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Yaoundé - 02 mai 2024 -

Le groupe NJS annonce avoir finalisé l’acquisition des actions YARA CAMEROUN auprès de Yara International ASA. La transaction a été approuvée par les autorités compétentes. Le Groupe NJS devient ainsi l’actionnaire unique de la société Yara Cameroun et dévoile sa nouvelle identité, HYDROCHEM Cameroun, nom sous lequel l’entreprise opérera désormais.

L’acquisition réalisée par le groupe NJS traduit la volonté du groupe d’élargir son offre destinée au secteur agricole, actuellement centrée sur le développement maîtrisé de l’élevage. Cette prise de contrôle complet de l’entreprise par son actionnaire minoritaire historique ouvre la voie à d’ambitieux projets d’expansion de ses activités.

Fortement axé sur l’agriculture, le Groupe NJS, fondé par NOUTCHOGOUIN Jean Samuel, pionnier de l’industrie avicole camerounaise, est réputé depuis plus de quarante ans pour sa mise en œuvre de pratiques agricoles durables soutenues par des investissements importants et une gestion efficace des opérations. Grâce à sa présence étendue, qui couvre non seulement le Cameroun mais aussi les pays voisins de la zone CEMAC, le Groupe NJS est bien placé pour soutenir la sécurité alimentaire, la croissance et l’innovation dans ce secteur clé.

Pour consolider leur collaboration, Yara International ASA et le Groupe NJS ont conclu un accord de distribution exclusif portant sur les engrais haut de gamme NPK YaraMila et YaraLiva Nitrabor Calcium Nitrate. Fort de cet accord, le groupe NJS et sa filiale HYDROCHEM garantissent aux agriculteurs et détaillants agricoles camerounais l’approvisionnement de ces produits clés. En tant que partie essentielle à cet accord, Yara International ASA fournira un soutien technique et opérationnel au Groupe NJS.

Le Groupe NJS, conformément à sa politique d’excellence, réaffirme son ambition de promouvoir les meilleures pratiques agricoles afin d’augmenter la productivité des cultures au Cameroun et prolongera la politique d’accompagnement au quotidien des agriculteurs pour l’amélioration constante des résultats agronomiques des cultures et la vulgarisation de nouvelles techniques. À l’instar de ce qu’a réalisé le groupe dans ses activités historiques au cours des dernières années, un programme d’investissements sera mis en œuvre dans la production d’engrais afin de bénéficier à plein du potentiel de croissance du marché.

Le groupe NJS a commenté : « Nous nous réjouissons de cette opération importante concrétisant un partenariat de long terme et souhaitons particulièrement adresser nos remerciements aux collaborateurs de Yara Cameroun ainsi qu’aux clients qui ont accompagné Yara Cameroun depuis de nombreuses années. Nous sommes ravis d’accueillir de nouveaux collaborateurs dans la famille NJS. Nous tenons aussi à remercier Yara International ASA, notre partenaire historique, pour la finalisation de cette transaction. Notre stratégie reste ancrée dans nos valeurs et dans notre vision à long terme de l’agriculture et des enjeux de développement d’un secteur clé de notre continent. »

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Dans son rapport sur les comptes nationaux trimestriels, publié le 27 novembre 2023, l’Institut national de la statistique (INS) indique que le déficit de la balance commerciale s’est davantage creusé au deuxième trimestre 2023 en comparaison à la même période en 2022. Il est passé de 99,5 milliards de FCFA entre avril et juin 2022 à 396,5 milliards de FCFA entre avril et juin 2023, soit une hausse de 297 milliards de FCFA en glissement annuel.

Selon l’INS, cette dégradation de la balance commerciale est due à une augmentation du volume global des importations de 26,1% contre une baisse du volume des exportations de 2,4% sur cette même période. En valeur, les importations ont atteint 1325,7 milliards de FCFA contre 929,2 milliards de FCFA pour les importations.

La hausse considérable du niveau global des importations est principalement attribuée à « la forte demande extérieure en produits de l’industrie de fabrication de produits chimiques, de l’industrie de la transformation agricole, des produits de l’industrie textile, des travaux de grains, des produits de l’industrie des boissons et de fabrication des meubles », explique l’INS.  Et la baisse des exportations, selon la même source, résulte de celle des exportations des produits du bois en grume et du bois scié. Ce qui pourrait se justifier par les récentes décisions de taxation des exportations de certains produits bruts (cacao, bois grume, etc.) visant à encourager la transformation locale, indique l’organisme chargé de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

FN

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Au cours du 2e trimestre 2023, la branche agriculture d’exportation a repris du poil de la bête, après deux trimestres de récession, indique le rapport sur les Comptes nationaux, que vient de publier l’Institut national de la statistique (INS). À titre d’illustration, indique le document, ces activités ont crû de 3,6% entre avril et juin 2023, après avoir enregistré un recul de la même proportion au cours du trimestre précédent.

Mais, en dépit de cette embellie, c’est plutôt l’agriculture vivrière qui, apprend-on, a été le principal vecteur de la croissance dans le secteur primaire au Cameroun au 2e trimestre 2023 (+1,7%, après +1,3% au premier trimestre).

« Avec une contribution de 0,2 point à la croissance du PIB, l’agriculture vivrière est le principal levier de l’activité économique dans le secteur primaire au cours du deuxième trimestre 2023. Elle poursuit sa dynamique de progression positive de 2,1%, après 2,6% au trimestre précédent, malgré des tensions inflationnistes persistantes sur les produits vivriers », souligne l’INS.

BRM

Entre janvier et septembre 2023, les prix à la consommation finale des ménages au Cameroun ont progressé de 7,8% en moyenne, en comparaison avec la même période en 2022. Selon un rapport publié le 27 novembre 2023 par l’Institut national de la statistique (INS), ces tensions inflationnistes, qui dépassent largement le seuil de 3% admis dans la zone Cemac, sont principalement portées par les prix des produits alimentaires et dans les transports.

« Les pressions inflationnistes persistent, alimentées principalement par la composante “produits alimentaires”, qui a enregistré une augmentation de 12,8%. De manière moins marquée, la composante “transport” a également contribué à cette tendance, avec une progression des prix de 11,5% », précise l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

Dans le détail, explique l’INS, « l’augmentation des prix des produits alimentaires peut être principalement attribuée à la hausse des prix, bien que les augmentations aient reculé, des produits tels que les pains et céréales, les poissons et fruits de mer, ainsi que les huiles et graisses. Dans le transport, la persistance des pressions inflationnistes fait suite à la hausse des prix du transport routier, en lien avec l’augmentation du prix du carburant à la pompe » depuis le 1er février 2023.

BRM

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Sur le marché international, le Cameroun est un petit poucet en matière de production et de commercialisation du café. Mais, bien que classée 54e mondial en termes de volume de ventes, avec une part de marché qui a culminé à seulement 0,1% au cours de la période 2018-2022, la cerise camerounaise est très prisée dans certains pays. Il s’agit notamment de l’Algérie, de la France, de la Belgique et du Portugal.

Selon le rapport 2022 du Comité de compétitivité, organe spécialisé du ministère de l’Économie, ces quatre pays ont capté, à eux seuls, 62,9% des exportations du café camerounais au cours de l’année 2022. Le principal client des producteurs de café au Cameroun est l’Algérie. Officiellement, ce pays a acheté 18,6% des cargaisons de café camerounais expédiées vers le marché international au cours de la période sous revue.

L’Algérie, dont la compagnie aérienne a récemment commencé à desservir le Cameroun pour booster les échanges commerciaux entre les deux pays, surclasse ainsi la France parmi les principaux consommateurs du café camerounais. Selon le Comité de compétitivité, l’Hexagone n’a acheté que 15,5% du café produit au Cameroun en 2022, soit 3% de moins que l’Algérie et 1% de plus que la Belgique (14,5%) et le Portugal (14,3%), ses suivants immédiats.

Désaffection des producteurs

Au demeurant, en dépit de l’intérêt que lui portent certains consommateurs sur le marché international, la filière café au Cameroun tarde à redécoller depuis des décennies, malgré les différents programmes de relance mis en place aussi bien par les pouvoirs publics que le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC). À l’origine de cette réalité, selon les acteurs, se trouvent non seulement la désaffection des producteurs échaudés par des prix d’achat très peu rémunérateurs, mais aussi les effets néfastes des changements climatiques.

À titre d’illustration, alors que le Cameroun affichait une production caféière de 130 000 tonnes dans les années 90, le pays a enregistré une production commercialisée de seulement 12 157 tonnes au cours de la campagne 2020-2021. De plus, ce volume est en baisse de 50,7% par rapport à la campagne précédente, selon les données de l’Office national du cacao et du café (ONCC). L’on observe surtout que la piètre performance de la campagne 2020-2021 surclasse même les 16 142 tonnes de la saison 2012-2013. Cette dernière campagne avait pourtant été qualifiée par les acteurs locaux de la filière café de campagne la plus mauvaise « des 50 dernières années ».

Ce déclin de la production caféière au Cameroun est cependant aux antipodes du dynamisme observé dans le secteur de la transformation. À la différence du cacao, dont la transformation est l’affaire des multinationales étrangères, la torréfaction du café au Cameroun est l’apanage des nationaux, qui alignent très souvent des distinctions à l’international, en raison de la qualité de leurs produits.

Brice R. Mbodiam

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La cinquième édition des Weekends du made in Cameroon se tient du 30 novembre au 3 décembre 2023 au Douala Grand Mall (DGM), hypermarché situé près de l’aéroport de la capitale économique. Organisée par le DGM, cette édition est placée sous le thème, « Qualité et consommation des produits made in Cameroon ». Selon l’organisateur, plus de 80 000 visiteurs et près de 90 exposants sont attendus dans les galeries marchandes du centre commercial.

Au programme, expositions-ventes des articles de mode, denrées alimentaires, produits cosmétiques, vêtements, dégustations, conférences et animations. Pendant quatre jours, de nombreux exposants camerounais auront l’opportunité de présenter leurs produits sous le regard des visiteurs, des représentants de l’Agence des normes et de la qualité (ANOR), des représentants du ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa).

D’après les organisateurs, les Weekends du made in Cameroon lancés depuis 2021, visent à promouvoir le savoir-faire local et encourager la consommation des produits nationaux. Ces derniers expliquent que cette initiative participe à la grande croisade pour la promotion des produits locaux, actuellement en cours au Cameroun avec l’implémentation par le gouvernement de la politique d’import-substitution. Il faut dire que le made in Cameroon fait une percée dans les grandes enseignes. C’est le cas de Carrefour qui regroupe des dizaines de milliers de références locales dans ses huit supermarchés au Cameroun. Selon le directeur financier de Cfao Retail Cameroun, Guillaume Tanne, le chiffre d’affaires réalisé sur les produits locaux par cette enseigne française culmine désormais à 40%, contre 30 à 35% il y a encore quelques années.

FN

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La Corée du Sud s’est engagée à accorder un financement de 8,5 milliards de FCFA pour l’extension du Centre des urgences de Yaoundé (Cury), une référence pour les soins médicaux d’urgence dans le pays. Le protocole d’accord y relatif a été signé ce mardi 28 novembre à Yaoundé entre le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, et le directeur pays de l’Agence coréenne de coopération internationale (Koica).

Selon le Minepat, ces ressources, présentées comme un don, vont contribuer à améliorer la capacité d’accueil et la qualité de la prise en charge des urgences vitales dans la capitale. Le financement va aussi servir à améliorer la formation initiale et continue des spécialistes de la médecine d’urgence, ainsi que des techniciens médicaux d’urgence au Cameroun. La construction d’un call-center dédié est également intégrée dans cette perspective, apprend-on. Inauguré en 2016, le Cury a été construit avec le concours financier de Koica à hauteur de 84 millions de dollars. Ce centre, le premier du genre en Afrique centrale, est chargé de recevoir les patients dont le pronostic vital est engagé, notamment des malades en détresse qui souffrent d’un infarctus du myocarde, d’une embolie pulmonaire et des victimes de fractures diverses suite à un accident.

Outre le Cury, la Corée du Sud a également financé, via Eximbank Korea, à près de 42 milliards de FCFA, la construction de l’hôpital général de Garoua, dans le Nord du pays. Cet hôpital est présenté comme le fleuron de la coopération bilatérale entre les deux pays. Les concours financiers de la Corée du Sud ne se limitent pas seulement au secteur de la santé. Le pays de Yoon Suk-yeol finance aussi des projets de développement dans d’autres domaines tels que l’agriculture, l’énergie, la formation ou encore la transformation digitale.

La signature de ce protocole d’accord relatif au Projet de renforcement du système de médecine d’urgence au Cameroun intervient au lendemain de la visite officielle, dans le pays, du Premier ministre de Corée du Sud, Han Duck-soo. Cette visite, qui marquait le premier déplacement officiel d’un chef du gouvernement sud-coréen au Cameroun depuis l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 1961, a été l’occasion pour Yaoundé et Séoul d’exprimer leur volonté commune de densifier leur coopération.

Patricia Ngo Ngouem

Pierre Zumbach, haut conseiller attaché à la présidence de la fondation Inter-Progress, la structure organisatrice du Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé (Promote), et Célestin Guela Simo, le directeur général de Afriland First Bank, ont procédé, ce 28 novembre à Yaoundé, au renouvellement de l’accord de partenariat existant entre les deux structures et qui fait de cette banque camerounaise le « partenaire majeur » du 9e Promote qui aura lieu du 17 au 25 février 2024. À cet effet, Afriland First Bank va une fois de plus « sponsoriser » la participation de 20 petites et moyennes entreprises (PME) à ce salon des affaires, comme c’était déjà le cas lors de la dernière édition en 2022.

La banque va notamment leur permettre d’acquérir des stands qu’elles n’auraient pas pu réserver, faute de moyens financiers. Mais son DG n’a pas souhaité communiquer le montant de l’appui financier qui sera accordé aux PME qui bénéficieront du parrainage de cet établissement bancaire lors de cet événement. « Promote représente pour nous une occasion formidable pour soutenir nos acteurs économiques, notamment la PME dont la prépondérance dans notre tissu économique représente un atout dans la dynamique de la compétitivité. Quantitativement, c’est le segment le plus important : 90% des entreprises enregistrées au fichier sont des PME. Cependant, qualitativement, c’est le segment le moins résilient : 90% des PME disparaissent deux ans après leur création. (…) », a simplement déclaré Célestin Guela Simo.

Chez Afriland First Bank, l’on est convaincu que cet accompagnement permettra à ces entreprises d’accroître leur visibilité, mais aussi de nouer des relations d’affaires utiles au développement de leurs activités. « Lors de Promote 2022, Afriland First Bank était proclamé partenaire majeur de Promote et a marqué cette édition par une série d’appuis qui ont rehaussé le niveau de la manifestation », a affirmé Pierre Zumbach, justifiant par-là la raison pour laquelle les deux parties ont décidé de renouveler leur accord. Ce partenariat ne se limite pas seulement à Promote, puisque les deux parties envisagent également une série d’initiatives et d’activités conjointes qui devraient être bénéfiques à leurs institutions et à l’ensemble du tissu économique régional, apprend-on.

En rappel, Promote a été fondé en 2002 par le président Paul Biya qui a donné mandat à la fondation Inter-Progress, technicienne en événementiel, pour organiser les éditions d’une manifestation promotionnelle devenant pérenne, tous les deux ans. Cet événement est devenu, au fil des éditions, le plus grand rassemblement économique au Cameroun et en Afrique centrale. Il accueille désormais plus de 1 000 exposants de 30 pays issus des filières tels que l’agriculture et l’agro-industrie, l’énergie, l’industrie, le BTP, les mines, les infrastructures, les TIC, la santé, la banque et la finance, les assurances, le tourisme, l’artisanat, la communication, etc. La prochaine édition est placée sous le thème : « Secteur privé, évolution et transformation structurelle des économies africaines ».

