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Yaoundé - 26 avril 2024 -
Banque et Finance

Des banques africaines intéressées par la reprise de la Commercial Bank of Cameroon

(Investir au Cameroun) - Plusieurs banques internationales dont quatre groupes financiers africains seraient en lice pour l’achat ou la prise de participation à la Commercial Bank of Cameroon (CBC), alors que le mandat de l’administration provisoire expire le mois prochain.

Dans un mois, arrivera à son terme le mandat de l’administration provisoire de la Commercial Bank of Cameroon (CBC). Un énième mandat en réalité, puisque cela fait pratiquement deux ans et demi que cette institution bancaire a été placée sous administration provisoire par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC). Officiellement, aussi bien l’organe de régulation et le gouvernement camerounais que les responsables de la CBC n’en disent pas plus sur le sujet, en attendant sans doute la fin du processus. Des sources proches du dossier laissent croire cependant que plusieurs groupes bancaires internationaux et africains seraient intéressés par la reprise de l’établissement. Parmi les banques africaines dont les noms reviendraient assez souvent figurent en bonne place la Financial Bank, déjà présente au Bénin, au Gabon, en Guinée, au Tchad et au Togo. 

En dehors des deux firmes sud-africaines, des informations dignes de foi annoncent également parmi les principaux potentiels repreneurs de la CBC, la Bank of Africa, filiale de la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE).

La firme a d’ailleurs repris, en fin d’année dernière, la First Trust Savings and Loan, un établissement de microfinance (EMF) et était également en course pour la reprise de la Compagnie financière internationale (COFINEST), une autre structure de microfinance, finalement mise en liquidation en février 2011 par la COBAC, après plus de trois années d’administration provisoire.

 

Sud-Africains et Marocains dans la course

Autre groupe bancaire panafricain qui serait également partie prenante pour le rachat de la CBC, c’est le géant sud-africain Standard Bank. Des experts de la COBAC ainsi que des experts des Ministères sud-africains et camerounais de l’économie évoquaient, à la faveur d’une mission économique sud-africaine au Cameroun en janvier dernier, la possibilité pour ce géant bancaire considéré comme l’un des pus importants groupes financiers du continent, de vouloir ouvrir une filiale au Cameroun. Dans ce contexte, précise une source proche du dossier, la reprise de la CBC pourrait se révéler une excellente opportunité pour la multinationale sud-africaine pour lancer ses activités au Cameroun, ce pays constituant en réalité, le point de départ et le principal hub d’un programme de déploiement sous régional visant la couverture de l’ensemble de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

En dehors des deux firmes sud africaines, des informations dignes de foi annoncent également parmi les principaux potentiels repreneurs de la CBC, la Bank of Africa, filiale de la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE).

Il y a bientôt trois ans, Jaloul Ayed, alors administrateur-directeur général de la BMCE, avait clairement promis, au sortir d’une série de consultations avec les autorités camerounaises et les milieux d’affaires locaux, la création d’une filiale de la BMCE à Douala, indiquant au passage que le projet était suffisamment avancé, l’ouverture de la représentation camerounaise n’étant suspendue qu’à l’agrément de la COBAC.

Le plan d’activités de la BMCE, dévoilé à l’occasion, avait entre autres pour priorités le financement des investissements et le développement de l’immobilier. On peut donc comprendre que la possibilité de racheter la CBC puisse sérieusement intéresser le groupe marocain, d’autant que cette banque camerounaise, qui revendique une bonne assise sous-régionale, est présente dans la plupart des pays de la zone Cemac.

 

Prise de participation de l’Etat du Cameroun

Il y a encore quatre mois, les promoteurs de la CBC, dont le président du conseil d’administration Yves-Michel Fotso, avaient clairement indiqué que le groupe d’assurance ivoirien NSIA avait montré son intérêt pour la prise des actions à la CBC. Un plan de redressement de la banque proposé par l’actionnariat, aurait pu se réaliser avec moins de heurts, d’autant qu’au même moment, une banque qatari était également partie prenante dans l’opération. Ces exemples démontrent que la CBC intéresse pas mal de potentiels repreneurs, ce qui présage plutôt d’un retour à la sérénité pour cette institution financière dont la mise sous administration provisoire est au centre d’une controverse au Cameroun.

Il y a encore deux semaines, la CBC était à la tête d’une syndication de banques locales pour apporter un concours financier de 6,5 milliards de francs CFA à la Société de développement de coton (SODECOTON) et permettre à cette entreprise de redéployer ses activités.

Aux dernières nouvelles, des incompréhensions qui subsisteraient entre la COBAC et le gouvernement camerounais au sujet du plan de redressement de la CBC pourraient être levées puisque les autorités camerounaises, qui ont récusé la démarche de l’organe en charge de régulation, auraient saisi la Cour arbitrale de la Cemac basée à N’djamena, au Tchad, pour une requalification des faits ayant poussé la COBAC à placer la CBC sous administration provisoire. Cette complexité étant en voie d’être levée, il y a lieu d’espérer un redressement de cette banque, d’autant que, pour les autorités camerounaises favorables à une prise de participation de l’Etat, il est hors de question d’envisager la liquidation de la CBC.

 

Achille Mbog Pibasso, Douala

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