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Yaoundé - 03 mai 2024 -

Comme à son habitude Orange Cameroun réserve à ses abonnés et plus généralement aux Camerounais de belles surprises en fin d’année. Et cette année, le moins qu’on puisse dire c’est que les fêtes seront au Max pour tous.

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En effet, le Directeur Général d’Orange Cameroun Patrick BENON a lui-même annoncé le lancement de la Super Application tout en un « Max It » qui en plus de « permettre aux abonnés d’accéder à un maximum de solutions et de maximiser les avantages du digital (…) offre une interface unique pour accéder aux services télécommunications d’Orange Cameroun, aux services financiers d’Orange Money Cameroun, et à plusieurs autres univers fournis par Orange et d’autres entreprises partenaires ». 

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Et pour tenir cette promesse d’une fête au Max avec « Max it », les abonnés d’Orange Cameroun et même ceux d’autres réseaux peuvent d’ores et déjà :

  • Télécharger la Super Application Max itsur les stores habituels Playstore&App;
  • Suivre les instructions détaillées dans la vidéo d’annonce pour prendre un ticket ;
  • Confirmer leur présence au Concert évènement, à ne surtout pas manquer, avec Petit Pays + Davido et de nombreux autres artistes.

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Pour la circonstance ce concert aura lieu au mythique stade de Bépanda dès 16H (ouvertures des portes à 14H) et prendra fin à 21H. Une pluie de bonus et de surprises sont annoncés.

Ponctualité, discipline, requises pour des fêtes au Max.

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La livraison du barrage hydroélectrique de Nachtigal, en construction dans la région du Centre du Cameroun, et dont la mise en service commerciale est prévue en septembre 2024, avec une production de 420 MW, pourrait finalement être retardée. Le temps pour la société de projet, la Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), de faire corriger par les entreprises en charge des travaux de construction, les malfaçons décelées sur l’ouvrage lors d’une mission de contrôle de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel).

« Dans le cadre du suivi régulatoire des investissements du secteur de l’électricité, une équipe de l’Arsel a visité le vendredi 11 août 2023, le chantier du barrage hydroélectrique de Nachtigal, pour faire le point de la conformité des investissements aux préconisations légales en vigueur dans le secteur de l’électricité, après la mise en eau réalisée le 18 juillet par le Minee (ministre de l’Eau et de l’Énergie). Au terme de cette visite, l’Arsel marque sa préoccupation pour les risques de retard dans les délais de livraison des travaux, en raison des constats suivants faits : sur le barrage déversant à seuils labyrinthes : des fissures verticales sont visibles entre les joints de plusieurs plots (…), des infiltrations d’eau sont observées sur lesdites fissures ; des fissures horizontales sont également observées sur les joints corps de structures », détaille le directeur général de l’Arsel, Jean Pacal Nkou, dans un compte rendu adressé au ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, le 29 août 2023.

Et le régulateur du secteur de l’électricité au Cameroun de poursuivre : « sur le bassin de dissipation du barrage déversant : des dégradations précoces et accélérées des bétons. Au niveau du raccordement entre le canal d’amenée et la prise d’eau : des fissures verticales sur la paroi de la prise d’eau d’usine ; des fuites d’eau ont été observées au pied de la paroi de la prise d’eau d’usine avec la mise en eau du canal d’amenée. Au regard de cette situation préoccupante, je suggère les actions suivantes : la transmission par NHPC au régulateur : du rapport complet présentant les natures et profondeurs des anomalies observées ; toutes les solutions pertinentes pour leurs corrections ; le calendrier relatif aux travaux de mise en œuvre urgente des mesures de réparation et de renforcement des structures des ouvrages (…) ; la liasse documentaire technique et financière des travaux de construction des ouvrages (…) en préparation à l’audit de régulation y afférant que conduira le régulateur en temps opportun ».

Incertitudes sur la prochaine période d’étiage

En d’autres termes, un mois seulement après sa mise en eau, qui correspond au remplissage du barrage, des fissures et des infiltrations sont apparues sur les ouvrages du barrage. Aussi, le régulateur exige-t-il de la NHPC, la société de projet, un calendrier des travaux de correction de ces anomalies pouvant fragiliser avant même sa livraison, l’intégrité de la plus grande infrastructure de production de l’énergie électrique jamais construite au Cameroun. Ces réparations, selon les craintes de l’Arsel, nécessitent un temps supplémentaire pour les travaux, avec un impact plus que probable sur le délai de livraison du chantier, prévu en septembre 2024, selon les prévisions du gouvernement.

Pour l’heure, on ignore si l’injection, dès décembre 2023, des 60 premiers mégawatts de cette centrale dans le réseau interconnecté Sud (RIS), qui regroupe six régions sur les 10 que compte le Cameroun, sera, elle aussi, retardée. Une telle perspective, au moment où se profile à l’horizon la période d’étiage, marquée par la réduction du niveau des eaux dans les barrages, augmenterait davantage les tensions actuellement observées dans la fourniture de l’électricité dans le pays.

Investissement d’un montant total de 786 milliards de FCFA, le barrage de Nachtigal va permettre d’augmenter de 30%, d’un seul coup, les capacités de production de l’électricité au Cameroun. Cette infrastructure énergétique va également doper la contribution de l’hydroélectricité dans le mix énergétique, avec pour corollaire des économies substantielles sur les achats des combustibles destinés à faire tourner les centrales thermiques d’appoint, éparpillées sur le territoire national. 

Selon les accords signés entre l’État du Cameroun et les développeurs du projet, parmi lesquels Électricité de France (EDF) et la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé, le concessionnaire du service public de l’électricité Eneo, ou alors le Trésor public le cas échéant, devra payer 10 milliards de FCFA à NHPC chaque mois, à compter de la mise en service commerciale du barrage, avec ou sans consommation de l’énergie produite à Nachtigal.

Brice R. Mbodiam

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En difficulté depuis plusieurs années, la société Afrique Construction Sarl, spécialisée dans la distribution des matériaux de construction et de bricolage est désormais sous administration provisoire a-t-on appris dans une note datée du 8 novembre 2023. « Une ordonnance de référé N 202/HH rendue par le juge des référés du Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo en date du 26 avril 2023 a désigné monsieur Kamga Joseph,… en qualité d’administrateur provisoire », informecette note signée par le nouvel administrateur provisoire dont le mandat a débuté le 06 septembre 2023 pour une durée de 6 mois.

En tant qu’administrateur provisoire de cette société au capital de 150 millions de FCFA, Joseph Kamga a pour mission « de gérer et administrer la société avec les pouvoirs les plus étendus conformément aux statuts et aux dispositions légales et réglementaires pour une durée de 6 mois », précise le document.

Cette société dont le siège social est à Douala, est placée sous administration provisoire environ trois ans après le décès de son promoteur Emmanuel Bopda Fodouop. Cette société qui avait des représentations au Gabon et au Congo n’aura donc pas survécu à ce dernier. À en croire un ancien employé d’Afrique construction, la société traversait de nombreuses difficultés depuis plusieurs années, bien avant le décès de son président-directeur général.L’entreprise avait du mal à honorer ses engagements financiers vis-à-vis de ses employés, de ses bailleurs et de ses partenaires, explique notre source.

L’administration provisoire devra donc selon une source dans le secteur de la finance, dresser un rapport sur l’état de la société. Et s’il y a insuffisance de l’actif, la liquidation des biens sera prononcée conformément à l’article 25 de l’acte uniforme Ohada portant organisation des procédures collectives d'apurement du passif. Cet article prévoit que « le débiteur qui est dans l'impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible doit faire une déclaration de cessation des paiements aux fins d'obtenir l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation des biens, quelle que soit la nature de ses dettes », lit-on dans l’article 25 de l’acte uniforme.

SG

La société nigériane, qui fournit des services de logistique aérienne et maritime aux entreprises exploitant le pétrole et le gaz en Afrique subsaharienne, annonce avoir signé avec la firme américaine Bell Textron Inc, un contrat d’achat d’un hélicoptère Bell 439, qui servira sur les plateformes pétrolières au Cameroun. Le logisticien nigérian ne révèle pas l’identité de l’opérateur pétro-gazier au Cameroun, auquel sera affecté cet hélicoptère, présenté comme gage de « sécurité des équipages dans des environnements dangereux ».

Caverton Helicopters, filiale Caverton Offshore Support Group, précise qu’il « s'agit du premier Bell 429 à opérer sur le marché pétrolier et gazier en Afrique de l’Ouest et centrale ». À en croire l’entreprise, il existe actuellement plus de 450 Bell 429 en activité dans le monde, totalisant plus de 602 000 heures de vol.

« Après avoir exploité une variété de produits Bell dans nos opérations au fil des ans, nous sommes ravis de continuer avec cette marque, synonyme d'excellentes performances. L'introduction du Bell 429 dans notre flotte est une étape passionnante pour nous et nous permettra de fournir le meilleur soutien à nos clients pétroliers et gaziers à travers le continent », commente Rotimi Makanjuola, directeur de l'exploitation de Caverton Offshore Support Group. BRM

 

Il est désormais possible, sur le portail internet de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), l’organisme public en charge de la sécurité sociale au Cameroun, d’effectuer sa procédure d’immatriculation à la « sécu » et d’obtenir directement son matricule. Cette innovation récemment lancée par la CNPS, selon son directeur général, Alain Olivier Noël Mekulu Mvondo Akam, vise à « faciliter et réduire considérablement les délais de traitement des demandes d’immatriculation ».

À la faveur de cette nouvelle facilité offerte aussi bien aux employeurs qu’aux employés, le fonds public de pension du Cameroun confirme son inclination au tout digital. La télé-immatriculation vient en effet s’ajouter à la digitalisation des appels d’offres de l’entreprise et du paiement des pensions des retraités ; la télédéclaration des salaires et le paiement des cotisations sociales ; ou encore le dépôt en ligne des dossiers de prestations sociales, etc.

Lors de la présentation du programme économique, financier, culturel et social du gouvernement pour l’année 2023, le Premier ministre (PM), Joseph Dion Nguté, avait souligné les bienfaits de la digitalisation sur l’accélération des immatriculations à la CNPS. Selon le chef du gouvernement, en 2022, cette société d’Etat a enregistré 54 000 nouveaux assurés dans son portefeuille, dont 17 570 assurés volontaires et 36 430 assurés obligatoires. Performance qui est en lien, Selon le PM, avec « l’implémentation de la dématérialisation des procédures » au sein de cette entreprise.

BRM

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Le rapport de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) sur les services de paiement dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) en 2022 révèle certains ressorts de la non rentabilité de l’activité, qui ont conduit à la fermeture au Cameroun et dans d’autres pays africains, de YUP, filiale du groupe bancaire Société Générale alors dédiée au Mobile Money. Le document de la banque centrale indique, par exemple, qu’entre le lancement de ses activités en 2018, et l’annonce, le 28 février 2022, de la décision du groupe Société Générale de mettre la clé de cette filiale sous le paillasson, YUP Cameroun avait réussi à aguicher 689 071 clients, qui avaient ouvert des comptes Mobile Money pour leurs transactions. Ce qui apparaît tout de même résiduel, par rapport aux plus de 21 millions de comptes recensés dans le pays en 2022.

De plus, apprend-on, à cette date-là, seulement 22 332 comptes ouverts chez YUP Cameroun étaient actifs, représentant 3,35% du global. Ce qui signifie que 666 739 comptes du réseau YUP Cameroun, soit plus de 96% du total, n’étaient pratiquement pas utilisés, rendant difficile la rentabilité de cette activité, malgré ce qui peut être perçu comme une ruée des clients vers cette offre dès son lancement.

Par ailleurs, au cours du mois de février 2022, apprend-on du rapport de la banque centrale, « le service (YUP) a enregistré 163 867 transactions, pour un montant cumulé dépassant 11 milliards de FCFA ». Ce qui est insignifiant dans un pays qui a enregistré en moyenne 133 millions de transactions mensuelles sur le Mobile Money en 2022 (soit 1,6 milliard de transactions sur l’année), pour une moyenne en valeur de 1 434 milliards de FCFA chaque mois, soit plus de 17 200 milliards de FCFA sur l’ensemble de l’année 2022, selon les données révélées par la Beac.

Le diktat des opérateurs de mobile

Ces chiffres de YUP, ainsi comparés au niveau global du marché camerounais, sont la conséquence de la suprématie qu’exercent les opérateurs de téléphonie mobile MTN et Orange sur le Mobile Money dans le pays. Arrivés sur le marché pratiquement 10 ans avant YUP, qui a définitivement cessé toute activité au Cameroun en juillet 2022, selon le rapport de la Beac, ces opérateurs ont eu le temps d’effectuer un maillage du territoire national, qui laisse peu de marges de manœuvre aux nouveaux arrivants.

Cette prédominance est telle que, lors de la célébration des 10 ans de son service Orange Money en juillet 2021, Orange Cameroun revendiquait à lui tout seul 70% de parts de marché du Mobile Money, avec des transactions cumulées mensuelles d’un montant de 800 milliards de FCFA cette année-là. « Quand je dis valeurs cumulées de transactions, ce sont les dépôts et les retraits, les transferts d’argent, les paiements de factures, de salaires, et tout ce qui est paiement marchand, etc. Nous faisons environ 3 millions de transactions par jour », avait à cette occasion précisé Emmanuel Tassembedo, alors directeur d’Orange Money Cameroun.

Chez MTN, où cette large domination du marché revendiquée par Orange est prise avec beaucoup de pincettes, les responsables rappellent plutôt que MTN Mobile Money c’était 5,6 millions de clients actifs au 2e trimestre 2021, au moins 168 000 points de présence à travers le pays, dont 108 000 points marchands et 60 000 points de distribution. MTN Mobile Money et Orange Money c’est aussi et surtout des services innovants tels que la souscription à une police d’assurance, le paiement des frais de scolarité et d’établissement des passeports, le paiement des impôts et taxes via le téléphone portable, canal par lequel le fisc camerounais a encaissé des paiements d’environ 10 milliards de FCFA en 2021, selon le ministre des Finances, Louis Paul Motazé.

Brice R. Mbodiam

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Après la première édition organisée en 2016, la 2e édition du Nigeria-Cameroon Economy and Trade Exhibition (Nicamex), le salon économique et commercial multisectoriel entre le Cameroun et le Nigeria, est annoncée à Yaoundé du 22 au 30 avril 2024. Initialement prévu au Nigeria du 28 mai au 1er juin 2019, puis finalement reporté, cette grand-messe économique entre le Cameroun et le pays le plus peuplé d’Afrique est finalement ramené dans la capitale camerounaise, en raison des récentes mutations politiques survenues au Nigeria, apprend-on.

La rencontre annoncée à Yaoundé s’articulera autour d’une exposition du savoir-faire des opérateurs économiques camerounais et nigérians, des conférences-débats, des rencontre B to B entre opérateurs économiques des deux pays, et des animations diverses. Le cabinet Africa Business Club, l’organisateur de l’évènement, projette la participation de 250 exposants, 1 200 délégués et 6 000 visiteurs.

Selon l’Institut national de la statistique (INS), le Nigeria a été le 5è fournisseur en Afrique du Cameroun au cours de l’année 2021, avec 311 000 tonnes de marchandises exportées vers le pays de l’Afrique centrale, pour une valeur de 32,5 milliards de FCFA. La même année, seulement 0,8% des recettes d’exportations du Cameroun sont venues du Nigéria. Mais, l’INS confesse que ces chiffres sont à relativiser, au regard de la part de l’informel et de la contrebande qui caractérise les échanges commerciaux entre ces deux pays, qui partagent une longue et poreuse frontière d’environ 1 500 Km.

BRM

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En activité depuis janvier 2023, Agro environnement renewable services (Aeres) est l’unité de production d’engrais biologiques créée par Hervé Tekou Ngunte. Elle est située au quartier Nkolbong dans le 3e arrondissement de Douala, la capitale économique camerounaise. Sa production est estimée, selon son promoteur, à un m3, soit 1000 litres en l’espace de 15 à 30 jours pour un coût d’un million de FCFA. Les engrais sont faits à base des déchets organiques notamment des déchets de poissons et la jacinthe d’eau. Les engrais sont de quatre types conditionnés en un et cinq litres, respectivement vendus, pour l’instant, à 3000 F et 5000 FCFA. Un peu moins que des engrais chimiques de même gamme vendus respectivement entre 10 000 FCFA et 15 000 FCFA.

