douanières dans le secteur du transport routier » jusqu’ici envisagé par le gouvernement pour atténuer l’impact de la hausse des prix des carburants dans le secteur des transports, sera soumise « à la haute sanction de la hiérarchie », expression souvent utilisée au Cameroun pour désigner le président de la République.

Mais, en attendant le quitus présidentiel, sur le terrain, les transporteurs ont d’ores et déjà procédé à la hausse des tarifs, forçant ainsi en quelque sorte la main au gouvernement. Si ce stratagème réussi, le gouvernement adoubera ainsi une 2e augmentation des tarifs du transport interurbain et urbain au Cameroun, en l’espace d’un an. Avec les effets induits en matière d’inflation. Et en dépit des mesures envisagées, telles que l’augmentation des salaires dans la Fonction publique (5%) et la revalorisation du Smig.

D’ailleurs, dans un récent rapport sur l’évolution de l’inflation au Cameroun en 2023 et les perspectives pour l’année 2024, l’Institut national de la statistique (INS) anticipe un taux d’inflation de 7% au cours de l’année courante, après 7,3% en 2023. Ce qui correspond toujours à plus du double du taux de 3% admis dans les critères de convergence de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale).

Selon l’organe en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun, cette prévision résulte de « l’augmentation des prix des produits locaux en tenant compte du réajustement de 15% des prix à la pompe à compter du 3 février 2024 et des incertitudes géopolitiques, particulièrement les tensions persistantes au Proche-Orient deux ans après le début du conflit russo-ukrainien ».

BRM

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Dans son discours à la jeunesse le 10 février 2024, le président de la République, Paul Biya, a invité les jeunes à produire des biens et services pour limiter les importations qui obèrent la balance commerciale du Cameroun. Seulement, de jeunes promoteurs de PME éprouvent des difficultés dans la transformation de la matière première locale. Ils évoquent notamment la pression fiscale, la hausse des coûts des matières premières et du transport, l’insuffisance de l’énergie électrique et son coût élevé, le difficile accès aux financements et aux mesures d’accompagnement de l’État.

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Des difficultés qui font partie du quotidien d’Estelle Dora Keutchou. Promotrice de Compagnie des produits du terroir, une PME spécialisée dans la transformation des fruits locaux (ananas, papayes, mangues, etc.) en vin, cette ingénieure agroalimentaire de 26 ans dit être sous pression depuis la création de son entreprise en janvier 2022 à Logbessou, dans le 5e arrondissement de Douala, capitale économique du pays.

« Depuis deux ans, je dépense mensuellement 450 000 FCFA pour les charges (coût de production, loyer, électricité, eau, salaire de deux opérateurs non permanents) pour produire 200 bouteilles de vin », explique la jeune entrepreneure. Elle précise que 56% (252 000 FCFA) desdites charges sont consacrées à l’achat des matières premières, les bouteilles en verre, l’électricité et le transport dont les prix sont en hausse depuis le début de l’année en cours. Estelle Dora Keutchou affirme que la vente des 200 bouteilles de vin dans les grandes surfaces génère entre 600 000 et 700 000 FCFA. Ce qui permet de dégager une marge de 150 000 à 250 000 FCFA juste pour « se maintenir ».

Problèmes d’électricité

À en croire cette dernière, la grande difficulté reste l’insuffisance de l’électricité et sa cherté. Une situation qui met en danger son outil de production (acquis à 2 millions de FCFA) et rallonge les délais de production et de livraison de ses vins dont la marque phare est la « Cuvée des nobles », un vin blanc moelleux dont la bouteille est vendue à 4000 FCFA dans les grandes surfaces. Face au problème de l’électricité, la jeune promotrice pense à acquérir un générateur électrique, même si elle redoute une augmentation de ses charges du fait du récent réajustement de 15% des prix du super et gasoil.

4prime video arrte la collaboration avec son agence locale de relations publiques sea

Comme Estelle Dora Keutchou, Astrid Ndangang se plaint également de l’insuffisance de l’énergie électrique qui plombe sa production. « L’électricité nous coûte déjà assez et lorsqu’il y a délestages, nous ne sommes pas informés pour planifier nos productions. Cela crée un manque à gagner conséquent », dénonce la promotrice de Yeülah, une PME spécialisée dans la transformation du poisson d’eau douce en saucissons de poissons depuis cinq ans. Pour suppléer ce problème d’électricité, elle compte aussi se doter d’un générateur électrique, car « c’est la seule solution pour tenir ».

En plus des délestages, cette ingénieure de conception en transformation et contrôle qualité des produits halieutiques dit être confrontée à une inflation généralisée depuis près de deux ans. « Les prix du poisson (kanga, silure, machoiron) ont flambé auprès de nos fournisseurs (pécheurs, pisciculteurs) qui se plaignent de la flambée des intrants. Du coup, ils les imputent sur le coût de vente du poisson », explique la jeune patronne de 32 ans qui emploie cinq personnes. Avec des coûts de production journalière de 500 000 FCFA pour 80 kg de saucissons, « le saucisson de poisson de 200 g qui coûtait 1500 FCFA en 2022 est vendu à ce jour à 1800 FCFA, soit une augmentation de 300 FCFA », précise Astrid Ndangang. Ce qui obère la compétitivité de son produit.

Difficile accès à la garantie de l’État

Autre difficulté commune aux deux promotrices de PME, c’est la pression fiscale. Même si leurs entreprises évoluent sous un régime simplifié, ces jeunes patronnes se plaignent du coût élevé des impôts. Si Estelle Dora Keutchou déclare débourser 340 000 FCFA par an d’impôts pour un chiffre d’affaires mensuel oscillant entre 450 000 et 500 000 FCFA, Astrid Ndangang déclare payer plus sans avancer de chiffres. Malgré un climat des affaires qu’elles jugent difficiles et l’inaccessibilité des mesures d’accompagnement (financement, exonérations des taxes, etc.) de l’État, ces dernières résistent et veulent augmenter leurs productions.

Le gouvernement a pourtant annoncé le déblocage de 200 milliards de FCFA de garantie pour soutenir les entreprises. Mais pour les deux promotrices, l’accès à cette garantie reste difficile. « Lorsque vous approchez votre banquier qui doit soumettre votre dossier pour obtenir cette garantie, il multiplie des subterfuges », soutiennent plusieurs promoteurs de PME. Estelle Dora Keutchou et Astrid Ndangang exhortent plutôt l’État à limiter ou à surtaxer les importations des produits déjà subventionnés qui crée une concurrence déloyale aux produits locaux. Pour ces dernières, les pouvoirs publics peuvent aussi apporter un soutien aux producteurs locaux en leur accordant des allègements fiscaux pour importer des équipements à moindre coût, en vue de produire à grande échelle localement, créer de la valeur ajoutée et des emplois. Il faut néanmoins souligner que tout ceci est déjà la place dans certaines filières.

Frédéric Nonos

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 La hausse des prix des produits alimentaires au Cameroun a atteint 11,1% en moyenne annuelle pour l’ensemble de 2023, marquant un « léger » ralentissement par rapport à l’année précédente (12,9 %), annonce l’Institut national de la statistique (INS) dans son rapport sur l’évolution de l’inflation en 2023 et les perspectives pour 2024 publié le 13 février. Mais les statisticiens nationaux notent que ces prix restent à un « niveau élevé ». Un constat qui s’explique par le renchérissement des légumes, des pains et céréales, des fruits, ainsi que des poissons et fruits de mer.

Le document précise que l’augmentation est principalement notable pour les légumes qui ont enregistré une hausse de 22,2%. Et le ralentissement de la hausse des prix est constaté dans plusieurs catégories de produits alimentaires. Ainsi, les prix des pains et céréales augmentent de 8,3% après une hausse de 16,3% en 2022, ceux des poissons et fruits de mer connaissent une augmentation de 9,0% après une hausse de 12,4% en 2022, les huiles et graisses enregistrent une hausse de 5,7% après une augmentation de 16,4% en 2022, alors que les prix du lait, du fromage et des œufs connaissent une hausse de 7,8% après une augmentation de 10,7% en 2022. Sur la même période, les prix des viandes augmentent de 5,2% après une hausse de 6,5% en 2022, tandis que les fruits voient leur prix augmenter de 14,3% après une hausse de 11,0% en 2022.

Cette hausse des produits alimentaires découle de divers facteurs à la fois nationaux et internationaux, explique l’INS. Au niveau local, la faible production nationale, due à des capacités de production réduites, des conditions météorologiques défavorables ayant entraîné de mauvaises récoltes et des pertes de bétail et les défis sécuritaires, notamment dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ont contribué à faire grimper les prix. À cela, il faut ajouter les difficultés d’approvisionnement des principaux centres de consommation, les répercussions partielles des hausses de coûts des matières premières et des intrants agricoles sur les prix de vente aux consommateurs, les stocks de sécurité insuffisants et la pénurie de certains produits, y compris les produits pétroliers.

Au niveau international, l’INS explique l’inflation alimentaire par les tensions liées au conflit russo-ukrainien qui a entraîné des perturbations dans l’offre. « Conséquence : les coûts de production locale de nombreux biens et services ont augmenté en raison de l’augmentation des prix des intrants agricoles et d’autres matières premières sur le marché international », peut-on lire dans le document.

Cependant, le gouvernement a œuvré pour faire baisser les prix, en maintenant en 2023 les mesures existantes et en introduisant de nouvelles mesures pour contrer l’inflation importée et encourager la production locale, précise l’INS. « Ainsi, dans la Loi de finances 2023, les semences, les engrais et les produits agricoles ont été exemptés de taxes à l’importation. De plus, les boissons utilisant des ingrédients locaux bénéficient d’une réduction de 30% des droits d’accises », justifient les statisticiens nationaux. En plus des subventions et des exonérations, le gouvernement a par ailleurs multiplié les ventes promotionnelles des produits de grande consommation et élargi la liste des produits soumis à des prix réglementés, entre autres mesures prises pour préserver notamment le pouvoir d’achat des ménages.

Patricia Ngo Ngouem

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Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD) dédiée au financement du secteur privé, a annoncé le 13 février 2024 avoir renouvelé son partenariat avec la filiale au Cameroun du groupe bancaire français Société Générale, à travers l’ouverture d’une nouvelle ligne de garantie Ariz d’un montant de 20 millions d’euros, soit 13 milliards de FCFA. Ce concours financier, qui permet à SG Cameroun de partager le risque avec Proparco sur des crédits accordés aux PME, survient après la ligne de garantie de 10 milliards de FCFA ouverte dans la même banque en 2021.

« Proparco se félicite de cette nouvelle collaboration avec Société Générale Cameroun, partenaire de longue date du Groupe AFD, et cela, au bénéfice des PME camerounaises. Cette nouvelle collaboration permettra de renforcer l’inclusion financière et la bancarisation des petites et moyennes entreprises. En soutenant leur développement grâce à notre partenaire Société Générale Cameroun, nous traduisons en action les ambitions portées par Proparco dans le cadre de sa nouvelle stratégie 2023-2027 en matière de soutien à l’entrepreneuriat et de réduction des inégalités socio-économiques », se réjouit Mehdi Tanani, directeur régional de Proparco pour l’Afrique centrale.

À en croire la filiale de l’AFD, la nouvelle ligne de garantie Ariz permettra d’accompagner plus de 250 PME camerounaises. Elle priorisera les entreprises opérant dans des secteurs à fort impact économique tels que les transports, l’industrie ou le commerce. Pour le DG de SG Cameroun, Sterghios Dassarecos, la nouvelle garantie de Proparco « matérialise le positionnement de Société Générale Cameroun en tant qu’acteur majeur du soutien à l’économie du pays depuis six décennies ».

BRM

D’après le rapport sur l’évolution de l’inflation en 2023 et perspectives pour 2024, publié ce 13 février 2024 par l’Institut national de la statistique (INS), le taux d’inflation devrait se maintenir aux alentours de 7% en 2024. Il représentera toujours plus du double de la limite du seuil de 3% fixé par la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) dans son dispositif de surveillance multilatérale. Cette projection est de loin plus pessimiste que celle du gouvernement qui prévoit, dans la loi de finances 2024, un repli à 4% de l’inflation au cours de cette année contre 7,4% en 2023.

Cette prévision, explique l’INS, résulte de « l’augmentation des prix des produits locaux en tenant compte du réajustement de 15% des prix à la pompe à compter du 3 février 2024 et des incertitudes géopolitiques, particulièrement les tensions persistantes au Proche-Orient deux ans après le début du conflit russo-ukrainien ». En effet, note le statisticien national, l’augmentation des prix des carburants (super et gasoil) va entrainer une répercussion directe ou indirecte sur les autres prix, notamment ceux du transport, des produits vivriers et des produits manufacturiers.

Pour faire face à la perspective des tensions inflationnistes en 2024 et dans le but de réduire davantage la dépendance extérieure du Cameroun, l’INS recommande d’« accélérer la politique de transformation structurelle de l'économie ». Ceci passe notamment par le développement des unités de production agricole, la construction des infrastructures routières et de communication pour désenclaver les bassins de production, l'accélération de la restructuration/modernisation de la Societé nationale de raffinage (Sonara), et la valorisation de l'énergie hydroélectrique produite dans les barrages.

Frédéric Nonos

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Présidée ce 9 février 2024 par Mme Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications représentant le Premier ministre Chef du gouvernement Chief Dr Joseph Dion Nguté, la cérémonie officielle de présentation du lancement du projet IHS Towers Cameroon s’est tenue à l’Hôtel de Ville de Yaoundé.

Plusieurs personnalités au rang desquelles les ministres, le représentant du gouverneur de la région du Centre, les représentants des départements ministériels partenaires, les directeurs généraux, le représentant du maire de la ville, le Ceo de IHS Cameroon, Olufemi Arosanyin et des honorables parlementaires ont pris part à cette cérémonie que la ministre a qualifié de « grand rendez-vous républicain ».  

Elle s’est dit habitée par « un sentiment de fierté, au moment où une page significative de la transformation digitale de la société camerounaise est en train de s’écrire à la faveur de ce projet de kiosques numériques dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

2in

Ceci a été rendu possible grâce à la volonté de IHS Cameroon, une entreprise de construction et d’exploitation des infrastructures, et support de communication électronique, de contribuer aux efforts du gouvernement pour le développement des télécommunications au Cameroun.

Pour la responsable des Télécommunications, qui a encouragé cette entreprise citoyenne, pour avoir tenu son rang sur la scène économique nationale et notamment dans le secteur des télécommunications en mettant en place ces kiosques numériques, ces ouvrages recèlent un poids économique certain.

Ainsi, par sa voix, le gouvernement félicite chaleureusement IHS qui dans le cadre de son plan de développement durable et de responsabilité sociétale a mis en place cet important programme visant à favoriser l’accès des élèves et des communautés locales aux outils technologiques ainsi qu’aux facilités qu’offre le digital dans les régions du Noso.

« Nous ne pouvons que nous réjouir de l’initiative de IHS qui en tant qu’acteur clé dans le secteur des télécommunications s’engage pleinement à soutenir les objectifs de développement du Cameroun. Le projet Tower kiosk en effet représente une avancée appréciable dans le processus de transformation digitale au Cameroun. En déployant des kiosques intelligents à travers le pays, ce projet contribue à l’amélioration de l’infrastructure de télécommunication ainsi qu’au renforcement de la connectivité offrant un accès plus large aux services numériques », a-t-elle poursuivi en rassurant IHS de l’engagement du ministère dont elle a la charge à l’accompagner dans son activité, en droite ligne des missions qui lui ont été assignées par le gouvernement 

Dans le cadre de l’Initiative Tower Kiosk, l’entreprise s’est engagée à construire d’ici 2025, 10 kiosques, dont 5 dans chacune de ces régions impactées par la violence et le vandalisme. C’est le premier programme d’IHS Cameroon dans ces deux régions d’expression anglaise depuis 2019, qui a été retardé à cause des troubles sécuritaires récurrents. IHS Cameroon a déjà construit 3 kiosques à tour dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, à Idenau, Santa et Tombel. Celui de Santa dans le Nord-Ouest a été inauguré le 13 décembre 2023.

