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Yaoundé - 26 avril 2024 -

La compagnie aérienne Nigériane Air Peace dessert désormais Yaoundé, la capitale camerounaise, au départ d’Abudja, la capitale du Nigéria. Jusqu’ici, la première compagnie aérienne du Nigéria desservait uniquement la ville camerounaise de Douala, avec trois vols hebdomadaires, au départ de Lagos et Port Harcourt. A la faveur de la nouvelle ligne entre Abudja et Yaoundé, cette compagnie aérienne densifie ainsi son réseau au Cameroun.

« Cette liaison aérienne d’environ 755 km offre une connexion pratique entre la capitale du Nigeria et celle du Cameroun, pour une durée du vol d’environ 2 heures et 30 minutes. La société propose trois vols par semaine entre Abuja et Yaoundé. Les vols sont opérés les mardis, jeudis et samedis », explique la compagnie.

Pour rappel, c’est le 19 août 2021 que cette compagnie aérienne a effectué son vol inaugural au Cameroun, dans le cadre de sa stratégie de développement de son réseau africain. L’arrivée de cet opérateur du transport aérien dans le pays, puis le renforcement de son positionnement sur le marché local, grâce à l’ouverture de la ligne Abudja-Yaoundé, dope davantage la concurrence déjà très rude dans le secteur du transport aérien au Cameroun.

BRM

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Aussi curieux que cela puisse paraître, le Cameroun, pays structurellement déficitaire en matière de production d’huile de palme, a réussi à exporter 657,3 tonnes d’or rouge au cours de l’année 2022, pour des recettes estimées à 713,6 millions de FCFA. En glissement annuel, ces exportations d’huile de palme du Cameroun sont cependant en baisse drastique. Selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), elles étaient ressorties à 4 073,7 tonnes en 2021, générant des recettes d’exportation de 3,6 milliards de FCFA.

Cette évolution à la baisse des exportations d’or rouge est d’autant plus logique qu’au fil des années, le déficit de production qu’enregistre le Cameroun n’a de cesse de croître. Dans un contexte marqué notamment par la multiplication sur le territoire national des raffineries d’huile de palme et des savonneries. Selon l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), le déficit structurel de production d’huile de palme est passé de 130 000 tonnes en 2020 à 160 000 tonnes en 2022.

« Le déficit structurel dont nous parlons souvent est un déficit nominal, qui est différent du déficit réel. Ce déficit nominal est calculé sur la base de 50% des capacités des entreprises de transformation. Sur la base des capacités réelles des transformateurs, le déficit est effectivement beaucoup plus important », précise souvent Emmanuel Koulou Ada, le président du Comité de régulation de la filière des oléagineux.

Pour résorber ce déficit structurel, tout en préservant la part d’huile de palme brute destinée à la consommation des ménages, le Cameroun est obligé d’effectuer des importations à taux de douane réduits, pour garantir l’approvisionnement des industriels.

BRM

Au cours de la période de 6 ans allant de 2017 à 2022, le déficit de la balance commerciale du Cameroun s’est progressivement dégradé, atteignant au total 256 milliards de FCFA. En effet, selon les données révélées par l’Institut national de la statistique (INS), dans son rapport sur le commerce extérieur du Cameroun en 2022, le déficit de la balance commerciale du Cameroun est ressorti à 1 172 milliards de FCFA au cours de l’année 2017, avant d’atteindre 1 428 milliards de FCFA en 2022.

Cet indicateur, qui fait la différence entre la valeur des exportations et celle des importations, est plombé par le secteur des hydrocarbures. En effet, souligne le rapport de l’INS, hors pétrole et gaz naturel, le déficit de la balance commerciale du Cameroun double entre 2017 et 2022, passant de 1 674 milliards de FCFA à 3 495 milliards de FCFA. Ce qui correspond à une augmentation de plus de 1 800 milliards de FCFA en 6 ans.

Cependant, le déficit de la balance commerciale hors hydrocarbures, lui, augmente de moins de 1 000 milliards de FCFA sur la même période. A en croire les données de l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun, ce déficit est passé de 1 486 milliards de FCFA en 2017 à 2 463 milliards de FCFA au 31 décembre 2022.

Pour réduire ce déficit, le Cameroun est monté en régime depuis 2022 dans l’implémentation de la politique dite d’import-substitution. Celle-ci consiste, à travers de nombreuses facilités faites aux opérateurs économiques de secteurs d’activités précis, à encourager le développement de la production locale, de manière à réduire progressivement les importations des produits susceptibles d’être fabriqués localement, ou pouvant avoir des substituts locaux.  

BRM

 Le directeur général de la Société camerounaise de dépôts pétroliers (SCDP), Véronique Manzoua Moampea Mbio, a procédé le 11 avril 2024 à la première soudure de la sphère 6 d’une capacité de 1000 tonnes métriques (TM) en cours de construction au dépôt de Bonaberi à Douala, a annoncé l’entreprise. D’après la SCDP, bras séculier de l’État en matière de stockage et de sécurisation des produits pétroliers, le projet est réalisé par le groupe français Parlym après appel d’offres international restreint. Il est exécuté dans le cadre d’un marché en EPCCS (Engineering, Procurement, Construction, Commissionning et Start up).

Le marché, dont le montant n’est pas dévoilé, a été signé à la fin du mois de juillet 2022 pour un délai de 30 mois. Il est donc censé s’achever au mois de février 2025. Mais le directeur général de Parlym Cameroun, Gwendal Mostert, annonce « la fin du projet au mois de juillet 2024, soit 6 mois avant la fin du contrat ». À ce jour, indique l’entreprise française, la phase d’ingénierie est réalisée à 100%, la phase de procurment à 90%, et la construction et le génie civil, assurés par des ingénieurs locaux de Parlym Cameroun, à 35%.

La sphère 6, apprend-on, devrait répondre aux normes modernes de sécurité et intégrer l’augmentation des capacités de défense contre incendie (DCI) dans le dépôt ainsi que l’automatisation de ses fonctions de process et de sécurité. D’après le DG de la SCDP, sa construction va doubler la capacité unitaire des sphères existantes à Bonaberi, site stratégique de réception et distribution du gaz domestique au Cameroun. Elle va ainsi porter la capacité de stockage en gaz de pétrole liquéfié (GPL) du site de 2500 à 3500 TM, soit une hausse de 40% et du pays de 3970 à 4970 TM, soit une augmentation de 25,2%. Ce qui va fluidifier les approvisionnements en gaz domestique dans le pays. 

« Avec cette augmentation de 40% des capacités existantes, les réceptions des navires se feront plus aisément et l’autonomie de consommation sera portée de 4 à 6 jours », a précisé Véronique Manzoua Moampea Mbio. Ce qui va résoudre de manière significative, poursuit-elle, les problèmes de ruptures dans l’approvisionnement GPL sur le marché, en limitant les rotations des navires et la réduction des tensions logistiques dans l’exploitation du dépôt. Selon la SCDP, les approvisionnements pour le marché national en GPL sont passés de 35 000 tonnes en 2000 à 170 000 tonnes en 2021. Et les importations, qui représentent environ 80% du GPL consommé au Cameroun, transitent par le dépôt de Bonabéri.

Créée le 1er juillet 1979, la SCDP gère le stock des produits pétroliers pour les ménages et les marketeurs, le stock de sécurité de l’État, la collecte de la taxe spéciale sur les produits pétroliers, la collecte des recettes sur les marquages chimiques pour la lutte contre la fraude.

Frédéric Nonos

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Dans un communiqué signé ce 11 avril, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, annonce la baisse des prix du riz au Cameroun. La mesure, qui doit entrer en vigueur ce vendredi 12 avril, a permis de faire baisser entre 70 et 90 FCFA le kilo du prix d’achat du sac de 50 kg de riz brisé indien 25% et 5% dans les villes de Yaoundé et Douala, indique le même du gouvernement. En ce qui concerne le riz 25% de brisure, le sac passe à 22 250 FCFA à Douala, soit 445 FCFA/kg, et à 23 000 FCFA à Yaoundé, soit 460 FCFA/kg, selon les nouveaux prix. Pour ce qui est du riz 5% de brisure, le sac de 50 kg est désormais cédé à 23 500 FCFA (soit 470 FCFA/kg) dans la métropole économique et à 24 000 FCFA (soit 480 FCFA/kg) dans la capitale.

Mais la baisse ne concerne pas que le riz indien vendu sur le marché local. Le gouvernement a également fait baisser, entre 20 et 50 FCFA/kg, le tarif du sac de 50 kg du riz brisé pakistanais dans lesdites villes. Ainsi, les sacs de 25% et de 5% de brisure coûtent désormais respectivement 24 250 FCFA (soit 485 FCFA/kg) et 26 000 FCFA (soit 520 FCFA/kg) dans la métropole économique, contre respectivement 25 000 FCFA (soit 500 FCFA/kg) et 26 500 FCFA (soit 530 FCFA/kg) dans la capitale.

Dans la même veine, le prix du sac de 50 kg du riz brisé thaïlandais connaît également une baisse, comprise entre 15 et 50 FCFA/kg dans les deux grandes métropoles du pays. Selon la nouvelle tarification, les sacs de 25% et de 5% de brisure sont désormais cédés à 24 500 FCFA (soit 490 FCFA/kg) et 26 250 FCFA (soit 525 FCFA/kg) à Douala. À Yaoundé, les prix sont respectivement de 25 000 FCFA (soit 500 FCFA/kg) et 26 750 FCFA (soit 535 FCFA/kg) le sac.

Luc Magloire Mbarga Atangana affirme que « la même baisse des prix s’applique, à due proportion, sur l’ensemble des autres villes du pays, en tenant compte de l’incidence du coût du transport ». Le membre du gouvernement indique avoir donné des « instructions précises » aux équipes en charge du contrôle de son département ministériel « pour l’application stricte et effective de ces nouveaux prix sur le terrain, au bénéfice des consommateurs ».

Cette baisse des prix, obtenue à l’issue « d’intenses échanges » avec les opérateurs de la filière, selon le membre du gouvernement, intervient après l’arrivée sur le marché des premières cargaisons découlant du quota spécial de 190 000 tonnes de riz négociées auprès du gouvernement indien. L’Inde, qui a suspendu ses exportations de riz blanc non basmati et brisure depuis juillet 2023 pour privilégier son marché national et éviter un risque de pénurie ou d’inflation alimentaire, a exceptionnellement, en octobre dernier, accordé un quota d’importation à sept pays (Cameroun, Guinée, Côte d’Ivoire, Seychelles, Philippines, Népal et Malaisie) pour une cargaison globale de plus d’un million de tonnes, dont 190 000 pour le Cameroun. Afin de garantir la disponibilité et l’accessibilité de cette denrée de base pour les populations, et surtout de contrôler le prix de ce produit sur le marché local par ces temps d’inflation, le gouvernement a autorisé l’importation, en franchise de droits de douane, de ces 190 000 tonnes de riz indien. L’objectif, selon les autorités, est de constituer un stock de sécurité afin de couvrir les besoins du marché national, et éviter toute pénurie ou perturbation de l’approvisionnement de cette céréale dans le pays.

Patricia Ngo Ngouem

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Dans l’après-midi du 9 avril 2024, un incendie s’est déclaré à l’usine de la Sodecoton de Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord. Selon un communiqué de l’entreprise, « sur les 10 silos de coton graine stocké, trois silos de 500 tonnes chacune ont été impactés par les flammes ». Le directeur général de la Sodecoton, Mohamadou Bayero Bounou, parle dans son communiqué, signé le 9 avril 2024, « d’une perte d’environ 200 tonnes de coton », ajoutant que « l’évaluation précise des dégâts est en cours ».

L’origine de l’incendie n’a pas encore été déterminée. Cependant, l’on peut constater que sinistre survient au moment où cette unité agro-industrielle, qui encadre environ 200 000 producteurs de coton dans les trois régions septentrionales du Cameroun, se prépare à lancer les travaux de construction d’une nouvelle unité d’égrenage à Godola, non loin de son actuelle usine de Maroua. En mars 2024, l’entreprise a indemnisé les populations déguerpies sur le site devant abriter l’usine, à hauteur de 48 millions de FCFA.

La future usine d’égrenage de coton de Godola fait partie du plan de redressement 2017-2023 de la Sodecoton. Cette usine vise à doper les capacités de transformation de l’entreprise, en prélude à la hausse de la production cotonnière annoncée à 400 000 tonnes dès l’année 2025.

BRM

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Après deux mois d’attente, le Congolais Marcel Ondélé a été finalement nommé, le 9 avril 2024, au poste de secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), le gendarme du secteur bancaire dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA). C’était au sortir d’une session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État de la Cemac, organisée par visioconférence. Il sera secondé par la Gabonaise Patricia Danielle Manon.

Ces deux personnalités avaient déjà été proposées aux mêmes postes par leurs pays respectifs, au cours de la Conférence des chefs d’État de la Cemac organisée le 9 février 2024. Mais, leurs nominations avaient été renvoyées à plus tard, en raison d’une opposition du président de la transition au Tchad, le général Mahamat Idriss Deby. Ce dernier revendiquait alors le poste de secrétaire général de la Cobac pour son pays, se basant sur le principe d’équité dans la répartition des postes à la tête des institutions communautaires. En effet, à en croire le chef de l’État tchadien, son pays est lésé depuis le départ de son compatriote Abbas Mahamat Tolli du poste de gouverneur de la Beac.

Une posture contestée par Denis Sassou Nguesso et Brice Clotaire Oligui Nguema, respectivement chef d’État du Congo et du Gabon, qui ont quant à eux excipé le principe de rotation par pays et selon l’ordre alphabétique, à la tête des institutions de la Cemac. Finalement, le consensus a prévalu. Le Tchad a retiré sa candidature, puis le Congo et le Gabon ont respectivement vu leurs choix être validés, pour les postes de secrétaire général et de secrétaire général adjoint de la Cobac.

Le nouveau SG de la Cobac est un ancien des institutions communautaires. Il a fait ses armes à la Commission de surveillance du maché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf). Au sein de cette institution, il a gravi les échelons avant d’être propulsé au poste de secrétaire général. Puis, surviendra sa désignation à la vice-présidence de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC).

Quant à la Gabonaise Patricia Danielle Manon, elle fera plutôt son baptême du feu au sein d’une institution communautaire. Banquière de profession, elle aura passé 23 ans au sein du groupe bancaire BGFI, dont elle prendra les rênes de la filiale gabonaise en 2013. Elle sera débarquée en 2015, avant de rebondir en 2019 à la tête de la Caisse des dépôts et consignations du Gabon, poste qu’elle quittera le 7 février 2024, les autorités de son pays l’ayant destinée au poste de SGA de la Cobac.   

BRM

Les banques commerciales de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) n’ont pas souscrit à l’émission de bons effectuée le 8 avril 2024 par la Beac, l’institut d’émission commun aux six États de cet espace communautaire. Cette opération, à travers laquelle la banque centrale espérait retirer une enveloppe de 50 milliards de FCFA du circuit bancaire, asséchant ainsi les établissements de crédit pour combattre l’inflation à travers la restriction de l’accès aux financements, a été déclarée infructueuse. Ce, malgré un taux de rémunération de 3,5% proposé par la banque centrale aux banques commerciales, pour des titres à 28 jours de maturité.

À la faveur de cette nouvelle bouderie des banques, la Beac enregistre ainsi sa 2e émission de bons infructueuse, après le premier revers de février 2024. Le résultat de la dernière émission de bons Beac témoigne surtout d’un besoin de liquidité dans le secteur bancaire sous-régional, dans un contexte de durcissement de la politique monétaire visant plutôt à restreindre les marges de manœuvre des banques en matière de financement des économies de la sous-région.

Ce message semble transparaître en filigrane de toutes les émissions de bons Beac effectuées jusqu’ici. En effet, si la première opération avait été déclarée infructueuse, comme celle du 8 avril 2024, toutes les autres ont enregistré des taux de couverture de la demande atteignant à peine 30%, grâce à un seul souscripteur de surcroît. Un désintérêt des banques que le gouverneur de la Beac, Yvon Sana Bangui, ne met pas sur le compte d’un besoin de liquidité bancaire, mais plutôt de critères d’éligibilité visiblement trop contraignants. Ce dernier n’exclut d’ailleurs pas la possibilité pour la banque centrale de revoir ces conditions, afin de pouvoir davantage attirer les banques commerciales vers les valeurs émises par la Beac.