A en croire le promoteur de Aeres, ses engrais ont été testés avec les étudiants de l’Ecole des sciences halieutiques de Yabassi, une école de l’université de Douala, basée dans le département du Kam, région du Littoral. Il précise qu’ils ont été éprouvés avec succès dans des champs d’expérimentation de maïs, gingembre, concombre à Njombe, un bassin agricole du Littoral et à Campo dans le département de l’Océan région du Sud. Hervé Tekou Ngunte affirme que ses engrais ont également été vérifiés avec succès au département de physicochimie du Laboratoire national vétérinaire (Lanavet).

Le projet, explique le jeune ingénieur agronome de 32 ans, a germé en 2018 au moment où « je travaillais dans une unité de production biogaz, où on produisait le digesta, un engrais liquide utilisé pour fertiliser les champs agricoles dégradés par les engrais chimiques de synthèse ». Ayant eu de bons résultats, poursuit-il « je me suis dit que je pouvais me lancer dans la production des engrais à base des déchets organiques. En 2019, il constitue une équipe de trois ingénieurs environnementalistes et une secrétaire bureautique et lancent un service de pré-collecte de déchets dans l’arrondissement de Douala 5e. Mais en 2020, ce projet est interrompu par la pandémie du Covid survenue en 2020. En 2023, Hervé Tekou et son équipe passent de la pré-collecte à la transformation.

Depuis lors, ils s’approvisionnent des déchets organiques auprès des ménages, restaurants, hôtels, abattoirs pour les transformer en engrais biologiques. A en croire ces derniers, la matière première est abondante au point où la Société de développement et d’exploitation des productions animales (Sodepa) s’est proposé de leur fournir des excréments des bœufs décarcassés à l’abattoir de Bonaberi pour en faire du compost. Le port de Douala, affirment-ils, a également proposé de leur fournir trois camions de jacynthe d’eau par jour comme matières premières. Mais faute d’espaces et de moyens financiers, la jeune entreprise ne peut pas transformer ces déchets.

80 millions de FCFA pour passer à la production semi-industrielle

Encore dans sa phase artisanale de production, AERES ne dispose que de 150 m² pour sa production. Son promoteur souhaite agrandir son espace de travail sur au moins 1 ha. Financièrement limité, il se débrouille avec ses moyens pour assurer la production. Une défaillance financière qui ne lui permet pas d’homologuer ses engrais auprès du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), et de certifier son entreprise auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi). Deux étapes importantes qui permettront à l’entreprise de vendre ses produits sur le marché national et d’engranger des profits.

Pour l’instant, « nous commercialisons uniquement auprès des agriculteurs qui ont testé nos engrais et qui en demandent davantage », souffle Hervé Tekou. Le jeune entrepreneur est en quête d’un financement de 80 millions de FCFA pour passer de la phase artisanale à la phase semi-industrielle. Il a surtout besoin des machines qui permettront à l’entreprise d’augmenter sa production. D’ici 2026, il se projette sur un financement de 300 millions de FCFA qui lui permettront de passer à la phase industrielle, afin de concurrencer les engrais chimiques importés. Selon le rapport sur le commerce extérieur du Cameroun entre janvier et septembre 2022, les engrais font partie des trois produits ayant occasionné les plus grosses dépenses d’importation, derrière les carburants et lubrifiants et le poisson de mer congelé.

Reconnu à l’international, Hervé Tekou Ngunte a été primé par la Délégation générale du Québec à Dakar au terme du 3e Forum international sur l’entrepreneuriat (FIE), les 1er et 2 novembre 2023 à Douala. Son projet d’entreprise a séduit le jury du concours entrepreneurial Québec-Cameroun organisé en marge de ce forum, qui lui a permis de décrocher le premier des cinq prix décernés. Ce prix lui permet de gagner la somme de 2000 dollars canadiens, soit un million de FCFA, un voyage au Québec avec frais de transport et séjour payés, un accompagnement de trois mois dans un incubateur québécois pour accélérer le processus de son projet. Il promet de nouer des partenariats, voire d’engranger des financements au cours de son séjour canadien pour développer son entreprise dès son retour au Cameroun.

Frédéric Nonos

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Selon les données publiées par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), dans son rapport sur les services de paiement dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) en 2022, le Cameroun est le leader incontesté du secteur bancaire dans cet espace communautaire. En effet, selon la banque centrale, le pays abrite tout seul un peu plus de 2,8 millions de comptes ouverts dans les livres des banques au 31 décembre 2022. Ce qui représente 60% des 4,7 millions de comptes bancaires recensés dans les six pays de la Cemac au cours de l’année sous revue.

La suprématie du Cameroun sur cet indicateur de bancarisation de la population est telle que le nombre de comptes bancaires recensés dans ce pays double l’ensemble des comptes dénombrés au Congo, au Gabon et au Tchad. En effet, c’est trois pays affichent cumulativement un peu plus de 1,4 million de comptes bancaires en 2022, dont 588 701 pour le Congo, 507 153 pour le Gabon et seulement 314 850 comptes bancaires pour le Tchad. Ce leadership du Cameroun en matière de bancarisation de la population dans la zone Cemac est d’autant plus compréhensible que le pays abrite aussi, tout seul, 28,8% du réseau bancaire de la sous-région.

En effet, révèle le rapport de la banque centrale, avec 15 banques sur les 52 agréées et en activité dans la zone Cemac à fin décembre 2022 (la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a néanmoins agréé en 2022 trois nouvelles banques, toutes basées au Cameroun NDLR), le Cameroun abrite autant d’établissements bancaires que le Congo (10 banques) et le Gabon (7 banques). En considérant le nombre de 19 banques en activité au Cameroun en cette fin d’année 2023, avec le récent agrément d’Africa Golden Bank du milliardaire Samuel Foyou (8e banque contrôlée par des nationaux), le Cameroun compte autant de banques que la RCA (4), le Tchad (10) et la Guinée équatoriale (5).

Les ambitions de la SND 30

L’empreinte et même l’emprise du Cameroun sur le secteur bancaire de la Cemac devrait être encore plus importantes d’ici à l’année 2030, si le pays réalise les objectifs de développement du secteur bancaire et de bancarisation de la population contenus dans sa Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30). Selon ce document de planification, le Cameroun ambitionne d’étoffer son réseau bancaire, de manière à atteindre 30 établissements en 2030.

Ce n’est qu’à cet horizon que le Cameroun pourrait espérer égaler les réseaux bancaires des pays de même niveau de développement comme la Côte d’Ivoire ou encore le Sénégal. Selon les données de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), à fin mars 2023, ces deux pays comptaient respectivement 29 et 28 banques en activité.

La même source révèle que la Côte d’Ivoire, par exemple, totalisait déjà 4,59 millions de comptes bancaires en 2020 avec 28 banques agréées, soit 1,8 million de comptes de plus que le Cameroun en 2022. Le nombre de comptes à l’échelle de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) en 2020 (15,4 millions, en hausse de 3 millions sur 2 ans), lui, fait plus que tripler les 4,7 millions de comptes recensés dans la Cemac au cours de l’année 2022.

Brice R. Mbodiam

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Le Rédacteur en Chef d’Investir au Cameroun, Aboudi Ottou (photo), est de nouveau convoqué dans les locaux de la direction de la police judiciaire (DPJ) à Yaoundé. Il doit répondre à une deuxième convocation ce jeudi 16 novembre 2023 à 14 heures après celle du 10 octobre dernier.

La convocation transmise à M. Aboudi par WhatsApp réaffirme que cette procédure découle d’une plainte déposée par Awana Ateba Michel Guy France, PDG d’Enangue Holding, le principal partenaire au Cameroun du groupe russe Yango, spécialisé dans la gestion de plateformes de commande de services de transport.

À ce jour, les infractions reprochées au journaliste demeurent floues. Lors de la première convocation, les questions ont porté sur les sources des informations publiées dans l’article « Transport urbain : comment le Russe Yango a manœuvré pour obtenir l’autorisation d’exercer au Cameroun ». Aboudi Ottou a également été interrogé sur les « commanditaires » de cet article.

« Investir au Cameroun, dans sa conception, a toujours eu pour objectif de fournir des informations pertinentes pour la communauté économique du Cameroun, et non de s’attaquer à des individus. La charte rédactionnelle exige une vérification rigoureuse des informations. Nous sommes donc fortement préoccupés par cette démarche opaque, où les motifs réels de la plainte ne sont pas explicitement définis », a déclaré Idriss Linge, Directeur des Rédactions du groupe Agence Ecofin, opérateur du site Investir au Cameroun pour Stratline Communication, son éditeur.

L’équipe exprime son soutien total à son Rédacteur en Chef et continue de rassembler des informations nécessaires à la clarification de la situation. Elle espère que cette autre convocation à la DPJ apportera plus d’éléments sur les infractions présumées. Nous soulignons que malgré les actions menées par Edjangue Holding, Yango continue de faire confiance à Investir au Cameroun. Depuis la publication de l’article querellé, l’entreprise a émis deux communiqués sur Investir au Cameroun, dont l’un dans le sillage de l’article au centre du litige et un autre après la première audition de notre journaliste.

« Depuis sa création, Investir au Cameroun a publié plus de 100 000 articles. La rédaction reçoit quotidiennement des messages de soutien pour le service public gratuit d’informations économiques et financières qu’elle offre. Notre média a reçu très peu de demandes de droit de réponse qui du reste sont toujours traitées conformément à la déontologie et l’éthique journalistique. Dans cette affaire, nous percevons un acharnement, d’autant plus qu’aucun droit de réponse n’a été reçu par la rédaction. Nous restons à la disposition des autorités judiciaires, saluant leur approche coopérative, et nous nous réservons le droit de déposer une plainte pour harcèlement et accusations diffamatoires », a ajouté Idriss Linge.

La Rédaction

Camrail, concessionnaire du chemin de fer au Cameroun, filiale d’Africa Global Logistics (AGL), entité créée par MSC après le rachat des filiales du groupe Bolloré dans la logistique en Afrique, annonce la réception d’un lot de matériel d’une valeur de 3,3 milliards de FCFA, acquis sur fonds propres par l’entreprise. Ce matériel, constitué de 33 000 mètres linéaires (ml) (soit 1835 barres de rails et d’une masse de 1784 tonnes) de rails et de 14 appareils de voie, est destiné, apprend-on, à l’entretien et le renouvellement de la voie ferrée.  

« Ces barres de rail vont permettre de conduire les travaux de maintenance courante du réseau sur les sections de voie ferrée Douala-Yaoundé et Belabo-Ngaoundéré, en attendant le démarrage des travaux de renouvellement projetés par l’État et les bailleurs de fonds internationaux (AFD, BEI, Banque mondiale). Les 14 appareils de voie adaptés aux rails de 54 kg vont être déployés sur les voies principales de certaines gares du réseau », détaille l’entreprise ferroviaire.

« En 2022 seulement, Camrail, avec le soutien de son actionnaire AGL, a réalisé d’importants travaux, incluant la mise en place de 26 000 mètres linéaires de rails de 54 kg, l’injection de 60 000 traverses, ainsi que le bourrage mécanique lourd de 150 000 mètres linéaires de voie. Nous sommes ainsi engagés dans une démarche de modernisation du réseau ferroviaire camerounais. Nous l’avons démontré aux côtés de l’État, à travers l’introduction de traverses en béton bi-blocs et l’acquisition d’équipements modernes. Dans cette même perspective, nous avons modernisé les ateliers centraux de Bassa, en introduisant de nouveaux espaces de travail et en adoptant des technologies de pointe pour la maintenance ferroviaire », précise Pascal Miny, le directeur général de Camrail.

BRM

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Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a résilié les 10 et 13 novembre 2023 respectivement les contrats passés avec les entreprises Super Confort et Bofas pour la construction du tronçon routier Awae-Esse-Soa (82 km) dans la région du Centre. Le contrat passé avec Super Confort concerne le tronçon Awae-Esse (33 km) pour un montant de 11,9 milliards de FCFA toutes taxes comprises et le contrat avec Bofas Sarl porte sur l’axe Esse-Soa (49 km) pour montant de 29,8 milliards de FCFA toutes taxes comprises.

D’après le ministère des Travaux publics, ces deux contrats ont été résiliés pour défaillance due au non-respect par les deux entreprises camerounaises de leur « chronogramme d’achèvement des travaux pour la période allant du 2 au 23 octobre 2023 » et au « non-respect des ordres de service du maitre d’ouvrage, etc. » En effet, ces marchés leur avaient été attribués en 2019 après la rupture du contrat avec le Nigérian Atidolf, déclaré défaillant. Face à la lenteur observée dans l’exécution des travaux, le ministère des Travaux publics donne jusqu’au mois de septembre 2023 à Super Confort et au mois d’août 2023 à Bofas pour achever les travaux. Un délai qui ne sera pas respecté. Puisqu’à ce jour, les travaux de construction de la route Esse-Soa (49 km) sont exécutés à 61% tandis que ceux d’Awae-Esse n’ont atteint que 42,79% de taux de réalisation, selon des données du ministère des Travaux publics.

Les deux entreprises ont déjà perçu une partie des fonds dédiés à l’exécution des travaux. Selon une source au ministère des Travaux publics, un montant de 4,8 milliards de FCFA a été payé à l’entreprise Super Confort sur des décomptes de 5,5 milliards de FCFA émis à fin mai. Bofas a pour sa part reçu un montant de 12,7 milliards de FCFA sur un total de 14,4 milliards de FCFA émis. « Entre mai et août, on a dû payer d’autres décomptes », ajoute notre source. Mais, il y a encore des décomptes impayés, apprend-on.

Suite à la rupture de ces contrats, des cautions versées par les deux entreprises dans le cadre de ces marchés seront utilisées pour la réparation du préjudice subi par l’administration camerounaise, le remboursement de l’avance de démarrage perçue et le paiement des frais inhérents à leur remplacement. Il s’agit pour la société Super Confort d’une caution de 3,5 milliards de FCFA représentant la caution d’avance de démarrage (2,38 milliards de FCFA) et la caution de retenue de garantie (1,19 milliard de FCFA). Chez Bofas, c’est une caution globale de 8,8 milliards de FCFA qui sera mobilisée à ces mêmes fins.

Après cette rupture de contrat, le ministère prévoit dans les prochains jours de recruter une nouvelle entreprise pour achever les travaux.

La décision du ministre des Travaux publics intervient moins de deux semaines après la résiliation du contrat passé avec la société tchadienne Encobat pour la construction du tronçon Douala-Bonepoupa sur la route Douala-Yabassi.

Sandrine Gaingne

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Une vingtaine d’opérateurs économiques et institutions brésiliens sont attendus au Cameroun du 27 novembre au 1er décembre 2023, dans le cadre d’une mission économique, annonce la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat (Ccima), dans une correspondance adressée aux opérateurs économiques camerounais.

Aussi, cette chambre consulaire invite-t-elle les entreprises, les startuppers et porteurs de projets à la recherche de financements et d’opportunités d’affaires, à prendre part aux rencontres B to B prévues dans le cadre de cette mission économique brésilienne.

Selon la Ccima, la mission aura pour centres d’intérêts le développement des partenariats dans les secteurs tels que l’énergie solaire, l’industrie, le BTP, la transformation du manioc et le machinisme agricole, l’agriculture et l’élevage, la recherche agricole et l’innovation, le transport intra-urbain, la sécurisation des documents et la fabrication du papier.

Au cours de cette mission économique, apprend-on, un mémorandum d’entente sera signé entre la Fédération des industries de Rio de Janeiro et l’Agence de promotion des investissements (API) du Cameroun, d’une part, et d’autre part, entre la Ccima et respectivement le groupe brésilien Agristar et l’Institut fédéral de l’éducation, des sciences et des technologies de l’État de Maranhao.

Pour rappel, la coopération commerciale et économique entre le Cameroun et le Brésil n’est pas des plus dynamiques. Ce constat avait été fait en 2016 à Douala, la capitale économique camerounaise, au sortir d’une journée d’échange sur les opportunités d’affaires entre le Brésil et le Cameroun.