Ces kiosques alimentés par les solutions hybrides des tours fourniront un accès gratuit à l’internet aux communautés locales. Ils vont substantiellement aider les entreprises et les entrepreneurs locaux et fourniront l’infrastructure numérique nécessaire pour faciliter le commerce électronique, les services en ligne et les services d’information tels que le commerce électronique, l’e-éducation, l’e-santé, l’e-gouvernance.

En termes de tours et de nombre d’utilisateurs, IHS est l’une des plus grandes multinationales indépendantes de tours qui a pignon sur rue dans les marchés émergents. Elle possède près de 40. 000 pylônes sur ses 11 marchés répartis sur 3 continents, dont 2.347 au Cameroun répartis dans les régions de l’Adamawa (127) ; du Centre (515) ; de l’Est (109) ; de l’Extrême-Nord (190) ; du Littoral (506) ; du Nord (126) ; du Nord-Ouest (180) ; du Sud (111) ; du Sud-Ouest (225) et de l’Ouest (258).

IHS va bénéficier du concours d’organisations non gouvernementales dont l’initiative est vouée à créer de nouvelles opportunités économiques et permettra de contribuer à la stabilité durable au sein des communautés anglophones.

 « Grâce à cette initiative et à la puissance de la connectivité, nous voulons contribuer à offrir de nouvelles opportunités aux communautés du Nord-Ouest et du Sud -Ouest du Cameroun. Nous espérons que l’initiative Tower Kiosk permettra de fournir l’infrastructure nécessaire pour que les gens puissent accéder aux ressources en ligne et mieux s’engager dans la vie publique. Avec le soutien d’ONG locales et internationales qui superviseront le fonctionnement quotidien de chaque kiosque, notre objectif est d’accroitre la confiance et la participation des communautés », explique Olufemi Arosanyin, le directeur général de IHS Cameroon.

Dans ces régions, des progrès significatifs ont été réalisés pour restaurer la vie publique. Le gouvernement du Cameroun s’est dit ravi de voir démarrer l’initiative Tower kiosk « qui arrive au bon moment » cependant qu’il est en train d’œuvrer d’arrache-pied pour revenir à la paix, et encourage les partenaires publics et privés à suivre les pas de IHS.

1in

Au cours du mois de janvier 2024, les exportations de bananes du Cameroun ont atteint 22 721 tonnes, selon les données révélées par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam). Cette cargaison est en hausse de 25,5% par rapport aux 18 101 tonnes de bananes expédiées vers le marché international en janvier 2023 par les producteurs en activité au Cameroun. Une performance à mettre à l’actif des trois principaux producteurs du pays.

La société des Plantations du haut Penja (PHP), filiale locale de la Compagnie fruitière de Marseille et leader du marché de la banane au Cameroun, a exporté 16 875 tonnes de bananes au cours du premier mois de l’année 2024. Ce qui correspond à une augmentation de 17,9% par rapport aux 14 314 tonnes expédiées vers le marché international en janvier 2023.

En janvier 2024, la CDC, contrôlée à 100% par l’État, a tenu son rang de numéro 2 du marché local, avec 3 347 tonnes de bananes exportées. Grâce à ce volume en hausse de 29% (+755 tonnes) en glissement annuel, l’unique entreprise publique de la filière banane au Cameroun réalise ainsi sa meilleure performance depuis l’année 2023, après les 3 302 tonnes du mois de décembre 2023.

30%. C’est la proportion de la progression des exportations de Boh Plantations Plc en janvier 2024, en comparaison avec la même période en 2023. En effet, les données de l’Assobacam révèlent que cette entreprise privée a assuré des exportations de 1 553 tonnes de bananes en janvier 2023, contre 1 195 tonnes un an plus tôt.

Même les exportations de la Compagnie des bananes de Mondoni (CDBM), arrivée sur le marché en juin 2023, sont encore montées en puissance au cours du mois de janvier 2024, atteignant 946 tonnes. Après le volume record de 896 tonnes de bananes exportées par cette entreprise en décembre 2023. Le capital de ce 4e producteur est également détenu par le groupe français Compagnie fruitière de Marseille.

Principalement vendue dans les pays de l’Union européenne, la banane fait partie du top 10 des exportations non pétrolières du Cameroun. Pour tirer davantage de revenus de ce produit d’exportation, le pays entend porter la production nationale annuelle à 500 000 tonnes en 2030 (contre 210 000 à 240 000 tonnes actuellement, NDLR), selon les projections contenues dans la Stratégie nationale de développement (SND 20-30).

Brice R. Mbodiam    

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Selon l’indice de perception de la corruption (IPC) 2023, publié par Transparency International le 30 janvier 2024, le Cameroun a enregistré une légère progression en Afrique. Sur une échèle de 0 (très corrompu) à 100 (très propre), le pays d’Afrique centrale obtient une note de 27/100 et occupe la 34e position en Afrique et la 140e dans le monde dans le classement des pays perçus comme les moins corrompus sur 180 États classés. Le Cameroun gagne donc un point et deux places dans le classement mondial par rapport à celui de 2022. En effet, en 2022, il occupait la 142e place dans le monde sur les 180 États classés et la 34e position africaine avec un score de 26/100.

Avec ce score, le Cameroun se maintient, comme en 2022, à la 2e place des pays les moins corrompus de la zone Cemac, derrière le Gabon. Ce dernier garde également sa position de meilleur élève de la Cemac en la matière avec un score de 28/100 pour une place de 32e en Afrique et 136e dans le monde. Le Cameroun devance par ailleurs la Centrafrique (149e dans le monde), le Congo (158e), le Tchad (162e) et la Guinée équatoriale (172e).

Dans son rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2022, la Commission nationale anti-corruption (Conac) estime que « le bilan des activités de lutte contre la corruption menée en 2022 montre qu’il s’agit d’une année de réveil. Les activités traditionnelles d’investigation et de prévention des actes de corruption se sont intensifiées, tandis que certaines initiatives innovantes ont renforcé la dynamique de la lutte contre la corruption », indique le rapport. En conséquence, indique la Conac, le préjudice financier subi par l’État du fait de la corruption et des infractions assimilées ont baissé de 39 milliards FCFA en 2022 par rapport à 2021.

Pour maintenir ces progrès sur la durée, le Cameroun devrait continuer à renforcer les réformes et les actions visant à lutter contre la corruption. Dans cette veine, le chef de l’État Paul Biya, dans son adresse à la nation le 31 décembre 2023, a promis une « intensification notable » de la lutte contre la corruption et des détournements des deniers présentés comme un impératif pour la préservation des ressources publiques.

SG

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THYCHOF SARL est une jeune PME camerounaise qui a pour secteur d’activité l’enlèvement d’ordures ménagères entre autres. Employant plus de 250 personnes, ces effectifs sont souvent périodiquement augmentés en fonction des situations de crise d’insalubrité. Ceci a été le cas au courant des mois de Septembre et Octobre 2023, où une opération spéciale avait été réalisée grâce à l’appui des pouvoirs publics.

Des efforts sont constamment faits pour que les salaires des employés soient payés, malgré les difficultés de trésorerie dues aux retards de paiement auxquels THYCHLOF fait face.

Les volontaires supplémentaires recrutés pour l’opération spéciale ont été payés. Leurs paiements ont été effectués contre décharge en notre possession et toutes les revendications reçues à l’issue de ceux-ci ont été traitées.

Intérieur

THYCHLOF invite ses volontaires et le public de Yaoundé à rester sereins et à ne pas céder à la manipulation de certains infiltrés aux objectifs inavoués, la propreté de la Ville de Yaoundé étant l’objectif prioritaire de notre jeune PME.

   sarl                                                                                                                   

 

Le taux d’inflation au Cameroun a culminé à 7,4% en 2023, atteignant ainsi son 3e niveau le plus élevé au cours des 29 dernières années, après les taux respectifs de « 32,5% et 9% en 1994 et 1995, à la suite de la dévaluation de 50% du Franc CFA intervenue le 11 janvier 1994 », souligne l’Institut national de la statistique (INS). L’organe en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun a publié ce 13 février 2024, son rapport sur « l’évolution de l’inflation en 2023 et les perspectives pour 2024 ».

« Ce sont surtout les prix des produits alimentaires et les coûts des transports qui ont contribué à cette flambée inflationniste. Sur les trois dernières années 2021 à 2023, l’inflation cumulée a atteint 16,7% ; résultant d’une forte augmentation des prix à la consommation en 2022 et 2023, après plus d’une décennie de stabilité entre 2009 et 2021, au cours de laquelle le taux d’inflation n’avait pas dépassé 3% (seuil de tolérance admis dans la zone Cemac, Ndlr) », détaille l’INS dans le rapport sus-mentionné.

A l’origine de la spirale inflationniste dans laquelle est pris le Cameroun et d’autres pays dans le monde, depuis l’année 2022, l’INS cite des facteurs endogènes et exogènes. Au plan local, il s’agit de la réduction des subventions des produits pétroliers, qui a induit une hausse des prix à la pompe dès février 2023 ; des perturbations climatiques ; et des défis sécuritaires, en particulier dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.

A l’international, soutient l’INS, l’inflation enregistrée au Cameroun est attribuée aux tensions liées au conflit russo-ukrainien ; aux séquelles de la pandémie du Covid-19 ; aux fluctuations du FCFA par rapport au dollar américain ; et au développement du phénomène El Niño1, qui est à l’origine de sécheresses, d’inondations et de catastrophes naturelles.

BRM

Révélée le 3 février 2024, au cours de la soirée dédiée au personnel et organisée sur l’ensemble des sites opérés par le groupe Castel au Cameroun, la nouvelle gamme de boissons gazeuses de la marque Top, conditionnées dans des emballages en verre consigné de 50 cl, est désormais commercialisable. Selon Stéphane Descazeaud, le DG de la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), filiale du groupe Castel qui contrôle le marché brassicole dans le pays, cette commercialisation a débuté dans la région du Centre, et sera « rapidement étendue aux autres régions » du Cameroun.

« Derrière ces bouteilles, se cache un ambitieux plan stratégique qui commence à voir le jour cette année. En effet, ce sont 4 nouvelles chaines de conditionnement en verre qui vont être mises en service d’ici la fin d’année. La première a démarré à Yaoundé fin décembre (2023, NDLR), puis viendront le tour de Bafoussam, Ndokoti et Garoua. A cela il faut ajouter les investissements très importants dans les fluides, la fabrication et la qualité, qui nous permettront d’augmenter nos capacités de production de plus de 20% en verre consigné », a révélé le DG de la SABC.

Et Stéphane Descazeaud de poursuivre : « à l’heure où le monde croule sous les déchets plastiques, et où les pays riches optent pour des politiques 0 plastique, Boissons du Cameroun a choisi d’anticiper et de se lancer dans la bataille du verre, afin de rendre notre monde plus écologique, plus beau, c’est cela être un leader ! Notre objectif est ambitieux : contribuer à créer un monde plus « vert » en remplaçant les bouteilles en PET (plastique, NDLR) dans les bars par le « verre ». Ce ne sera pas facile et il nous faudra lutter contre la concurrence, mais il faut que nous soyons déterminés, c’est notre raison d’être, c’est notre vision ! ».

La SABC met ainsi en œuvre un projet révélé le 5 juin 2023, au cours de la célébration de la Journée mondiale de l’environnement. « Un des objectifs de notre plan d’investissements sur les cinq prochaines années est l’augmentation significative de notre capacité de production de boissons gazeuses en verre consigné », avait indiqué M. Descazeaud. Tout en annonçant l’ambition de l’entreprise qu’il dirige, de collecter et de recycler, avec ses partenaires, 80% de ses déchets en plastique rejetés dans la nature par les consommateurs.

Pour rappel, en dehors des boissons gazeuses en plastique produites par la SABC, le groupe Castel contrôle également la Société des eaux minérales du Cameroun (Semc), qui produit de l’eau conditionnée dans du plastique (Tangui et Vital). Le groupe détient également la Société camerounaise de verrerie (Socaver), qui fournit les emballages en verre à plusieurs entreprises au Cameroun et à l’étranger.

BRM

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Au Cameroun, le gouvernement redoute que les interruptions récurrentes de la distribution de l’énergie électrique, à l’origine d’importants désagréments dans les ménages et les entreprises, ne conduisent à des troubles sociaux. C’est ce que révèle une correspondance du ministre de l’Eau et de l’Energie adressée le 9 février 2024 au directeur général d’Eneo, le distributeur exclusif de l’énergie électrique au Cameroun. « (…) Il est important de vous rappeler que ces délestages répétés pourraient donner lieu à des troubles sociaux, et pour lesquels votre responsabilité sera engagée », prévient Gaston Eloundou Essomba.

Pour éviter une grogne populaire à la suite des délestages observés depuis deux mois dans le réseau interconnecté Sud (qui couvre six régions sur les 10 que compte le pays, NDLR), en raison d’un déséquilibre entre l’offre et la demande d’électricité qui atteint souvent 185 MW en cette période d’étiage, selon le ministre, Eneo est sommé de mettre à contribution toutes les centrales thermiques. En attendant l’injection dans le réseau des 60 premiers MW du barrage de Nachtigal (420 MW) dès le 24 février 2024. Gaston Eloundou Essomba prescrit également à la filiale du fonds d’investissement britannique Actis de faire tourner toutes les centrales hydroélectriques de façon optimale. Et de mettre à contribution les entreprises réputées énergivores qui, comme d’habitude, pourraient être amenées à s’effacer du réseau à certains moments de la journée au profit des ménages, avec pour corollaire la baisse de leur production et les conséquences y afférentes.

Pour l’heure, le distributeur exclusif de l’électricité au Cameroun n’a pas encore officiellement réagi à cette mise en garde suivie d’instructions du gouvernement. Cependant, s’il est probable qu’à la demande du gouvernement certaines entreprises baissent effectivement leurs niveaux de consommation pour permettre l’alimentation des ménages, comme on l’a souvent vu les années antérieures, il devrait être difficile pour la compagnie d’électricité de mettre à contribution les centrales thermiques, dont le fonctionnement nécessite d’importants frais de combustibles. Et pour cause, soutient-on chez Eneo, l’entreprise fait face à des tensions de trésorerie permanentes, du fait principalement de l’accumulation de factures impayées par l’Etat et ses démembrements.

Discorde autour de la dette réclamée à l’Etat

A fin septembre 2023, par exemple, Eneo chiffre ses créances dues par le secteur public (État et autres entités publiques) à 234,5 milliards de FCFA, selon un document interne dont Investir au Cameroun a obtenu copie. Cette dette est répartie en trois grandes catégories de débiteurs : l’État central (131,7 milliards de FCFA), les entreprises publiques (55 milliards de FCFA) et les autres entités publiques (47,8 milliards de FCFA).  Cependant, le montant de cette dette est contesté par le gouvernement. Selon les pointages du ministère des Finances, entre 2021 et 2023, des paiements globaux d’un montant total de 299,8 milliards de FCFA ont été faits à la compagnie d’électricité par le Trésor public, pour apurer le montant de la dette validée au 31 décembre 2023.

« Après plusieurs séances de pointages contradictoires des paiements effectués par l’Etat central à Eneo, et des pièces justificatives des dépenses validées, exigibles et payées, une situation consolidée a été arrêtée de commun accord entre les équipes du Minfi (ministère des Finances), d’Eneo et de l’Arsel (Agence de régulation du secteur de l’électricité), et consignée dans un procès-verbal. Il est arrêté à ce titre, un montant global des paiements en faveur d’Eneo de l’ordre de 299,8 milliards de FCFA, contre un montant global facturé de 283,5 milliards de FCFA, laissant apparaître un gap de 16,3 milliards de FCFA en faveur de l’Etat, et qui sera affecté aux paiements des différentes rubriques de dépenses en cours de validation par les structures compétentes », soutient-on au ministère des Finances. Est-ce en raison de cette posture gouvernementale que le ministre Eloundou Essomba somme Eneo de faire tourner les centrales thermiques, malgré les tensions de trésorerie généralement excipées par le distributeur de l’électricité ?