Patricia Ngo Ngouem

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La première édition du « OIC Coffee Meet Cameroon » s’est ouverte, ce 28 novembre 2023, à Yaoundé, la capitale du Cameroun. Organisée par le Centre islamique pour le développement du commerce (CIDC), en partenariat avec le ministère camerounais du Commerce, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) et le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), cette rencontre vise à jeter un pont entre les investisseurs des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OIC en anglais) et la filière café du Cameroun.

Concrètement, cet évènement, qui s’achève le 29 novembre 2023, apprend-on des documents officiels, « vise à promouvoir les flux commerciaux et d’investissement dans le secteur de l’industrie du café entre les États membres de l’OCI ». Objectif : « développer des solutions durables et équitables, tout en augmentant les opportunités d’investissements, notamment entre le Cameroun et les pays importateurs de café de l’OIC ».

Cette initiative des pays de l’OIC peut constituer une bouffée d’oxygène pour la filière café au Cameroun, sur le déclin depuis plusieurs décennies. Selon les chiffres révélés le 15 mars 2023, lors du lancement officiel de la campagne caféière 2022-2023 à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, la saison caféière 2021-2022 au Cameroun a été la plus mauvaise sur plus de 50 ans, en termes de production commercialisée.

Expertise reconnue dans la torréfaction

Selon le bilan de fin de campagne dressé par l’Office national du cacao et du café (ONCC), le Cameroun affiche une production commercialisée de seulement 11 557 tonnes, soit 10 579 tonnes pour le robusta et 977 tonnes pour l’arabica. Cette performance est pire que les 16 142 tonnes de production commercialisée de la campagne 2012-2013, alors qualifiée par les acteurs de la filière nationale, de campagne la plus mauvaise « des 50 dernières années ».

Mais en dépit d’une production moribonde, le café camerounais continue d’être très apprécié dans le monde, notamment en raison de l’expertise avérée des torréfacteurs locaux. En effet, contrairement à la filière cacao, où les plus grands transformateurs sont généralement des filiales de multinationales étrangères (Tiger Brands, Barry Callebaut…), les nationaux affichent un savoir-faire reconnu dans la torréfaction du café au Cameroun. Ces derniers remportent d’ailleurs très régulièrement des prix à l’international pour la qualité de leurs produits.

C’est le cas de l’Uccao, la faîtière des producteurs de café de la région de l’Ouest, qui rafle souvent de nombreux prix lors des Awards des cafés torréfiés à l’origine, organisés en France par l’Agence de valorisation des produits agricoles (AVPA). Pour ces Awards en 2017, par exemple, les cafés torréfiés au Cameroun avaient raflé cinq prix sur neuf mis en compétition.

BRM

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Premier consommateur du coton camerounais en 2021, avec des achats représentant 38% des exportations du pays, selon les données de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), la Chine a perdu son leadership sur ce marché en 2022.Selon le rapport 2022 du Comité de compétitivité, organe spécialisé du ministère de l’Économie, l’Empire du Milieu a été surclassé par le Bangladesh.

À en croire la même source, ce pays d’Asie du Sud a capté, à lui tout seul, 56,4% du coton exporté par le Cameroun au cours de l’année 2022. Même la Malaisie, l’un des dragons d’Asie, a fait mieux que la Chine, avec 26,3% des achats du coton camerounais au cours de la même année, contre seulement 5,3% pour la Chine, classée finalement 3e client du Cameroun sur ce produit re rente cette année-là.

Au demeurant, malgré l’intérêt des pays asiatiques pour l’or blanc produit au Cameroun, le pays demeure un nain sur le marché mondial du coton, avec une part de marché estimée à 0,2% en 2022, en stagnation par rapport à 2021. « La faible part de marché du Cameroun est le référentiel défavorable des rendements : la productivité du coton est cinq fois moins élevée que celle de la Chine », fait observer le Comité de compétitivité dans son rapport.

BRM

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Acteur marginal des échanges commerciaux internationaux, le Cameroun a affiché 0,002% de parts du marché mondial au cours de l’année 2022, selon le rapport que vient de publier le Comité de compétitivité, un organisme spécialisé du ministère de l’Économie. Mais, apprend-on de ce document, en dépit de cette performance globalement insignifiante, ce pays de l’Afrique centrale joue les premiers rôles dans la fourniture de certains produits au marché mondial. C’est le cas notamment de certains types de bois et leurs dérivés.

En effet, révèle le rapport du Comité de compétitivité, le Cameroun est par exemple « le premier exportateur mondial » des bois de types « sapelli et iroko sciés », au cours de l’année 2022. Le pays pointe également au 3e rang mondial des exportateurs des « autres bois tropicaux sciés » sur la même période. Le dynamisme des exploitants forestiers en activité au Cameroun fait également du pays le 6e exportateur des « feuilles de placages » au monde, apprend-on.

À côté du bois camerounais, principalement exporté vers les pays de l’Union européenne (UE) et la Grande-Bretagne, en dépit du dynamisme des expéditions vers l’Asie ces dernières années, le cacao produit au Cameroun ne fait pas non plus piètre figure sur le marché mondial. Selon le document du Comité de compétitivité, le pays est le 4e exportateur mondial des pâtes de cacao et 11e exportateur mondial de beurre de cacao en 2022. À l’analyse, le pays tient cette position de l’arrivée, depuis environ 3 ans sur le marché de la transformation locale, de nouveaux broyeurs (Atlantic Cocoa, Neo Industry, Ferrero, etc.) venus booster l’industrie chocolatière.

Le positionnement du Cameroun sur le marché mondial des pâtes et du beurre de cacao peut également s’expliquer par la qualité de sa fève, très prisée par les chocolatiers. De couleur rouge brique et dotée de caractéristiques organoleptiques rares, le cacao camerounais a d’ailleurs intégré, en juin 2023, le club « très sélect » des producteurs du « cacao fin, jusque-là réservé aux seuls pays d’Amérique du Sud », a annoncé le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, au sortir une rencontre du panel des experts de l’Organisation internationale du cacao (ICCO en anglais), organisée du 13 au 14 juin 2023 à Antananarivo, la capitale malgache.

Parmi les produits porte-flambeaux du Cameroun sur le marché mondial en 2022, le Comité de compétitivité cite également la banane fraîche, dont le pays est le 2e producteur de l’espace Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP), et surtout 10e exportateur au monde, loin derrière l’Équateur (numéro un mondial) et les Philippines (2e). Viennent ensuite le gaz naturel liquéfié et les huiles brutes de pétrole, deux produits pour lesquels le Cameroun apparaît au 20e rang mondial des exportateurs.

Brice R. Mbodiam      

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Le Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNCC) et l’Agence de promotion des petites et moyennes entreprises (APME) ont offert le 24 novembre 2023 des équipements à 150 petites et moyennes entreprises (PME) du secteur agroalimentaire de la ville de Douala.

Ces kits sont constitués de balances, réfractomètres, alcoomètres, thermomètres, scelleuses et dateurs. D’après directeur général de l’APME, Jean-Marie Louis Badga, et la directrice de l’assistance aux chargeurs du CNCC, Claire Onana Takouchop, ces équipements vont servir à déterminer le poids exact des produits, leur alcoolémie, leur température, etc.  « Ils permettront à ces PME d’améliorer la qualité de leurs produits, à mieux développer leurs entreprises et même à envisager des exportations dans les prochaines années », ont indiqué les donateurs.

Cet appui rentre dans le cadre du partenariat stratégique développé entre le CNCC et APME pour accompagner des opérateurs économiques. Depuis le 24 septembre 2020, les deux établissements publics administratifs sont liés par un accord de partenariat qui mutualise leurs efforts en vue de la promotion du commerce extérieur. C’est dans ce cadre, fait savoir l’APME, que trois PME (Ets Publi G Concept, secteur de l’agroalimentaire ; Saveurs du Cameroun, secteur de la restauration et Afikulture Sarl, secteur de la transformation du bois, bénéficient déjà des facilités afin de favoriser un investissement minimal de 3,2 milliards de FCFA.

Les PME représentent 95% du tissu économique du Cameroun. Cependant, elles ne contribuent qu’à 36% du PIB du pays.

FN

Selon le rapport sur l’état de la compétitivité de l’économie camerounaise en 2022, publié en aout 2023 par le secrétariat permanent du comité de compétitivité, les parts du Cameroun sur le marché mondial de l’ananas ont baissé au cours des 10 dernières années. Parti de 0,7% en 2012 d’après la même source, le Cameroun ne pèse plus que 0,7% des parts de ce marché en 2022.

Entre 2021 et 2022, le Cameroun a perdu 10 places dans le classement mondial des exportateurs d’ananas frais et se classe 36e rang, derrière des concurrents africains tels que la Côte d’Ivoire, 19e mondial, selon le rapport sur l’état de la compétitivité de l’économie camerounaise en 2022, qui cite les données de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced).

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« Le différentiel de productivité et les superficies exploitées pour la production de l’ananas sont entre autres facteurs expliquant les performances du Cameroun pour ce produit dont la demande potentielle est importante. Selon la FAO (Organisation pour l’alimentation et l’agriculture), les rendements de production d’ananas à l’hectare sont deux fois moins importants au Cameroun que dans des pays tel le Costa Rica », lit-on dans ledit rapport.

Le Cameroun devra donc faire des efforts pour accroitre ses rendements afin de tirer davantage profit de ce marché dominé par les pays comme le Costa Rica (1er exportateur mondial) et les Philippines (2e exportateur). Ces deux pays détiennent respectivement 47,9% et 12,3% des parts de marché en 2022, apprend-on.

Les États-Unis d’Amérique quant à eux se positionnent au cours cette période comme le premier importateur mondial d’ananas avec 32,8% des achats. À noter que les trois principaux clients de l’ananas camerounais sont la France (59,0%), la Belgique (32,0%) et l’Italie (4,7%). L’Union européenne (UE) se positionne donc comme le principal marché à l’exportation de l’ananas camerounais.

SG

La PDG du cabinet de conseil Evolving Consulting est la co-fondatrice de Coalition digitale, une association qui promeut l’usage des nouvelles technologies et de la digitalisation dans tous les secteurs économiques pour un développement durable et inclusif. Dans cet entretien, celle qui est par ailleurs vice-présidente du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) revient sur la toute première édition du Festival des jeunes femmes entrepreneures que cette association a organisé le 24 novembre dernier à Yaoundé. Elle esquisse aussi des pistes de solutions pour un meilleur accès des femmes entrepreneures camerounaises au financement.

IC : Dans quel but avez-vous organisé le Festival des jeunes femmes entrepreneures, la toute première du genre au Cameroun ?

Reine Mbang Essobmadje : Le Festival des femmes entrepreneures, c’est d’abord un moment de célébration. Célébration des pionnières qui nous inspirent par leur abnégation, leur résilience, leur endurance dans des environnements parfois hostiles. Célébration de celles qui, en regardant ces mamans, se lèvent et osent. Célébration, finalement, de ce que nous représentons : un écosystème fort, vibrant dans ce pays. Ce que nous voulons à travers ce festival, c’est célébrer, mais aussi contribuer plus et mieux à l’économie du Cameroun, à son développement et à son émergence.

 IC : Des initiatives privées et publiques qui promeuvent l’entrepreneuriat féminin existent déjà au Cameroun. Quelle plus-value apporte votre festival ?

RME : Le festival a deux particularités. La première est de s’appuyer sur une coalition forte pour le financement des femmes entrepreneures. C’est pourquoi nous avons fait cette « Déclaration de Yaoundé ». Il s’agit d’un texte fondateur qui permet aux institutions privées, aux structures publiques, aux bailleurs de fonds, aux femmes entrepreneures ainsi qu’aux associations d’entrepreneurs de se retrouver sur une problématique structurante qui est le financement de la femme entrepreneure et de dire : on va travailler ensemble pour donner accès à la femme entrepreneure aux mêmes informations et aux mêmes instruments de financement, où qu’elle soit géographiquement sur l’étendue du territoire. Pour faire cela, il faut de l’innovation et le digital est le seul levier qu’on peut utiliser aujourd’hui si on veut toucher les femmes.

Par cette déclaration, nous posons les fondations. Ensuite, on va travailler ensemble à monter des programmes spécifiques. L’autre particularité, c’est qu’on veut aussi sensibiliser les institutions publiques et les partenaires au développement sur le fait que les réponses pour booster l’entrepreneuriat féminin ne peuvent venir que par la bonne compréhension des problématiques des entrepreneures. Et pour cela, il faut les écouter. C’est pour cela qu’il faut pouvoir partager, recueillir leurs avis (c’est ce que fait notre association) et enfin, voir comment construire des instruments spécifiques ou adapter des instruments qui existent aux problématiques et au contexte des femmes entrepreneures au Cameroun.

Des associations de femmes existent et il faut déjà travailler avec ces associations qui encadrent déjà les femmes, leur donner des outils, les capacités pour qu’elles renforcent encore mieux les capacités des dames. Nous pensons que nous sommes simplement un catalyseur. Nous devons donc catalyser cet écosystème-là entre les pouvoirs publics, les partenaires au développement, les bailleurs de fonds, les associations de femmes avec le digital comme lien pour drainer plus de financements vers la femme entrepreneure camerounaise.

IC : Selon une analyse de la Banque mondiale, tous les entrepreneurs du continent sont confrontés à divers obstacles pour lancer, exploiter et développer leurs entreprises, mais les femmes davantage, notamment en ce qui constitue l’accès aux financements. Pourquoi selon vous, et comment peut-on y remédier ?

RME : Le chef d’entreprise est un patron et les patrons, en général, sont des hommes. Donc, c’est dans la culture, dans l’imaginaire de tous. Il faut pouvoir casser cette façon de penser, mais cela va prendre des générations. En attendant, il faut des instruments spécifiques qui redirigent une bonne partie des fonds investis vers les femmes. Il faut expliquer à la femme entrepreneure comment un patron se présente pour demander de l’argent. C’est pourquoi il faut soigner son image. Vous pouvez avoir un bon produit, vous êtes entrepreneure agricole, mais vous ne savez pas vous vendre. Je suis membre de jury de plusieurs prix. Je vois de brillants entrepreneurs, mais qui n’arrivent pas à se vendre. Ingénieur de formation, la plupart des gens me demandent comment je fais pour communiquer. On apprend à communiquer parce que si on ne communique pas, les gens ne comprennent pas ce qu’on leur dit. Donc, en aidant ces femmes entrepreneures à communiquer et à mieux se vendre, on les aide aussi à mieux convaincre les bailleurs de fonds.

IC : On présente l’éducation financière comme essentielle pour garantir l’accès aux financements. Or, des études empiriques ont révélé que dans la plupart des pays en Afrique subsaharienne, le niveau d’éducation financière des femmes entrepreneures est très faible et seules quelques-unes comprennent les concepts financiers de base. Que fait votre association pour améliorer leurs compétences afin d’augmenter leurs chances d’obtenir des crédits ?

RME : Dans le cadre du parcours de l’entrepreneur, les ateliers organisés lors du Festival des femmes entrepreneures ont abordé différentes thématiques, aussi bien l’éthique que la gestion des capitaux, l’ouverture de l’actionnariat pour permettre aux femmes de comprendre que tout l’argent ne doit pas forcément venir d’elles. Les femmes étant très risque averse (ayant une très grande aversion au risque, NDLR), on a tendance à faire en fait de la croissance interne alors que les hommes s’endettent, prennent des gros capitaux pour monter de gros projets. Évidemment, de gros capitaux rapportent beaucoup plus. Donc, en essayant de casser cette image et d’expliquer aux femmes que dans certains cas il faut pouvoir ouvrir son actionnariat, on va leur permettre aussi d’identifier les bons actionnaires ou les bons instruments. Il y a différentes problématiques, mais on a besoin de les accompagner dans le parcours à chaque problématique pour les aider à finalement naviguer de façon fluide dans cette aventure magnifique qu’est l’entrepreneuriat.