En effet, avait-on appris à cette occasion, entre 2000 et 2015, par exemple, les échanges commerciaux entre les deux pays ont culminé à 720 milliards de FCFA, ce qui correspond à une moyenne de 47 milliards de FCFA de transactions par an. De plus, sur cette période de 15 ans, le Cameroun totalise seulement 59,5 milliards de FCFA d’exportations vers le plus grand pays d’Amérique du Sud, qui s’en tire avec 660 milliards de FCFA d’exportations en direction du Cameroun, sur la période considérée.

BRM

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En construction pour une durée initiale de 24 mois, à compter du mois de janvier 2017, juste après la signature du contrat de 109,1 milliards de FCFA entre l’État du Cameroun et l’équipementier des télécoms chinois ZTE, le Réseau national des télécommunications d’urgence (RNTU) n’est pas toujours livré en cette fin d’année 2023. De sources proches du dossier, ce projet, à travers lequel le Cameroun entend se doter d’un réseau de communications sécurisé multifonctionnel, se heurte à plusieurs écueils depuis les négociations entre les parties remontant à l’année 2013.

À cette période-là, apprend-on de sources autorisées, les autorités camerounaises avaient déjà émis des réserves sur le projet de ZTE d’utiliser la technologie 2G, jugée déjà obsolète à cette époque, dans le cadre de la réalisation de ce projet. Dans un procès-verbal officiel, la partie camerounaise exige la « 3G en priorité », et la « 4G à titre expérimental ». Dix ans plus tard, Investir au Cameroun n’a pas pu confirmer si cette exigence des autorités a été finalement prise en compte dans la conduite du projet déjà très avancé sur le terrain.

En effet, apprend-on de sources proches du dossier, dans le cadre de l’exécution de ce projet, la société chinoise ZTE ne se hâte pas toujours de se réajuster, lorsque le Cameroun émet des réserves sur certains aspects liés à l’exécution matérielle du projet. Ceci, au prétexte que les nouvelles exigences pourraient induire le dépassement de l’enveloppe budgétaire initiale, apprend-on de documents officiels.

Visite présidentielle en Chine

Tout compte fait, dans le cadre de l’exécution de son contrat, le Chinois ZTE a, selon nos sources, déjà reçu pas moins de 900 réserves sur la qualité de ses travaux par rapport aux attentes du Cameroun. Dans un rapport « de suivi des levées de réserves » daté de décembre 2021 et élaboré par le consortium Resytal-Matrix Télecoms, qui assure la mission de contrôle des travaux, plusieurs centaines des réserves émises n’avaient toujours pas été prise en compte par ZTE sur les sites de Yaoundé, Douala, Bertoua, Ngaoundéré, Maroua, Garoua, Ebolowa, Mvomeka, Bafoussam, Bamenda et Kribi. Ce qui peut expliquer la non livraison du chantier attendu depuis l’année 2019, selon les délais contractuels.

Pour rappel, le RNTU est une retombée de la visite du chef de l’État camerounais, Paul Biya, en Chine en 2011. Le projet est articulé autour de cinq composantes. La première est le réseau de radiocommunication à ressources partagées, qui permet aux équipes du gouvernement de gérer les urgences de manière confidentielle et sécurisée, sans avoir besoin de passer par un réseau public. La deuxième composante est le système de communications d’urgence, qui vise à assurer la prise en charge des appels de détresse provenant de n’importe quel abonné détenteur d’un terminal mobile avec ou sans puce.

La 3e composante, quant à elle, est le système de vidéosurveillance, qui permet d’assurer la protection des biens et des personnes en véhiculant, enregistrant et en exploitant les images prises par un ensemble de caméras. La 4e composante est un système de visioconférence. La dernière composante est le système e-police, qui est une plateforme technologique centralisée de gestion des opérations de sécurité dans certaines villes du pays.

Brice R. Mbodiam 

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Ayant débuté ses activités le 23 mai 2022, avec son siège et une agence à Akwa, Access Bank Cameroon a continué d'investir dans son expansion à l'intérieur du pays. La banque a ouvert sa deuxième agence à Bonamoussadi en août 2023 et est sur le point de lancer une troisième agence à Yaoundé avant la fin de l'année 2023. Ce mouvement d'expansion montre l'engagement de la banque sur le marché camerounais.

Access Bank Cameroon a également démontré sa résilience en enregistrant une remarquable croissance à trois chiffres de 226 % de ses dépôts, qui sont passés de 21,6 milliards de francs CFA en décembre 2022 à 72 milliards de francs CFA en octobre 2023, selon le bilan mensuel de la banque pour le mois d'octobre 2023 (voir ci-dessous).

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Cette performance démontre la force de la banque et sa solide part de marché en dépit d'un environnement macroéconomique très difficile.

Access Bank Cameroon pense qu'une empreinte nationale profitera à ses clients. Cela se traduit par le plan d'expansion de la banque universelle dans les villes clés du pays.

Dans le cadre du plan d'expansion de la banque, Access Bank Plc et Standard Chartered Bank ont conclu des accords pour l'acquisition des parts de Standard Chartered dans ses filiales en Angola, au Cameroun, en Gambie, en Sierra Leone et dans ses activités de banque de détail et aux entreprises en Tanzanie.

Avec l'acquisition en cours de la Standard Chartered Bank (SCB) au Cameroun, Access Bank Plc ouvre la voie à une abondance d'opportunités qui bénéficieront directement à ses clients.

Alors qu'Access Bank est présente au Cameroun depuis plus d'un an, cette acquisition marque une étape importante, car elle s'ajoute à son réseau déjà impressionnant de filiales dans 14 pays africains et à sa présence internationale au Royaume-Uni, aux Émirats arabes unis, en Chine, au Liban, en France et en Inde.

Cette opération est déterminante dans la démarche de la Banque visant à soutenir l'inclusion financière et à construire une franchise mondiale solide, axée sur le rôle de passerelle et de soutien à l'investissement et au commerce en Afrique, d'une part, et entre l'Afrique et le reste du monde, d'autre part. Cet écosystème dynamique de partenariats locaux et internationaux permettra à la banque d'offrir à ses plus de 60 millions de clients un service mondial de paiements et de transferts de fonds transparent et efficace.

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Depuis le mois d’octobre 2023, La régionale Bank a ajouté à la palette de ses offres, un service Mobile Money baptisé « Ananas Money ». Selon le prospectus produit par l’établissement de crédit, les souscripteurs à ce service ont désormais la possibilité de balader leur compte bancaire avec eux et partout, pour paraphraser la réclame de la banque au sujet de ce service : « Ananas Money, votre compte bancaire avec vous, et partout ».

Avec la possibilité de disposer de son compte bancaire en tout temps et en tout lieu qu’il offre, Ananas Money, apprend-on, permet d’effectuer plusieurs transactions après téléchargement de l’application. Il s’agit notamment des transferts Wallet, des transferts d’argent sur compte bancaire, des retraits d’argent sans carte bancaire sur les distributeurs automatiques à partir de son compte mobile, de divers paiements marchands, des paiements de factures, des recharges de crédit téléphonique ou encore des dépôts sur compte mobile.

La Régionale Bank, qui revendique un réseau de 41 agences au Cameroun et une filiale de quatre agences au Gabon, débarque ainsi sur le marché très concurrentiel du Mobile Money au Cameroun. Sur lequel le groupe bancaire français Société Générale n’a pas pu résister avec sa filiale YUP, dédiée au Mobile Money. Celle-ci a dû fermer au Cameroun (en mars 2022) et les autres filiales, officiellement faute de rentabilité.

C’est que, le marché du Mobile Money est largement dominé au Cameroun par les opérateurs de téléphonie mobile MTN et Orange Cameroun, qui opèrent en partenariat respectivement avec Afriland First Bank et la Banque internationale pour le commerce, l’épargne et le crédit (Bicec). Les filiales dédiées au Mobile Money de ces opérateurs de mobile, à savoir Orange Money Cameroun SA et Mobile Money Corporation sont parmi les premières entreprises à être agréées comme établissement de paiement dans la zone Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Aux côtés d’Airtel Mobile Commerce Tchad SA, Mobile Money Congo SA (filiale du groupe MTN), Airtel Money SA (Gabon), et Mobile Commerce Congo SA (filiale du groupe Airtel).

BRM

La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) prédit pour 2024 pour le Cameroun, une croissance PIB de 4,5%, apprend-on dans ses Etudes économiques et risque pays mises à jour en septembre 2023. Ces prévisions sont en hausse par rapport aux 4% prévues en 2023 et à celles de 2022 qui étaient de 3,2%.

Selon la compagnie, le gaz devrait contribuer à tirer cette croissance. « Les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL), dont la part a plus que doublé entre 2021 et 2022, devraient continuer à se développer grâce à l’augmentation de la capacité de production du terminal Hilli Episeyo qui devrait passer à 5 millions de tonnes par an en 2026, contre 1,6 en 2023 », explique la Coface. Elle ajoute que cette évolution ajoutée à l’expansion du secteur minier, soutenue par l’expansion en cours du port de Kribi, permettront de compenser partiellement le déclin du secteur pétrolier.

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Par ailleurs, d’après la Coface, le plan décennal 2020-2030 (Stratégie nationale de développement) en cours de mise en œuvre devrait permettre de diversifier les sources de croissance en soutenant l’industrialisation à travers le transport (chemins de fer, port de Kribi), et l’énergie (centrale hydro-électrique de Nachtigal qui doit être mise en service commercial en septembre 2024). Aussi, les tensions inflationnistes enregistrées en 2023 devraient légèrement diminuer en 2024 du fait de la baisse des prix agricoles mondiaux, selon la Coface.

Ces prévisions optimistes de la Coface pour le Cameroun en 2024 rejoignent celles de la Banque africaine de développement (BAD) qui prédit également une croissance de 4,5% pour le pays en 2024 grâce à l’amélioration progressive de la conjoncture internationale, l’augmentation de la production nationale de gaz et des cours mondiaux des produits de base. Mais, elles sont moins optimistes que celles de la Banque mondiale qui table pour sa part sur une croissance du PIB réel de 4,6 % à l’horizon 2024 pour le pays.

Cependant, nuance la Coface, les conflits persistants en zone anglophone et la guerre contre de Boko Haram devraient constituer un frein au développement économique du pays.

Sandrine Gaingne

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A fin octobre 2023, le marché secondaire des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a enregistré des transactions interbancaires via la pension livrée, d’un montant total de 4 031 milliards de FCFA. Ce volume de transactions est en hausse de 431,4 milliards de FCFA sur une période d’un mois. En effet, selon les données publiées par la banque centrale des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guiné eéquatoriale), les transactions au moyen de ce mécanisme sont ressorties à 3 599,6 milliards de FCFA à fin septembre 2023.

Technique de financement interbancaire, dont le cadre juridique a été adopté par le Comité de politique monétaire de la Beac le 18 décembre 2014, la pension livrée interbancaire se caractérise par un échange de titres négociables contre de la trésorerie, pour une période déterminée. Cette transaction exige la signature d’une convention-cadre entre les parties. Cette convention permet au prêteur de se voir automatiquement transférer la propriété des titres mis en garantie par l’emprunteur, une fois la date du remboursement de la créance échue. « On n’a même pas besoin d’aller devant un tribunal pour obtenir ce transfert de propriété », fait remarquer un cadre de la banque centrale.

Au regard des garanties de bonne fin des transactions qu’elle offre, la pension livrée, boudée au départ par les banques, est de plus en plus utilisée dans les transactions interbancaires dans la zone Cemac. Par exemple, en comparaison avec l’année 2022, les transactions via la pension livrée ont progressé de 64,2% à fin octobre 2023, le volume global des opérations ayant culminé à 2 588,7 milliards de FCFA au 31 décembre 2022. Mieux, le volume enregistré au mois d’octobre 2023 est en augmentation de 483,5%, comparé aux 833,7 milliards de FCFA enregistrés au cours de l’année 2021, selon l’analyse des données du marché des valeurs du Trésor publiées chaque mois par la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la Beac.

Une arme pour contrôler le marché des titres

À l’observation, cette technique de financement permet aux banques de la Cemac d’échapper aux restrictions imposées par la Beac depuis fin 2022, à travers une politique monétaire austère, officiellement destinée à combattre l’inflation. Cette austérité a pris la forme de la hausse à plusieurs reprises des principaux taux directeurs de la Beac, à l’effet de renchérir le refinancement des banques ; la suspension des opérations d’injection de liquidité dans les banques et l’intensification des ponctions de liquidité dans le secteur bancaire, à l’effet de réduire la liquidité et restreindre ainsi le financement des économies par les établissements de crédit.

Face à cette réalité, les banques semblent avoir trouvé une belle parade dans la pension livrée, qui leur permet de se prêter de l’argent entre elles, en toute sécurité, et ainsi échapper aux restrictions autour de la liquidité imposée par le pilotage de la politique monétaire. S’exprimant le 23 juin 2023 au sortir de la 2e session ordinaire du comité de politique monétaire de la Beac de l’année courante, au cours de laquelle il n’avait d’ailleurs pas exclu la possibilité d’intensifier les prélèvements de liquidité dans les banques, le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli, avait d’ailleurs fait remarquer cette attitude d’adaptation des banquiers au contexte de durcissement de la politique monétaire.

Mais, au-delà de la recherche de la liquidité, la pension livrée permet surtout aux banques opérant comme spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) sur le marché des titres publics de la Beac, de s’acquitter de l’obligation qui leur est faite de céder annuellement sur le marché secondaire, au moins 30% des titres acquis sur le marché primaire. En se prêtant mutuellement de l’argent en plaçant en gage leurs valeurs du Trésor, les banques-SVT peuvent aisément conserver ces valeurs négociables dans leurs portefeuilles, au lieu de les céder à d’autres investisseurs actifs sur le même marché.

Au mois d’octobre 2023, par exemple, ces banques détenaient encore 60,7% des titres émis sur le marché primaire, contre 17,2% pour les investisseurs institutionnels tels que les fonds de pension, les compagnies d’assurance, les sociétés d’investissements, etc. Les établissements de crédit non SVT détenaient 15,5% de ces valeurs, contre 3,8% pour la Beac dans le cadre de son programme de rachat des titres, et seulement 2,9% pour les personnes physiques encore peu enclines à effectuer les placements dans les titres publics.

Brice R. Mbodiam

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Les données compilées par la Système d’information des filières (SIF), dispositif d’alerte sur les prix mis en place par l’Office national du cacao et du café (ONCC), révèlent que le kilogramme de fèves de cacao se négocie ce 14 novembre 2023 au Cameroun à 2 100 FCFA au maximum. Ce qui révèle une augmentation de 100 FCFA, par rapport à la barre de 2 000 FCFA atteint depuis le 8 novembre. Le prix minimum ; lui, gagne 25 FCFA, passant de 1 925 à 1 950 FCFA.

Avec ces nouveaux prix, l’on se rapproche de la généralisation sur le marché local du « prix exceptionnel de 2 015 FCFA le kg », selon le propos du ministre du Commerce, servi aux producteurs le 8 novembre 2023 par le broyeur Atlantic Cocoa. C’était au cours d’une opération de vente (aux enchères) groupée de fèves à Batschenga, bassin de production de la région du Centre.

La hausse soutenue des prix du cacao au Cameroun augure surtout d’une campagne 2023-2024 très prometteuse en matière de rémunération des producteurs. Cette embellie révèle également une certaine bataille entre les exportateurs et les transformateurs locaux pour le contrôle de la fève, qui est de plus en plus insuffisant pour satisfaire les besoins des acteurs de la filière.

BRM

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Le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le Mauritanien Ousmane Diagana (photo), sera en visite au Cameroun les 20 et 21 novembre 2023, selon un communiqué de l’institution de Bretton Woods publié ce 13 novembre. D’après le programme, il échangera avec des représentants de haut niveau du gouvernement, de la société civile, du monde académique, du secteur privé et des médiasle 20 novembre au ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).Et le lendemain, il visitera le projet hydroélectrique de Nachtigal visant à étendre l’accès à l’électricité à 88% de la population, selon la Banque mondiale.