En tout cas, au-delà de la discorde entre Eneo et l’Etat sur le montant de la dette réclamée au secteur public, les délestages actuellement en cours au Cameroun sont la conséquence d’un investissement questionnable : la construction du barrage de Memvé’élé. « Des contraintes de production dans le système électrique, suite à la baisse de l’hydrologie sur le fleuve Ntem, vont occasionner des rationnements du service électrique dans les régions du Centre, du Sud, de l’Est, du Littoral, de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Electricity Developement Corporation (l’entreprise publique de patrimoine du secteur de l’électricité, NDLR) a annoncé à Eneo la persistance de la baisse de production à Memvé’élé jusqu’en mars », explique le distributeur de l’énergie électrique dans un communiqué publié le 25 janvier 2024.

Le barrage de Memve’élé, une épine… 

Selon les détails fournit par Eneo lors de l’étiage 2022, cet ouvrage devant débiter 211 MW pour le réseau électrique du pays affiche souvent une production de seulement 30 MW, voire de zéro MW à certains moments de la journée en période d’étiage, à cause de la baisse drastique des débits sur le Ntem, fleuve sur lequel cette infrastructure est construite. En effet, de sources autorisées, le barrage de Memvé’élé atteindra difficilement la totalité des 211 MW de capacités installées tout au long de l’année, à cause du faible débit du fleuve Ntem et des variations de l’hydrologie en période d’étiage. 

Pour résoudre le problème, la construction d’un barrage-réservoir est envisagée. « En perspective, et pour atténuer les impacts de la variation de l’hydrologie du fleuve Ntem, le chef de l’État a prescrit l’accélération de la maturation du projet de construction d’un barrage-réservoir sur ce fleuve », a indiqué le ministre de l’Eau et de l’Énergie le 25 mars 2022 à l’Assemblée nationale. Ce qui questionne le choix du gouvernement de construire une centrale hydroélectrique de 211 MW sur le Ntem, cours d’eau donc le débit est de loin plus bas que celui de la Sanaga, qui abrite 75% du potentiel hydroélectrique du pays. 

Investissement d’un montant de près de 450 milliards de FCFA, l’aménagement hydroélectrique de Memvé’élé est cité dans un rapport de la Banque mondiale comme étant l’un de ces projets camerounais, dont les coûts sont deux à six fois supérieurs à ceux de projets similaires, réalisés dans les pays ayant le même niveau de développement que le Cameroun. 

Brice R. Mbodiam

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Le gouvernement camerounais a relancé le projet de construction des ponts métalliques, arrêté depuis juin 2019 à cause notamment de l’expiration de la période de décaissement des fonds. Actuellement, neuf lots ont été attribués à des entreprises locales pour un montant de près de 7,6 milliards de FCFA, a appris Investir au Cameroun auprès de sources au ministère des Travaux publics (Mintp). À cela il faut ajouter les missions de contrôle de ces marchés qui ont été contractualisées pour un montant total de près de 908 millions de FCFA. Ces marchés seront financés par le budget d’investissement public (BIP) du Mintp comme l’avait annoncé le patron de ce département ministériel, Emmanuel Nganou Djoumessi, en 2022.

Ces entreprises locales ont été retenues à l’issue d’un appel d’offres lancé le 19 juillet 2022 par le Mintp pour le recrutement des petites et moyennes entreprises (PME) camerounaises pouvant installer ces ponts. Ceux-ci seront construits dans les régions de l’Est, de l’Ouest, de l’Adamaoua, du Centre et du Sud. Les tabliers métalliques des ponts devant être construits dans le cadre de ce projet ont été livrés depuis le 17 avril 2019 par la société américaine Acrow, en charge de la conception, la fabrication et la fourniture des ponts en sections préfabriquées modulaires en acier fabriqué aux États-Unis, ainsi que leur acheminement au Cameroun, suite à deux mémorandums d’accord signés avec le gouvernement camerounais. Ces équipements sont stockés au Parc national du matériel de génie civil (Matgénie) à Douala.

Selon le Mintp, trois entreprises camerounaises ont effectivement démarré les travaux. La première, la société LST Sarl, se charge de la construction du pont en structure métallique sur la rivière Mama sur l’axe Batouri-Dem Kette-Mama, dans la région de l’Est. Les travaux vont permettre de construire un ouvrage de 39,478 ml dans un délai contractuel de huit mois pour un montant de 300 184 614 FCFA TTC. Au 19 janvier 2024, les travaux avaient atteint un taux d’exécution physique de 38,89%, selon les estimations officielles.

L’entreprise Sotram Sarl réalise les travaux de construction du pont métallique sur la rivière Ngoum à Kemem (Ouest). Ceux-ci vont permettre de construire un ouvrage de 42,526 ml, dans un délai contractuel de 8 mois. Coût des travaux : 464 913 044 FCFA TTC. Le taux d’exécution physique du chantier était officiellement de 22% au 19 janvier 2024. 

L’entreprise Eneskay réalise quant à elle les travaux de construction du pont en structure métallique sur la rivière Banguè à Yokadouma (Est). Ceux-ci consistent en la construction d’un ouvrage de 45,574 ml avec l’aménagement sur 100 ml des accès de part et d’autre de l’ouvrage. La construction de cet ouvrage doit être réalisée dans un délai contractuel de 10 mois, pour un montant de 545 588 778 FCFA TTC.

En rappel, le projet de construction des ponts métalliques (baptisé projet Acrow) est le fruit de la coopération entre le Cameroun et les États-Unis. Initialement, le projet consistait en la construction de 55 ponts métalliques au Cameroun, d’une longueur variant de 27 à 150 m, dans le but de faciliter l’accès à certaines grandes zones de production du pays. Mais il n’est plus question de réaliser 55 ponts, mais 44, ou plus exactement 45 si l’on compte l’unique pont complètement construit sur la rivière Bella sur l’axe routier Elogbatindi-Memel-Bipindi, dans la région du Sud.

Patricia Ngo Ngouem

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En fin de séjour au Cameroun, l’ambassadeur de Tunisie, Karim Ben Becher, a révélé le 6 février 2024 que les échanges commerciaux entre son pays et le Cameroun ont connu une augmentation de 25% au cours des deux dernières années. Il a donné cette information lors d’une visite d’au revoir au ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana. Selon le diplomate tunisien, le commerce entre les deux pays a culminé à 23 milliards de FCFA en 2022. Cette hausse, apprend-on, est notamment portée par les exportations des produits agroindustriels et autres matériaux de construction côté tunisien, et par les exportations de bois, de cacao et de bananes côté camerounais.

« Le Cameroun est un grand pays forestier et la Tunisie dans sa balance commerciale importe du Cameroun pratiquement 65% de ses importations de bois. Donc, il y a un gros potentiel à exploiter », déclarait Karim Ben Becher au sortir d’une visite d’adieu au ministre des Forêts et de la Faune (Minfof), Jules Doret Ndongo, le 8 février dernier. Le diplomate tunisien est persuadé que le commerce entre le Cameroun et la Tunisie est appelé à augmenter, notamment avec la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). « Nous sommes dans une phase ascendante, mais il faut encore travailler beaucoup plus pour que ça se fasse dans les deux sens et qu’il y ait encore plus de produits et plus de services entre la Tunisie et le Cameroun », a-t-il dit, à l’issue de son audience avec le Mincommerce.

Karim Ben Becher affirme que le Cameroun est le premier partenaire économique de la Tunisie dans l’espace Cemac. À cet effet, il a invité les opérateurs économiques tunisiens « à continuer sur la voie qu’ils ont empruntée en termes de commerce », mais surtout à venir « s’implanter au Cameroun dans les produits qui ont démontré leur vitalité et leurs succès comme les produits agroalimentaires ou les services qu’on voit dans le secteur des infrastructures, des études, mais également dans les domaines des produits de consommation courante ». Pour le diplomate tunisien, il serait bien que les Tunisiens viennent s’installer au Cameroun « parce que c’est un grand pays prometteur en termes de développement non seulement dans le propre territoire du Cameroun, mais également dans la zone Cemac ». Il a également appelé les hommes d’affaires camerounais à « aller vendre en Tunisie et à acheter de la Tunisie ».

P.N.N

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Belle distinction pour le Cameroun, puisque l’Unité moderne de production du cacao d’excellence (Umoprocaoe) a décroché, jeudi 8 février, un prix au salon du chocolat d’Amsterdam aux Pays-Bas, grâce aux fèves de Sébastien Mveng Ateba, un producteur de cacao d’Ayos, commune du département du Nyong-et-Mfoumou dans la région du Centre. Le cacaoculteur a remporté le Prix de bronze aux Cocoa Awards 2023, une compétition internationale qui récompense les cacaos d’excellence selon leur région d’origine.

Les prix étaient répartis entre plusieurs régions : Asie et Pacifique, Afrique et Océan indien, Amérique centrale et Caraïbes et Amérique du Sud. Sébastien Mveng Ateba se hisse ainsi à la troisième place dans la région Afrique et Océan indien. Ses fèves ont été sélectionnées parmi les 50 meilleurs cacaos au monde, lors de ce concours international. Quelque 222 échantillons provenant de 52 origines participantes étaient ainsi en compétition. Les organisateurs ont félicité les lauréats de l’édition 2023 dont « les réalisations incroyables » et le « dévouement » continuent de faire avance le secteur.

« Ces prix sont une célébration du travail acharné, de l’expertise et de l’engagement des producteurs à élever la qualité et la durabilité du cacao. Cette reconnaissance ne se limite pas à honorer les producteurs, mais souligne également l’importance plus large de leur rôle dans l’avenir du secteur du cacao », a déclaré Juan Lucas Restrepo, directeur général de l’Alliance de Bioversity International et du Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), leader du programme Cacao d’excellence. Organisés tous les deux ans, les Prix Cacao d’excellence honorent les producteurs de cacao d’exception pour la qualité remarquable et la diversité des arômes de leur récolte, provenant des quatre coins du globe. L’initiative vise à valoriser les saveurs uniques du cacao, soutenir les petits exploitants et promouvoir la durabilité de la chaîne d’approvisionnement en cacao.

Pour le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, cette médaille de Sébastien Mveng Ateba « incarne l’excellence et le savoir-faire des producteurs locaux » et est « une preuve tangible de l’engagement du pays envers l’excellence et l’innovation dans le secteur du cacao ». Cette reconnaissance internationale de Sébastien Mveng Ateba intervient dans un contexte où le Cameroun s’est engagé à promouvoir la qualité de son cacao et à renforcer sa position sur le marché mondial.

Patricia Ngo Ngouem

A l’occasion de la 58e édition de la fête de la jeunesse célébrée ce 11 février 2024 au Cameroun sur le thème « Jeunesse, import-substitution et patriotisme économique pour le progrès du Cameroun », Paul Biya appelle les jeunes à s’investir dans la production. « Je vous invite à saisir les opportunités qu’offre la mise en œuvre du Plan triennal intégré d’import-substitution 2024-2026, pour vous engager dans des activités de production. Elles vous permettront non seulement de vous rendre utiles à votre pays, mais aussi de trouver les moyens de subvenir à vos besoins », a déclaré le chef de l’État au cours de son discours à la jeunesse le 10 février 2024.

En clair, Paul Biya appelle les jeunes à s’investir dans la production des biens (riz, maïs, soja, mil/sorgho, poisson, meubles, etc.) et services pour limiter les importations. Selon l’Institut national de la statistique (INS), le Cameroun a dépensé 1325 milliards de FCFA pour importer les biens et services au deuxième trimestre 2023. Ce qui correspond à une hausse de 274,4 milliards de FCFA (+26,1%) par rapport à 2022, soit une contribution négative de 4,5 points à la croissance du Produit intérieur brut (PIB).

Pour inverser la tendance, le chef de l’État a annoncé un plan triennal intégré d’import-substitution au cours de son discours de fin d’année le 31 décembre 2023. « Le plan triennal intégré d’import-substitution pour la période 2024-2026, que j’ai prescrit au gouvernement, participe également de mon souci de permettre à notre pays d’économiser de précieuses ressources. Ce plan, en renforçant notre souveraineté alimentaire, devrait réduire l’impact négatif des importations sur notre balance commerciale. Le déficit y afférent est évalué à un peu plus de 1500 milliards de FCFA par an », a indiqué Paul Biya.

En effet, le Cameroun peine encore à réduire les importations plutôt exponentielles. Pour soutenir sa politique d’import-substitution, lancée officiellement en 2021, le pays prévoit de mobiliser 127,5 milliards de FCFA en 2024. Selon le rapport d’exécution et de budgétisation de l’import-substitution 2023-2024 annexé au projet de loi de finances 2024, cette enveloppe budgétaire est en hausse de 13 milliards de FCFA (+10%) comparée aux 114,5 milliards de FCFA de 2023. Mais la volonté du gouvernement de réduire les importations par la production et la consommation locale est encore loin d’atteindre son objectif.

Ce rapport révèle une faible exécution financière des ressources allouées à certaines administrations impliquées dans la chaine. Sur une dotation révisée de 114,5 milliards de FCFA en 2023, seuls 62,3 milliards (54,46%) ont été ordonnancés fin septembre 2023. Le document relève également des facteurs qui ralentissent l’implémentation de la politique d’import-substitution. Il s’agit notamment de l’enclavement des grands bassins agricoles. Pour 2024, le ministère des Travaux publics (Mintp) et le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) vont respectivement dédier 7,2 milliards et 3,3 milliards pour soutenir l’import-substitution. Ces fonds serviraient au désenclavement des bassins de production agricole, industrielle et touristique et le reste, à la réhabilitation et l’entretien des routes communales. 

Frédéric Nonos

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Ce 11 février 2024, le Cameroun célèbre la 58e édition de la fête nationale de la jeune sur le thème : « Jeunesse, import-substitution et patriotisme économique pour le progrès du Cameroun ». À l’occasion, Investir au Cameroun a entrepris de donner la parole à quelques jeunes. Place à Jacques Jonathan Nyemb. À bientôt 36 ans, l’ancien porte-parole du patronat camerounais est une figure marquante de la jeunesse camerounaise. Il partage son analyse des défis et opportunités de sa génération.

Investir au Cameroun : Que signifie pour vous être un jeune camerounais aujourd’hui, en particulier après vos études à Harvard et votre choix de revenir au Cameroun pour prendre la tête de l’entreprise familiale ?

Jacques Jonathan Nyemb : Être jeune et Camerounais, pour moi, c’est avant tout incarner les valeurs transmises par ma famille : le patriotisme, la quête de l’excellence et l’importance du partage. Ces principes m’ont guidé dans mon parcours, de Harvard jusqu’à la décision de revenir au Cameroun. Je ressens profondément le devoir de m’engager, de combattre la médiocrité et de redonner espoir à notre jeunesse. C’est en impliquant activement cette jeunesse, qui représente près de 66% de notre population, que nous pourrons réellement transformer notre pays.

Mon engagement est aussi nourri par une conviction : nous vivons une époque de changements majeurs, et c’est en Afrique que se dessineront les contours d’un avenir plus durable. La jeunesse camerounaise a un rôle crucial à jouer dans la construction de ce nouvel avenir, un monde où le respect de la nature et des êtres vivants est central.

Je ressens profondément le devoir de m’engager, de combattre la médiocrité et de redonner espoir à notre jeunesse. C’est en impliquant activement cette jeunesse, qui représente près de 66% de notre population, que nous pourrons réellement transformer notre pays.

Enfin, mon expérience internationale m’a appris l’importance de l’agilité et de l’innovation. Pour apporter un changement durable, il est essentiel de favoriser l’apprentissage continu, la créativité et l’élaboration de nouvelles solutions pour une société plus inclusive et solidaire. Une opportunité unique se présente à la jeunesse africaine, et la jeunesse camerounaise, reconnue pour son ingéniosité, doit saisir cette chance. Il est temps de mettre en avant une jeunesse camerounaise apprenante, engagée et patriote, prête à jouer un rôle de premier plan dans la renaissance africaine.

Investir au Cameroun : Face à ceux qui pensent que votre chemin a été pavé de facilités, comment réagissez-vous ? Quels ont été vos défis majeurs lorsque vous avez repris l’entreprise familiale au Cameroun et comment les avez-vous surmontés ?

Jacques Jonathan Nyemb : Je suis profondément reconnaissant envers ma famille et mon pays pour les valeurs et les opportunités qu’ils m’ont offertes. Cependant, cette reconnaissance s’accompagne d’une double responsabilité : réussir et transmettre. Comme le dit le proverbe, « nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ». Cette philosophie guide mon engagement quotidien.