IC : Pensez-vous qu’en allégeant les entraves spécifiques auxquelles les femmes entrepreneures camerounaises sont confrontées, cela permettrait non seulement de créer un environnement économique propice, mais aussi d’augmenter les bénéfices du développement du secteur privé ?

RME : En ayant accès à des capitaux forts, nous allons bâtir des entreprises fortes et ces entreprises vont contribuer à un Cameroun qui a un développement inclusif et durable. Ce développement inclusif et durable s’inscrit en droite ligne des Objectifs de développement durable (ODD), notamment les objectifs 5, 8 et 9 qui parlent de l’égalité homme-femme, de la contribution économique et de l’utilisation de tous les moyens innovants pour donner l’accès à des capitaux. Ce que nous souhaitons, c’est que lorsqu’il y a un financement, qu’on puisse mettre en place une coalition puissante pour que la femme camerounaise qui est dans le Sud, dans le Nord, à l’Est, à l’Ouest ou même celle qui est dans le Centre ait accès aux mêmes informations, aux mêmes opportunités et aux mêmes instruments financiers.

Entretien avec Patricia Ngo Ngouem

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Selon l’Institut national de la statistique (INS), le taux d’inflation moyen annuel enregistré au Cameroun au cours du mois d’octobre 2023 a culminé à 7,7%. Cet indicateur, quasi stable par rapport aux 7,8% du mois d’août 2023, représente toujours plus du double du seuil de tolérance de 3% admis dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale).

Ce niveau d’inflation est consécutif, précise l’INS, à « la progression de 12,3% des prix des produits alimentaires, de 12,6% des coûts de transport et de 8,1% des prix des meubles, des articles de ménage et des produits d’entretien courant. Les taux d’inflation restent supérieurs à 8% dans trois capitales régionales, avec le plus élevé enregistré à Bertoua (région de l’Est) et le plus bas observé à Bamenda (région du Nord-Ouest). Suivant l’origine des produits, la hausse est plus marquée pour les produits locaux, dont les prix ont augmenté de 8,4%, que pour les produits importés pour lesquels les prix ont connu une augmentation de 5,8% ».

A en croire les dernières prévisions du FMI sur l’économie camerounaise, ce niveau d’inflation devrait cependant s’atténuer très légèrement à fin décembre 2023, pour se situer à 7,2%, soit toujours largement au-dessus de la limite admise par les critères de convergence en vigueur dans la Cemac. Une nette amélioration de cet indicateur n’interviendra qu’au cours de l’année 2024, avec un taux d’inflation projeté à 5,9% par l’institution de Bretton Woods.

BRM

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TotalEnergies Marketing Cameroun SA veut rendre les routes camerounaises plus sûres en distribuant 2500 casques aux conducteurs de mototaxi.

L’opération « Un Casque, une vie », lancée le 08 novembre à Douala et le 17 novembre 2023 à Yaoundé par le Directeur Général de TotalEnergies Marketing Cameroun SA, se veut porteuse d’un message clair. « Le port du casque est un geste de responsabilité et de civisme, il témoigne du respect de soi et des autres usagers de la route ». Un message martelé par PATROCLE PETRIDIS, lors de ses allocutions respectives à Douala, à TotalEnergies MBANGA-BAKOKO et à Yaoundé à TotalEnergies Mendong. Un message adressé aux conducteurs de moto taxis, destinataires de cette campagne qui vise à distribuer 2500 casques de protection dans les villes de Yaoundé, Douala, Bangangté, Bafoussam, Ngaoundéré, Garoua, Sangmelima et Bertoua.

7 l ipavic d ajuster le prix sortie ferme a 3000 fcfa au lieu de 2300 fcfa L

Pour les récipiendaires, au-delà de la joie de recevoir cet outil capital dans l’exercice de leur profession, cette opération est la concrétisation d’un partenariat établi avec TotalEnergies depuis la création du service Motozone. « Nous voyons l’accompagnement que TotalEnergies fait auprès des mototaxis depuis Motozone. Aujourd’hui encore nous assistons à quelque chose d’extraordinaire qui a trait à la sécurité de tous les mototaxis sur le territoire national. » s’est félicité Thomas Vincent MALEP, Président du Syndicat des exploitants de Mototaxi au Cameroun. « Je suis très fier de ce partenariat avec TotalEnergies, parce qu’au départ je n’y croyais pas. Il y a beaucoup de camarades qui ont refusé de venir, je me rends compte qu’ils ont tout faux. TotalEnergies nous soutient énormément, déjà avec l’entretien de nos engins et aujourd’hui avec ces casques de sécurité » renchérit tout sourire Abel EONE conducteur de mototaxi et propriétaire de 10 engins.

« La sécurité routière est un axe majeur de développement durable de la compagnie TotalEnergies. C’est pourquoi nous avons la fondation TotalEnergies qui a lancé la campagne « un casque, une vie » qui consiste à distribuer 100.000 casques dans une quarantaine de pays à travers le monde dont 34 en Afrique. L’objectif étant de réduire le taux d’accidentologie qui est très présent dans la vie des mototaxis » a précisé Patrocle PETRIDIS, Directeur Général de TotalEnergies Cameroun.

Selon les statistiques, 28% des décès sur les routes dans le monde impliquent des deux-roues motorisés et ce pourcentage peut monter jusqu’à 75%. Au Cameroun près de 200000 motos taxis sont en circulation. En distribuant 2500 casques aux moto taximen camerounais, TotalEnergies Marketing Cameroun contribue à sa manière, à rendre les routes camerounaises plus sûres.

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Réunis du 23 au 26 novembre 2023 à Douala, les acteurs de la filière coton que sont la Société de développement du coton (Sodecoton), la Confédération nationale des producteurs du coton du Cameroun (CNPC-C) et l’Interprofession de la filière coton-textile-confection du Cameroun (Icotec) ont finalisé le dossier de création de l’interprofession coton. C’était au terme d’un atelier d’échanges présidé par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbaïrobe.

Cet atelier a permis de faire le point du processus de mise en place de l’interprofession coton, entamée depuis la promulgation en décembre 2021 d’une loi régissant les organisations interprofessionnelles au Cameroun. Trois groupes de travail ont été mis en place pour la création de l’interprofession constituée d’acteurs directs (production, première transformation, deuxième transformation et commercialisation) et indirects (transporteurs, agrodealers, banques, assurances). Elle aura quatre organes (l’assemblée générale, le conseil d’administration, le bureau exécutif du conseil d’administration et un groupe technique) avec pour missions d’encourager la formation des producteurs, favoriser les financements des producteurs, faciliter l’accès aux intrants et matériels de production, faciliter la mécanisation de la production et l’accès aux données météorologiques.

L’interprofession survient au moment où le Cameroun ne transforme que 2 à 3% des près de 400 000 tonnes de coton qu’il produit chaque année. Le reste de la production est exporté alors que dans sa Stratégie nationale de développement du Cameroun (SND30), le pays vise une transformation d’au moins 50% du coton fibre à l’horizon 2030. Au cours de la campagne 2021-2022, la Sodecoton, mastodonte de l’agro-industrie dans les trois régions septentrionales du Cameroun, revendique une production de 329 021 tonnes. En baisse de 31 743 tonnes par rapport à la saison précédente, cette production n’a pas atteint les 370 000 tonnes projetées en début de campagne.

D’après des producteurs, cette baisse de production s’explique notamment par des aléas d’un climat de plus en plus rude, la flambée des prix des intrants et des exportations frauduleuses du coton camerounais vers le Nigeria, pratique qui obère la production nationale comptabilisée. En réponse, Gabriel Mbaïrobe rassure que « l’État a pris en compte les différents problèmes des acteurs de la filière. Il tiendra à ses promesses et exercera son rôle régalien de sécurité des personnes et de leurs biens ».

FN

Au cours de sa 2e séance de cotation le 24 novembre 2023, soit 24 heures après son arrivée à la cote de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), le titre obligataire à tranches multiples 2023-2031 de l’État du Cameroun n’a enregistré aucune transaction. Selon le bulletin officiel de la cote publié par le marché financier unifié de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), basé à Douala, la capitale économique du Cameroun, divers investisseurs ont pourtant émis le vœu d’acquérir 700 de ces titres au cours de la séance de cotation.

Mais, les détenteurs de ces titres se sont abstenus de les céder. Cette réaction attentiste des détenteurs des valeurs du Cameroun, selon les habitués du marché, peut découler du prix proposé à l’achat (10 000 FCFA), qui ne rapporte pour l’instant aucune plus-value au détenteur, par rapport à sa valeur initiale. De ce point de vue, le refus de céder le titre, malgré la demande au demeurant timide (700 titres seulement sur 17,6 millions), témoigne d’une certaine confiance dans le titre, qui vient à peine d’entamer sa vie sur la cote de la Bvmac, et pourrait donc prendre plus de valeur au fil des cotations.

Cette envie des détenteurs de la valeur à tranches multiples 2023-2031 de l’État du Cameroun de conserver leurs titres était déjà apparue au cours de la première séance de cotation, le 23 novembre 2023. Pour cette cotation inaugurale, révèle le bulletin officiel de la Bvmac, 892 titres ont été échangés, sur une demande de 1 592. Une source autorisée renseigne d’ailleurs que ce volume des échanges est davantage lié à l’engagement des sociétés de bourse de contribuer à l’animation de la toute première cotation, et non véritablement au désir de céder les titres concernés.

Au cours des séances de cotation des 23 et 24 novembre 2023, l’on peut remarquer que toutes les offres d’achat des titres qui ont été faites, et qui ont été couronnées par un refus des détenteurs de les céder, concernent les valeurs de plus longue maturité (7 ans). Ce qui témoigne une fois de plus de ce que, en dépit d’une échéance de remboursement lointaine, les détenteurs de cette catégorie de valeurs gardent une certaine assurance quant à l’évolution à la hausse du titre sur le marché.

Une grande première dans la Cemac

Pour rappel, l’emprunt obligataire 2023-2031 est la 7e opération de ce type que le Cameroun réussit sur le marché financier sous-régional, et le tout premier à tranches multiples expérimentées dans la zone Cemac. Le Cameroun a été amené à tenter cette expérience, en raison des conditions de marché devenues de plus en plus difficiles, avec des taux d’intérêt élevés, du fait du durcissement de la politique monétaire par la banque centrale.

Ce type d’opération a la particularité de donner aux investisseurs la possibilité de souscrire pour des maturités longues à des taux d’intérêt plus élevés, ou pour des maturités plus courtes à des taux d’intérêt plus bas. Cette flexibilité offerte aux souscripteurs a certainement contribué au succès enregistré par le Cameroun dans le cadre de cette opération, au cours de laquelle le gouvernement a pu obtenir plus que les 150 milliards de FCFA recherchés.

À la faveur de l’introduction en bourse de cet emprunt, depuis le 23 novembre 2023, les investisseurs détenteurs de ces obligations de l’État du Cameroun, et qui ne souhaitent pas les conserver jusqu’à la date d’échéance, peuvent désormais les céder sur le marché financier, contre de la trésorerie. Les transactions peuvent être sanctionnées par une plus-value ou une décote. Tout dépendant de l’intérêt que les investisseurs manifestent (demande) pour ce titre sur le marché, au fil des séances de cotation.

Brice R. Mbodiam   

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La Régie du terminal à conteneurs (RTC) du Port autonome de Douala (PAD) a réceptionné le 24 novembre 2023, les quatre dernières grues à portique mobile à roues Rubber Tyred Gantry (RTG). Ces grues de parc rejoignent les quatre premières arrivées le 24 octobre 2023 à Douala et qui sont déjà opérationnelles. Selon le directeur général de la RTC, Dieudonné Onana Ndo, les huit portiques ont été acquis sur fonds propres à 12 milliards de FCFA, droits de douaney compris, auprès du constructeur finlandais Konacranesau terme d’un appel d’offres international.

Ces nouveaux équipements s’ajoutent aux quatre portiques à quai acquis depuis une quinzaine d’années par le PAD. Ce qui porte désormais à 12, le nombre de portiques du port de la capitale économique camerounaise. À en croire le DG de la RTC, les quatre dernières grues à portique seront immédiatement mises en service après des tests de réception assortis d’une garantie de 12 mois.« On a aujourd’hui un ensemble d’équipements issus d’une maison-mère avec laquelle nous avons des accords d’achat des pièces de rechange et de programmes de maintenance, un accord de passation de compétences en matière informatique, automatisme, robotique et tous les systèmes informatiques qui sont dans les portiques. Cela nous permet d’avoir un ensemble intégré qui nous casse les coûts de maintenance et nous permet d’avoir un programme de maintenance plus ou moins bien programmé », explique Dieudonné Onana Ndo pour justifier le choix des nouveaux portiques.

Avec ces nouveaux équipements, la RTC passe de la manutention Reachtaker « c’est-à-dire qu’on piquait au coup par coup, à la manutention full RTG en optimisant des espaces et des rendements.Cela veut dire que même en terme informatique, nous allons devoir optimiser l’utilisation de notre Terminal Operating System (TOS) qui va désormais pouvoir causer de manière automatique avec les équipements de parc, repérer les conteneurs plus rapidement et les charger tout autant rapidement que ce que nous avions avant », poursuit le DG de la RTC.Avec sept rangées en parallèle et cinq en hauteur, ces nouvelles grues sont dotées des dernières technologies, selon Cyrille Thierry Ayinda. Le directeur d’exploitation adjoint de la RTCse réjouit de l’impact de ces nouveaux équipements qui vont permettre de doubler la capacité de stockage, réduire le temps de passage des camions et de traitement des navires, et protéger des cargaisons avec moins de contacts entre les conteneurs. 

Pour le top management du PAD, l’objectif est de doubler le nombre de conteneurs pouvant être stockés sur les quais. Cette vision à moyen terme est d’autant plus essentielle que 75 à 80% des échanges commerciaux du Cameroun, du Tchad et de la République centrafricaine, soit des volumes de marchandises de 12 à 13 millions de tonnes par an, transitent par cette infrastructure stratégique. À l’horizon 2050, l’ambition est de traiter un trafic estimé à 45 millions de tonnes.Créée en 2019 par le PAD après 15 ans de concession du couple Bolloré-Maersk, la RTC revendique avoir embarqué et débarqué en 2022, des conteneurs d’un volume de 340 000 EVP (Équivalent vingt pieds).Elle déclare avoir enregistré la même année un chiffre d’affaires de 54 milliards FCFA, en baisse de 3,5% par rapport aux 56,8 milliards réalisés en 2021.

Frédéric Nonos

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Dès le 1er décembre prochain, la direction générale des impôts devrait mettre en service une plateforme d’assistance numérique dénommée « Help Desk », a annoncé le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, dans un communiqué signé le 14 novembre 2023. Cette plateforme est présentée comme « un intermédiaire numérique par lequel les contribuables accèdent à l’assistance en ligne des services de la DGI ». Il vise à les aider à résoudre les problèmes pratiques qu’ils peuvent rencontrer dans l’interaction avec les services fiscaux, explique le ministre des Finances.

Ainsi, si des contribuables ont des préoccupations fiscales, ils pourront aller sur la plateforme les soumettre et avoir des « réponses en temps réel ». Accessible via l’adresse https//support.harmony2.com, le « Help Desk » sera déployé en phase pilote pour les entreprises relevant du portefeuille de la direction générale des grandes entreprises (DGE), puis sera progressivement étendu à l’ensemble des contribuables de la DGI, apprend-on.