Selon une source interne, la rencontre du 20 novembre, « a pour objectif d’informer et d’échanger sur l’actualisation de la mission et de la vision de la Banque mondiale, ainsi que sur le nouveau modèle stratégique », dévoilés À Marrakech au Maroc, où l’institution de Bretton Woods tenait ses Assemblées annuelles en septembre 2023.Avec cette nouvelle orientation, la Banque se veut apporteuse de solutions dans un contexte marqué par une conjonction délétère de crises inextricablement liées qui exacerbe les inégalités. Elle porte sur une capacité financière accrue, des partenariats renforcés, une collaboration plus étroite avec le secteur privé et un mode de fonctionnement plus efficace.

La Banque a annoncé l’adoption de nouveaux outils qui pourraient accroître sa capacité de prêt de 157 milliardsde dollars (94 200 milliards de FCFA) sur une décennie. Elle réfléchit actuellement à des échéances de 35 à 40 ans afin d’aider les pays à investir sur le long terme dans le capital social et humain. 

En mai 2023, la Banque mondiale a indiqué n’avoir décaissé que 22,6% de son portefeuille d’engagements au Cameroun, estimé à 1552 milliards de FCFA pour 19 projets actifs, soit un solde de 1200 milliards de FCFA de reste à consommer. La visite d’Ousmane Diagana intervient après celle de 2021.

FN

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Dans son rapport sur les services de paiement dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) au cours de l’année 2022, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) dénonce la persistance de l’utilisation des unités de communication comme moyen de paiement. « Au cours de l’année 2022, la Banque centrale a constaté la persistance de la possibilité de souscrire à des services (payants) à valeur ajoutée en payant en “U” (unités de communication téléphonique, NDLR). La persistance de cette confusion, malgré la position de la Beac, appelle de la part de celle-ci une décision plus énergique ou directive visant à rendre illégal l’utilisation directe ou indirecte de la monnaie à référence des quantités des biens ou services de télécommunications. Une pratique qui contribue à maintenir l’idée que les “U” sont une monnaie parallèle », indique dans son rapport l’institut d’émission commun aux six États de la Cemac.

Aussi, la banque centrale envisage-t-elle de durcir le ton vis-à-vis des opérateurs de mobile s’adonnant à cette pratique, à travers des mesures de répression. « Il conviendrait que la Beac intervienne de façon plus directive, par une instruction qui poserait, d’une part, l’interdiction d’afficher les unités de temps de parole ou de data/donnée en FCFA, sous peine de l’incrimination pénale d’exercice illégal de la profession de banquier par l’opérateur de service de télécommunication qui persisterait dans cette pratique et, d’autre part, rappellerait à l’ensemble des opérateurs que les moyens de paiement sont définis limitativement par la loi communautaire, et qu’ils ne peuvent créer une nouvelle unité monétaire ou équivalente, sans encourir les sanctions prévues », peut-on lire dans le rapport susmentionné. 

Pour rappel, le débat sur l’utilisation des unités de communication comme moyen de paiement naît au Cameroun en 2020. Cette année-là, le gouvernement décide de réformer la procédure de paiement des droits de douane sur les téléphones et tablettes numériques, pour sécuriser ces recettes qui s’érodent depuis plusieurs années, alors que le nombre de téléphones dans le pays, lui, ne cesse de croître. La réforme prévoit la connexion obligatoire des opérateurs de mobil à une plateforme commandée par le gouvernement. Cette connexion donne alors la possibilité à tout détenteur d’un téléphone non dédouané de s’acquitter des droits de douane par tranche, grâce à des prélèvements effectués sur ses unités de communication, que les opérateurs affichent depuis des décennies en FCFA.

Répression

Cette offre d’utilisation des unités d’appels comme moyen de paiement va susciter les inquiétudes chez les opérateurs de mobile, qui craignent, indiquent-ils dans un mémo, une érosion de leur chiffre d’affaires. Mieux, ces derniers vont saisir le gouverneur de la Beac, pour requérir son avis sur la légalité de l’offre gouvernementale consistant à utiliser les unités de communication comme moyen de paiement des droits de douane, alors qu’une seule monnaie est reconnue dans la zone Cemac. Pourtant, depuis des lustres, ces mêmes opérateurs utilisent déjà les unités de communication comme moyen de paiement de nombre de leurs services à valeur ajoutée. La réponse à la requête des opérateurs prendra la forme d’une correspondance du gouverneur de la Beac adressée le 29 octobre 2020 à l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile du Cameroun (AOCTMC), avec diffusion à toutes les autorités nationales de régulation des télécommunications de la Cemac.

 Dans cette lettre, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli rappelle « que les crédits de communication sont une marchandise, un produit ou un service qui ne servent que pour les services de téléphonie, et qui, même s’ils ont une valeur marchande, ne sont pas des moyens de paiement ou de la monnaie. Aussi, il leur a demandé d’arrêter les pratiques qui consistent à présenter, utiliser ou exploiter les unités de crédit téléphonique en FCFA », révèle le rapport 2022 sur les moyens de paiement dans la Cemac. C’est ainsi qu’au cours de l’année 2021, la plupart des opérateurs de téléphonie mobile en activité dans cet espace communautaire ont dû remplacer le sigle « FCFA » par « U » pour désigner la valeur des unités de crédit téléphonique.

Mais, dans le même temps, ces opérateurs continuent d’utiliser ces unités de communication comme moyen de paiement de leurs services à valeur ajoutée. « Cette pratique est de nature à susciter une confusion avec la monnaie légale en vigueur dans les Etats-membres », martèle la banque centrale dans son rapport, en envisageant cette fois-ci des mesures plus énergiques pour mettre fin à cette pratique des opérateurs de mobile.   

Brice R. Mbodiam

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Le ministère du Tourisme et des Loisirs (Mintoul) a lancé, le 1er novembre 2023, un appel à manifestation d’intérêt pour le recrutement d’un mandataire chargé d’accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de la phase 2 du projet « Propriété intellectuelle et tourisme gastronomique » au Cameroun. Ce projet, initié par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi), ambitionne de faire du pays une destination touristique à travers sa cuisine locale.

Selon l’appel, les mandataires agréés auprès de l’Ompi sur le territoire camerounais ont jusqu’au 28 novembre prochain pour soumettre leurs offres. L’expert en propriété intellectuelle retenu devra notamment élaborer le programme d’un atelier de conseil aux parties prenantes pour qu’elles puissent sélectionner un outil de propriété intellectuelle (comme les indications géographiques) en ce qui concerne le mets local sélectionné qui pourrait être labellisé pour être promu à l’international. La durée du contrat du mandataire s’étend de juin 2024 à septembre 2026.

« L’objectif global de la phase II du projet est de promouvoir l’utilisation de la propriété intellectuelle en rapport avec le tourisme gastronomique au Cameroun, en Malaisie, au Maroc et au Pérou, en s’appuyant sur les résultats du projet initial », indique le Mintoul. Cette phase II est financée par l’Ompi à 489 100 francs suisses (la totalité de ce montant est liée à des dépenses autres que des dépenses de personnel, selon l’Ompi), soit plus de 332,6 millions de FCFA. Elle constitue en effet un suivi du projet du Plan d’action pour le développement sur la propriété intellectuelle et le tourisme gastronomique au Pérou et dans d’autres pays en développement : promouvoir le développement du tourisme gastronomique au moyen de la propriété intellectuelle, dit « projet initial ».

Celui-ci a été mis en œuvre de 2019 en 2022 dans le pays, avec pour objectif de promouvoir la propriété intellectuelle liée aux traditions culinaires (nourriture et boissons) pour permettre leur exploitation dans le secteur du tourisme au Cameroun. À l’issue du projet initial, 14 mets locaux, qui jouissent d’une renommée nationale et internationale et qui peuvent par conséquent contribuer au développement du tourisme dans le pays, ont été sélectionnés pour leur protection à l’Ompi. La proposition relative à la phase II dudit projet a été approuvée par le Comité du développement et de la propriété intellectuelle (CDIP), lors de sa 30e session tenue du 24 au 28 avril dernier à Genève, en Suisse.

Si la cuisine camerounaise est riche et diversifiée, elle cherche encore une visibilité à l’international, en raison notamment d’un manque de codification. C’est pourtant sur cette diversité culinaire que le Mintoul veut s’appuyer pour booster le tourisme et en faire un levier de développement et de croissance, alors que ce secteur pèsera seulement un peu plus de 3% dans le PIB du pays en 2028, selon les prévisions publies en mars 2018 par le World Travel & Tourism Council (WTTC), forum pour l’industrie du voyage et du tourisme regroupant des opérateurs de la filière. 

Patricia Ngo Ngouem

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Au 8 novembre 2023, le chantier de construction de la station des boues de vidange de Douala affiche un taux de réalisation de 15,45%, pour une consommation des délais de 73,53%. Il faut dire que China First Highway Engineering Co (FHEC) s’est vu notifier l’ordre de service de démarrage le 15 mars 2023 pour une durée de 12 mois et un coût global de 5,6 milliards de FCFA hors TVA. L’entreprise a aussi 12 mois pour le suivi/gestion de la période de garantie, apprend-on de la mairie de Douala.

Selon FHEC, le mauvais état de la route Douala-Bonepoupa (33 km) est le principal motif du retard accusé dans la construction de la station des boues de vidange de la capitale économique. L’entreprise chinoise chargée de la réalisation de cette infrastructure l’a signifié le 8 novembre 2023 au ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, au cours d’une mission d’évaluation du chantier. D’après FHEC, la dégradation de cet axe routier ne lui permet pas de déployer toute sa logistique pour assurer les travaux à un rythme optimal. Comme causes du ralentissement des travaux, elle invoque également la très longue saison des pluies dans la ville de Douala.

Le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, vient de résilier le contrat passé avec la société tchadienne Encobat en 2016. D’un coup de 26,5 milliards de FCFA, il portait sur la construction du tronçon Douala-Bonepoupa sur la route Douala-Yabassi. Démarrés en février 2017, les travaux devraient être livrés en 2019, mais la livraison a été reportée à deux reprises. Six ans plus tard, le chantier affiche un taux de réalisation de 39,5% par rapport au marché de base et l’avenant N° 1.

Portée par la Communauté urbaine de Douala (mairie de la ville), la construction de la station des boues de vidange de Douala est financé par la Banque mondiale dans le cadre du Projet de développement des villes inclusives et résilientes (Pdvir), d’un coût global de 128,8 milliards de FCFA. L’accord de financement signé entre le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) et la Banque mondiale prévoit l’amélioration de la gestion urbaine et l’accès à l’infrastructure dans les zones urbaines.

Située au village Ngombè à PK 27 dans l’arrondissement de Douala 5e, cette station est bâtie sur 10 hectares. Elle permettra au terme des travaux, « de traiter les boues fécales issues des ménages afin qu’elles ne se retrouvent pas dans la nature à l’état brut, au risque de polluer l’environnement y compris les nappes souterraines », précise Stéphane Mbountcha, chef de l’unité technique du Pdvir à la mairie de Douala. Ce dernier indique que la station sera complétée par un projet complémentaire de traitement de déchets dont les études sont en cours.

D’après une étude menée par GFA Consulting (groupe GMBH), la ville de Douala produit environ 1000 tonnes de boues de vidange par an. Mais moins de 20% sont traitées par des opérateurs privés essentiellement. 84% de ces déchets sont déversés au lieu-dit « Bois des singes ».

Frédéric Nonos

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Le projet de loi autorisant le président de la République Paul Biya à ratifier le protocole et les statuts relatifs au Fonds monétaire africain (FMA) est actuellement sur la table des parlementaires qui doivent l’examiner dans les jours à venir. Ces statuts avaient été adoptés à Malabo en Guinée équatoriale le 27 juin 2014 et devaient par la suite être ratifiés par les États africains avant la mise en œuvre du FMA qui est une institution financière panafricaine portée par l’Union africaine et dont le siège est établi à Yaoundé, la capitale camerounaise.

Ce projet de loi est soumis au parlement alors que les délais de l’entrée en vigueur des statuts du FMA sont presque atteints. Le projet de texte en question précise que « l’entrée en vigueur des statuts du FMA, suivant l’agenda 2063, est fixée en cette année 2023 ». Et donc, « l’habilitation parlementaire permettra ainsi au gouvernement du Cameroun de mettre en œuvre, conformément à l’article 4 desdits statuts, l’accord de siège signé le 4 avril 2018. Toutes choses qui emporteront la mise en application des privilèges et des immunités consacrés en pareille circonstance », lit-on dans le projet de texte.

La FMA a pour vocation de contribuer à la stabilité économique et à la gestion crises financières en Afrique, en favorisant la croissance macroéconomique et le développement du commerce intra-régional et en permettant une plus grande intégration monétaire. Par ailleurs, d’après ce projet de texte, la mise en place de ce fonds « permettrait aussi de renforcer l’indépendance vis-à-vis des partenaires techniques et financiers externes, ainsi que la cohésion intra-régionale du mécanisme de stabilisation similaire proposé par la Banque africaine de développement ou par le groupe Afreximbank ».

Selon ses statuts le FMA devrait entrer en vigueur après avoir obtenu un minimum de 15 ratifications des États. Mais, neuf ans après l’adoption de ces statuts, ce quota n’a toujours pas été atteint.

SG

Dans un communiqué signé le 10 novembre 2023, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, annonce la mise en place de la plateforme econjoncture.cm. Il s’agit d’une plateforme d’enquêtes statistiques et de sondages à travers laquelle le Minfi, le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) et l’Institut national de la statistique (INS) publient des questionnaires trimestriellement de manière conjointe à l’endroit des entreprises dans tous les secteurs de l’économie dans le but de collecter les données nécessaires à la surveillance de l’économie nationale.

Avec cette nouvelle plateforme, le Cameroun digitalise son processus de collecte de données en passant du mode manuel au mode électronique. En clair, les entreprises seront appelées à remplir les formulaires d’enquête en ligne. Concrètement, les participants invités accèderont à la plateforme uniquement à travers un lien qui leur est envoyé par mail. Le lien redirige le répondant à la plateforme plus précisément sur le questionnaire structuré autour de l’identification et localisation de l’entreprise, production, vente, coût de production, prix, situation de la main-d’œuvre, investissement, difficultés rencontrées. Selon le Minfi, plus de 60 des entreprises et 4 organisations patronales (Gicam, Mecam, Ecam, AEC) ont déjà été invitées.

En accédant au questionnaire, le répondant trouve préremplies les informations d’identification de son entreprise et soumet en clic les réponses de son questionnaire à la fois aux Minfi, Minepat et INS. Pour le Minfi, cette plateforme vise notamment à faciliter la collecte des données auprès des entreprises, améliorer le délai de remontée des informations, disposer d’une base de données structurée et dynamique des enquêtes de conjoncture. Cette nouvelle procédure de collecte des données s’inscrit dans la continuité de la digitalisation des procédures engagées par le Minfi. Elle a été initiée depuis 2021 dans le cadre du plan global de réformes de la gestion des finances publiques pour remédier aux difficultés relevées dans la production tardive des principaux agrégats et indicateurs macroéconomiques.

FN

Depuis le 10 novembre 2023, le prix maximum du kilogramme de fèves de cacao culmine à 2 000 FCFA au Cameroun, après 1 930 FCFA (+70 FCFA) à partir du 7 novembre, selon les données compilées par le Système d’information des filières (SIF), dispositif d’alerte sur les prix mis en place par l’Office national du cacao et du café (ONCC). Le prix minimum, lui, ressort désormais à 1 925 FCFA, en hausse de 75 FCFA en l’espace de trois jours.

Cette 7e augmentation des prix des fèves au Cameroun, en l’espace de trois mois seulement, conforte les producteurs camerounais dans leur statut de cacaoculteurs les mieux rémunérés au monde. Avec ces nouveaux prix, l’on se rapproche du « prix exceptionnel de 2 015 FCFA le kg », selon le propos du ministre du Commerce, servi aux producteurs le 8 novembre 2023 par le broyeur Atlantic Cocoa. C’était au cours d’une opération de vente (aux enchères) groupée de fèves à Batschenga, bassin de production de la région du Centre.