Pour rappel, après la hausse des taux directeurs, la suspension des opérations d’injection de liquidité et l’intensification des opérations hebdomadaires de ponction de la liquidité bancaire, les bons Beac sont la nouvelle arme de la banque centrale pour essayer d’assécher les banques et restreindre l’accès au crédit. Ceci, dans l’optique de pouvoir réduire dans la zone Cemac la part de l’inflation d’origine monétaire (20%).

BRM

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Les opérateurs de téléphonie mobile au Cameroun (MTN et Orange) disposent d’un délai de 60 jours, pour soumettre au gouvernement des informations à jour concernant le nombre et l’identité de leurs abonnés, selon une directive de Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale. Cette exigence répond à une augmentation notable de l’utilisation de cartes SIM non enregistrées par des individus malveillants pour, entre autres, commettre des extorsions de fonds et émettre des demandes de rançon, particulièrement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, touchées par une crise sociopolitique depuis fin octobre 2016, dans l’Extrême-Nord, où opère Boko Haram, et dans l’Adamaoua, affecté par les kidnappings avec demande de rançon.

D’après le ministre de l’Administration territoriale, environ 450 cartes SIM non enregistrées circulent actuellement dans les zones de conflit. Paul Atanga Nji a révélé que, dans les deux régions anglophones du pays, les séparatistes ont reçu plus de 320 millions de FCFA via ces cartes au cours des 12 derniers mois, tandis que dans l’Extrême-Nord et l’Adamaoua, les preneurs d’otages ont accumulé quelque 75 millions de FCFA. « C’est une situation d’une extrême gravité. Les terroristes ont commis trop de forfaits et de mal. Les opérateurs de téléphonie mobile ne vont pas gagner de l’argent au détriment de la sécurité du Cameroun », a-t-il déclaré lors d’une réunion le lundi 8 avril avec les directeurs généraux d’Orange Cameroun, Patrick Benon, de MTN Cameroon, Mitwa Ng'ambi, et de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), Ebot Ebot Enaw. Cette agence est le bras séculier de l’État dans le domaine des TIC. 

Pour mettre fin à cette situation, Paul Atanga Nji a exigé l’identification systématique de chaque carte SIM vendue dans ces régions comme l’exige la réglementation, avec les données exactes de celle-ci. Surtout que, déplore-t-il, au moins une vingtaine de cartes SIM non identifiées sont saisies chaque fois qu’un groupe de terroristes est démantelé. « Après utilisation d’une carte, celle-ci est purement et simplement détruite par son propriétaire, ce qui contribue à le rendre intraçable ce d’autant plus qu’il n’a pas été identifié », a-t-il déclaré, dans des propos rapportés par le quotidien public Cameroon tribune. Il a par ailleurs sommé Orange et MTN de lui fournir une liste complète de ceux qui vendent leurs produits dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest et de ceux qui exploitent les kiosques Orange Money et Mobile Money, dans le délai imparti. Le Minat les a menacés de « graves sanctions » s’ils ne se conformaient pas à cette mesure.

Le décret du Premier ministre du 3 décembre 2015 fixant les modalités d’identification des abonnés et des équipements terminaux des réseaux de communications électroniques dispose que « les opérateurs sont tenus d’identifier leurs abonnés, ainsi que les équipements terminaux, au moment de la souscription à tout service de communications électroniques ». Le même texte précise également qu’une seule et même personne ne peut détenir plus de trois modules d’identité par opérateur. En juillet 2019, Orange, MTN et Nexttel avaient écopé d’une amende globale de 3,5 milliards de FCFA infligée par l’Agence de régulation des télécommunications (ART). Le régulateur reprochait à ces sociétés des « manquements récurrents » dans la mise en œuvre dudit décret, notamment la commercialisation des cartes SIM pré-activées, la vente des cartes SIM dans la rue, la détention par des personnes physiques de plus de trois cartes SIM et l’activation des numéros sans identification préalable.

P.N.N

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Pour réussir à lever la somme de 200 milliards de FCFA (100 milliards en valeurs du Trésor, et le reste en emprunt obligataire) sur le marché domestique au cours de cette année 2024, la République centrafricaine compte sur les investisseurs camerounais. À cet effet, son ministre des Finances et du Budget, Hervé Ndoba, a organisé un roadshow (campagne de marketing direct où le pays part à la rencontre des investisseurs) ce 9 avril à Douala, afin de leur présenter le plan d’action de la RCA sur le marché des capitaux de la Cemac en 2024.

Le choix porté sur le Cameroun par la RCA pour cette campagne est justifié par la place qu’occupent ses investisseurs sur le marché des obligations publiques de la sous-région. « Le poids du Cameroun dans la mobilisation des fonds est important. Douala est devenue aujourd’hui la place financière de la sous-région. Et même si c’est une banque de la RCA qui demeure la première mobilisatrice de nos ressources sur le marché des titres, c’est une banque camerounaise en l’occurrence CCA Bank qui est la plus forte détentrice des titres de la RCA, avec un taux de détention d’un peu plus de 15% », explique Hervé Ndoba.

Par ailleurs, le Cameroun est le pays de la Cemac qui regorge le plus de spécialistes en valeur du Trésor (SVT) agréés en RCA, soit 70%. « Nous avons un réseau de 10 spécialistes en valeur du Trésor. Et parmi ceux-ci, sept sont au Cameroun et seulement trois en RCA », explique Dieu-Béni-Socrate Djamawa-Endjikpeno, chef de service de négociation, renégociation d’emprunts et émission des titres publics. Il s’agit de Ecobank Cameroun, Société Générale Cameroun, UBC, Afriland First Bank, UBA Cameroon, Bicec et CCA Bank. « Le Cameroun a une plaque d’investissement importante en termes de portefeuille des investisseurs. Nous sommes venus pour capitaliser ceux qui sont là, si nous arrivons à les convaincre, ce sera facile de ventiler par la suite dans la sous-région », poursuit-il.

« Risque très faible »

Cette campagne de séduction auprès des investisseurs est menée dans un contexte où la RCA peine à mobiliser les fonds qu’elle sollicite sur le marché. Dans ses opérations récentes, le pays enregistre des taux de mobilisation inférieure à 50%. Pour changer la donne, le ministre centrafricain des Finances et du Budget a mis en avant les efforts qui sont faits pour améliorer la transparence, la gouvernance, la solvabilité et la fiabilité de son pays, des facteurs importants qui améliorent la confiance des investisseurs.

Ce qui s’est par exemple traduit par la première notation en monnaie locale obtenue par le pays. Bloomfield Investment Corporation a en effet attribué à la RCA la note BB+ pour ses emprunts à long terme assorti d’une perspective stable, au terme d’une évaluation entamée en 2023. Cette notation correspond à la catégorie « risque très faible » de l’agence ivoirienne. Une initiative qui permet aux « investisseurs d’avoir la meilleure perception du risque crédit de la République centrafricaine d’une part et de prendre les bonnes décisions en matière d’allocation de leurs ressources d’autre part », selon les autorités centrafricaines. « Depuis l’entrée de la République centrafricaine sur le marché des valeurs du Trésor en 2011, aucun défaut de paiement n’a été enregistré. Toutes les échéances sont payées à terme échu. En plus, le mécanisme de remboursement de dette de marché est garanti par un débit d’office par la Beac », ajoute le membre du gouvernement.

Les fonds à mobiliser par la RCA au cours de cette année serviront à couvrir les besoins d’investissement courant de l’État, apurer une partie de la dette intérieure et financer certains projets spécifiques d’investissement de l’État contenu dans le Plan national de développement. Il s’agira de la mise en œuvre des projets d’infrastructures routières, dans l’agriculture et les secteurs sociaux de base (santé et l’éducation) et d’assurer la défense nationale, apprend-on.

Le roadshow de la Centrafrique à Douala intervient environ deux semaines après celui du Gabon dont l’objectif était de présenter aux investisseurs camerounais, sa stratégie de mobilisation de fonds sur le marché des capitaux de la sous-région en 2024.

Sandrine Gaingne

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Au cours d’une assemblée générale élective du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), tenue ce 9 avril 2024 à Douala, la capitale économique du Cameroun, la liste conduite par Célestin Tawamba, l’unique en lice, a été plébiscitée par les adhérents à plus de 98%. Le patron du groupe Cadyst Invest devient ainsi le tout premier président de cette organisation patronale, née de la fusion controversée entre le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), la première organisation patronale du pays, et Entreprises du Cameroun (Ecam), un regroupement patronal de moindre envergure, né lui-même à l’époque de dissensions au sein du Gicam.

 Le Gicam et Ecam avaient signé un traité de fusion le 5 avril 2023, texte validé le 11 juillet 2023 au cours d’une assemblée générale qu’avaient essayé de bloquer des adhérents du Gicam opposés au traité de fusion. Ces derniers, qui avaient alors ouvert le front judiciaire, soupçonnaient Célestin Tawamba de vouloir dissoudre le Gicam pour des intérêts personnels. Pour les tenants de cette thèse, celui qui aura présidé aux destinées du Gicam pendant deux mandats, ne pouvant pas briguer un 3e selon les textes, engageait le processus de fusion pour pouvoir reprendre les rênes de la nouvelle organisation en gestation.

À l’appui de l’argumentaire des opposants à la fusion, les patrons du Gicam et d’Ecam avaient opté pour une fusion-création et non pour une fusion-absorption, pourtant moins susceptible d’entretenir des soupçons de manœuvres de la part de Célestin Tawamba. C’est dans ce contexte que va naître le Gecam, consacrant ainsi la dissolution du Gicam, malgré les réserves émises aussi bien par des membres du comité des sages, que du conseil d’administration de ce qui était encore la principale organisation patronale du Cameroun.

Sous le feu de la critique depuis le début de son projet de fusion, Célestin Tawamba avait toujours soutenu vouloir simplement œuvrer pour une unification du patronat, pour une défense plus efficace des intérêts des entreprises. Ce, jusqu’au 29 janvier 2024. Ce jour-là, dans une correspondance adressée aux adhérents de la nouvelle organisation, il dira ne pas pouvoir se dérober face aux multiples appels des adhérents souhaitant sa candidature pour la présidence de l’organisation patronale nouvellement créée.      

« Je dois à la vérité, confesser qu’il est des requêtes que le devoir impose d’accepter sous peine de trahisons. Vous avez été nombreux, individuellement ou collectivement, à me demander de prendre ma part de responsabilité, en poursuivant au-delà de la simple porte d’entrée, le processus de solidification de cet important édifice que nous avons construit ensemble », écrira-t-il, confirmant ainsi les soupçons des opposants au processus de fusion.

Au moment où Célestin Tawamba prend les rênes du Gecam, plusieurs procédures judiciaires, intentées par les membres du Gicam opposés au processus de fusion qui a débouché sur la création du Gecam, sont toujours pendantes devant les tribunaux.

BRM

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Le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique a annoncé, le 5 avril, l’inauguration dans la localité de Kana, dans la région de l’Est, de la première unité de traitement en vase clos du minerai d’or du Cameroun. Une première en Afrique centrale, selon le patron par intérim de ce département ministériel, Fuh Calistus Gentry, qui affirme que le projet est porté par les sociétés Codias, Yucam et Xin Wang.

Avec une capacité de traitement maximal de 500 tonnes de minerai par jour, ce système innovant du traitement de l’or installé sur le site minier Shunda Mining devrait permettre d’améliorer le rendement de la production à plus de 90%, d’augmenter les réserves nationales et assurer une meilleure transparence de la production réelle, apprend-on. En plus d’être rentable pour l’Etat et les opérateurs, il est également présenté comme plus respectueux de l’environnement et une « solution efficace » dans la lutte contre le travail des enfants dans les mines.

« Ce système de traitement gravier minéralisé en vase clos va permettre de réduire drastiquement le gaspillage de la ressource, opérant ainsi un changement de la situation précaire qui prévaut actuellement dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua, tout en diminuant significativement l’empreinte environnementale de l’exploitation minière telle que pratiquée actuellement suivant des méthodes d’il y a trois siècles », a déclaré le ministre Fuh Calistus Gentry, dans des propos rapportés par le quotidien public Cameroon tribune.

Il faut souligner que jusqu’ici, le traitement du minerai d’or se fait en système ouvert. Or, selon les experts, cette méthode a pour conséquence une faible récupération de l’or métal estimé en moyenne à 30%. On dénote par conséquent un gaspillage de la ressource (70%) qui est déversée dans la nature. Le nouveau système a l’avantage de permettre de tripler taux de rendement métal de 30 à 90%, voire 95%. Par ailleurs, grâce à cette méthode, les résidus autrefois déversés dans la nature deviennent des gisements potentiels à exploiter pour extraire davantage d’or.

Systématisation

 L’ambition du gouvernement est d’atteindre 10 installations de système d’exploitation en vase clos au Cameroun, dans son objectif de l’industrialisation de l’exploitation de l’or. « A ce titre, les sociétés Codias SA, Yucam et Xing Wang sont résolument déterminées à respecter le chronogramme d’activités relatif à l’installation d’un système d’exploitation en vase clos en août 2024 sur le site du projet d’exploitation de la petite mine d’or de Colomine, ainsi que sur le site minier de Batouri-Est dédié à l’exploitation minière artisanale semi-mécanisée », indique le ministère des Mines. Dans la même veine, deux autres installations sont prévues dans les sites miniers de Bétaré-Oya, toujours à l'Est, en plus de l’inauguration d’un système d’exploitation clos conçu par une société française prévue en fin de ce mois, et de celle d’un système d’exploitation clos conçu par une société canadienne en juin 2024, selon la même source.

Le but du gouvernement est de rompre définitivement avec la méthode artisanale. Jusqu’ici, certains exploitants artisanaux semi-mécanisés font usage de produits chimiques, en l’occurrence le mercure et la cyanure, pour la récupération de l’or issu des filons minéralisés. En conséquence, il s'ensuit un déversement non contrôlé dans la nature des effluents issus des unités de traitement du gravier minéralisé avec pour corollaire la pollution de l’écosystème, ce qui expose les populations environnantes aux risques de contamination aux matériaux lourds.

En juillet 2023, Fuh Calistus Gentry a enjoint les exploitants miniers à mettre en place des unités de traitement en vase clos (ou circuit fermé), en vue notamment d’éliminer tout risque de déversement accidentel des effluents dans la nature. Le 5 avril dernier, il a, une fois de plus, invité les opérateurs exerçant dans ce secteur à migrer « dans les meilleurs délais » vers ce système, au risque de voir leurs permis de recherche retirés. Le membre du gouvernement affirme qu’il ne sera plus possible pour un opérateur de se voir délivrer un permis d’exploitation minière semi-mécanisée sans avoir pris des dispositions d’installation du système d’exploitation en vase clos, ou signé un partenariat avec une société disposant d’un tel système. Il a par ailleurs donné un délai de 6 mois aux exploitants ayant déjà un permis pour s’arrimer à cette nouvelle exigence.

 Patricia Ngo Ngouem

22-01-2024 – Or : l’Etat milite pour l’adoption d’un nouveau système en vue d’augmenter la production du Cameroun

Entre le 8 et le 22 avril 2024, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) se propose de lancer trois opérations d’émission de bons Beac, pour pouvoir ponctionner une enveloppe de 150 milliards de FCFA dans les coffres-forts des banques de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA et Tchad). À raison de 50 milliards de FCFA par opération. La première, lancée le 8 avril et dont les résultats sont attendus, porte sur des titres de 28 jours de maturité, rémunérés à un taux d’intérêt nominal de 3,5%. Les deux prochaines, prévues les 15 et 22 avril 2024, portent sur des valeurs à 14 jours de maturité, assorties d’un taux d’intérêt de 2,5%.

À travers ces nouvelles opérations, la banque centrale lance ainsi sa 3série d’émission de bons Beac. Il s’agit de la nouvelle arme de cet institut d’émission pour assécher la liquidité bancaire et pouvoir ainsi lutter contre la proportion de l’inflation d’origine monétaire (20%), en restreignant notamment l’accès au financement bancaire. Les deux premières séries de ces opérations ont été boudées par les banques, témoignant plutôt d’un certain besoin de liquidité dans le secteur bancaire sous-régional.

En effet, si la première série avait été déclarée infructueuse, faute de souscriptions, la 2e a quant à elle enregistré des taux de couverture de la demande atteignant à peine 30%. Un désintérêt des banques que le gouverneur de la Beac, Yvon Sana Bangui, met sur le compte des critères d’éligibilité visiblement trop contraignants. Ce dernier n’exclut d’ailleurs pas la possibilité pour la banque centrale de revoir ces conditions, afin de pouvoir davantage attirer les banques commerciales vers les valeurs émises par la Beac.