La direction générale des impôts est engagée depuis plusieurs années dans un vaste mouvement de modernisation et de digitalisation qui vise la simplification des procédures, la réduction du coût de la discipline fiscale, l’amélioration de la qualité du service offert aux usagers en vue d’optimiser les recettes fiscales. A noter qu’au cours du premier trimestre 2023, la DGI a mobilisé des recettes globales de 818,5 milliards de FCFA, en hausse 14,6% en glissement annuel.

SG

Pour accéder aux rayons des supermarchés au Cameroun et à l’internationale, un produit doit avoir un identifiant appelé code-barres. Matérialisés par une série de 13 chiffres, il permet, grâce à un scanner, d’identifier automatiquement et d’engendrer instantanément le prix de l’article à la caisse. D’après une caissière rencontrée dans un supermarché BAO à Douala, le code-barre permet de tout connaître d’un produit, de suivre et gérer les flux ainsi que les stocks d’une entreprise. Il permet également, dit-elle, de lutter contre les malversations, car à chaque passage du code du produit en caisse, le produit est directement et automatiquement enregistré comme vendu.

Seulement, des sources au ministère du Commerce et à l’Agence nationale des normes et de la qualité (Anor) indiquent que plusieurs codes-barres marqués sur des produits locaux ne sont pas fiables. A Douala, capitale économique du pays, des gestionnaires de commerces interrogés sur le circuit de codification des produits sont restés peu diserts. Mais des sources font savoir que certaines enseignes génèrent leurs propres codes-barres. D’autres commerces, apprend-on, s’approvisionnent auprès des fournisseurs qui génèrent des codes-barres auprès des infographistes. Une information confirmée par un infographiste rencontré au quartier Ange-Raphaël près de l’université de Douala. Ce dernier, qui a requis l’anonymat, dit facturé un code-barre entre 8000 FCFA et 15000 FCFA, en fonction du packaging du produit. Il précise que ce prix peut être revu à la baisse en fonction du volume de codes sollicités.

Seulement, « ces codes frauduleux ne permettent pas d’assurer la traçabilité du produit », déplore Fabris Ekeu. Le directeur général de GS1 Cameroun, filiale locale de GS1 International, organisation mondiale qui développe des codes-barres standards, revendique avoir produit en 4 ans, plus de 10 000 codes-barres « 617 » pour 1es produits locaux. D’après ce dernier, le « 617 » est le code pays attribué au Cameroun par GS1 International dans un souci de standardisation internationale. « Il permet une traçabilité interopérable, c’est-à-dire qu’un produit local qui a le code « 617 » est vendu dans un supermarché européen sans gêne, contrairement aux codes-barres retrouvés dans les supermarchés locaux conférés par leurs fournisseurs, n’ayant vocation qu’à se fermer dans ces supermarchés », explique le patron de GS1 Cameroun.

Voies d’accès aux grandes enseignes

Pour l’instant, « nous facturons un code-barre à 10000 FCFA et nous sommes prêts à baisser le prix en fonction des moyens de chaque entreprise », indique Fabris Ekeu. Il déclare avoir déjà accompagné plus de 1000 entreprises locales dans le processus de traçabilité et de fiabilité des produits locaux pour le marché international.

A la tête d’un groupement de plus de 500 promoteurs locaux, Carine Andela, promotrice du concept Made in Cameroon, exhorte les producteurs locaux à se conformer aux standards. Elle indique que depuis l’avènement de GS1 Cameroun, plus de 300 membres de son association se sont déjà conformés. Une démarche qui a permis à ces entrepreneurs de devenir des fournisseurs des grandes enseignes qui s’assurent au préalable que la codification des produits locaux est conforme aux standards avant de les intégrer ou pas dans leurs chaînes de distribution.

C’est le cas des enseignes Carrefour. Promoteur du made in Cameroon avec des dizaines de milliers de produits locaux commercialisés dans ses huit magasins (7 supermarchés Carrefour Market et 1 supermarché Supeco) au Cameroun, le groupe Cfao Retail Cameroun met un accent particulier sur la codification des produits locaux. Un cadre de cette enseigne française qui a requis l’anonymat, explique que le groupe se rassure que tout ce qui est norme, édictée par l’Etat du Cameroun soit respectée. « Nous avons des entrepreneurs qui nous proposent des produits sans code-barres. Et nous sommes obligés de les référer vers notre partenaire GS1 Cameroun parce qu’au niveau de notre base de données, nous avons la possibilité de contrôler si un code-barre est authentique ou pas », explique ce dernier. D’après le directeur financier de Cfao Retail Cameroun, Guillaume Tanne, le chiffre d’affaires réalisé sur les produits locaux par Carrefour atteint désormais à 40% du chiffre d’affaires global, contre 30 à 35% il y a encore quelques années. 

Frédéric Nonos

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Selon le ministre par intérim des Mines, Fuh Calistus Gentry, le Cameroun devrait devenir un exportateur de fer en décembre 2024, grâce à la mise en œuvre du projet d’exploitation du gisement de Bipindi-Grand Zambi, dans la région du Sud du pays.

« Les premières exportations de fer de l’ambitieux projet de Grand Zambi sont prévues pour décembre 2024. Toutes les conditions nécessaires à la réussite de ce projet sont en place, grâce notamment à l’engagement des équipes du ministère des Mines, qui, d’ailleurs, se rendra en Chine pour les inspections finales de l’usine de traitement de fer », a confié Fuh Calistus Gentry à la Newsletter du Port autonome de Kribi (PAK).

Ce membre du gouvernement présidait alors, le 16 novembre 2023 dans la cité balnéaire de la région du Sud, une rencontre entre l’entreprise publique chargée de la gestion de la plateforme portuaire de Kribi et Sinosteel. Cette société chinoise s’active à mettre en œuvre le projet d’exploitation du gisement de fer de Lobe, à Kribi.

L’exploitation du gisement de fer de Bipindi-Grand Zambi, quant à lui, a été confiée à la société G-Stones, filiale du conglomérat camerounais Bocom du milliardaire Dieudonné Bogne. La convention d’investissement entre l’État du Cameroun et cette entreprise a eu lieu le 13 novembre 2019.

Le projet, qui intègre la construction d’un complexe sidérurgique dans la localité de Fifinda (région du Sud), permettra d’exploiter pendant 40 ans un gisement de fer, dont le potentiel est officiellement estimé à environ 160 millions de tonnes.

BRM

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Depuis le 22 novembre 2023, et ce jusqu’au 27 du mois courant à 18h, la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), le marché financier unifié de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), a lancé un challenge en direction des citoyens de cet espace communautaire. Le concours, assorti « de multiples lots », vise à trouver un nom à « l’indice boursier composite », que se prépare à lancer la Bvmac.  

« Vous avez certainement déjà entendu parler de plusieurs grands et petits noms d’indices boursiers : Nasdaq, Dow Jones, S&P500, CAC 40, FTSE 100, AMEX, Eurostoxx 50, MSCI World, S&P/TSX petite capitalisation, Tunindex, NSE All Share, Nigeria Stock Exchange All Share, Nikkei 225, EGX 30, DZAIR, Botswana Gaborone Index, Russell 2000, SMI, DAX, etc. C’est au tour de la Cemac de se doter de son indice… Et si c’était vous qui deveniez l’auteur du naming du tout premier indice boursier du marché financier de l’Afrique centrale ? », peut-on lire sur l’avis de concours publié par la Bvmac sur son site internet le 22 novembre 2023.

Indicateur clé de suivi et de détermination de la performance d’un marché financier, l’indice est, pour le directeur général de la Bvmac, Louis Banga Ntolo, un élément incontournable pour la visibilité du marché financier de la Cemac. « Le marché de la sous-région n’est pas visible à l’international, tout simplement parce que nous manquons d’un indicateur, qui est l’indicateur par lequel on présente les marchés boursiers dans le monde, c’est-à-dire l’indice », soutient-il.

BRM

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Waspito, start-up camerounaise spécialisée dans les services de télémédecine, vient de lever la somme de 2,5 millions de dollars (1,5 milliard de FCFA) auprès des investisseurs, a annoncé Jean Lobe Lobe, fondateur de Waspito sur LinkedIn. Ces investisseurs sont DP World via Newtown Partners, Saviu Ventures, AAIC Investment, Axian Ventures et CFAO’s Health54. « Ils ont investi de leur argent, car ils voient un gros potentiel dans la solution innovante qu’est Waspito », soutient-on au sein de la start-up qui ne précise pas s’il s’agit de prises de participations ou un endettement.

Cette enveloppe financière porte à 5,2 millions de dollars (3,2 milliards de FCFA), le montant déjà levé par la start-up auprès des investisseurs en l’espace d’un an. En effet, elle avait déjà mobilisé, en 2022, un premier montant de 1,7 milliard de FCFA qui avait servi à développer sa base d’utilisateurs au Cameroun et à étendre ses services en Côte d’Ivoire, apprend-on.

Et ces 1,5 milliard de FCFA additionnels permettront à l’entreprise de continuer son développement et s’ouvrir à d’autres pays du continent. « Nous comptons continuer à nous étendre au Cameroun et en Côte d’Ivoire et lancer nos activités au Sénégal et au Gabon », soutient un responsable de la start-up camerounaise.

Cette levée de fonds représente « une étape formidable pour nous et pour l’ensemble de l’écosystème technologique en Afrique francophone. C’est une validation tant attendue par le marché et, espérons-le, une source d’inspiration pour d’autres entrepreneurs afin qu’ils continuent d’avancer. Un merci spécial à nos investisseurs existants et nouveaux pour leur confiance dans ce projet qui vise à améliorer l’accessibilité aux soins de santé en Afrique », a commenté Jean Lobe Lobe, fondateur de Waspito.

Waspito est une application qui propose les services de télémédecine. La plateforme a pour objectif de connecter l’écosystème de santé en Afrique et de ce fait rendre les services de santé et les informations accessibles au plus grand nombre à travers le continent. Elle permet donc aux utilisateurs d’avoir une consultation vidéo instantanée avec des médecins à partir de leurs smartphones. De plus, Waspito fournit des services de laboratoire mobile via sa plateforme avec un technicien de laboratoire collectant des échantillons dans le domicile des utilisateurs. Lancée en 2020, la start-up affirme avoir atteint à ce jour 650 000 utilisateurs au Cameroun et en Côte d’Ivoire et facilité 60 000 consultations.

Sandrine Gaingne

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Dans les prochains jours, l’État du Cameroun va officiellement ouvrir la phase des négociations avec Actis, en vue de la reprise des 51% des actifs détenus par ce fonds d’investissement britannique dans le tour de table de la société Energy of Cameroun (Eneo), concessionnaire du service public de l’électricité dans le pays. L’information est révélée par le ministre des Finances, Louis Paul Motazé (photo), qui pilote depuis septembre 2023 le comité interministériel mis en place dans le cadre de cette opération.

« Nous entrons véritablement dans les négociations parce qu’un gros travail a déjà été fait, et nous avons déjà suffisamment d’éléments qui peuvent fonder la négociation avec Actis. Cela suppose qu’il y a des positions qui peuvent être divergentes. La négociation a justement pour objectif de réduire la part d’incompréhensions... », a indiqué le ministre Motazé, au sortir d’une réunion du comité susmentionné, qui s’est déroulée le 22 novembre 2023 dans les locaux de son département ministériel, à Yaoundé.

Parmi les éléments cruciaux des négociations, il y a la détermination de la valeur actuelle de l’action d’Eneo, qui permettra de déterminer le coût de la transaction entre l’État du Cameroun et Actis. Dans cet exercice, l’État du Cameroun se fait assister par KPMG France, selon des sources internes au ministère de l’Eau et de l’Énergie. Ce cabinet a été recruté le 7 août 2023, apprend-on, au terme d’une « entente directe ».

Pour l’heure, le mystère subsiste sur le mode de financement du rachat qu’envisage la partie camerounaise. Mais, selon les premières informations révélées au sujet de cette opération, qui vise la reprise de la totalité des actifs détenus par Actis dans Eneo, le Cameroun pourrait effectuer ce rachat non pas en puisant dans le Trésor public, mais plutôt à travers la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), le fonds public de pension, à laquelle pourrait se greffer la Société nationale des hydrocarbures (SNH), le bras séculier de l’État dans l’exploration et l’exploitation pétro-gazière.

Ce projet, s’il aboutit, ramènera les volets production et commercialisation de l’électricité au Cameroun dans le giron de l’État (le transport a été repris par l’entreprise publique Sonatrel, créée en 2015, NDLR), 22 ans après son désengagement de ces activités.Le Cameroun aura alors hérité d’une entreprise en proie à d’énormes difficultés financières, à cause principalement de l’accumulation des impayés par des entités publiques et l’État lui-même (compensation tarifaire). Toutes choses qui ont amené Eneoà cumuler, à son tour, y compris envers ses fournisseurs du secteur public, une dette estimée à700 milliards de FCFA. Mais cette renationalisation pourrait n’être que temporaire, le temps pour l’État de trouver un autre partenaire privé. Sur le mode de gestion de la structure qui naîtra du rachat des actifs de Actis, la Banque mondiale a présenté plusieurs options au gouvernement. Sa décision reste attendue.

BRM

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L’affaire est révélée par une correspondance du préfet du département de l’Océan, unité administrative qui abrite le port en eau profonde de Kribi, dans la région du Sud du Cameroun. Adressée le 17 novembre 2023 au chef de poste de police sanitaire du port de Kribi, la lettre du préfet Nouhou Bello ne fait pas mystère de soupçons de complaisance dans l’autorisation donnée par le chef de poste de police sanitaire, pour la sortie sous palan (livraison directe à l’importateur depuis les cales du navire, NDLR) du port de Kribi d’une cargaison de 2 000 tonnes de riz importée depuis la Chine, et faisant partie d’une cargaison globale de 10 000 tonnes.

« J’ai l’honneur de vous demander de vouloir bien me renseigner dans les brefs délais (sur) les raisons vous ayant conduit à marquer votre accord par lettre (…) adressée au directeur général de la société Avanti Cameroun, pour l’enlèvement sous palan, le 14 novembre 2023, de deux mille (2 000) tonnes de riz de marque Butter Brand, sur une cargaison de dix mille tonnes (10 000), à destination des régions de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua, sans au préalable que des analyses des échantillons prélevés sur cette cargaison ne soient effectuées », peut-on lire dans la correspondance.

Les soupçons de complaisance nourris contre le chef de poste de police sanitaire du port de Kribi tiennent de ce que, poursuit le préfet, « des informations abondamment répandues dans la place portuaire ont révélé que cette denrée en provenance de Nanjing, en Chine, serait impropre à la consommation humaine, et qu’elle aurait fait l’objet de refoulement en République démocratique du Congo (RDC) en octobre 2023 ». Ceci, après que ce riz ait causé des dégâts sur la santé des populations dans la ville de Kinshasa, renseigne par ailleurs le préfet Nouhou Bello.

Retour sur le refoulement en RDC

« Par sa décision judiciaire du 25 octobre dernier, le procureur de la République du parquet de grande instance de Matadi a ordonné le refoulement de plus de 6 000 sacs de riz de marque Butter Brand, importés par la société Socimex Sarl. Motif : ce riz durci est déclaré non conforme et nuisible à la santé publique. L’officier du ministère public s’est basé sur le rapport et le procès-verbal de constat, d’exécution et de consignation dressés par (…) l’inspecteur phytosanitaire officiel du Service de quarantaine animale et végétale au Port de Matadi. Selon les informations parvenues à Scooprdc.net, ce lot de riz (…) a été transporté par le navire MV VSC Triton, affrété par Socimex. Ledit bateau a accosté et passé deux semaines au port de Matadi avec ce riz. Des témoins affirment qu’après la prise de l’ordonnance par le procureur de la République, le navire a quitté le même 25 octobre le port pour une destination imprécise... », peut-on lire dans un article publié le 2 novembre 2023 par le journal en ligne Scooprdc.net.