En reprenant l’entreprise familiale, j’ai été confronté à la complexité de perpétuer un héritage tout en le fructifiant. Je veux démontrer que pérenniser une entreprise familiale peut être un succès au Cameroun. Cette ambition m’a amené à renforcer mon éthique professionnelle dans un contexte de défiance profonde envers le droit et de méfiance grandissante envers la justice.

Plus que jamais, je suis convaincu de l’importance de mettre notre résilience, notre « Hemlè » national, non plus seulement au service de notre survie individuelle, mais surtout du bien-être collectif de tous les Camerounais. C’est en relevant ces défis avec courage, éthique et créativité que j’aspire à contribuer à la transformation de notre pays.

Investir au Cameroun : En tant que dirigeant d’un des plus importants cabinets d’avocats d’affaires au Cameroun, quels sont les défis et opportunités que cela représente ? Quelles actions votre cabinet a-t-il entreprises pour impacter positivement le climat des affaires dans le pays ?

Jacques Jonathan Nyemb : Diriger un cabinet d’avocats d’affaires de cette envergure est à la fois un défi et une opportunité unique d’influencer positivement notre environnement économique. Depuis plus de dix ans, nous nous investissons activement dans la formation juridique. Grâce à notre collaboration avec l’Université catholique d’Afrique centrale (Ucac), nous avons formé plus de trente stagiaires, dont beaucoup sont devenus des professionnels reconnus. Nous proposons régulièrement des cours et ateliers à l’université, couvrant des sujets variés comme la négociation d’affaires ou la gouvernance d’entreprise, et soutenons les clubs étudiants pour développer leurs compétences en art oratoire et recherche scientifique. Actuellement, nous œuvrons à la création d’un laboratoire en droit des affaires au sein de l’Ucac, qui offrira aux étudiants une expérience professionnelle concrète grâce à des cliniques juridiques.

En parallèle, notre cabinet a toujours valorisé la pratique pro-bono. Depuis 1996, nous offrons des services juridiques gratuits ou à faible coût, notamment aux startups innovantes, en particulier dans le secteur de la fintech. Cette initiative vise à soutenir l’inclusion financière et à promouvoir des pratiques entrepreneuriales responsables et exemplaires.

Il est crucial de saisir cette opportunité pour réorienter notre modèle économique vers une industrialisation plus collaborative, circulaire et écologique. Le secteur privé doit jouer un rôle central dans la création de chaînes de valeur endogènes, inclusives et intégrées à l’économie mondiale.

Nous jouons également un rôle actif au sein de diverses organisations patronales, essentielles pour améliorer le climat des affaires au Cameroun. Au sein du Gicam, nous avons participé à l’élaboration du premier Code de bonne gouvernance des entreprises d’Afrique centrale, et j’ai eu l’honneur de présider la Taskforce dédiée à ce projet. Plus récemment, nous avons apporté notre expertise à la création de la Chambre de commerce européenne au Cameroun (Eurocham), de manière bénévole.

Notre cabinet est donc profondément engagé dans la transformation économique du Cameroun, avec une approche citoyenne. Nous sommes régulièrement sollicités par des organisations internationales et des entités publiques pour contribuer à l’élaboration de plaidoyers et proposer des réformes pertinentes pour la région de l’Afrique centrale.

Investir au Cameroun : Pouvez-vous nous parler de l’impact de votre organisation « The Okwelians » sur le leadership des jeunes Camerounais et partager un exemple de succès qui illustre comment elle contribue à façonner l’avenir du pays ?

Jacques Jonathan Nyemb : Fondé en 2020, The Okwelians (tiré du verbe okwele en duala, qui signifie apprendre) est un Think Do Tank dédié à l’innovation sociale au Cameroun. Notre mission est de transformer la jeunesse en un acteur clé de la transformation durable du pays, en luttant contre la marginalisation, la pauvreté et le sous-emploi. Aujourd’hui, The Okwelians rassemble une communauté dynamique de plus de 2000 membres répartis sur quatre continents, tous engagés à bâtir un Cameroun fier, prospère et solidaire.

Chaque année, nous formons environ 250 jeunes leaders à travers nos programmes d’excellence, visant à créer une génération de décideurs publics et privés pour le Cameroun de demain. Notre laboratoire d’idées, s’appuyant sur la recherche-action, réunit plus de soixante experts pour développer un nouveau paradigme sociétal axé sur la bonne gouvernance, la transformation économique et la cohésion sociale. Nos travaux récents couvrent des domaines variés tels que les villes durables, la concertation communale, le Made in Cameroon, la refondation du patronat, l’employabilité des jeunes, la couverture santé universelle et le renouvellement du pacte social camerounais.

Un exemple marquant de notre impact est notre engagement dans la transition écologique. Nous avons mobilisé plus de 3000 acteurs publics et privés et sensibilisé près de trois millions de citoyens à cette cause. Plus récemment, nous avons aidé plus de 150 agripreneuses à structurer une chaîne de valeurs durable dans la filière manioc. Nous aspirons également à établir l’Institut Afrique Europe pour l’innovation verte, positionnant ainsi le Cameroun comme un leader mondial en matière d’innovation verte.

Notre vision à court terme est d’investir davantage le débat public pour influencer l’agenda de transformation durable du Cameroun, affirmant ainsi notre rôle dans la construction d’un avenir meilleur pour notre pays.

Investir au Cameroun : Dans le contexte actuel de hausse des prix et des défis économiques, notamment la récente augmentation du prix du carburant, quel rôle attribuez-vous au secteur privé et spécifiquement au patronat pour naviguer et atténuer ces défis au Cameroun ?

Jacques Jonathan Nyemb : Nous vivons une période de mutations géopolitiques et économiques sans précédent, et l’Afrique, en particulier le Cameroun, ressent fortement ces turbulences. Face à cela, il est crucial de saisir cette opportunité pour réorienter notre modèle économique vers une industrialisation plus collaborative, circulaire et écologique.

La crise financière de 2008 a souligné la nécessité d’évoluer d’un État tout-puissant vers un État stratège et facilitateur. Dans ce contexte, le secteur privé doit jouer un rôle central dans la création de chaînes de valeur endogènes, inclusives et intégrées à l’économie mondiale.

La diaspora, en tant qu’ambassadrice des patrimoines et savoir-faire camerounais, peut grandement contribuer au rayonnement du Cameroun sur la scène internationale. Il est temps de libérer le potentiel du Cameroun en engageant des transformations concrètes, et cela ne peut se faire sans l’apport de toutes ses forces vives, y compris notre diaspora.

Pour le Cameroun, cela implique de repenser le dialogue entre le secteur public et privé. Il est essentiel d’établir un cadre de dialogue permanent, inclusif et concerté, où le secteur privé participe activement à la définition, l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques. Parallèlement, une restructuration du secteur privé est nécessaire, incluant une refondation du patronat, voire une refondation syndicale au sens large.

Je suis convaincu que c’est en adoptant cette approche que le Cameroun pourra s’établir comme une puissance agro-industrielle de premier plan en Afrique et dans le monde. Cela nécessite une vision stratégique claire, une collaboration étroite entre les secteurs public et privé, et une politique ambitieuse en matière de formation, de recherche et d’innovation.

Investir au Cameroun : En tant qu’ancien membre de la diaspora « utile », quelle est votre vision pour renforcer les liens entre la diaspora africaine et le continent, et comment cela se manifeste-t-il dans votre travail au Cameroun ?

Jacques Jonathan Nyemb : La diaspora a toujours été une ressource précieuse pour les pays en développement, et le Cameroun ne fait pas exception. Représentant environ 15% de notre population, avec une tendance à l’augmentation, la diaspora camerounaise joue un rôle crucial dans la transformation sociale, culturelle, économique et politique du pays.

En co-fondant des organisations comme Oser l’Afrique, African Business Lawyers’ Club et l’Association des juristes camerounais de France, j’ai pu constater l’importance de plateformes structurées pour mobiliser l’engagement des diasporas africaines. Ces plateformes, en collaboration avec les acteurs locaux, sont essentielles pour intégrer la diaspora dans le tissu social et économique camerounais.

L’inclusion institutionnalisée de la diaspora est fondamentale pour son implication dans la transformation du Cameroun, notamment sur le plan économique. Il est vital d’orienter les ressources techniques et financières de la diaspora vers des initiatives productives, par l’investissement, l’emploi et l’entrepreneuriat. Cela devrait être une priorité pour les décideurs du pays, avec la mise en place de politiques, programmes et mesures adaptés.

Par ailleurs, la diaspora, en tant qu’ambassadrice des patrimoines et savoir-faire camerounais, peut grandement contribuer au rayonnement du Cameroun sur la scène internationale. Exploiter ce potentiel ouvrirait de nouvelles voies de coopération décentralisée, patronale et non-étatique au sens large. Il est temps de libérer le potentiel du Cameroun en engageant des transformations concrètes, et cela ne peut se faire sans l’apport de toutes ses forces vives, y compris notre diaspora.

Interview réalisée par Idriss Linge

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Promoteur de Helogan Sarl, une PME spécialisée dans la transformation des produits locaux (frites de plantain, pop-corn, précuits de haricots, arachides…) depuis cinq ans, ce jeune entrepreneur de 31 ans emploie aujourd’hui 19 personnes. Il se prononce sur le climat des affaires, ses défis et ses perspectives à la veille de la 58e édition de la fête de la jeunesse.

Investir au Cameroun : « Jeunesse, import-substitution et patriotisme économique pour le progrès du Cameroun » est le thème de la 58e édition de la fête de la jeunesse. Que pensez-vous de ce thème ?

Leonel Kadji Fongang : L’import-substitution devrait en réalité corriger le problème de notre jeune économie et permettre aux entrepreneurs d’être compétitifs sur le marché. Mais il y a un fossé entre le discours gouvernemental et la réalité parce qu’on fait toujours face aux mêmes produits importés et à une concurrence déloyale. Pour qu’il y ait un vrai impact de l’import-substitution, il faudrait que le Cameroun réduise ses importations et accorde des allègements fiscaux aux entrepreneurs pour importer massivement des équipements en vue de produire localement à grande échelle. Or la pression fiscale est toujours forte, tout comme les importations des produits de consommation notamment. D’où l’inefficacité actuelle de cette politique.

IC : Comment percevez-vous le climat des affaires et quels sont vos défis ?

LKF : On aurait souhaité mieux. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que le climat des affaires est rude. Notre objectif est de produire et transformer localement pour créer de la valeur ajoutée à nos produits locaux, tout en créant de l’emploi. Sauf que c’est compliqué pour la jeunesse de s’insérer parce qu’il y a trop de défis à relever. Le premier défi qui pèse énormément sur les jeunes entrepreneurs est celui de l’énergie électrique. Nous sommes dans un environnement où les sources d’énergie sont rares et chères. Quand vous êtes privés de l’électricité, vous êtes obligés de recourir au gasoil qui a connu deux hausses en l’espace d’un an. Conséquence, les coûts de production sont élevés et vos produits ne sont pas compétitifs par rapport aux autres qui travaillent dans un environnement où l’énergie est en permanence et à bas prix.

En plus de l’énergie, il y a la pression fiscale et le manque du soutien de l’État. Lorsque vous avez livré à des partenaires qui ont des difficultés à vous payer, l’État n’intervient pas pour faciliter le paiement, il n’y a pas de fonds de garantie pour avoir accès au financement. À cela, il faut ajouter l’insécurité foncière, car même si vous avez un titre foncier, vous n’avez pas de garantie parce que ce dernier peut être spolié du jour au lendemain. Cela crée une incertitude permanente qui ne permet pas d’investir sur le long terme parce qu’on n’est jamais sûr de rien.

IC : Comment comptez-vous tenir et quelles sont vos perspectives ?

LKF : Pour entreprendre, il faut d’abord avoir de l’amour pour le pays. On aime le Cameroun et on se dit qu’à un moment donné, les choses vont changer. Nous continuons d’écrire à l’administration pour leur présenter nos difficultés. On continue parce qu’on se dit qu’on ne doit pas baisser les bras et laisser notre pays entre les mains des autres. Nous qui entreprenons avec les moyens du bord sommes confrontés sur le marché aux entreprises qui ont 200 ans d’existence dans des environnements où elles sont accompagnées par leurs gouvernements. Sauf que nous avons le même public qui exige des produits de qualité. Tout ce que nous faisons, c’est de tenter d’exister parce qu’entreprendre est un acte de résistance. À un moment donné, on veut se prendre en charge, mettre sa famille à l’abri du petit besoin et répondre à l’appel du pays qui veut que ses fils mettent la main dans la patte pour que les choses bougent.

IC : Que faut-il faire pour améliorer la situation ?

LKF : Il faut tout repenser et entrevoir un développement coordonné dans tous les secteurs d’activités. Le problème de l’entrepreneuriat n’est pas isolé des autres problèmes du pays. L’État a le devoir de créer un cadre favorable à l’entrepreneuriat pour créer la richesse et l’emploi.

Interview réalisée par Frédéric Nonos

Sans surprise, le Centrafricain Yvon Sana Bangui est le nouveau gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) pour les sept prochaines années, a-t-on appris sur le site officiel de la présidence de la République du Tchad. Proposée par le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, suivant le principe de rotation en vigueur dans la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), sa nomination a été validée, ce 9 février 2024, au cours d’une session extraordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement qui s’est tenue par visioconférence.  

Âgé de 49 ans, Yvon Sana Bangui succède au Tchadien Abbas Mahamat Tolli, arrivé en fin de mandat depuis le 6 février dernier. À en croire la présidence tchadienne, Abbas Mahamat Tolli a pour sa part été adoubé par les chefs d’État de la Cemac comme candidat au poste de président de la Banque africaine de développement (Bad).

Le Centrafricain Yvon Sana Bangui n’est pas un inconnu de la maison. Il y cumule 19 ans d’expérience. En fait, il intègre la Beac en 2005 en tant qu’agent d’encadrement supérieur. Par la suite, il va gravir plusieurs échelons avant d’être nommé au poste de directeur central des systèmes informatiques. Une fonction qu’il occupait avant sa désignation comme gouverneur.

En tant que gouverneur de la Beac, il va assurer la direction de la Banque centrale et sera notamment assisté dans ses fonctions par le Tchadien Souleymane Mahamat Djibrine, également nommé, ce 9 février, directeur général des études, finances et relations internationales par les chefs d’État.

Cependant, la nomination du secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a été ajournée. Le candidat proposé par Congo, à qui revenait le poste, n’a pas reçu l’approbation de toute la conférence. « Aussi, a-t-elle décidé d’y surseoir en recommandant au président de la Cobac de lui présenter dans un meilleur délai un rapport motivé et détaillé pour décision. En attendant, c’est la Centrafrique qui continue à assurer ce poste en dépit du principe de non cumul de responsabilités à la tête des institutions de la Cemac par un même pays », informe la présidence tchadienne.

La désignation du nouveau gouverneur de la Beac aux tensions nées au sein de cette institution à la suite de la fin du mandat Tchadien Abbas Mahamat Tolli.

SG

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A peine installé en juillet 2023 dans son fauteuil de directeur général de la Cameroon Oil Transportation Company (Cotco), en pleine bataille entre le Tchad et la junior pétrolière britannique Savannay Energy pour le contrôle de cette co-entreprise chargée de gérer le pipeline Tchad-Cameroun côté camerounais, Harouna Bako (photo) quitte ses fonctions. Au sortir d’un Conseil d’administration extraordinaire de la Société nationale de raffinage (Sonara), présidé ce 9 février 2024 par le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, ce magistrat a été porté à la tête de l’unique raffinerie de pétrole du Cameroun.  

Harouna Bako remplace Jean Paul Simo Njonou, qui dirigeait cette entreprise publique depuis le 14 janvier 2019. L’arrivée de cet ancien membre du conseil d’administration de cette même entreprise à sa tête avait été suivie, le 31 mai 2019, par un incendie qui avait ravagé les installations de la Sonara, réduisant ce raffineur aux importations de produits pétroliers consommés au Cameroun. Des informations mises en circulation à cette époque par des sources proches de ce dossier révèleront qu’au moment de l’incendie, la Sonara n’était couverte par aucune police d’assurance, mettant ainsi à l’index des lenteurs procédurales internes à cette société d’État. D’aucuns avaient d’ailleurs prédit un limogeage de Jean Paul Simo Djonou à la suite de sinistre.