En effet, pour participer à ces opérations qui vise à céder de la liquidité à la banque centrale contre rémunération, les banques doivent s’assurer de ne pas solliciter de facilité de la Beac pendant la période de maturité de l’instrument émis, et intégrer que les bons Beac ne sont pas éligibles au refinancement de la banque centrale. Autant de critères austères, qui semblent rendre frileuses les banques de la Cemac, visiblement soucieuses de continuer à financer l’économie sous-régional, malgré la politique monétaire restrictive implémentée par la banque centrale.

BRM

Le Cameroun a enregistré des exportations de bananes de 14 208 tonnes au cours du mois de mars 2024, selon les données révélées par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam). Les volumes ainsi exportés sont en baisse de 26% en glissement annuel, puisque les expéditions de bananes du Cameroun vers le marché international culminent à 15 744 tonnes en mars 2023, selon la même source.

Ce recul des exportations camerounaises en mars 2024 est observé chez tous les producteurs. Mais, il est principalement le fait de la baisse de régime à la société des Plantations du haut Penja (PHP), le leader du marché. En effet, cette filiale au Cameroun du Français Compagnie fruitière de Marseille affiche des exportations de 10 174 tonnes en mars 2024, contre 15 744 tonnes en mars 2023. Ce qui correspond à une baisse de 5 570 tonnes en valeur absolue, et de 35,4% en valeur relative.

La 2e plus importante baisse des expéditions de bananes vers le marché international est celle de Boh Plantations Plc. Ce producteur, selon les chiffres compilés par l’Assobacam, a vu ses exportations chuter de 17,5%, passant de 955 tonnes en mars 2023 à seulement 788 tonnes en mars 2024. Quant à la CDC, le numéro 2 du marché de la banane au Cameroun, ses exportations fléchissent légèrement (2%), passant de 2 528 tonnes en mars 2023, à 2 475 tonnes un an plus tard.

Objectif 500 000 tonnes en 2030

Même l’arrivée sur le marché local d’un 4e producteur de bananes depuis juin 2023 n’a pas pu redresser la courbe des exportations en mars 2024. Deuxième filiale de la Compagnie fruitière de Marseille au Cameroun, la Compagnie des bananes de Mondoni (CDBM) a exporté 771 tonnes en mars 2024, ce qui n’a pas empêché une chute des exportations globales en glissement annuel. L’on peut cependant remarquer que la CDBM réalise en mars 2024 son 3e plus gros volume d’exportation depuis son entrée dans le marché en juin 2023, après les 946 tonnes de janvier 2024 et les 896 tonnes de décembre 2023.

L’Assobacam n’explique pas les raisons de cette nouvelle baisse généralisée des exportations de bananes, la 2e consécutive depuis le mois de février 2024. Même l’argument de la sécheresse souvent invoqué au cours de cette période peut être battu en brèche, dans la mesure où les deux baisses de février et mars 2024 surviennent après une hausse des ventes à l’international de 25% en janvier 2024, par rapport à la même période en 2023.

Principalement vendue dans les pays de l’Union européenne, la banane fait partie du top 10 des exportations non pétrolières du Cameroun. Pour tirer davantage de revenus de ce produit, le pays entend porter la production nationale annuelle à 500 000 tonnes en 2030 (contre 210 000 à 240 000 tonnes actuellement), selon les projections contenues dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND 20-30) élaborée par le gouvernement.

Brice R. Mbodiam  

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25-03-2024 - Bananes : la CDC réalise sa 2e plus mauvaise performance depuis un an, avec des exportations de 1 890 T en février 2024

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Au Cameroun, l’arrivée du fournisseur de service Internet par satellite Starlink inquiète les autorités qui redoutent que cette offre de la société de l’entrepreneur américain Elon Musk représente une menace pour Camtel, l’opérateur public des télécoms. « Nous savons qu’au Cameroun, il y a Camtel qui est l’opérateur historique. C’est le seul qui est compétent pour gérer les infrastructures de transport. Si Camtel ne se réveille pas pour être performant, Starlink va le balayer », a déclaré la ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng. Elle s’exprimait à cet effet le 4 avril dernier, lors du lancement officiel du programme Industry Maker Academy (IMA 2024), une initiative portée par l’organisation à but non lucratif Digital Transformation Alliance (DTA) en partenariat avec le gouvernement dans le but d’accompagner les entreprises à la maîtrise des technologies de pointe.

Il faut dire que Starlink a de nombreux atouts qui séduisent les consommateurs : un équipement réduit, une installation autonome, un Internet haut débit fiable et la capacité de se connecter partout, même depuis les zones reculées. « Il suffit d’avoir l’équipement Starlink, d’avoir un code, vous le branchez et vous êtes connecté avec tous les risques que cela comporte », indique la ministre. En plus, cette offre met ses utilisateurs à l’abri des perturbations liées aux ruptures de la fibre optique qui sont récurrentes au Cameroun. En ces sens, Starlink constitue une alternative pour répondre à la demande croissante en connectivité à haut débit de qualité, en raison notamment de la simplicité de sa mise en œuvre alors que les réseaux terrestres, comme ceux exploités par Camtel, nécessitent des investissements colossaux pour le déploiement de câbles ou de fibres optiques pour assurer leur bon fonctionnement.

Selon le Digital Report 2024, le dernier rapport mondial du numérique présenté par l’agence créative We Are Social et l’entreprise Melwater, le Cameroun compte 12,73 millions d’utilisateurs d’Internet à janvier 2024, soit un taux de pénétration de 43,9%. C’est dire si le pays est un marché pour Starlink, dans un contexte où les internautes sont généralement confrontés à la faible couverture et à la mauvaise qualité du service régulièrement dénoncées par l’Agence de régulation des télécommunications (ART) qui multiplie les mises en demeure contre les opérateurs télécoms.

Absence de licence

La panne d’Internet survenue le 14 mars dernier suite aux incidents sur certains câbles sous-marins de fibre optique, et qui a perturbé la connexion au Cameroun et dans plusieurs autres pays africains, a renforcé l’intérêt des internautes africains en général et camerounais en particulier pour Starlink, dont l’objectif est de fournir une offre Internet par satellite en très haut débit destiné à couvrir les zones pas ou peu couvertes par la fibre optique ou l’Internet mobile. Face à cet intérêt pour Internet par satellite proposé par Starlink, Minette Libom Li Likeng a appelé l’entreprise publique des télécoms à optimiser les capacités de la fibre optique, en vue de permettre aux utilisateurs de bénéficier d’une meilleure connexion à Internet avec moins de perturbations du réseau.

Pour l’instant, la société américaine n’a pas encore obtenu l’aval réglementaire des autorités camerounaises pour opérer dans le pays. « J’ai déjà reçu la directrice Afrique de Starlink, et nous lui avons dit que le marché camerounais est ouvert, mais réglementé. Il faut avoir une licence. Nous leur avons donné les conditions pour aller le faire », a déclaré la ministre. Minette Libom Li Likeng précise qu’elle leur a demandé d’aller à l’ART, le régulateur du secteur, en vue d’obtenir la licence d’exploitation nécessaire à leurs activités. Alors que les procédures sont en cours pour régulariser la présence de Starlink dans le pays, dit-elle, il a été constaté des activités commerciales et d’exploitation frauduleuse de terminaux de Starlink. « Il se trouve que les consommateurs ont hâte d’avoir cette connexion haut débit. Ils vont acheter des équipements (au Nigeria notamment) qu’ils mettent dans leurs sacs et les douaniers pensent que c’est un appareil de technologie simple, pourtant c’est une connexion haut débit », déplore-t-elle.

La Minpostel craint que l’usage sans contrôle desdits équipements ne pose un problème de sécurité et de protection des données personnelles. « La protection des données personnelles est comme je me protège et comme je m’habille. Il faut que je m’assure qu’il n’y a pas de bandits dehors. Si vous allez sur les nouvelles technologies, vous laissez des informations. Vous ne vous souciez pas de comment elles sont protégées et gérées, vous vous livrez à la merci des bandits [qui] pourront faire de vous ce qu’ils veulent », argue Minette Libom Li Likeng. Aussi, a-t-elle annoncé avoir adressé une note il y a quelques jours à Starlink pour leur demander de « bloquer » les utilisateurs camerounais. Elle a par ailleurs invité ces derniers à attendre que Starlink ait « officiellement » la licence pour utiliser ses services afin de « protéger » le marché.

Patricia Ngo Ngouem

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La Facilité africaine de soutien juridique (ALSF), créée par la Banque africaine de développement (BAD) pour aider les pays africains à négocier des transactions complexes en matière de dette, de ressources naturelles et d’investissements, a annoncé ce 8 avril 2024 la nomination de l’avocat camerounais Akeré Muna, comme ambassadeur de bonne volonté. À ce titre, apprend-on, Me Akéré Muna aura pour mission d’aider l’ALSF à mobiliser des ressources pour rendre ses services accessibles à ses pays membres.

 « Avec M. Muna à nos côtés, nous renforçons notre position en termes de capacité à générer de la bonne volonté et du soutien en faveur de la facilité dans ses efforts pour accomplir son mandat si particulier. Sa vision, son réseau et sa riche expérience renforceront non seulement la gestion de l’ALSF, mais profiteront également à nos bénéficiaires et à nos partenaires grâce à l’institutionnalisation d’un dialogue constructif », a souligné le président de l’ALSF, Stéphane Mousset.

« Je mesure l’ampleur de la tâche qui m’attend et je suis prêt à m’y atteler avec tout l’engagement et la rigueur nécessaires. Notre unité et notre solidarité nous permettront de réussir à faire la différence de manière significative dans la protection des intérêts juridiques de l’Afrique », a commenté Me Akere Muna à la suite de sa nomination par le conseil d’administration de l’ASLF.

Avocat camerounais de renommée internationale, Me Akéré Muna, qui s’est récemment lancé en politique avec des visées sur le palais présidentiel, a été bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun, président de l’Union panafricaine des avocats (UPA) et président du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine. Il est le fondateur de Transparency International Cameroun et a été vice-président du conseil d’administration mondial de Transparency International.

Cette figure emblématique de la lutte contre la corruption au Cameroun est réputée très proche de hautes personnalités en Afrique et en dehors. Ancien membre du groupe consultatif pour l’Afrique subsaharienne du Fonds monétaire international (FMI), et tout premier commissaire de la Commission des sanctions de la BAD, Akéré Muna a également conseillé de nombreux pays africains en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption, notamment les gouvernements du Togo et de la République démocratique du Congo. Cette vaste expérience et son carnet d’adresses lui confèrent le profil de l’emploi auquel le destine désormais l’ASLF, qui, dans le cadre de sa stratégie à moyen terme 2023-2027, étend ses activités pour approfondir l’impact de ses interventions dans ses Etats-membres.

A ce jour, cette facilité mise en place par la BAD revendique l’approbation de plus de 120 millions de dollars de financement pour plus de 300 projets dans 50 pays en Afrique. Ses interventions ont couvert des domaines tels que les litiges entre créanciers, la restructuration de la dette et la renégociation des contrats. Les interventions de l’ALSF, apprend-on, ont également permis de réaliser des économies et de générer des recettes d’environ 15 milliards de dollars, de faciliter des investissements d’environ 20 milliards de dollars, et de former plus de 12 500 professionnels du droit et fonctionnaires africains.

BRM

Le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) ouvre officiellement son bureau pour la région de l’Afrique centrale à Yaoundé, au Cameroun, vendredi 12 avril, a annoncé l’institution financière dans une note d’information parvenue à Investir au Cameroun. Cette inauguration intervient près de 5 ans après la signature de l’accord d’établissement du siège signé en juillet 2019 entre le Cameroun et la BAD. Ce nouveau bureau fait ainsi partie des cinq bureaux régionaux de l’institution financière en Afrique, et va couvrir 7 pays : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine (RCA), la République démocratique du Congo (RDC) et le Tchad, apprend-on.

L’ouverture d’un siège régional en Afrique centrale participe de la volonté de la BAD de renforcer sa stratégie dans la sous-région et d’améliorer l’efficacité de ses opérations. « Ce bureau jouera un rôle crucial dans la coordination et la mise en œuvre des activités du groupe de la Banque dans la région de l’Afrique centrale en général, et au Cameroun en particulier. Il permettra également à la Banque de se rapprocher de ses États membres dans la sous-région et lui offrira l’opportunité de renforcer les partenariats avec les gouvernements, les institutions régionales, les organisations de la société civile, les partenaires du secteur privé et la communauté du développement », indique l’institution dans sa note.

À date, le portefeuille de la BAD dans la sous-région compte près de 600 opérations d’une valeur totale de 10,2 milliards de dollars, soit près de 10 953 milliards de FCFA, apprend-on. Au 1er avril 2024, le portefeuille actif des opérations multinationales du groupe comprenait 26 opérations pour une enveloppe de 2,49 milliards de dollars américains, selon l’institution. Au Cameroun, la BAD revendique un portefeuille global de 2,8 milliards de dollars, soit 2,975 milliards de FCFA, depuis sa création jusqu’à ce jour. Ces financements permettent de conduire 120 projets principalement dans le secteur des infrastructures. Parmi ceux-ci, l’on retrouve aussi bien des projets intégrateurs (comme la construction du pont sur le Logone qui reliera la ville camerounaise de Yagoua à la ville tchadienne de Bongor, et dont la fin des travaux est annoncée pour le premier trimestre 2024), que des projets propres au Cameroun.

P.N.N

Le 5 avril 2024, le ministre camerounais de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe (photo), a procédé au lancement officiel de la campagne agricole 2024 dans la partie méridionale, qui compte sept des dix régions du pays. « Malgré les changements climatiques et leur cohorte d’inondations et de sécheresse, vous êtes restés debout et vous faites du Cameroun un pays où les populations mangent à leur faim », a indiqué le ministre en s’adressant aux agriculteurs.

En effet, la nouvelle campagne s’ouvre dans un contexte de poussées de chaleur, qui ne sont pas de bon augure pour les rendements agricoles et du secteur de l’élevage, selon les prévisions météorologiques officielles. Mais, mis à part les caprices du climat, la campagne agricole 2024, comme les deux précédentes, est marquée par le renchérissement des intrants agricoles sur le marché, à l’instar des engrais et des pesticides. À titre d’illustration l’urée son prix augmenté de 293% entre janvier 2020 et janvier 2022, selon les chiffres de l’organisation patronale Gicam (devenu Gecam). 

Une situation consécutive à la période post-Covid, qui a été amplifiée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. En effet, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), la Russie est le premier fournisseur des engrais au Cameroun, avec 43% des parts de marché, contre seulement 11% pour la Chine. En 2022, le pays a réalisé des importations de 129 600 tonnes d’engrais, pour un coût total de 66,4 milliards de FCFA. En glissement annuel, la valeur de ces importations est en hausse de 81,6 %, puisqu’en 2021, le Cameroun n’avait dépensé que 36,5 milliards de FCFA pour importer 203 324 tonnes d’engrais. Ce qui illustre la hausse des prix.

BRM

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29-08-2023 - Engrais : premier fournisseur du Cameroun, la Russie envisage désormais la construction d’une usine dans le pays

Le 4 avril 2024, le ministre des Forêts, Jules Doret Ndongo (photo), a signé un arrêté interdisant l’exportation sous forme de grumes de 76 essences de bois. « Conformément aux décisions issues des récents travaux du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale, tenus à Bangui le 23 février 2024, l’entrée en vigueur de la décision sous-régionale est fixée au 1er janvier 2028. Dans l’intervalle, le ministre poursuivra la réduction du nombre d’essences de promotion et l’élargissement concomitant de la liste des essences interdites de sortie. L’objectif étant de minimiser les impacts négatifs de la baisse ponctuelle des recettes consécutive à l’implémentation de ladite décision et de tabler résolument sur les avantages économiques et financiers qu’induit la transformation », explique le ministre Doret Ndongo dans un communiqué accompagnant son arrêté.

En effet, réunis le 23 févier 2024 dans la capitale de la République centrafricaine, les ministres en charge des forêts de la Cemac et de la RD Congo ont pris la résolution d’interdire, à compter du 1er janvier 2028, toutes les exportations des bois en grumes. Mais, précise le communiqué final ayant sanctionné les travaux de Bangui, les pays concernés doivent entamer la mise en œuvre progressive de cette mesure d’interdiction à compter du 1er janvier 2025. Huit mois plus tôt, le Cameroun, lui, vient d’enclencher le processus, avec l’interdiction de l’exportation de 76 essences. À en croire le ministre des Forêts, la liste des essences interdites d’exportation devrait progressivement s’allonger au fil des années.