Cependant, si cette plateforme d’information de RDC confirme le refoulement d’une cargaison de riz Butter Brand au port de Matadi, qui dessert notamment Kinshasa par route et voie ferrée, rien n’indique que c’est la même cargaison qui a été réorientée vers Kribi. De plus, le journal congolais ne fait mention nulle part de dégâts causés sur la santé des populations à Kinshasa par ce riz, qui, visiblement, n’a même pas été débarqué. « Les observateurs, qui émettent une forte crainte de voir ce riz être frauduleusement versé sur le marché dans de nouveaux emballages camouflés, se demandent pourquoi le parquet de Matadi n’a pas procédé à l’incinération de cette cargaison impropre à la consommation et nuisible à la santé, au lieu de la refouler », s’interroge d’ailleurs Scooprdc.net.

Découverte d’un pot aux roses ou sabotage ?

Au demeurant, un détail révélé par la lettre du préfet de l’Océan laisse interrogateur sur ce qui pourrait apparaître comme des manœuvres suspectes autour de la cargaison de riz querellée au port de Kribi. « Il a été constaté que les procès-verbaux d’inspection sanitaire à l’importation ont été signés les 8 et 9 novembre 2023, alors que le navire transportant cette cargaison a accosté au port le 12 novembre 2023. Toutes incongruités qui devaient susciter une vigilance particulière de vos services », écrit le préfet au chef de poste de police sanitaire du port en eau profonde de Kribi. En d’autres termes, ce navire aurait parcouru la distance qui sépare le lieu d’importation (la Chine) au port de Kribi, au Cameroun, en l’espace de seulement quatre jours au plus. Pourtant, pour des sources contactées dans les milieux portuaires, il faut compter 21 jours pour une liaison directe avec Kribi et un mois pour une liaison avec escales dans d’autres ports situés sur le trajet.

Pour l’heure, ni le ministère de la Santé publique ni le ministère du Commerce n’ont officiellement communiqué sur cette affaire supposée d’importation de marchandises impropres à la consommation. Mais, au ministère du Commerce, l’on affirme que la brigade nationale de contrôle et de répression des fraudes s’est déjà saisie du dossier, et effectue actuellement les recoupements nécessaires. Mais, bien qu’au sein de ce département ministériel l’on trouve « suspect » que cette cargaison ait été sortie du port un peu « manu militari », avec des documents d’importation tout aussi suspects, selon les termes de la correspondance du préfet, l’on affirme pour l’instant prendre l’affaire avec « de la réserve ». « À l’approche de la période de grande consommation qu’est la fin d’année, cela peut découler d’une simple opération de sabotage d’un concurrent », analyse une source autorisée au Mincommerce.

En attendant, à titre conservatoire, le préfet de l’Océan, lui, a déjà sommé le chef de poste de police sanitaire du port en eau profonde de Kribi de lui « indiquer la destination exacte et les lieux où ces deux mille tonnes de riz ont été acheminées, afin que des mesures appropriées soient prises pour empêcher leur écoulement sur le marché, en attendant que les résultats d’analyses physicochimique, microbiologique et bactériologique soient disponibles ».   

Brice R. Mbodiam  

Eneo poursuit l’hybridation des centrales thermiques isolées (dédiées à une localité) entamée en 2018. Le concessionnaire de la distribution et de la production de l’énergie électrique au Cameroun a lancé, le 15 novembre 2023, un appel d’offres international pour la construction de six minicentrales solaires photovoltaïques au sol d’une capacité globale de 4 MWc avec batteries de stockage d’une capacité globale de 3,5 MWh. Elles seront construites dans les localités de Banyo, Touboro et Ngaoundal dans la partie septentrionale du pays, Yoko dans la région du Centre, Yokadouma et Moloundou dans la région de l’Est et à côté des centrales thermiques en vue d’en faire des centrales hybrides (solaire et thermique) comme c’est déjà le cas à Djoum, Lomié et Garoua-Boulai.

Les soumissionnaires ont jusqu’au 19 février 2024 pour déposer leurs offres. Le ou les adjudicataires opèreront sous la licence d’Eneo dans le cas d’un projet développé en mode location, ou devront obtenir les licences dans le cas d’un projet développé en production d’énergie indépendante (IPP) ou un contrat par site. Le projet, précise Eneo, devra au préalable obtenir l’approbation de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) sur le projet partenarial d’aménagement (PPA) et le tarif, la validation interne des parties (conseil d’administration) et des titres et autorisations. La durée du contrat dans le cadre de la location est de cinq ans renouvelable et 20 ans dans le cadre d’un IPP. Dans le cas d’un projet en mode location, Eneo pourrait garder la possibilité d’acheter les installations. Le ou l’adjudicataire devra émettre une garantie de construction à compter du closing financier, et ce jusqu’à la mise en service totale des installations (PV + Batterie). Eneo devra émettre une garantie de paiement couvrant trois mois de facturation à compter de la mise en service.

Il faut rappeler que la construction des centrales solaires dans quatre (Banyo, Poli, Yoko et Touboro) des six localités ciblées était prévue en 2022, comme l’avait annoncé l’ancien DG d’Eneo, Éric Masuy, dans une interview bilan publiée le 31 mars 2022 dans le journal Défis Actuels. L’hybridation des centrales isolées entamée par Eneo depuis cinq ans permet de diversifier le mix énergétique du Cameroun. Elle permet surtout à Eneo de réduire les coûts de production, les émissions des gaz à effet de serre et d’augmenter les capacités de production de l’énergie électrique dans le pays.

Frédéric Nonos

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La société Alios Finance Cameroun a procédé le 10 novembre 2023 à la mise en paiement d’un montant d’un peu plus de 676 millions de FCFA aux souscripteurs de son emprunt de 2021 dénommé « ALIOS 5,40% Brut 2021-2025 », informe la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac) dans une note d’information signée par son directeur général, Louis Banga Ntolo.

Cette enveloppe globale est composée d’un montant 610 millions de FCFA pour l’amortissement du principal et 65,8 millions de FCFA représentant les intérêts sur ledit emprunt obligataire. Selon la BVMAC, le coupon brut à percevoir par obligation pour les souscripteurs de cet emprunt s’élève à 791,43 FCFA, soit 714,29 FCFA au titre de l’amortissement du principal et 77,14 FCFA pour les intérêts.

Avec ce paiement, cette institution spécialisée dans le crédit-bail honore ses engagements vis-à-vis des souscripteurs de cet emprunt et gagne ainsi en crédibilité auprès des investisseurs du marché financier de la Cemac.

Rappelons que « ALIOS 5,40% Brut 2021-2025 », a été émis en 2021 dans le but de mobiliser auprès des investisseurs, la somme de 10 milliards de FCFA pour une maturité de 4 ans. Arrangée par ASCA (Attijari Securities Central Africa), la société de bourse du groupe Attijariwafa Bank pour la zone Cemac, cette opération avait enregistré un taux de souscription de 85,42% pour 8,5 milliards de FCFA collectés, soit une souscription en deçà du montant sollicité au départ.

Cette levée de fonds s’inscrivait dans le cadre d’une stratégie de développement à l’horizon 2025, apprend-on. Car Alios Finance Cameroun envisage d’ici 2025, de renforcer la compétitivité de son offre de financement avec une stabilisation de la prise de risque et de la qualité de son portefeuille pour consolider son leadership sectoriel.

SG

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Dans un communiqué signé le 21 novembre 2023, Norbert Belinga, le chef secteur des douanes du Sud II, circonscription douanière qui couvre le port en eau profonde de Kribi, annonce des ventes aux enchères publiques dès le 8 décembre prochain.

« Les personnes désirant y prendre part devront se rapprocher du Port autonome de Kribi pour les formalités d’accès portuaires via le lien Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. et spécifier les informations sur l’objet de la demande, les nom, prénom et numéro CNI. La liste des conteneurs concernés est consultable au secteur des douanes du Sud II et sur le site web de la direction générale des douanes www.douanes.cm », souligne le chef secteur des douanes du Sud II dans son communiqué.

Les marchandises admises à la vente aux enchères appartiennent à 51 personnes ou entreprises. Elles sont de plusieurs natures. Il s’agit notamment des véhicules de tourisme, meubles, boissons, vins, panneaux solaires, batteries. Selon la réglementation camerounaise, les marchandises ayant passé un séjour prolongé au port, sans avoir été dédouanées par leurs propriétaires, doivent être vendues aux enchères. Ceci, pour permettre à la douane d’engranger des recettes, mais surtout pour désengorger la plateforme portuaire.

Il s’agit des deuxièmes ventes aux enchères du port de Kribi depuis sa mise en service en mars 2018. Les premières ont eu lieu les 27 et 28 mai 2021. Il y a un peu plus de deux ans.

FN

La 2e édition des matinées de la finance, organisée par l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam), est annoncée à Yaoundé le 24 novembre prochain sous le thème « le financement de l’immobilier ». L’objectif est de faire un diagnostic de la structure de financement de l’immobilier au Cameroun et proposer des solutions visant l’amélioration de l’intervention des établissements de crédit dans le financement de ce secteur « à travers une stratégie inclusive », affirme l’Apeccam.

Il est question de « proposer des montages financiers novateurs que le Crédit foncier du Cameroun (CFC), les banques commerciales et les institutions de microfinance peuvent s’approprier pour permettre à la majorité de la population d’avoir accès au financement de l’immobilier à des fins personnelles, professionnelles ou commerciales », indique la brochure de présentation de l’événement.

Les difficultés rencontrées dans le secteur de l’immobilier au Cameroun ont une conséquence sur déficit de logements que vit le pays depuis plusieurs décennies. En effet, selon les estimations du ministère en charge de l’Habitat, le déficit en logement décent au Cameroun se chiffre à l’heure actuelle à plus de 1,5 million d’unités. Malgré l’existence du Crédit foncier du Cameroun (CFC) depuis 1977, la situation du financement de l’habitat ne s’en porte pas mieux.

Selon le rapport 2019 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), le CFC a octroyé des crédits d’un montant de 420 milliards de FCFA pour la réalisation de projets immobiliers dans le pays. Ce qui a permis de construire 85 000 logements et acquérir 16 342 parcelles de terrains. « Le besoin en financement des prévisions de production du logement issues du DSCE (Document de stratégie pour la croissance et l’emploi) se chiffre à 115 milliards de FCFA par an pour un prix moyen du logement de 15 millions de FCFA. Et s’il fallait combler le déficit en logements décents estimé à 1,5 million sur les 10 ans, il faudrait mobiliser sur la même base 22 500 milliards de FCFA », soutient l’Apeccam.

Il apparait donc, conclut l’Apeccam, que la question du logement et plus précisément de son financement n’a toujours pas été résolue et demeure plus que jamais actuelle. D’où la nécessité pour les établissements de crédit de financer davantage le secteur.

SG

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Le Port autonome de Kribi (PAK), entreprise publique chargée de la gestion du port en eau profonde de Kribi, dans la région du Sud du Cameroun a entamé le 21 novembre 2023, et ce jusqu’au 24 novembre, une opération de séduction des opérateurs économiques de la région de l’Ouest du pays. « Ce roadshow à l’Ouest traduit la volonté (du PAK) d’offrir aux cibles de la région un contact de proximité et toute la coordination nécessaire à un accès plus facile et plus efficace aux opérations et à son offre de service globale », indique l’entreprise dans un communiqué officiel.

Aussi, en quatre jours dans cette partie du Cameroun, le PAK organisera-t-il, apprend-on, « une journée portes ouvertes au cours de laquelle seront déclinés les avantages compétitifs et les opportunités d’expansion commerciales offertes à Kribi ». Le programme de l’opération de charme qu’effectue le PAK dans la région de l’Ouest prévoit également « un dîner-débat sur l’industrialisation et la croissance économique, avec Kribi comme espace pour les affaires et stimuler le développement au Cameroun et dans la sous-région ».

Opérationnel depuis le 2 mars 2018, le port en eau profonde de Kribi revendique un trafic record de 5,3 millions de tonnes de marchandises au cours du premier semestre 2023. Une performance due principalement au trafic « import conteneurs pleins domestiques », qui a atteint « son meilleur chiffre depuis 2018, avec 29 850 EVP manutentionnés en un semestre », indique le PAK dans une édition de sa newsletter.

BRM

Les gouvernements tchadien et camerounais ont procédé, le 21 novembre 2023 à Yaoundé, la capitale du Cameroun, au lancement officiel du Projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad (Pirect). Le lancement de ce projet ouvre la voie à l’étape suivante, qui n’est autre que la contractualisation des entreprises, en vue du démarrage effectif des travaux sur le terrain, a précisé Victor Mbemi Nyankga, le directeur général de la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel) au Cameroun, entreprise publique qui pilote le projet côté camerounais. 

« Projet stratégique, tant pour le Cameroun que pour le Tchad », selon Ousmane Diagana, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, institution qui est le plus gros financier du projet, sera livré au cours de l’année 2027, selon les prévisions des parties. Il coûtera 557,5 milliards de FCFA au total, financé par la Banque mondiale (385 millions de dollars, soit 231,7 milliards de FCFA au cours actuel du dollar), la Banque africaine de développement (258 millions d’euros, soit 169,2 milliards de FCFA), la Banque islamique de développement (123 millions d’euros, soit 80,7 milliards de FCFA), l’Union européenne (30 millions d’euros, soit 19,7 milliards de FCFA), et les deux États (93,5 millions de dollars pour le Cameroun, soit 56,2 milliards de FCFA). 

Au Cameroun, le projet est divisé en deux composantes. Cofinancée par la Banque mondiale (BM) et la Banque islamique de développement (BID), la composante une consiste à « construire 524 km de ligne aérienne double terne de 225 KV entre Ntui (région du Centre) et Wouro Soua (région de l’Adamaoua) ; construire quatre postes de transformation dans les localités de Ntui, Yoko (Centre), Tibati (Adamaoua) et Wouro Soua ; alimenter 110 villages dans les régions du Centre et de l’Adamaoua, dans le cadre du renforcement des mesures sociales », détaille l’unité de coordination du Pirect.

À côté de cette composante, qui permettra d’interconnecter le réseau interconnecté Sud (RIS), qui regroupe six régions sur les 10 que compte le Cameroun, au réseau interconnecté Nord (RIN), qui regroupe les trois régions septentrionales du pays, la 2e composante permettra au Cameroun de devenir exportateur de l’électricité, en fournissant 100 MW au Tchad. Ces exportations se feront à partir du barrage de Nachtigal, d’une capacité de production de 420 MW, actuellement en construction dans la région du Centre du Cameroun.

Marché commun de l’électricité

Cette partie des travaux, financée entièrement par la Banque africaine de développement (BAD), consistera, apprend-on officiellement, à « construire 566 km de ligne aérienne de 225 kV à partir de Wouro Soua jusqu’au Tchad, en passant par Garoua (région du Nord du Cameroun), Maroua (Extrême-Nord) et Kousseri (Extrême-Nord), sur un total de 804 km ; construire deux postes de transformation à Garoua et Kousseri, sur un total de cinq postes ; alimenter 409 localités au Cameroun dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord, sur un total de 478 localités ».

Qualifié de « tournant décisif pour l’intégration énergétique en Afrique centrale » par Gaston Eloundou Essomba, le ministre camerounais de l’Eau et de l’Énergie, ce projet permettra au Cameroun et au Tchad d’inaugurer le marché commun de l’électricité dans la sous-région Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), tant prôné par le Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC). De ce point de vue, le DG de la Sonatrel croit savoir que l’initiative camerouno-tchadienne pourrait intéresser d’autres pays de la Cemac et même le Nigéria (avec qui le Cameroun est déjà en discussion pour l’exportation de l’électricité, NDLR), qui pourraient à leur tour rejoindre le marché commun de l’électricité que se préparent à lancer le Cameroun et le Tchad, en se connectant aux points d’interconnexion du projet.