Mais, celui qui est désormais ex-DG de la Sonara aura survécu à cet incendie pendant plus de 3 ans, en pilotant les opérations d’importation d’une partie des produits pétroliers finis consommés sur le territoire camerounais. Cette prérogative avait été accordée à la Sonara par le gouvernement, afin de donner un peu d’oxygène à cette entreprise non seulement sinistrée, mais lourdement endettée auprès des traders et des banques locales. Au point de cumuler, à elle seule, environ 80% de la dette extérieure de l’ensemble des entreprises publiques du pays.

Harouna Bako, lui, prend les rênes d’une entreprise dont la dette a été restructurée. En effet, le 15 octobre 2021, le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, a signé avec neuf banques locales, des conventions de restructuration d’une dette de 261,4 milliards de FCFA due par la Sonara. Cette dette est ainsi rééchelonnée sur une période de 10 ans, moyennant un taux d’intérêt hors taxes de 5,5% par an. Le même mécanisme est en cours avec la dette réclamée à la Sonara par les traders, qui est de 272,8 milliards de FCFA. À ce jour, des conventions de restructuration portant sur une dette de 237 milliards de FCFA ont déjà été signées avec les traders Vittol, PSTV, Trafigura et Mercuria Energy Trading.

Un plan social en gestation 

Mais, en dépit de ces avancées sur le dossier de l’endettement de l’entreprise, le nouveau DG hérite d’une société qui vient d’être amputée de son unique activité depuis l’incendie de 2019. En effet, depuis le 14 décembre 2023, à travers une lettre du secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, adressée au ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, l’on apprend que le chef de l’État a décidé de libéraliser les importations des produits pétroliers finis, dont 80% des parts étaient jusqu’ici concédées à la Sonara. Selon la même lettre, il revient désormais à la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH) d’attribuer des quotas aux « importateurs majeurs du secteur, présentant les profils techniques et financiers leur permettant de procéder immédiatement aux importations ».

De sources autorisées, ce retour des marketers sur les contrats d’importation des produits pétroliers au détriment de la Sonara devrait raviver les récriminations du FMI sur la gestion de la situation à la Sonara par l’État, son unique actionnaire. En effet, apprend-on de sources autorisées, dans le cadre de son programme économique et financier avec le Cameroun, prorogé jusqu’en juillet 2024, cette institution de Bretton Woods voit d’un mauvais œil que l’État continue de faire feu de tout bois pour maintenir financièrement à flot une entreprise pratiquement sans activité. Et qui, de surcroît, continue d’afficher un grand train de vie, avec une masse salariale des plus importantes du pays. Face aux récriminations du FMI, le gouvernement et les responsables de la Sonara peaufineraient d’ailleurs, depuis un certain temps, un plan social au sein de cette entreprise. Une patate chaude qu’hériterait alors Harouna Bako, le nouveau DG.

En plus, a prescrit le ministre Eloundou Essomba en installant le nouveau promu ce 9 février 2024 à Limbé, Harouna Bako devra s’employer « à accélérer le processus de restructuration de la Sonara initié par le gouvernement, en collaboration avec les partenaires techniques et institutionnels ». De ce fait, a précisé le ministre de l’Eau et de l’Énergie, le nouveau DG devra urgemment recruter un partenaire financier et technique, à l’effet de reconstruire et d’augmenter les capacités de production de la Sonara, qui devait désormais être dotée d’un hydrocraqueur. Il s’agit d’un équipement permettant de raffiner du pétrole lourd, comme celui produit au Cameroun.         

Brice R. Mbodiam

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Depuis le 8 février 2024, une délégation d’opérateurs économiques luxembourgeois prospecte des opportunités d’affaires au Cameroun. Selon les informations révélées à ce sujet par le ministre camerounais de la Communication, René Emmanuel Sadi, ce séjour d’affaires s’achève le 19 février 2024.

À en croire la même source, les investisseurs luxembourgeois s’intéressent à des secteurs tels que le digital et les TIC, la microfinance, les transports et la logistique, l’industrie maritime et la finance verte. Au cours de leur séjour, ces opérateurs économiques, apprend-on, rencontreront certains responsables de collectivités territoriales décentralisées du Cameroun, apprend-on.

Cette mission économique pourrait permettre aux deux pays de dynamiser davantage leur coopération au plan économique, qui est pour l’instant des plus timides. En effet, les rares investissements luxembourgeois connus au Cameroun sont dans l’exploitation du palmier à huile, à travers la Socapalm et Safacam, deux entreprises contrôlées par le groupe Socfin, incorporé au Luxembourg.

BRM 

Après la publication de notre article intitulé « Sitrafer perd son procès contre Camrail à qui il réclamait un dédommagement de 20,8 milliards de FCFA », l’administrateur directeur général de Sitrafer, Jacques Bimaï, nous fait parvenir le droit de réponse ci-dessous :

Conformément aux dispositions de la loi régissant la communication sociale au Cameroun, nous venons par la présente exercer notre droit de réponse sous la forme d’une mise au point, en rapport avec la publication par votre organe de presse, en date du 5 février 2024, d’un article intitulé : « Sitrafer perd son procès contre Camrail à qui il réclamait un dédommagement de 20,8 milliards de FCFA ».

Au sujet de cette affaire toujours pendante devant les juridictions camerounaises, et dont nous nous abstenons de tout commentaire pour des raisons évidentes, nous souhaiterions cependant faire les clarifications suivantes :

  1. Contrairement à ce que laisse entendre l’article, inspiré lui-même des termes de l’extrait du plumitif de la décision rendue le 31 janvier 2024 par le tribunal de grande instance de Douala, Sitrafer et Jacques Bimaï n’ont jamais assigné l’Etat du Cameroun (ministères des Finances, des Transports et de l’Economie) et la Banque mondiale dans le cadre de ce litige qui les oppose exclusivement à la société Camrail. C’est cette dernière entreprise de chemin de fer qui a cru devoir, au cours de la procédure, solliciter l’intervention de ces parties dans le procès.
  1. Selon vos sources, qui sont citées dans l’article, « le 10 février de cette année-là (2011), Camrail lance un appel d’offres en vue du renouvellement de la voie ferrée entre Batschenga et Ka’a (175 km). L’appel d’offres obéit aux procédures de la Banque mondiale, qui est le bailleur de fonds du projet. Au terme de la procédure d’appel d’offres, apprend-on de sources proches du dossier, Sitrafer va être sélectionné pour exécuter un lot du projet, pour un montant total de 5,1 milliards de FCFA représentant 70% de l’offre globale. Mais, explique-t-on à Camrail, Sitrafer va refuser de signer le contratet adressera plutôt à la Banque mondiale un courrier revendiquant l’attribution d’un lot complémentaire de 1,9 milliard de FCFA, exigeant ainsi de capter 100% de l’offre ». Nous tenons à apporter un démenti formel à cette information. Sitrafer ne pouvait pas refuser de signer ce contrat, simplement parce qu’il n’était pas le mandataire du consortium formé par les deux entreprises ayant postulé pour l’attribution de ce contrat, et qui était seul habilité à signer le contrat pour le compte du groupement.

Le mandataire du consortium n’était autre que la société tunisienne Sotrafer, qui n’a jamais reçu de notification d’attribution du contrat de la part de Camrail, au sujet de ce marché finance par la Banque Mondiale. 

  1. Comme l’indique votre article, le motif invoqué pour exclure Sitrafer du marché du renouvellement de la voie ferrée financé par la Banque mondiale est « l’inéligibilité» de cette entreprise d’économie mixte, suivant les critères d’attribution du marché. A ce sujet, nous tenons à faire remarquer que les « Directives de passation des Marchés BIRD et IDA (BM) », en leur l´article 1.8 c stipule que : « les entreprises publiques du pays de l’emprunteur sont admises à participer uniquement si elles peuvent établir i) qu´elles jouissent de l´autonomie juridique et financière, ii) quelles sont gérées selon les règles du droit commercial et iii) ne sont pas des agences qui dépendent de l’emprunteur ou de l’emprunteur secondaire ».

Il apparaît qu’en tant qu’entreprise d’économie mixte, comme Camrail d’ailleurs, Sitrafer obéit aux critères de ce fameux article 1.8 c. Il se trouve simplement qu’en lieu et place du ministère des Finances (MINFI), à qui revient la prérogative du classement des entreprises au Cameroun, Camrail, fort de sa position de maître d´ouvrage délégué, s’est substitué au MINFI. Comme en témoigne la lettre de la Banque mondiale datée du 8 novembre 2011, dont voici un extrait : « Camrail, dans le cadre de la Convention de concession et de l´accord subsidiaire signé avec le gouvernement du Cameroun, a répondu à notre courrier du 03 août 2011 acceptant la décision que Sitrafer n´est pas éligible à l´attribution d´un marché sous financement de l´IDA ». Il apparait ici clairement que Camrail a décidé du statut juridique de Sitrafer auprès de la Banque mondiale, en lieu et place du MINFI, entrainant de fait sa mise à l´écart dans l´attribution du marché concerné et des marchés suivants.

Quant aux allégations de mauvaise gestion soulevées par Camrail, comment une entreprise en plein essor pouvait-elle entrer dans les turbulences avec des remous sociaux après plus de dix ans de sa création dans un secteur aussi sensible et stratégique ? Dix ans marqués par une reconnaissance nationale et internationale (par exemple : le prix spécial de Ernst & Young Cameroun en 2005 attribué à Sitrafer après audit sur la gouvernance des entreprises en Afrique Centrale ; Reportage Sitrafer à RFI (Afrique Plus d’Alain Foka en 2006), nombreuses autres distinctions managériales …).

Enfin, il est à préciser, que contrairement aux dires de Camrail, ses sous-traitants non jamais été choisis par appel d’offres.

Monsieur le directeur de publication,

Compte tenu de l’importance de ces clarifications pour une meilleure compréhension de cette affaire par vos lecteurs et le grand public, nous vous prions de bien vouloir publier cette mise au point dans les délais et les formes prévus par la loi régissant la communication sociale au Cameroun.

                                     (é) Dipl.-Ing. Jacques Bimai (ADG Sitrafer)

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La construction de la raffinerie d’or du Cameroun annoncée par la Société nationale des mines (Sonamines) en 2022 pourrait être lancée au cours de cette année, fait savoir le directeur général de cette société dans une récente interview accordée à l’hebdomadaire Cameroon Business Today. « Nous avons déjà acquis un terrain à cinq minutes de l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen, conformément aux normes de la LBMA (London Bullion Market Association, marché des lingots d’or de Londres qui fait figure de référence en matière de négoce de ce métal précieux dans le monde). Les études architecturales sont presque bouclées. Nous attendons la finalisation de quelques documents techniques et autorisations administratives, tels que l’autorisation d’exploitation d’un établissement classé pour pouvoir démarrer avec la pose de la première pierre de ce projet qui verra le jour en 2024 », explique Serge Hervé Boyogueno (photo).

En 2022 déjà, la Sonamines avait annoncé que ce projet était déjà arrivé en fin de maturation et n’attendait plus que la pose de la première pierre prévue les mois suivants. Cette raffinerie, une fois opérationnelle, devrait permettre au Cameroun de traiter de l’or extrait dans son sous-sol et constituer par la même occasion une réserve stratégique d’or. « La construction de la raffinerie va en étroite ligne avec la constitution des réserves d’or du Cameroun. Il est question de doter l’État du Cameroun des réserves d’or 24 carats certifiés LBMA. Même si nous sommes conscients que la Sonamines, étant en démarrage de ses activités, ne peut pas encore remplir toutes les conditions prévues par la London Bullion Market Association, nous avons des partenaires qui vont nous aider dans ce sens », explique le DG de la Sonamines.

En 2024, la Sonamines envisage aussi de dépenser plus de 200 milliards de FCFA pour l’achat de 6 tonnes d’or en vue de constituer des stocks d’or stratégiques pour l’État. Ces réserves permettront, d’après le directeur général de la Sonamines, de renforcer et booster l’économie nationale.

SG

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Au cours de la période de trois mois allant de juillet à septembre 2023, les coûts de production ont connu une baisse de 22,6% dans le secteur extractif au Cameroun, en glissement annuel (-6,3% en glissement trimestriel). Au 3e trimestre 2022, en effet, cette baisse avait été de 21,4% sur un an, soit une différence de 1,2% entre les deux périodes, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS).

À en croire le dernier rapport de l’Indice des prix à la production industrielle (IPPI) de l’INS, cette baisse plus prononcée des coûts de production dans le secteur extractif au 3e trimestre 2023 est le principal catalyseur de la réduction de 7,5% des prix sorties-usine dans l’ensemble du secteur industriel camerounais, au cours de la période sous revue. Les industries de la métallurgie et de fabrication d’ouvrages en métaux (-5,4 %), de fabrication de matériaux minéraux (-2,0%) et agroalimentaires (-4,4 %) y ont également contribué, mais à des proportions moins importantes, détaille le rapport de l’INS. 

Pour rappel, publié chaque trimestre par l’INS, l’IPPI mesure l’évolution des prix des transactions de biens industriels produits à l’intérieur du territoire économique du Cameroun. Il s’agit des prix départ-usine payés aux producteurs, hors taxes et subventions, et hors marge de transport. L’IPPI se rapporte au secteur secondaire. Il prend en compte les activités suivantes : industries extractives ; activités de fabrication ; production et distribution d’électricité et de gaz ; production et distribution d’eau, assainissement, traitement des déchets et dépollution.

BRM

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Au cours des 15 dernières années, la structure de microfinance Acep (Agence de crédit pour l’entreprise privée) Cameroun, spécialisée dans le financement des très petites entreprises (TPE) et du monde rural, annonce avoir octroyé à ses clients une enveloppe de crédits d’un montant total de 404 milliards de FCFA. Ce chiffre a été révélé le 23 janvier 2024 à Yaoundé, au cours d’une conférence de presse organisée dans le sillage de la célébration des 25 ans de cette institution financière créée en août 1999.

À en croire les responsables de cette structure de microfinance, sur cette enveloppe globale de crédits à la clientèle, 57 milliards de FCFA sont allés dans le secteur rural, dont 21 milliards de FCFA de financements agricoles. Ce qui positionne Acep Cameroun parmi les pourvoyeurs de financements au secteur agricole local, présenté par les officiels comme le parent pauvre du crédit au Cameroun.

« Nous sommes fiers de notre parcours et espérons que les 25 prochaines années seront aussi belles que les 25 premières. Nous allons continuer à travailler davantage, afin d’être l’institution de microfinance pionnière au Cameroun », rêve le directeur général adjoint d’Acep Cameroun, Christian Honoré Angui. Pour ce faire, Acep Cameroun entend densifier son réseau en étendant progressivement sa présence dans les régions du Nord, de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où l’entreprise est encore absente.

Dans le cadre de ses activités, cette structure de microfinance, qui totalise 382 employés, dont 28% de femmes et 38% de jeunes, est soutenue par des partenaires financiers tels que l’Agence française de développement (AFD), le fonds d’investissement Investisseurs & partenaires (I&P), ou encore des banques locales. De ces partenaires, Acep Cameroun annonce avoir reçu jusqu’ici, un accompagnement financier d’un montant de 76 milliards de FCFA, afin de faciliter la réalisation de sa mission de financement des TPE et des acteurs du monde rural.

BRM

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Au cours de l’année 2024, le gouvernement camerounais prévoit de subventionner la consommation du pétrole lampant et du gaz domestique à hauteur de 63,6 milliards de FCFA. Objectif : permettre aux populations de continuer à avoir accès au pétrole lampant dans les stations-service à 350 FCFA le litre et le gaz domestique à 6 500 FCFA la bouteille de 12 kg.

Selon le ministre de l’Eau et de l’Énergie, 43,6 milliards de FCFA iront à la subvention du gaz domestique (après 75 milliards de FCFA en 2022), contre 20 milliards de FCFA pour le soutien à la consommation du pétrole lampant. Gaston Eloundou Essomba s’exprimait ainsi le 6 février 2024 à Yaoundé, la capitale camerounaise, au cours d’une communication gouvernementale organisée suite à la hausse de 15% des prix du super et du gasoil sur le territoire camerounais, depuis le 3 février 2024.