La hausse soutenue des prix du cacao au Cameroun augure surtout d’une campagne 2023-2024 très prometteuse en matière de rémunération des producteurs. Cette embellie révèle également une certaine bataille entre les exportateurs et les transformateurs locaux pour le contrôle de la fève, dont les quantités sont de plus en plus insuffisantes pour satisfaire les besoins des acteurs de la filière.

En effet, alors que les exportateurs généralement affiliés aux grands négociants internationaux continuent de réaliser des achats massifs, le pays a vu, en moins de 3 ans, arriver sur le marché de la transformation locale trois nouveaux broyeurs (Altantic Cocoa et Neo Industry, Africa Processing) cumulant des capacités avoisinant 100 000 tonnes. Certains de ces opérateurs n’hésitent pas à monter les enchères pour acquérir les fèves, afin de faire tourner leurs usines souvent à l’arrêt faute de matière première.

BRM

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Signée le 17 mai 2023, la convention-cadre entre le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) et le Centre national d’études et d’expérimentation du machinisme agricole (Ceneema) pour la réalisation de la phase pilote du projet de développement des terres arables a été approuvée au terme de la 6e session extraordinaire du conseil d’administration du Ceneema, tenue le 26 octobre 2023 à Ebolowa, capitale régionale du Sud. Elle est relative à l’opérationnalisation de ce projet qui vise l’aménagement des terres et l’installation des grands et moyens producteurs dans la plaine centrale partagée entre les régions de l'Adamaoua et du Centre. En clair, le Minader va allouer des fonds au Ceneema pour l’aménagement des espaces qui seront attribués aux producteurs par le Minader en fonction de leurs business plan

De sources proches du projet, le Ceneema, bras séculier de l'Etat dans la promotion et le développement de la mécanisation agricole, a été choisi pour sa grande expérience dans l'aménagement des espaces agropastoraux par des moyens mécanisés. En vue notamment de matérialiser cette phase pilote, le budget du Ceneema a été revu à la hausse au cours du même conseil. Il est passé de près de 2,3 milliards de FCFA à plus 2,7 milliards de FCFA, soit une augmentation de 483 millions de FCFA. Selon une source interne à cet établissement public, cette tendance haussière devrait se poursuivre sur plusieurs exercices budgétaires. Il faut dire qu’en plus du projet de développement des terres arables, la structure attend aussi de se voir confier, dans les prochains jours, la gestion de l'usine d'assemblage des tracteurs, située à Ebolowa.

La phase pilote du projet, qui va s’étendre sur cinq ans, d’abord prévu sur 400 000 ha, porte désormais sur 515 000 ha sécurisés dans les départements du Djèrem, Mbéré (région de l’Adamaoua) et du Mbam-et-Kim (région du Centre), apprend-on de sources internes à la Ceneema.

Dans les tiroirs depuis 2015, ce projet d’un coût global estimé à 351 milliards de FCFA a été lancé le 24 mai 2023 à Yaoundé par les ministres de l’Agriculture et du développement rural (Minader), Gabriel Mbairobe et des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, Henri Eyebe Ayissi. Ces deux derniers sont respectivement porteurs et facilitateur du projet. Il vise en tout l’aménagement de plus d’un millions ha de terres identifiées. La contribution de l’Etat, apprend-on au Minader, va notamment servir à indemniser les populations dont les terres sont touchées par le projet, réaliser des infrastructures telles que des routes, des centres de santé, etc.

Le projet vise à augmenter la production locale et à réduire à long terme les importations à travers l’import-substitution. Pour atteindre cet objectif, il est question de mettre à la disposition des potentiels investisseurs des terres aménagées pour la production agricole dans neuf communes réparties dans les régions de l’Adamaoua (63%) et du Centre (37% des terres identifiées). Le projet privilégie la culture du riz, maïs, cacao, plantain, igname, pomme de terre, soja, manioc et les maraîchers. Selon l’Institut national de la statistique (INS), les dépenses d’importations ont atteint 3 871,4 milliards de FCFA à fin 2021(+21,8%). Elles ont été portées entre autres par le riz 207, 9 milliards (+5,4%), les céréales 398,5 milliards (+10,3%), le maïs 6,4 milliards (+0,2%).

Frédéric Nonos

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Au cours de la session budgétaire ouverte le 10 novembre 2023, les parlementaires camerounais sont invités à examiner un nouveau projet de loi portant Code minier. « Ce projet de loi est issu d’une relecture critique de la loi (…) du 14 décembre 2016 portant code minier, aux fins, d’une part, de pallier les insuffisances de cette dernière et, d’autre part, d’intégrer les préoccupations d’attractivité, de compétitivité et de rentabilité financière, susceptibles d’accélérer la mise en œuvre des projets miniers structurants et d’accroître, à brève ou moyenne échéance, la contribution du secteur de la mine solide au Produit intérieur brut », explique le gouvernement camerounais dans l’exposé des motifs du projet de loi soumis à la sanction des parlementaires.

Une lecture de ce document permet de constater que la réforme consacre une montée en puissance de la Société nationale des mines (Sonamines), en qualité de bras séculier de l’État dans le domaine de la mine solide. « L’aboutissement de ce projet de loi, ajouté à la prise de ses textes d’application, permettra la modification du décret (…) du 14 décembre 2020 portant création de la Sonamines, dans l’optique de renforcer les missions de cet organisme, et lui donner les moyens de défendre efficacement les intérêts de l’État dans le secteur de la mine solide », apprend-on.

Concrètement, le projet de loi ambitionne d’octroyer, « à titre exclusif, à l’organisme public mandaté par l’État (Sonamines), des compétences en matière d’achat et de commercialisation de l’or et du diamant sur l’ensemble du territoire national ». Cette disposition réglementaire, si elle est validée par le Parlement, sonnera le glas des autres acheteurs agréés, et induira surtout une lutte acharnée contre les trafiquants qui écument les champs miniers du pays avec des prix d’achat très attractifs. Ce qui leur permet de capter jusqu’à 90% de la production nationale d’or, qui est encore écoulée dans les circuits informels, selon les officiels.

L’avènement du partage de production

Le texte soumis à la sanction des parlementaires prévoit également d’instaurer le partage de production dans le secteur de la mine solide, entre l’État représenté une nouvelle fois par la Sonamines et les producteurs de ressources minières ; ainsi que « l’attribution systématique à l’organisme public mandaté des permis de recherche caducs ». Par ailleurs, apprend-on, « l’État se réserve le droit d’entreprendre des opérations minières à travers l’organisme public dûment mandaté », ou encore de confier à la Sonamines, « à titre exceptionnel, l’exploitation de gisements préalablement identifiés, tombés dans le domaine minier national, sans être conditionné par l’octroi d’un permis de recherche ».

Le projet de loi offre également à la Sonamines la possibilité de collecter l’impôt synthétique minier libératoire (ISML). « L’État peut, dans le cadre de la loi de finances, habiliter l’organisme public dûment mandaté à collecter l’impôt synthétique minier libératoire », précise le projet de loi. En clair, il revient au ministère des Finances l’initiative de confier à la Sonamines la collecte de cet impôt, qui rassemble la part de l’État (25%) dans le cadre de l’exploitation artisanale semi-mécanisée des substances minérales, la taxe ad valorem sur les substances précieuses et semi-précieuses et l’acompte mensuel de l’impôt sur les sociétés.

L’on se souvient qu’en s’exprimant le 3 octobre 2023 à Yaoundé, au cours d’une cérémonie de rétrocession à l’État d’une cargaison record d’or de 218,5 Kg, collectée en seulement 16 mois par la Sonamines (soit 30% des cargaisons rétrocédées à l’État en 11 ans) au titre de l’ISML, alors que cette société d’État ne disposait pas encore de mandat officiel de l’État pour collecter cet impôt, le ministre des Finances avait annoncé son soutien à cette entreprise dès l’année 2024. « Au regard de ces résultats forts encourageants, comment ne pas vous exprimer tout notre soutien, notamment dans le cadre de l’exécution de la loi de finances 2024, afin de nous permettre d’accroître de façon substantielle le volume d’or rétrocédé et conservé au niveau du Trésor public ? », a promis Louis Paul Motazé.

Des dividendes pour les CTD

Pour rappel, le ministre Motazé fut un temps réticent à octroyer le privilège de la collecte de cet impôt à la Sonamines, selon les termes d’une correspondance adressée le 18 juillet 2023 au secrétaire général de la présidence de la République. C’était en réponse à une lettre adressée trois jours plus tôt aux ministres des Finances et des Mines, dans laquelle Ferdinand Ngoh Ngoh prescrivait aux deux membres du gouvernement de prendre un arrêté conjoint autorisant la Sonamines à collecter l’ISML pour le compte de l’État.

À côté de la Sonamines, les Collectivités territoriales décentralisées (CTD) devraient également tirer d’importants dividendes du nouveau Code minier soumis à l’approbation des députés et des sénateurs. Avec notamment la dévolution à ces entités (communes, régions), « de la gestion des activités d’exploitation minière artisanale, dans les conditions et suivant les modalités fixées par voie réglementaire ».

En attendant les clarifications (dans le cadre du décret d’application attendu après l’adoption du projet de loi par les parlementaires, NDLR) sur les nouvelles compétences exactes des CTD en matière d’exploitation minière artisanale, la lecture du projet de loi sus-mentionné laisse subodorer qu’il reviendra désormais à ces entités de l’État de délivrer la carte individuelle d’artisan minier et les autorisations d’exploitation artisanale aux « seules personnes physiques de nationalité camerounaise », auxquelles « est réservée l’activité minière artisanale » au Cameroun.  

Brice R. Mbodiam

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« Suite aux instructions strictes émises par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, des équipes de la délégation régionale du Commerce du Centre (…) ont procédé à la mise sous scellés (…) des boulangeries “Selecte Etoa-Meki” et “Selecte Cathédrale” » à Yaoundé, a annoncé le ministère du Commerce (Mincommerce) sur les réseaux sociaux ce lundi 13 novembre. Cette fermeture administrative fait suite au « non-respect du prix concerté et du poids réglementaire du pain bâtard de 200 grammes », indique ce département ministériel sur sa page Facebook.

Le prix de la baguette de pain de 200 grammes est officiellement passé de 150 FCFA à 135 FCFA le 1er novembre dernier, soit une baisse de 15 FCFA. Cette baisse fait suite à la réunion de concertation tenue entre le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana et le Syndicat patronal des boulangers du Cameroun. Au sortir de cette rencontre, le membre du gouvernement avait déclaré que ce prix est d’application immédiate, tout en précisant que la réduction de 15 FCFA « s’appliquera à tous les types de pain ».

Pour « garantir le respect » de ce prix consensuel, le Mincommerce disait avoir donné des instructions à ses services de contrôle afin de s’assurer de l’application effective de cette décision. Il annonçait également un renforcement du contrôle du poids du pain pour garantir la qualité et la quantité du produit offert aux consommateurs, les boulangers étant souvent accusés de faire maigrir le produit de quelques grammes.

La mise sous scellés de ces deux boulangeries Selecte ne constitue qu’une première étape dans les efforts déployés par le gouvernement pour « rétablir l’ordre » dans ce secteur commercial, apprend-on. « D’autres opérations similaires sont en cours sur l’ensemble du territoire national afin de mettre fin aux pratiques déloyales. Les consommateurs sont d’ailleurs encouragés à dénoncer tout abus ou comportement frauduleux auprès des services du ministère du Commerce », affirme ce département ministériel.

P.N.N

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Désiré Batamke a été suspendu « à titre conservatoire » de ses fonctions de président du conseil d’administration (PCA) et administrateur de la Caisse d’épargne et de crédit pour les initiatives locales (Cecil) par une décision du ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, signée le 26 octobre 2023. Comme on peut le lire dans cette décision, il est reproché à Désiré Batamke la violation de plusieurs articles du règlement de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) de 2017 relatif au gouvernement d’entreprise dans les établissements de microfinance.

Le texte qui ne cite pas de faits précis parle des immixtions répétées dans la gestion courante de la Cecil en violation des articles 14, 21 et 25 de ce règlement. Ces différents articles prévoient la séparation des pouvoirs entre la direction générale et la présidence du conseil d’administration.

D’après le Minfi, les agissements du PCA étaient contraires aux intérêts de la Cecil et des épargnants. Et pourtant l’article 8 du règlement Cobac de 2017 relatif au gouvernement d’entreprise dans les établissements de microfinance prévoit que le conseil d’administration a l’obligation d’agir en toutes circonstances dans l’intérêt de l’établissement et des épargnants. En plus, le processus de désignation Désiré Batamke comme PCA est jugé irrégulier par le Minfi.

Pour des acteurs du secteur de la microfinance, contactés par Investir au Cameroun, cette suspension était prévisible après les différents contrôles effectués au sein de cet établissement de microfinance basé à Douala, la capitale économique du pays. Ces contrôles effectués par le ministère des Finances auraient permis de révéler tous ces manquements.

Créée en 2007, la microfinance Cecil est une société coopérative qui finance les secteurs de l’agriculture, élevage, transformation, prestation de service, commerce, artisanat.

SG

Le Cameroun et l’Espagne ont signé, le 8 novembre à Yaoundé, un accord-cadre de partenariat. L’entente a été paraphée par le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), Achille Bassilekin III, et le directeur général de la Fondation espagnole des Chambres de commerce pour la création et le développement des entreprises (Incyde), Javier Collado Cortes, en présence de l’ambassadeur d’Espagne au Cameroun, Ignacio Garcias Lumbreras.

Par cet accord, les deux parties renforcent leur coopération pour la formation des formateurs pour l’entrepreneuriat dans le secteur des PME. « L’accord-cadre de partenariat en question vise la promotion et le développement de l’entrepreneuriat et de l’esprit d’entreprise, par le biais de la formation et du conseil, du développement d’initiatives d’auto-emploi et de consolidation d’entreprises, ainsi que de la découverte et de la promotion d’initiatives d’entreprises qui permettent d’améliorer le monde des affaires », indique le Minpmeesa.

Concrètement, il est question de développer des incubateurs d’entreprises. La fondation Incyde a à son actif le développement de 23 centres d’incubation d’entreprises, spécialisés dans divers secteurs tels que la technologie, l’aéronautique ou l’agroalimentaire. Le Minpmeesa pense que ce réseau d’incubateurs peut « non seulement être utile pour l’accompagnement de l’entrepreneuriat dans des domaines spécialisés qui ont été identifiés dans la SND-30, mais également pour le développement de l’entrepreneuriat de haute technologie qui est un domaine de spécialisation de cette Fondation ».

La signature de cet accord marque la concrétisation d’une offre faite par l’Espagne au Cameroun il y a cinq mois pour soutenir l’entrepreneuriat et les PME dans le pays. Cette offre avait été présentée à Achille Bassilekin III le 27 juin dernier par une délégation de l’association Initiatives de coopération et de développement qu’accompagnait l’ambassadeur d’Espagne. Le diplomate espagnol espérait alors voir cette offre se réaliser afin de renforcer la coopération entre Madrid et Yaoundé. Le Minpmeesa affirme que cet accord traduit « la détermination du gouvernement d’Espagne à accompagner le développement de l’écosystème entrepreneurial camerounais ».

Patricia Ngo Ngouem

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La Société industrielle camerounaise de cacaos (Sic Cacaos), filiale au Cameroun du fabricant suisse de chocolat Barry Callebaut, a un nouveau capitaine. Il s’agit de Mamadou Ly, qui a occupé ces trois dernières années (octobre 2020-août 2023) le poste de directeur général de Nyonkopa Cocoa Buying Limited, filiale au Ghana du leader mondial des fabricants de produits à base de cacao et de chocolat de qualité supérieure. Il remplace la Ghanéenne Charity Naa Sackitey, qui était DG de Sic Cacaos depuis novembre 2020. 

Mamadou Ly arrive à la tête d’une entreprise en difficulté financière. Selon une annonce légale, publiée en novembre 2022, les capitaux propres de Sic Cacaos sont devenus inférieurs à la moitié de son capital social. Ce qui, selon l’Acte uniforme Ohada relatif des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique (Auscgie), est une situation de faillite.