En effet, la « position du Cameroun lui permet d’être exportateur d’énergie électrique dans la Cemac (et au-delà, NDLR), grâce à son potentiel » hydroélectrique lui permettant de développer de nombreux projets de barrages, a souligné le vice-président de la BM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Ce dernier a d’ailleurs saisi l’occasion du lancement officiel du Pirect pour dire les bonnes dispositions de la BM à participer au projet de construction du barrage de Kikot (500 MW), « pour accompagner le Cameroun dans la réalisation de son potentiel énergétique ».

Brice R. Mbodiam  

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Pour la première fois après huit augmentations successives en trois mois, le prix maximum du kilogramme (kg) de fèves de cacao au Cameroun est retombé. Après avoir atteint 2 100 FCFA le 10 novembre, il a reculé à 2 050 FCFA depuis ce 22 novembre 2023. Selon les données compilées par le Système d’information des filières (SIF), dispositif d’alerte sur les prix mis en place par l’Office national du cacao et du café (ONCC), le prix minimum est quant à lui monté à 1 950 FCFA depuis le 14 novembre, après les 1 925 FCFA du 10 novembre.

Malgré la hausse soutenue des prix ces derniers mois, en raison de la forte demande des exportateurs et des industries de transformation, la décote constatée depuis ce jour survient au moment où s’achève la saison des pluies. En dépit du mauvais état des routes, généralement corollaire de la baisse des prix, cette saison pluvieuse n’a véritablement pas eu d’incidence notable sur l’évolution de la rémunération des producteurs camerounais.

Mais, il est à craindre que cette baisse, qui survient après des augmentations soutenues depuis le début de la nouvelle campagne cacaoyère 2023-2024, officiellement lancée le 7 septembre 2023, se poursuive au cours des prochaines semaines, en raison de l’érosion des achats qui sont allés en intensifiant ces derniers mois. Ce qui a provoqué la flambée des prix observée sur le marché local.

BRM  

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Les conclusions de la mission de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), effectuée le 11 août 2023 sur le chantier de construction du barrage hydroélectrique de Nachtigal, ont hanté la visite du vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre sur le site. En séjour au Cameroun depuis la fin de la semaine, Ousmane Diagana s’y est rendu ce 21 novembre 2023, en compagnie du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, et celui de l’Eau et de l’Énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba.

De la réunion à huis clos avec les responsables de la société de projet Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), en passant par la visite guidée du chantier jusqu’au point de presse, la question est revenue, les visiteurs du jour voulant savoir de quoi il retourne. Il faut dire que le compte rendu de cette mission de l’Arsel, qui a fuité au moment où le vice-président de la Banque mondiale arrivait dans le pays, a écorné ce chantier qui jusqu’ici jouissait d’une bonne image au sein de l’opinion, du fait notamment du rythme d’avancement des travaux. Adressé au Minee, le 29 août 2023, le document de l’Arsel fait état de fissures avec des infiltrations d’eau sur le barrage déversant à seuils labyrinthes et la prise d’eau de l’usine et des « dégradations précoces et accélérées des bétons » sur le bassin de dissipation du barrage déversant.

Selon nos informations, lors de la réunion à huis clos, le ministre de l’Eau et de l’Énergie a obtenu que le directeur général de NHPC, Vincent Leroux, évoque la question lors du point de presse. Gaston Eloundou Essomba s’est ensuite chargé d’informer les journalistes que Vincent Leroux est disposé à répondre à leurs questions sur les constats de l’Arsel, en vue de dissiper tout malentendu.

« L’ouvrage respecte toutes les règles de l’art »

« Lors des essais de mise en eau du barrage, il y a effectivement eu des fuites au niveau des joints. Et l’objet de ces essais c’est précisément de les manifester pour pouvoir les réparer par des injections. Il y a également des pressions sous-jacentes importantes, qui sont drainées par des drains et qui doivent couler pendant toute la durée de l’ouvrage. Il n’y a donc rien d’inquiétant. Ce qui est d’ailleurs confirmé par tous les bureaux de contrôle qui nous contrôlent. Il s’agit du bureau Veritas pour nous même ; les prêteurs ont aussi un bureau de contrôle international qui vient régulièrement, et enfin, dans le cadre du contrat de concession, il y a l’assistance technique du ministère de l’Eau et de l’Énergie qui vient effectivement faire des missions, et qui a pu rassurer le ministre sur la bonne tenue des ouvrages. Quelque chose qui a pu être constaté aujourd’hui par l’ensemble des visiteurs. Il n’y a donc ni fuite ni péril sur cet ouvrage qui respecte toutes les règles de l’art », a assuré Vincent Leroux face à la presse.

Au 31 octobre 2023, le taux d’avancement du projet est de 91%. Dans son compte rendu au Minee, l’Arsel s’est également dit préoccupé par les retards dans la livraison des travaux que pourraient engendrer les fissures avec des infiltrations d’eau et les dégradations précoces et accélérées des bétons, constatées. En guise de réponse, NHPC a affirmé que le calendrier de livraison de l’ouvrage reste le même. « Les travaux avancent sereinement. NHPC et l’ensemble des partenaires techniques du projet sont résolument engagés pour livrer le 1er des 7 groupes de l’aménagement, soit 60 MW, en fin décembre dans les meilleures conditions de qualité, de santé et de sécurité pour les nombreux travailleurs mobilisés sur ce grand chantier », indique l’entreprise contrôlée à 40% par Électricité de France (EDF). Ce premier groupe est d’ailleurs prévu pour être mis en service en février 2024, pour que la première facture de NHPC soit adressée à Eneo en mars. Mais, la valeur de cette facture n’atteindra les 10 milliards de FCFA que lorsque la capacité installée sera de 420 MW.

Incertitudes après le départ d’Actis d’Eneo

Ces efforts dans le respect du calendrier ont d’ailleurs valu à NHPC et ses partenaires les félicitations du vice-président de la Banque mondiale. L’institution de Bretton Woods est un acteur important du projet. Elle contrôle 20% du capital de NHPC, à travers la Société financière internationale (SFI), sa filiale dédiée au financement du secteur privé, et s’est engagée à injecter dans cette infrastructure (en fonds propres et en prêt) 142 milliards de FCFA, soit plus de 18% du financement global.

L’un des enjeux de la sortie du DG de NHPC, sous l’impulsion du ministre Eloundou Essomba, est d’éviter que les révélations de l’Arsel n’érodent un peu plus la confiance des institutions financières au secteur de l’électricité local, alors que le Cameroun doit boucler en urgence la mobilisation des 400 milliards de FCFA nécessaires pour la mise en œuvre des actions prioritaires de son plan de redressement du secteur de l’électricité.

Il faut dire que les bailleurs de fonds sont déjà préoccupés par le déficit financier du secteur, qui est à l’origine de l’insolvabilité d’Eneo (à fin 2022, le principal payeur du secteur cumule une dette de 700 milliards de FCFA, dont près de 50% de dette fournisseurs) et de l’incertitude sur le mode de gestion de la structure qui naîtra du rachat des actifs détenus dans l’unique distributeur de l’électricité du pays par le fonds d’investissement britannique Actis (51% des parts d’Eneo). La question était d’ailleurs au cœur de la réunion de haut niveau que le vice-président de la Banque mondiale a tenu le 20 novembre 2023 à Yaoundé avec les acteurs du secteur de l’électricité. Et selon nos informations, l’institution de Bretton Woods a présenté plusieurs options, à charge au gouvernement de choisir…

Aboudi Ottou, de retour de Nachtigal

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Le 23 octobre dernier, l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic) a annoncé une harmonisation du prix du poulet sortie ferme. Dans une correspondance adressée aux éleveurs de poulets de chair et de poules pondeuses, le président de ce regroupement corporatiste, François Djonou, fait savoir que le prix de 2 300 FCFA sera désormais appliqué aux poulets d’un poids compris entre 1,8 et 2 kg. Mais ce prix ne fait pas l’unanimité auprès des professionnels du secteur. L’Association des producteurs de poulets de chair du Littoral et du Sud-Ouest (Appolis) affirme que le prix fixé ne reflète pas la réalité des coûts. Elle a d’ailleurs envoyé une correspondance à cet effet le 30 octobre dernier à l’Ipavic.

« Le prix de 2 300 FCFA ne correspondait plus à la réalité du coût de production du poulet de chair. Pour avoir le poulet de 1,7 à 2 kg, il faut prévoir 2 200 FCFA de coût de production. Nous estimons que la marge de 100 FCFA dégagée ne correspond pas aux efforts fournis pendant 2 mois (durée de la production, NDLR) », affirme Patrick Bakam, vice-président par intérim de Appolis, contacté par Investir au Cameroun. Selon ce dernier, Appolis, qui existe depuis moins d’un an, se réjouit que la vente du poulet sortie ferme s’harmonise à celles des autres viandes telles que le porc et le bœuf, mais souhaite toutefois que le prix du kilogramme soit « ajusté » à 1 500 FCFA, alors que l’Ipavic a décidé de plafonner le kilo à 1 150 FCFA.

Si on se fie à cette proposition de Appolis, le prix d’un poulet vif de 2 kg reviendrait ainsi à 3 000 FCFA à la sortie de la ferme d’élevage, au lieu du prix de 2 300 FCFA fixé par l’Ipavic. Lequel prix a été arrêté de commun accord avec les producteurs, tel que le précise Bertrand Benoît Onana, le secrétaire permanent de cette organisation professionnelle. Patrick Bakam, le vice-président par intérim de Appolis, affirme que l’association à laquelle il appartient a été consultée avant l’annonce de l’harmonisation du prix du poulet sortie ferme. Pourtant, l’Ipavic dit ne pas la reconnaître comme association affiliée.

« Appolis comme association est automatiquement affiliée à l’Ipavic puisque l’interprofession est à compétence étendue », réplique Patrick Bakam. Cette association regrette en fait que ses propositions n’aient pas été prises en compte par l’Interprofession. En plus du réajustement du prix du kilogramme, Appolis souhaite aussi que le mode de vente se fasse par voie de balance électronique (de la ferme jusqu’au revendeur du marché), et que le prix du kilo soit fixé en fonction de la fluctuation du coût des intrants et de celui des poussins. Dans son communiqué publié fin octobre, l’Ipavic annonçait déjà que « les prix seront régulièrement réajustés en fonction des cours des matières premières ».

P.N.N

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Le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, a reçu, lundi 20 novembre à Yaoundé, une mission économique uruguayenne actuellement en séjour au Cameroun en vue de s’imprégner des opportunités d’investissement dans le pays et conclure éventuellement des partenariats publics-privés ou privés-privés. Les différentes entreprises faisant partie de cette mission opèrent dans les domaines de l’agroalimentaire, de l’énergie et de la santé animale, apprend-on.

Ces chefs d’entreprises uruguayens veulent organiser une foire économique et commerciale « d’ici la fin de l’année » en cours, ont confié à Investir au Cameroun des sources au sein du ministère du Commerce. Face à ses hôtes, Luc Magloire Mbarga Atangana a déclaré que le Cameroun offre des opportunités d’investissement multisectoriel, au regard notamment de sa stabilité institutionnelle qui en fait une « référence » en Afrique.

« C’est un pays sûr et serein pour les investissements, avec une population jeune, une richesse naturelle abondante et une diversité de paysages qui en font une Afrique en miniature. En termes économiques, le Cameroun représente près de 50% du PIB de toute l’Afrique centrale », a vanté Luc Magloire Mbarga Atangana, alors que le pays a fait de la diversification économique un axe majeur de sa Stratégie nationale de développement (SND 30) et multiplie les actions pour améliorer le climat des affaires afin d'attirer les investisseurs potentiels.

Cette mission économique uruguayenne est la première du genre depuis l’établissement des relations diplomatiques entre le Cameroun et l’Uruguay en 1989. Elle survient après la ratification par le président Paul Biya, le 1er août dernier, de l’accord-cadre de coopération entre le Cameroun et l’Uruguay. Cet accord-cadre a été signé le 17 novembre 2022 à Montevideo, la capitale uruguayenne, et vise à dynamiser, densifier et diversifier la coopération entre les deux pays dans divers domaines sectoriels. Il s’inscrit dans la politique de diversification des partenaires internationaux du pays en Amérique latine, où le Cameroun jouit déjà d’une coopération dynamique avec le Brésil.

Patricia Ngo Ngouem

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Dans la note d’analyse sur la solvabilité du Cameroun, publiée ce mois de novembre 2023, l’Agence de notation Fitch Ratings fait savoir que le pays d’Afrique centrale aurait reporté à 2024, son projet d’émission de 200 milliards de FCFA de titres d’emprunts en devise. Dans la loi de finances rectificative de juin 2023, le Cameroun a en effet prévu de mobiliser 200 milliards sur le marché international cette année.  

« L’opération de mobilisation des 200 milliards de FCFA n’est pas officiellement renvoyée en 2024, puisque nous y travaillons encore. Mais au regard des prérequis et de la documentation à produire pour les projets éligibles, tout porte à croire que l’opération ne pourrait se dénouer qu’en début 2024. Il ne s’agit pas d’un report, mais d’un glissement de calendrier… », a commenté un haut responsable du ministère camerounais des Finances impliqué dans le dossier.

Quoiqu’il en soit, le contexte actuel n’est pas favorable au Cameroun. En juillet dernier, Moody’s a dégradé le profil émetteur du pays. Il est passé de spéculatif, mais stable (B2), à cinq points du défaut de paiement (Caa1). Au mois d’août, Standard Poor a ramené la note du pays de très spéculatif (B-/B) à extrêmement spéculatif (CCC+/C), soit quatre crans au-dessus du défaut de paiement. Et en novembre, Fitch Ratings a baissé perspectives de la note du pays de stable à négative. Une telle dégradation du profil émetteur d’un pays s’accompagne généralement d’un durcissement des conditions d’accès au financement.

Dans un contexte où les politiques monétaires des pays du monde, et plus encore ceux d’Afrique subsaharienne, sont mises à l’épreuve en raison principalement de chocs exogènes, il est reproché au Cameroun d’avoir eu des retards de paiement de 18 jours sur certaines dettes en 2022. Le gouvernement n’est pas parvenu à faire passer le message selon lequel la situation était due à des défis techniques dans la consolidation des réserves de change de la Cemac par la Beac.

Le pays est pourtant à jour avec ses engagements internationaux et depuis le début de 2023, aucun retard de paiement n’a plus été signalé. Par ailleurs, les indicateurs macroéconomiques sur la dette extérieure sont assez positifs. « Nous prévoyons que le Cameroun maintiendra un déficit budgétaire modéré de 1,3% de son PIB en 2023 et de 1,4% en 2024, en termes de trésorerie. Les besoins de financement fiscal brut devraient représenter en moyenne 4,8% du PIB entre 2024 et 2025, l’amortissement de l’eurobond ne constituant que 0,1% du PIB par an », a fait savoir Fitch Ratings dans sa note de novembre.

Le Fonds Monétaire International a exprimé une perception encore plus positive : « On s’attend à ce que le déficit global diminue, passant de 1,1% en 2022 à 0,7% en 2023, tandis que le stock de la dette publique devrait passer de 45% du PIB fin 2022 à moins de 42% fin 2023 », ont estimé ses experts dans une note publiée le 17 novembre 2023.

Idriss Linge et Aboudi Ottou

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Les travaux de réhabilitation du tronçon routier de 242 km entre Ngaoundéré et Garoua, dans la partie septentrionale du Cameroun, devraient être attribués à l’entreprise portugaise de BTP Mota Engil, qui a notamment réalisé sur le site de Garoua, certains chantiers en prélude à la Coupe d’Afrique des Nations de football 2021, organisée par le Cameroun. L’information est révélée dans une correspondance du Secrétaire général de la présidence de la République, adressée le 31 octobre 2023 au ministre des Travaux publics.