Le gouvernement camerounais monte ainsi davantage en régime dans la promotion de la 2e transformation du bois. En effet, depuis 7 ans, l’État du Cameroun a entrepris de décourager les exportations des grumes et des sciages issus de la première transformation, à travers des relèvements successifs des droits de sortie. C’est ainsi que sur la période de 6 ans allant de 2017 à 2023, le droit de sortie des grumes est passé d’un taux de 17,5% à 60%. Ces revalorisations successives correspondent à une hausse globale de la taxation des exportations des grumes de 343% en valeur relative. Dans la loi de finances 2024, ce droit de sortie des grumes a été à nouveau revalorisé, passant de 60% à 75% de la valeur FOB de l’essence. Sur le même registre, le droit de sortie des sciages a crû de 165% entre 2016 et 2023, selon les propres calculs des forestiers.

Cette surtaxation porte d’ores et déjà ses fruits, dans la mesure où les exportations des grumes deviennent résiduelles dans les cargaisons de bois expédiées par le Cameroun vers le marché international. En 2022, par exemple, révèlent les données de l’Institut national de la statistique (INS), seulement 746 m3 de grumes ont été exportés, sur une cargaison globale de 1,7 million de m3 de bois vendus à l’international par le Cameroun. Ces expéditions des grumes ont d’ailleurs chuté de 22% cette année-là, puisqu’elles se situent à 958,3 m3 en 2021, selon l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

Cette chute des exportations des grumes est cependant synonyme de pertes de recettes d’exportation pour le pays. C’est d’ailleurs cette psychose de la perte des recettes, qui a amené les autorités de la Cemac à différer à 2028 l’entrée en vigueur de l’interdiction des exportations des grumes, initialement prévue pour le 1er janvier 2022, puis repoussée dans un premier temps au 1er janvier 2023. À en croire les estimations de la commission de la Cemac, l’entrée en vigueur de l’interdiction des exportations des grumes devrait faire perdre au Cameroun des recettes d’environ 80 milliards de FCFA chaque année. Une enveloppe qui, selon les défenseurs de la mesure d’interdiction, devrait progressivement être compensée par les retombées économiques (recettes fiscales, emplois directs et indirects, création de la plus-value) de la transformation locale du bois, que le Cameroun encourage depuis quelques années, à coups d’exonérations des droits et taxes sur les équipements y afférents.

Brice R. Mbodiam

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05-04-2024 - Bois : la part des grumes dans les exportations du Cameroun devient marginale en raison de la surtaxation

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Orange Money, leader du mobile money et tout premier Etablissement de Paiement au Cameroun, lance une importante ccommunication pour consolider les liens de ‘’famille’’ créés avec ses clients depuis les débuts.

Cette campagne qui va s’étendre sur toute l’année autour du thème « Une affaire de famille », vise à célébrer les utilisateurs d’Orange Money de tous les réseaux comme des membres de la famille, mais surtout de rappeler à quel point ses offres et services sont toujours présents dans chaque moment fort de la vie des Camerounais.

33659Orange Money Bango Bango avec ses clients

En effet, jusqu’au 31 mai 2024, tous les clients Orange Money, quel que soit leur réseau, pourront tenter de faire partie des 2 millionnaires en moyenne chaque jour, ou de bénéficier d’un des nombreux autres lots en cash, en crédit d’appel et en data chaque heure.

Pour faire écho à cette campagne, un message fort : « Orange Money et toi c’est Bango Bango », réhaussé par une reprise du titre à succès « Bango Bango » de l’artiste Lydol qui met à disposition tout son savoir-faire artistique au profit d’une marque toujours plus proche de ses clients.

Comment être l’un des heureux bénéficiaires? C’est simple : il suffit de faire une transaction d’au moins 5000 FCFA avec Orange Money au #150# ou via l’Application Max it. (voir les conditions générales sur www.orangemoney.orange.cm )

A titre de rappel, Orange Money reste le moins cher avec -25% sur les retraits d’argent. Et est accessible à tous les autres réseaux en téléchargeant l’Application Maxi it et en créant son compte en quelques secondes.

logo Orange

Des opérateurs économiques belges seront au Cameroun du 21 au 26 avril 2024, pour explorer des opportunités d’affaires auprès de leurs homologues camerounais. Cette mission économique se déroulera à Douala, la capitale économique du pays, et à Kribi, cité balnéaire de la région du Sud du Cameroun, qui abrite un port en eau profonde, qui se positionne comme la plus importante plateforme portuaire sur la côte ouest-africaine.

Selon nos sources, cette mission économique Cameroun-Belgique est organisée par le cabinet hub.brussels. « Chez hub.brussels, nous promouvons et encourageons le shift vers une économie plus indépendante, plus durable et plus accessible. Car, la transition économique est en marché ! Nous nous y employons en accompagnant les nouvelles entreprises, mais aussi celles qui veulent se réinventer, en propulsant de nouveaux secteurs innovants, en informant les jeunes entrepreneurs, en mettant à l’honneur celles et ceux qui se lancent dans de nouvelles aventures professionnelles indépendantes », peut-on lire sur le site internet du cabinet.

Dans le cadre de la mission économique Cameroun-Belgique du 21 au 26 avril prochain, les secteurs ciblés par les participants sont les infrastructures, les matériaux de construction, l’énergie, les NTIC, les services juridiques et financiers, ainsi que l’agroalimentaire, apprend-on. À l’observation, ce type d’initiative peut contribuer à doper les relations commerciales et d’affaires entre les deux pays, qui sont plus ou moins déjà dynamiques.

En effet, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), la Belgique a été la 7e destination des exportations du Cameroun en 2022, juste derrière la Chine. Avec 386 800 tonnes de marchandises achetées au Cameroun cette année-là, pour une valeur financière de plus de 133 milliards de FCFA, la Belgique a capté 3,8% des exportations du pays en 2022. En revanche, ce pays européen ne figure même pas dans le top 10 des fournisseurs du Cameroun la même année.    

BRM

A l’issue de deux opérations visant à prélever de la liquidité dans les banques de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA), afin de combattre la part de l’inflation d’origine monétaire (20%), la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) vient de réussir à retirer une enveloppe totale de 63 milliards de FCFA du circuit bancaire.

D’abord, le 28 mars 2024. Alors qu’elle espérait pouvoir ponctionner 50 milliards de FCFA dans les coffres-forts des banques, à travers d’une émission de bons Beac à 14 jours de maturité, rémunérés à 2,5%, la banque centrale n’a récolté qu’une offre de 15 milliards de FCFA. Ce qui correspond à un taux de couverture de la demande relativement faible d’un peu plus de 30%.

Ensuite, le 2 avril 2024, la Beac a lancé une opération de reprise de liquidité dans les banques, pour un montant de 230 milliards de FCFA. Une seule banque a participé à l’opération, permettant à la banque centrale de ponctionner 48 milliards de FCFA dans ses coffres, contre une rémunération de 1,25%, apprend-on du communiqué annonçant les résultats de cette opération. Au total, la Beac a réussi à prélever 63 milliards de FCFA prélevés dans les banques commerciales, en l’espace d’une semaine.

Pour rappel, l’intensification des reprises de liquidité, avec notamment le relèvement des enveloppes recherchées par la Beac, et les émissions des bons Beac sont entre autres armes utilisées par la banque centrale des États de la Cemac pour combattre l’inflation galopante dans cet espace communautaire. À côté de ces instruments, la Beac a ces derniers mois relevé plusieurs fois ses taux directeurs pour réduire le rythme de refinancement des banques commerciales, et a suspendu ses opérations d’injection de liquidité dans le système bancaire.

L’objectif est d’assécher les banques, et restreindre ainsi l’accès des agents économiques au crédit. Selon la banque centrale, l’injection d’importants financements dans les circuits économiques contribue à entretenir l’inflation, surtout dans des pays comme ceux de la Cemac, dans lesquels la plupart des biens et services sont importés.

BRM

Selon les données révélées par l’Institut national de la statistique (INS), dans son rapport sur le commerce extérieur du Cameroun en 2022, le pays a enregistré des exportations de 1,7 million de m3 de bois et autres ouvrages en bois au cours de cette année-là. Ces expéditions de bois et ses dérivés vers le marché international ont procuré aux exploitants forestiers des revenus estimés à 314 milliards de FCFA, en hausse de 7,8% en glissement annuel.

Dans ce volume des exportations, les grumes, qui sont des bois bruts, occupent plutôt une place résiduelle. À en croire le rapport de l’INS, seulement 746 m3 de grumes ont été exportés par le Cameroun au cours de l’année 2022. Ce qui a permis aux forestiers d’engranger un eu plus de 77 milliards de FCFA, soit moins de 25% de la valeur des exportations globales. En glissement annuel, révèle la même source, les expéditions des grumes du Cameroun vers le marché international ont d’ailleurs chuté de 22% en 2022, puisqu’elles se situent à 958,3 m3 en 2021, pour des revenus d’un montant de plus de 98 milliards de FCFA (les prix varient en fonction des essences exportées, NDLR).

Le recul ainsi observé sur les exportations des grumes par les exploitants forestiers opérant au Cameroun peut s’expliquer par la décision du gouvernement de surtaxer ces produits, afin d’encourager notamment la 2e transformation. En effet, sur la période de 6 ans allant de 2017 à 2023, le gouvernement camerounais a procédé à une augmentation progressive du droit de sortie des grumes, passant d’un taux de 17,5% à 60%. Calculette en main, ces revalorisations successives, contenues dans les différentes lois des finances du pays, correspondent à une hausse globale de la taxation des exportations des grumes de 343% en valeur relative. Dans la loi de finances 2024, ce droit de sortie des grumes a été à nouveau revalorisé, passant de 60% à 75% de la valeur FOB de l’essence. Ce qui est propre à décourager les exportateurs de grumes. 

Les exportations des bois sciés (produits de la première transformation, NDLR), pour lesquels les droits de sortie ont également augmenté de 165% entre 2016 et 2023, selon les estimations du Groupement de la filière bois du Cameroun (GFBC), occupent aussi marginale par rapport au volume global. Le rapport de l’INS révèle que les exportations des bois sciés sont ressorties à 1 223 m3 sur un volume global de 1,7 million de m3 de bois et autres ouvrages en bois importés en 2022. En revanche, l’on observe d’importantes expéditions des placages (fruit d’une transformation plus poussée que de simples sciages, NDLR) du Cameroun vers l’international. En 2022, 57 850 m3 ont ainsi été vendus sur le marché international, en hausse de 15% en glissement annuel. Ces produits ont rapporté aux forestiers 24,4 milliards de FCFA en 2022, après une enveloppe de 21,8 milliards de FCFA en 2021.  

Selon les autorités camerounaises, la surtaxation des grumes, et celle des sciages dans une certaine mesure, a été décidée dans le sillage de la préparation de la décision des autorités de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Tchad et Guinée équatoriale) d’interdire les exportations des grumes, pour encourager le développement de la transformation locale du bois. D’abord prévue à compter du 1er janvier 2022, puis du 1er janvier 2023, l’entrée en vigueur de cette mesure d’interdiction est finalement attendue en 2028. Mais, chaque État est chargé de la mettre « progressivement » en œuvre dès le 1er janvier 2025.

Brice R. Mbodiam

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Selon les chiffres révélés par l’Institut national de la statistique (INS), dans son rapport sur le commerce extérieur du Cameroun en 2022, les broyeurs et les exportateurs de fèves de cacao en activité dans le pays ont engrangé des revenus globaux d’un montant de 463,6 milliards de FCFA cette année-là, grâce aux exportations. Ces revenus sont en hausse de 72 milliards de FCFA en glissement annuel, les exportations des mêmes produits ayant procuré des revenus de seulement 391,7 milliards de FCFA au cours de l’année 2021.

Dans le détail, au cours de l’année 2022, renseignent les données de l’INS, la plus grosse enveloppe est revenue aux exportateurs de fèves brutes. À en croire l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun, ces opérateurs ont expédié vers le marché international une cargaison totale de 235 451 tonnes de fèves de cacao brutes, permettant de générer des revenus d’un peu plus de 318 milliards de FCFA. En comparaison avec l’année précédente, ces revenus progressent de 18% en glissement annuel, et représentent 9% des recettes d’exportation du Cameroun en 2022.

Dans le même temps, les broyeurs de fèves, eux, ont exporté au total 80 313 tonnes de produits dérivés du cacao, dont 50 813 tonnes de pâtes de cacao et 29 500 tonnes de beurre de cacao. L’ensemble de ces produits a permis aux transformateurs de cacao au Cameroun d’engranger des revenus globaux de 139,2 milliards de FCFA, selon les données révélées par l’INS. Les exportateurs de pâte de cacao captent une enveloppe de 82 milliards de FCFA (+11% en glissement annuel), contre 57,2 milliards de FCFA pour les exportateurs de beurre de cacao (+34,2%).

La portion congrue des producteurs

À côté de ces acteurs de la première transformation des fèves, l’on retrouve les producteurs des produits finis que sont le chocolat et autres produits à base de cacao. Selon le rapport de l’INS, les exportations de ces acteurs de la filière camerounaise leur ont permis d’engranger des revenus d’environ 6,4 milliards de FCFA au cours de l’année 2022, légèrement en hausse (+1,6%) en glissement annuel.

En comparaison avec les 250 milliards de FCFA représentant officiellement la moyenne des revenus engrangés par les producteurs de cacao au Cameroun (pratiquement la moitié des revenus des industriels et des exportateurs de fèves, NDLR), lorsque les prix d’achat des fèves dans les bassins de production atteignaient 1 500 FCFA le kilogramme il y a quelques années, le producteur apparaît toujours comme le parent pauvre de la filière cacao. En effet, les données de l’Organisation internationale du cacao (ICCO), souvent citées par le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, révèlent que le chiffre d’affaires annuel de l’industrie cacaoyère mondiale culmine à 100 milliards de dollars américains. Sur cette enveloppe, seulement 2 milliards de dollars, soit 2%, reviennent aux producteurs. Les chocolatiers se taillent la part du lion avec 35% du chiffre d’affaires, tandis que le reste revient aux industries de broyage et aux transporteurs.

Au demeurant, au Cameroun, les revenus des producteurs devraient s’améliorer au cours de la campagne cacaoyère 2023-2024 en cours. En effet, en raison d’une conjoncture internationale favorable, avec notamment la baisse annoncée de la production au Ghana et en Côte d’Ivoire, les deux premiers producteurs mondiaux, les prix des fèves se sont envolés dans le pays. Lors d’une opération de vente groupée en mars 2024, dans la région de l’Est du Cameroun, le kilogramme de fèves a atteint le prix record de 4 225 FCFA, soit plus de quatre fois le prix servi au producteur ivoirien.

Brice R. Mbodiam

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Dans le cadre de la 2e phase du Projet d’appui au développement des filières agricoles (Padfa II), co-financé par l’État et le Fonds international de développement (FIDA), le Cameroun veut débourser près d’un demi-milliard de FCFA, pour la construction de quatre entrepôts de stockage de produits agricoles dans les trois régions septentrionales, dont deux dédiés aux oignons. L’information est révélée dans un appel d’offres pour la sélection d’un consultant, que vient de lancer la coordinatrice de ce projet, Helène Misse Marigoh.

Interrogé par le Quotidien à capitaux publics, Cameroon Tribune, Christian Kouebou, spécialiste des technologies post-récolte et nutrition au FIDA, soutient que ces infrastructures ont pour objectif « d’aider les coopératives et organisations des producteurs vulnérables basées dans les zones rurales, à mieux conserver leurs ressources alimentaires, en particulier l’oignon ». « Nous voulons doter les collectivités d’infrastructures qui soient faites dans des conditions améliorées », soutient-il.

Pour rappel, dans le cadre de la 2e phase du Padfa, le Fida a pris l’engagement d’injecter un montant de 28,5 milliards de FCFA dans les filières riz et oignon, de 2020 à 2026. S’agissant des oignons, l’objectif était de dépasser la barre de 200 000 tonnes chaque année. Officiellement, au cours de la phase 1, le Padfa a permis de booster de près de 60% le revenu moyen des producteurs d’oignons. Les pertes après-récolte, initialement évaluées à 18%, ont baissé de 10% en un an.

BRM

Depuis le 1er avril 2024, le Camerounais Abdoulaye Mouchili a été nommé au poste de représentant au Cameroun et au Tchad du géant mondial de l’audit et du conseil Ernst & Young (EY). Le nouveau promu est présenté par ses partenaires comme un professionnel totalisant plus de 20 ans d’expérience comme auditeur dans quatre pays, y compris chez EY au Canada.