Face à cette situation, les actionnaires de Sic Cacaos ont décidé, au cours d’une assemblée générale extraordinaire, de ne pas dissoudre la société et de poursuivre l’activité. Selon l’article 665 de l’Auscgie, la filiale au Cameroun de Barry Callebaut a donc deux ans à partir de l’année au cours de laquelle les pertes ont été constatées pour reconstituer ses ressources financières propres, à concurrence d’une valeur au moins égale à la moitié du capital social. Si cela n’est pas fait, Sic Cacaos va devoir réduire son capital au moins d’un montant égal aux pertes qui n’ont pas pu être absorbées.

Un objectif à réaliser dans un contexte où la concurrence se renforce sur le marché local de la transformation des fèves de cacao. Depuis quelques années de nouveaux acteurs sont arrivés dans ce segment. Il s’agit principalement Neo Industry (32 000 tonnes) et Atlantic Cocoa (48 000 tonnes extensible à 68 000 tonnes). Numéro un de cette activité dans le pays depuis de nombreuses années, Sic Cacaos a, grâce à un investissement de près de 5 milliards de FCFA, porté ses capacités de broyage dans le pays de 32 000 à plus de 50 000 tonnes depuis l’année 2015. 

Dès sa deuxième semaine de prise de fonction, Mamadou Ly a été reçu par le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) par intérim, Fuh Calistus Gentry, à son cabinet le 7 novembre 2023.

P.N.N 

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Au cours d’une audience avec le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, le 8 novembre 2023 à Yaoundé, l’ambassadeur d’Italie au Cameroun, Filippo Scammacca del Murgo, a exprimé le vœu de son pays de signer une convention fiscale avec le Cameroun. Selon le diplomate italien, son pays entend parvenir « le plus tôt possible à la signature et la ratification » de cet accord, qui permet d’éviter la double imposition.

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la double imposition, reconnue comme une source d’obstacles aux échanges commerciaux et aux investissements entre les pays, « résulte de la perception d’un impôt comparable dans deux États, auprès d’un même contribuable (individus ou entreprises), sur une même matière imposable et pour une même période de temps ». Afin d’éviter cette pratique qui, selon les experts, freine le commerce international, les investissements transfrontaliers et les mouvements des personnes, les États signent généralement des conventions fiscales.

La convention fiscale sollicitée par l’Italie pourrait devenir le 16e accord de ce type signé par le Cameroun. Le tout dernier a été signé le 17 octobre 2023 avec la Chine, après 10 ans de négociation. Mais avant cet accord, le Cameroun avait déjà signé des conventions fiscales avec la France (1976), le Canada (1988), la Suisse (1990), la Tunisie (1999), le Maroc (2012), l’Afrique du Sud (2015), les Émirats arabes unis (2017), l’Allemagne (2017), la République tchèque (2023) et les six pays membres de la Cemac.

L’on peut cependant observer que les conventions fiscales ne garantissent pas toujours une hausse des investissements pour le Cameroun. Pour preuve, depuis la signature de la convention avec les Émirats arabes unis en 2017, l’on attend toujours la concrétisation du premier investissement en provenance de ce pays.

BRM

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Selon le directeur financier de Cfao Retail Cameroun, Guillaume Tanne, les clients du tout nouveau supermarché Carrefour de Bonabéri, inauguré ce 10 novembre 2023 à Douala par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, auront droit à environ 3 000 produits locaux sur les étals. Ce qui représente une proportion variant entre 27% et 40% de toutes les références annoncées dans ce supermarché, pour lequel le couple Carrefour-Cfao Retail revendique un investissement de 5 milliards de FCFA. Il faut dire que le nombre de références varie d’une source à l’autre. Il est de plus de 7 500 dans le dossier de presse et de plus de 11 000 dans un graphique publié par l’entreprise sur sa page Facebook.

À l’observation, la vente des produits locaux prend de l’envergure dans les supermarchés Carrefour au Cameroun. Pour preuve, à l’ouverture du tout premier supermarché de cette enseigne en 2017 à Douala, seulement 1 500 références locales étaient annoncées dans les rayons, soit la moitié du volume des produits made in Cameroun annoncé sur les étals du nouveau supermarché de Bonaberi. L’hypermarché PlaYce, ouvert par le même opérateur à Yaoundé en 2022, lui, affiche officiellement 4 600 références locales, soit 20% de plus de 20 000 produits commercialisés dans ce gigantesque centre commercial.

La percée du made in Cameroun chez Carrefour est telle que, selon le directeur financier de Cfao Retail Cameroun, le chiffre d’affaires réalisé sur les produits locaux par cette enseigne française culmine désormais à 40%, contre 30 à 35% il y a encore quelques années. De bonnes sources, ce chiffre d’affaires atteint 75% lorsqu’il s’agit des produits achetés localement, plusieurs fournisseurs de l’enseigne étant des importateurs.

Pour donner plus de visibilité aux produits locaux, le réseau des supermarchés Carrefour dans le pays a développé des concepts tels que la « quinzaine du made in Cameroun ». Il s’agit généralement de 15 jours de promotion des produits locaux, à travers des séances de dégustation, de présentation des produits du terroir, des échanges avec des producteurs, des défilés de mode de stylistes locaux et des animations diverses. La dernière édition a eu lieu du 11 au 24 mai 2023.

À travers de telles initiatives, Carrefour, qui collabore avec un réseau de 400 producteurs, participe à la grande croisade pour la promotion des produits locaux, actuellement en cours au Cameroun avec l’implémentation par le gouvernement de la politique d’import-substitution.

BRM

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Le rapport sur les services de paiement dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), que vient de publier la Beac, la banque centrale commune aux six États de cet espace communautaire, révèle le rôle majeur que joue le Cameroun dans le développement des télécommunications dans cette sous-région. En effet, dressant un panorama sur l’usage du téléphone, présenté comme « l’un des vecteurs très utilisés lors des transactions de paiement par mobile money », le rapport de la banque centrale révèle, par exemple, que le Cameroun concentre, à lui tout seul, 50% des abonnés au téléphone mobile dans la zone Cemac.

Selon les données du rapport, qui cite le Gsma, regroupement mondial des opérateurs du mobile, le Cameroun totalise 24,5 millions d’abonnés à fin 2022, sur les 48,2 millions que compte l’ensemble de la zone Cemac. Le parc d’abonnés au mobile du Cameroun double ainsi celui du Tchad, classé 2e, avec seulement 12,5 millions d’abonnés au mobile à fin 2022. Avec 5,5 millions d’abonnés seulement, le Congo surclasse le Gabon (2,9 millions), la RCA (1,8 million) et la Guinée équatoriale (848 000).

La suprématie camerounaise ne s’arrête pas là. Elle s’étend à l’usage des smartphones, téléphones intelligents se connectant à l’internet. Selon le rapport de la Beac, inspiré des données du Gsma, la zone Cemac totalise 26,19 millions de smartphones connectés au 31 décembre 2022. Au Cameroun, l’on recense 15,18 millions de ces terminaux mobiles, représentant 57,7% de l’ensemble des appareils identifiés dans la zone Cemac au cours de la période sous revue. 4,8 millions de ces équipements sont localisés au Tchad, contre respectivement 3,2 millions et 2,2 millions au Congo et au Gabon.

L’intérêt prononcé des Camerounais pour les smartphones (seulement 8,3 millions de téléphones basiques sont recensés dans le pays, soit la moitié du parc de smartphones) les hisse également au rang de principaux utilisateurs de l’internet mobile dans la zone Cemac. L’on note d’ailleurs une préférence des internautes de ce pays pour la 4G, qui est jusqu’ici la technologie de dernière génération déployée dans la zone Cemac. Selon le rapport de la banque centrale, le Cameroun compte 8,5 millions d’abonnés à la 4G. Ce qui représente 77% du nombre total des abonnés (11,5 millions) à ce réseau dans la Cemac, soit pratiquement huit fois plus qu’au Tchad (1,38 million) et au Congo (1,1 million).

Fibre optique

En plus des 9,9 millions d’abonnés à la 3 G, soit plus de 52% du global (19,9 millions d’abonnés) à l’échelle de la Cemac, le Cameroun est cependant surclassé sur le réseau 2G par le Tchad, qui totalise le plus grand nombre d’abonnés à cette technologie. Concrètement, le parc d’abonnés à la 2G du Tchad culmine à 6,5 millions à fin 2022 (sur un total de 16,7 millions dans la Cemac), contre 6,1 millions pour le Cameroun. Ce qui témoigne de la percée des technologies les plus avancées dans ce dernier pays.

En effet, avec cinq câbles sous-marins à fibre optique (infrastructure stratégique pour le développement de l’accès à internet) auxquels il est connecté (SAT3, WACS, ACE, SAIL et NCSCS), le Cameroun est présenté comme un hub sous-régional en matière d’infrastructures des télécoms. Ce qui donne au pays, plus qu’aux autres États de la Cemac, d’importantes marges de manœuvre en matière de développement et de modernisation du secteur des télécoms. Mais, en dépit de son avantage comparatif, le pays peine à réaliser tout le potentiel dont recèle ce secteur. C’est du moins ce que révèle un rapport de la Société financière internationale (SFI) sur l’état du secteur du numérique dans le pays.

« Seulement environ 15% de la capacité du câble SAT3 et 30% de la capacité du câble WACS ont été utilisés depuis leur lancement, il y a 17 ans », indique la filiale de la banque mondiale dédiée au financement du secteur privé. Cette sous-utilisation des infrastructures contribue à maintenir des pans entiers du pays hors du réseau internet. En effet, selon la SFI, au Cameroun, le « fibre gap », qui renvoie aux zones dans lesquelles la fibre optique n’est pas encore déployée ou alors n’est pas encore utilisée, touchait encore environ 14 millions de personnes en 2020, soit plus de la moitié de la population du pays estimée à plus de 25 millions d’habitants. 

Brice R. Mbodiam

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Depuis le 6 novembre 2023, le producteur indépendant d’électricité Globeleq, qui contrôle les centrales de Kribi (216 MW) et de Dibamba (88 MW), a relancé la production au sein de ces infrastructures énergétiques. Ce qui a permis de mettre pour l’instant un terme au rationnement de la fourniture de l’énergie électrique aux entreprises et aux ménages, implémenté depuis le 31 octobre 2023 dans le réseau interconnecté Sud (RIN), qui couvre six régions sur les 10 que compte le Cameroun.

« Depuis trois jours (c’est-à-dire le 6 novembre, NDLR), nous n’avons plus de délestages. Les perturbations dans la fourniture de l’électricité qui perdurent à certains moments ces jours-ci sont davantage dues au réseau de transport, qui est configuré de sorte que la fourniture est interrompue dès la moindre surcharge sur les transformateurs », explique une source autorisée chez Eneo, le distributeur exclusif de l’électricité au Cameroun.

Pour rappel, Globeleq avait décidé de mettre à l’arrêt ses centrales de Kribi et de Dibamba, dès le 31 octobre 2023, pour protester contre l’accumulation des impayés par Eneo. Cette filiale du fonds d’investissement britannique Actis doit payer 8,2 milliards de FCFA chaque mois pour bénéficier de l’énergie produite par les centrales de Gloebleq. Mais, face à des tensions de trésorerie permanentes, en raison de l’accumulation des impayés (factures, compensation tarifaire, éclairage public, etc.) par les entités publiques, Eneo peine lui-même à honorer ses engagements vis-à-vis de ses fournisseurs.

Un paiement de 40 milliards en vue

Pour preuve, au 27 octobre 2023, pour des paiements mensuels de 8,2 milliards de FCFA attendus par Globeleq, seulement 2 milliards de FCFA avaient été virés à ce producteur indépendant de l’électricité. Face à la pression des délestages induite par l’arrêt des centrales de Kribi et Dibamba, le gouvernement camerounais a dû effectuer à Eneo des paiements en urgence d’un montant de 5,7 milliards de FCFA, pour permettre à cette compagnie d’électricité d’honorer à son tour ses engagements vis-à-vis de Globeleq, pour le compte du mois d’octobre 2023.

« Globeleq remercie le gouvernement du Cameroun pour avoir pris à bras le corps cette préoccupation, en amorçant des paiements immédiats et en organisant des solutions d’urgence de nature à réduire de façon significative les arriérés de paiement accumulés par Eneo envers KPDC et DPDC », les deux entreprises qui gèrent respectivement les centrales de Kribi et Dibamba, confirme Globeleq dans une « mise au point » publiée dans la presse le 6 novembre 2023, jour même de la reprise de la production à Kribi et Dibamba. 

Afin de procurer de la trésorerie à Eneo, pour que l’entreprise puisse poursuivre l’exécution de ses contrats avec les fournisseurs, apprend-on de sources proches du dossier, le Trésor public se prépare à mobiliser une nouvelle enveloppe de 40 milliards de FCFA, pour apurer une partie de la dette réclamée par Eneo aux entités publiques. Les modalités de cette opération devraient être arrêtées au cours d’une réunion prévue ce 9 octobre 2023 au ministère des Finances.

BRM

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Le 8 novembre 2023 a eu lieu dans la ville de Batschenga, bassin de production de cacao de la région du Centre du Cameroun, une opération inédite de vente groupée de fèves. En effet, au cours de cette opération supervisée par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, la cargaison de fèves mise en vente par les producteurs a été achetée au prix record de 2 015 FCFA le kilogramme, établissant ainsi un record dans la filière cacaoyère locale et même mondiale.

« La vente groupée a permis aux producteurs de Batschenga de mobiliser une impressionnante quantité de 152 tonnes de cacao de qualité. Trois acheteurs ont rivalisé pour remporter ces récoltes prometteuses. La mise à prix était fixée à 1 960 FCFA. Mais, après les débats animés et des propositions compétitives, la société Atlantic Cocoa Corporation (ACC) a remporté, atteignant le prix exceptionnel de 2 015 FCFA par kg, dépassant ainsi le prix précédent de 1 850 FCFA le kg obtenu à Djoum (région du Sud) il y a moins d’un mois », se réjouit le ministre Mbarga Atangana.

À travers une telle rémunération des producteurs, ACC, usine (capacité de transformation de 48 000 tonnes extensible à 68 000 tonnes) lancée par le milliardaire ivoirien Koné Dossongui dans la zone industrialo-portuaire de Kribi, région du Sud du Cameroun, participe au combat que mènent les pays producteurs et leurs partenaires commerciaux pour l’amélioration des revenus des producteurs de fèves. En effet, selon l’Organisation internationale du cacao (ICCO), l’instance faîtière du cacao mondial, sur un chiffre d’affaires annuel de l’industrie chocolatière 100 milliards de dollars US, seulement 2 milliards de dollars (2%) reviennent aux producteurs de cacao. Les chocolatiers se taillent 35% du chiffre d’affaires, tandis que le reste revient aux industries de broyage et aux transporteurs.

Des usines sans fèves

Cependant, au-delà de l’euphorie qu’elle suscite au sein de la filière cacaoyère camerounaise, l’enchaînement des records autour des prix servis aux producteurs cache une réalité bien plus préoccupante. Il s’agit des difficultés qu’éprouvent les nouvelles unités de transformation industrielle à s’approvisionner en fèves de cacao, en raison des achats massifs effectués par les exportateurs généralement affilés aux grands négociants internationaux.

Cette rareté des fèves dans certaines unités de transformation industrielle récemment installées au Cameroun est telle que l’une d’entre elles, révèle une source autorisée, a dû, au cours de la dernière campagne cacaoyère, introduire auprès du gouvernement une autorisation d’importation de fèves d’un autre pays pour faire tourner son usine. Une autre, soutient la même source, a été contrainte de mettre une partie de son personnel en congé technique en pleine saison cacaoyère, faute de fèves à broyer.

De sources internes au ministère des Finances, ce sont ces plaintes récurrentes des transformateurs de cacao en rapport avec leurs difficultés d’approvisionnement en fèves, qui ont, par exemple, conduit à l’instauration, dans la loi de finances 2023, d’une taxe sur les exportations de fèves brutes. Et à peine instaurée, cette mesure de sauvegarde de la transformation locale semble produire ses premiers résultats.