Dans le cadre de cette 2e augmentation des prix des produits pétroliers à la pompe au Cameroun, en l’espace d’un an, le pétrole lampant et le gaz domestique ont été épargnés, en raison de la sensibilité de ces deux produits. « Il convient d’emblée de relever que l’État a tenu à épargner les couches vulnérables, notamment les ménages, en maintenant inchangés les prix du pétrole lampant et celui du gaz domestique. L’État continuera donc à assumer ses responsabilités pour payer les subventions sur ces produits », a expliqué le ministre Eloundou Essomba au cours de sa prise de parole, le 6 février 2024.

À en croire, ce membre du gouvernement camerounais, le réajustement des prix survenu le 3 février 2024, et qui obéit aux exigences du programme économique en cours avec le FMI, permettra à l’État du Cameroun « de réaliser des économies, en vue d’une meilleure stabilité budgétaire. De même, les nouveaux prix permettront aux marketers d’engranger une trésorerie beaucoup plus disponible, leur octroyant une certaine flexibilité dans les opérations de levées de lettres de crédit. Cela contribuera également à assurer la continuité et à éviter au pays des ruptures d’approvisionnement (des produits pétroliers)… ».

L’on se souvient en effet qu’au cours de l’année 2023, le Cameroun a connu deux importantes pénuries de produits pétroliers. Une situation que le gouvernement a souvent expliqué par les retards en matière d’approvisionnement, en raison des difficultés financières, elles-mêmes consécutives à une enveloppe de subvention des produits pétroliers de plus en plus intenable pour le Trésor public.

Selon le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, qui a pris part à la session de la communication gouvernementale du 6 février 2024, cette subvention destinée à soutenir la consommation des produits pétroliers a atteint 1 000 milliards de FCFA en 2022, avant de redescendre à 640 milliards de FCFA en 2023, à la faveur de la première hausse des prix à la pompe intervenue le 1er février 2023.

Brice R. Mbodiam 

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La hausse des prix du carburant à la pompe, en vigueur depuis le 3 février dernier au Cameroun, a entraîné de facto une augmentation des tarifs des transports urbain, périurbain et interurbain dans plusieurs villes du pays. « J’ai pris le taxi mardi à Nsam escale pour aller au centre-ville. Je n’ai pas proposé, sachant que le prix est 300 FCFA. Mais une fois à destination, le taximan m’a fait comprendre que le prix du ramassage est désormais fixé à 400 FCFA, à cause de l’augmentation des prix du carburant. Ce qui fait 100 francs de plus, alors que la dernière hausse, on avait seulement ajouté 50 francs », se plaint Fadimatou, qui réside dans le troisième arrondissement de la Yaoundé.

Dans certaines agences de voyages, les prix ont également été revus à la hausse. Ici, l’on affirme que cette hausse est une conséquence directe du réajustement des prix à la pompe. Désormais, le litre du super et gasoil coûte respectivement 840 et 828 FCFA, soit une augmentation respectivement de 110 et 108 FCFA. Au lieu-dit Mobil Omnisports par exemple, les passagers qui empruntent les cars pour la ville universitaire de Soa déboursent actuellement entre 50 et 200 FCFA en plus.  

Mais les autorités affirment qu’il s’agit d’une hausse « illicite », car décidée unilatéralement par les transporteurs. Il y a quelques jours, le sous-préfet de Belabo (Est), Dahirou, a interpellé, par voie de communiqué radio, une compagnie de transport interurbain de passagers de sa circonscription administrative ayant de « façon unilatérale » augmenté le prix du transport sur la ligne de Bertoua, en majorant le tarif à 500 FCFA. Ce, alors qu’une décision sur une éventuelle augmentation du prix du transport n’est pas encore intervenue. L’autorité administrative rappelle que cette décision devrait se prendre en accord avec les syndicats des transporteurs.

« Je rappelle à toutes fins utiles que la hausse illicite des prix pourrait entraîner des sanctions réglementaires à l’encontre des réfractaires, allant jusqu’à la suspension de l’autorisation de transport », a mis en garde le délégué régional des Transports de l’Ouest, Paul Biya, dans une correspondance adressée aux responsables des agences de voyages de la région ce mercredi 7 février. Dans celle-ci, il leur demande de pratiquer la grille tarifaire en vigueur pour le transport des personnes, en attendant les conclusions des concertations engagées par le gouvernement avec les partenaires sociaux en vue d’une éventuelle augmentation des prix.

Mesures d’accompagnement

Du côté du gouvernement, l’on affirme qu’on est « conscient » de l’impact de la hausse des prix du carburant sur le secteur des transports. Mais l’on assure que si l’augmentation du prix est entérinée, il ne s’agira pas d’une décision unilatérale, mais du fruit des concertations entre toutes les parties prenantes. À ce propos, le ministre du Commerce (Mincommere) a écrit aux présidents des syndicats des transports urbain, périurbain et interurbain pour dénoncer la « révision unilatérale » des prix par certains de leurs adhérents. Dans cette correspondance datée du 5 février dernier, Luc Magloire Mbarga Atangana rappelle que le gouvernement et les syndicats « se sont engagés » à ouvrir « sans délai » des concertations en vue d’examiner l’impact du réajustement des prix des produits pétroliers et d’envisager les mesures d’accompagnement possibles, avant de s’accorder sur une « augmentation éventuelle » du coût des prestations de transport.

« Ce processus est en cours, dans un esprit de partenariat, de dialogue et de confiance mutuelle. Rien ne saurait par conséquent justifier l’attitude de ceux-là de vos membres qui croient pouvoir s’affranchir de cette ligne de conduite qui honore les syndicats des transports urbain, périurbain et interurbain, au même titre, au demeurant, que les transports par route ou par chemin de fer », poursuit-il. Par conséquent, ils demandent aux leaders syndicaux de bien vouloir dire à leurs adhérents concernés de revenir sur la tarification en vigueur, au risque des sanctions conséquentes prévues par les lois et règlements en vigueur.

Le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, assure que le gouvernement travaille avec ses différents partenaires sociaux pour mettre en place un ensemble de mesures d’accompagnement en vue de l’atténuation des effets de cette augmentation des prix du carburant sur la santé économique des sociétés de transports. « Il faut également relever qu’il existe d’autres transporteurs qui sont en contrat avec l’État. C’est le cas par exemple des sociétés de transport urbain de masse et d’une entreprise comme Camrail (concessionnaire du chemin de fer camerounais, NDLR), pour lesquels une modification des prix de transport obéit à un canevas différent du reste des transporteurs. Le secteur aérien aura sans doute également des répercussions, notamment avec la compagnie nationale Camair-Co. Pour tous ces cas de figure, le gouvernement mènera des concertations pour adopter la voie la plus bénéfique pour le secteur », a-t-il déclaré le 6 février. Il s’exprimait à l’occasion de la communication gouvernementale sur les raisons de la revalorisation des prix à la pompe.

Patricia Ngo Ngouem

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L’État du Cameroun vient de signifier à son partenaire la résiliation du contrat de partenariat public privé (PPP) attribué, le 24 avril 2019, au groupement français Fayat (Razel Bec) et Egis (Egis Projects) pour le financement, la conception, la construction, l’équipement, l’exploitation et la maintenance de 14 postes de péage automatique sur certaines routes bitumées du pays. « J’ai l’honneur de vous faire connaître que le gouvernement du Cameroun a décidé de suspendre l’exécution dudit projet en mode PPP, en vue de sa mutation en un marché public pour son transfert en pleine propriété à l’État », peut-on lire dans une lettre que le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a adressée, le 2 février 2024, à Philippe Serain, le président de Tollcam Partenariat SAS, coentreprise de droit camerounais créée par le groupement français (50% Fayat et 50% Egis) pour la mise en œuvre du projet. En clair, l’État a décidé de retirer à Tollcam l’exploitation et la maintenance des 14 postes de péage automatique. L’entreprise ne devrait désormais qu’être chargée de leur financement, conception, construction et équipement. Des prestations pour lesquelles elle sera désormais rémunérée dans le cadre d’un marché public à conclure.  

Le gouvernement revient donc à une option abandonnée à la suite des études d’avant-projet détaillé (APD) réalisées à partir de 2014, aux motifs « de la complexité du projet et de la difficulté à mobiliser les financements », selon un mémo mis à la disposition de la presse, en décembre 2020, par le ministère des Travaux publics (Mintp). En plus, les autorités camerounaises remettent en question un processus en cours depuis près de huit ans. En effet, à en croire le même document, le projet d’automatisation des postes de péage routier a été déclaré éligible au régime des contrats de partenariat le 5 avril 2016, « sur la base d’une étude technico-économique à partir de l’APD ». Il a aussi reçu la non objection du Conseil d’appui à la réalisation des contrats de partenariat (Carpa), expert de l’État en matière de PPP, et un avis favorable de soutenabilité financière du ministère de Finances (Minfi), par ailleurs cosignataire avec le Mintp du contrat de Tollcam. Ce qui interroge sur les raisons de ce revirement, qui intervient alors qu’on attend, depuis septembre 2023, la mise en service des sept premiers postes de péage automatique déjà construits.

Les loyers en cause

Dans son courrier au président de Tollcam, le ministre des Travaux publics indique que la décision du gouvernement fait suite aux conclusions de la 14e session du Comité de suivi de la mise en œuvre du projet de construction de 14 postes de péage automatique, tenue le 2 février 2024 à l’immeuble ministériel n°1. À la fin de cette réunion, plusieurs participants ont pourtant justifié le retard accusé dans la mise en service des sept premiers postes de péage automatique par la poursuite de « certains travaux ». Ce qui épaissit le brouillard sur les motivations du gouvernement. Approché, le ministère des Travaux publics, administration initiatrice du projet, visiblement embarrassé par la tournure des évènements, s’est contenté d’indiquer que la décision de muter le PPP en marché public n’est pas de son ressort, avant de nous renvoyer « plus haut », où elle aurait été prise. Il faut dire que dans ce département ministériel, certains responsables vivent cette situation comme la victoire des opposants à l’automatisation du péage routier, qui profitent du système actuel.

Selon des sources proches du dossier, la décision de muter le contrat aurait, en effet, été prise par le chef de l’État, Paul Biya, sur la base d’un dossier préparé par le secrétariat général à la présidence de la République. Investir au Cameroun n’a pas pu avoir accès à ce dossier, mais nos sources affirment que les loyers à payer au partenaire privé y sont mis en cause. Après un investissement de 42 milliards de FCFA, Tollcam devait se faire payer, sur les 18 années d’exploitation prévues dans le contrat, des loyers annuels d’un montant total de 195 milliards de FCFA (TTC). « Il est incongru de payer une telle somme à un partenaire privé pour sécuriser la collecte et espérer accroitre les recettes du péage », commente un collaborateur du directeur général des Impôts, président du programme de sécurisation des recettes routières (PSRR).

Mutation à l’amiable

Le Mintp n’a jusqu’ici pas détaillé les charges couvertes par les loyers à verser au partenaire privé. Il a surtout mis en avant le fait que, à la fin du PPP en 2041, les recettes cumulées des 14 péages à automatiser devraient atteindre 632,6 milliards de FCFA en maintenant le tarif du péage à 500 FCFA. Et en payant 195 milliards de FCFA au partenaire privé, le Trésor public enregistrerait un gain net de 437,6 milliards (impôts, taxes et autres prélèvements non inclus), soit le double des 210,7 milliards attendus sur les 18 prochaines années si ces péages ne sont pas modernisés. Sauf que, d’après un document interne au Mintp, sur les sept premiers postes de péage automatique déjà construit, la réserve majeure porte sur l’intégrité de la connexion du système de collecte des recettes (paiements électroniques et espèces) au système central de la partie publique, de sorte à permettre au Mintp et au Minfi d’avoir une visibilité en temps réel sur les recettes collectées. Tollcam avait jusqu’au 25 septembre 2023 pour lever cette réserve. On ignore si elle y est parvenue.

Pour l’instant, nous ne savons pas si l’entreprise détenue par le groupement français Fayat et Egis a déjà réagi à la décision du gouvernement de muter le PPP en marché public. Selon les termes du courrier du ministre des Travaux publics, elle avait une huitaine de jours pour communiquer « des propositions concrètes (…) dans l’optique de faciliter la mise en œuvre rapide et amiable de cette orientation ». Sauf que, pour répondre à cette correspondance, Tollcam devrait requérir l’avis de certains autres acteurs, également concernés par cette nouvelle orientation. Il s’agit notamment de ses partenaires financiers (Société Générale Cameroun et Société commerciale de Banque Cameroun), des garants de l’opération (Guarantco et Miga).

Aboudi Ottou

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Le 5 février 2024, a eu lieu à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), à Douala, la première cotation de l’emprunt obligataire à tranches multiples initié en 2023 par le crédit-bailleur Alios Finance Cameroun. L’arrivée de ce titre sur la cote du marché financier unifié de la Cemac permet aux investisseurs, n’ayant pas pu souscrire à cette opération en 2023, d’acheter les titres mis en vente au cours des différentes séances de cotation par leurs détenteurs, qui souhaitent les échanger contre de la liquidité.

L’on se souvient que pour son emprunt à taux multiples de l’année 2023, le 2e dans la zone Cemac après celui de l’État du Cameroun de juin 2023, Alios finance avait pu lever un plus de 8 milliards de FCFA sur les 10 milliards recherchés. Les souscriptions avaient eu lieu entre le 17 juillet 2023 et 16 août 2023. Deux taux d’intérêt étaient proposés aux investisseurs. Un taux d’intérêt de 6% pour des titres d’une maturité de 3 ans, et 6,5% pour les titres de 5 ans de maturité.

La nouvelle opération de levée de fonds ainsi initiée par Alios Finance Cameroun, avait-on appris de l’entreprise de crédit-bail, était en droite ligne de sa stratégie de développement à l’horizon 2025. Période au cours de laquelle cette entreprise entend « renforcer la compétitivité de son offre de financement avec une stabilisation de la prise de risque et de la qualité de son portefeuille pour consolider son leadership sectoriel ». Toute chose qui, selon Alios, « nécessite de mobiliser des leviers de refinancement divers, innovants et adaptés ».

BRM 

Selon l’Indice des prix à la production industrielle (IPPI), que vient de publier l’Institut national de la statistique (INS), seul le secteur des industries chimiques, plastiques et pharmaceutiques a connu une hausse des coûts de production au Cameroun à fin septembre 2023. En effet, alors que l’Indice général des prix dans les industries a baissé de 7,5% au cours de la période, en raison d’une baisse observée dans tous les autres secteurs, les prix sorties-usine dans les industries chimiques, plastiques et pharmaceutiques ont progressé de 2,9%.

L’INS n’explique pas les raisons de cette augmentation isolée. L’organe en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun fait simplement observer que cette « évolution est dans le sillage de la hausse observée au deuxième trimestre 2023 ».

Publié trimestriellement par l’INS, l’IPPI mesure l’évolution des prix des transactions de biens industriels produits à l’intérieur du territoire économique du Cameroun. Il s’agit des prix départ-usine payés aux producteurs, hors taxes et subventions, et hors marge de transport. L’IPPI se rapporte au secteur secondaire. Il prend en compte les activités suivantes : industries extractives ; activités de fabrication ; production et distribution d’électricité et de gaz ; production et distribution d’eau, assainissement, traitement des déchets et dépollution.

BRM

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« Arrêt des activités de monsieur le gouverneur ». Tel est l’objet d’une correspondance adressée le 6 février 2024 au vice-gouverneur, au secrétaire général et au directeur général de l’exploitation de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), par le directeur général du contrôle général (DGCG) de cette banque centrale, le Camerounais Blaise Eugène Nsom (photo). « Dans le cadre de mes prérogatives exercées en tant que directeur général du contrôle général, garant du strict respect des textes auxquels la banque est assujettie, (…) en application des dispositions des articles 51 alinéa 3 et 51.4 des statuts, le mandat de sept ans non renouvelables de monsieur Abbas Mahamat Tolli, commencé le 6 février 2017, s’achève le 6 février 2024. À cette date, monsieur Abbas Mahamat Tolli n’a plus de mandat et d’habilitation légale à être représentant du pays dont il est originaire au sein du gouvernement de la Beac. Il y a donc vacance du poste de gouverneur de la Beac, et ce, dès le 7 février 2024 au matin », écrit Blaise Eugène Nsom.