Abdoulaye Mouchili remplace à ce poste Erik Watremez, nommé intérimaire à la tête de EY au Cameroun au dernier trimestre 2023, suite à une brouille entre EY Global et son directeur pays au Cameroun, l’avocat Joseph Pagop Noupoué. A la suite de ce conflit interne, M. Pagop a rebaptisé les sociétés Ernst & Young Cameroon Sarl et ECA Ernst & Young Cameroun S.A., respectivement en ECA Tax & Legal et ECA S.A. Depuis lors, les deux camps se disputent les actifs de ECA Ernst & Young Cameroun, dont les clients.

Bien que la bataille entre les deux parties se poursuivent devant les tribunaux, la nomination de Abdoulaye Mouchili comme représentant pays pourrait avoir le don de rassurer aussi bien les 120 employés de EY au Cameroun, que les clients locaux embarrassés par ce conflit. Il s’agit entre autres clients de renom des entreprises telles que BGFIBank Cameroun, Société Générale Cameroun, MTN Cameroun, Chococam, UBA Cameroun, ou encore les filiales camerounaises de Globeleq (KPDC et DPDC).

L’on se souvient qu’en raison de ce conflit, le conseil d’administration de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), réuni en session extraordinaire le 29 février 2024 à Yaoundé, avait par exemple « autorisé le Cabinet Ernst & Young Congo à procéder à la certification des comptes de la Beac pour les exercices 2023 et 2024 ». En lieu et place de EY Cameroun.

BRM

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Au 31 décembre 2023, l’endettement obligataire des États sur les marchés des capitaux de la Cemac représente plus de 50% des dépôts bancaires. Pour le directeur général d’Afriland Bourse & Investment, cela est le signe que les États accaparent tous les financements au détriment d’autres acteurs économiques. Ce qui, soutient-il dans cet entretien, est contreproductif pour les économies de la sous-région.

Investir au Cameroun : Lors de la présentation aux investisseurs du plan de financement du Cameroun pour l’année 2024, vous avez laissé entendre que les États ponctionnent l’épargne sur le marché de la Cemac et ne laissent presque rien aux autres acteurs. Quels sont les éléments qui vous permettent de l’affirmer ?

Pierre Kammogne : Au 31 décembre 2023, les États de la Cemac ont un endettement obligataire sur les marchés de la Cemac de 7 376 milliards FCFA (1 812 milliards FCFA pour le Cameroun), soit 10,5% du PIB de la Cemac. Ceci exclut les crédits directs auprès des banques. Cet endettement obligataire des États représente plus de 50% des dépôts bancaires. Si justement le taux de souscription est passé de 201% en juin 2018 à 70% en décembre 2023, le coût moyen net d’impôts et taxes dudit endettement est passé de 4,72% en juin 2018 à 7,65% en décembre 2023. Vous comprenez que l’argent est rare et trop cher pour les emprunteurs de moindre risque que sont nos États, combien de fois pour les entreprises et les ménages, même s’il faut relativiser en disant que cet argent est injecté dans l’économie, mais le citoyen ordinaire ne voit pas l’argent dehors, il est parti où ?

IC : Que demandez-vous concrètement ?

PK : Nos États ne doivent pas contribuer à l’inflation déjà assez haute pour les citoyens en tirant l’épargne aux taux de rendement exorbitants, sinon les crédits bancaires seront trop chers et indisponibles pour les entreprises et les ménages et les coûts de collecte des dépôts bancaires vont s’aggraver. Ce comportement de nos États, supposés être des références de risques dans une économie, donne à questionner sur la bonne gestion de nos finances publiques. Sous d’autres cieux, les taux des bons et obligations du Trésor sont inférieurs aux taux de refinancements des banques, aux taux de crédits aux entreprises et même aux taux de rémunération des dépôts bancaires.

IC : Où l’État doit-il aller rechercher des financements ?

PK : Pour chercher les financements, il faut être un bon gestionnaire et inspirer confiance. Si ces préalables sont là, la base d’investisseurs peut être élargie sur l’extérieur d’une part et d’autre part, si l’État contribue à la valeur ajoutée pour les autres agents économiques, il élargira ses recettes.

IC : Mais le problème ne vient-il pas des entreprises qui parfois ne remplissent pas les critères exigés pour bénéficier des fonds sur le marché ?

PK : Les critères pour avoir les financements sont généralement au nombre de quatre : avoir des moyens humains, matériels, techniques et être de bonne moralité ; avoir un marché actuel et futur ; avoir des perspectives de génération de l’argent solides et dans une moindre mesure avoir des garanties. Le problème pas n’est pas les critères d’accès au financement, puisque nous sommes dans une situation où vous remplissez ces critères et les banquiers ne vous donnent pas l’argent parce que l’État qui est moins risqué que vous les rémunère mieux.

IC : Quelles sont les conséquences si les entreprises ne parviennent pas à mobiliser les fonds sur le marché ?

PK : Elles ne vont pas produire et on continuera d’importer les biens pour nos besoins de base. Ce qui n’est pas bien pour notre stabilité monétaire ni pour notre indépendance économique.

Propos recueillis par Sandrine Gaingne

Le 1er avril 2024, les employés de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) ont à nouveau observé un mouvement d’humeur à la direction générale de l’entreprise à Douala. Munis de pancartes et scandant des chants, ils ont réclamé comme le 14 mars dernier, le paiement de 13 mois d’arriérés de salaire et le départ du top management. « Depuis plus d’un an, nous n’avons ni salaire, ni prime, ni couverture sociale, malgré les promesses de la direction générale », se lamente un délégué du personnel de l’entreprise, ayant requis l’anonymat.

Ce dernier indique que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la promesse non tenue de la direction générale de « payer au moins un mois d’arriérés après la vente du pagne du 8 mars 2024 ». Las d’attendre, les employés ont décidé d’exprimer leur ras-le-bol. D’après le collectif des délégués du personnel de la Cicam, les employés ont obtenu le 25 mars dernier, une avance de paiement d’un mois d’arriérés de salaire. Composé d’une quinzaine de membres, ce collectif estime à 1,82 milliard de FCFA, le montant total des 13 mois d’arriérés de salaire revendiqués par l’ensemble du personnel.

Ils disent maintenir la pression pour que leurs revendications soient résolues avant le 1er mai, date de la fête du Travail. Faute de quoi, ils observeront un débrayage le même jour. Toutefois, ces délégués du personnel se disent ouverts au dialogue. Ils ont adressé ce 3 avril, une demande d’une « rencontre urgente » avec la direction de l’entreprise.

Ce nouveau débrayage survient dans un contexte où la Cicam est au bord de la faillite. Son usine de Douala est en cessation de production depuis le 18 novembre 2023, si bien que l’entreprise a été contrainte d’importer 2,2 millions de mètres linéaires de pagne de l’Inde pour l’édition du 8 mars 2024. Depuis une dizaine d’années, la Cicam enregistre des pertes en raison notamment de la vétusté de ses équipements industriels et de sa perte de compétitivité. Selon le rapport 2022 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), l’entreprise cumule une dette globale évaluée à 31 milliards de FCFA au 31 décembre 2022, dont une dette sociale d’un peu plus de 4 milliards de FCFA.

Pour éviter la dissolution de la plus importante entreprise de transformation du coton du pays, qui contrôle à peine 5% de part du marché local de textile, la CTR propose une réévaluation des terrains de la Cicam, en vue de reconstituer ses fonds propres et assainir son bilan. L’État recommande également la restructuration financière et technique de cette entreprise créée en 1965. Pour le Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN), la restructuration de cette entreprise publique nécessite une enveloppe comprise entre 30,7 et 48,2 milliards de FCFA.  

Frédéric Nonos

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13-09-2021 - Faute de moyens, la Cicam n’a réalisé que 10% de ses prévisions de production du pagne de la Journée de l’enseignant

La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission commun aux six États de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA), a lancé le 2 avril 2024 une opération de reprise de liquidité de 230 milliards de FCFA dans les banques commerciales. C’est l’une des plus importantes tentatives de diminution de la liquidité bancaire initiée par la banque centrale depuis le début de l’année 2024.

Cette nouvelle opération d’assèchement des banques de la sous-région, dont les résultats restent attendus, est en droite ligne de la politique monétaire restrictive, mise en place pour combattre l’inflation galopante dans la sous-région Cemac. Selon les explications de la Beac, ces prélèvements dans les banques ont pour but de restreindre l’accès aux financements par les agents économiques. Ceci, à l’effet de combattre la part de l’inflation d’origine monétaire.

D’abord plafonnées à 50 milliards de FCFA pendant plusieurs années, les opérations de reprise de liquidité de la banque centrale ont progressivement été revues à la hausse, au gré de la progression du taux d’inflation dans la sous-région. De sorte que de nos jours, l’enveloppe que le Beac souhaite retirer du circuit bancaire est près de cinq fois supérieure à l’enveloppe initiale.

BRM

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26-03-2024-La Beac retire 12,5 milliards FCFA des banques grâce à son émission de titres du 25 mars 2024

Au 31 janvier 2024, l’encours des titres publics émis par les États de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) sur le marché de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), ressort à 6 408,5 milliards de FCFA, en hausse de 17,1% par rapport à la même période en 2023. Malgré cette tendance haussière, qui témoigne des besoins de plus en plus croissants de financements par les Trésors publics de la Cemac, à l’effet de satisfaire leurs besoins ponctuels de trésorerie ou d’investissement dans des projets, l’on note cependant une reculade en ce qui concerne la satisfaction de la demande exprimée par les États.

En effet, selon le communiqué rendu public au sortir de la première session de l’année 2024 du Conseil de surveillance de la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la Beac, tenue le 27 mars 2024 à Yaoundé, « la moyenne annuelle des taux de couverture des émissions a baissé de 86,36% à 76,34% ». En d’autres termes, alors que les États effectuant des opérations de levée de fonds sur le marché des titres de la Beac ne recevaient des investisseurs qu’en moyenne 86,36% de l’enveloppe sollicitée au 31 janvier 2023, ils n’en ont reçu que 76,34% en moyenne au 31 janvier 2024. Ce qui correspond à une perte de 10% des souscriptions sur une période d’un an.

Ce repli plutôt important des taux de couverture moyens entre janvier 2023 et janvier 2024 peut s’expliquer par la politique monétaire restrictive mise en place par la Beac depuis 2022, pour combattre les 20% de l’inflation d’origine monétaire dans la zone Cemac. En effet, pour freiner les poussées inflationnistes dans cette espace communautaire depuis la période post-Covid, suivie par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la banque centrale des pays de la Cemac implémente une politique monétaire austère. Cette austérité a pris la forme des relèvements successifs des taux directeurs de la banque centrale pour freiner le refinancement des banques commerciales par la Beac ; la suspension des opérations d’injection de liquidité dans le système bancaire ; l’intensification des opérations de reprise de liquidité dans les coffres-forts des banques ; et plus récemment les émissions des bons Beac, pour ponctionner davantage de liquidité auprès des banques.

Cette politique restrictive, dont le but est d’assécher les banques pour durcir l’accès des agents économiques aux financements, s’est notamment traduite sur le marché des titres publics par une augmentation des taux d’intérêt exigés par les investisseurs. Selon le communiqué rendu public au sortir de la session du Conseil de surveillance de la CRCT du 27 mars 2024, ces taux d’intérêt ont crû de 5,73% à 6,26% entre le 31 janvier 2023 et le 31 janvier 2024, en ce qui concerne les titres de courts termes appelés bons du Trésor assimilables (BTA). Ce qui correspond à une augmentation de 53 points de base sur une période d’un an. Les taux d’intérêts sur les titres de longues maturités, encore appelés obligations du Trésor assimilables (OTA), ont quant à eux progressé de 43 points de base sur la même période. En effet, ils sont ressortis à 9,24% au 31 janvier 2024, contre 8,81% un an plus tôt, selon les données officielles.

Au demeurant, ce durcissement des conditions du marché ne semble pas avoir échaudé les États, qui, pour s’arrimer à la nouvelle donne, ont tous revu à la hausse les taux d’intérêts servis aux investisseurs. Du coup, en raison certainement de cette adaptation des États aux conditions du marché, le Comité de politique monétaire de la Beac, qui a également tenu en mars 2024 sa première session de l’année 2024, projette une nouvelle embellie sur le marché des valeurs du Trésor au cours de l’année courante. Pour preuve, un État comme le Gabon projette des émissions de titres publics d’un montant total de plus de 850 milliards de FCFA tout au long de l’année 2024.

Brice R. Mbodiam

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Au cours de l’année 2022, les producteurs de savons de ménage en morceaux au Cameroun ont effectué des exportations de 54 566 tonnes, selon le rapport sur le commerce extérieur du Cameroun, publié par l’Institut national de la statistique (INS). Cette cargaison globale, en hausse de 14,2% en glissement annuel (47 777 tonnes exportées en 2021), a permis à ces industriels d’engranger des revenus d’un montant total d’un peu plus de 37 milliards de FCFA. Ce qui, selon les données de l’INS, correspond à une hausse de 54,5%, soit un peu plus de 13 milliards de FCFA en valeur absolue.

Ce chiffre témoigne du dynamisme du secteur de la transformation de l’huile de palme au Cameroun, qui ne cesse de s’enrichir de nouvelles unités de raffinage et de savonneries au fil des années. Ceci, en dépit de l’accroissement progressif du déficit structurel de production de l’huile de palme, la matière première, qui impose au pays des importations de plus en plus importantes.

En 2023, par exemple, en plus de la production locale distribuée par quota (en fonction des capacités installées) aux industries de transformation, le gouvernement camerounais a dû autoriser des importations d’un volume record de 200 000 tonnes, pour garantir l’approvisionnement des usines de production d’huile raffinée et de savons.

BRM

Le Cameroun doit abriter, du 28 au 30 mai 2024, le 3e Congrès africain sur le numérique ferroviaire à Yaoundé, la capitale. L’événement, organisé par Camrail, le concessionnaire du chemin de fer camerounais, et l’Union internationale des chemins de fer (UIC), vise à amener les acteurs du secteur à tirer profit du digital pour augmenter la sécurité et améliorer la fiabilité, la rentabilité et l’expérience clients. « Il s’agit notamment, outre les questions strictement liées au sponsoring, de proposer des pistes de réflexion et de solutions dans l’optique d’améliorer de manière significative la qualité des services qui sont aujourd’hui offerts. Les compagnies de téléphonie mobile proposent déjà des solutions, mais il faut poursuivre la réflexion. C’est aussi pour cette raison que des universitaires sont attendus à Yaoundé. Parce que l’université reste un haut lieu de la recherche », selon Pascal Miny, le directeur général de Camrail.

L’UIC est en effet convaincue que le système ferroviaire africain doit être plus digital pour répondre aux défis de demain. À ce sujet, dit-elle, le numérique est une opportunité qui peut apporter des solutions innovantes aussi bien pour le transport des passagers que pour le fret et les minerais, et permettrait de rattraper les retards du continent en matière de transport par voie ferrée. Selon cette organisation internationale, le contexte socio-économique africain devrait d’ailleurs permettre un développement « exceptionnel et rapide » de la digitalisation, dans la mesure où certaines applications numériques sont plus avancées en Afrique qu’en Europe ou en Amérique du Nord, à l’instar des paiements mobiles.

« La numérisation offrira aux économies africaines un moyen important de faire des progrès considérables, tant industriels que dans les services. Les nouvelles technologies apporteront ainsi des solutions innovantes au développement du ferroviaire, qui allie à la fois l’industriel et les services », soutient l’UIC. La localisation précise des trains, la digitalisation de la signalisation, la standardisation des interfaces à bord… sont autant d’avancées technologiques qui permettent de faire ce bond en avant. Le DG de Camrail affirme que la société est ouverte « à toute proposition pertinente » qui pourrait l’aider à faire ce saut.

Numérisation de la maintenance des voies

Il faut dire que Camrail expérimente la digitalisation depuis déjà quelques années. En 2017, la société a lancé une plateforme de billetterie électronique qui permet aux usagers d’acheter un ticket de train à partir d’une connexion Internet depuis un ordinateur, un téléphone portable ou une tablette. Une innovation qui rentre dans la même veine que l’achat des billets par paiement mobile à travers les opérateurs de télécoms Orange et MTN. La société affirme que ce mode de paiement permet aux voyageurs de réaliser des « économies substantielles » de temps (en évitant les rangs devant les guichets), et améliore l’accès aux tickets de train InterCity qui dessert Yaoundé à Douala, la métropole économique du pays.