Une politique des quotas

En effet, selon les données de l’Office national du cacao et du café (ONCC), les exportations de fèves du Cameroun au cours de la campagne 2022-2023 sont ressorties à 186 754 tonnes, contre un chiffre actualisé de 228 920 tonnes (217 107 tonnes annoncées lors du lancement de la campagne 2022-2023 le 18 août 2022, NDLR) au cours de la saison précédente. Ce qui correspond à une diminution de 42 166 tonnes en valeur absolue, soit 18,4% en valeur relative. Ce recul des exportations de fèves, souligne l’ONCC, survient dans un contexte de mise en « application de loi de finances 2023, qui institue un droit de sortie de 10% de la valeur FOB, équivalent redevance à environ 150 FCFA par kilogramme exporté ».

Un cadre de la douane consulté par Investir au Cameroun fait le même lien de cause à effet, entre l’instauration d’une taxe à l’exportation de fèves et l’explosion, au cours de la dernière campagne, des exportations frauduleuses du cacao camerounais vers le Nigeria. Selon les estimations du gouvernement, les expéditions clandestines de fèves vers ce pays voisin, depuis le bassin de production de la région anglophone du Sud-Ouest du Cameroun, ont atteint plus de 60 000 tonnes au cours de la saison 2022-2023.

Cependant, cette baisse des exportations (finalement atténuée par les expéditions frauduleuses vers le Nigeria), que les officiels mettent sur le compte de l’instauration de la taxe à l’export des fèves brutes, n’a eu qu’une incidence résiduelle sur la transformation industrielle. En effet, selon le données officielles, les broyeurs locaux (industries et unités artisanales) ont transformé 89 204 tonnes de fèves au cours de la campagne 2022-2023, contre 86 850 tonnes en 2021-2022. Ce qui révèle une hausse de 2 354 tonnes correspondant à 2,7% en valeur relative.

Force est de constater que les volumes de fèves ainsi transformées sont encore largement en dessous des 300 000 tonnes projetées dans le cadre du plan de relance des filières cacao-café. Pour atteindre cet objectif, soutient-on au sein de la filière, il faut non seulement gagner la bataille de la hausse de la production (objectif de 600 000 tonnes dans le plan de relance), mais aussi garantir l’approvisionnement des usines face à la razzia des exportateurs. Cet équilibre, de l’avis de certains acteurs de la filière cacao, pourrait passer par l’instauration d’une politique des quotas (entre exportateurs et transformateurs) dans les achats de fèves au fil des campagnes.  

Brice R. Mbodiam

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Selon les données publiées par la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), le marché des titres publics dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) s’est de nouveau renchéri au cours du mois d’octobre 2023. En effet, apprend-on, au cours de la période sous revue, le coût moyen des opérations de levées de fonds conduites par les États a culminé à 7,19%.

Ce chiffre est en augmentation de 25 points par rapport au taux moyen de 6,94% affiché en septembre 2023, mois au cours duquel ce taux moyen a connu une baisse de 23 points par rapport à août 2023. Après cette pause du mois de septembre, les taux d’intérêt repartent ainsi à la hausse sur le marché sous-régional des titres publics, dans un contexte de durcissement de la politique monétaire par la banque centrale.

Cette politique, qui vise à combattre l’inflation, se traduit par la réduction de la liquidité bancaire, à travers notamment la hausse des taux directeurs de la banque centrale, l’intensification des opérations de reprise de liquidité dans les banques et la suspension des injections hebdomadaires de liquidité dans le système bancaire. Sur le marché des titres publics, cette politique restrictive a pour conséquence, depuis le début de l’année courante, l’augmentation des taux d’intérêt exigés par les investisseurs.

BRM

Un forum de l’immobilier est prévu du 2 au 5 avril 2024 au palais des sports de Yaoundé, capitale politique du Cameroun. L’annonce a été faite ce 8 novembre 2023 au cours d’une conférence de presse organisée à Douala par N’Foundation. L’évènement vise, selon les organisateurs, à établir un cadre d’échanges entre acteurs et régulateurs pour l’amélioration des procédures foncières, immobilières et domaniales.

Le forum de l’immobilier se tient dans un contexte où, selon les chiffres officiels, le Cameroun continue d’accuser un déficit criard d’environ 2,5 millions logements sociaux. En effet, le pays a lancé en 2009 un programme de construction de 10 000 logements sociaux à travers le pays, couplé à l’aménagement de 50 000 parcelles constructibles, avec une phase pilote de 1675 logements.

Le projet a déjà enregistré près de 2000 logements dans les villes de Yaoundé, Douala, Bafoussam, Limbé, Bamenda et Sangmélima. Mais il peine à satisfaire la demande croissante des populations, au même titre que le projet de 10 000 logements de l’Italien Pizarotti, qui a pris corps en juin 2022, plus de 5 ans après l’accord de financement de deux prêts de 115 milliards de FCFA signés entre l’État du Cameroun et la banque italienne Itensa Sanpaolo.

Dans sa troisième Enquête sur l’emploi et le secteur informel (EESI3) de 2021, publiée en ce début du mois de novembre 2023, l’Institut national de la statistique (INS) révèle que 65,8% de ménages sont propriétaires de leurs logements, dont seulement 18,1% avec titre foncier.  47,7% de propriétaires de logement sont sans titre foncier. Toutefois, « la proportion des ménages propriétaires sans titre foncier est quasi-stable par rapport à 2010 (48,5%) et (47,7%) en 2021)», fait savoir le rapport.

Pour la N’Foundation, toutes ces problématiques trouveront des réponses au cours du forum de l’immobilier. D’après Jean Bernard Ngatsimi Betayene, le président du conseil d’administration de cette fondation, « ce forum est un grand chantier qui vise à améliorer les législations des procédures dans tous les secteurs constitutifs de l’immobilier national ». Etalé sur quatre jours, ce forum qui s’adresse aux professionnels de l’immobilier, aux communes, aux régulateurs et au gouvernement, sera ponctué, entre autres, de conférences et ateliers. Ils seront « animés par les responsables de structures dont les activités interagissent et impactent avec les secteurs du foncier, de l’urbanisme, de l’agriculture, de l’industrie et la commercialisation des matériaux de construction.

Pr Armand Leka Essomba, le président du comité scientifique de ce forum, rassure que le comité dont il a la charge a pris la précaution de proposer des échanges qui seront ouverts et accessibles. Il précise que les travaux porteront sur les axes tels que les métiers de l’immobilier, le marché de l’immobilier, les structures institutionnelles de l’immobilier et les législations immobilières. Il sera question au terme des échanges, de permettre à tous les participants de mieux connaitre l’immobilier et les défis liés à ce secteur.

Frédéric Nonos

On en sait un peu plus sur la convention tripartite signée le 1er novembre 2023 à Douala entre la Cameroon Water utilities (Camwater), entreprise publique chargée de la production et de la distribution de l’eau potable au Cameroun, le Chinois CGCOC, chargé de réaliser la deuxième phase du Projet d’alimentation en eau potable de neuf villes (Paep) et BGFI Bank Cameroun. Selon des informations obtenues auprès de l’entreprise publique et de la banque, cette convention porte sur le financement de l’avenant de 10,6 milliards de FCFA, signé le 28 août dernier entre Camvater et CGCOC pour la réalisation ce projet d’alimentation en eau potable des villes de Maroua, Garoua, Garoua-Boulai, Yabassi et Dschang.

« Nous allons mettre 3,5 milliards de FCFA tout de suite », a indiqué une source autorisée au sein de la filiale locale du groupe bancaire gabonais BGFIBank, laissant entendre que la banque pourrait s’impliquer pour la mobilisation de l’ensemble du financement de cet avenant. Mais Investir au Cameroun n’a pas pu savoir quel rôle pourrait précisément jouer l’établissement de crédit sur la levée des 7,1 milliards restants. On ignore aussi quelles sont les conditions (taux d’intérêt, maturité, mécanisme de remboursement…) du prêt de 3,5 milliards de FCFA déjà consenti. « BGFIBank Cameroun conforte sa dynamique commerciale auprès de Camwater et s’inscrit une fois de plus comme un acteur majeur des financements ayant un impact social et qui contribuent au développement du pays », s’est contentée de commenter la banque.

On se rappelle que lors de la signature de cet avenant, qui représente 20% du marché de base, les modalités de son financement, qui sera supporté par le Cameroun en sus des fonds de contrepartie de départ, étaient toujours en discussion entre le ministère de l’Énergie et de l’Eau (Minee), le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) et la Caisse autonome d’amortissement (CAA), gestionnaire de la dette publique du pays. Avec cet avenant le coût du projet a été porté à environ 63 milliards de FCFA. L’autre financement provient d’un prêt de 594 millions de yuans (soit 49,2 milliards de FCFA à la valeur actuelle du yuan) contracté, le 22 septembre 2018, auprès de la banque publique chinoise Eximbank, pour une période de grâce de 7 ans, une maturité de 36 ans et un taux d’intérêt de 2%, selon la CAA.

Il faut dire que la pose de la première pierre du projet est intervenue le 28 août dernier, soit près 5 ans après la signature de la convention de financement. « Les conditions de démarrage de la deuxième phase incluaient l’achèvement et la réception de la phase un. Ceci aura pris du retard. En raison de la connexion tardive des sites au réseau électrique, la réception a eu lieu en 2020 », explique Camwater pour justifier le retard. La première phase de ce projet a débuté en 2014. Elle a couvert les villes de Bafoussam, Bamenda, Kribi et Sangmélima. Le projet s’inscrit dans le programme prioritaire quinquennal d’investissement de la Camwater.

Frédéric Nonos

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En 2022, le Groupement interbancaire et monétique de l’Afrique centrale (Gimac) a traité plus de 7,3 millions de transactions de monnaie électronique pour un montant dépassant 224,1 milliards de FCFA, selon le rapport sur les services de paiement dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) publié le 7 novembre 2023 par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Ce montant a été multiplié par 10 en comparaison avec 2020, année au cours de laquelle, les transactions interopérables se chiffraient à 1,1 million d’opérations pour un montant de 21,08 milliards de FCFA, selon les données publiées par la Beac.

« L’interopérabilité à travers le Gimac a progressé, permettant aux citoyens de la Cemac de tous les pays d’envoyer et de recevoir des fonds à travers des opérations de monnaie électronique, ainsi que de payer des biens et services », soutient la Beac. En effet, en 2022 le Gimac a traité 6,06 millions opérations de transfert d’argent pour un montant de 133,8 milliards de FCFA, soit près de 60% de la valeur des transactions globales traitées.

Ces transactions ont été faites en majorité via le Mobile Money. « Durant l’année 2022, 73% des transactions du Gimac concernaient le Mobile Money. Le reste étant constitué des cartes en délégataire (11%) et des cartes en interconnexion (16%). En valeur, ces proportions passent à 55% pour le Mobile, 45% pour les cartes », soutient la Beac dans son rapport. Les retraits interbancaires (via GimacPay) ont atteint le nombre de 1,3 million de transactions pour une valeur de 96,1 milliards de FCFA en 2022, d’après la même source.

Cette hausse des transactions est consécutive notamment à l’introduction en 2020 de la plateforme GimacPay. C’est un écosystème traitant les transactions par cartes bancaires et intégrant les transactions par Mobile Money entre différents opérateurs de téléphonie mobile opérant dans la Cemac, les banques et les microfinances qui disposent d’un porte-monnaie mobile adossé aux comptes bancaires. Au 31 décembre 2022, le réseau GimacPay comptait 89 participants, dont 53 établissements bancaires, 10 établissements de microfinance, 11 opérateurs Mobile Money, un Trésor public et 14 agrégateurs, apprend-on.

Avec un capital de 3,5 milliards de FCFA et détenu à 99% par la Beac, le Gimac a pour mission la promotion, la fourniture, la supervision et la régulation des services de paiement électronique. Ce groupement, basé dans les services centraux de la banque centrale à Yaoundé, reste néanmoins un nain en matière de traitement de transactions de monnaie électronique avec des parts de marché d’à peine 1% sur un marché évalué en 2022 à 23 332 milliards de FCFA par la Beac.

Sandrine Gaingne

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La filiale au Cameroun du groupe nigérian Dangote Cement annonce des ventes d’un million de tonnes de ciment dans le pays au cours des neuf premiers mois de l’année 2023. Grâce à cette augmentation de ses ventes de 1,6% en glissement annuel, Dangote Cement Cameroun revendique 32,2% de parts d’un marché estimé à 3,1 millions de tonnes au cours de la période sous revue, selon les propres estimations de l’entreprise.

La cimenterie de 1,5 million de tonnes de capacité lancée sur les berges du Wouri en 2015 par le milliardaire nigérian Aliko Dangote espère pouvoir doper ses performances à brève échéance, à la faveur de l’embellie attendue sur le marché local du ciment. « La construction en cours d’autoroutes entre Douala et Yaoundé, la construction de routes et de ponts dans tout le pays et l’augmentation des projets de développement dans diverses régions sont des projets majeurs qui devraient stimuler la demande de ciment à court terme », analyse l’entreprise dans son rapport d’activités à fin septembre 2023.

Pour rappel, arrivée sur le marché camerounais en 2015, après 48 ans de monopole des Cimenteries du Cameroun (Cimencam), filiale du groupe Lafarge, devenu LafargeHolcim Maroc Afrique (LHMA), Dangote Cement avait, au bout de 2 ans d’activités, réussi à chiper le leadership du marché à Cimencam. Afin de consolider cette position, Dangote Cement a annoncé depuis 2015 la construction d’une 2e usine à Yaoundé, la capitale du pays. Mais, 7 ans plus tard, le projet qui visait à doubler la capacité de ce cimentier dans le pays à 3 millions de tonnes semble ne plus être d’actualité au sein du groupe nigérian.

Entretemps, son concurrent immédiat, Cimencam, continue de booster ses capacités. Après la nouvelle usine de 500 000 tonnes inaugurée en 2019 à Nomayos, dans la banlieue de Yaoundé, la filiale de LHMA annonce l’entrée en production, dès janvier 2024, d’une nouvelle ligne de 500 000 tonnes dans son usine de Figuil, dans la partie septentrionale du Cameroun. Ce qui portera ses capacités globales à 2,3 millions de tonnes.

BRM

Avec 37 millions de comptes en 2022, le Mobile Money se pose désormais en véritable concurrent des banques classiques en matière de transactions financières dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). En effet, selon le rapport sur les services de paiement dans cet espace communautaire en 2022, que vient de publier la Beac, l’institut d’émission commun aux pays de la Cemac, « en nombre, l’instrument de paiement le plus utilisé est le virement instantané de la monnaie électronique ».

En effet, à en croire le document, au cours de l’année 2022, plus de 96% des transactions (2,3 milliards d’opérations) effectuées dans la zone Cemac l’ont été via le Mobile Money, contre seulement 2% des transactions (48,3 millions d’opérations) au moyen du virement bancaire classique et des cartes. Mais, malgré cette percée des services financiers via le mobile, force est de constater que le Mobile Money demeure l’apanage des agents économiques effectuant des transactions sur de petits montants.

Car, selon le rapport de la Beac, les transactions les plus importantes en valeur restent la chasse gardée des banques classiques. « En valeur, les virements classiques viennent en première place avec 44% des transactions, soit 48 573 milliards de francs CFA, suivi des virements instantanés de la monnaie électronique utilisé dans 21% des transactions (23 332 milliards de francs CFA). Les virements (toutes catégories confondues) représentent 65% de la valeur des toutes les transactions de la zone », indique le rapport sus-mentionné.

Pour rappel, selon la banque centrale, en 2022, la Cemac comprenait 498 prestataires de services de paiement. 2,4 milliards de transactions ont été réalisées au cours de la période sous revue, pour un montant total dépassant 107 126 milliards de FCFA.

BRM

Selon les données compilées par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), l’agro-industriel public CDC, 2e employeur du pays après l’administration centrale, a exporté une cargaison de 2 586 tonnes de bananes au mois d’octobre 2023. En glissement annuel, ces exportations sont en hausse de 58%, en comparaison avec les 1 636 tonnes exportées en octobre 2022.

La CDC réalise ainsi sa 2e meilleure performance depuis le début de l’année 2023, après les 2 592 tonnes de bananes expédiées vers le marché international en janvier 2023. Ce qui témoigne d’une sortie progressive de cette entreprise étatique de la zone de turbulences, dans laquelle elle est empêtrée depuis le déclenchement de la crise anglophone, qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis fin 2016. Laquelle crise socio-politique a, à un moment donné, provoqué l’arrêt pendant près de 2 ans des activités de cette unité agro-industrielle revendiquant environ 20 000 emplois.