Et ce dernier de poursuivre : « en conséquence de ce défaut de mandat, qui constitue plus qu’un cas d’empêchement ou une absence temporaire du gouverneur, de plein droit et automatiquement, le vice-gouverneur supplée le gouverneur dans l’exercice de ses fonctions, en vertu des dispositions de l’article 52 des statuts ». En d’autres termes, se prévalant de « ses prérogatives », Blaise Eugène Nsom vient de constater la vacance au poste de gouverneur de la banque centrale des États de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), avant la désignation du successeur d’Abbas Mahamat Tolli par la conférence des chefs d’État de Cemac. Mieux, il désigne explicitement le vice-gouverneur de la Beac comme le gouverneur par intérim. Dans sa correspondance, le représentant du Cameroun au sein du gouvernement de la Beac indique d’ailleurs aux autres membres de cette instance le nouveau mécanisme de fonctionnement à mettre en œuvre par ces temps de « vacance au poste de gouverneur » de la banque centrale, non sans leur distribuer des attributions précises.

L’on peut constater que l’argumentaire du DGCG pour pousser vers la sortie le gouverneur en fin de mandat de la Beac, repose essentiellement sur les dispositions des articles 50, 51 alinéas 3 et 4, et 52 des statuts de la banque centrale. Selon ces textes révisés, mis à jour en 2021 et disponibles sur le site internet de la banque centrale, l’on observe que l’article 50 traite du profil, la durée du mandat et des conditions de désignation du gouverneur. L’article 51 est quant à lui relatif aux profils, durée du mandat et conditions de désignation des autres membres du gouvernement de la Beac (vice-gouverneur, secrétaire général et directeurs généraux), leurs affectations et la date du début de leurs mandats. Quant à l’article 52, il traite de la suppléance « en cas d’absence ou d’empêchement du gouverneur ». Aucune de ces dispositions ne donne donc la moindre prérogative à un membre du gouvernement de la Beac pour constater « la vacance au poste de gouverneur », en attendant la désignation de son remplaçant par la conférence des chefs d’État ; ni de désigner un intérimaire au poste ; encore moins pour redistribuer des attributions au sein du gouvernement de cette banque centrale.

« Comportement autoritaire »

En tout cas, après la sortie du DGCG de la Beac, la réaction du gouverneur Abbas Mahamat Tolli ne s’est pas fait attendre. Dans un courrier, non encore daté, adressé aux autres membres du gouvernement de la Beac, et qui a fuité ce 7 février 2024, le gouverneur en fin de mandat de la Beac prononce l’annulation pure et simple « des termes de la lettre » d’Eugène Blaise Nsom. « La nomination du gouverneur relève exclusivement de la compétence de la conférence des chefs d’État de la Cemac. La procédure de passation des charges est clairement établie et sera assurée par le président du comité ministériel de l’Umac (Union monétaire de l’Afrique centrale). Il n’appartient donc pas au DGCG de créer ses propres normes au sein de la banque centrale. À ce jour, aucun responsable institutionnel de la Cemac n’a quitté ses fonctions sans que la conférence des chefs d’État n’ait préalablement nommé son remplaçant. Cette règle a d’ailleurs été appliquée pour la nomination des nouveaux membres du gouvernement de la Beac, y compris celle du DGCG lui-même », rappelle Abbas Mahamat Tolli.

Dans sa réaction le vice-gouverneur reprend pratiquement les mêmes arguments. « En conséquence, les dispositions de votre lettre n° 052/DGCG/2024 du 06 février 2024 sont nulle et sans effet », écrit le Congolais Michel Dzombala dans un courrier, non encore daté mais déjà signé, adressé au directeur général du contrôle général, qui a aussi fuité ce 7 février 2024. Et de conclure : « Enfin, je souhaite vivement vous inviter à faire preuve de retenue et de discernement dans vos prises d’initiatives. Depuis votre prise de fonction en qualité de directeur général du contrôle général, vous brillez sous le couvert de l’indépendance de l’audit interne, par un comportement très éloigné des principes du code de déontologie de la direction générale du contrôle général, notamment en ce qui concerne les dispositions de l’article 1.4.4. L’intérêt de la banque centrale n’est pas de s’accommoder des dirigeants dont le comportement n’honore pas son image. »

Tout comme son adjoint, le gouverneur de la Beac met la lettre de Blaise Eugène Nsom sur le compte d’une « série de provocations récurrentes » et estime que « depuis un certain temps, le DGCG dépasse de manière répétitive les limites de ses compétences, et empiète sur les responsabilités réservées au gouverneur et au vice-gouverneur par les statuts de la banque ». Et de poursuivre : « ce comportement autoritaire se manifeste par des actes et des initiatives contraires au bon sens, ainsi qu’aux règles d’éthique et de déontologie professionnelle de la banque centrale. Les abus d’autorité et les agissements non professionnels de monsieur Nsom prennent souvent la forme de directives aux services opérationnels, en violation des dispositions de l’article 4.2 de la charte d’audit. (…) Il instrumentalise le dispositif de contrôle de la banque centrale à des fins de règlements de comptes personnels ».

Pour comprendre cette accusation de « règlements de comptes personnels », il faut remonter au début de l’année 2022. Blaise Eugène Nsom est toujours le directeur national de la Beac pour le Cameroun, bien qu’étant frappé par l’âge de départ à la retraite depuis 2021. C’est que le gouvernement camerounais, par le truchement du ministère des Finances, a sollicité et obtenu du gouverneur de la Beac une prorogation de son mandat d’un an, en attendant de pourvoir à son remplacement. Sauf qu’au bout de l’année de prorogation, le Cameroun n’a toujours pas désigné le remplaçant de M. Nsom. Le 6 janvier 2022, Abbas Mahamat Tolli procède alors à la désignation de deux intérimaires au poste.

Antécédents

« Suite au départ à la retraite du directeur national pour le Cameroun, son intérim sera assuré par monsieur Zogo Nkada Achille, 1er adjoint au directeur national chargé du pôle études et contrôle bancaire, et Monsieur Asafor Cho Emmanuel, 2e adjoint au directeur national en charge du pôle exploitation. Cet intérim, qui prend effet à compter du 1er février 2022, prendra fin à la prise de fonction du nouveau directeur national », écrit-il. Cette décision suscite une réaction du ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motazé, qui tente de maintenir à son poste M. Nsom.

« J’ai pris connaissance de votre décision (…) datée du 6 janvier 2022, portant intérim du directeur national de la Beac pour le Cameroun. Sans interférer ni ignorer vos prérogatives, et en toute conformité avec les hautes directives reçues des autorités camerounaises, nous avions souhaité une prorogation additionnelle, pour une durée d’un an, des activités de Monsieur Blaise Eugène Nsom. (…) Aussi, ai-je l’honneur, dans l’intérêt commun de la BEAC, du Cameroun et de notre sous-région, de vous inviter à trouver une position partagée… (…) les autorités camerounaises apprécient les qualités professionnelles et humaines de Monsieur Blaise Eugène Nsom. Sa collaboration et ses contributions à l’élaboration des réformes des finances publiques, notamment dans le cadre des programmes économiques et financiers menés avec le Fonds monétaire international (FMI), sont capitales. À cet égard, il a toujours fait preuve de pro-activité et de célérité dans le traitement des dossiers à lui confiés. Dans ce contexte, il nous semble indispensable de prendre le temps nécessaire pour évaluer de façon plus opportune, les options de remplacement. », plaide le ministre Motazé le 11 janvier 2022, dans une lettre adressée au gouverneur de la Beac.

Mais, Abbas Mahamat Tolli ne fléchira pas. C’est sur ces entrefaites que Blaise Eugène Nsom sera remplacé au poste de directeur national de la Beac pour le Cameroun par Pierre Emmanuel Nkoa Ayissi, à l’issue d’un conseil d’administration de la banque centrale tenu le 20 juillet 2022. L’ancien directeur national, lui, rebondira au sortir du sommet des chefs d’État de la Cemac du 17 mars 2023 à Yaoundé, en raison de sa désignation par le Cameroun comme directeur général du contrôle général au sein du gouvernement de la Beac. Il y retrouve alors Abbas Mahamat Tolli, qui l’avait poussé à la sortie un an plus tôt, malgré les interventions du ministre camerounais des Finances. 

Brice R. Mbodiam  

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Pour l’année 2024, la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi), bras séculier de l’État dans la mise en œuvre de sa politique de promotion industrielle, a arrêté un budget de 6,2 milliards de FCFA, dont 2,5 milliards de FCFA pour le programme opérationnel et 3,6 milliards de FCFA pour le programme support. L’information est contenue dans le communiqué de la 10e session ordinaire de son conseil d’administration tenue le 30 janvier dernier. Cette enveloppe est en baisse de 21% par rapport à celle de 2023 qui était de 7,9 milliards de FCFA.

Cette baisse de budget intervient dans un contexte où la Magzi, chargée de l’aménagement et du développement des zones industrielles se plaint d’avoir des moyens limités au regard de ses besoins de financement. Le 30 janvier dernier, les membres du conseil d’administration de la Magzi ont d’ailleurs souligné la nécessité d’« appuyer les dirigeants de l’entreprise dans leurs efforts en mettant effectivement à leur disposition les moyens qui leur sont affectés et ceux nécessaires à l’amélioration de la compétitivité et l’attractivité des zones industrielles en vue de meilleures performances », indique la Magzi.

La Magzi est une entreprise publique dont la mission est d’aménager des zones industrielles à travers le pays. Ces espaces viabilisés sont ensuite mis à la disposition des opérateurs économiques, contre des loyers, que cette société d’État a souvent du mal à recouvrer auprès de certains locataires.

SG

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Un nouveau président a été nommé à la tête du conseil d’administration de MTN au Cameroun. Il s’agit de Ebenezer Essoka (photo). Ce dernier remplace Colin Mukete, en poste depuis la création de la filiale camerounaise du géant sud-africain des télécoms MTN en 2002, qui a manifesté son intention de quitter ses fonctions en 2024. Le changement à la tête de MTN Cameroon a été décidé au cours d’une session du conseil d’administration du groupe le 2 février à Johannesburg en Afrique du Sud, indique l’opérateur dans un communiqué publié à cet effet.

Le nouveau PCA Ebenezer Essoka est un expert en finance bien connu du secteur bancaire africain qui possède plus de 30 ans d’expérience et d’expertise en entreprise, résultant de son mandat au sein de divers conseils d’administration (UBA et SCB notamment) et de son passage à la Standard Chartered Bank où il a été vice-président pour l’Afrique et PDG Afrique du Sud et Afrique australe (2008-2013), ainsi que PDG Afrique centrale et occidentale. Il prend les rênes du conseil d’administration dans un contexte où MTN est en pleine bataille judiciaire pour la levée de la saisie de ses comptes bloqués depuis septembre 2022, dans le cadre de l’affaire qui l’oppose au milliardaire camerounais Baba Danpullo.

L’affaire a connu un nouveau rebondissement le 22 décembre 2023 lorsque la Cour d’appel du Littoral a ordonné un sursis à exécution de l’ordonnance de référé par laquelle il avait été fait injonction à la Société commerciale de banque (SCB Cameroun, filiale du groupe marocain Attijariwafa Bank) de transférer, au profit du greffier en chef du tribunal de première instance (TPI) de Douala Bonanjo, les fonds appartenant à MTN. La bataille judiciaire devrait se poursuivre en 2024, dans la mesure où la Cour d’appel du Littoral devrait également se prononcer sur les cas se rapportant aux autres banques, à savoir Afriland First Bank, UBA et Ecobank. Un dossier que Ebenezer Essoka devra suivre avec attention.

Malgré le gel de ses avoirs par la justice camerounaise, l’activité de MTN au Cameroun s’est toutefois maintenue sur une tendance haussière. Selon les résultats de l’entreprise au premier semestre 2023, consultés par Investir au Cameroun, l’opérateur a réalisé un chiffre d’affaires de 156 milliards de FCFA, en hausse de 9,2% par rapport à la même période en 2022. La société, qui revendique une position dominante dans le secteur des télécommunications au Cameroun (51,6% des parts de marché), a annoncé une valeur ajoutée (résultat brut d’exploitation) de 56,8 milliards de FCFA, en augmentation de 12,4% par rapport à la même période en 2022. Il s’agit de la meilleure performance de la période parmi toutes les filiales de MTN des pays francophones d’Afrique de l’Ouest et du Centre, bien que le chiffre d’affaires le plus élevé (171,8 milliards de FCFA) ait été réalisé en Côte d’Ivoire.

Ebenezer Essoka a donc la mission de continuer cette croissance, impulsée sous le « leadership » de son prédécesseur. « Cela a été un grand honneur de travailler et de servir aux côtés de M. Mukete. Son leadership et sa gestion exemplaires du conseil d’administration et de l’entreprise ont été une source d’inspiration. Elle nous encourage à continuer à faire davantage dans notre quête de solutions numériques pour le progrès de l’Afrique. Le Cameroun est l’un des marchés clés du groupe MTN sur le continent, dont nous nous engageons à promouvoir le progrès numérique pendant de nombreuses années à venir. Nous sommes impatients de poursuivre ce travail avec M. Essoka », a déclaré Jonas Mcebisi, président du conseil d’administration du groupe, cité dans le communiqué susmentionné.

P.N.N

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L’Agence multilatérale de garantie des investissements (Miga), filiale de la Banque mondiale fournissant aux investisseurs et créanciers transfrontaliers des garanties contre des risques politiques, affiche un portefeuille de 458 millions de dollars au Cameroun au 31 décembre 2023, soit près de 280 milliards de FCFA. Le chiffre a été révélé le 31 janvier 2024 à Yaoundé. C’était à l’occasion de la visite de Shuichi Hayashida, le responsable pour l’Afrique de l’Ouest et centrale de cette institution, à l’Agence de promotion des investissements (API) du Cameroun.

Au cours de cette visite à l’API, les responsables de cette institution publique camerounaise et leur hôte du jour ont, apprend-on, examiné les axes d’une collaboration, en vue d’attirer davantage d’investisseurs au Cameroun. Ce d’autant que, apprend-on, les missions et le statut de la Miga constituent un atout majeur dans ce domaine.

En effet, explique cette filiale de la banque mondiale dans son « guide de garantie des investissements », « les garanties de la Miga protègent les investisseurs contre les risques non commerciaux et peuvent aider les investisseurs à accéder à des sources de financements à des conditions et selon des modalités bonifiées. Son appartenance au groupe de la banque mondiale et son statut d’organisation internationale fondée sur un traité comprenant la plupart des pays du monde parmi ses actionnaires constituent les atouts uniques de l’agence. Cela permet à la Miga de dissuader les autorités nationales de prendre des mesures qui risqueraient d’entraver des projets, et de contribuer au règlement des différends entre investisseurs et gouvernement ».

C’est à ce titre que la Miga apporte, par exemple, une garantie de 164,5 millions d’euros (environ 108 milliards FCFA), pour couvrir les investissements d’EDF et de Stoa Infra & Energy dans le projet de construction du barrage de Nachtigal (420 MW), en cours d’exécution dans la région du Centre du Cameroun. Concrètement, apprend-on, l’agence fournit une garantie de rupture de contrat pouvant aller jusqu’à 15 ans à ces deux actionnaires de Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), la société en charge du développement et de l’exploitation du projet Nachtigal, qui permettra d’augmenter de 30%, d’un seul coup, les capacités de production d’électricité du Cameroun.

Dans le même temps, la Miga garantit aussi, depuis 2014, les investissements du fonds britannique Actis, présent au Cameroun à travers Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité. Dès 2012, cette filiale de la banque mondiale a également soutenu l’investissement réalisé au Cameroun par HTT Telecom SA, la maison mère du groupe 4G Africa, dont la marque la plus connue est Yoomee.