Dans son processus de modernisation, Camrail a décidé d’innover en digitalisant la maintenance de ses infrastructures, pour l’essentiel construites depuis l’époque coloniale. À ce sujet, un contrat portant sur la mise en place d’un projet pilote numérique pour la maintenance de la voie ferrée Yaoundé-Douala a été signé le 20 septembre 2023 par le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, au nom de l’État du Cameroun, et le directeur général de l’entreprise belge Pepps Engineering Srl, Yannick Gilis. Dans le cadre de ce projet, il est prévu que l’entreprise belge aide à digitaliser les flux de maintenance qui régissent cette ligne de transport.

Actuellement, l’entretien se fait de manière mécanique, c’est-à-dire qu’il faut qu’une personne se rende sur le terrain et identifie un dysfonctionnement avant d’intervenir, indique le ministère des Transports. Le système numérique qui sera mis en place permettra d’anticiper certaines défaillances et également de suivre la maintenance à distance, ce qui permettra d’économiser du temps et des ressources, selon la même source. Sur ce qui sera fait concrètement, le DG de Pepps Engineering Srl a expliqué que des échanges de maintenance qui se font sur du papier vont être digitalisés grâce aux tablettes et ordinateurs, de manière à faire en sorte que l’information soit transférée rapidement et que les responsables de la maintenance puissent rapidement prendre des décisions pour minimiser les temps d’arrêt non planifiés.

Ce 3e Congrès africain sur le numérique ferroviaire intervient au moment où Camrail envisage de rénover 560 km de voies ferrées sur les tronçons Douala-Yaoundé et Belabo-Nganoundéré afin d’assurer l’interconnexion de l’Est du pays et de fluidifier les échanges avec le Tchad et la République centrafricaine (RCA). Cette réhabilitation, apprend-on, s’inscrit dans le cadre des investissements annoncés par plusieurs bailleurs, notamment la Banque européenne d’investissement (BEI), la Banque mondiale et l’Agence française de développement (AFD) pour financer la rénovation des chemins de fer du pays dans le but de faciliter la mobilité des personnes et l’acheminement des marchandises, comme le rapporte l’Agence Ecofin.

Patricia Ngo Ngouem

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Dans une note de service signée le 28 mars 2024, le directeur général des douanes, réitère l’interdiction de dédouanement des marchandises tierces en régime d’entrepôt privé de véhicules. Fongod Edwin Nuvaga dit constater le dédouanement d’autres marchandises dans ces entrepôts agréés exclusivement pour les véhicules. Pour le DG des douanes, cette pratique, « source de distorsions des règles de domiciliation des opérations douanières dans les bureaux des douanes et de déperditions budgétaires, est susceptible d’enracinement de mauvaises pratiques ».

La douane indique qu’il est difficile d’évaluer les pertes financières causées par cette pratique. Pour y mettre, envisage d’engager des visites inopinées dans les entrepôts de véhicules pour vérifier le respect de la réglementation. Des amendes, apprend-on, sont également prévues en cas d’infractions.

Pour comprendre, il faut remonter à la loi de finances 2018. « Depuis six ans, les grands importateurs peuvent faire venir des véhicules au Cameroun, les stocker dans leurs entrepôts en attendant que les clients potentiels viennent les acheter, afin de les dédouaner pour leur compte. Ce qui permet aux importateurs d’avoir une grande surface financière parce qu’ils ne paient pas les droits et taxes de douane lors du franchissement des frontières », explique Guy Innocent Diffouo, chef de cellule de la législation à la direction générale des douanes.

D’après ce dernier, l’État a institué le régime d’entrepôt privé de véhicules pour lutter contre la contrebande qui lui fait perdre des recettes. « On s’est rendu compte qu’un véhicule importé par route de l’Afrique de l’Ouest était moins cher que celui importé par les ports. Nous avons interrogé le modèle ouest-africain et compris qu’il existait des régimes d’entrepôt de véhicules qui permettaient aux importateurs d’acheter les véhicules et de les réexporter sans payer les droits de taxe et douane. Finalement, nous avons compris que ces véhicules étaient moins chers parce que la douane était utilisée comme une variable d’ajustement », explique-t-il.

Mais au fil du temps, poursuit Guy Innocent Diffouo, on a constaté qu’il y a une pratique qui consiste à mettre dans les conteneurs de véhicules, « d’autres types de marchandises (machines à laver, matelas, etc.) qui sont acheminées dans ces entrepôts privés exclusivement dédiés aux véhicules. Ce qui est interdit par la réglementation ».

Frédéric Nonos

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Les températures annoncées entre 35 et 41 degrés au Cameroun, au cours de la première décade du mois d’avril 2024, devraient avoir un impact négatif sur la production avicole, bovine et porcine. C’est du moins ce que projette le « bulletin d’assistance météo à l’élevage », que vient de publier la direction de la météorologie nationale.

Afin d’atténuer les effets de ces températures sur les animaux, qui pourraient induire une baisse de production, la direction de la météorologie nationale recommande aux éleveurs d’abreuver régulièrement les bêtes, créer des systèmes d’ombrage. Cette structure étatique conseille également aux éleveurs d’effectuer les déplacements aux heures les moins chaudes, ou encore d’augmenter le taux de ventilation des bâtiments servant à l’élevage.

Selon la direction de la météorologie nationale, le bulletin d’assistance météo à l’élevage permet de « mettre à la disposition des institutions rurales, des industries pastorales et des particuliers, des prévisions météorologiques et des conseils liés à l’état d’embonpoint, à la variation de la production des animaux et à l’apparition des maladies au courant des différentes décades et saisons ».

BRM

Le préfet du département de la Haute Sanaga, Albert Nanga Dang, devrait présider, ce 2 avril 2024 à Nanga-Eboko, dans la région du Centre du Cameroun, une réunion d’information et de concertation avec des autorités traditionnelles, des responsables administratifs et municipaux des arrondissements de Nanga-Eboko et de Minta. Selon le message porté du préfet, signé le 27 mars 2024, cette rencontre est relative « au projet industriel culture du manioc, dans les arrondissements de Nanga-Eboko et Minta », et aux « dérogations spéciales accordées à la société Lyrebird Capital Company LTD ».

 Dans la foulée de ce message porté, le préfet de la Haute Sanaga a signé un arrêté préfectoral portant désignation des membres du comité ad-hoc, « chargé de l’analyse, de l’examen, de la mise à disposition et de la sécurisation des assiettes foncières sollicitées par la société Lyrebird Capital Company Ltd ». Un document ayant fuité sur les réseaux sociaux, portant la signature du ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, Henri Eyebe Ayissi, révèle que les « assiettes foncières » concernées par le projet agro-industriel en gestation portent sur une superficie de 400 000 hectares.

« Faisant suite à la requête de Monsieur Nganda Jean Baptiste (photo), président du Conseil d’administration de la Société camerounaise de manioc, de finances et de l’immobilier (Socamfi SA), et représentant de la société Lyrebird Capital Company Limited, et me référant aux conclusions du rapport de la mission d’investigation effectuée sur le site le 22 novembre 2023 par les responsables de la direction des affaires foncières, faisant état du consentement des autorités traditionnelles des localités devant abriter ledit projet, j’ai l’honneur de vous notifier mon accord de principe pour la mise en œuvre, dans le strict respect de la règlementation foncière en vigueur, de la procédure de concession provisoire sollicitée sur une parcelle du domaine national d’une superficie d’environ 400 000 hectares, répartis dans 12 groupements (…) de l’arrondissement de Nanga-Eboko, et sous réserve de leur disponibilité et du caractère paisible de leur occupation », écrit le ministre Eyebe Ayissi.

Entreprise inconnue

La révélation de ce projet n’a pas manqué de susciter une certaine indignation sur les réseaux sociaux, notamment sur la superficie sollicitée. « Chères autorités administratives, municipales et traditionnelles de l’arrondissement de Nanga-Eboko, il n’est pas possible, quelles que soient les motivations qui sont les vôtres, de valider un projet qui tend à céder à une entreprise fictive ou à n’importe quelle d’ailleurs, 400 000 hectares de terre sur les 700 000 que compte l’arrondissement de Nanga-Eboko. Les populations restent très attentives aux conclusions de la réunion convoquée le 2 avril 2024. La paix sociale est l’une des caractéristiques des populations de cette unité administrative », prévient sur Facebook l’universitaire Joël Meyolo, fils du coin.  

Sur le profil de l’entreprise qui sollicite une telle superficie pour la culture du manioc, une recherche sur la toile permet de constater qu’il existe une entreprise dénommée Lyrebird Capital Limited. Selon diverses plateformes consultées, cette entreprise, créée en janvier 2020 à Londres, opère « dans la vente de carburants, minerais, métaux et produits chimiques industriels ». Les mêmes sources, qui situent à janvier 2022 la publication des derniers états financiers de cette entreprise, sont cependant divergentes sur son statut. Elle est tantôt dissoute, tantôt toujours opérationnelle, avec seulement deux dirigeants actifs. Une autre entreprise, portant cette fois-ci la dénomination intégrale de Lyrebird Capital Company Limited (la même que l’entreprise concernée par le projet camerounais), existe à Hong-Kong. Sans qu’on ne puisse cependant établir de lien entre elle et Jean Baptiste Nganda, présenté comme son représentant.

Selon nos recherches, Nganda Jean Baptiste fut délégué régional de la Chambre d’agriculture pour le Centre. En 2012, il a été nommé président départemental de l’Association nationale des producteurs de cacao et de café (ANPCC). Dans une interview réalisée il y a 5 ans par Agri TV, ce dernier est présenté comme le président du conseil d’administration de la Société coopérative de production cacao café de Nanga-Eboko (Socoproca). Il y parle déjà d’un projet de production de manioc à grande échelle, avec des partenaires. Dans cet entretien, M. Nganda annonce que sa coopérative dispose de 25 000 hectares, et que le projet industriel qu’il peaufine permettra de créer 10 000 emplois directs et 3 000 emplois indirects.   

Au demeurant, les premières réactions à la suite de la révélation d’un projet de production de manioc à l’échelle industrielle dans l’arrondissement de Nanga-Eboko, sur une superficie sollicitée de 400 000 hectares, rappellent les contestations nées à l’époque autour des projets des industriels Neo Industry (cacao), dans la région du Sud, et Herakles Farms (palmier à huile), dans la région du Sud-Ouest. Le premier avait vu sa concession provisoire (26 000 hectares) être annulée en 2021, au terme d’un bras de fer de 5 ans entre les populations et l’État. Face à la pression des ONG en charge de la protection de l’environnement et de défense des intérêts des populations riveraines des plantations industrielles, le 2e avait simplement jeté l’éponge, après le démarrage effectif de ses palmeraies dans la région du Sud-Ouest, fruit d’une concession de 20 000 hectares obtenue de l’État du Cameroun. Aujourd’hui ; la superficie en jeu est 20 fois plus importante.

Brice R. Mbodiam

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Le 28 mars 2024 à Douala, la capitale économique camerounaise, le ministre gabonais des Comptes publics, Charles M’ba (photo), a présenté aux investisseurs camerounais le programme de recherche des financements 2024 de l’État du Gabon. Cette présentation avait pour objectif d’inciter les investisseurs camerounais à souscrire aux différentes opérations de lever de fonds, d’un montant total de 854 milliards de FCFA, que l’État gabonais entend effectuer sur le marché sous-régional des titres publics tout au long de l’année 2024.

Pour réussir ces opérations, qui permettront au Gabon de réaliser certains projets contenus ans le Plan national de développement pour la transition (PNDT), le ministre gabonais n’a pas manqué d’indiquer les espoirs placés sur les investisseurs camerounais, dont il a d’ailleurs salué le « compagnonnage historique », lors des précédents appels de fonds de l’État gabonais.

En effet, selon les données de la direction générale du Trésor du ministère des Finances, plus de 70% des souscriptions sur le marché des titres publics de la Beac sont le fait des investisseurs du Cameroun. Cette suprématie est souvent transposable au marché financier. À titre d’exemple, le Cameroun a contribué pour 42,7% (75 milliards de FCFA sur 175) à l’emprunt obligataire du Gabon baptisé « EOG 6,25% Net 2022-2028 ». 

BRM

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Au cours du premier trimestre 2024, le secteur douane de la région du Sud-ouest a collecté plus de 11,8 milliards de FCFA de recettes hors Sonara, selon les données publiées ce 1er avril par la direction générale des douanes (DGD). Ces recettes sont en hausse de 6,6 milliards de FCFA (+129,4%) par rapport à la même période en 2023 où elles étaient de 5,1 milliards de FCFA.

Selon ce bilan dressé par l’administration douanière, le nombre de déclarations validées dans ce secteur est passé 1357 à 1723 entre le premier trimestre 2023 et celui de cette année, pour une rentabilité par déclaration de 776 000 FCFA en 2023 contre 1,1 million de FCFA en 2024, soit une progression de taxation de 400 000 FCFA par déclaration sur les deux périodes. Par ailleurs, 309 manifestes ont été enregistrés au premier trimestre 2024 contre 278 au cours de la même période en 2023.

Ces performances se justifient notamment par l’amélioration de la situation sécuritaire dans cette partie du pays, en proie à la crise anglophone depuis 2017. « Les mesures de sécurité renforcées dans les ports, l’amélioration continue de la prise en charge des marchandises et la collaboration avec les partenaires ont permis d’arriver à ces bons résultats », justifie l’administration douanière du Cameroun.

Au cours de l’année 2024, l’État du Cameroun espère mobiliser des recettes douanières globales de 1 079,9 milliards de FCFA, en hausse de 10% par rapport aux prévisions de l’année précédente. En 2023, ce sont 1 019,8 milliards de FCFA qui ont été collectés par la direction générale des douanes (DGD), sur un objectif initial de 973,7 milliards de FCFA.

SG

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Le gouvernement camerounais est à la recherche de bailleurs pour financer son 4e recensement général de la population et de l’habitat. Les pouvoirs publics tablent sur un budget total de 64 milliards de FCFA pour la conduite de ce recensement. À ce jour, une enveloppe de 42 milliards de FCFA a déjà été mobilisée, a déclaré le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey (photo), au cours du conseil de cabinet le 28 mars dernier à Yaoundé.

Il reste donc à trouver 22 milliards de FCFA. « Des procédures sont enclenchées à l’effet d’obtenir la contribution des partenaires techniques et financiers en vue de la constitution des fonds résiduels », peut-on lire dans le communiqué final ayant sanctionné ledit conseil. Le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a prescrit au Minepat « d’engager ou de compléter, dans les meilleurs délais possibles, les démarches requises pour le bouclage financier des opérations de dénombrement » de ce 4e recensement général de la population et de l’habitat.

Ce 4e recensement général de la population et de l’habitat sera couplé au recensement général de l’agriculture et de l’élevage. Selon le Minepat, le gouvernement a jugé opportun de mutualiser les deux opérations en raison des « contraintes inhérentes à la disponibilité des fonds ». Alamine Ousmane Mey précise que ces deux opérations nécessiteraient des besoins de financement cumulés de près de 22 milliards de FCFA seulement pour les activités de collecte et post-censitaires, soit 33,8% de l’enveloppe globale.

En attendant de mobiliser tous les fonds, le membre du gouvernement, assure que les activités préalables à ce recensement sont achevées à ce jour, à l’instar de l’élaboration des documents techniques, la formation du personnel d’encadrement et la réalisation de la cartographie censitaire et du recensement pilote. Les prochaines étapes du processus prévoient notamment la sélection et la formation des agents recenseurs, la conduite de la communication censitaire et le comptage de la population. L’opération s’achèvera par les activités post-collecte telle que la production des différents rapports, suivie de la publication des résultats.

Dans le cadre de ce recensement, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA, sigle en anglais) accompagne le gouvernement dans le plaidoyer et la mobilisation des ressources. L’UNFPA et le Bureau central de recensement et d’étude de la population (Bucrep), l’organe chargé des modalités pratiques de la mise en œuvre de cette opération, se sont accordés pour faire former les agents recenseurs sur la prévention des abus sexuels. Ladite formation a pour but de prévenir les violations des droits humains, surtout à l’égard des femmes et des filles, de la part de ces agents qui seront désormais appelés à faire des descentes dans les foyers et communautés, surtout celles des populations vulnérables, explique cette agence onusienne. D’autres agences du système des Nations unies accompagnent également le Cameroun dans ce processus d’actualisation de ses données sociodémographiques et agropastorales. 