« D’ordre de Monsieur le Président de la République, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir : attribuer à l’entreprise Mota Engil, conformément à la règlementation en vigueur, l’exécution des travaux de la route Ngaoundéré-Garoua, longue de 242 kilomètres, au montant de 282,7 milliards de FCFA TTC ; contractualiser une mission de contrôle, en procédure d’urgence », écrit Ferdinand Ngoh Ngoh à Emmanuel Nganou Djoumessi.

L’on se souvient qu’au cours d’une audience avec le ministre des Travaux publics, le 17 octobre 2023, une délégation du Fonds saoudien pour le développement (FSD) a réitéré au ministre son engagent à financer la réhabilitation d’une partie de ce tronçon routier, notamment le linéaire entre pont de Salak et Garoua. 

Inscrit dans le cadre des dépenses à moyen terme 2023-2025, le projet de réhabilitation de la route Ngaoundéré-Garoua revêt une importance capitale pour l’économie nationale. Très dégradé depuis de longues années, cet axe routier est une portion du corridor Douala-Ndjamena, sur lequel transitent environ 350 milliards de FCFA de marchandises tchadiennes chaque année.

BRM

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Dans des correspondances publiées le 20 novembre 2023, adressées au préfet du département du Logone et Chari, dont le chef-lieu est Kousseri, ville camerounaise frontalière au Tchad ; au responsable du Bureau de gestion du fret terrestre (BGFT) au Cameroun ; et à la ministre tchadienne des Transports, Jean Ernest Ngallé Bibéhé, le ministre camerounais des Transports, annonce la décision de libérer les camions tchadiens retenus au Cameroun, pour défaut d’agrément pour le transport des marchandises sur le corridor Douala-Ndjamena. Ce membre du gouvernement camerounais dit tenir une instruction dans ce sens, du chef de l’Etat, Paul Biya.

Concrètement, au préfet du Logone et Chari, il est demandé de « prendre les mesures nécessaires, en vue de la libération effective desdits véhicules (le nombre n’a pas été révélé, Ndlr) et la délivrance des documents de transit leur permettant de circuler » durant une période transitoire de trois mois, le temps pour eux de se mettre en règle. Quant au responsable du BGFT, il devra mettre à disposition des documents de transit nécessaires, pour permettre à ces transporteurs de circuler sur le corridor Douala-Ndjamena.

Selon le ministre Ngallé Bibéhé, la décision présidentielle a été prise « compte tenu des rapports fraternels et des liens étroits qui unissent » le Cameroun et le Tchad. L’on se souvient que le ciel des relations entre ces deux pays a cependant été obstrué par des nuages à partir du 20 avril 2023. En effet, dans un communiqué lu à la télévision nationale ce jour-là par le Secrétaire général de la présidence du Tchad, N’Djamena annonçait le rappel pour consultation de son ambassadeur au Cameroun, en raison du pacte actionnarial conclut entre la Société nationale des hydrocarbures (SNH) du Cameroun et Savannah Energy, une junior pétrolière britannique en bisbilles avec le Tchad.

L’accord prévoyait le rachat de 10% des parts de Savannah Midstream, filiale de la junior britannique, dans Cameroon Oil Transportation Company (Cotco), la société qui gère le pipeline Tchad Cameroun, par la société pétrolière publique camerounaise. Coût de l’opération : 44,9 millions de dollars (près de 27 milliards de FCFA). Face au courroux du Tchad, le Secrétaire général de la présidence du Cameroun sera envoyé à Ndjamena le 26 avril. « Toutes les questions ont été abordées et certaines incompréhensions ont à cette occasion été dissipées », a confié à la presse Ferdinand Ngoh Ngoh, à la sortie de l’audience avec le chef de l’État du Tchad.

Finalement, le 7 juin, le diplomate tchadien accrédité à Yaoundé rejoindra son poste, de même que le deal entre Savannah Energy et la SNH sera suspendu au sortir d’une session extraordinaire du Conseil d’administration de cette entreprise publique camerounaise, tenue le 13 juin 2023 à Yaoundé.

BRM

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Les industries de transformation d’huile de palme SRC Maya et Azur, les deux leaders du marché, ont capté 38,3% des quotas d’huile de palme distribués au mois de novembre 2023 par le Comité ad hoc chargé de la régulation de la filière de l’huile de palme, piloté par le ministère du Commerce. Dans le détail, ces deux opérateurs ont obtenu, en valeur absolue, respectivement 1 607 tonnes et 783 tonnes sur les 6 242 tonnes d’huile de palme importées et produites localement, puis mis à leur disposition par le comité pour la transformation, selon la règle des quotas mise en place par le gouvernement et les opérateurs face à l’insuffisance de cette matière première.

Au mois d’octobre 2023, ces deux industriels avaient déjà fait mieux, en captant 39,6% des quotas attribués, dont 20,66%, soit 968 tonnes pour SRC Maya, et 18,9%, soit 888 tonnes pour Azur, sur une répartition d’un volume total de 4 684 tonnes d’huile de palme. Au cours des deux mois analysés, révèlent les chiffres du Comité ad hoc piloté par le ministère du Commerce, en dehors des ces deux industriels, trois opérateurs de la filière ont capté moins de 10% des quotas attribués, trois autres seulement 5%, et moins de 5% pour tous les autres.

De sources internes à la filière, les quantités de matière première imposée par cette politique des quotas, pratiquée depuis plusieurs années sur la base officielle des capacités de production des opérateurs, devrait continuer de s’amenuiser aux cours des prochains mois, en raison de l’arrivée sur le marché d’au moins quatre nouveaux raffineurs sur le court terme, apprend-on. Les besoins en matière première des quatre unités industrielles annoncées viendront ainsi s’ajouter à ceux des six autres arrivées sur le marché au cours des cinq dernières années, selon un décompte de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), et à ceux des anciens comme SRC Maya, Azur, Haac, CGM et Pafic qui, à en croire la même source, ont dû relever leurs capacités de transformation, « au regard de la demande».

Déficit de production

Fort de ce qui précède, le pays s’achemine vers une augmentation encore plus importante des importations, pour lesquelles le gouvernement a autorisé des achats records et à taux de douane réduit, de 200 000 tonnes en 2023, dans un contexte où le discours gouvernemental est plutôt à la promotion de l’import-substitution. D’où les grincements de dents des opérateurs de la filière, face à une production locale d’huile de palme qui tarde à s’améliorer et à suivre le dynamisme observé sur le segment de la transformation, induisant un déficit structurel annuel qui atteint désormais 160 000 tonnes, selon les données officielles.

« Le déficit structurel dont nous parlons souvent est un déficit nominal, qui est différent du déficit réel. Ce déficit nominal est calculé sur la base de 50% des capacités des entreprises de transformation. Sur la base des capacités réelles des transformateurs, le déficit est effectivement beaucoup plus important », aime souvent préciser Emmanuel Koulou Ada, le président du Comité de régulation de la filière des oléagineux. Mais, il n’y a pas que le niveau de la production locale qui courrouce les opérateurs de la filière huile de palme.

Concurrence déloyale

En effet, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la politique des quotas qui, selon certains acteurs, installe de fait une concurrence déloyale entre les industriels. « La pratique des quotas sur une matière première locale ne devrait pas exister dans une économie libérale. Cela se comprend davantage sur une matière première importée . De facto, entre deux opérateurs, celui qui a un quota plus important, ou alors un quota qui représente souvent le double voire le triple de son concurrent, comme c’est le cas actuellement, peut mieux se développer. Ce qui n’est pas possible pour le concurrent, malgré les investissements, l’innovation et le déploiement commercial qui peut être le sien », analyse une source autorisée au sein de la filière.

Par ailleurs, s’indigne un autre acteur du marché, « dans la mesure où presque toute l’huile produite dans les pressoirs artisanaux (unités produisant une huile de moins bonne qualité et enregistrant des pertes d’extraction d’environ 25%, selon les acteurs de la filière) est achetée par les savonneries, rien n’explique que lors de la distribution des quotas sur la production des plantations industrielles, la répartition se fasse encore à parts égales entre les raffineurs et les savonneries ». Et ce dernier de suggérer, « compte tenu de la qualité de l’huile dont ont besoin les savonneries, il serait plus judicieux, par exemple, d’affecter les cargaisons importées aux savonneries, et de réserver exclusivement aux raffineurs l’huile de palme brute de bonne qualité produite dans les plantations industrielles du pays ».

Brice R. Mbodiam

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La douane annonce dès ce 21 novembre 2023, les ventes aux enchères publiques des centaines véhicules de tourisme, stationnés dans les différents parcs du port de la capitale économique depuis plus de trois mois. Selon le chronogramme, ces opérations de vente se dérouleront en trois jours dans trois parcs du port. Ce sera le 21 novembre au parc TMFD, le 23 novembre au parc 30 000 et le 30 novembre au parc principal.

La douane ne précise pas les modalités de participation à ces ventes aux enchères publiques. Contactée, une source au sein de l’administration douanière précise que les ventes se feront sur les sites. L’objectif desdites ventes, selon la douane, est triple. Il s’agit du désengorgement de la place portuaire, la mobilisation optimale des recettes douanières, car les droits et taxes non payés le seront à la vente, et la compétitivité du port de Douala par la maîtrise des flux de marchandises. Ces ventes aux enchères des véhicules interviennent après celles de juin 2023.

FN

Les services du Fonds monétaire international (FMI) ont annoncé le 17 novembre 2023, avoir trouvé un accord avec le gouvernement camerounais pour la prorogation d’un an (jusqu’en juillet 2025) du programme économique et financier triennal (juillet 2021- juillet 2024) en cours de mise en œuvre. Un programme qui a démarré en juillet 2021 dans le but d’accompagner des réformes économiques et financières du Cameroun sur une période de trois ans. L’institution de Bretton Woods ne donne pas les raisons de cette prorogation dont la validation est encore attendue du conseil d’administration de l’institution de Bretton Woods. « Le Cameroun a choisi de rester sous programme avec le FMI pour continuer de bénéficier des appuis budgétaires », souffle une source autorisée contactée par Investir au Cameroun.

La fin de ce programme devait en effet entrainer la réduction de ces appuis budgétaires. Une perspective source de préoccupation notamment pour le ministre des Finances. « Le Cameroun n’étant pas appelé à être éternellement sous-programme, il nous revient donc à nous tous, et donc à vous aussi, de trouver dès maintenant des ressources de remplacement de ces appuis budgétaires afin que (…) le financement de notre développement se poursuive », indiquait Louis Paul Motaze en installant, en février dernier, les dirigeants récemment nommés à la tête de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), gestionnaire de la dette publique.

Un problème en partie résolu avec la prolongation du programme avec le FMI. En effet, « cette prorogation donnerait lieu à un financement supplémentaire de 110,4 millions de DTS (soit environ 145,4 millions de dollars) », soit plus de 87 milliards de FCFA (à la valeur actuelle du dollar), a indiqué le FMI dans un communiqué rendu public à l’issue d’une mission du FMI, conduite au Cameroun du 19 octobre au 1er novembre 2023 par Cemile Sancak dans le cadre de la cinquième revue du programme triennal. Elle devrait aussi ouvrir la voie à l’arrivée des appuis budgétaires d’autres bailleurs de fonds comme c’est de coutume.

Un décaissement en vue en décembre

« Les autorités camerounaises et les services du FMI ont conclu un accord sur les mesures économiques et financières qui pourraient favoriser l’approbation de la cinquième revue du programme » a fait savoir la cheffe de mission du FMI pour le Cameroun. L’achèvement de la cinquième revue par le conseil d’administration du FMI en décembre permettrait le décaissement de 55,2 millions de DTS (soit environ 72,7 millions de dollars des EU), soit plus de 43 milliards de FCFA. Ce qui porterait le total des décaissements au titre des accords à 427,8 millions de DTS (environ 566,3 millions de dollars), soit près de 340 milliards de FCFA.

Selon le FMI, le Cameroun a réalisé des progrès au cours de ces derniers mois, dans la préservation de sa stabilité économique, conformément aux objectifs du programme. « De manière générale, les résultats budgétaires en 2023 s’inscrivent dans les attentes du programme (…) L’économie camerounaise est restée résiliente malgré un environnement extérieur difficile (…) La mise en œuvre des réformes structurelles progresse », soutient le FMI.

Dans cette optique, la croissance du PIB réel devrait s’accélérer pour atteindre 4,3% en 2024, après une augmentation de 4% en 2023, d’après le FMI. L’inflation globale sur 12 mois devrait pour sa part s’atténuer, passant de 7,2% en 2023 à 5,9% en 2024. Aussi, le déficit global devrait diminuer de 1,1% en 2022 à 0,7% en 2023, tandis que le déficit primaire hors pétrole devrait baisser de 3,9 à 2,5 % sur la même période. Dans le même temps, l’encours de la dette publique devrait passer de 45% du PIB fin 2022 à moins de 42% fin 2023.

Le gouvernement camerounais devrait continuer à mener des efforts pour continuer à assainir ses finances publiques et renforcer sa résilience. « Les autorités se sont donc engagées à réduire encore le déficit primaire hors pétrole pour le ramener à moins de 2% du PIB et l’encours de la dette publique à 40% du PIB en 2024. Les autorités sont déterminées à prévoir un financement adéquat dans la loi de finances 2024 pour couvrir d’importantes obligations impayées de l’exercice 2023, reportées à 2024 », soutient le FMI.

Sandrine Gaingne

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La Route des chefferies, un programme camerounais de développement culturel et touristique unique, envisage de lancer en 2024 un incubateur dédié aux industries culturelles et créatrices (ICC) qui sera implanté à Bafoussam, la capitale régionale de l’Ouest. L’objectif est de faire émerger des projets innovants dans les secteurs tels que le patrimoine, le tourisme, les arts visuels, la musique, le spectacle vivant, le cinéma, l’audiovisuel, l’architecture, le jeu vidéo ou encore le livre. « Ce sera une première en Afrique centrale et même en Afrique francophone », affirme Landry Kamga, responsable de l'entrepreneuriat à la Route des chefferies.

Pour ses débuts, l’incubateur ICC ambitionne d’accompagner 50 porteurs de projets dans le cadre du projet d’Appui au développement des compétences et de l’employabilité des jeunes du secteur du patrimoine et des ICC au Cameroun, mis en œuvre par le Service de coopération et d’action culturelle (SCAC) de l’ambassade de France au Cameroun et la Route des chefferies. « L’accompagnement à court et moyen terme vise la formalisation administrative des entreprises, la recherche de financements, le renforcement de la formation en lien avec les secteurs des ICC qui concernent les porteurs de projets pour renforcer notamment leurs capacités managériales, stratégiques, ainsi que leurs capacités en matière de gestion financière lors de la vie de leur entreprise », indique Landry Kamga.

Ce dernier affirme que cet incubateur vise à combler un vide en matière de professionnalisation et d’autonomisation des acteurs des ICC, un « secteur à fort potentiel et essentiel pour la nation », dit-il. Les experts affirment en effet que les ICC africaines sont un moteur pour relancer le développement socio-économique et pour créer des opportunités d'emplois pour des milliers d'hommes, de femmes et de jeunes. En 2018, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) estimait que les ICC en Afrique ont représenté 1,1% du PIB africain (2,6% du PIB mondial) portées par le phénomène Nollywood, et qu’elles ont généré la création de 2,4 millions d’emplois sur le continent. Ces chiffres démontrent le fort potentiel de croissance d'un secteur considéré comme l'un des plus porteurs au niveau mondial.

Malgré́ leur influence majeure et largement reconnue sur le monde de la culture et de l’art, les ICC peinent cependant à éclore au Cameroun, en raison notamment de leur caractère informel perçu comme l’un des principaux écueils à leur déploiement. Avec cet incubateur, la Route des chefferies cherche, à long terme, à rendre pérenne les startups accompagnées en transformant leurs idées innovantes en entreprises performantes. En rappel, les ICC représentent les secteurs d’activité ayant comme objet principal la création, le développement, la production, la reproduction, la promotion, la diffusion ou la commercialisation de biens, de services et activités qui ont un contenu culturel, artistique et/ou patrimonial.