Brice R. Mbodiam  

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D’après la note de conjoncture du premier semestre 2023, publiée le 25 janvier 2024 par la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat (CCIMA), le moral des chefs d’entreprises est bas. Particulièrement en cause : la baisse du chiffre d’affaires, les conditions d’approvisionnement difficiles, la baisse des bénéfices et les tensions de trésorerie, liste le document.

Sur 300 entreprises sondées dans les dix régions du pays, 249 entreprises ont apporté des réponses jugées complètes et fiables, la base de sondage étant issue des déclarations statistiques et fiscales de 2015, indique la CCIMA qui n’a pas précisé les dates de ce sondage. Il en ressort que le chiffre d’affaires est globalement en baisse dans tous les secteurs d’activité au premier semestre 2023.

Cette baisse du chiffre d’affaires est ressentie par 32,2% des dirigeants des entreprises du secteur des services, 45,4% pour ceux du commerce et 28,6% pour les patrons de l’industrie. À cela, s’ajoutent des conditions d’approvisionnement difficiles qui s’expliquent par des coûts d’importation élevés et d’énergie. Conséquence, 72,7% des chefs d’entreprises du secteur des industries et de l’artisanat estiment que les coûts d’énergie et de matières premières approvisionnées sur le marché local pèsent sur les coûts de production. Une situation qui a conduit à une hausse globale des prix de vente.

La tendance générale de baisse des bénéfices s’est ressentie dans tous les secteurs d’activité, souligne la CCIMA, qui précise que plus de « 75% des artisans, 63,6% des commerçants, 57,5% des responsables du secteur des services et 50% des industriels affirment que les bénéfices ont baissé au premier semestre 2023 ». Ces derniers évoquent par ailleurs des tensions de trésorerie qui sont à mettre en relation avec le rallongement des délais de règlement et de paiement.

Globalement, le climat des affaires a été jugé défavorable dans les tous les secteurs et les opérateurs économiques anticipent une situation globalement similaire au second semestre 2023, projette la CCIMA.

Frédéric Nonos

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Le ministère camerounais des Travaux publics (Mintp) vient d’attribuer à l’entreprise tchadienne Sotcogog SA le contrat de réhabilitation d’une section de la route Mora-Dabanga-Kousseri dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, informe les services de communication de ce ministère. Il s’agit d’une section de 22 km entre Mora (pk 3) et Tchakamari (pk 25). Coût du marché : 14,6 milliards de FCFA TTC.

Selon les termes du contrat passé avec Sotcogog, le 2 février dernier, l’entreprise tchadienne devra « exécuter les travaux et reprendre toutes les malfaçons y afférentes en conformité absolue avec les dispositions du marché ». Les travaux vont être exécutés en 15 mois et seront financés par la Banque mondiale à travers l’Association internationale de développement (IDA). Le 20 juin 2023, l’institution de Bretton Woods a, effet, approuvé un financement d’un montant de 198,2 milliards de FCFA (330 millions de dollars) en vue de la réhabilitation totale de la route Mora-Dabanga-Kousseri, longue de 205 km. Le contrôle technique sera assuré par le groupement Alpha Consult/Ace Ingénieurs pour un montant de 902,7 millions de FCFA TTC. 

Le Mintp affirme que « l’entreprise Sotcogog va se mobiliser dans les prochains jours pour le démarrage des travaux », sans préciser la date du début des travaux. Avec ce nouveau contrat, l’entreprise tchadienne renforce son positionnement sur le marché du BTP au Cameroun. En effet, Sotcogog a déjà réalisé plusieurs chantiers dans le pays. Elle est actuellement engagée avec la société Razel sur les travaux de construction du pont sur le Logone, qui fera le lien entre les villes de Yagoua (au Cameroun) et Bongor (au Tchad).

Il faut dire que la réhabilitation de la route Mora-Dabanga-Kousseri (205 km) est très attendue. Il s’agit d’un corridor qui permet de relier le Cameroun au Nigéria et au Tchad. L’attribution des marchés pour la réhabilitation du reste du tronçon (183 km) est scrutée.

SG

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La mise en service des sept premiers postes de péage automatique du Cameroun, sur les 14 en cours de construction, n’a finalement pas eu lieu au mois de septembre 2023 comme initialement annoncé par le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi. Le 2 février 2024, au cours d’une réunion du Comité chargé du suivi et de la mise en œuvre de ce projet, l’on a pu apprendre que certains travaux se poursuivent, et sont donc à l’origine du retard accusé dans la mise en service des sept premiers postes.

Il s’agit notamment des travaux de sécurisation des emprises du projet, d’aménagement des espaces marchands, de mise en place de l’interface entre l’entreprise chargée de la gestion des péages et le gouvernement, lequel interface permet l’échange des informations sur le trafic. Est également en cours d’installation, le dispositif permettant le paiement des frais de péage via le mobile. Ce n’est qu’après tous ces travaux « en cours de finalisation », selon les officiels, que les premiers péages seront officiellement mis en service. 

La finalisation de ce projet permettra de doter le Cameroun des premiers postes de péage automatiques de son histoire. Avec pour corollaire la sécurisation des recettes du péage, qui n’atterrissent pas toujours entièrement dans les caisses de l’État, en raison des actes répréhensibles des personnels actuellement commis à cette tâche.

Les 14 péages automatisés sont construits sur les postes les plus pourvoyeurs de recettes actuellement. Le projet, qui coûtera près de 42 milliards de FCFA, a été confié à Tollcam, qui gèrera ces infrastructures pendant 20 ans. Cette période est répartie en 2 années pour l’exécution des travaux, dont le décompte a commencé le 10 juin 2022, et 18 années pour l’exploitation des ouvrages.

BRM

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Au cours du 3e trimestre 2023, les prix sortie-usine dans l’industrie manufacturière au Cameroun ont régressé de 1,4%, en comparaison avec la même période en 2022. Selon l’Institut national de la statistique (INS), qui vient de publier son Indice des prix à la production industrielle (IPPI), cette baisse des coûts de production est principalement imputable aux secteurs de la métallurgie et de l’agroalimentaire.

En effet, apprend-on, au cours de la période sous revue, les prix sortie-usine ont baissé de 5,4% dans le secteur de la métallurgie, contre 4,4% dans l’industrie agroalimentaire. Selon la même source, le fléchissement des coûts de production a été un peu plus modeste dans les industries de fabrication des produits minéraux (-2%).

Pour rappel, publié chaque trimestre par l’INS, l’IPPI mesure l’évolution des prix des transactions de biens industriels produits à l’intérieur du territoire économique du Cameroun. Il s’agit des prix départ-usine payés aux producteurs, hors taxes et subventions, et hors marge de transport. L’IPPI se rapporte au secteur secondaire. Il prend en compte les activités suivantes : industries extractives ; activités de fabrication ; production et distribution d’électricité et de gaz ; production et distribution d’eau, assainissement, traitement des déchets et dépollution.

BRM

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Depuis le 1er janvier 2024, une nouvelle hausse des prix de l’électricité est en vigueur au Cameroun. Elle concerne les clients moyenne tension (MT), c’est-à-dire les « clients industriels ». Il s’agit d’à peu près 2000 clients sur le plus de 2 millions que compte Eneo, concessionnaire exclusif du service de distribution de l’électricité dans le pays, soit près 0,1% du portefeuille global. Dans une note d’information, datée du 23 janvier qu’Investir au Cameroun a consultée, Eneo rappelle d’ailleurs aux clients de cette catégorie que la hausse sera de 5% pour les tranches de consommation comprises entre 0 et 3 MW et de 10% pour celles comprises entre 3 et 10 MW.

Il s’agit en fait de l’application de la décision de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) du 12 décembre 2022. Elle fixe les tarifs de vente hors taxe d’électricité des clients moyenne tension et les seuils minima de négociation des tarifs pour les clients dits « grands comptes » applicables pour la période 2023-2026. Selon cette décision, les tarifs d’électricité pour les clients moyenne tension, fixés et appliqués depuis le 1er janvier 2023, vont augmenter jusqu’en 2026 au rythme de 5% par an pour les consommations comprises entre 0 et 3 MW et de 10% pour celles comprises entre 3 et 10 MW. Il faut dire que le même texte avait arrêté les nouveaux prix pour les clients haute (une dizaine) et moyenne tension à appliquer dès le 1er janvier 2023. Elle consacrait une hausse des prix de 6% pour la première catégorie et 10% pour la deuxième. Ces hausses ne concernent dont pas les clients basse tension dont les ménages. Mais des travaux sont en cours pour l'ajustement tarifaire des clients basse tension professionnels.

Au Cameroun, les tarifs ont été gelés depuis 2012. Selon l’Arsel, qui assure la régulation, le contrôle et le suivi des activités des exploitants et des opérateurs du secteur de l’électricité dans le cadre de la politique définie par le gouvernement, cela était devenu intenable au regard notamment de l’explosion des charges liées à la production et la distribution de l’énergie électrique (transformateurs, compteurs, câbles électriques et combustibles).

Réduction des subventions

« Les prix étant restés figés, nous avons enregistré au cours de cette période, un déséquilibre financier entre les ressources générées par le secteur et les dépenses qui doivent être supportées par ce secteur. S’il y a eu un ajustement, nous avons évité qu’il soit complet. Nous l’avons fait de manière partielle de façon à ce qu’on puisse, au cours d’une période de cinq ans, lisser et atteindre le coût du service en 2026. Si ces hausses sont pratiquées, on aura un tarif qui correspond effectivement au coût du service supporté par les opérateurs du secteur de l’électricité », expliquait, le directeur général de l’Arsel, Jean Pascal Nkou, dans une interview accordée au magazine Cameroon Business Today en janvier 2023.

Cette hausse, décidée officiellement par le gouvernement, vise ainsi à éviter que le secteur n’engrange plus de déficit et atteigne l’équilibre financier. Elle est aussi conforme aux engagements du Cameroun pris auprès du Fonds mondial international (FMI) qui a conditionné l’obtention de certains prêts à l’arrêt des subventions énergétiques. Selon le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, les subventions payées entre 2012 et 2022 par l’État aux opérateurs du secteur pour éviter cette hausse tarifaire s’élèvent à environ 300 milliards de FCFA.

« À titre d’illustration, le coût de production du kWh d’une centrale thermique à gasoil s’élève à 200 FCFA/kWh à l’exemple des centrales thermiques de Bertoua, Maroua, Banyo, Yoko, etc., alors que les ménages dont la consommation mensuelle est inférieure à 110 kWh ne paient que 50 FCFA le kWh, soit une subvention par l’État de 150 FCFA/kWh. Il en est de même des industriels raccordés au réseau moyenne tension dont la consommation a été subventionnée à hauteur de 20 milliards FCFA pour l’exercice 2021 au titre de la compensation tarifaire. Toutes choses qui ont permis aux entreprises de contenir les coûts de production de leurs biens et services et ont contribué à contenir l’inflation », déclarait le membre du gouvernement au cours d’une conférence de presse le 31 mars 2022 sur les mesures prises par le gouvernement pour améliorer notamment l’approvisionnement en électricité. Mais du côté des entreprises, cette hausse n’est pas la bienvenue.

Patricia Ngo Ngouem

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La Société nationale des mines (Sonamines) ambitionne, au cours de l’année 2024, d’acheter au total 6 000 kg (soit 6 tonnes) d’or auprès des producteurs en activité dans les champs miniers du pays, révèle le directeur général de cette société d’État. « À date, nous avons bouclé avec la stratégie de déploiement et d’achat d’or sur le terrain. Généralement, on parle de canalisation. Nous avons engagé des discussions avec tous les opérateurs du segment semi-mécanisé, qui nous ont déjà donné leur accord de principe pour vendre le reste de la production, lorsque la Sonamines a prélevé l’impôt synthétique minier libératoire et le droit de sortie. Actuellement, nous sommes en train de boucler les financements avec les équipes du ministère des Finances. Une fois que nous aurons bouclé avec le financement, les équipes qui sont prêtes et n’attendent que le signal, vont se déployer sur le terrain », confie Serge Hervé Boyogueno (photo).

À travers ces opérations d’achat d’or, la Sonamines, bras armé de l’État du Cameroun dans la mine solide, entend ainsi lancer une activité dont l’exclusivité lui est dévolue par la législation minière en vigueur au Cameroun. « L’exclusivité de l’achat et de la commercialisation de l’or et du diamant est une disposition qui figurait déjà dans le décret portant création de la Sonamines, et qui a été reprise dans la loi portant code minier qui renforce davantage les missions de la Sonamines, notamment l’approvisionnement du marché local pour ce qui concerne les substances précieuses et semi-précieuses, la collecte de l’impôt synthétique minier libératoire, surtout le contrôle et le suivi de la production, de la transformation et de la commercialisation, voire même de la valorisation des substances précieuses et semi-précieuses, ainsi que l’estampillage de l’or à la sortie du Cameroun. La Sonamines se positionne donc comme le comptoir unique, qui va gérer les comptoirs de commercialisation, lorsque l’État décidera de renoncer à son droit de préemption », explique le DG de la Sonamines.

Pour pouvoir réaliser ses ambitions en matière d’achat d’or au cours de l’année courante, la Sonamines devrait mobiliser et dépenser plus de 200 milliards de FCFA, selon les propres estimations de l’entreprise. À en croire Serge Hervé Boyogueno, l’or ainsi acheté permettra à l’État du Cameroun de poursuivre son projet de constitution des stocks d’or stratégiques, dans l’optique de disposer de réserves à la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale).

De ce point de vue, selon les officiels, le Cameroun dispose d’ores et déjà d’un premier stock de 500 kg d’or de 24 carats (standard de la London Bullion Market, marché des lingots d’or de Londres, qui fait figure de référence en matière de négoce de ce métal précieux dans le monde), susceptible de constituer les réserves du pays à la Beac. Cet or est le fruit de l’opération d’affinage du stock d’or détenu par le Trésor public, dont les premiers résultats ont été présentés le 3 octobre 2023 à Yaoundé. C’était au cours d’une cérémonie de rétrocession à l’État du Cameroun de 218,5 kg d’or brut collectés en seulement 16 mois d’activités par la Sonamines, au titre de l’impôt synthétique minier libératoire.

L’or, un métal précieux pour les États

Avec ce premier stock d’or affiné (en attendant l’affinage des 218,5 kg rétrocédés le 3 octobre 2023), le Cameroun franchissait une étape importante dans son projet Gold, lancé au cours de l’année 2012. Ce projet, selon le ministère des Finances, a pour objectif principal de collecter auprès des sociétés minières la part d’or revenant à l’État (et désormais les volumes achetés par la Sonamines), selon les dispositions du code minier ; et de la rétrocéder au Trésor public (cette prérogative devrait désormais revenir à la Caisse des dépôts et consignations, selon une récente « instruction présidentielle »), qui se chargera alors d’en faire des lingots aux standards internationaux requis. En vue de la constitution des réserves d’or du Cameroun auprès de la banque centrale des pays de la Cemac. 

La constitution des réserves d’or présente de multiples avantages pour les États et les banques centrales. À ce titre, la plateforme spécialisée www.goldinfo.fr révèle, par exemple, qu’en 2022, « les achats d’or des banques centrales ont atteint 1 136 tonnes. Un niveau record depuis 1967, sans aucun doute amplifié par la guerre en Ukraine ». La ruée des États et des banques centrales vers l’or s’explique notamment par la confiance placée dans ce métal précieux par les investisseurs de par le monde.

En effet, analyse la plateforme susmentionnée, « en période d’incertitude économique ou de volatilité des marchés financiers, le métal précieux joue pleinement son rôle de protection. En outre, détenir de l’or permet aux banques centrales d’accroître la confiance en leur monnaie et leur économie nationale. (…) En tant qu’actif décorrélé, l’or est même susceptible, en temps de crise, de prendre de la valeur. Ainsi, les banques centrales, à l’instar de nombreux investisseurs, choisissent le métal jaune comme couverture contre l’érosion de la monnaie causée par la hausse des prix. (…) Parce que le marché de l’or est mondial, les réserves du métal précieux peuvent être utilisées pour pallier les besoins de liquidités à court terme. Également, par sa stabilité et la confiance qui lui est portée, l’or renforce la crédibilité des banques centrales… » et des États qui y détiennent des réserves d’or.

Brice R. Mbodiam   

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