En rappel, le 4e recensement général de la population et de l’habitat a été institué depuis 2015. Il « vise principalement à rendre disponibles les données nécessaires à la planification du développement et à la prise en compte du dividende démographique dans l’élaboration des politiques permettant l’évolution du Cameroun vers l’émergence », selon le décret du chef de l’État du 15 septembre 2015 l’instituant. On ignore quand aura lieu cette opération, antérieurement prévue pour les mois de novembre et décembre 2023. Le dernier recensement général de la population remonte à 2005. Ses résultats, rendus publics en avril 2010, chiffraient la population du Cameroun à 20 millions d’habitants.

Patricia Ngo Ngouem

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L’organisation à but non lucratif Digital Transformation Alliance et le centre d’incubation technologique Innotech Lab, tous consacrés à la promotion de la transformation numérique, se proposent d’accompagner les entreprises locales dans la maîtrise des technologies de pointe à travers son programme « Industry Marker Academy » qui se tiendra du 3 au 4 avril prochain à Yaoundé. À travers cette initiative, il est question d’encourager l’adoption et la mise en œuvre des technologies de pointe dans les entreprises camerounaises, notamment l’intelligence artificielle (IA) pouvant leur permettre d’optimiser leurs opérations, d’améliorer leur efficacité et de réduire leurs coûts. Il s’agit aussi de promouvoir l’industrialisation des TPME et PME/PMI à travers des programmes d’accompagnement concrets et de maturation technologique et organisationnelle spécifiques. Le programme agira comme une sorte d’incubateur puisqu’il ne se limitera pas à des actions ponctuelles sur ces deux jours, mais ira jusqu’à l’accompagnement post-évènement des entrepreneurs, apprend-on.

« Quand on parle de pays développés, on parle de pays industrialisés. Et quand on parle de pays industrialisés, on parle de pays développés. Donc, la corrélation entre le développement et l’industrialisation est évidente. Nous devons donc nous industrialiser et pour nous industrialiser, nous avons besoin des technologies qui nous permettent par exemple de transformer nos matières premières en produits finis », a déclaré Mbang Sama (photo), fondateur et président exécutif de DTA et cofondateur Innotech Lab, lors d’une conférence de presse tenue le 26 mars dernier.

Selon ce dernier, le développement, donc l’industrialisation, nécessite la création des richesses et la mise en place des chaînes de valeurs. Seulement, le faible pourcentage de pénétration des entreprises locales aux chaînes de valeurs mondiales est en grande partie justifié par le faible taux de transformation locale en valeur ajoutée qui lui est aussi motivé, en plus des facteurs financiers, énergétiques, logistiques et incitatifs, au manque des maîtrises technologiques importantes pour transformer les matières premières en produits finis suivant les normes internationales importantes pour les échanges commerciaux, dit-il.

Ce programme sera l’occasion de rassembler les acteurs clés du secteur industriel, économique, politique et la société civile pour s’approprier ces technologies de pointe, et voir comment les intégrer dans les industries au Cameroun pour « accélérer la productivité, la compétitivité et accroître le niveau de vie des populations », selon son initiateur. Il naît, apprend-on, de la volonté de capaciter l’écosystème entrepreneurial à la maîtrise des technologies productives et créatrices de richesses de l’industrie 4.0, celle-ci étant définie comme l’intégration de technologies digitales intelligentes dans la production et les processus industriels). Mbang Sama assure qu’il s’inscrit en droite ligne de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) du gouvernement, dans la mesure où il participera à booster la productivité, renverser la courbe des exportations et permettre aux acteurs de contribuer à une véritable transformation structurelle qui vise l’industrialisation du Cameroun.

P.N.N

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Selon la fondation du milliardaire nigérian, Tony Elumelu (photo), propriétaire du groupe bancaire United Bank for Africa (UBA), 689 jeunes entrepreneurs camerounais ont été financés entre 2015 et 2024 dans le cadre des activités de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) dans le pays. D’après les chiffres compilés par Rollin Foko, formateur et mentor depuis 10 ans à ladite fondation, le montant du financement accordé à ces entrepreneurs en 10 ans est de 2,73 millions de dollars, soit un peu plus de 1,6 milliard de FCFA. Ce qui fait à peine 12% du bénéfice réalisé au Cameroun par le groupe bancaire nigérian seulement en 2022. Selon les chiffres officiels, UBA a en effet réalisé un bénéfice de 13,7 milliards de FCFA au Cameroun en 2022.

Les financements aux entrepreneurs camerounais ont été octroyés dans le cadre du programme de l’entrepreneuriat Tony Elumelu (TEEP), lancé en 2015. Il offre à ses bénéficiaires, une formation en ligne de 12 semaines, de conseils de mentors de haut niveau, et un capital d’amorçage de 5000 dollars (plus de 3 millions de FCFA) pour développer leurs idées d’entreprise. Mais Rollin Foko précise que tous les bénéficiaires camerounais n’ont pas reçu le même capital de départ.

À la tête d’une PME de production et de transformation de pommes de terre labellisées « King Arthur », Yvon Arthur Nana est l’un des bénéficiaires du TEEF en 2019. Il déclare avoir reçu les 3 millions de FCFA d’amorçage qui ont été un catalyseur pour son projet. « Ces fonds m’ont permis d’acquérir quelques machines pour réaliser des tests agroalimentaires. Grâce à cet investissement, j’ai acquis aujourd’hui un outil de transformation de pommes de terre d’une capacité de production de 3 tonnes par jour », confie ce trentenaire.

Avant 2019, déclare ce jeune entrepreneur diplômé en management et commerce international, « je produisais annuellement 60 tonnes de pommes que je vendais sur le marché. Mais l’achat des machines m’a permis de créer de la valeur en transformant ces pommes en quatre principales formes (pommes entières, frites pommes, frites en D et pommes lamelles) ». À en croire ce dernier, 70% des professionnels de la restauration utilisent les pommes de terre naturelles ou surgelées. Mais ils font face à plusieurs problèmes notamment le temps d’épluchage, de découpage qui empiètent sur le temps de cuisson. Et « nos produits leur apportent des solutions rapides à leurs besoins ».

Avec une unité de production basée au quartier Logpom dans le 5e arrondissement de Douala, Yvon Arthur Nana dit employer 12 collaborateurs enregistrés et plusieurs employés indirects au quotidien, alors qu’il était seul à lancer son projet il y a cinq ans. Face à une demande de « plus en plus croissante », ce dernier affirme cultiver ses propres pommes de terre et recourir aux associations de producteurs pour éviter les ruptures de stock. S’il reconnait que le marché se porte plutôt bien, Yvon Arthur Nana relève des défis relatifs au financement. Il plaide pour que UBA lui accorde des facilités de prêt, afin d’accroître sa production avec une unité de transformation de 50 tonnes de pommes par jour d’ici 2026. S’il est peu disert sur le chiffre d’affaires de son entreprise, Yvon Arthur Nana affirme l’avoir multiplié par 6 en cinq ans.

Réajustement

Une croissance qui n’est pas encore ressentie chez Jean Marie Ntsama, autre bénéficiaire du TEEF en 2019. Cet enseignant de lycée de 35 ans dit avoir reçu 3000 dollars (plus de 1,5 million de FCFA) pour son projet d’élevage d’escargots. « Nous avons créé un établissement de commercialisation d’escargots au bois de Mardock à Ngaoundéré dans le septentrion du Cameroun. Il était question d’élever des escargots dans les caisses et de les transformer pour commercialiser la bave, la chair et les coquilles. Mais la réalité du terrain nous a emmenés à faire des réajustements », explique ce dernier. Il cite le climat local qui a asséché « environ 5000 œufs d’escargots ».  

Pour ce faire Jean Marie Ntsama affirme avoir intégré la pisciculture dans son projet pour diversifier son offre et obtenir davantage de plus-value. À ce jour, précise-t-il, quatre employés sont mobilisés pour la gestion de son projet qui n’est pas rentable pour l’instant. Il espère qu’il le sera dans un proche avenir et exhorte Tony Elumelu à continuer à financer les projets des jeunes entrepreneurs camerounais.

À l’occasion de la 10e cohorte du TEEF présenté le 22 mars 2024 à Lagos au Nigeria, Tony Elumelu a annoncé que sa fondation a versé 100 millions de dollars, soit plus de 60 milliards de FCFA à plus de 20 000 jeunes entrepreneurs dans 54 pays africains. Ces derniers, a précisé le fondateur de UBA, ont créé plus de 400 000 emplois directs et indirects, contribuant ainsi à la croissance économique et au développement de l’Afrique.

Frédéric Nonos

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Selon une décision signée le même jour par le ministre des Finances, depuis le 19 mars 2024, la valeur imposable des pneumatiques neufs importés est réduite de 10% au Cameroun. Cette décision entraine de fait une réduction du coût d’importation des pneus neufs. Louis Paul Motazé précise que cette mesure, sans effet rétroactif, est valable pour une durée de six mois, et est « renouvelable le cas échéant ». Elle fait suite, précise ce membre du gouvernement, aux « très hautes instructions du chef de l’État (…) prescrivant les mesures complémentaires d’accompagnement, à la suite du réajustement des prix des carburants à la pompe », à compter du 3 février 2024. Ces directives présidentielles, rappelle-t-il dans sa décision, lui ont été répercutées par lettre du secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, en date du 23 février 2024.

Au-delà des raisons officiellement invoquées par le ministre des Finances, la réduction du coût d’importations des pneus neufs au Cameroun est également une manière d’encourager l’utilisation des pneus de bonne qualité dans le secteur du transport terrestre, dans lequel de nombreux accidents de la route sont souvent causés par la qualité défectueuse des pneus. Cependant, bien qu’elle soit conjoncturelle, si l’on s’en tient aux termes de la décision du ministre Motazé, l’on ne saurait ne pas faire remarquer que cette réduction des coûts des importations des pneus neufs au Cameroun survient dans un contexte d’implémentation de la politique d’import-substitution, qui vise plutôt à réduire les importations, tout en mettant en place des mesures incitatives pour encourager le développement de la production locale.

De ce point de vue, au Cameroun, les projets de construction des usines de production de pneus ne manquent pas. Le plus important d’entre eux est certainement celui porté par la Cameroon Tyre Factory (CTF), filiale de Neptune Holding de l’opérateur économique camerounais Antoine Ndzengué. Cette firme, qui commercialise actuellement les pneus de la marque « Double Star » de l’Allemand Double Star Industry, ambitionne de monter à Bomono, dans la banlieue de la ville de Douala, une unité de production de pneus. D’une capacité de production annuelle de 4,6 millions d’unités, l’usine devrait générer environ 2 500 emplois, apprend-on. Coût de l’investissement : 400 milliards de FCFA.

 La réalisation d’un tel projet pourrait permettre de réduire les prix au consommateur des pneus neufs et la part du déficit de la balance commerciale du pays induite par les importations massives des pneus neufs et usagés. Selon le rapport sur le commerce extérieur du Cameroun, publié par l’Institut national de la statistique (INS), le pays a par exemple importé 23 164 tonnes de pneumatiques neufs au cours de l’année 2022, pour un montant total de 32,6 milliards de FCFA. Le volume de capitaux ainsi expatriés, en raison de ces importations, est cependant en baisse d’environ 1,2 milliard de FCFA en glissement annuel, révèle le rapport de l’INS.

 Le document de l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun révèle, par ailleurs, que le Cameroun a importé 6 596 tonnes de pneumatiques rechapés ou usagés (encore appelés pneus d’occasion) au cours de l’année 2022, pour une dépense totale d’un peu plus de 2 milliards de FCFA. Un an plus tôt, apprend-on de la même source, le pays avait réalisé des importations de 6 913 tonnes de pneumatiques rechapés ou usagés, pour un montant de 1,8 milliard de FCFA. Contrairement à une opinion bien répandue, les données de l’INS révèlent qu’au Cameroun, les pneus neufs, bien que plus chers, sont plus commercialisés et utilisés que les pneus dits d’occasion.

Brice R. Mbodiam  

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Le 22 mars 2024, le Comité technique interministériel d’experts, chargés de l’examen des dossiers de maturité des projets d’investissement public soumis par les maîtres d’ouvrages (COTIE), a validé le projet de l’Office céréalier visant à renforcer ses stocks, grâce à l’acquisition de 10 000 tonnes supplémentaires. En d’autres termes, cette entreprise publique chargée de lutter contre la famine dans les trois régions septentrionales du Cameroun recevra du gouvernement les financements nécessaires pour la réalisation de ces achats.

Pour rappel, l’office céréalier est une sorte de centrale d’achat des céréales mises en place par le gouvernement. Cette structure a pour rôle de faire des provisions au travers des achats dans les bassins de production. Ces produits sont ensuite remis sur le marché à des prix abordables, en période de soudure ou de pénurie de céréales dans les régions du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua, dans lesquelles la consommation de ces produits fait partie des habitudes alimentaires.

Cette stratégie de l’Office céréalier permet ainsi au gouvernement de combattre aussi bien l’explosion des prix des céréales dans les marchés du septentrion en période de soudure ou de pénurie, que l’insécurité alimentaire dans cette partie du Cameroun.

BRM

Au Cameroun, les producteurs de chocolats et autres produits faits à base de cacao ont expédié à l’étranger une cargaison totale de 3 338 tonnes au cours de l’année 2022. Ces ventes à l’international leur ont permis d’engranger des revenus estimés par l’Institut national de la statistique (INS) à 6,3 milliards de FCFA. En légère hausse par rapport aux 6,2 milliards de FCFA empochés en 2021, grâce à l’exportation de 3 300 tonnes de produits.

Malgré la présence sur le marché local et international de chocolats made in Cameroun, produits par des PME et des artisans qui se lancent de plus en plus dans la transformation du cacao, la production et la commercialisation du chocolat et autres produits dérivés du cacao au Cameroun sont contrôlées par des multinationales. La plus importante est Chococam (Chocolateries et confiseries du Cameroun), filiale du groupe sud-africain Tiger Brands. En dehors du marché camerounais, ses chocolats et autres produits dérivés réputés avoir une forte teneur en cacao sont très appréciés dans la sous-région Afrique centrale, voire en Afrique de l’Ouest (Nigeria).

Le Cameroun abrite également une unité de production de chocolats du groupe italien Ferrero, dont les produits abondent également sur les étals des commerces au Cameroun et dans la sous-région Afrique centrale. Contrairement aux chocolats de la société des Plantations du haut Penja (PHP), qui sont essentiellement exportés vers le marché européen.

En effet, depuis la période allant de 2015 à 2017, cette filiale de la Compagnie Fruitière de Marseille, leader de la production bananière au Cameroun, s’est lancée dans la transformation du cacao, grâce à une plantation d’une superficie de 150 hectares. Avec son unité de transformation érigée dans la ville de Njombe, la PHP produit du chocolat sous la marque « ateliers des cinq volcans », diversifiant ainsi ses exportations de bananes et de poivre.

BRM

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Depuis le 19 février 2024, la Communauté urbaine de Douala (CUD), mairie de la ville, a lancé les souscriptions des bons à moyen terme négociables (BMTN) d’un montant de 10 milliards de FCFA. Il s’agit d’un type de titres de créances négociables (TCN) émis sur le marché des titres de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). 

L’opération, baptisée « TCN 6,5% NET BMTN CUD 2024-2028 », a été présentée le 26 mars 2024 à Douala. Elle est arrangée par un consortium de sociétés de bourses (USCA, Beko Capital, Elite Capital, Fedhen Capital) avec pour chefs de file Société Générale Capital Securities Central Africa (SG Capital Cemac) et Attijari Securities central Africa (ASCA). Et les souscriptions se déroulent auprès des banques et autres institutions financières qui sont des spécialistes de valeurs du trésor (SVT) jusqu’au 31 mars 2024. Mais la CUD précise que ce délai peut être prolongé.

Au total, 10 000 titres doivent être émis à la valeur nominale unitaire d’un million de FCFA. Le taux d’intérêt est de 6,50% pour une maturité de quatre ans (2024-2028). L’opération est garantie par une lettre de confort du ministère des Finances du Cameroun. Pour sécuriser les remboursements, la CUD affirme qu’elle donnera de manière ferme et irrévocable à la Beac, l’instruction de débiter son compte dans ses livres et d’alimenter mensuellement le compte séquestre également ouvert dans les mêmes livres à hauteur de 1/12e du montant de la prochaine échéance annuelle, jusqu’au remboursement total du montant d’émission.