Patricia Ngo Ngouem

Depuis plusieurs semaines, il est quasiment impossible de réussir un coup de fil sur son téléphone portable, dès la première tentative. Il faut s’y prendre à plusieurs reprises pour espérer avoir son correspondant. Mieux, il est courant que la communication devienne inaudible, obligeant l’appelant à relancer l’appel. D’autres clients des opérateurs de mobile se plaignent des recharges via les services Mobile Money, qui ne sont pas pris en compte, obligeant les clients à faire des réclamations.

Le phénomène, qui dure depuis plusieurs mois, semble s’être aggravé ces dernières semaines. Pour l’heure, les opérateurs de mobile en activité dans le pays n’ont pas officiellement communiqué sur les causes de ces désagréments, qui surviennent après des promesses d’investissements faites au gouvernement par ces derniers, en vue de l’amélioration de leur qualité de service.

En effet, l’on se souvient qu’au mois de février 2023, l’Agence de régulation des télécommunications (ART) a annoncé des contrôles de performance des réseaux de téléphonie mobile auprès des opérateurs concessionnaires. « Les résultats de ces contrôles devraient engendrer des sanctions prévues par la réglementation en vigueur, à savoir : les sanctions pécuniaires, la proposition de la réduction de la durée de la concession, la proposition de retrait de la concession », avait prévenu le DG de l’ART dans un communiqué publié le 13 février 2023.

Dans le même document, Philémon Zo’o Zame révèle avoir servi 13 mises en demeure assorties d’un délai pour la mise en œuvre de mesures correctives, aux opérateurs Orange, MTN, Viettel (qui exerce dans le pays sous la marque commerciale Nexttel) et Camtel. C’était au terme de contrôles de performance des réseaux effectués au 2e semestre 2022. Pour ne pas avoir à subir les foudres du régulateur, qui leur avait déjà infligé des pénalités de 3,5 milliards en 2019 (6 milliards de FCFA de pénalités ont de nouveau été infligées à MTN, Orange, Camtel et Nexttel en mai 2023, NDLR), ainsi que les grincements de dents des abonnés sur leur mauvaise qualité de service, MTN, Orange et Camtel ont pris, en décembre 2022, l’engagement de réaliser des investissements cumulés d’un montant de 156 milliards de FCFA au Cameroun en 2023.

Cependant, avait souligné le DG d’Orange Cameroun le 31 janvier 2023 à Yaoundé, au cours d’une réunion de concertation avec les responsables de l’ART, malgré les investissements annoncés par les opérateurs, la qualité de service ne sera pas toujours au rendez-vous sans une véritable synergie entre les différents acteurs du secteur des télécoms du pays. « Il y a des points sur lesquels Orange Cameroun doit travailler collectivement avec les autres opérateurs. Parfois, notamment sur des questions de transmission par fibre optique, nous dépendons d’autres opérateurs. D’où la nécessité de se mettre ensemble pour améliorer la qualité », avait souligné Patrick Benon.

Brice R. Mbodiam

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16-02-2023 - Qualité du réseau : sous la pression de l’ART, MTN, Orange et Camtel s’engagent à investir 156 milliards de FCFA en 2023

L’emprunt obligataire à tranches multiples, qui avait permis à l’État du Cameroun de mobiliser une enveloppe de 176,7 milliards de FCFA au mois de juin 2023, après une surallocation autorisée par le régulateur de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), devrait entamer sa vie sur le marché financier sous-régional unifié de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) le 23 novembre 2023.

« La Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale porte à la connaissance du public et des intervenants du marché, qu’elle procédera, le jeudi 23 novembre 2023, à la première cotation de l’obligation souveraine de l’État du Cameroun dénommée “ECMR 2023 Tranches multiples”. (…) La procédure d’introduction retenue pour la première journée de cotation est “l’offre à prix ouvert”, avec un cours de référence fixé à 100%, soit 10 000 (dix mille) FCFA », annonce dans un communiqué le directeur général de la Bvmac, le Camerounais Louis Banga Ntolo.

En d’autres termes, les investisseurs détenteurs des titres de cet emprunt de l’État du Cameroun, et qui ne souhaitent pas les conserver jusqu’à la date d’échéance, peuvent désormais les céder sur le marché financier sous-régional basé à Douala, contre de la trésorerie. Ceci en fonction de l’intérêt que les investisseurs manifesteront (demande) pour ce titre sur le marché, au fil des séances de cotation.

Pour rappel, l’emprunt obligataire 2023 est la 7e opération de ce type que le Cameroun réussit sur le marché financier sous-régional, et le tout premier à tranches multiples expérimentées dans la zone Cemac. Le Cameroun a été amené à tenter cette expérience, en raison des conditions de marché devenues de plus en plus difficiles, avec des taux d’intérêt élevés, du fait du durcissement de la politique monétaire par la banque centrale.

Ce type d’opération a la particularité de donner aux investisseurs la possibilité de souscrire pour des maturités longues à des taux d’intérêt plus élevés, ou pour des maturités plus courtes à des taux d’intérêt plus bas. Cette flexibilité offerte aux souscripteurs a certainement contribué au succès enregistré par le Cameroun dans le cadre de cette opération, au cours de laquelle le gouvernement a pu obtenir plus que les 150 milliards de FCFA recherchés.

BRM

Comme à son habitude Orange Cameroun réserve à ses abonnés et plus généralement aux Camerounais de belles surprises en fin d’année. Et cette année, le moins qu’on puisse dire c’est que les fêtes seront au Max pour tous.

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En effet, le Directeur Général d’Orange Cameroun Patrick BENON a lui-même annoncé le lancement de la Super Application tout en un « Max It » qui en plus de « permettre aux abonnés d’accéder à un maximum de solutions et de maximiser les avantages du digital (…) offre une interface unique pour accéder aux services télécommunications d’Orange Cameroun, aux services financiers d’Orange Money Cameroun, et à plusieurs autres univers fournis par Orange et d’autres entreprises partenaires ». 

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Et pour tenir cette promesse d’une fête au Max avec « Max it », les abonnés d’Orange Cameroun et même ceux d’autres réseaux peuvent d’ores et déjà :

  • Télécharger la Super Application Max itsur les stores habituels Playstore&App;
  • Suivre les instructions détaillées dans la vidéo d’annonce pour prendre un ticket ;
  • Confirmer leur présence au Concert évènement, à ne surtout pas manquer, avec Petit Pays + Davido et de nombreux autres artistes.

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Pour la circonstance ce concert aura lieu au mythique stade de Bépanda dès 16H (ouvertures des portes à 14H) et prendra fin à 21H. Une pluie de bonus et de surprises sont annoncés.

Ponctualité, discipline, requises pour des fêtes au Max.

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La livraison du barrage hydroélectrique de Nachtigal, en construction dans la région du Centre du Cameroun, et dont la mise en service commerciale est prévue en septembre 2024, avec une production de 420 MW, pourrait finalement être retardée. Le temps pour la société de projet, la Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), de faire corriger par les entreprises en charge des travaux de construction, les malfaçons décelées sur l’ouvrage lors d’une mission de contrôle de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel).

« Dans le cadre du suivi régulatoire des investissements du secteur de l’électricité, une équipe de l’Arsel a visité le vendredi 11 août 2023, le chantier du barrage hydroélectrique de Nachtigal, pour faire le point de la conformité des investissements aux préconisations légales en vigueur dans le secteur de l’électricité, après la mise en eau réalisée le 18 juillet par le Minee (ministre de l’Eau et de l’Énergie). Au terme de cette visite, l’Arsel marque sa préoccupation pour les risques de retard dans les délais de livraison des travaux, en raison des constats suivants faits : sur le barrage déversant à seuils labyrinthes : des fissures verticales sont visibles entre les joints de plusieurs plots (…), des infiltrations d’eau sont observées sur lesdites fissures ; des fissures horizontales sont également observées sur les joints corps de structures », détaille le directeur général de l’Arsel, Jean Pacal Nkou, dans un compte rendu adressé au ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, le 29 août 2023.

Et le régulateur du secteur de l’électricité au Cameroun de poursuivre : « sur le bassin de dissipation du barrage déversant : des dégradations précoces et accélérées des bétons. Au niveau du raccordement entre le canal d’amenée et la prise d’eau : des fissures verticales sur la paroi de la prise d’eau d’usine ; des fuites d’eau ont été observées au pied de la paroi de la prise d’eau d’usine avec la mise en eau du canal d’amenée. Au regard de cette situation préoccupante, je suggère les actions suivantes : la transmission par NHPC au régulateur : du rapport complet présentant les natures et profondeurs des anomalies observées ; toutes les solutions pertinentes pour leurs corrections ; le calendrier relatif aux travaux de mise en œuvre urgente des mesures de réparation et de renforcement des structures des ouvrages (…) ; la liasse documentaire technique et financière des travaux de construction des ouvrages (…) en préparation à l’audit de régulation y afférant que conduira le régulateur en temps opportun ».

Incertitudes sur la prochaine période d’étiage

En d’autres termes, un mois seulement après sa mise en eau, qui correspond au remplissage du barrage, des fissures et des infiltrations sont apparues sur les ouvrages du barrage. Aussi, le régulateur exige-t-il de la NHPC, la société de projet, un calendrier des travaux de correction de ces anomalies pouvant fragiliser avant même sa livraison, l’intégrité de la plus grande infrastructure de production de l’énergie électrique jamais construite au Cameroun. Ces réparations, selon les craintes de l’Arsel, nécessitent un temps supplémentaire pour les travaux, avec un impact plus que probable sur le délai de livraison du chantier, prévu en septembre 2024, selon les prévisions du gouvernement.

Pour l’heure, on ignore si l’injection, dès décembre 2023, des 60 premiers mégawatts de cette centrale dans le réseau interconnecté Sud (RIS), qui regroupe six régions sur les 10 que compte le Cameroun, sera, elle aussi, retardée. Une telle perspective, au moment où se profile à l’horizon la période d’étiage, marquée par la réduction du niveau des eaux dans les barrages, augmenterait davantage les tensions actuellement observées dans la fourniture de l’électricité dans le pays.

Investissement d’un montant total de 786 milliards de FCFA, le barrage de Nachtigal va permettre d’augmenter de 30%, d’un seul coup, les capacités de production de l’électricité au Cameroun. Cette infrastructure énergétique va également doper la contribution de l’hydroélectricité dans le mix énergétique, avec pour corollaire des économies substantielles sur les achats des combustibles destinés à faire tourner les centrales thermiques d’appoint, éparpillées sur le territoire national. 

Selon les accords signés entre l’État du Cameroun et les développeurs du projet, parmi lesquels Électricité de France (EDF) et la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé, le concessionnaire du service public de l’électricité Eneo, ou alors le Trésor public le cas échéant, devra payer 10 milliards de FCFA à NHPC chaque mois, à compter de la mise en service commerciale du barrage, avec ou sans consommation de l’énergie produite à Nachtigal.

Brice R. Mbodiam

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En difficulté depuis plusieurs années, la société Afrique Construction Sarl, spécialisée dans la distribution des matériaux de construction et de bricolage est désormais sous administration provisoire a-t-on appris dans une note datée du 8 novembre 2023. « Une ordonnance de référé N 202/HH rendue par le juge des référés du Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo en date du 26 avril 2023 a désigné monsieur Kamga Joseph,… en qualité d’administrateur provisoire », informecette note signée par le nouvel administrateur provisoire dont le mandat a débuté le 06 septembre 2023 pour une durée de 6 mois.

En tant qu’administrateur provisoire de cette société au capital de 150 millions de FCFA, Joseph Kamga a pour mission « de gérer et administrer la société avec les pouvoirs les plus étendus conformément aux statuts et aux dispositions légales et réglementaires pour une durée de 6 mois », précise le document.

Cette société dont le siège social est à Douala, est placée sous administration provisoire environ trois ans après le décès de son promoteur Emmanuel Bopda Fodouop. Cette société qui avait des représentations au Gabon et au Congo n’aura donc pas survécu à ce dernier. À en croire un ancien employé d’Afrique construction, la société traversait de nombreuses difficultés depuis plusieurs années, bien avant le décès de son président-directeur général.L’entreprise avait du mal à honorer ses engagements financiers vis-à-vis de ses employés, de ses bailleurs et de ses partenaires, explique notre source.

L’administration provisoire devra donc selon une source dans le secteur de la finance, dresser un rapport sur l’état de la société. Et s’il y a insuffisance de l’actif, la liquidation des biens sera prononcée conformément à l’article 25 de l’acte uniforme Ohada portant organisation des procédures collectives d'apurement du passif. Cet article prévoit que « le débiteur qui est dans l'impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible doit faire une déclaration de cessation des paiements aux fins d'obtenir l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation des biens, quelle que soit la nature de ses dettes », lit-on dans l’article 25 de l’acte uniforme.

SG

La société nigériane, qui fournit des services de logistique aérienne et maritime aux entreprises exploitant le pétrole et le gaz en Afrique subsaharienne, annonce avoir signé avec la firme américaine Bell Textron Inc, un contrat d’achat d’un hélicoptère Bell 439, qui servira sur les plateformes pétrolières au Cameroun. Le logisticien nigérian ne révèle pas l’identité de l’opérateur pétro-gazier au Cameroun, auquel sera affecté cet hélicoptère, présenté comme gage de « sécurité des équipages dans des environnements dangereux ».

Caverton Helicopters, filiale Caverton Offshore Support Group, précise qu’il « s'agit du premier Bell 429 à opérer sur le marché pétrolier et gazier en Afrique de l’Ouest et centrale ». À en croire l’entreprise, il existe actuellement plus de 450 Bell 429 en activité dans le monde, totalisant plus de 602 000 heures de vol.

« Après avoir exploité une variété de produits Bell dans nos opérations au fil des ans, nous sommes ravis de continuer avec cette marque, synonyme d'excellentes performances. L'introduction du Bell 429 dans notre flotte est une étape passionnante pour nous et nous permettra de fournir le meilleur soutien à nos clients pétroliers et gaziers à travers le continent », commente Rotimi Makanjuola, directeur de l'exploitation de Caverton Offshore Support Group. BRM

 

Il est désormais possible, sur le portail internet de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), l’organisme public en charge de la sécurité sociale au Cameroun, d’effectuer sa procédure d’immatriculation à la « sécu » et d’obtenir directement son matricule. Cette innovation récemment lancée par la CNPS, selon son directeur général, Alain Olivier Noël Mekulu Mvondo Akam, vise à « faciliter et réduire considérablement les délais de traitement des demandes d’immatriculation ».

À la faveur de cette nouvelle facilité offerte aussi bien aux employeurs qu’aux employés, le fonds public de pension du Cameroun confirme son inclination au tout digital. La télé-immatriculation vient en effet s’ajouter à la digitalisation des appels d’offres de l’entreprise et du paiement des pensions des retraités ; la télédéclaration des salaires et le paiement des cotisations sociales ; ou encore le dépôt en ligne des dossiers de prestations sociales, etc.

Lors de la présentation du programme économique, financier, culturel et social du gouvernement pour l’année 2023, le Premier ministre (PM), Joseph Dion Nguté, avait souligné les bienfaits de la digitalisation sur l’accélération des immatriculations à la CNPS. Selon le chef du gouvernement, en 2022, cette société d’Etat a enregistré 54 000 nouveaux assurés dans son portefeuille, dont 17 570 assurés volontaires et 36 430 assurés obligatoires. Performance qui est en lien, Selon le PM, avec « l’implémentation de la dématérialisation des procédures » au sein de cette entreprise.

BRM

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