L’importante progression des exportations de la CDC a surtout permis au Cameroun de doper ses expéditions de bananes vers le marché international, au cours du mois sous revue. En effet, apprend-on officiellement, les exportations de bananes du pays ont progressé de 10% en octobre 2023, en glissement annuel. Dans le détail, selon les données de l’Assobacam, elles sont passées de 17 930 tonnes en octobre 2022 à 19 721 tonnes en octobre 2023, révélant une hausse de 1 791 tonnes en valeur absolue. La filière réalise ainsi sa 2e meilleure performance depuis le début de l’année 2023, après les 19 734 tonnes exportées au mois de septembre 2023.

Recettes d’exportations

Cependant, en dépit de la bonne performance de la CDC, la société des Plantations du haut Penja (PHP) demeure le leader du marché. Cette filiale de la Compagnie fruitière de Marseille a exporté 16 252 tonnes de bananes en octobre 2023, contre seulement 15 141 tonnes un an plus tôt. Ce qui révèle une augmentation des volumes de 1 111 tonnes, correspondant à une progression de 7,3% en valeur relative.

Chez Boh Plantations Plc, le numéro 3 du marché national, les exportations connaissent une baisse de 23,4% au mois d’octobre, soit 270 tonnes en valeur absolue. Dans le détail, les cargaisons de bananes expédiées à l’international par l’unique opérateur privé local de la filière banane au Cameroun ont culminé à 883 tonnes en octobre 2023, contre 1 153 tonnes au cours de la même période en 2022.

La hausse des exportations enregistrée dans la filière banane au Cameroun au mois d’octobre 2023 est synonyme de recettes d’exportation supplémentaires pour le pays et d’augmentation des revenus pour les producteurs. Pour rappel, depuis belle lurette, la banane fait partie des principaux produits d’exportation du Cameroun, notamment vers les pays de l’Union européenne (UE).

Brice R. Mbodiam

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04-10-2023 - Bananes : le Cameroun exporte 19 734 tonnes en septembre (+22,5%), sa meilleure performance depuis début 2023

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D’après le rapport sur les services de paiement dans la Cemac en 2022, publié ce 7 novembre 2023 par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), le Cameroun concentre la majorité des transactions tant en nombre (71% soit 1,7 milliard d’opérations sur 2,4 milliards) qu’en valeur (55% soit 59 003 milliards de FCFA sur 107 126 milliards de FCFA) des six pays (Cameroun, Gabon, Congo, Centrafrique, Tchad, Guinée-équatoriale) de la sous-région. Le Congo occupe la deuxième place en nombre (15% soit 364 millions de transactions, tandis que le Gabon vient en deuxième place en termes de valeur (15% soit 16 164 milliards de FCFA).

S’agissant des retraits d’espèces aux guichets, 10 472 058 retraits manuels sur 17 921 272 dans la Cemac ont été effectués au Cameroun. Ce qui représente 10 732,7 milliards de FCFA sur 17 158, 4 milliards de FCFA. Le Cameroun domine également au niveau des paiements par chèque avec plus de 1,2 million d’opérations sur plus de 2,4 millions dans la sous-région. Idem dans les transactions bancaires par chèque avec 533 265 opérations sur 1,08 million réalisées dans la sous-région. Ce qui représente une variation de 0,6% par rapport à 2021 au niveau national, et 8,47% au niveau de la Cemac.

Au niveau des envois de fonds domestiques, le Cameroun concentre 234 080 transferts d’argent reçus sur 456 953 réalisés dans la sous-région. Le pays caracole également au niveau des transferts d’argent envoyés avec 600 970 transferts sur 733 648 effectués. S’agissant de l’accès aux services de monnaie électronique, le nombre de comptes de paiement de monnaie électronique dans la CEMAC a dépassé 37 millions, contre 35 millions en 2021, soit une hausse de 6,62% en ralentissement par rapport aux années antérieures.

D’après la Beac, le nombre de transactions a progressé de 20,66% en 2022, pour atteindre 2309 millions d'opérations contre 1914 millions opérations en 2021. Plus de 6,3 millions d'opérations en moyenne ont été traitées quotidiennement en 2022 par l'ensemble des plateformes de paiement de monnaie électronique de la communauté, contre 5,2 millions en 2021. Avec l’augmentation du nombre de transactions, la valeur unitaire moyenne de l’opération de monnaie électronique continue de baisser (-9,63%) passant de 10 760 FCFA en 2021 à 9 738 FCFA en 2022. En valeur, les flux ont augmenté de 9,21%, au cours de la période sous revue, passant de 20 596 milliards de FCFA en 2021, à 22 493 milliards de FCFA en 2022.

En 2022, la Cemac comprenait 498 prestataires de services de paiement ayant ouvert plus de 37 millions de comptes aux habitants de la communauté. En nombre, l’instrument de paiement le plus utilisé est le virement instantané de la monnaie électronique avec plus de 96% des transactions (2,3 milliards d’opérations) suivi du virement classique et des cartes avec 2% des transactions (48,3 millions d’opérations).

En valeur, les virements classiques viennent en première place avec 44% des transactions soit 48 573 milliards de FCFA, suivis des virements instantanés de la monnaie électronique utilisés dans 21% des transactions (23 332 milliards de FCFA). Les virements (toutes catégories confondues) représentent 65% de la valeur de toutes les transactions de la zone.

Frédéric Nonos

Dès l’année 2024, la production de la société les Cimenteries du Cameroun (Cimencam), filiale locale du groupe LafargeHolcim Maroc Afrique (LHMA), augmentera d’environ 500 000 tonnes par an, pour atteindre 2,3 millions de tonnes. Cette hausse de la production va découler de l’entrée en production, dès janvier 2024, de la nouvelle ligne de l’usine de Figuil, dans la partie septentrionale du Cameroun. L’information a été révélée ce 7 novembre 2023 par le staff de l’entreprise, au cours d’une audience avec le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.

L’on se souvient que c’est le 14 octobre 2021, que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, avait procédé à la pose de la première pierre de cette nouvelle ligne de production de clinker (1 000 tonnes par jour) et de ciment de la Cimencam. L’investissement d’un montant total d’environ 50 milliards de FCFA devait être livré dans un délai de 24 mois.

La nouvelle ligne de Cimencam participe de l’extension de la cimenterie de cette entreprise à Figuil, vieille de 40 ans et disposant jusqu’ici d’une capacité de production de 150 000 tonnes de ciment. Elle est construite par China Building Materials Industry (CBMI), filiale du groupe Sinoma International Engineering (SIE).

Pour l’exploitation de cette nouvelle ligne de production, Cimencam a obtenu du gouvernement camerounais, le 10 février 2023, un permis d’exploitation du gisement de marbre de Bidzar, dans la région du Nord. Selon les termes de la convention minière signée entre l’État du Cameroun et Cimencam, l’entreprise entend substituer le clinker massivement importé pour ses besoins de production du ciment, par de la poudre de marbre produite localement.

BRM

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18-10-2023 - Production du ciment : Cimencam veut substituer le clinker au marbre, pour réduire les importations

Selon le Système d’information des filières (SIF), dispositif d’alerte sur les prix du cacao et du café piloté par l’Office national du cacao et du café (ONCC), le prix maximum du kilogramme de fèves caracole à 1 930 FCFA (contre 1 800 depuis le 13 octobre) ce 7 novembre 2023 au Cameroun, pour un minimum de 1 850 FCFA (contre 1 700 depuis le 13 octobre). Pour a 6e fois depuis le 6 septembre 2023, ces prix sont de nouveau à la hausse, permettant aux producteurs camerounais d’être actuellement les mieux rémunérés dans le monde, soutient le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.

L’embellie des prix des fèves au Cameroun depuis plus d’un an reste soutenue, y compris pendant la saison des pluies, période qui rend souvent impraticables les pistes cacaoyères et provoque la baisse des prix. La dynamique actuelle des prix augure à nouveau d’une campagne 2023-2024 (elle a officiellement été lancée le 7 septembre 2023) plutôt fructueuse, en termes de rémunération des producteurs.

Cette projection optimiste est d’autant plus probable que la campagne cacaoyère 2022-2023 a été marquée par l’arrivée d’un nouveau broyeur industriel sur le marché, en l’occurrence la société Africa Processing. Cet opérateur vient doper la concurrence autour de l’achat des fèves, aux côtés de nombreux exportateurs et des autres broyeurs. Il s’agit notamment de Sic Cacaos, Neo Industry et Atlantic Cocoa. Ces deux derniers sont arrivés sur le marché au cours des trois dernières campagnes.

Ces opérateurs disposent cumulativement de plus de 100 000 tonnes de capacités installées. Mais, de bonnes sources, certains sont souvent en panne de fèves, en raison de la razzia effectuée sur le marché par les exportateurs généralement affiliés à de grands négociants internationaux.

BRM

Alors que l’on s’achemine vers la fin de la première phase du projet de valorisation du Lac municipal de Yaoundé, le lancement de la phase 2 pourrait faire face à quelques difficultés. Et pour cause, l’unité opérationnelle dudit projet cherche encore des financements nécessaires.

« Pour le moment, on n’a pas encore de visibilité sur le début de celle-ci (deuxième phase Ndlr) parce qu’il faut d’abord trouver des financements », a déclaré Arnaud Philippe Ndzana, coordonnateur de l’unité opérationnelle du projet d’aménagement du Lac municipal de Yaoundé dans un entretien accordé au quotidien national Cameroon Tribune.

Sans ces financements, le projet ne pourra pas continuer. Dans ce cas, l’unité opérationnelle du projet prévoit d’ouvrir le site une fois que la première phase en cours de finalisation sera livrée. « On va d’abord mettre le site en exploitation en attendant qu’on puisse trouver des financements », a expliqué Arnaud Philippe Ndzana.

Le ministère en charge de l’Économie, avait signé le 13 septembre 2016, des conventions de financement pour 21 milliards de FCFA au bénéfice dudit projet avec la Deutsche Bank d’Espagne. Un montant de 14,5 milliards de FCFA grâce à un prêt avec la même banque devra également être mobilisé pour les travaux, apprend-on.

La première phase de ce projet a consisté à la construction d’un restaurant qui est déjà sorti de terre, la voie multimodale qui va ceinturer le lac dont les travaux sont en cours, l’éclairage public, les aménagements paysagers, l’éclairage public… La première phase du projet a déjà atteint un taux de réalisation de 90%, apprend-on. La deuxième phase du projet quant à lui va consister à la construction de deux autres restaurants, le centre nautique, les aires de jeu et l’aménagement des abords du petit lac…

Globalement, le projet de valorisation du Lac municipal de Yaoundé consiste au nettoyage du Lac municipal de Yaoundé, l’installation des équipements de sport nautique, l’aménagement de ses berges, et la construction sur ses abords d’un hôtel cinq étoiles, des restaurants de classe internationale, des boutiques, ainsi qu’un espace de détente et de loisirs.

Les travaux de valorisation du Lac municipal de Yaoundé sont réalisés par l’Espagnol Elecnor, adjudicataire du marché relatif à l’aménagement de ce site depuis juillet 2020.

SG

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L’Espagnol Elecnor fait face à des blocages dans le projet de valorisation du lac municipal de Yaoundé

La Foire internationale des affaires et du commerce (FIAC) de Douala fait une offre promotionnelle aux PME à petit budget. Du 4 au 12 novembre 2023, elles peuvent débourser 100.000 FCFA au lieu de 320.000 FCFA pour acquérir un stand de 9 m². « Cette offre fait suite à une demande pressante des PME qui veulent exposer leurs produits mais n’ont pas suffisamment de fonds. Etant donné que nous disposons encore de stands, nous avons décidé de leur offrir cette opportunité pour les inciter à venir exposer », précise un membre de la Fondation Inter-Progress, qui organise cette foire au nom du gouvernement.

D’après les organisateurs, il s’agit d’apporter un coup de pouce aux PME qui représentent près de 90% des 400 entreprises exposantes à cette 2e FIAC. Malgré ce soutien, des PME participantes se plaignent de ne pas réaliser de bonnes affaires sur le site de l’événement. Productrice de savons en liquide, vinaigre et javel, Jacqueline Eboa Lotin avoue passer des journées sans vendre depuis l’ouverture de la foire le 1er novembre dernier. Au regard de la faible affluence des visiteurs observée depuis le lancement de la FIAC, cette promotrice de produits locaux craint de ne pas rentrer dans ses frais d’ici la fin de la foire.

Cette inquiétude est également partagée par des grandes entreprises qui déboursent entre 320.000 FCFA pour un stand de 9 m² et 8,6 millions de FCFA pour un stand de 108 m². Une entreprise spécialisée dans la transformation de l’huile végétale se plaint de la cherté des stands et redoute de ne pas rentabiliser au vu de la timidité de cette 2e édition de la FIAC. Cette morosité s’explique par « les trois reports de la foire qui ont démobilisé plusieurs entreprises », explique un membre de l’organisation.

Initialement prévue en 2020, la 2e FIAC a été reportée à cause notamment de la pandémie du Covid-19 et des problèmes organisationnels. Mais « nous avons décidé de récompenser ceux qui ont souscrit depuis 2020 pour leur fidélité, en leur accordant des avantages comme des espaces plus grands que ceux qu’ils ont souscrits à des prix promotionnels », explique-t-on à la Fondation Inter-Progress.

Frédéric Nonos

Le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, a annoncé, sur la page Facebook de son département ministériel, avoir signé un protocole d’accord avec l’Alliance solaire internationale (ASI) pour la mise en place d’un Centre de recherches sur les technologies et applications solaires au Cameroun. L’accord a été signé le 31 octobre dernier à New Delhi (Inde), en marge de la 6e session de l’Assemblée générale de l’ASI dont le pays est membre. Par cette entente, le Minee affirme que le Cameroun devient l’un des premiers pays à bénéficier du programme STAR-C (Centre de ressources d’applications technologiques solaires) de l’ASI.

Lancé en mars 2018, ce programme vise à développer les capacités techniques et les compétences humaines souhaitées dans les Etats membres de l’ASI afin d’encourager la mise en œuvre d’activités de transition énergétique importantes, créant des emplois et contribuant à la croissance économique du pays. Au Cameroun, apprend-on, le Centre STAR-C va participer au renforcement des capacités à travers notamment la formation technique des fonctionnaires, des universitaires, des techniciens, des ingénieurs et des associations industrielles.

Il contribuera également à l’élaboration des normes nationales basées sur des expériences internationales. Il aura aussi pour mission de collecter et d’analyser les connaissances et informations existantes sur l’énergie solaire pour les diffuser à un public plus large. Tout comme il devra identifier et incuber des start-ups ou des entreprises souhaitant intégrer l’énergie solaire à des activités génératrices de revenus. Ce qui devrait permettre de créer un nombre important d’emplois verts. Gaston Eloundou Essomba espère voir la mise en œuvre effective du projet STAR-C « dès 2024 » dans le pays.

Selon les données officielles, le taux d’électrification moyen est de 70% au Cameroun, avec 40% en zone rurale. Dans sa quête pour l’accès universel à l’électricité à l’horizon 2030, le gouvernement camerounais a mis en place un programme de valorisation de l’énergie solaire photovoltaïque en deux composantes : une composante hors-réseau qui a déjà permis à ce jour la construction de 350 mini-centrales solaires décentralisées dans les zones rurales avec près de 10 000 ménages électrifiés, et une composante centralisée qui a déjà permis la construction de deux centrales solaires photovoltaïques d’une capacité totale de 36 mégawatts crêtes injectés au réseau, selon les données du Minee.

« La mise en service de ces centrales solaires depuis un an a déjà permis d’éviter les émissions de 27 000 tonnes de CO2 », indique Gaston Eloundou Essomba. En rappel, l’ASI a été lancée par la France et l’Inde lors de la conférence de Paris pour le climat en décembre 2015 avec pour objectif d’aider les pays en développement à accéder plus facilement à cette énergie renouvelable.

P.N.N

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