Une commission de 3 milliards de FCFA pour la CAA

Les 10 milliards de FCFA à mobiliser représentent une partie des fonds de contrepartie (12,4 milliards de FCFA) devant être fournis par l’État du Cameroun (précisément la CUD) dans le cadre du projet de Bus Rapid Transit (BRT) de la capitale économique camerounaise. Ils vont permettre à la CUD d’indemniser des biens et personnes impactés par le projet à travers un plan d’action de réinstallation (PAR) de 6,6 milliards de FCFA : soit 5,2 milliards de FCFA pour indemniser quelques 542 personnes et 1,4 milliard de FCFA pour les réinstallations, précise-t-on à la mairie de la ville. Elle prévoit par ailleurs une réserve de 600 millions de FCFA, afin de faire face aux surcoûts liés aux actions de réinstallation involontaires contestées.

En fin, près 3 milliards de FCFA doivent servir au paiement d’une commission à la Caisse autonome d’amortissement (CAA), le gestionnaire de la dette publique du Cameroun. « Le financement de la Banque mondiale de 260,8 milliards de FCFA dont bénéficie le projet a été accordé à l’État qui en transfert le fruit à la CUD. À ce titre, l’État représenté par la CAA a négocié avec la CUD une commission de rétrocession qui s’élève à 2,9 milliards de FCFA. Il s’agit d’une compensation matérialisant le fait que la charge de remboursement de cette dette reposera sur l’État, mais le bénéfice des investissements qu’il finance ira à la ville de Douala », explique la mairie de la ville de Douala.

D’après la CUD, les 2,4 milliards de FCFA de fonds de contrepartie restants pourraient être mobilisés en fonction des besoins du projet. Elle précise que malgré la baisse du coût des indemnisations, le budget du projet reste maintenu à 335,3 milliards FCFA, dont 62,1 milliards FCFA devant être mobilisés par les partenariats publics-privés. Selon le maire de Douala, Roger Mbassa Ndine, le projet BRT devrait débuter d’ici juillet prochain. Il devrait permettre à la capitale économique du pays de se doter d’un système de transport moderne pour une meilleure mobilité.

Frédéric Nonos

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Le ministre camerounais de l’Économie, Alamine Ousmane Mey, et le chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun (UE), Jean-Marc Chataigner, au procédé le 26 mars 2024 à Yaoundé, à la signature de deux conventions de financement d’un montant total de plus de 12 milliards de FCFA. « Ces actions s’inscrivent dans le cadre de la stratégie “Global Gateway” de l’UE, qui vise à créer des partenariats pour des investissements durables dans le domaine du climat/énergie, des transports, du numérique, de la santé, de l’éducation et de la recherche », souligne la délégation de l’UE au Cameroun.

D’un montant de 9,8 milliards de FCFA, la première convention, qui combine don et prêt, vise « à soutenir la compétitivité des entreprises nationales, à travers des appuis directs, à améliorer le climat des affaires et à faciliter l’accès au financement aux entreprises via une facilité de financement en appui au développement de chaînes de valeur ». La 2e convention, elle, porte sur un montant de 2,6 milliards de FCFA, en mixage don et prêt également. Celle-ci vise, apprend-on, « à augmenter l’accès de tous à une fourniture électrique davantage basée sur les énergies renouvelables au Cameroun, en jouant sur deux axes : l’amélioration des capacités des autorités de tutelle et la mobilisation de financements de projets auprès de développeurs privés ».

À en croire la délégation de l’UE au Cameroun, ces deux accords de financements s’inscrivent dans le cadre du Programme indicatif multi-annuel (PIM) 2021-2027 du Cameroun, et répondent aux orientations stratégiques de la Stratégie nationale de développement du Cameroun à l’horizon 2030 (SND30), en cours d’implémentation dans le pays.

BRM

Au Cameroun, des opérateurs télécoms annoncent la restitution aux abonnés du crédit data non consommé, suite aux incidents survenus sur certains câbles sous-marins de fibre optique desservant l’Afrique qui perturbent l’accès à Internet dans le pays depuis plusieurs jours. « La restitution des data souscrites et non consommées du fait de cet incident a effectivement débuté. Les clients concernés sont informés individuellement, et le processus se poursuivra jusqu’en fin du mois », affirme Orange Cameroun, filiale locale du groupe français Orange, dans un communiqué publié le 20 mars. « Nous avons nos ordinateurs qui nous disent quels abonnés sont concernés. Des messages leur sont envoyés, et ils peuvent vérifier leur compte pour s’assurer que leur crédit data a effectivement été restitué », souffle une source autorisée au sein de l’entreprise, contactée par Investir au Cameroun.

« Les clients dont les forfaits ont expiré pendant la période d’interruption du service seront tenus informés entre le 25 et le 31 mars 2024, de la manière dont ils pourront accéder à leur forfait Internet inutilisé », indique de son côté MTN Cameroon, filiale locale du géant sud-africain de télécoms, dans un communiqué rendu public le 21 mars dernier. Du côté de Camtel, l’opérateur public de télécoms, l’on indique simplement que « les équipes travaillent encore dessus ».

Ces opérations de restitution de datas font suite à une instruction du gouvernement. Lors d’une réunion de crise le 18 mars dernier à Yaoundé, la ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, a prescrit aux opérateurs « la restitution systématique aux consommateurs des crédits data non consommés suite à la panne d’Internet ». Cette mesure fait partie d’un ensemble de solutions d’urgence prises par le gouvernement à l’effet d’atténuer l’impact de cette panne sur l’accès à Internet dans le pays.

« J’avais 2,3 Go dans mon téléphone que je n’ai pas pu utiliser à cause des perturbations d’Internet. La date d’expiration étant proche, j’ai voulu renouveler mon forfait pour prolonger la validité, mais je n’ai pas pu, car impossible d’avoir accès au réseau. J’espère que mes datas me seront restitués comme ils le disent », avance Christiane, une abonnée Orange.

Les revenus générés en 2022 par l’activité de fourniture du service d’accès à Internet impliquant les opérateurs de réseaux mobiles, hors Camtel et les opérateurs titulaires des licences de première catégorie, s’élèvent à 204 432 214 158 FCFA, d’après l’Observatoire annuel du marché des communications électroniques au Cameroun de l’Agence de régulation des télécoms (ART). Selon les données fournies par le régulateur du secteur, l’opérateur sud-africain est leader sur ce segment avec un chiffre d’affaires de 101milliards de FCFA, en hausse comparativement au 80,6 de milliards de FCFA de 2021. Son concurrent, Orange, a quant à lui engrangé des revenus de 96,9 milliards de FCFA en 2022, contre 74,5 de FCFA en 2022. L’ART ne prend pas en compte Camtel et Viettel (qui père sous le nom commercial Nexttel au Cameroun) qui n’ont pas fourni de données. Le régulateur précise par ailleurs que le parc d’abonnements actifs à Internet mobile a atteint un niveau élevé en 2022, passant de 9 330 418 abonnements en 2021 à 12 174 370 abonnements cette année-là. Ceci s’explique par la forte utilisation du service Internet par les abonnés à travers la panoplie des forfaits Internet commercialisés par les opérateurs concessionnaires et les fournisseurs d’accès à Internet -FAI), apprend-on.

En rappel, l’accès à Internet est perturbé au Cameroun depuis la matinée du 14 mars 2024, en raison des incidents sur les câbles sous-marins WACS (West African Cable System), SAT-3 (South Africa Transit 3) et MainOne, principaux fournisseurs d’Internet à l’Afrique centrale et de l’Ouest. Le Cameroun est connecté à deux de ces câbles, à savoir WACS dont le point d’atterrissement est à Limbe dans la région du Sud-Ouest, et SAT3 qui atterrit à Douala, la métropole économique du pays située dans la région du Littoral. Orange et MTN assurent aujourd’hui que la connexion Internet a été entièrement rétablie et stabilisée, et saluent la résilience des abonnés face à cette situation qui a eu un impact sur leur quotidien et leurs activités économiques.

P.N.N

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Selon le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), qui s’est réuni le 25 mars 2024 à Yaoundé, au siège de cet institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA), la croissance économique dans cet espace communautaire est projetée à 3,6% à fin 2024. À en croire le gouverneur de la Beac, le Centrafricain Yvon Sana Bangui, si cette prévision optimiste venait à se réaliser, la Cemac enregistrerait alors son taux de croissance économique le plus élevé depuis les 10 dernières années.

À en croire les prévisionnistes de la banque centrale des États membres de la Cemac, cette projection est « soutenue principalement par la bonne tenue des activités non pétrolières », dont la croissance est annoncée à 4,1% au cours de l’année 2024, en hausse de 1% par rapport aux 3,1% de l’année 2023. Le dynamisme annoncé des activités économiques sera impulsé aussi bien par le secteur privé que par le secteur public. Dans ce dernier secteur, selon les prévisions officielles révélées le 25 mars 2024, il est attendu une « dégradation des indicateurs des finances publiques » en 2024, avec notamment un solde budgétaire négatif (-0,2%, contre 0% en 2023), en raison notamment de l’accroissement des investissements dans les différents pays de la sous-région, précise la Beac.

Dans le même temps, et en dépit des mesures de lutte contre l’inflation mise en œuvre dans les pays de la sous-région, les tensions inflationnistes vont persister tout au long de l’année 2024, à 5,5%. Ce qui correspond toujours pratiquement au double du seuil de tolérance de 3% admis par les critères de surveillance multilatérale de la zone Cemac. Bien que liées à un environnement international défavorable, avec notamment la poursuite du conflit russo-ukrainien, ces poussées inflationnistes seront également entretenues, selon les analystes de la Beac, par la récente hausse des prix des produits pétroliers à la pompe dans certains pays de la zone Cemac. Il s’agit notamment du Cameroun et du Tchad.

En effet, au Cameroun, afin de réduire la subvention à la consommation des produits pétroliers, devenue intenable pour le Trésor public, le gouvernement a procédé à une revalorisation de 15% des prix du super et du gasoil la pompe, depuis le 3 février 2024. Il s’agit de la 2e augmentation en l’espace d’un an. Cette décision a été suivie par une revalorisation des tarifs du transport urbain et interurbain par voie terrestre. Ces réajustements des prix devraient conduire à un taux d’inflation de 7% dans le pays en 2024, selon les projections de l’Institut national de la statistique (INS).

Au Tchad, depuis le 13 février 2024, les prix à la pompe du super et du gasoil ont été revus à la hausse de respectivement 41% et 18%. Une décision qui devrait également entretenir l’inflation dans le pays et la sous-région. Malgré les mesures d’atténuation en faveur des populations (gratuité de l’eau et de l’électricité), ainsi que les multiples allégements fiscaux décidés par le gouvernement au profit des opérateurs du transport urbain (abattement de 50% sur la quasi-totalité des impôts liés à cette activité).

Brice R. Mbodiam

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La Société de développement du coton (Sodecoton), le mastodonte de l’agro-industrie dans les trois régions septentrionales du Cameroun, vient de procéder à l’indemnisation des populations touchées par le projet d’implantation de sa 11e usine d’égrenage du coton à Godola, près de Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord. Ces populations préalablement recensées par les autorités locales ont perçu au total 48 millions de FCFA, apprend-on officiellement.

Le franchissement de cette étape devrait permettre à la Sodecoton de réaliser sereinement son projet, sans grincements de dents des populations déguerpies sur le site du projet. En effet, dans la plupart des projets d’infrastructures et industriels au Cameroun, le démarrage des travaux ou alors la poursuite des travaux ont souvent été perturbés par les populations réclamant des indemnisations.

La date du démarrage des travaux sur le terrain n’a pas encore été révélée. L’on se souvient que fin 2022, la Sodecoton annonçait déjà des négociations avec des bailleurs de fonds, dans l’optique d’obtenir les financements pour la réalisation de ce projet. L’usine d’égrenage de coton de Godola fait partie du plan de redressement 2017-2023 de la Sodecoton. Cette usine vise à doper les capacités de transformation de l’entreprise, en prélude à la hausse de la production cotonnière annoncée à 400 000 tonnes dès l’année 2025.

BRM

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Au Cameroun, MTN a enregistré un chiffre d’affaires de 325,7 milliards de FCFA en 2023, selon les données financières publiées à la bourse des valeurs mobilières de Johannesburg, en Afrique du Sud. Cette performance représente une hausse de 10,9% par rapport à l’année 2022 et témoigne d’une accélération significative de la croissance et de la performance. D’après les analyses d’Investir au Cameroun, la progression des revenus a été de 8,7% en 2022, soit 2,2% de moins que l’année dernière. En plus, le chiffre d’affaires de MTN au Cameroun est beaucoup plus important que les 312,9 milliards de FCFA déclarés par son concurrent direct, la filiale locale du groupe français Orange.

Les services de connexion internet constituent le principal moteur de cette croissance. Ils ont représenté près de 38,4% du chiffre d’affaires total. Ils ont surpassé le segment des appels directs qui, pour la première fois, se classe deuxième en termes de contribution aux revenus de MTN au Cameroun. Par ailleurs, une progression notable est observée dans les revenus issus des services fintech, incluant les prêts de crédit téléphonique. Les services financiers ont atteint l’équivalent de 57,5 milliards de FCFA, selon le taux de conversion entre le FCFA et le rand arrêté lors de la clôture des comptes. Ce qui fait une hausse de près de 44,5%. En 2022, cette augmentation était limitée à 10,2%.

1 revenu

Les services data et fintech combinés ont représenté 52,13% des revenus de MTN au Cameroun, contre 51,4% en 2022, 47% en 2021 et 40,6% en 2020. Pour comprendre cette performance, il faut savoir qu’à fin de décembre 2023, MTN comptabilisait 5,8 millions d’abonnés actifs à son service internet au Cameroun, un niveau record depuis 2020. MTN a également enregistré 5,6 millions d’utilisateurs actifs à son service Mobile Money dans le pays, ce qui représente également le niveau le plus élevé des cinq dernières années. Le dernier record de performance est celui de la valeur moyenne des revenus par utilisateur, qui a atteint 2542,02 FCFA au Cameroun en 2023.

Dans ce contexte de dynamique positive, MTN a déclaré un bénéfice avant impôts et amortissements de 123 milliards de FCFA au Cameroun, soit 37,8 % de son chiffre d'affaires, marquant ainsi sa meilleure marge depuis 2019. Malgré ces performances positives, de nombreux défis restent à relever. Le marché de l'internet est sujet à des revendications constantes des consommateurs, qui expriment leur mécontentement quant à la qualité du service offert par tous les opérateurs. En outre, l'entreprise sud-africaine est toujours confrontée à une procédure judiciaire au cours de laquelle ses comptes bancaires ont été saisis du fait d’un conflit entre la holding de Baba Danpullo, Bestinver, et son banquier sud-africain First National Bank (FNB), filiale de FirstRand Bank (FRB), l'un des actionnaires du groupe MTN.

Idriss Linge

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Le contrat passé en juillet 2022 avec le groupement d’entreprises Wambo et Gege Business Sarl pour l’exécution des travaux de construction de la section Bouam-Diang-Andom (25,225 KM), dans la région de l’Est vient d’être résilié par le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi. Il s’agit d’un marché de 4,7 milliards de FCFA financé grâce au budget d’investissement public du ministère des Travaux publics pour les exercices 2022 et suivants.

Selon la décision signée le 22 mars 2024 par Emmanuel Nganou Djoumessi, cette résiliation est justifiée par le dépassement du seuil réglementaire des pénalités de retard, une mobilisation insuffisante du prestataire, un rendement insatisfaisant et une absence de perspective pour ce qui est de la conduite et l’achèvement du projet.

Du fait de cette résiliation de contrat, le groupement d’entreprises ne pourra pas soumissionner à un appel d’offres pendant une période de deux ans au Cameroun, précise le ministre des Travaux publics dans sa décision. Par ailleurs, les cautionnements produits par le groupement dans le cadre du marché seront mobilisés au profit de l’administration en vue notamment du paiement des frais inhérents à son remplacement et du préjudice subi par l’État. Il s’agit notamment de la caution d’avance de démarrage de 950 millions de FCFA et de la caution définitive de 237,5 millions de FCFA souscrite auprès de SAAR assurance.

Ce marché avait été attribué au groupement d’entreprises camerounaises en juillet 2022 à la suite d’un appel d’offres lancé en procédure d’urgence. Le groupement avait alors 12 mois pour livrer les travaux. Un délai qui n’a pas été respecté. D’où la résiliation actuelle.

C’est le 3e marché qui est résilié par le ministre des Travaux publics en l’espace de quelques mois. L’on se souvient que l’entreprise Bofas s’est déjà vu retirer deux marchés entre novembre 2023 et février 2024. Un autre contrat a été retiré à l’entreprise Super Confort au mois de novembre 2023.

SG

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