(Investir au Cameroun) - « En 2003, explique un géologue du Ministère de l'industrie, des mines, et du développement technologique, le Cameroun ne comptait que deux permis pour une perspective industrielle, et l'activité de petites mines n'était même pas organisée. Aujourd'hui, au moins 60 permis pour une perspective industrielle ont déjà été délivrés. » Au total, ce sont quelque 10 milliards d'investissements qui sont en cours dans le secteur minier camerounais, qui devrait être, dès cette année, l'un des principaux trésors de l'économie camerounaise. Au total, quelque 50 variétés de minerais ont été identifiées sur le territoire, présentant toutes des potentiels d'exploitation importants.

Adamaoua,l'une des régions au monde les plus riches en bauxite.

L'un des plus gros investissements dans le secteur concerne le cobalt. Géovic-Cameroun, filiale de la firme américaine éponyme, est sous contrat avec le gouvernement camerounais depuis 2002 pour l'exploitation du cobalt et du nickel camerounais, qui est l'un des gisements les plus importants du continent. Les usines d'exploitation sont en construction à Lomié, à l'est du pays, pour une exploitation qui pourrait durer plus de deux siècles. Les mines camerounaises contiennent plus de cobalt que de nickel, ce qui, selon les spécialistes, est un atout de rentabilité certaine pour l'exploitant.
Concernant le fer, la firme australienne Sundance Resources Ltd, via sa filiale camerounaise Cam Iron, conduit un projet d'exploitation, dès 2011, des mines de fer de Mbalam, dans la région du sud, dont les réserves sont estimées à plus de 800 000 tonnes. Une ligne de chemins de fer de 400 km doit être créée, tandis que cette firme aidera par ailleurs à la construction du terminal fer du port en eaux profondes de Kribi.
Quant à la bauxite, dont le Cameroun abrite l'un des plus grands gisements du monde (sur les deux principaux sites identifiés, à Minim Martap, dans le plateau de l'Adamaoua, et dans l'ouest du pays, on totalise un potentiel de l'ordre 2 milliards de tonnes), ce dernier sera pour l'essentiel opéré par Hydromine, une frime américaine qui travaille en partenariat avec Hindalco et Dubal, pour former Cameroon Alumina, avec pour objectif l'exploitation des gisements et la construction d'une usine de raffinage d'alumine à Ngaoundal, capable de traiter 7 millions de tonnes de bauxite par an, pour obtenir 2,8 millions de tonnes annuelles d'alumine.
Une loi a été votée pour encourager l'artisanat minier. Un programme dédié s'implante sur 28 sites, dans les régions où il existe une tradition d'exploitation minière artisanale. Depuis sa structuration, l'artisanat minier a déjà créé 5000 emplois, et le gouvernement espère atteindre 15 000 emplois. Mais, surtout, les autorités camerounaises espèrent, à travers une meilleure organisation de l'artisanat minier, mettre fin à l'exploitation et surtout à la commercialisation clandestine de l'or, du diamant et du saphir dans les zones minières.